DISCLAIMER: Les personnages ne m'appartiennent pas. Ils appartiennent à J.K Rowling .
PRECISION IMPORTANTE: Les événements relatifs à l'histoire du quartier, du pays ou même à l'histoire du Royaume-Unis, tels que la monté de la xénophobie en Angleterre, les émeutes de Brixton, la hausse du chômages, la violence de Thatcher envers le peuple Irlandais ainsi que la guerre civil irlandaise, sont des faits réels. Les dates, les références, ne sortent pas de mon esprit. En écrivant cette histoire, je tiens également à rappeler des réalités que trop de gens semblent oublier.
Londres, Quartier de Brixton, 1981.
A travers les vitres teintées de la petite mercerie Weasley's Temple, le soleil se frayait un chemin timide alors que Ginny rangeait par couleur, sur l'étagère, les pots en verres remplis de boutons. A chaque pot mis en place, elle cochait une case sur l'inventaire. Sa mère était partie à Liverpool voir un fournisseur pour lui acheter du tissu pour la mercerie, et c'étaient alors elle et son frère qui avaient été chargés de faire l'inventaire. « Foutu inventaire ! » pesta-t-elle dans sa barbe.
En effet, elle n'osait pas en parler à sa mère mais la jeune rouquine avait d'autre projet d'avenir que de reprendre la mercerie. Elle voulait retourner en Irlande quand la guerre civile serait terminée. Elle retournerait voir ses cousins, ses oncles et ses tantes puis elle s'installerait probablement en Irlande du Sud.
Elle rêvassait de son futur lorsque Ron fit son apparition dans la pièce, un morceau de tarte au citron à la main. Ginny leva les yeux au ciel en constatant que son frère ainé avait de la crème sur le coin de la bouche. Décidément, Ron était d'une nonchalance et d'une étourderie qui laissait sa sœur perplexe.
- T'as pas l'impression qu'il serait temps d'apprendre à manger Weasley fils ? demanda la rousse.
- Arrête de m'appeler comme ça on dirait maman quand elle m'engueule. Ca m'effraye. Répondit le jeune Weasley.
- Ouais, bah elle est pas là, et faut bien que quelqu'un la remplace !
Ron soupira et s'assis au comptoir.
- T'as eu des nouvelles par tante Ella ? demanda alors l'ainé
- Des nouvelles de ? fit Ginny
- Bah tu sais bien, Belfast…
- Ah oui… Ils n'ont toujours pas relâché les prisonniers, Thatcher ne veut pas lâcher l'affaire, mais Elle et les autres habitants de Belfast continuent de manifester chaque semaine.
Ronald soupira les paupières baissées. Il n'en disait rien mais ce qu'il se passait à Belfast ne le rassurait pas. Il aurait aimé voir sa famille mais le contexte l'en empêchait alors il attendait que les tensions s'apaisent.
…
A quelques pas de la mercerie, dans une ruelle sombre et délabrée, le jeune Malfoy, un jeune homme apparemment blond (mais c'était difficile à définir puisqu'il avait en fait le crâne rasé), portant des docs Martens noir et une chemise trop grande blanche, écrivait d'un air déterminé sur les murs de la ruelle. On pouvait lire un « England's Power » entouré d'une couronne. Il achevait le tracé de la couronne lorsqu'il aperçut comme chaque soir, sa jeune voisine qui rentrait du lycée.
Tous les après-midi aux alentours de 17 heures, elle passait dans cette ruelle pour rentrer chez elle. Elle portait toujours un uniforme du lycée français Wix School. Elle marchait en serrant fort ses livres contre sa poitrine et elle avançait à vitesse éclaire, semblant fuir la ruelle le plus vite possible.
A chaque fois qu'il la voyait, et ce depuis la première fois qu'il l'avait aperçu, Draco Malfoy avait l'impression de connaitre cette fille, mais il était incapable de savoir d'où. Et chaque jour lorsqu'elle quittait son champ de vision après avoir lancé un regard empli d'une pointe de mépris à l'égard du blond, il restait dix minutes durant à réfléchir pour tenter de savoir où est-ce que diable il avait bien pu la voir ? Il reconnaissait ces yeux noisette et ces boucles indisciplinés qui ne voulaient pas se plier à la rigueur de son chignon strict… Il devenait fou, il en était sûr ! Il ne pouvait pas la connaitre ! D'autant plus que cette fille semblait être une acharnée des études (déjà parce que pour entrer à Wix School, il faut avoir un certain niveau, et parce que Draco le constatait de par son attitude nerveuse et minutieuse). Enfin bref ! le fait était qu'ils n'étaient probablement pas du même monde puisque Draco venait de la rue. Fils d'ouvrier, tête brûlée, écorché vif, il n'avait jamais été très passionné par l'école et avait arrêté celle-ci à l'âge de 16 ans pour enchaîner les petits jobs mal payés. Il avait radicalement changé quand sa mère fut renvoyée de l'usine ainsi que trois millions d'autres anglais. Il s'était tourné vers ce que l'on pouvait appeler une vie de Skinhead.
…
A deux pâtés de maison, Hermione, qui avait défait son chignon impeccable avant de se masser la tête abondamment, était arrivé chez elle. Enfin, dans le minuscule appartement qu'elle partageait avec son ami d'enfance. Elle avait eu bien du mal à ouvrir la porte vu l'état de la serrure qui devait avoir connu les deux guerres mondiales, les diligences, l'esclavage et l'invention du feu tant elle était vieille et usée. Toutefois, elle y était arrivée et avait posé en fracas ses livres sur la commode de l'entrée.
- Harry ! cria-t-elle en s'affalant sur le bon vieux clic-clac.
- Enfin rentrée ! ça va, pas trop dur ta journée ? demanda se dernier en lui apportant une bière et un décapsuleur.
- M'en parle pas ! j'ai dû rendre une dissert' de quatre heures sur l'industrialisation. Geignit-t-elle en ouvrant sa boisson.
- Pauvre petite !
- C'était ironique Potter ? demanda la bouclée.
- Ça se pourrait ! lâcha le jeune homme en prenant place à côté d'elle, les jambes posées négligemment sur la table basse.
Hermione donna une tape amicale sur l'épaule de son ami.
- Va te faire voir ! Et par pitié arrête de mettre tes pieds sur cette foutu table !
- Déstresse !
- Et toi ? demanda l'étudiante, ta journée ?
- Orf bah.. tu sais, comme d'hab ! j'ai bossé au bar toute la matinée, j'suis passé à la mercerie entre midi et deux et… Quoi ? pourquoi tu me regarde comme ça ? s'interrompit le jeune brun aux yeux verts face au regard désespéré de son amie.
- Harry… Tu m'explique pourquoi tu passes tous les jours à la mercerie alors qu'on n'as absolument aucun vêtement à faire reprendre ? Ni de tissu à acheter ?
- Oh… bah, c'est.. Mon pantalon ! tu sais le bleu, il lui manque un bouton, j'devais en racheter un.
Hermione haussa un sourcil, ne croyant pas un mot de ce que lui racontait Harry.
- C'est marrant, depuis le début de la semaine, t'as des vêtements qui craquent tous les jours ! tu m'prendrais pas légèrement pour une conne ?
- Non Hermione, je…
- Moi ce que je crois, c'est que c'est surtout l'Irlandaise qui tiens la boutique depuis que la proprio s'est absentée qui t'intéresse ! le coupa-t-elle
- Quoi ?! Mais n'importe quoi enfin pour qui tu me prends !
- Un type qui passe ses journée seul, qui aime les rousses, et qui a apparemment plus de goût que je ne le croyais puisqu'elle est très belle !
Harry rougit à vue d'œil ce qui eut le don de faire rire sa meilleure amie.
- Bon c'est bon, c'est finis l'interrogatoire ? j'occupe mes journées comme je veux non ? se vexa le brun ?
La jeune femme aux yeux noisette se mit à rire dans sa barbe.
- Oui, oui… après tout ça ne me regarde pas… répondit-elle en faisant mine de feuilleter un recueil de poèmes français, Elle s'appelle Ginny si ça t'intéresse.
Immédiatement, presque instinctivement, Harry releva la tête en direction de son acolyte.
- Comment tu le sais ?!
- Je suis passé mercredi parce que je voulais leur acheter une jupe qu'ils vendent dans l'espace friperie, tu sais la noir avec les motifs blancs qui…
- Bon Hermione accouche ! on n'est pas là pour parler chiffons !
- Ah oui pardon… Et bien c'est elle qui m'a encaissé ! et j'ai entendu un gars d'environ son âge, une tête toute rousse comme elle, l'appeler. Probablement son frère.
Harry ne dit rien et se contenta de retenir ces cinq lettres G.I.N.N.Y. Mais qu'est-ce qu'il lui prenait ! Il n'avait jamais été un grand romantique ! Son temps libre, il le passait à assouvir sa curiosité exacerbée et à sortir avec les quelques connaissances qu'il avait dans Brixton… mais surement pas à jouer les cœurs tendre ! Surtout qu'il ne la connaissait pas cette fille ! Il ne lui avait jamais parlé de sa vie.
…
La nuit était tombée sur les foyers de Brixton, et les étoiles commençaient à parsemer le ciel. En cette nuit d'Avril 81, Luna avait décidé de sortir prendre l'air. La blonde platine avait toujours été une angoissée de nature. Déjà à l'école primaire, alors qu'elle n'avait que sept ans, elle ne supportait pas la présence de ses autres camarades. Elle était oppressée quand elle les sentait la regarder de travers comme si elle n'était qu'une bête de foire. En ce temps-là, peu sure d'elle et caché derrière son immense crinière blonde, elle était souvent prise de violente crises d'angoisses qui poussèrent ses parents à la retirer du système scolaire.
De nombreuse rumeurs circulaient à son sujet dans l'école et dans le quartier : certains disaient qu'on ne l'avait plus revu sortir de chez elle depuis sa déscolarisation, d'autres allaient même jusqu'à dire qu'elle était devenu folle.
Désormais âgée de 17 ans, elle était devenu plus féminine, avait désépaissis cette masse interminable de cheveux blonds et s'était calmé. Cependant elle demeurait quelqu'un de stressé, et ce soir-là, Luna avait vraiment besoin de prendre l'air. Elle marchait sans savoir où elle allait, elle ne regardait ni les panneaux ni les indications, elle s'en foutait.
Elle était trop occuper à regarder les étoiles au-dessus d'elle quand soudain, un elle vit une meute de gens se ruer non loin d'elle. Un coup de feu se fit entendre et une pluie de cocktails Molotov se mit à déchirer les étoiles, servant de nuit d'étoile filante aux passants de Brixton. Elle eut à peine le temps de regarder autour d'elle pour comprendre qu'il s'agissait d'une émeute. Cela ne l'étonna pas plus que ça : Les relations devenaient de plus en plus tendues entre la jeunesse de Brixton et la police, ajoutant à cela les trois millions d'Anglais jetés par Thatcher dans les bras du chômage, la xénophobie grandissante et la misère de la classe ouvrière du quartier… elle songea qu'il fallait s'y attendre.
Soudain, elle sentit sa poitrine se soulever dans un accès de colère dont elle eut du mal à identifier la provenance. Elle sentit ses poings se serrer et ses jambes se diriger d'elles même vers la meute. Elle saisit un cocktail Molotov qui semblait tout juste bon à être jeté et elle le lança de toutes ses forces en visant la police armée de matraques et de gilets pare-balle. Elle fut embarquée par une vague de manifestant, ne touchant plus le sol et ne voyant plus rien autour d'elle ! Elle avait l'impression qu'on allait la piétiner lorsqu'elle sentit une main lui attraper le bras pour la tirer hors de la foule.
Elle eut à peine le temps de reprendre sa respiration qu'elle manqua à nouveau de s'étouffer en voyant le visage de celui qui venait de la tirer d'affaire…
- Malfoy ?!