Bonjour !
En manque de Zosan, me revoici avec une petite fic à chapitres, pas très longue. Une UA, style que j'aime de plus en plus.
J'en profite pour me faire une 'tite pub, l'air de rien... Moi, la poissarde, grâce à de sublimes rencontres, mes mots seront sur le papier le 21 janvier... un vrai bouquin ! C'est un recueil de nouvelles, avec des auteures aussi talentueuses qu'elles me sont chères. Rien d'original, j'ai juste adapté une de mes fic à la sauce Viking... mais si le coeur vous en dit, le lien est sur mon profil. (j'suis tellement fière, putain ! XD )
Et sur ce, bonne lecture !
Le poids des secrets
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Sanji arpentait le trottoir de long en large. Il en était à sa troisième clope d'affilé en surveillant les passants. Les cuisiniers étaient à leur poste, il s'était avancé dans ses préparation, il avait encore un peu de temps. En fait, il était impatient. Ses amis devaient le rejoindre sur son lieu de travail pour fêter quelque chose : le retour de Zoro, après onze mois d'absence. Non pas qu'ils soient proches tous les deux, loin de là, ils étaient même du genre à se chamailler sans cesse, mais justement, ça lui avait manqué.
Et puis, ils ne s'étaient pas quittés en très bons termes. Zoro, orphelin comme lui, avait voulu retrouver ses parents, le jour de ses dix-neuf ans. Ça lui avait pris un an en recherches en tous genres. Puis, il les avait dénichés, ou presque. Il avait eu la confirmation qu'ils étaient tous deux décédés au pays du soleil levant, à l'autre bout du monde. Mais il restait une famille anonyme, des racines, quelque part. Sanji s'était senti jaloux, très bêtement, il devait bien le reconnaître. Mais il n'avait que le vieux Schnock, et savoir que Zoro, alors si semblable à lui par bien des points pouvait changer, ça l'avait blessé. Il s'était montré plus agressif. Zoro avait fini par ne plus lui adresser que quelques rares paroles quand il ne pouvait faire autrement.
Et Zoro était parti. La veille de son embarquement, ils avaient fini la soirée ensemble, seuls rescapés d'une beuverie d'adieu. Ils avaient parlé. Un peu. Sans rien se promettre, sans rien oser demander. Onze mois qu'ils ne s'étaient pas contactés, même pas un texto. Depuis son départ, Luffy et les autres tenaient le cuisinier au courant sur les avancées, lui ne demandait rien.
Trop con tout ça.
Sanji shoota dans une canette qui traînait là. C'est à ce moment qu'il entendit ses amis. Robin donnait le bras à Franky, Nami, Chopper et Usopp les accompagnaient en riant. Le blond se précipita.
- Nami, Robin, vous êtes magnifiques, fabuleuses, de vraies déesses ! Et salut les gars, ajouta-t-il de sa voix blasée.
- Salut, Sanji, répondit en cœur le petit groupe.
- Où est Luffy ?
- Il est allé chercher Zoro directement à l'aéroport.
- Seuls tous les deux ? Ben j'ai intérêt à tout garder au chaud, vous n'êtes pas près de bouffer. Allez, venez, je vais vous installer.
Sanji les guida vers une grande table au fond de la salle.
OoO
Zoro, assis sur le siège passager, s'accrochait à la poignée de la porte. Luffy avait une conduite plutôt expérimentale, zigzaguant dans la circulation, le pied au plancher.
- Luffy, t'essayes de nous tuer ou quoi ?
- On est en retard.
- Depuis quand ça te dérange ? se moqua son ami.
- On est attendu au resto de Sanji.
- Le Cook a son propre resto ?
- C'est tout comme. Il est à son mec.
Zoro ne commenta pas. Il était presque parti un an, il semblait ne plus reconnaître grand chose. Nami et Luffy sortaient ensemble, Chopper faisait son internat, Franky et Robin avaient acheté une maison... même les lieux qui défilaient derrière la vitre ne lui semblaient pas familiers. Mais bon, là, c'était presque normal. Ça le rassurait un peu, en fait. Car au fond de lui, il savait que lui avait irrémédiablement changé.
OoO
La porte du restaurant s'ouvrit à la volée et se fracassa contre le mur. Luffy venait d'entrer, un sourire banane imprimé sur le visage. Sanji se précipita pour éviter le carnage.
- J'ai faim !
- Bordel, Luffy, doucement. C'est un établissement classe, ici. Et assieds-toi avant de casser quelque chose.
Un détail vert attira le coin de son œil.
- Oï, Marimo. T'as trouvé ton chemin ? Un miracle !
- J'avais juste à suivre le son de ta grande gueule, Sourcil en Vrille.
- Allez, pose ton cul, lui dit-il en lui donnant une claque dans le dos.
L'échange de piques était assorti de sourires. Ils retrouvaient leurs bonnes vieilles habitudes. Au moins, ça n'a pas changé, ça, pensa Zoro en prenant place en bout de table sous les saluts de ses amis. Luffy venait de prendre un coup sur la tête de la part de la rousse, Usopp tentait de sauver le bout de pain chapardé par le chapeau de paille juste avant, Robin souriait doucement, Franky gueulait des super entre deux gorgés de cola. Ils se connaissaient tous depuis le lycée et même sans s'être vus pendant onze mois, c'était comme s'ils s'étaient quittés la veille.
Zoro descendait tout juste de l'avion. Il aurait voulu se doucher et se changer, mais Luffy n'avait rien voulu savoir, il avait faim. Alors, en tee-shirt et rangers, il faisait un peu tache au milieu de ce restaurant plutôt sélect, vu les gens en costards et robes du soir. Même ses amis s'étaient mis en frais. Mais bon, ce n'était pas non plus comme s'il s'en souciait.
- Ah, sans doute le retour du fils prodigue.
Zoro se retourna vers un homme grand, aux cheveux noirs, le sourire conquérant. Il passa son bras autour de la taille du cuisinier qui fit les présentations.
- Zoro, je te présente Gyn. Il est le patron, ici.
Et pas que du resto, à ce qu'on dirait.
Ils se serrèrent la main.
- Sanji, reprit-il, je vais prendre les commandes. File en cuisine.
- OK. À plus tard, les gars. Je vous rejoins après le coup de feu.
Zoro regarda à peine la carte, passa commande comme les autres. Il n'avait pas vraiment faim, malgré les bonnes odeurs. Il regarda autour de lui, jugea du luxe des lieux, de l'air avenant du patron. Le mec du Cook. Tout avait l'air si parfait, qu'il se sentait comme un chien dans un jeu de quille. Déplacé. Depuis son entrée, il avait remarqué que le blond était rayonnant. Fébrile, même. Il avait laissé sa place à Gyn comme à regret. Ce dernier conversait avec le petite bande, parfaitement à l'aise. Et lui se demandait s'il avait bien fait de revenir.
OoO
Comme toujours, le repas fut fabuleux. Zoro ne l'aurait jamais avoué à voix haute, mais les plats du Cook lui avaient aussi manqué. Il bailla, le décalage horaire commençait à lui tomber dessus.
- Alors, comment tu trouves le resto ? demanda Usopp.
- Plutôt classe. Ç'a fait longtemps que le cuistot sort avec le patron ?
- Il ne sort pas seulement avec lui, ils vivent ensemble. Dans l'appartement au-dessus. Là, ils reviennent de quinze jours à Tahiti. Il a du bol, moi, je suis tous les mois à découvert. Il ne te l'avait pas dit ?
- On n'avait pas vraiment de contact. Ils ont l'air de bien s'entendre.
Nami, qui avait suivi la conversation, se pencha vers lui.
- Y'a plutôt intérêt. Son diplôme de fin d'études dépend de lui. Sanji est encore en formation et Gyn devra évaluer son travail.
- Il est doué, y'a pas de souci à se faire.
- Si tu le dis...
La rousse avait son air de conspiratrice. Mais bon, elle qui aimait tellement les ragots, il ne comptait pas alimenter son vice. Puis ça ne le concernait pas. À une époque, ça aurait pu. Lui et le cuistot étaient les seuls gays du groupe, évidemment qu'il avait pensé à demander à sortir avec cette belle gueule. Mais ils se détestaient aussi cordialement. Mais ça n'avait plus l'air aussi marqué qu'avant. Mais bon, il arrivait à peine, il ne fallait pas rêver, dans quelques jours, ils ne se supporteraient plus. Ce Gyn devait être un saint.
Ils finissaient leur dessert quand Sanji les rejoignit. Il tira une chaise et se plaça à côté du vert.
- Alors Marimo, ça t'a plu ?
- Ça peut aller.
- Te foule pas en compliment, hein ! Faudrait pas te faire mal.
- J'ai vu mieux, j'y peux rien.
- Pfff ! T'as vraiment pas de palais, toi !
Zoro ricana. Il aimait bien le charrier et le faire démarrer au quart de tour.
- Bon alors, Tronche de Gazon, le Japon, raconte.
- C'est plein de Japonais.
- Très drôle. Mais encore ?
- Bah, dépaysant. J'ai pu parfaire mon kendo. J'y ai trouvé un super maître d'armes.
- En tous cas, t'as pris du muscle. T'as fait de la gonflette ?
- Nan, j'ai presque bossé jour et nuit. Et moi, j'ai pas besoin de me laisser pousser la barbichette pour avoir l'air d'un homme.
- Crétin.
- Abruti.
Sanji éclata de rire puis se leva, alla derrière le bar et revint avec une bouteille. Il n'avait pas relevé que Zoro avait éludé le passage sur sa famille. Il ne voulait pas en parler, libre à lui. Il le comprenait. Puis, égoïstement, il n'avait pas envie de savoir. Les affaires de familles heureuses, il ne voulait pas en entendre parler. Il fit sauter le bouchon avec un petit pop apprécié.
- Tiens, tu vas me goûter ce rhum, trente ans d'âge, tu m'en diras des nouvelles.
- Si tu me prends par les sentiments.
Le cuisinier servit chacun de ses amis. La tablée bruyante avait fait fuir les derniers clients. Ils levèrent tous leur verre.
- À la bande réunie ! claironna Luffy.
Zoro et Sanji avalèrent le breuvage d'un trait. La brûlure semblait leur rappeler que rien ne serait plus comme avant, mais chacun faisait comme si.
Gyn vint les rejoindre et refusa le verre tendu avec un sourire. Il se plaça derrière le cuistot et posa ses mains sur ses épaules.
- Chéri, je m'occupe de nettoyer la cuisine, profite de tes amis.
- Non mais laisse, je le ferai après.
- Non, pas de souci, amuse-toi. Et j'ai prévu autre chose pour toi, après, murmura-t-il à son oreille.
Gyn se pencha et l'embrassa à pleine bouche. Sanji se dégagea plus tôt que l'autre ne l'aurait voulu, un peu gêné de se donner en spectacle, mais la conversation reprit comme si de rien n'était. Sauf qu'il croisa le regard de Zoro posé sur lui. Indéchiffrable, comme à son habitude. Et pourtant, il le mettait mal à l'aise. Vraiment.
Une fois le restaurant vidé de tous les occupants, Sanji rejoignit Gyn en cuisine. Celui-ci ne le laissa pas parler, le serra contre lui, l'embrassa, l'excita de quelques caresses subtiles... et quand il le prit debout contre le plan de travail, plus aucune pensée cohérente ne pouvait troubler le cuistot.
OoO
Deux heures que Zoro tournait en rond dans le quartier. Ce mois d'octobre était plutôt chaud pour une fois. Il transpirait, il avait soif. Et comme par hasard, il échoua devant un restaurant à la devanture familière. Il s'y engouffra et s'installa au bar qui, en principe, ne servait qu'à faire patienter les clients en attendant une table. Et à seize heures et quelques, il était désert.
- Marimo ? Qu'est-ce que tu fous là ?
Sanji était chargé d'un cageot qu'il prit le temps d'aller déposer en cuisine. Deux fois qu'il voyait le vert en trois jours, un nouveau record. Le restaurant n'était pas encore ouvert, il avait eu de la chance de pouvoir entrer parce qu'il avait fait les courses... ou le destin. Il lui servit une bière sans même lui demander ce qu'il voulait.
- Alors ? Qu'est-ce qui t'a fait venir dans le coin ?
- Rien. Je viens boire un coup.
- T'as mis une veste, une chemise... c'est louche.
Zoro soupira. En effet, il s'était mis en frais côté tenue.
- J'avais un entretien d'embauche.
- Et ça s'est si mal passé que tu fais cette gueule ?
- … J'ai jamais trouvé l'adresse.
Sanji en resta comme deux ronds de flan, puis éclata de rire.
- Toujours ta boussole déboussolée. Et tu postulais pour quoi ?
- Barman. Il me faut du fric. Luffy m'héberge, déjà le supporter non stop, c'est chaud, mais me taper la sorcière en plus, c'est pas tenable.
Le cuisinier se redressa aussitôt, pointant un index menaçant sur son ami.
- Ne parle pas de Nami-Chérie comme ça, tronche de pelouse !
- Oh ça va ! Puis bon, il leur faut de l'intimité, tu sais ce que c'est.
Sanji hocha la tête en baissant le regard. Oui, il savait. Les amoureux préfèrent rester derrière les murs et les portes closes. Il fut sorti de sa rêverie par Zoro.
- Donc, il me faut un appart. Et pour un appart, il me faut des fiches de paye.
- Oui, je vois. Je crois que le bar d'à côté cherche quelqu'un, passe voir, on ne sait jamais. Et avec un peu de bol, tu te perdras pas en route.
- Je t'emmerde. Mais c'est sérieux, cette histoire ?
- Puisque je te le dis ! Oh puis fais comme tu veux, moi, j'ai du boulot.
Sanji le planta là. Zoro haussa les épaules, chercha quelques pièces dans sa poche et les laissa sur le comptoir. Tous des centimes. L'autre abruti n'aurait qu'à compter quand il reviendrait. Surtout qu'il n'y avait certainement pas le compte. Ça le fit ricaner.
OoO
La porte du bar tinta à son entrée. Un type y était accoudé, vaguement familier. Zoro se planta sur le tabouret à côté sans lui adresser un regard. Il aurait voulu parler à un membre du personnel, mais il ne voyait personne d'autre.
- Zoro ?
L'interpellé se tourna vers lui et écarquilla les yeux de surprise face au grand type qui souriait de toutes ses dents.
- Ace ? Ben dis donc, le monde est petit.
- Comme tu dis. T'es rentré quand ? lui demanda le brun en lui serrant la main.
- Y'a trois jours. Je crèche chez ton frère.
- Mes condoléances, rigola Ace. Tu viens donc noyer ton chagrin dans l'alcool ?
- Nan. Mais on m'a dit que le patron ici cherchait du monde, j'ai besoin d'un boulot.
- Alors là, tu peux pas mieux tomber. Eh, Marco !
Un blond pointa son nez, fermant une porte derrière lui. Zoro le reconnut sans peine bien qu'il ne le connaisse pas vraiment, il était plus vieux qu'eux de plusieurs années. Luffy se marrait en l'appelant Tête d'ananas. Ace fit les présentations.
- Voilà Zoro, un pote à Luffy. Il cherche un job. Zoro, c'est mon ami Marco, on a fait les quatre-cent coups ensemble.
- Ouais, je me souviens, dit le vert en tendant la main que l'autre saisit avec fermeté.
- Si t'es un pote à Luffy, c'est un super CV. Tu me dis que tu sais préparer trois sortes de cocktails et te servir d'une tireuse, je vais brûler un cierge.
- Je suis barman, serveur ou videur depuis que j'ai fini le lycée.
- Oh bordel, c'est le ciel qui t'envoie. Je cherche un barman pour m'aider, on se partagerait le planning à deux, Kaku et Vivie sont les deux serveurs.
- Les affaires tournent bien, alors.
- On a eu du mal à démarrer, mais maintenant, ça roule super.
- Tu travailles là aussi, Ace ?
- Non, je bosse dans un garage pas très loin. Mais je passe ici tous les jours. Je peux boire à l'oeil.
- Et il s'endort avant d'avoir fini le premier verre, il ne me coûte pas trop cher, plaisanta Marco.
Zoro sourit. L'ambiance était bonne, il connaissait un peu le patron, c'était presque trop beau pour être vrai.
- Dis-moi, reprit le blond, comment t'es arrivé ici ? J'ai pas encore passé d'annonce.
- C'est Sanji, le cuistot d'à côté qui me l'a dit. On est amis.
- Ah oui, il est cool. Plus que son boss en tous cas.
Zoro était surpris.
- Y'a un souci avec lui ?
- Bah, il nous a bien pourri la vie au début. Il semblerait que notre clientèle colle pas avec ses bourgeois. On a beaucoup de jeunes, un peu bruyants, qui pourraient pas se payer une salade dans son palace. Mais bon, depuis quelques mois, il est plus calme, mais il nous a envoyé les flics plus d'une fois.
- Sérieux ?
- Ouais. D'ailleurs, si ça arrive pendant que t'es de service, tu m'appelles. Mais t'en fais pas, ils ont l'habitude. Ils sont juste obligés de se déplacer quand il y a une plainte. Mais on n'a plus eu de nouvelles depuis quelques mois. À peu près quand ton pote est venu s'installer. Il doit avoir une bonne influence sur ce coincé.
- Faut croire.
Oui, Zoro y croyait. Sanji était un sacré connard arrogant quand il voulait, mais aussi avec une tendance à vouloir aider tout le monde. Jamais il n'aurait refusé de servir quelqu'un qui crèverait de faim, même en guenilles. Puis ce n'était pas comme s'ils étaient le calme incarné quand ils se déplaçaient en bande.
- Alors Zoro, tu peux commencer quand ?
- Quand tu veux.
- Bon, on va dire demain matin, vers neuf heures ? Histoire que j'aie le temps de voir comment on peut s'organiser.
- OK, pas de souci.
Ils se serrèrent la main en signe d'accord et Zoro quitta le bar, le sourire aux lèvres. Et alla directement dans l'échoppe d'à côté.
Gyn était assis à une table, en train d'écrire. Il tourna la tête quand il entendit la porte.
- Zoro ? Je peux t'aider ?
- Salut. Je cherche Sanji, je voulais le remercier.
- Vraiment ? Et de quoi ?
Zoro faillit lui dire que ça ne le regardait pas, mais bon, autant ne pas s'attirer d'ennuis avec lui, surtout après ce que Marco lui avait dit. Et puis, il restait le patron du cuistot, il valait mieux ne pas faire de vague.
- Il m'a aidé à trouver du boulot. Dans le bar à côté.
- Ah, je vois. Il est en cuisine, je vais te le chercher.
Zoro entendit quelques voix étouffées et Sanji le rejoignit. Il semblait un peu tendu, mais il lui sourit en approchant.
- Hey, Cook.
- Hey, Marimo. Alors, ça a marché, à ce qu'il paraît ?
- Ouais. Je te remercie.
- Houlà, t'es malade ? se moqua le cuisinier. Tu me remercies ?
- Ouais, apprécie, ce sera pas tous les jours.
Gyn entra à son tour.
- Allez, on va fêter ça. J'offre ma tournée. Chacun une bière, ça vous va ?
Ils s'installèrent à une table, trinquant au nouveau travail. Sanji semblait s'être détendu. Il plaisantait avec son petit ami, ce dernier avait une main sur sa cuisse, la conversation était légère. Zoro repensa à son voyage. À ce qu'il avait cherché. Espéré. Rien n'avait été comme il l'attendait et pendant ce temps, la vie avait continué ici. Sans lui. Il ne savait trop pourquoi, mais là, en cet instant, il sentait qu'il avait perdu quelque chose. Sauf qu'il n'aurait su dire quoi.
OoO
Zoro entamait son deuxième mois. Il avait passé deux jours avec Marco qui lui avait montré le fonctionnement du bar. Puis il avait eu un planning. Il était rarement du matin, de toute façon, la clientèle était rare, juste quelques habitués qui venaient prendre un café en lisant le journal. Par contre, le soir, c'était bondé. Un foule jeune, hétéroclite, se pressait autour du comptoir, quelques privilégiés avaient une table, le reste était debout et déambulait. Aucun doute, c'était l'endroit à la mode avec ses billards, ses néons aux murs, sa musique. Il avait rencontré Vivie et Kaku avec qui il s'entendait bien. Les deux étaient consciencieux, faisaient bien leur job, l'aidaient plus souvent que de raison quand il était un peu paumé.
Puis Luffy et les autres passaient souvent, la bande s'était trouvé un nouveau QG. Enfin, presque toute la bande. Sanji était passé un soir en coup de vent, depuis, aucune nouvelle, à part un bref salut quand ils se croisaient sur le trottoir, quand le cuistot sortait cinq minutes pour fumer une clope.
Ce matin-là, Zoro prenait son service à midi, il était en avance. Il partait toujours tôt, il s'était déjà perdu deux fois en venant. Mais plutôt crever que l'avouer. Sanji était adossé au mur du resto, la tête basse, il tirait sur sa clope nerveusement. Étonnant de le trouver là à cette heure, en principe, il était en plein coup de feu. Mais en s'approchant, il vit quelque chose d'inhabituel : le cuistot avait le bras gauche en écharpe.
- Hey, Cook. Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
Sanji leva des yeux fatigués vers lui.
- Salut, Marimo. Bah, rien de grave, je me suis cassé la gueule dans les escaliers. Épaule luxée. La moitié de la nuit l'hosto à attendre sur une chaise. Trois semaines d'arrêt. La merde, quoi.
- Pas de bol. Ça te fera des vacances.
- Tu parles ! Je m'ennuie déjà comme un rat mort. Et je suis interdit d'entrer dans la cuisine, vu que je suis en arrêt maladie.
- Allez, amène-toi, je te paye un coup.
Sanji sembla hésiter. Zoro soupira.
- Oï, on est la porte à côté, tu seras pas perdu.
- Me prends pas pour toi, abruti.
- Ouais ben avance, crétin.
Le vert le poussa sans ménagement, évitant l'épaule blessée, mais le cuistot grimaça.
- Doucement, bordel ! J'ai toutes les marches imprimées sur le corps.
- Mouais. Désolé, j'avais oublié que t'étais délicat.
- Je vais t'en foutre du délicat, quand je te démonterai la gueule.
- Ouais, mais on fait ça demain, d'accord ? Car là, je dois aller bosser, MOI !
L'instant d'après, Sanji se glissait avec précaution sur un tabouret du bar pendant que Zoro saluait tout le monde et prenait son poste. Marco leur serra la main, échangea quelques mots avec son barman et fila, il était attendu.
- Qu'est-ce que je te sers, Cook ?
- Ben... un Perrier.
- Sérieux ?
- Avec les antidouleurs que j'avale, je vais pas prendre d'alcool.
- Ouais, rigola Zoro. Déjà que tu te casses la gueule à jeun, vaut mieux pas.
- T'as bouffé un clown, ou quoi ?
Le vert lui servit sa commande. Il s'occupait des clients, mais revenait toujours vers lui. La conversation se fit plus légère.
- Et pour ta formation, ça craint pas, l'accident ?
Sanji soupira.
- Bah, j'espère pas, mais faudrait pas que ça dure plus de temps. Je bosse dur, ce diplôme pourrait m'ouvrir bien des portes.
- Pourquoi faire ? Tu bosses déjà dans un resto étoilé.
- Ouais... mais bon, on ne sait pas de quoi sera fait l'avenir. Puis ça n'a rien à voir, je le fais pour moi, c'est tout.
- Sur ce coup, je t'approuve.
- Mais il va falloir que je trouve comment occuper mon temps, je déteste être là à ne rien faire.
- Je suis en congé dimanche et lundi, si tu veux, on peut se faire un truc avec la bande.
- Ah... j'ai déjà un truc de prévu. Gyn a réservé un hôtel au lac Blanc, on y va pour le week-end.
- C'est où, ça ?
- Rhoo, Marimo ! On y allait tous les étés pour se baigner. C'est à deux heures de route, on campait là-bas.
- Ah oui, ça me dit vaguement quelque chose.
C'est à ce moment qu'ils remarquèrent Usopp qui venait d'arriver.
- Salut les gars. Le lac Blanc ? T'adorais cet endroit, Sanji, non ?
- Oui, c'est clair.
- Et les hôtels sont plutôt huppés dans ce coin. Gyn ne se fout pas de toi de t'inviter dans un truc pareil.
- Je ne suis avec lui pour son fric, d'accord ?! siffla Sanji avec le regard mauvais.
- Euh, oui, pas de souci. J'ai jamais dit ça.
Sanji ferma un instant les yeux et laissa échapper un profond soupir.
- Désolé Usopp. C'est les cachetons, ça me fout un peu sur les nerfs. Je crois que je devrais aller dormir.
Il se leva et partit, limite comme s'il avait le diable à ses trousses. Usopp se tourna vers Zoro.
- Ben dis donc, il est soupe au lait.
- Bah, c'est le Cook. Il va se calmer tout seul. Qu'est-ce que je te sers ?
Zoro reprit ses automatismes, les clients arrivaient, il allait se concentrer sur eux.
(à suivre)
Et voilàààààà ! Bon ben vous ne savez pas grand chose de l'intrigue, c'est normal. XD
à tantôt !