Hello chères lectrices,

Me revoici après une longue absence. J'ai à nouveau le temps et l'inspiration pour écrire! Vos nombreux commentaires positifs y sont pour quelque chose! Merci à toutes xxxx

La fic tire doucement sur sa fin, encore quelques chapitres. Je la veux douce et pleine de tendresse avec un soupçon d'érotisme.

Bonne lecture!

Kawaii-Shina


Severus a l'impression d'avoir bu: la tête lui tourne et il a l'impression que ses pieds sont englués dans du coton. Il se sent paralysé aussi. Non, il n'a pas envie de rentrer à Poudlard. Pas après "ça". Il veut rester là avec elle, se perdre dans ses yeux marron et ne jamais revenir.

Mais peut-il réellement lui faire confiance ? Il veut comprendre …

Oui, il a senti quelque chose se passer entre eux pendant le séjour d'Hermione à l'infirmerie. Surtout, il s'est senti troublé. Mais elle, l'était-elle vraiment ? Ne délirait-elle tout simplement pas à cause de la fièvre ? Ce baiser chaste à l'instant… C'était un premier baiser. Pourquoi s'être ainsi détournée de lui ensuite ? A-t-elle regretté immédiation ? Veut-elle fuir en proposant de retourner à Poudlard ? Certes, il a pu ressentir de la tendresse dans leur étreinte quelques minutes plus tôt. Pourquoi un baiser aussi rapide et chaste alors qu'ils avaient l'opportunité de « faire plus », de ne plus être interrompus. Il se sent trahi, frustré par ce trop peu…

Il sent la main d'Hermione serrer la sienne et l'entrainer vers le couloir. Sa voix décidée le sort de ses pensées.

-"Severus…Nous allons être en retard..."

Voyant son air perdu, elle ajoute :

-« Sur la tête d'Harry et de Ron, je vous jure que je ne me moque pas de vous… J'ignore ce qui se passe, tout comme vous… ».

Elle revient vers lui, hésitante.

-« Je suis perdue…Vous me troublez. », dit-elle en baissant les yeux.

Il regarde son visage. Ses taches de rousseur...L'ombre que ses cils projettent sur ses joues. Sa bouche charnue…Il pense qu'elle était posée sur la sienne il y quelques minutes à peine. Il la voit mordiller sa lèvre, comme une étudiante stressée. Merlin, elle lui plait. Mais il ne veut pas mendier un autre baiser. Que doit-il faire ?

Soudain, il est mal à l'aise… Il ne sait pas comment réagir dans cette situation extrêmement gênante. Même si elle ne ment pas, à quoi est-ce que tout cela rime ? Il pourrait être son père ! Et il gâche toujours tout. Pourquoi leur infliger une déception de plus, un chagrin dont il pourrait ne pas se remettre. Il ne mérite pas d'être aimé, ça a toujours été et ça sera toujours comme ça. Si elle avait voulu lui prouver le contraire, elle aura donné une autre profondeur à leur baiser. Si elle se sent perdue, c'est incontestablement à cause de lui. Elle doit être dégoûtée par ce trouble qu'il lui inspire…

Brusquement, il s'écarte, lui lâche la main. Elle lève des yeux interrogateurs vers lui. Il les évite.

-"Vous avez raison. Allons-y." dit-il.

Et il s'engouffre dans le petit couloir sombre après avoir éteint l'âtre d'un coup de baguette.

Hermione, incrédule face à tant de froideur, se lance à sa suite dans le couloir. Il est tellement...lui. A souffler le chaud et le froid. Après-tout, elle ne le changera pas.

Mais qu'il le veuille ou non, il devra la prendre dans ses bras pour voler jusqu'au château.


En déposant Hermione sur le sol de Poudlard, Severus ne montre aucune émotion. Il ne prend même pas la peine de croiser son regard. Il la dépose sans ménagement, si bien qu'elle vacille sur ses talons aiguilles. Elle a à peine le temps de protester, il se dirige déjà vers les portes du château, la laissant se débrouiller dans les graviers avec ses talons.

Au bout de quelques minutes, Hermione le rejoint enfin devant les portes. Il les ouvre d'un coup de baguette impatient lorsqu'elle arrive à sa hauteur.

-« Vous auriez pu m'aider ! » proteste-t-elle en indiquant ses pieds.

- « Quelle idée aussi de mettre des chaussures aussi ridicules ! » aboie-t-il.

Hermione est stupéfaite. Où est passé l'homme contre lequel elle était blottie quelques instants auparavant ? Hermione n'a pas le temps de tergiverser sur le comportement de son ancien professeur. Elle règlera ça plus tard. Mais elle est totalement désemparée par son attitude.

-"Surtout, il faut que Minerva nous interrompe... Sans quoi nous ne partirons pas...Et nous nous retrouverions en double exemplaire ici...", dit-il en pressant le pas vers la grande salle.

- "Mais il faut aussi qu'elle nous aperçoive dans la grande salle pour ne pas faire le rapprochement", ajoute-t-elle.

- « Un seul de nous suffit. Si on nous voit séparés, c'est encore mieux. J'attire Minerva dehors, vous restez dans la grande salle ».

- « Ok… mais Sev… »

- « Dépêchons-nous, pas le temps pour les futilités », la coupe-t-il sèchement.

Hermione s'exécute et pénètre dans la grande salle non sans lui lancer un regarde noir pour lui faire comprendre son mécontentement.


La fête bat son plein et elle remarque immédiatement que ni elle, ni Rogue (enfin, leurs doubles) ne sont là. Elle retourne s'assoir auprès des autres professeurs.

Minerva est en grande discussion avec Hagrid et ne remarque même pas le « retour » de sa jeune collègue. C'est cet instant que choisit Severus pour faire son entrée, faisant sursauter au passage plusieurs étudiants. Il passe devant Hermione pour rejoindre Minerva et ne lui adresse même pas un regard.

Après quelques secondes pendant lesquelles il semble glisser quelques mots à l'oreille de Minerva sur ce qui se passe au dehors, Hermione le regarde quitter la pièce accompagné de la directrice. Les minutes qui suivent sont angoissantes…Elle espère de tout cœur que cela va marcher. Le ridicule de la situation lui saute alors au visage. Ils sont majeurs et vaccinés…Pourquoi diable s'être cachés comme deux gamins en utilisant le retourneur de temps ? Il leur aurait suffi de dire la vérité à Minerva… Mais quelle vérité ? Il ne s'est pour ainsi dire rien passé avant qu'elle les surprenne… A-t-elle eu honte ? Severus est-il blessé qu'elle ait ainsi voulu dissimuler leur semblant de rapprochement ? Est-ce pour cela qu'il a pris ses distances ?

Les idées les plus folles se bousculent dans sa tête et elle est sortie de sa torpeur lorsque Minerva revient dans la grande salle. Seule. Hermione ose un regard discret vers sa directrice…Cette dernière ne pipe mot et vient reprendre sa conversation avec Hagrid, comme si de rien n'était.

Mais où est Severus ? Peut-être attend-t-il quelques minutes avant de revenir… Hermione décide d'attendre un peu.

5, 10, 15 puis 20 minutes passent…Severus ne revient toujours pas. Hermione sent son ventre se nouer. Son absence lui fait mal. Elle ose une question à Minerva, d'un air qu'elle essaie de paraître insouciant :

-« Madame la Directrice, avez-vous vu Severus ? Je lui ai promis une danse pour le remercier de ma guérison ».

Au regard de Minerva, elle comprend qu'elle ne le reverra pas de la soirée.

-« ho mon enfant, nous avons été faire une ronde dans les jardins et il m'a ensuite annoncé qu'il se retirait dans ses quartiers pour la nuit…Je crains que vous ne deviez remettre cette danse à plus tard…Mais connaissant Severus, il n'aurait de toute façon pas accepté. Profitez-donc de voir soirée Hermione! ».

Hermione remercie la directrice et profite d'un morceau de musique plus bruyant que les autres pour filer à l'anglaise.

Lorsque les portes de la grande salle se referment dans son dos, elle sent les larmes lui monter aux yeux. Qu'a-t-elle fait pour qu'il prenne à ce point la mouche ? Elle hésite…rentrer dans ses appartements ou faire un détour par ceux de l'homme ? Elle opte pour la première solution…Elle n'a pas la force de se faire repousser et elle est extrêmement fatiguée. Elle lui demandera des explications dès le lendemains pour dissiper tout malentendu. Cette histoire est déjà assez compliquée à gérer émotionnellement.

En arrivant dans ses appartements, elle se laisse tomber lourdement sur son lit et enfouit sa tête dans l'oreiller. A part le vieux Pattenrond, personne ne verra ses larmes.


Les jours qui suivent, Hermione se rend plusieurs fois jusqu'aux quartiers de Severus. Sans succès. Après tout c'est le weekend, peut-être est-il retourné chez lui, Impasse du Tisseur. Elle est déçue mais décide d'attendre lundi.

Severus ne quitte pas ses appartements. Le vendredi soir, il avait espéré secrètement qu'Hermione le rejoigne. Il avait voulu faire un test…Concluant. Elle n'en a strictement rien à faire de lui. Il se plonge dans ses livres et dans la concoction de potions et décide de nier complètement les interpellations de Granger qui tambourine à sa porte toutes les deux heures. Qu'elle aille au diable !


Conscients que la scission entre monde moldu et sorcier n'apportait finalement que ségrégation, radicalisme et guerre, les autorités sorcière et moldue ont entamé, après la guerre, un processus de reconnaissance et de respect mutuel. Certes les sorciers continuent à vivre cachés et ne sortent pas leur baguette en présence de moldus, mais leur existence est désormais connue … Ce fut un grand soulagement pour beaucoup de sorciers, notamment pour ceux nés de parents moldus.

Pendant la guerre contre Voldemort, de nombreux moldus ont en effet perdu la vie, sous les attaques des mangemorts, dans les rues de Londres. Il eut été difficile de retrouver les nombreux témoins pour leur lancer un « oubliette »…Impossible dès lors pour le monde sorcier de continuer à cacher son existence. Après la guerre les Ministères moldu et sorcier ont donc entamé un rapprochement pacifique pour lutter contre le terrorisme. Dans ce cadre, et pour sensibiliser les jeunes générations, un « Mémorial de guerre » a été inauguré à Londres. Il s'agit d'un lieu d'exposition retraçant l'histoire de la guerre et mettant en garde contre les dangers de la radicalisation au sens large.

Inauguré l'été précédent en grande pompe (le trio Hermione Granger, Harry Potter et Ronald Weasley y était d'ailleurs présent et mis à l'honneur), le mémorial ne désemplit pas et attire énormément de moldus, intrigués par le monde sorcier.

Soucieuse d'apporter cette ouverture d'esprit à ses élèves, Minerva Mc Gonagall entend donc organiser une visite du mémorial chaque année.

Le lundi qui suit ce fameux weekend est donc une journée un peu spéciale : matinée d'excursion à Londres (visite du mémorial et repas sur place) et après-midi libre à Pré-Au-Lard. Vu l'affluence pour cette toute première visite, tous les professeurs ont été réquisitionnés. Impossible de s'y soustraire.

Hermione est tendue à l'idée de retourner au mémorial. Sa visite lors de l'inauguration avait remué en elle beaucoup de trop de souvenirs douloureux. Y retourner aux côtés de ses collègues, en particulier Severus Rogue, a quelque chose d'étrange. Sans compter sur le fait qu'elle a passé son weekend à venir régulièrement tambouriner à la porte des quartiers de l'homme sans avoir jamais une réponse…Elle se sent un peu stupide, en plus d'être stressée par cette visite à venir. D'autant qu'elle va devoir prendre la parole devant lui. Ô Merlin !

Au petit déjeuner, aucune trace de Severus dans la grande salle. Elle ne l'aperçoit qu'une fois à bord du Poudlard Express, à retirer des points au bout du wagon dans laquelle elle embarque. Elle se fige, son estomac se tord. Il a l'air furieux et elle en a la confirmation lorsqu'il tourne son regard sombre vers elle. Il détourne immédiatement le regard et s'engouffre dans la cabine face à lui.

Autant apaiser la tension entre eux avant d'arriver à Londres. Au moins ça lui permettra d'être un peu plus sereine pour la visite. Après un weekend à tenter de rentrer en contact avec lui, elle ne tient plus et veut régler cette histoire sur le champ.

Elle se lance donc à la suite de l'homme, bien décidée à avoir une conversation sérieuse.

Arrivée dans la cabine, elle se fige derrière la porte de verre en le voyant assis sur la banquette parmi une poignée de Gryffondor effrayés qui ont l'air de se demander autant qu'elle ce que leur professeur fait dans leur cabine.

Elle déglutit, prend son courage à deux mains et ouvre la porte de la cabine. Si elle n'avait pas été aussi stressée, elle aurait éclaté de rire. La situation est tellement ridicule… Comme si c'était le genre de Severus d'aller s'installer dans un wagon bondé de Gryffondors… Elle sourit.

-« Professeur, je peux vous parler une minute ? »

Elle le voit serrer le poing sur sa cuisse. Elle tressaille lorsqu'il plonge ses yeux dans les siens. A ce moment, elle voudrait être légilimens pour savoir d'où vient cette colère.

-« Vous n'en avez donc aucune idée ? », sa voix tranche l'air comme un couperet.

Elle comprend qu'il vient de lire dans ses pensées, à nouveau. Les élèves semblent pétrifiés. Elle soutient son regard glacé et le laisse à nouveau pénétrer son esprit. Non, elle ne comprend pas sa réaction puérile. Non, elle ne sait pas pourquoi il semble si en colère. Non, elle n'a pas compris pourquoi il n'est pas revenu dans la grande salle vendredi en fin de soirée. Non, elle ne mérite pas cela. Non, elle ne lui ment pas. Non, elle ne se moque pas de lui. Elle aimerait apaiser les tensions entre eux avant cette visite qui la stresse tant. Elle aimerait passer une journée sereine et ne pas craindre son regard pendant toute la journée. Son regard…Ses mains…

Une pensée échappe soudain son contrôle… Ses mains sur sa peau…Le souvenir de ses doigts qui glissent sur le côté de son sein. Et le désir qu'elle a pour lui depuis. Cette pensée est fugace, elle la rattrape immédiatement et essaie de la dissimuler à son ancien Professeur. Mais pourquoi diable a-t-il fallu qu'elle perde le contrôle ? Elle voit le regard de Severus se voiler brièvement et ses sourcils se froncer, son assurance et sa froideur demeurent cependant intactes. Hermione se fige…réalisant l'erreur qu'elle vient de commettre. Elle ne supportera pas d'être humiliée devant les élèves de sa maison si l'homme vient à entrer dans une colère intense.

Les élèves, n'osant bouger un cil, attendent la suite et se lancent des regards interrogateurs.

Elle baisse les yeux, repousse Severus de son esprit et bredouille :

-« Nous en parlerons plus tard. On se revoit à Londres »

Sur quoi elle quitte la cabine et se précipite aussi loin qu'elle le peut pour s'installer seule en bout de train, honteuse.


Après le passage d'Hermione dans la cabine où il s'était lâchement réfugié, Severus ne sait plus quoi penser. Lui qui avait passé le weekend à se persuader que le professeur d'Arithmancie n'en avait rien à faire de lui… Et Bam ! Voilà qu'elle débarque, culottée, devant une poignée d'élèves, qu'elle se donne littéralement à ses talents de légilimens et qu'elle lui renvoie à la figure un de leurs souvenirs les plus troublant. Il lui semble cependant que ce dernier souvenir provient plutôt d'un manque de contrôle qu'autre chose…Pourquoi rougir, bafouiller et se sauver ensuite ? Qui plus est devant des élèves… Vraiment, cette miss Je-Sais-Tout a encore des progrès à faire pour maitriser ses émotions… A force de les laisser partir dans tous les sens, elle perturbe tout le monde. Enfin lui en tout cas…

Quand il sort de ses pensées, il constate qu'il a toujours plusieurs paires d'yeux effrayées posées sur lui. Il réalise alors combien la situation a du paraitre ridicule à sa jeune collègue et se lève d'un bond, en profitant au passage pour retirer 50 points aux Gryffondors abasourdis.

Une fois dans le couloir du wagon, il s'assure qu'aucune tignasse brune ne pointe à l'horizon. Passant de wagon en wagon, il inspecte les cabines jusqu'à en trouver une vide dans laquelle il s'installe. Sans le savoir, elle est juste à côté de celle où s'est installée une Hermione totalement honteuse et confuse.


Hermione se sent ridicule. Elle espère que les élèves présents n'ont pas remarqué son trouble. Plus elle essaie d'écouter son cœur, plus elle essaie de se rapprocher de lui et plus elle le fait fuir. Elle se livre à lui, lui offre ses pensées pour lui prouver sa sincérité…et au final il profite de cette vulnérabilité et elle en sort de plus en plus meurtrie. En vérité, elle est totalement effrayée par ce qui se passe entre eux. C'est comme si tout son monde, celui dans lequel elle a grandi, était mis sens dessus-dessous. Elle est attirée et troublée par son ancien professeur. Et pas n'importe lequel : celui qui la terrorisait. Celui dont elle a toujours recherché la reconnaissance sans jamais l'obtenir. Elle n'a jamais compris comment attirer son attention…Elle n'a jamais compris ce qu'il attendait d'elle. Et aujourd'hui encore ses réactions lui paraissent incompréhensibles. Elle est perdue et ne sait plus quoi faire. C'est comme si elle était redevenue une petite fille… Et cette journée n'aura de cesse de lui rappeler cette période de sa vie.

La voix de l'accompagnateur du train annonçant l'arrivée à Londres la sort de cette mélancolie. Elle essuie une larme sur sa joue et se précipite hors du wagon pour gérer la sortie des élèves.


Severus est pensif. Aurait-il mal interprété les actes de la jeune femme ? Il doit trouver une occasion d'en avoir le cœur net…mais sans pour autant faire le premier pas. Il va la laisser venir à lui…

A l'annonce de l'arrivée à Londres, il se lève et sort du wagon.


Hermione est tellement pressée de rejoindre le quai et d'effacer cet épisode honteux de sa mémoire, qu'elle se précipite dans le couloir et rencontre alors un obstacle auquel elle ne s'attendait pas. Elle trébuche, perd l'équilibre mais une main la rattrape avant qu'elle n'atteigne le sol.

Severus est tellement surpris qu'il ne voit d'abord pas qui a bien pu lui foncer dessus…C'est en voyant cette tignasse presque s'écraser au sol qu'il réalise que c'est elle. C'eut été un élève, Severus l'aurait simplement laissé s'écraser pitoyablement à ses pieds et lui aurait retiré des points… Mais quelque chose, l'instinct de protection peut-être, font réagir ses muscles avant même qu'il n'ait le temps de penser à ce qu'il est en train de faire. D'un geste rapide et souple, il attrape le bras de sa jeune collègue et l'attire contre lui pour leur éviter la chute. Ce serait du beau s'ils se retrouvaient entremêlés sur le sol du Poudlard Express…

Le dos de Severus percute la cloison, ce qui leur permet de s'immobiliser et d'éloigner tout risque de chute. Hermione est comme une poupée de chiffon entre ses bras. La main droite de l'homme enserre le bras gauche du professeur d'Arithmancie et sa main gauche est fermement agrippée au bas de son dos, la retenant tout contre lui. Elle lève les yeux, craintive, et croise un regard plutôt surpris que furieux.

La surprise, c'est en effet le sentiment qu'éprouve Severus en retrouvant la chaleur de ce corps contre le sien. Tout contre le sien. Hermione a les jambes calées entre les siennes qu'il a écartées pour se stabiliser contre la cloison. Le bassin de la jeune femme est calé contre son entre-jambes. Elle a posé une main sur son torse. Même chez lui, à l'Impasse du Tisseur, ils n'avaient pas partagé une étreinte aussi intime.

Leurs regards s'arriment à nouveau l'un à l'autre, faisant disparaitre le monde autour d'eux. Il a cette odeur d'after-shave musqué et viril qui trouble tant la jeune femme. Elle prend conscience de la main fermement appuyée dans le creux de ses reins, des muscles de son torse sous sa paume, de son entre-jambes contre le bas de son ventre.

Cette intimité soudaine et imprévue le paralyse totalement…Il est incapable de bouger. Il se contente de chercher une réponse dans son regard. Ses yeux bruns dégagent cette douceur et cette chaleur dont il a tant besoin. Le temps semble s'être arrêté.

Soudain, le train s'immobilise, les portes des cabines s'ouvrent les unes après les autres sur des hordes d'élèves bruyants. Les deux professeurs ont tout juste le temps de se séparer et de se donner un semblant de consistance. Hermione défroisse sa jupe d'un geste nerveux, recule et s'adosse à la paroi opposée pour laisser passer les élèves entre elle et Severus. Le flot continu des élèves passant entre eux empêche tout contact…Hermione ose un regard vers lui, il la regarde encore, une expression indéchiffrable sur le visage.

-« Professeur Granger » , l'interpelle une élève de 1ere année.

Hermione sort de sa torpeur et quitte en sursaut le regard de Severus pour poser les yeux sur une élève apparemment paniquée.

-« Professeur, J'ai perdu mon sac ».

La fillette de 12 ans a les larmes aux yeux. Hermione lui prend la main et se dirige vers la cabine de la jeune Gryffondor. En s'éloignant, elle jette un dernier regard en arrière vers Severus. Il la regarde toujours, avec cet air étrange oscillant entre panique et incompréhension. Elle lui sourit et lui fait un clin d'œil avant de s'engouffrer dans la cabine à la recherche du sac disparu. Quand elle en ressort, Severus n'est plus dans le couloir…Il a dû rejoindre les autres sur le quai. Et il est temps qu'elle fasse de même avec sa petite Gryffondor retardataire.


Et voilà pour le chapitre 8 :-) Le 9 se passera à Londres et Pré-au-Lard et je vous réserve encore quelques surprises :-)