Joyeux noël à tous! Je sais que cela fait très longtemps que je n'ai posté de chapitre, mais en ce beau jour de noël… voici la suite!
Le sol était froid sous ma peau. Il faisait froid, tellement froid, mon corps en tremblait d'une façon incontrôlable. Des frissons à la fois de peur, de douleur et d'engourdissement prenait possession de tous mes membres, faisant au passage claquer mes dents. Je sentais que mes poignets et mes chevilles étaient attaché par de forts étaux de métal rouillés, qui me lacérait la peau à chaque mouvement que je daignais faire. Je ne savais où j'étais, je ne savais si les autres allaient bien, ni si nos amis à l'extérieur étaient encore vivant. La dernière chose que je me rappelai, c'était la bataille qui avait éclatée, tout juste après la fuite de Yoichi.
« Guren, ressaisit toi… ce n'est pas toi! Réveille-toi je t'en supplie! »
Mes supplications ne l'atteignirent pas le moindre du monde, au contraire. Je savais ce que notre mentor avait, pourquoi il agissait ainsi. Il était possédé par le démon de son arme… ma sœur.
Et rien n'allait réussirent à l'extirper de la prise qu'elle avait sur lui.
Des larmes coulèrent le long de mes joues malgré moi. À côté, je sentais que Mitsuba aussi pleurait, surtout de voir que sa grande sœur n'avait comme seul but que de lui faire du mal. Un peu en avant, Makoto était crispé, son arme en avant, devant l'homme qui avait participé à l'expérience qui avait tuée tous ses camarades. La rage et la colère transparaissait dans son corps. Il avait une envie de meurtre intense. Kimizuki, près de lui, n'affichait plus son éternel expression de calme. Il avait la même rage que Makoto.
Je n'avais pas le choix.
« À l'attaque! »
Le combat n'avait duré que quelques instants. Nous avions tous donné. Tous. Nos plus puissantes attaques, ainsi que nos combinaison les plus efficace, mais rien n'y fit. Nous serions déjà morts si Guren n'avait pas eue besoin de nous en tant qu'otages…. Et appât.
Ils ne prirent même pas la peine de nous transporter sur leurs épaules, non. L'ennemi nous attacha maladroitement et rapidement les mains et les pieds à l'aide d'une corde acérée, pour ensuite nous trainer sur le sol et le gravier comme un vulgaire sac de sable.
Les blessures, égratignures, coupures, ne firent qu'augmenter en nombre sur nos corps déjà meurtris avec ce geste.
Mes yeux commençaient à se fermer malgré mes efforts pour qu'ils restent ouverts. Je ne devais pas m'évanouir.
La dernière chose que je vis, c'est tous nos plans se faire déchirer. Quelques-uns furent arracher du mur, et emmenés. Mais le pire.
Ce fut le regard que me lança Guren.
Un regard victorieux.
Je venais de me réveiller après cet évènement. Dans le froid, le noir et la douleur. Y avait-il quelqu'un avec moi? Étais-je seule dans ma douleur?
J'ouvris ma bouche pour parler, mais rien ne sortit. La sécheresse me brulait la gorge et mes cordes vocales n'obéissaient plus à ma volonté. Je me devais de parler, de demander si quelqu'un était avec moi, ou si j'étais inévitablement seule. L'angoisse me paralysait. Je ne voulais pas être seule… je ne voulais pas être la seule à avoir survécu, je voulais seulement que tout redevienne comme avant…
Les matins passés avec mon équipe, non, ma famille, ou nous nous amusions à essayer de faire à déjeuner, mais sans succès… Kimizuki, qui réussissait si bien ses gaufres, Yuu, et ses cheveux toujours rebelles, ces moments dans la douche avec Mitsuba… l'éternel sourire de Yoichi…
J'aurai versé des larmes si le froid et la douleur ne me paralysaient pas autant. Tout ce que je réussis à faire fut d'exprimer quelques faibles et pathétiques sanglot, en essayant tant bien que mal de me recroquevillé contre moi-même malgré les lourdes chaines qui m'immobilisait.
« Il y a… quelqu'un? »
Une voix! Je ne suis pas seule! Un immense soulagement me prend alors, un faible sourire étirant mes lèvres desséchées. Je devais répondre à cette voix!
« …Je… » Fut tout ce qui sortit de ma bouche, suivit d'une quinte de toux désagréablement douloureuse.
« Qui est… là? »
Je reconnu la voix. C'était celle de Mitsuba!
« Sh…. i… shi…. Shin… oa… »
Je dut prendre toute mes forces pour réussir à marmonner mon nom, montrer que j'étais là, que mon amie n'était pas seule. Nous n'étions pas seules.
« Shinoa…? »
Je cognais mes chaines contre le sol pour acquiescer à sa question.
« Où es-tu…? J'ai mal et si froid… »
Je tendis la main dans l'espoir déluré que la blonde allait être près de moi. Mon bras était faible, et le bouger de fit que raviver la douleur de mes blessures, ainsi que la douleur provoquée par les étaux qui emprisonnaient mes poignets.
Ma main toucha quelque chose, mais ce ne fut pas Mitsuba.
Aucun son ne sortit de ma bouche ouverte en pure terreur.
C'était un crâne humain.
Nous n'allions pas survivre.
Du blanc. Tout autour de moi. Je ne vois rien, tout ce que je sais, c'est que je suis étendu sur rien. Je ne ressens ni le froid, ni la chaleur. Je ne ressens plus rien. Ni physiquement, ni émotionnellement. J'ai l'impression que le bonheur a disparu pour toujours et que je n'existe plus. Tout ce que je perçois, c'est la lumière intense qui brille, jusqu'à mes yeux, sous mes paupières closes.
« Où suis-je… »
Ma voix résonne en écho dans le vide autour de moi, et un silence douloureux me répond.
« Toujours au même endroit. »
Tout me revient alors.
« Asuramaru. »
J'ouvre les yeux, et soudainement je suis debout, devant le démon qui est perché sur mon sabre. Ce dernier me fait dos, ses longs cheveux couleur pourpre flottant au gré du vent que je ne sentais pas contre ma peau. Au-dessus de nous, il y a des nuages. Et autour, seulement du blanc. Encore du blanc. Toujours du blanc.
Et aucune sensation.
« Te revoilà encore, Yuu, sous ma prise et mon contrôle. Viendras bientôt le jour où je pourrais enfin être libre et ce jour… je pourrai enfin avoir l'entière possession de ton joli petit corps. »
Je le regardai sans expression. Cela le frustrait, évidemment, mais je ne croyais pas un mot de ce qu'il me disait.
« Cela n'arrivera pas. »
« Et qu'est ce qui te rend aussi certain de ce que tu dis? Je suis en train de te posséder, tes amis se battent contre un adversaire plus fort et plus nombreux qu'eux, tu te transforme en démon. C'est fini pour toi. »
Je secouai la tête, les yeux toujours autant vides. Mais le cœur convaincu.
« Je te donne deux choix, Asuramaru. »
Le démon s'accroupit sur l'arme, posa son menton contre le creux de sa main, la tête légèrement penché en amusement.
« Plus tu prends ton temps, plus je prends possession de toi. »
« Soit tu m'aide en me donnant toute ta puissance… ainsi que le contrôle de mon corps, et ainsi nous concluons une entente, un pacte, et je te revaudrai ça dans un futur proche… »
« Je n'y gagnerai rien, et ta parole n'a aucune valeur. »
« …soit je souffle de nouveau là-dedans et ni l'un ni l'autre ne possédera mon joli petit corps comme tu le dis. »
Ses yeux s'écarquillèrent et de peur, et d'étonnement, lorsque ses pupilles rouges sang se posèrent sur l'objet maudit que je tenais entre mes mains. Je n'avais pas envie de le faire. La dernière fois m'avait causée tellement de problèmes que j'avais dormis pendant des semaines, avec une possession en bonus.
Mais je n'avais pas le choix.
« Tu n'oserai pas. »
Ses mots étaient presque du poison craché en ma direction. Asuramaru ne voulait pas non plus que je le fasse. Je pouvais le voir, et surtout le sentir.
« Tu as le choix. »
Alors que je m'attendais à devoir me battre plus contre lui, à ma grande surprise je vis un sourire étirer ses lèvres mesquines.
« Intéressant. »
« C'est terminé pour vous. »
« Ja…mais… »
Une botte noire vint s'abattre contre une tête blonde dont les cheveux imbiber de sang et de saletés avaient perdus leurs éclats depuis longtemps.
Mika était étendu au sol, dans une position de totale soumission face au vampire au-dessus de lui. Il avait tout essayé. Tout donné. Son énergies, sa force, sa haine et sa hargne, mais rien n'y fit. Il ne pouvait plus bouger. Mais son cas était le moins important pour le moment, car, devant lui, se passait bien pire. La raison pour laquelle malgré son incapacité à bouger, il essayait tout de même de se lever.
Devant lui, Yoichi était étendu sur le sol poussiéreux et ensanglanté, mais il n'était pas seul. Un vampire était à ses côtés, ses crocs d'animal planté dans la chaire du pauvre garçon. Il n'en avait plus pour longtemps, et Mika assistait à ce spectacle horrible, les dernières lumières de vie quittant les pupilles vertes de son ami petit à petit. Chaque gorgée que prenait le vampire rapprochait sa victime de la mort. Et évidemment, ils l'obligeaient à regarder. C'est ce que ces monstres adorent faire. Montrer leur cruauté. Faire encore plus de dommage.
C'était atroce.
Un peu plus loin, Yuu était inconscient. Sa transformation s'était mystérieusement arrêtée subitement, sans raison pendant le coma. Et il était tombé comme une brique, inconscient.
La plupart de leurs ennemis l'entouraient, aux aguets, prêt à le tuer… ou pire, à l'emmener avec eux.
Et Mika regardait la scène d'horreur, impuissant.
Il en tremblait de rage. Tout son corps endolori et sans force tremblait, non pas de douleur, mais de haine face à ses faiblesses et son impuissance. Il ne pouvait se résoudre à voir ses amis… sa famille se faire tuer de nouveau devant ses yeux. Il ne pouvait pas.
Mais il ne pouvait rien faire, le vampire au-dessus de lui lui enfonça une autre fois le visage contre le gravier.
Il ne ressentait plus la douleur depuis longtemps.
Mikaela jeta un dernier regard vers le coffre que transportaient les vampires, avec regret, avant de fermer les yeux pour attendre la fin.
Fin qui n'arriva tout de fois pas, au contraire.
Ce fut un cri qui l'alerta, mais pas un cri de détresse ou de douleur.
Un cri animal, de guerre.
Il ouvrit les yeux et resta figé par la peur.
Devant lui, les vampires se firent projetés en l'air comme au ralenti sous une attaque sombre et ténébreuse impliquant une dizaines de sabres noirs et verts.
Un rire machiavélique suivit d'un autre cri horrible résonna dans l'air.
Lorsque la poussière retomba, le blond eue un hoquet de stupeur.
Devant lui, se tenait Yuu, debout.
Mais ses yeux étaient d'un rouge ensanglanté, rempli de malice et de violence.
Il était possédé.
Et avide de sang.
Les vampires qui s'occupaient de Mika et de Yoichi quittèrent leurs postes pour aller attaquer le démon qui faisait un ravage autour de lui. Le sang coulait à flot, des organes se faisaient expulsé partout et une pluie sanguinolente les recouvraient tous lentement.
Mika n'en pouvais plus, il ne pouvait regarder le massacre que son ami précieux faisait. C'était trop horrible, et surtout, c'était désormais trop tard pour le sauver. Il devait prendre Yoichi et s'en aller avant que Yuu ne finissent par remarquer leurs présences…
Le blond rampa difficilement vers le jeune homme. Il n'arrivait plus à bien se déplacer, sans sang pour lui redonner des forces, ça allait être impossible de s'enfuir avec un poids supplémentaire…
Mika atteint finalement le corps de son ami. Il respirait faiblement, et demeurait dans un état critique. Yoichi avait perdu énormément de sang… mais pas assez pour le tuer.
Mika posa sa main tremblante contre la joue du brun, soulager qu'il soit encore en vie.
« Je suis désolé… j'ai failli à ma mission, nous allons mourir par ma faute… Pardonne-moi… »
Le silence répondit à ses paroles.
Plus de cris ne résonnaient dans l'air sinistre, plus de sang ne giclait autour d'eux. Plus que le silence. C'était leur tour de mourir. L'écho de la mort se rapprochait d'eux.
Mika n'avait pas la force de regarder Yuu. Pas la force de le voir posséder. Il ne pouvait regarder la mort en face, sous les traits de la personne auquel il tenait le plus au monde. Le blond ferma alors ses yeux, fortement, couché contre Yoichi en position de protection.
Une dernière larme coula le long de sa joue sale.
« Vous en faites une tête, je vous sauve et c'est comme ça que vous me remerciez? »
« Yuu… chan? »
Le blond fixa son ami, la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés, ébahit.
Yuu remplaça son arme dans son fourreau et s'agenouilla près de Yoichi, comme si rien de spécial ne s'était passé, pour constater les blessures de son ami.
« Yuu chan? Comment…? Tu étais possédé, tu… »
« On en reparlera. »
Le blond n'avait jamais vue son ami avec une telle expression. Il était concentré, sérieux, serein. Calme.
« Tu peux marcher Mika? »
Malgré son hochement de tête qui se voulait positif, le vampire tituba en essayant de se lever et Yuu le rattrapa à temps.
« Il faudra porter Yoichi aussi, jusqu'à ce qu'il se remette… »
Le blond profita d'être debout pour jeter un bref coup d'œil sur le massacre autour de lui.
Un vrai bain de sang.
Il voulut redemander comment son ami avait fait, comment il avait réussi à échapper à la possession tout en étant empreint d'une telle force…mais n'en n'eue pas l'occasion. Ce n'était pas le moment, ni l'endroit pour une causette.
Yuichiro s'approcha alors du coffre que les vampires transportaient précieusement, la cause de ce bain de sang, ainsi que de l'échec du plan pathétiquement désastreux et sanguinolent du vampire blond.
« Qu'est-ce qu'il y a là-dedans? »
Yuu n'attendit pas la réponse de son ami. Il ouvrit délicatement le coffre, curieux et anxieux de savoir la cause de la bagarre et de l'effusion de sang. Ses mains se figèrent aussitôt sur le rebord abimé, dès que ses pupilles émeraude comprirent le contenu du coffre.
« Mais… c'est… »
Dans sa tête et son corps, il sentit son démon se crisper, mais il ne comprit pas pourquoi. Asuramaru était sur le qui-vive. Cependant, plus concerné par la découverte qu'il venait de faire, il ne porta pas plus attention à ce détail.
« Oui, c'est Krul Tepes. L'ancienne reine détrônée par Ferid Bathory. Les vampires l'emmenaient à la capitale pour son exécution. »