Secrets Saugrenus d'une Sorcière

Auteur: Docteur Citrouille

Genre: Humour - Romance

Rating: Général

Disclaimer: Tout l'univers d'Harry Potter appartient à J.K. Rowling. Les autres de mmon imagination. Je pique aussi l'idée de l'écharpe de Christelle Dabos, en hommage à ses fabuleux romans.

Résumé: Tout ce que Polly McBee souhaitait, c'était de passer une année scolaire en toute tranquilité avec Charlie Weasley. Il a fallu pourtant qu'un improbable fiancé, un mystérieux professeur, des copines un peu barges, et des Nullos largués viennent tout gâcher...

Petite note: Et voici la suite des Pensées Pittoresques d'une Poufsouffle! Par avance, je vous remercie de suivre de nouveau les (més)aventures de Polly (je ne vous dirais jamais assez merci de toute façon!). Et puis, un autre merci à AppleCherry Pie d'avoir, comme à son habitude, lu, corrigé et commenté ce chapitre ainsi que les 24 autres qui vont suivre...

Bonne lecture!


Chapitre 1 – Les Zim Zam Zombies

Pas de panique. Surtout, pas de panique.

Après tout, s'il n'y avait pas glace, quelle importance ? Je pouvais très bien me rabattre sur un muffin. Ou un scone aux myrtilles.

Sauf que j'avais une irrésistible envie de glace. Mais, comme l'avait si bien souligné la vendeuse, « la machine était hors service ».

En plein mois de juillet !

- Je ne prendrai pas dessert finalement, soupirai-je avec fatalité.

La fille me jeta un regard noir avant de taper furieusement sur les touches de sa machine. Je lui tendis la monnaie demandée, et m'emparai du plateau contenant ma commande, avant de rejoindre Tonks au fond de la petite salle du restaurant.

- Donc, si j'ai bien compris, dit-elle, reprenant notre conversation interrompue, tu n'as toujours pas annoncé à tes parents que tu sortais avec un garçon, ni que ledit garçon t'avait invitée à passer un week-end chez lui, c'est bien ça ?

- Ca résume bien la situation, affirmai-je, mordant dans mon hamburger.

- Polly, soupira Tonks, qu'est-ce que je vais faire de toi?

Je haussai les épaules : moi-même je ne savais pas comment j'avais réussi à me mettre dans un tel pétrin.

Charlie m'avait envoyé un hibou en début de semaine pour m'inviter à passer quelques jours au Terrier. J'avais terriblement envie d'y aller, mais je ne savais pas comment l'annoncer à mes parents.

Ils ne s'en remettraient jamais.

Surtout ma mère.

- Bon, m'exclamai-je pour changer de sujet. Tu veux faire quoi après ?

Tonks haussa les épaules. Elle me proposa de faire soit le musée moldu sur le Chemin de Traverse ou bien visiter le musée de Madame Tussaud – version sorcière, naturellement.

- Comme tu veux, dis-je en grignotant une frite.

Tonks sortit son guide touristique acheté le matin même chez Fleury & Bott:

- Il y a une chambre des horreurs chez Tussaud… Ça te dit ?

- Ça dépend… ça fait peur ?

Mon amie leva les yeux au ciel :

- Non, y'a que des chatons exposés…

oOo oOo oOo

Nous rejoignîmes à pieds le musée, sous une pluie battante. Tenant mon parapluie aux couleurs de l'Angleterre et le nez dans mon écharpe, je suivis Tonks dans les rues de Londres jusqu'à l'immense rotonde verte de Marylebone Road.

Devant l'entrée principale, la file d'attente s'étirait tout le long du trottoir, attendant de pouvoir entrer dans la partie moldue du musée. Nous passâmes devant tous les touristes pour nous engouffrer dans le café du musée.

De là, nous traversâmes la salle bondée par les moldus venus se détendre après leurs visites, et gagnâmes discrètement l'arrière salle jusqu'à une porte délabrée sur laquelle était placardé un panneau rouillé « hors service ».

Lorsque nous fûmes dans la partie « sorcière » du musée, mon écharpe s'ébroua, et j'éternuai plusieurs fois de suite :

- Maudit temps, grommelai-je en me mouchant bruyamment.

Nous fîmes la queue derrière un couple de sorciers âgés afin d'acheter nos billets.

- Au fait, tu as des nouvelles des Nullos ? me demanda Tonks, en changeant la longueur et la couleur de ses cheveux, passant de bruns et bouclés à rose électrique.

- Ils sont à une exposition de science-fiction, je ne sais plus trop où. Je t'avoue que je n'ai pas bien écouté.

- Qui les écoute de toute façon ? ricana Tonks, avant de s'avancer vers le fantôme qui s'occupait de la caisse. Bonjour, deux tickets, s'il vous plaît !

Une fois nos billets en notre possession, Tonks me prit le bras, et nous pénétrâmes dans les profondeurs du musée.

La visite commençait par un spectacle, où le fantôme du magicien français Georges Méliès, mêla sortilèges et prestidigitations pour nous présenter sa « féerie des mirages ». Je me joignis à la dizaine de spectateurs pour applaudir ses performances. Méliès, remarquant les cheveux roses de mon amie, offrit à la fin un énorme bouquet de fleurs qui se transforma en papillons multicolores.

Puis, dans un tonnerre de fumées et d'étincelles, les portes du musée s'ouvrirent, et nous suivîmes la foule pour nous retrouver dans une vaste salle circulaire, où les statues de cire des plus célèbres sorciers déambulaient librement parmi les visiteurs. Ainsi, Tonks et moi pûmes voir Gwendoline la Fantasque nous mimer sa quatorzième exécution, je m'essayai à une partie d'échec contre le célèbre Montague Knightley, et Tonks trouva drôle de se faire passer pour Dumbledore auprès des visiteurs.

- Pire qu'une enfant ! soupirai-je quand elle reprit sa forme normale.

- Je ne m'en lasserai jamais, m'avoua-t-elle, avec un clin d'œil. Allons par là-bas, il y a la section des horreurs !

Je traversai alors sans faire exprès le fantôme de Madame Tussaud :

- Pouah !

- Enfin, jeune fille, faites attention où vous mettez les pieds ! me sermonna-t-elle.

- Pardon, madame, bredouillai-je.

Madame Tussaud nous regarda toutes les deux par-dessus ses besicles noires :

- Aimez-vous mon musée ? demanda-t-elle, les mains croisées sur sa robe noire datant d'un autre siècle. Rien à voir avec ce que les moldus en ont fait !

Elle n'avait pas tort : j'eus une pensée pour ces pauvres moldus qui contemplaient des statues bêtement figées dans la cire, tandis que les sorciers pouvaient avoir un autographe de Merlin. Madame Tussaud nous conseilla d'aller voir sa chambre des horreurs (« les jeunes d'aujourd'hui sont tellement friands de ce genre de spectacle ! ». Nous la remerciâmes, et nous nous dirigeâmes à l'endroit indiqué.

Il s'agissait d'un long couloir glacial, plongé dans le noir. Parfois, un cri s'échappait non loin de nous, et j'agrippai la manche de mon amie :

- Tu as peur ? me taquina-t-elle.

- Non, mais je n'ai pas envie de te perdre.

- Menteuse. Avoue que tu aurais préféré être avec Charlie !

- Evidemment, quelle question ! Ah ! Je crois voir un peu de lumière là-bas !

A tâtons, nous rejoignîmes le carré lumineux pour y découvrir une scène des plus horribles : une vingtaine de têtes coupées qui nous fixaient avec de grands yeux épouvantés. Je détournai la tête, pas préparée pour ce spectacle pour un gallion.

- On continue ? demanda Tonks en déglutissant avec peine.

Je hochai la tête, et nous poursuivîmes notre route. Mon écharpe, contaminée par ma propre peur, serrait ses anneaux autour de mon cou à m'en étouffer. Non, mais quelle idée d'être venu ici ! Les pièces suivantes me remuèrent tout autant l'estomac : décapitation, torture, pendaison, à grand renfort de cris et d'hémoglobine. Je sursautai plus d'une fois en sentant le souffle d'un fantôme dans mon cou ou le rire hystérique d'un épouvantard dans mon oreille.

- On peut sortir ? murmurai-je. Je crois que je ne me sens pas très bien…

Lorsque nous sortîmes du long couloir, seule Tonks était enchantée de la visite.

- C'était super ! rigola-t-elle. Je te trouve bien pâle, Polly !

- Sans blague ? ronchonnai-je en jetant un coup d'œil à ma montre. Bon, il faut qu'on y aille, sinon, on va rater les prouesses musicales de Bony.

Nous quittâmes le musée de Madame Tussaud, me promettant avec ferveur que plus jamais je n'y remettrais les pieds.

Tonks me taquina sur le chemin nous menant à l'adresse que nous avait donnée Bony. Il s'agissait d'un pub moldu, the Thistle and the Crown. L'après-midi touchait à sa fin, mais il y avait beaucoup de monde à l'intérieur de la salle, qui faisait aussi office de petite salle de concert.

Je ne pus m'empêcher de penser que Tonks se mêlait parfaitement à la foule présente : avec ses cheveux roses, son jean débraillé et son blouson en cuir, elle était tellement cool ! Je me sentis un peu gauche avec mon simple tee-shirt des Sex Pistols un peu trop bien repassé.

- Bony nous a réservé une table à l'intérieur ! m'informa Tonks. Allez viens !

Il fallut jouer des coudes pour parvenir à notre place. C'était la première fois que je mettais les pieds dans un tel endroit, et il fallut que je caresse mon écharpe pour calmer sa nervosité.

- Tout ce monde ! m'exclamai-je en me hissant sur la chaise haute. Je ne pensais pas que le groupe de Bony avait autant de succès !

- J'ai toujours rêvé de goûter à l'une de leur bière. Ne bouge pas, je reviens ! m'enjoignit Tonks, qui ne m'avait pas écoutée.

Seule, j'observai la salle bondée où il régnait une atmosphère festive. Les jeunes moldus riaient et parlaient fort. Derrière le comptoir, une affiche indiquait que la performance des Zim Zam Zombies commençait à quatre heures.

Tonks revint, un verre de bière à la main :

- C'est ça une pinte ? m'étonnai-je, trempant précautionneusement mes lèvres dans le liquide brun. Eurk… Je préfère une bonne Bièraubeurre, quand même.

Tonks était du même avis que moi lorsque je vis une grimace de dégout se dessiner sur son visage.

Soudain, il y eut du mouvement sur scène, et les Zim Zam Zombies apparurent. Et entendre un groupe de filles pousser des cris hystériques fut assez déconcertant. Bonaparte et ses copains saluèrent la salle, et mon gardien chercha aussitôt nos visages parmi la foule. Quand il nous vit, il eut un franc sourire et nous fit un petit signe. Je fronçai les sourcils :

- Il ne nous avait pas dit qu'il jouait de la trompette ? m'étonnai-je en le voyant accorder sa guitare.

- Pas que la trompette apparemment, dit Tonks en haussant la voix. Il est plein de surprise notre Bony !

- Salut tout le monde ! Est-ce que vous allez bien ? J'AI DIT : EST-CE QUE VOUS ALLEZ BIEN ? Hurla le chanteur dans son micro.

- OUAIIIIIIS! scanda la salle à son tour.

La petite salle trembla alors sous les morceaux de rock du groupe, que les fans reprirent en cœur : « Jokes, Jokes, Jokes », « Rule Britannia » et leur fameux « Champagne Charlie » :

Champagne Charlie is my name,

Champagne drinking is my game,

Drinking Champagne is so cool cool cool !

All this bubbles makes me drool drool drool !

Champagne Charlie is my name

Champagne drinking is to blame !

Le concert dura une bonne heure, mêlant des morceaux de rock endiablé et ballade langoureuse, et je me joignis aux applaudissements lorsque le groupe quitta la scène, en sueur.

- C'était génial ! décréta Tonks lorsque Bonaparte nous rejoignit un peu plus tard.

Il rougit sous le commentaire, puis nous présenta les autres membres du groupe.

- Voici Nymphadora (« ne m'appelle pas comme ça ! ») et Polly, le capitaine de mon équipe de foot, nous présenta-il avec fierté.

- Ah ouais, dit l'un d'eux. Napo nous a beaucoup parlé de toi !

De foot ? De foot ? Je me rappelais alors que ses amis étaient moldus, et finis par acquiescer très doucement. Tonks leur demanda à tous un autographe – ce qu'ils s'empressèrent de faire - et ils insistèrent ensuite pour que l'on reste dîner. Je déclinai l'offre : j'avais promis à mes parents de ne pas rentrer trop tard.

- Mais merci quand même ! dis-je, donnant une chiquenaude à mon écharpe afin qu'elle resserre ses anneaux de mon cou.

- Ton écharpe ! balbutia-t-il l'un des Zombies. Elle a bougé !

Tonks me fusilla du regard, et j'éclatai de rire, un peu mal à l'aise :

- Une écharpe vivante ? Ah ah ! Je crois que tu as attrapé un coup de chaud, mon gars !

Et j'agitai la frange de mon écharpe turquoise sous son nez. Le Zombie me regarda d'un air suspicieux.

- Je n'ai pas rêvé, dit-il.

Bonaparte me tira d'embarras en posant une main apaisante sur le bras de son ami.

- Allons, tu as dû mal voir. Vous devriez y aller, les filles. Merci d'être venues nous voir ! Dommage que Rose n'ait pas pu se libérer. La prochaine fois peut être ? On se retrouve dans le train pour la rentrée ?

Tonks les remercia encore pour le charmant concert avant de me prendre le bras et de nous frayer un chemin parmi la foule :

- Enfin, Polly ! s'exclama-t-elle quand nous fûmes assez loin, tu aurais pu être un peu plus discrète !

- Désolée, répondis-je, piteuse. J'espère quand même que je n'ai pas trop embarrassé Bony!

- Tu le connais, me rassura-t-elle. C'est un diplomate né, ce type. Tiens, il a arrêté de pleuvoir !

Tonks me raccompagna jusqu'à la station de métro la plus proche. Je lui proposai de nous revoir sur le Chemin de Traverse avant la rentrée scolaire.

- Tu me donneras tes dates par hibou, me proposa-t-elle. En attendant, toi, n'oublie pas de dire à tes parents que tu vas chez le Petit Coup de Foudre, d'accord ? Et pas de bêtises !

- Tu veux qu'il arrive quoi exactement ? Il y aura ses parents et ses frères et sœur au grand complet !

- Je ne parlais pas de ça, coquine ! se moqua Tonks, l'œil pétillant. Ne préviens pas tes parents la veille pour le lendemain, c'est ce que je voulais dire ! Mais ton lapsus est très révélateur…

- Oh tais-toi ! m'exclamai-je en rougissant.

Sans se départir de son sourire, Tonks me colla une bise sur la joue, tapota gentiment mon écharpe et me quitta, sifflotant le refrain de Champagne Charlie.

oOo oOo oOo

Maman avait préparé un hachis Parmentier pour le dîner. Occupée à trier les raisins secs qui s'étaient traitreusement glissés dans la purée, j'écoutai d'une oreille distraite la conversation de mes parents, tout en me demandant comment j'allais amorcer la discussion « Charlie - week-end - Terrier ».

- Tu es bien silencieuse ce soir, Polly, constata maman. Tu as passé une bonne journée ?

- Oui, oui… éludai-je, un peu mal à l'aise.

C'était le moment : doucement, je posai ma fourchette sur la table, et la regardai. Mon cœur cognait très fort dans ma poitrine :

- Je… J'ai quelque chose à dire… à demander, commençai-je, la bouche sèche.

Papa et maman interrompirent leurs gestes et me dévisagèrent. Ils n'avaient certainement pas l'habitude de me voir si sérieuse, sans doute.

- Voilà, mon… ami, Charlie Weasley, m'a invitée à passer le week-end prochain chez lui.

Il y eut un long silence, où mes parents me dévisagèrent attentivement.

- Un « ami », répéta maman, sceptique.

Je n'osai pas utiliser le terme de « petit-ami ». C'était au-dessus de mes forces.

- Oui. Il est le capitaine de l'équipe de Quidditch des Gryffondors, repris-je.

- Le fils d'Arthur ? demanda papa.

- Lui-même.

- Et pourquoi ce Charlie Weasley t'invite-t-il chez lui ? insista maman.

Je commençai à me sentir vraiment mal. Je ne me voyais pas lui avouer que j'étais terriblement amoureuse de lui.

- D'accord, dit alors papa.

- Quoi ? demandai-je, certaine d'avoir mal entendu.

- C'est d'accord, tu peux aller chez les Weasley, répéta-t-il.

Je le dévisageai, bouche bée.

- Euh… merci, soufflai-je, interloquée.

- C'est bon, je connais personnellement Arthur, je lui confierais ma propre baguette, expliqua-t-il à maman.

Le cœur plus léger, je finis de triturer mes raisins, les rangeant consciencieusement sur le bord de mon assiette. Je m'imaginai déjà le courrier que je ferais parvenir à Charlie, et j'avais hâte d'être dans ma chambre pour danser de joie.

- En échange…

Je le savais. Ma requête n'avait pas pu être aussi facile à obtenir… J'attendis que mon père annonce le prix à payer pour mon séjour chez les Weasley.

- En échange, tu devras aider tes grands-parents à préparer la réception à Caistel Maethan. Tu sais, pour l'anniversaire de grand-père...


En ce premier jour de l'année 2016, je vous souhaites à tous une Bonne Année, remplie de licornes et de paillettes!

J'espère que ce premier chapitre vous a plu. La scène de la visite au Musée de Madame Tussaud m'est venue après avoir regarder la trilogie de la Nuit au Musée. Avouez que ce serait génial si les statues de cire pouvaient vraiment bouger!

L'extrait de la chanson des Zim Zam Zombies est le refrain de Champagne Charlie de Georges Leybourne, composé en 1868. C'est en jouant à Assassin's Creed Syndicate que je l'ai entendu, et je l'ai trouvé tellement sympa que je devais la mettre (bon d'accord, c'est le Charlie en fait...).

Voilà, c'est tout pour ce premier chapitre! Le deuxième sera posté le vendredi 15 janvier (j'ai chnagé le jour de parution, c'est le vendredi maintenant!).

A très bientôt!

Citrouille

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