Pour la petite histoire quand j'ai commencé à écrire cette fic, je n'avais aucune idée de la manière dont je la terminerais... Ça m'est venu en écrivant... merci beaucoup à LeroyaumeSousLaPluie, Maeva Cerise et Amelia TheFujoshi pour leurs reviews adorables.

Un réveillon inattendu.

oOo

Après avoir retrouvé les traces de pas gravées dans la neige, ils reprirent leur chemin. John, encore sous le choc de cette rencontre surnaturelle, se cramponnait au bras de Holmes qui n'en avait pas l'air plus gêné que cela. Peu de temps après, celui-ci s'arrêta brusquement et indiqua une direction avec la lampe.

-Regardez ! Là-bas ! Je crois bien que c'est là que les traces s'interrompront.

Une jolie chaumière se dressait de sa fière petite taille, non loin de là. Encore quelques pieds et ils arrivèrent devant le perron. Holmes sans plus de cérémonie, frappa à la porte comme s'ils étaient attendus.

Elle s'ouvrit et c'est le directeur lui même qui leur fit signe d'entrer. John éberlué, suivit Holmes à l'intérieur. Cela ne détonnait pas de l'extérieur, l'atmosphère était typique et cosy. Un bon feu de cheminée ronflait dans l'âtre devant lequel se dressait un fauteuil à bascule où se nichait un coussin si usé que l'on ne voyait plus le motif du tissu. De grands placards avec des portes en bois ouvragées recouvraient les murs. Un sofa, recouvert d'un plaid en patchwork lui aussi usé par les ans, complétait l'ensemble. Une bonne odeur de soupe répandait ses effluves dans la pièce, se mélangeant à l'odeur de la flambée de hêtre. Et, plus important encore, derrière une grande table en bois patinée par le temps, se tenait Weels attablé devant un bol, une cuillère à la main. Pas effrayé ni même étonné. C'est alors que John remarqua les autres bols. Au nombre de trois, ils attendaient, remplis et fumants. Il regarda son ami. Celui-ci souriait plus largement qu'il n'est possible de le faire. Il regarda le directeur qui souriait aussi. D'un air un peu hautain, il est vrai. Holmes ne put retenir un éclat de rire.

-Allons nous asseoir Watson et je vous raconterai le fin mot de l'énigme.

-Mangeons d'abord ! Intervint le directeur.

Ils obtempérèrent silencieusement, déposant les lourdes capes sur le banc de l'entrée, puis déchaussant leurs godillots recouverts de neige qui fondait déjà en petites flaques brunes. Enfin ils s'installèrent et commencèrent la soupe. Après la longue marche dans le froid et la nuit émaillée d'émotions vives et terribles, elle paraissait encore meilleure. A la goûter, John se sentait déjà mieux. Les frissons qui le parcouraient encore se dissolvaient peu à peu dans la chaleur de l'onctueux liquide. Quand ils eurent fini la dernière goutte, le directeur amena le christmas pouding sur la table et commença à le découper. Il en posa de gros morceaux dans de jolies assiettes à dessert décorées de scènes champêtres. Ils prirent tous de grosses cuillerées C'était délicieux. Cela changeait tellement du quotidien de la pension. Le décor aussi faisait un contraste presque douloureux avec la froideur des pierres grises.

A la fin du repas, Watson prit la parole.

-Je pourrais savoir ce qui se passe maintenant. Que veut dire tout cela ?

-Bien sur, mais permettez-moi une question tout d'abord. Répondit son ami.

John acquiesça, hochant la tête.

-Watson, cet homme est le directeur de l'établissement dans lequel vous résidez depuis quelques mois. Connaissez-vous son nom ?

Voilà une question inattendue. Il se mordit les lèvres car à sa grande honte il n'en avait aucune idée, pour lui le directeur avait toujours été Monsieur le Directeur.

-Ah je ne l'ignorais pas. Si vous aviez su son nom, rien n'aurait fonctionné, reprit Holmes.

-Pourquoi faut-il que je sache ça ?

-Nous allons demander à l'intéressé, voulez-vous?

Il regarda l'homme assis à ses côtés.

Le directeur se leva alors. De toute sa hauteur, la voix teintée d'un accent de la haute société, il se présenta.

-Jeune homme, je suis Mycroft Holmes, le frère aîné de Sherlock, cet insupportable garnement.

-Et il fait ce que je veux... enfin juste pour Noël, ajouta le plus jeune des frères.

-N'oubliez pas que vous m'avez promis de meilleurs résultats scolaires et un comportement plus adéquat envers les professeurs, précisa Mycroft.

Watson écoutait cette joute verbale avec stupeur. Son regard passait d'un frère à l'autre cherchant à voir une ressemblance. S'il y en avait une, elle ne sautait pas au yeux. Il ne comprenait rien à ce qu'il s'était passé et à ce qu'il se passait à l'instant. Il reprit son air de gamin en détresse que Holmes détestait.

-Vous ne comprenez pas ? J'ai demandé à mon frère de prendre soin de Weels qui risquait une belle dérouillée et j'en ai profité pour créer une aventure, ou une farce… Ajouta-t-il après hésitation. Puis, …

-Vous êtes fâché ? Vraiment ? vous n'avez pas aimé résoudre une énigme ?

-Oui, non ! Je ne sais pas ! Mais... et les autres professeurs, les élèves ? Et le truc mystérieux et terrifiant ? La cape qui a pris feu ?

-Ah j'en suis très fier. C'est un tour ! Un tour de magie. Vous savez que j'ai plein de don. J'ai appris ce tour de lévitation auprès d'un grand magicien en Italie cet été, figurez-vous !

-Et le feu ?

-Ça vous a impressionné, n'est ce pas ? Pourtant un simple liquide anti-feu sur une banale cape...

-Mais elle a pris feu...

-Oui grâce à la lampe, bien que vous avez failli tout gâcher en vous mettant devant moi.

John secoua la tête, incrédule. Ce n'était pas possible. Tout ça : l'enlèvement, la disparition, la marche de nuit dans la neige et cette forme effrayante, c'était faux ! Mais pourquoi ? Pour lui faire une farce, se moquer de lui ? Son visage se crispa, sa bouche se tordit contre son gré et il sentit les larmes arriver. Il mit ses mains entre ses cuisses et dans un sursaut de dignité regarda fermement le bout de plancher entre la chaise et la table. Il sentit autour de lui des personnes se déplacer, il entendit vaguement des voix. Son nez le brûlait et il avait mal à la tête tellement il retenait ses pleurs. Puis le silence se fit. Une main se posa sur sa cuisse, il osa un coup d'œil latéral. Sherlock à genoux, levait vers lui un visage inquiet que le jeune garçon ne lui avait jamais vu.

-Mycroft est retourné à la pension et Weels est allé se coucher. Que se passe-t-il ? Vous n'êtes pas content de votre réveillon ?

Watson resta silencieux, regardant fixement les traits qu'il découvrait chez son vis à vis. Le front plissé, les lèvres pincées, le regard soucieux montraient le profond intérêt qu'il ressentait envers lui. Il respira un peu mieux et put enfin parler même si sa voix tremblait un peu.

-Pourquoi ? Pourquoi avez-vous fait cela ?

La perplexité remplaça l'inquiétude sur le visage de Holmes.

-Vous n'avez pas deviné ? Vraiment ? Ça me semblait pourtant évident.

-Je n'arrive pas à croire que vous ayez monté cette histoire juste pour vous moquer de moi, dit alors John d'une petite voix.

-Pas du tout ! Absolument pas ! Voyons Watson, je pensais que vous aimiez l'aventure.

-Oui, c'est vrai. Mais j'ai eu très peur ce soir...

-Pourtant vous avez continué courageusement. Je n'en attendais pas moins de vous.

Puis il poursuivit en souriant.

-Je voulais vous offrir un cadeau de Noël un peu exceptionnel et puis autre chose aussi...

Il hésita un instant avant de continuer bravement.

-Je voulais aussi que vous ne pensiez pas à vos parents ce soir. Je me suis dis que, peut-être, le soir du réveillon, ils vous manqueraient.

La gorge de John se serra de nouveau. Comment avait-il pu croire que Sherlock se moquerait de lui ainsi. Mais même si c'était le cas, le but qu'il avait poursuivi, en montant ce canular, était atteint. Il n'avait pas pensé à la mort de ses parents de toute la soirée.

-Oh merci Sherlock.

Et comme Watson était plus doué en matière de sentiment que son ami, il se glissa tout contre lui, posa son front contre son épaule, nichant son visage dans son cou, son nez brûlant sur la peau fraîche.

-Moi aussi je vous aime Holmes.

Il sentit contre son dos, se refermer des bras aimants, dans une étreinte qu'il souhaita éternelle.

Fin.

oOo

Je ne résiste pas à un petit mot de fin pour exprimer toute ma gratitude aux petites mains qui ont œuvré pour qu'ait lieu le secret santa... merci beaucoup les filles ! Cette fiction a été très dure à écrire pour moi, cela faisait longtemps que je n'avais pas écris de fanfiction en entier, le mignon et rating bas ne sont pas du tout mon domaine de prédilection et les circonstances n'étaient pas facile, mais elle m'a aussi permis de tenir le coup, de m'évader... Voilà à quoi servent les challenges, les défis que le collectif noname propose, à nous surpasser et à ne jamais abandonner...

J'espère que mon petit conte de Noël vous auras plu et amené un peu de joie, bonne et heureuse année à toutes et tous !