Joyeux Noël Cécile Tite, j'espère que tu as reçu plein de cadeaux en dehors du mien. J'ai fais ce que j'ai pu pour respecter tes souhaits et t'offrir une belle histoire de Noël...

Donc voici une production spéciale collectif noname, (enfin je participe à un de leur challenge... ) qui permet l'entraide entre auteur et lecteur et surtout, qui est là pour promouvoir l'idée que les reviews ne sont pas inutiles. Laissez une trace de votre lecture à l'auteur, surtout si vous avez aimé. C'est le plus beau cadeau que l'on puisse faire.

Cette fiction n'aurait jamais vu le jour sans le coup de pouce d'Elizabeth Mary Holmes, qui m'a suggéré l'idée de l'enfance,

Aurait été truffé de fautes d'orthographe sans l'aide de ma maman,

Beaucoup moins passionnante, si mon fils n'avait pas lu les premières ébauches et franchement critiqué le tout,

Et pas du tout la même sans la présence incroyable et de dernière minute d'une beta tombé du ciel ( sous entendu faisant partie du collectif noname ), la merveilleuse Clara plus connu ici sous le pseudo ClaP74 !

Alors merci beaucoup sans vous je ne suis rien !

Et merci aux lutins Ongi Ei, SomeCoolName et Maya Holmes sans qui rien ne serait...

Brimades, boules de neige et enlèvement.

oOo

Les premiers temps.

Le vent balayait la plaine, il faisait déjà nuit quand arriva le fiacre amenant le nouvel habitant de la pension Lyewd. La grande bâtisse semblait hurler l'abandon et la tristesse. John Watson, levant le regard vers le haut clocher de la chapelle du collège, se sentit perdu, petit et misérable. Du haut de ses dix ans, sa vie prenait tout à coup un tournant terrible et inexorable. Pourtant il était aux portes d'une aventure fantastique et allait rencontrer l'être qui illuminerait sa vie pour toujours.

Au même instant dans l'établissement aux murs de pierre, une bataille faisait rage. Deux garçons s'affrontaient au sein d'un groupe, envoyant coups de poing et coups de pied. Selon une technique bien particulière, qu'il avait affinée ces dernières années au contact des brutes qui hantaient l'établissement, l'un des deux tenait vaillamment tête à son adversaire, un adolescent qui faisait bien le double de son poids. Malgré son jeune âge, il tapait juste, au bon endroit, visant soigneusement les endroits fragiles du corps humain. Il mit le garçon à terre sans le faire saigner.. Il redressa sa tête et, la sueur aux tempes, jaugea de son regard brun les assistants du spectacle. Les petites brutes se reculèrent prudemment. Il les gratifia d'un rire ironique avant de disparaître dans le dédale des escaliers.

Le premier jour fut une torture pour john Watson. Son joli visage d'ange, la douce blancheur de sa peau et la fine blondeur de ses cheveux le prédisposaient aux moqueries diverses de ces gamins costauds et rouquins du pays de Galle. Il pleura toute la nuit.

Le lendemain, il se trompa de salle pour son cours d'anglais et dut refaire tout le couloir, s'arrêtant à chaque porte pour vérifier. Quand il trouva finalement sa classe, il était très en retard. Sous les quolibets de ses camarades, il s'installa à la seule place libre, au fond, près de la fenêtre, en plein courant d'air. Son professeur M. Williams le fit se lever aussitôt et il eut le droit à un coup de baguette sur les doigts, qui lui laissa une belle trace rouge toute la journée. Son bras entier lui faisait encore mal le soir.

Les professeurs étaient peu amicaux et semblaient se moquer des brimades que le petit nouveau subissait. C'était une habitude de la pension Lyewd. La vie s'y organisait à la façon d'une tribu d'animaux sauvages. Les plus forts soumettaient les plus faibles et les nouveaux passaient par une phase d'initiation qui comprenait humiliations et rouée de coups. Le petit garçon apprit vite à préférer les heures de cours, même avec les professeurs les plus rébarbatifs, aux récréations. Le moment du coucher était le pire de la journée car les brimades s'empiraient dans la nuit. De jours en jours les cernes du petit garçon se gonflaient et le malheur semblait couler de ses yeux.

Un seul être, semblait ne pas se soumettre à ces lois. Il était sans doute un peu plus vieux que John, brun et costaud avec une beauté atypique et le regard brillant d'intelligence. Il regardait volontiers les autres de haut et même les grands le craignaient.

Un soir, après une semaine de ce cauchemar, John passa à la salle de bain commune et se lava soigneusement les mains et le visage sous les moqueries. Il revêtit sa chemise de nuit et se glissa en frissonnant sous les maigres couvertures, la peur au ventre.

Comme chaque nuit depuis son arrivée, des quatre coins du dortoir des chuchotements obscènes commencèrent la danse, suivis par des menaces. Puis certains enfants se levèrent pour entourer son lit, murmurant des horreurs. John ignorait leur signification pourtant le ton suffisait à lui faire comprendre le sens. Il enfouit sa tête dans son oreiller, cherchant à éteindre le son de ces affreuses paroles sortant de bouches atrocement déformées par la haine.

Un bruit la lui fit redresser.

Un bruit de porte claquée violemment. Tous les enfants se turent soudainement, pétrifiés par l'apparition.

Une ombre dans le contre-jour, petite mais costaud, les mains sur les hanches. Sans que l'on ne puisse voir les traits de son visage, John sut qui il était. Le garçon, très sûr de lui, confiant, bondit sur ceux qui n'avaient pas encore effectué de retraite prudente vers leurs lits. Les résistants s'éloignèrent alors, reconnaissant à la lueur de la lune le visage de leur agresseur. Celui-ci s'assit alors sur le lit d'un John éberlué.

- Bonsoir John Watson, moi c'est Sherlock Holmes.

Voilà comment Holmes devint le protecteur attitré de John et aussi son meilleur ami.