Bonjour à toutes et à tous!

Nous y voilà... C'est le dernier "chapitre" que vous aurez pour "Monsieur" et le point final de toute cette histoire.

J'espère que vous l'aurez appréciée.

Du coup je tenais à dire un grand merci à Tralapapa qui a corrigé beaucoup de chapitres pour vous permettre une lecture propre, et également un grand merci à vous tous de l'avoir suivie.

Il y a déjà plusieurs autres histoires sur les rails dans différents style. J'espère vous retrouver bientôt.

En attendant, bonne lecture!


Épilogue

Deux ans avaient passés depuis cette nuit où nous avions repris l'héritage d'Harry et l'enterrement de Monsieur. J'étais resté dans les environs de l'usine, auprès de Mrs McGonagall. Elle avait décidé de quitter l'usine avec la bénédiction d'Harry qui lui versait une confortable rente en remerciement de ce qu'elle avait fait pour nous. Et je m'étais proposée pour l'aider dans sa vie de tous les jours. Elle n'était plus toute jeune mais elle mettait un point d'honneur à continuer d'essayer d'être autonome. Je n'étais là que pour cuisiner, laver la maison, et participer à ses lectures et autres activités de broderie mais je me refusais à retourner à l'usine.

Ginny avait épousé Harry quelques semaines après les événements et ils avaient emménagé avec Sirius Black dans la maison qui leur revenait, celle où Harry aurait du grandir. Ginny avait eut leur première er fils un an après la noce et Harry l'avait baptisé 'James' en hommage à son père.

Les deux amants semblaient nager dans le bonheur et ils faisaient plaisir à voir aussi heureux après tant de malheurs. Fred et George avaient obtenu des postes de contremaîtres sur des ateliers et semblaient relativement appréciés par les ouvriers. L'ambiance était bonne et le travail fait. Fred s'était fiancé avec une des ouvrières qu'il avait fréquenté un temps avant que l'usine ne passe à Harry. George avait fait de même avec la fille Lovegood. De son côté, Ronald avait tenté de me demander ma main mais j'avais refusé. Sans vraies raisons car il aurait sans doute fait un mari relativement bon mais je semblais m'enfoncer dans un deuil que je m'imposais en continuant de m'habiller en noir. Seule Mrs McGonagall ne me reprochait en rien ma conduite là où les autres murmuraient des rumeurs dont je me moquais désormais.

Un matin, tandis que je lisais cet ouvrage que mon hôtesse et désormais amie m'avait conseillé dès le début de ma vie chez elle. Devant mes yeux Lord Byron déclamait ses vers et j'étais tant plongée dedans que je n'entendis pas que l'on frappait à la porte, ni que Mrs McGonagall invitait l'étranger à entrer.

« Lumière de ma vie, ah ! dis-moi : pourquoi cette lèvre qui me boude, cet œil si changé ? colombe de mon amour, ma belle compagne ! peux-tu n'être plus la même, et peux-tu me haïr ? Mes yeux sont noyés de larmes, et semblent la source de deux torrents d'hiver. Qui oserait se dire aussi malheureux que moi ? »

Lisais-je sans m'en rendre compte à haute voix lorsque l'on me répondit :

« Ma colombe, adoucis ton courroux ; un son de ta voix suffirait pour rendre la vie à ton amant. »

Et mon cœur se figea. Je relevais les yeux pour faire face à celui qui venait de réciter la fin du vers.

En deux ans il n'avait pas changé en dehors de cette canne qu'il tenait à la main. Il ne dit rien pendant que je l'observais. Puis, quand mes yeux croisèrent les siens, il dit moqueur :

« On croirait que vous venez de voir un fantôme Miss Granger. »

Ma gorge se noua. Il se tenait là, devant moi sans doute plus vivant que je ne l'étais moi-même.

« Qui pleurez-vous donc pour porter cette vilaine robe noire ? » se permit-il d'ajouter.

« Monsieur... » dit-je d'une voix à peine audible. Était-ce là ma réponse ?

« Méritait-il vraiment qu'on le regrette autant ? » continua t-il de me questionner tandis que je sentais mon cœur battre bien trop vite.

« C'était l'homme le plus courageux que j'ai connu. » répondis-je d'une voix un peu plus assurée avant de poser le livre sur l'accoudoir du fauteuil et de me lever. « Mais je crois que je me suis trompée. Quelqu'un de courageux ne simule pas sa propre mort. »

« Vous ignorez ce que c'est de mourir Miss Granger. Je suis descendu aux Enfers tellement souvent que j'aurai pu en établir une carte à faire pâlir d'envie Orphée. » Il avait dit ça avec ironie avant de marquer une courte pause. Ses yeux ne cessaient de fixer les miens comme s'il tentait de pénétrer mon âme par cette unique porte. « L'homme que vous avez enterré est ce moi tourmenté qui a enfin droit au repos. C'est Dumbledore qui en a eut l'idée en me voyant revenir sur ma civière inconscient. Qui aurait pu croire que je survivrai à part lui ? Et pourtant dès le lendemain il était persuadé que je ne mourrai pas et il a proposé de me permettre de renaître ailleurs en enterrant ma vie d'ici... »

« Alors pourquoi être revenu ? » le coupais-je profondément blessée par son aveux sur sa volonté d'effacer sa vie d'ici et moi avec.

Il me regarda de haut en bas puis lentement revint à mon visage et soupira en passant sa main sur ses sourcils avant de se masser les coins extérieurs des yeux comme s'il cherchait à rassembler ses idées.

« Miss Granger... » reprit-il d'une voix un peu plus enroué que la précédente, et qui me donnait l'impression que, pour la première fois, il cherchait ses mots. « Miss Granger, pourquoi pensez-vous que je sois revenu ici ? Le climat ? L'usine ? Une affaire urgente ? Rien de tout cela n'aurait pu me pousser à revenir dans cet endroit que je déteste. Alors puisqu'il faut vous le dire, la seule raison qui me paraît valable c'est cette impression désagréable que j'ai eu d'avoir oublié ici la seule personne qui ait jamais montré un peu d'intérêt pour moi. »

J'ouvris la bouche mais d'un geste il me fit taire :

« Ne m'interrompez pas s'il vous plaît. J'ai tenté de me raisonner. J'ai l'âge d'être votre père Miss Granger et vous méritez quelqu'un de mieux. Seulement... Seulement je n'ai jamais réussi à m'ôter votre personne de l'esprit, aussi énervante soyez-vous. J'ai donc écrit à Minerva qui m'a informé que vous aviez refusé la demande de ce Weasley. Je n'en suis pas étonné, il ne vous aurait pas convenu. Elle m'a également assurée que vous n'aviez pas quitté votre robe noire depuis cet enterrement et j'ai eu la prétention de penser que c'était peut-être... parce que vous aviez un quelconque attachement à ma personne. » Il se tut quelques secondes, guettant ma réaction et, sans savoir ce qu'il y avait vu, il reprit. « Aussi j'ai décidé de revenir pour être fixé sur la question et cesser, quelque soit votre réponse, de me tourmenter. Miss Granger accepteriez vous de continuer votre chemin avec un homme comme moi ? Un homme qui, comme le disait si bien votre poème de Lord Byron, n'attend qu'un mot de votre part pour revenir à la vie. »

Cette fois je compris qu'il avait terminé. Il me regardait avec une inquiétude candide que je ne lui connaissais pas, lui qui avait toujours porté le masque de l'éternelle assurance. Il venait, peut-être bien maladroitement certes, de me livrer son cœur et attendait désormais de savoir si j'allais le piétiner en lui riant au nez ou accepter ce qui ressemblait à un engagement. Mais il avait raison. Dans un cas comme dans l'autre, nos destins seraient scellés par ma réponse et nous pourrions continuer nos routes.

A cet instant je ne sus que répondre au point qu'il se sentit obligé de dire :

« Accepteriez-vous d'être mienne Miss Granger ? Ici et devant Dieu s'il le faut je vous ferai ma femme. De l'argent vous en aurez. Vous ne manquerez de rien, jamais... »

Je l'interrompis.

« Monsieur, je resterai avec vous même si nous devions ne rien posséder. Je vous suivrai en Enfer s'il le fallait. »

Ses yeux s'illuminèrent d'une lueur de joie sincère, sans doute un des vestiges de ce qui restait de l'enfant qu'il avait un jour été.

« A défaut de l'Enfer, je vous offre Londres. » me répondit-il visiblement partagé entre l'agrément qu'avait suscité ma réponse et son caractère habituel.

« Vous l'épouserez devant moi Severus, et ensuite seulement vous me la retirer(ai)ez. » se permit se dire Mrs McGonagall qui venait d'entrer dans la pièce en boitillant, un plateau de thé dans les bras, mais qui n'avait manifestement rien perdu de notre conversation.

Ainsi fut fait. Dumbledore officia la cérémonie de notre union puis nous partîmes à Londres la semaine suivante et il m'arriva encore régulièrement de l'appeler Monsieur.

FIN