Chose promise ! Chose due ! Voilà la suite ! Bonne lecture à toutes et tous ! (et merci de continuer à lire ;) )

Précédemment :

Elle enfonça davantage la lame dans la peau en ignorant le cri de douleur de la jeune fille, plus vite se serait fait, plus vite se serait finit. " Accroches-toi Octavia, j'ai presque terminé".

La douleur était trop forte, elle tiraillait son corps de partout. Sa tête, sa poitrine,... partout. Octavia se tapa la tête contre la poitrine de Lincoln, et hurla comme une bête à l'agonie. Bellamy se retint de couvrir ses oreilles.

D'une certaine façon c'était pire que de la penser morte. Il continua à cramponner sa main, à côté d'elle et jeta un coup d'oeil à Clarke. La jeune femme continuait ainsi, laissant du sang coagulé couler sur sa main droite. A l'entendre hurler ainsi, on aurait cru qu'ils assistaient à son propre assassinat.

Retour au présent :

Aller, aller...

Clarke enfonça son pouce dans l'incision, jusqu'à qu'enfin le dernier petit morceau de ferraille adhère au bout de son doigt. "Je l'ai !" cria la jeune femme dans la victoire. "Tu as assuré comme une bête". Mais la seule réponse qu'elle obtenu furent des cris hystériques venant d'Octavia.

Les yeux de Clarke se posèrent la plaie, et son regard se rétrécit sur le filet de sang qui y ressortait.

"Et merde !" jura t'elle.

Bellamy lui jeta un regard paniqué mais ne lâcha pas pour autant la main d'Octavia.

"Qu'est ce qui passe ?" lui demanda t'il

Clarke essaya tant bien que de mal de compresser la plaie, mais le sang ne cessait de couler sur ses mains.

"Clarke, bon sang ! Dis-moi ce qu'il est en train de se passer !" Bellamy avait définitivement lâché la main de sa soeur pour se rapprocher de la jeune femme, aux yeux de celle-ci il avait comme prit au moins un bon mètre. Il semblait si grand et si effrayant...

"Je ne sais pas... En extrayant le morceau de fer, j'ai dû endommager une artère ou..." Les mots se bousculèrent dans sa bouche, elle ne comprenait pas ce qu'il se passait.

"Fais quelque chose, alors !" hurla t'il d'une voix bourrue.

"J'essaie, je fais ce que je peux"

"Ça ne suffit pas !"

"Il me faudrait du matériel médical et pas qu'un simple couteau ! Des médicaments..." Par où commencer ? Il y avait tant de chose dont elle avait besoin !

"Je vais arranger ça" Bellamy se leva et se jeta contre la porte d'une férocité inconnue. Il l'a frappa à poing fermé comme si elle allait pouvoir s'écrouler tôt ou tard. Mais la vérité était qu'ils étaient coincés, sans moyen de sortir et que pour la première fois dans sa vie, Clarke ne savait pas quoi faire.

Pétrifiée, immobile, elle laissa le néant l'entourer. Elle avait toujours retrouver le réconfort dans le silence, mais avec Bellamy hurlant à côté d'elle et la panique qui s'infligeait dans ses veines, elle n'avait jamais été aussi désemparée. Merde, Clarke tu es censée être médecin ! Tu mérites mieux que ça !

Respire... Réfléchis...

Elle continua de compresser la blessure de toutes ses forces et n'osa point rencontrer le regard d'Octavia. Il y a encore de l'espoir, ce n'est pas finit.

"Je vais mourir ?" demanda la jeune fille.

Clarke renifla, combien de personne lui avait-il déjà posée cette question ?

Tu ne peux pas sauver tout le monde... Un frisson parcouru le dos de Clarke qui s'empêcha de trembler une fois de plus. Non pas cette fois-ci...

" Pas tant que je suis là, d'accord ?" Elle s'autorisa à lever les yeux une dernière fois.

"Tu ne vas pas mourir tant que je suis suis dans ce foutue monde, tu m'entends ?" dit-elle en s'efforçant d'adopter un ton confiant. Je ne laisserais plus personne mourir, plus jamais.

"C'est drôle, commença Octavia, Bellamy dit la même chose" Un faible rire secoua son corps entier et Clarke aurait jurée voir ses joues se colorer.

" Qu'est ce qu'il faudrait que je sache encore sur ton frère Octavia ?!" La jeune femme continua à captiver son attention en lui posant les premières questions qui lui traversaient l'esprit alors qu'elle compressait de son côté sa blessure..

Octavia fit une grimace mais continua à parler les yeux rivés sur son frère.

"C'est un horrible chanteur" déclara t'elle

Clarke explosa de rire et le temps sembla s'arrêter un instant tellement ça faisait du bien.

"Et toi Clarke ? Tu sais chanter ?" reprit Octavia.

"J'ai l'habitude de reproduire des airs de musique pour des patients. Mais je ne chante pas véritablement"

"Chantes pour voir"

Clarke s'apprêta à refuser quand ses yeux croisèrent ceux de Bellamy. Il avait arrêté d'essayer d'enfoncer la porte et s'était assis la tête appuyée contre le mur à l'écoute. Elle détourna encore une fois le regard et croisa celui de Lincoln qui attendait lui aussi.

"Vous n'êtes pas sérieux ?" La jeune femme les regarda avec un soupçon de panique se reflétant dans ses yeux. Octavia l'encouragea d'un signe de tête" Aller ! Ne refuses pas les dernières volontés d'une mourante"

Clarke vaincue souffla l'air dans ses poumons et ferma brièvement les yeux en se remémorant une chanson qu'elle avait l'habitude de fredonner au travail.

Elle ouvrit la bouche et laissa le son sortir. Il n'y avait pas de parole, pas d'instrument, juste sa voix qui ne résonnait que par l'intermédiaire de ses cordes vocales. Sa poitrine vibrait à chacune de ses inspirations en harmonie avec le tremblements de ses mains sur la blessure d'Octavia. Elles continuaient à appuyer sur la plaie laissant le sang se sécher et se coller à elles.

Mais sa voix n'était pas éternelle, surtout déshydratée comme elle l'était. Elle s'estompa et perdu de sa mélodie laissant le son s'affaiblir jusqu'à qu'il ne puisse plus sortir.

Personne ne dit rien, pas même les regards qu'ils se lancèrent les trahirent. Et ce fut Lincoln qui rouvrit le premier la bouche. Et au lieu d'en faire sortir des paroles, il en fit fredonner quelques notes. Il resserra inconsciemment ses bras autour d'Octavia qui le rejoignit d'une voix faible. Clarke et Bellamy échangèrent un regard et le jeune homme d'un grognement rejoignit le mouvement.

Et juste le temps de la musique plus rien ne comptait. Pas même le temps semblait s'être affranchit de ce petit moment de bonheur. Ne serait-ce qu'une petite minute plus rien n'avait d''importance, tout semblait avoir retrouvé sa légèreté.

Mais ce n'était l'histoire que d'une minute jusqu'à ce que la porte s'ouvre dans un énorme fracas. Bellamy sauta presque immédiatement sur ses pieds et manqua de se faire embrocher par une lance.

"Bellamy" cria Clarke. Elle lui jeta un regard sévère qui l'incita à faire quelques pas en arrière.

"Que nous voulez-vous ?" demanda t'elle à la femme qui venait de rentrer. Elle s'approcha d'elle en faisant raisonner le bruit de ses bottes à chacun de ses pas. C'était Indra.

Sa peau colorée faisait ressortir ses yeux marrons menaçant qui vous égorgeaient du regard. Elle sortit sa longue épée en métal sous les yeux horrifiés de Clarke et des autres. Putain mais c'étaient qui ces gens ?

" Je vais vous raconter une histoire, commença t'elle en jouant avec la pointe de son épée, il y a quelques années des curieux comme vous sont arrivés sur notre territoire. Ils étaient aussi arrogant et aussi idiot que vous.

Clarke déglutit et échangea un regard inquiet avec Bellamy.

"Et que s'est t'il passé ?" demanda la jeune femme d'une voix tendue.

La femme cracha d'abord sur le morceau de métal avant de répondre. Elle étala la salive sur l'objet pointu et l'essuya avec sa manche. "Ils nous ont trahis, ils se sont mesurés à nous. On s'est battu et nous avons gagné. Et ils sont morts. Fin de l'histoire."

"Charmante histoire" marmonna Bellamy.

La femme haussa les épaules "Je ne suis pas ici pour raconter des contes. Je ne fais que suivre les ordres" Clarke hocha la tête.

La femme se retourna et parla dans une langue qu'elle ne comprit toujours pas. Mais le jeune homme à la peau matte lui, tendit l'oreille et Clarke aurait juré voir sa peau perdre de son teint habituel.

"Elle veut qu'on sa batte" déclara Lincoln les yeux rivés sur l'étrangère. "Clarke on ne peut pas les laisser faire !"

Ils l'ont tous regardé attendant qu'elle prenne une décision. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser paraître sa panique, même si la situation ne pouvait être pire. Elle avait intérêt à trouver une idée brillante, et vite, très vite.

"Personne ne va combattre, dit-elle. Ils ne peuvent pas nous obliger..."

La femme revint accompagné de deux hommes. L'un empoigna Bellamy par le col de son t-shirt et l'autre attrapa Clarke par le bras

"Mais vous ne pouvez pas faire ça ! Elle ne pourra jamais survivre si je ne continue pas à compresser la plaie" cria t'elle à l'égard d'Octavia.

"Vous combattez d'abord et ensuite on décidera si elle vaut la peine d'être sauvé"

"Mais..."

"Clarke ! la coupa Lincoln, Je vais le faire"

"Vous devez faire quelque chose" La supplia Clarke. "On ne peut pas la laisser mourrir"

"La nature sélectionne les plus fort. A vous de nous montrer qui vous êtes : les faibles ou les forts"

"On a survécu à un accident d'avion, n'est ce pas suffisant !"

"Il y a une différence entre la chance et la réalité. A vous de choisir vous combattez ou la fille meurt"

Clarke sentit Bellamy se crisper à côté d'elle, elle en oublia presque qu'elle lui en voulait quand elle croisa son regard paniqué. Ne fais pas quelque chose de stupide. Mais le jeune homme fit un pas en avant en évitant soigneusement ses yeux.

"Je combattrais" dit-il.

Clarke lui jeta de nouveau un regard d'avertissement qu'il bien évidemment évita en un mouvement de tête. C'est pas ce que je voulais dire !

Respire. Respire. La jeune femme se mit à tripoter le bracelet de sa montre bien que ce n'était pas pour consulter l'heure.

"Et qu'est ce qui passe s'il échoue ?"

La femme sourit sans humour " Alors il mourra". Puis elle sortit et les gardes les poussèrent vers l'avant.

On emmena Bellamy à l'intérieur d'une arène le séparant de Clarke. On le poussa sans ménagement au centre du cercle alors que la population s'amenait en masse autour de lui.

Là, immobile, exposé aux yeux de tous, Bellamy avait l'impression que son attente durait bien plus que quelques minutes. Il croisa ses bras sur sa poitrine ses yeux parcourant sans relâche les visages qui l'entouraient.

C'est alors qu'un se détacha du public, il était jeune, plus jeune que lui, peut-être un peu plus petit que sa taille mais pas pourtant moins imposant. Ses épaules carrées témoignaient de lourdes séances de travail à son avis. A quel âge pouvait-on déjà avoir une arme légalement, parce que l'homme en face de lui ne devait même pas avoir atteint ses 20 ans.

Il sortit une longue lame de son glaive et le jeta en l'air sous son regard incrédule.

Sans déconner, une épée ?! pensa t'il.

"Et je n'ai pas droit à un jouet moi aussi ? Ou est passée votre honneur ?"

Son adversaire esquissa un sourire glacial et prit une position de combat.

"Bats-toi ou autrement meurt" répondit-il froidement.

Alors qu'ils se toisaient du regard, Clarke avait été placée un peu plus à l'écart dans l'arène. Tout se déroulait d'une telle lenteur qu'elle avait l'impression que cela prenait une éternité.

Un peu plus loin, une petite lumière étincela et intercepta son attention. Elle ne savait pas quelle heure il était mais le soleil tapait à son plus haut point. Et il n'y avait qu'un seul objet qui pouvait refléter d'une telle façon... Une lame.

Mais pas l'épée, un autre morceau de métal dissimulé sous le manteau du guerrier. Elle ressortait maladroitement de temps en temps mais ça, personne n'allait le faire remarquer. Le cerveau de Clarke était en pleine ébullition, il y avait quelque chose qui n'allait pas. Il fallait qu'elle prévienne Bellamy et vite...

C'est alors que son adversaire se jeta sur lui. Il était trop tard, le combat avait commencé...

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Bellamy se pencha pour esquiver de justesse la lame de son adversaire qui passa en sifflant au-dessus de sa tête, manquant de lui trancher la gorge.

Il veut vraiment ma mort. Réalisa t'il;

La montagne de muscle qu'il était en train d'affronter était ravie a l'idée de le tuer. Il prenait plaisir sous les cris sauvages d'encouragement à manier son épée dans tous les différents sens possible avec quelques mouvements de poignets pour l'intimider. Tu parles d'un comité d'accueil.

Certaines personnes attendaient qu'il s'approche d'un peu trop près du cercle former par le clan pour lui tendre des béquilles ou le frapper. Et rien n'énervait plus Bellamy que de se sentir si faible et vulnérable.

La lumière du soleil l'aveuglait l'empêchant de bloquer le coup suivant. L'épée de son adversaire passa en sifflant sur son côté droit. Une brûlure éclata dans tout son corps qui flancha par la force de l'attaque et ses genoux cédèrent.

"Bellamy !" Cria Clarke.

Il balaya la clairière du regard. Encadrée par un garde, maintenue au sol, Clarke ne le lâchait pas du regard dans l'impossibilité de l'aider. Ses lèvres bougèrent discrètement, essayant de lui transmettre un message silencieux. Mais la distance les séparant tous les deux l'empêchait de comprendre quoique ce soit. Il était seul. C'était son combat dorénavant.

"Tu as la carrure d'un homme mais tu n'as pas sa force. Je vais t'écraser comme un misérable insecte." Lui cracha l'homme.

Bellamy jeta un dernier regard vers Clarke, elle hocha la tête et lui murmura une dernière chose. Relève-toi.

"Tu abandonnes déjà ?" Commenta le barbu en pointant sa lame sous son menton.

Bellamy déglutit au contact froid du métal sur sa peau. Il se demanda combien de personne avait été réduits en bouillie par une telle épée.

Du sang coulait de sa blessure, et c'était douloureux, un affreux mal de tête écrasait son crâne sans compter les sadiques courbatures qui le lançaient aux articulations. ll se sentait à la fois dur comme de l'acier et doux comme de la soie.

Un vrai petit vieux ! Mais il n'avait pas le temps de s'attarder sur la question."Alors ta mort sera dans le déshonneur le plus total..." compléta le guerrier.

L'arme du sauvage fendit dans l'air en direction de sa tête. Mais Bellamy demeura figé, soudain perdu dans ses pensées. Son esprit se mettant à divaguer, son coeur se mettant à battre à tout rompre. L'échec lui était impossible, mais pourtant la mort inévitable.

Ma soeur, ma responsabilité. Ma soeur, ma responsabilité... se répéta il encore et encore. Il n'échouerai pas au moment où il avait le plus besoin de réussir.

Au dernier moment, juste avant que la lame ne s'écrase sur son visage, il ramena son genou sous lui et pivota sa jambe fauchant celles de son adversaire. Il s'écroula par terre dans un grognement accompagné d'une plainte générale du public.

Le jeune homme profita de ce moment de répit pour se relever péniblement en réprimant une grimace de douleur. Ce n'était pas le moment de montrer ses faiblesses, ce n'était pas le moment d'être faible...

Il prit appui sur ses deux pieds légèrement écartés en essayant d'empêcher l'infime tremblement de sa jambe droite qui témoignait de l'instabilité que lui causait sa blessure et prit une position défensive.

Son regard se posa sur l'homme à terre, et dès que ses yeux prirent contact avec les siens Bellamy su qu'il était un homme mort. Son coup n'avait visiblement pas arrangé son cas, au contraire il semblait avoir attisé plus que jamais sa soif de sang, de son sang. Une rage mélangée à une haine profonde se reflétait à travers ses yeux.

Il allait échouer. Il allait mourir seul. L'homme en face de lui, s'était relevé et l'arborai d'un regard glacial. Ils se mirent à se toiser quelques minutes en se déplaçant dans un cercle imaginaire. Jusqu'à que son ennemi décida qu'il en avait assez d'attendre et se jeta de nouveau sur lui dans un élan de cris du public.

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Toute cette situation commençait vraiment à frapper sur les nerfs de Clarke. D'abord sa rupture avec Finn, ensuite l'accident d'avion, la dispute avec Bellamy et maintenant ça !

Elle se mit à regarder tout autour d'elle dans l'espoir que quelqu'un , n'importe qui arrive à leurs secours. Mais en scrutant au loin, elle ne vit aucune silhouette, aucune ombre, aucune aide. Ils étaient seuls. Pourtant il fallait qu'elle trouve une solution, autrement elle et Bellamy allaient mourir avant même qu'ils ne se rendent compte dans quel pétrin ils s'étaient mis.

Réfléchis. Réfléchis. Il devait bien y avoir un moyen d'aider son ami. Elle décortiquait soigneusement du regard chaque miette du combat qui se déroulait sous ses yeux. Alors que le duel avait tourné une petite minute en faveur de Bellamy, son adversaire quant à lui avait perdu toute patience et semblait plus que jamais déterminé à tuer le jeune homme.

Celui-ci s'était directement effacé sous les coups punitifs de l'homme qui le frappa et qui s'apprêta de nouveau à abaisser son épée sur lui quand Clarke décida qu'il était temps qu'elle tente quelque chose.

"Stop !" cria t'elle mais sa voix fut noyée sous les cris du public. Elle profita alors du relâchement de son garde derrière elle pour lui enfoncer son coude dans l'estomac et s'avancer dans l'arène de combat. Son intervention interpella l'homme dans son action et permit donc à Bellamy de se dégager de son emprise. Mais qu'elle ne croyait pas s'en sortir comme ça. Clarke le savait, elle avait interrompu un combat et elle allait sans doute le payer. Mais au moins elle avait put faire gagner un peu plus de temps à Bellamy. Et pour l'instant, c'était tout ce qui lui importait.

Plusieurs personnes se jetèrent sur elle avant qu'elle ne puisse rejoindre le milieu du cercle. Deux d'entre eux l'a ruèrent de coups dans l'estomac d'abord, puis dans les côtes et enfin dans le dos sans que Bellamy puisse y faire quoique ce soit. Alors qu'elle leva les mains pour se protéger, un sifflement retentit et son instinct lui dit de rouler sur le côté.

Une dague vint se planter à côté d'elle à l'instant où elle avait fait basculer son corps à gauche. Une petite voix lui dit de se relever, mais difficile de le faire avec le souffle court ! Elle se contenta de se redresser sur ses coudes et de ramener ses jambes en-dessous d'elle pour pouvoir s'asseoir.

Cependant l'homme n'était pas satisfait de sa punition. Il se retourna dans sa direction et sortit une petite dague de son étrange blouson de fourrure. Bellamy fut le premier à deviner ses intentions.

"Non !" s'insurgea-t'il. Le jeune homme se jeta sur le combattant et essaya tant bien que mal de s'emparer de la lame mais il était trop tard. L'homme se débarrassa de l'arme en l'a lançant dans la direction de la jeune fille.

"Baisse-toi !" hurla Bellamy en rejetant son adversaire au sol. Clarke voulut encore rouler sur le côté pour esquiver le couteau, mais au lieu de cela, elle demeura figée, ses yeux rivés sur l'objet pointu.

Il courut jusqu'à elle et la plaqua au sol juste au moment où la lame du couteau serait entrée en contact avec son front. Son corps s'écrasa sur celui de la jeune femme et ils se retrouvèrent l'un sur l'autre.

"Ça va ?" lui demanda le jeune homme encore aplatit elle.

Clarke hocha la tête en silence. "J'ai un plan" chuchota t'elle si bas que Bellamy eut du mal à l'entendre, alors même que leurs têtes n'étaient séparées que de quelques centimètres.

"Un plan ?" répéta t'il en mêlant son souffle au sien.

"On va sortir d'ici, Bellamy, mais il faut qu'on gagne du temps." dit-elle en ne le lâchant pas du regard.

"Et comment comptes-tu faire cela ?"

"Comme ça" Elle tendit le bras et referma ses doigts sur la lame du couteau qui reposait dans sa poche.

Bellamy comprit aussitôt ce que cela signifiait et se mit à secouer la tête.

"Il n'en ai pas question c'est trop dangereux !"

"Si tu as une meilleure idée je t'en prie dis-la moi." Un reflet de défi pétillait dans ses yeux, le même air qu'il avait aperçut lors de leurs trajet dans le taxi et qui lui rappelait qu'il n'y avait aucun moyen de résonner cette fille. Il soupira dans la défaite et se releva.

"Ce que tu me proposes là, c' est du suicide" lui dit-il en lui tendant la main pour l'aider à se relever du sol. A ce moment là, Clarke remarqua quelque chose devant, un mouvement derrière le dos de Bellamy et son coeur flancha.

"Bellamy, derrière toi ! " cria Clarke en reportant son regard sur lui.

Trop tard, l'homme que le garçon avait jeté au sol s'était désormais relevé et était prêt à se venger. Il se précipita vers le jeune homme et le saisit par les épaules en le jetant violemment sur le sol. Il lui balança un coup de poing et lui frappa la tête contre le sol pour ensuite saisir sa gorge et commencer à la serrer.

Clarke resta immobile un bref instant, les yeux écarquillés et vides. Cependant, ses mains se refermèrent de nouveau sur le couteau, le contact froid de la lame l'a ramena à l'instant présent.

"Non !" Elle se jeta tout aussi soudainement sur l'homme, et de toute sa puissance l'arracha de Bellamy. Ils s'écrasèrent de nouveau sur le sol, Clarke envoya un coup en sa direction mais elle se rendit compte que l'arme n'était plus dans sa main. Elle se maudit en silence, elle l'avait laisser tomber dans la lutte. Il reposait maintenant quelques mètres à côtés d'eux au sol.

L'homme ne semblait pas l'avoir remarqué et l'attaqua à la vitesse de l'éclair, il l'accula, l'immobilisa au sol en-dessous de lui. Bellamy tenta de l'en empêcher mais il le repoussa un coup de coude dans l'estomac.

"Bien fait pour lui. L'homme ramena son attention sur la jeune femme. Et maintenant à toi !"

Il posa ses mains autour de sa gorge et recommença ce qu'il avait entreprit avec Bellamy. Celui-ci gisait au sol, toussant et tenant son côté. La blessure saignait toujours et lui faisait de plus en plus mal, mais il n'avait qu'une pensée en tête, éloigner le sauvage de Clarke.

Il scruta le sol à la recherche d'une arme, et son regard se posa sur la lame à côté de lui. Son instinct pris le dessus, il saisit l'homme sur la jeune fille et le plaqua face contre terre.

Il le frappa une fois, deux fois , trois fois, puis il se mit à ne plus compter. Il ne voyait plus que rouge, sa rage se déchargeant dans ses frappes. Il continuait à balancer son poing dans la direction de sa tête pour chaque minutes, chaque secondes perdues... Pour Octavia, Clarke...

Il s'acharna sur le visage de son adversaire, au point de le faire cracher du sang de temps en temps. Il continuait à le frapper à la tête de plus en plus fort, de plus en plus vite, toujours submergé par une haine inconnu.

Il entendait distraitement les cris de douleurs de l'homme mais ils n'avaient pas d'importance. Il plaça son genoux sur son torse pour le maintenir au sol et plaça ses mains autour de son cou et commença à serrer sa gorge comme il l'avait fait pour lui.

" C'est qui maintenant l'insecte ?" cria t'il, il lui décocha un autre coup de poing et lui enfonça davantage son genoux dans les côtes.

"Bellamy" parla calmement Clarke à ses côtés. "Arrête ça. Tu vas finir par le tuer"

Mais Bellamy ne l'écoutait plus, il avait saisit la dague et était prêt maintenant à en finir avec son adversaire.

"Ils ont ma soeur, Clarke." dit-il en serrant les dents. "Il ne m'empêchera pas de la retrouver. Ni lui, ni personne !" Il posa la lame du couteau sur la gorge de l'inconnu laissant goutter quelques gouttes de sang.

"Bellamy, pose cette arme." Clarke se pencha pour l'arrêter dans son mouvement mais il dégagea sa main d'un coup d'épaule.

"Je dois retrouver Octavia. Et je brûlerai ce village s'il le faut !" cria t'il.

"Et qu'est ce que tu vas faire ? Tu vas tuer cet homme et ensuite ? On ne peut pas décider de ce qui vivent ou qui meurent pour nos propres intérêts, il y a des règles Bellamy !"

"Epargne-moi ton baratin, Clarke ! Tu le sais aussi bien que moi. Ce que nous sommes et ce que nous devons être pour ceux qu'on aime sont deux choses très différentes."

"Peut-être Bellamy ! Mais ce que nous sommes et ce que nous faisons pour eux ne définissent pas nos actes !"

"Dis-moi, Clarke, ne ferais pas tu une seule chose pour les gens que tu aimes ?"

Sa question prit au dépourvu la jeune femme qui se retrouva en manque d'argument.

"Il faut que je retrouve ma importe les moyens que j'utiliserai." reprit-il

Clarke soupira, il avait raison.

"On va la retrouver mais pas comme ça." Elle posa doucement sa main sur la sienne craignant qu'il l'a dégage encore.

"Et comment ? Dis-moi comment tu comptes t'y prendre"

"En négociant, en parlant avec eux peut..."

"Et qui va négocier ? Toi peut-être ? " la coupa t'il d'un rire sec.

"Pour l'instant, on va le faire ensemble."

Le jeune homme regarda l'homme ensanglanté. Il devait protéger sa soeur, il devait gagner. Il ne pouvait pas se permettre de mourrir, pas maintenant, pas si près du but. Et si cet homme devait y laisser sa peau pour qu'il y parvienne, il l'a laisserait et Bellamy n'aurait aucun état d'âme à le faire.

Son adversaire l'avait humilié et blessé, il l'avait frappé et presque tué à mainte reprise. Et maintenant qu'il avait la possibilité d'en finir avec lui, et de retrouver sa soeur voilà qu'il hésitait.

"Il mérite de mourrir !" hurla t'il les mâchoires contractées plus que jamais.

"Bellamy, regarde-moi". Elle tendit sa main et d'un geste doux lui tourna la tête."Si tu tues cet homme, tu ne pourras jamais te le pardonner". Elle se mit à penser à la jeune femme qu'elle avait laissé couler. Son regard... Le désespoir et la haine qui s'y étaient reflétés allaient sans doute hanter ses nuits pendant un long moment si ça ne sera pas à jamais.

Clarke se rapprocha davantage de lui afin que leurs visages ne soient qu'à quelques centimètres des uns des autres. Il pouvait sentir sa respiration tout comme elle pouvait sentir la sienne.

"Tu me fais confiance, je te fais confiance, et on fait le travail ensemble. Compris ?" murmura-t'elle.

Ils restèrent quelques secondes à se contempler, se défiant du regard, un conflit interne se reflétant dans les yeux de l'un et la détermination dans ceux de l'autre.

Bellamy demeura immobile dans le silence, du sang gouttant de ses poings tremblants. Son regard passant de la jeune fille à l'homme à sa merci. Comment tout avait put basculé aussi vite ?

"Bellamy, tu n'es pas obligé de le tuer"

"Tu pourrais pas te l'as fermer pour une fois, princesse ?" Dit-il un peu trop violemment. Cependant Clarke demeura à ses côtés, peut-être par contradiction ou par défi. Mais il n'y avait de toute évidence plus rien à faire. Son choix était dorénavant fait.

Ma soeur, ma responsabilité.

Le jeune homme resserra sa prise et leva son bras pour ensuite l'abaisser de toute sa puissance.

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Lincoln sait ce qu'il va arriver, mais il ignore si c'est le sommeil ou si c'est la mort qu'il sent. Il ne plus parler, il ne peut pas bouger. Les yeux d'Octavia se révulsent et sa tête commence à se faire de plus en plus lourde dans ses bras. Tout comme son rythme cardiaque qui faiblissait de seconde en seconde.

Octavia quant à elle se sent flotter inutilement, sa vision devenant de plus en plus floue. Elle essaya de s'accrocher à la voix de Lincoln comme la seule ancre qui l'a reliait encore à la réalité.

L'espace d'un instant, elle s'autorisa à croire que peut-être y avait-il des conditions pires pour mourrir. Après tout, ne mourrait-elle pas dans les bras de Lincoln... N'était-ce pas mieux que de mourrir déchirer par les hélices d'un avion ? Au moins sa tête restait accrochée à son corps, et il ne lui manquait aucun membre.

Elle commença à tousser et le jeune homme tressaillit mais n'abandonna pas. Il avait envie d'enfoncer la porte, de la réduire en cendre pour aller chercher ce dont il avait besoin. Mais au lieu de cela, il souffla et haussa les épaules.

"Et dire qu'il y a une semaine mon seul et unique soucis était de réunir assez d'argent pour partir" dit-il.

Octavia le regarda, et tenta un demi-sourire lui faisant découvrir une rangée de dents blanches tachées par du sang dans sa bouche.

"Et moi de passer mon diplôme et de me débarrasser de mon frère"

Lincoln haussa une nouvelle fois les épaules.

"C'est plutôt ironique"

"Surtout idiot, en fait, poursuit-elle, on aurait dû rater cet avion. J'aurais dû tomber, oublier ma valise... Je sais pas tout mais pas ça ! J'ai peur, avoua t'elle, pour Bellamy, moi... toi"

Elle leva son regard vers Lincoln qui lui essuya une larme qui menaçait de couler sur sa joue.

"Mais tu es une guerrière. Et un guerrier ça se relève..." Il l'a redressa et resserra ses bras autour d'elle.

Octavia se mit à retracer de ses doigts les contours des tatouages du jeune homme d'un air fasciné.

"Tu m'expliquera un jour pourquoi tu t'es fais ces dessins sur ta peau" lui demanda t'elle

"Un jour si tu ne me laisses pas..." répondit-il en l'arborant d'un faible sourire

Des coups retentirent contre la paroi de la chaumière. Ils réagirent à peine. Pourquoi réagir quand cette situation devenait normale, pourquoi avoir peur quand la terreur est déjà installée dans vos veines ?

De la fumée commença à s'incruster dans la pièce, tournoyant sur son passage. Tout devint extrêmement calme, jusqu'à ce que leurs yeux commencent à piquer et leurs paupières à tomber. Lincoln se frotta les yeux et bailla.

Un goût âcre se propagea dans sa bouche, comme quand on respire un produit chimique . Soudain la fumée fut brisée en deux par des silhouettes écrasées par le poids de leurs équipements. Elles sortirent de leurs sacs des sphères qui dissipèrent un brouillard rouge qui obligea Lincoln à redoubler d'effort pour rester éveillé.

Il rapprocha encore Octavia contre lui essayant de s'éloigner de ces choses équipées de masques à gaz mais une partie de lui exténuée succomba au sommeil alors que l'autre s'accrocha dur comme fer et le fit rouvrir les paupières une dernière fois.

La dernière chose qu'il vit fut une paire de bras l'arrachant d'Octavia et la dernière qu'il entendit fut une déflagration suivit d'une explosion. Une énorme explosion qui fit trembler le sol, à moins que ce n'était que son imagination et qu'il avait déjà succombé au gaz.

Il ferma les yeux et murmura une chose à peine audible avant de laisser le néant l'absorber.

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Bellamy lâcha aussitôt la lame les mains tremblantes quand il prit conscience de l'acte qu'il venait de commettre. Il tituba le plus loin du cadavre, le regard lointain et ses genoux cédèrent.

Bellamy eut honte de ne pas éprouver de compassion pour le combattant au sol. Si Clarke ou Octavia avaient subi son sort juste avant qu'il puisse faire quelque chose, il en aurait été dévasté.

Mais il l'avait fait, il avait tué un homme. Il se sentait faible et bête, et à la vue du corps sans vie de l'homme il était à deux doigts de craquer.

Ses yeux demeurèrent rivés sur son visage, ses yeux grands ouverts éteints qui fixaient le ciel, et sa bouche ouverte sous le choc.

Clarke se leva du sol, le teint livide et le regard aussi perdu que le sien. Et elle alla le rejoindre en contournant le cadavre d'un pas lourd. Elle s'écroula à ses côtés mais ne dis rien.

"Et maintenant ? " dit finalement Bellamy.

La jeune femme lui jeta un rapide coup d'oeil.

"Et maintenant on attend un miracle" répondit-elle en regardant les différentes personnes qui se précipitèrent vers le corps sans vie du jeune homme au sol, sans perdre de vue celles qui se dirigeaient vers eux.

Deux hommes les saisirent par les épaules et les levèrent du sol les mains dans le dos.

BOUM !

Le monde sembla s'arrêter pendant une infinité de secondes. Un silence de mort prit place et soudain des cris lointains leurs parvinrent jusqu'à leurs oreilles. Bellamy remarqua aussi l'odeur.

Une odeur de fumée se dégageait dans l'air. Puis ils entendirent un rugissement, comme une tempête ou bien... du feu ?

Octavia

Bellamy ne réfléchit pas une seconde. Il dégagea son coude de l'emprise de son garde et lui enfonça dans le nez. Il profita de la surprise de celui de Clarke pour faire de même.

Puis il partit en courant vers la chaumière où il avait été retenu quelques instants auparavant. Il se fraya un chemin parmi la population, et profita ainsi de la surprise du peuple pour échapper à leur emprise. Il se dirigea vers la porte menant à l'intérieur.

Et en pénétrant par celle-ci une vague de chaleur le frappa. Bellamy se retrouva face à un mur de flammes. Il lui fallut quelques instants pour percevoir à travers le feu.

"Octavia !" cria t'il "Octavia, tu m'entends ?!" il établit ses mains en porte-voix en désespérance de cause.

"Octavia !" hurla t'il de nouveau. Des gens criaient tout autour de lui, il en distinguait certains avec des seaux d'eau, comme plusieurs savaient qu'il n'y avait rien à faire et restaient devant à contempler l'embrasement du compartiment.

Tout était complètement dévoré par les flammes, les meubles à l'intérieur étaient en train de brûler, et de la fumée s'échappait de partout. Bellamy essaya néanmoins de pénétrer à l'intérieur mais quelqu'un l'agrippa le bras et le tira en arrière, c'était Clarke.

"Bellamy, il faut partir !"

Le jeune homme secoua la tête et s'arracha de son emprise.

"Je ne pars pas sans elle" Il essaya d'avancer mais un mur de chaleur l'empêcha de faire un pas de plus.

" Tu ne peux rien faire."

Bellamy l'a regarda d'une manière qu'il n'avait jamais fait auparavant. Son regard était vide, et pétrifié. Ses genoux tremblaient menaçant de céder, pourtant dans la seconde qui suivit tout trait de bouleversement avait disparu de son visage.

"Pas tout à fait". Il s'élança dans la pièce en poussant un cri de guerre et franchit le mur de flamme.

"Bellamy !" cria Clarke.

Le jeune homme s'écrasa par terre, une partie de son blouson en feu. Dans un grognement de douleur, il s'empressa de tapoter son bras droit. Il se mit aussitôt à la recherche de sa soeur. "Octavia !".

Il distingua un trou dans le mur en face de lui mais un CRAC l'interrompit dans son analyse. Quelque chose de lourd et brûlant s'écroula sur lui.

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C'est pas vrai... Elle n'allait pas faire ça quand même ? MAis si elle allait le faire ! Elle prit son élan et sauta elle aussi à travers le mur de feu.

Elle tituba jusqu'au corps de Bellamy et s'agenouilla à côté. Elle prit son visage maculé dans ses mains, en époussetant la cendre qui s'était posée sur ses cheveux.

"Bellamy...Restes avec moi"

Le jeune homme l'arborai à demi-inconscient. Ses yeux étaient ailleurs, vitreux à fixés le plafond.

"Je ne pars pas sans elle" murmura t'il.

Clarke ne savait pas ce qui l'a retenait de le frapper. Elle ne pouvait pas lui reprocher de chercher sa soeur, mais ce qu'il faisait là c'était du suicide.

"Je te l'ai dis, Bellamy, on va l'aider. Mais tu ne lui sera d'aucune utilité mort !"

La jeune fille lutta contre son instinct premier d'examiner ses blessures. Le temps pressait et la chaleur se faisait de plus en plus ardente. Une douleur explosa sur sa joue quand une flamme l'effleura, mais elle choisit de ne pas flancher.

Réfléchis. Réfléchis. Réfléchis.

Respire. La fumée s'immisça dans sa gorge , et manqua de l'étrangler. Pas une si bonne idée.

Elle opta pour une autre approche. Elle saisit le premier objet qu'elle avait sous les mains et utilisa le matériaux en fer pour soulever la poutre brûlante du corps du jeune homme.

Quand elle s'agenouilla de nouveau à ses côtés, il avait déjà succombé à l'inconscience. Pas bon du tout.

" Bellamy, elle saisit son visage meurtri, réveilles-toi" Mais ses paupières demeurèrent closes.

"Bellamy, pria t'elle, s'il te plaît..." Elle laissa sa phrase en suspens, sa gorge sèche. J'ai besoin de toi. Je ne peux pas faire ça toute seule"

Réfléchis. Réfléchis. Réfléchis. La jeune femme se mit à tripoter la montre à son poignet. Après tout, il n'était qu'inconscient n'est ce pas ? Alors elle n'aurait aucun mal à le réveiller d'une manière ou d'une autre.

En d'autres circonstances un sourire sournois se serait dessiné sur son visage, ce qu'elle s'apprêtait à faire, elle en rêvait déjà depuis longtemps.

"Celle-là, tu l'auras bien mérité" s'adressa t'elle à lui en le giflant de toutes ses forces. Le coup retentit dans un son aigu.

Et Clarke attendit, et attendit... Et les secondes passèrent, des secondes interminables. Jusqu'à qu'enfin... La poitrine du jeune homme se mit à tressauter doucement et bientôt Bellamy s'était dégagé en toussant de plus en plus fort.

"Est ce que tu viens de *tousse*tousse* me frapper ?" Au son de sa voix, la jeune femme poussa un soupir de soulagement.

"Peu importe". Clarke l'aida à se relever et partit analyser de plus près le trou dans le mur, il n'y avait pas de temps à perdre.

"Cette brèche donne sur la forêt. Avec un peu de chance on arrivera à sortir sans qu'ils nous voient"

"Et ma soeur ?" dit-il en grimaçant dans la douleur.

Clarke lui jeta un regard noir et s'approcha de lui avec la même fureur que l'autre soir - où elle avait fait volé en mille morceau le pare-brise de son petit-ami. - Il crut vraiment un instant qu'elle allait faire la même chose pour sa tête, après tout, elle ne serait pas la première à le vouloir en ce jour.

"Pas ici". Dit-elle en saisissant son bras pour le mettre autour de son cou. Elle plaça sa main autour de sa taille permettant à Bellamy de se soutenir sur ses épaules. Et ensemble ils franchirent le nuage de fumée et marchèrent droit jusqu'aux arbres.

Clarke pressa le pas, poussant Bellamy à accélérer son rythme de boitement. S'ils voulaient bénéficier de la panique générale, ils devaient vite traverser l'espace ouvert qui les séparait de la forêt. Le temps qu'ils y arrivent, la chaumière était partit en fumée, tout comme ses chances de retrouver Octavia.

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Le soleil se couchait. L'obscurité se mêlant aux rayons du soleil faiblissant. Les ombres des arbres se dessinant peu à peu , les silhouettes s'allongeant de plus en plus. Le chant du hiboux et des chouettes remplaçant ceux des cigales et criquets. Tout était si beau et si calme.

Pourtant Clarke et Bellamy, les deux ombres se mouvant dans le paysage semblait ignorer toute la beauté de ce spectacle. Cela faisait un déjà un long moment qu'ils titubaient dans la forêt sans réel but, deux heures peut-être ou seulement une.

Le temps n'avait pas d'importance, du moins il n'en n'avait plus depuis qu'ils courraient pour leurs vies. L'un soutenant l'autre, vie contre la mort. Cependant le jeune homme commençait peu à peu à succomber à la douleur, et malgré le soutien de Clarke, marcher devenait une épreuve de plus en plus dure chaque seconde.

Il essaya de faire une moue indécise mais qui prit forme d'une grimace bien pire. Ce geste n'échappa pas à Clarke et automatiquement ses yeux se posèrent sur sa blessure.

"Qu'est ce que... Bellamy ! Tu saignes !" C'était plus fort qu'elle, ne pouvant pas lutter, son instinct de médecin prit le dessus et en quelques mouvement le jeune homme se retrouva assis contre un arbre. Elle déchira une partie de sa chemise et se mit à inspecter sa blessure.

"J'imaginais pas que ce moment arriverait aussi vite" Le jeune homme essaya de rire mais ses côtes lui faisaient trop mal.

Alors que Clarke choisit de ne pas relever.

"C'est une contusion." dit-elle à la place en ne fixant que sa blessure. Si elle n'avait vraiment pas besoin d'une chose, c'était de se laisser distraire par le physique de Bellamy.

"Tu es fâché contre moi ?" demanda-t'il avec la voix creuse

Clarke se surpris à renifler, si elle était fâché contre lui ?

"Il faut que je te soigne avant que ça ne s'infecte. Sinon ta respiration défaillira, peut-être que ta circulation sanguine fera de même. Et avec de la poisse ta fonction nerveuse sera aussi touchée" continua t'elle en ignorant chacune de ses paroles.

"D'accord. Tu m'infliges le silence maintenant"

"Il faudra qu'on trouve un point d'eau pour nettoyer ta plaie" dit-elle en l'ignorant une fois de plus.

Le jeune homme soupira et posa sa tête contre la surface dure de l'arbre.

"J'ai foiré. J'ai tout foiré" avoua t'il.

Clarke lui jeta un rapide coup d'oeil mais ne dis rien. Elle se remit au travail et déchira un morceau de son propre haut pour le poser sur la coupure. Bellamy n'avait pas besoin de baisser les yeux pour savoir qu'elle se mordillait la lèvre, après tout, pourquoi ne serait-elle pas remontée contre lui ?

"J'ai tué un homme, continua t'il, j'ai tué un homme" répéta t'il encore et encore comme s'il n'y croyait pas lui-même.

Il claqua sa tête contre le tronc de l'arbre pour effacer l'image du corps inanimé du combattant. Mais ses yeux injectés de sang, ses doigts crispés, sa bouche à demi-ouverte et ses yeux vides ne quittaient pas son esprit. Ils continuaient à le tourmenter sans ne jamais s'arrêter. Bellamy reclaqua sa tête dans un élan de colère et de culpabilité. Idiot, incapable...

Il voyait le visage de sa mère désapprobateur le regardant au loin. Mais il n'avait pas envie de se sentir coupable auprès d'elle. Elle nous a abandonné, je n'ai rien à apprendre d'elle. Sa main se resserra sur l'élastique rouge encore enroulé à son poignet. Il avait laissé Octavia seule à son sort, comment avait-il put faire cela ? Pourquoi n'avait il pas écouté Clarke ?

C'est de ma faute. C'était de sa faute. Il avait échoué, faillit à sa mission. Il avait perdu Octavia et il avait tué un homme. Je suis un monstre, se dit-il en fermant les yeux pour écraser les larmes menaçant de tomber.

Quand il rouvrit ses paupières, son regard préféra se poser sur Clarke plutôt que sur ses mains couvertes de sang visqueux.

Comment avait-il pu faire autant manque de compassion envers-elle ? Etait-elle vraiment la jeune fille qu'il avait pourrit tout au long de la journée ? Non... pas possible. Personne ne serait rester aussi longtemps à ses côtés.

La jeune femme était concentrée sur sa blessure, ses sourcils froncés comme toujours. Son teint était livide, et des cernes se dessinaient sous ses yeux mais pourtant éclairée au clair de Lune, il ne l'avait jamais trouvé aussi belle. Quand Clarke eut finit de bander sa blessure, elle se pencha vers lui tout en évitant soigneusement son regard.

"Je réfléchis encore à ce que je peux te dire." dit-elle finalement. Elle prit délicatement sa lèvre et la retourna doucement pour l'examiner à la lumière de la Lune.

" A part que tu sois stupide, idiot, débile... "Elle tamponna délicatement le filet de sang qui dépassait au coin de sa bouche avec sa manche à chacun de ses mots.

"Un monstre" compléta Bellamy.

Clarke s'arrêta dans son mouvement et arqua son sourcil droit.

"Regardes-moi Bellamy, elle posa ses doigts doucement sur son menton et releva la tête du jeune homme. Tu n'es pas un monstre, tu es un gros con mais tu n'es sûrement pas un monstre"

Aucun mot ne sortit de la bouche du brun, seulement un reniflement secoua ses épaules.

"On fait tous des erreurs ! reprit-elle d'une voix plus forte. J'en ai fait ! Et Dieux sait combien j'en fait par jour !" Elle frôla son sourcil ensanglanté du bout des doigts, et avec plus de force, posa sa main sur son genoux avant de s'écrouler à ses côtés sans pour autant le lâcher du regard.

Bellamy de son côté se mit à l'a dévisager fasciné, son regard glissant sur ses pommettes enflées, sa joue profondément entaillée, et ses lèvres coupées à plusieurs endroits.

Il y avait quelque chose dans son regard qui le fascinait à un plus haut point. Il y avait une force, une détermination qui caractérisait si bien ses traits. Il y avait quelque chose qui l'a poussait à continuer, à ne pas lâcher et qui le magnétisait d'une certaine manière.

"Je pensais que pour remonter à la surface de l'eau il me suffisait de donner quelques coups pieds dans le vide et sortir la tête de l'eau... Et pas devoir... "Clarke s'arrêta un instant pour reprendre son souffle et refouler les larmes qui commençaient à se manifester dans ses yeux.

"Et toi, reprit-elle, il te suffisait de tracer le téléphone portable de ta soeur et de pousser une gueulante ! Pas à avoir à trancher la gorge d'un homme."

"Où veux-tu en venir Clarke à la fin ?"

"On s'est tous trompés Bellamy. Les règles ont changé dorénavant. Et même si je ne suis pas d'accord avec tes méthodes. Ce que tu as fais, aujourd'hui, tu devais le faire. "

"Alors tu ne m'en veux pas ?" Il ne comprenait plus rien. Il y a quelques instants elle était prête à ne plus jamais lui adresser la parole et voilà maintenant qu'elle lui pardonnait ?

"Je n'ai pas dis ça. Ne te méprends pas. Mais sans toi, je ne serais pas en vie à l'heure actuelle. Alors disons que je te pardonne." lâcha t'elle dans un souffle.

Bellamy l'a dévisagea les sourcils froncés essayant de déchiffrer son expression. Entre toutes les questions qui envahissaient son esprit, il n'avait besoin que d'une seule réponse.

"Pourquoi ?"

"Je sais ce que c'est d'attendre un pardon qui ne viendra jamais... La seule question qu'on peut se poser c'est : si tu devais le faire, ferais-tu exactement la même chose ? ' demanda t'elle d'une voix lasse.

Le jeune homme hocha la tête et se mit à scruter les alentours son coeur battant à mille à l'heure. Il s'empêcha de reclaquer sa tête contre l'arbre. Bon sang ! Mais que lui faisait-elle ?! Il ne lui avait même pas fallut une journée pour foutre en l'air son esprit !

"Et maintenant ?" demanda t'il à la place.

"Je ne sais pas... Elle dévia le regard vers les collines s'étendant devant eux. Comment peut-on jouer à un jeu auquel on ne connaît pas les règles ?"

"On aura qu'à improviser" répondit-il en rapprochant sa tête de la sienne sur la surface dure de l'arbre.

"Bellamy, on est sur leur terrain de jeu."

"Alors c'est à nous de jouer mieux aux échecs"

L'ombre d'un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Et oui, il savait bien qu'il existait...

"Il y a combien de probabilité pour qu'on puisse survivre aussi longtemps ?" répondit-elle en se frottant les mains les unes contres les autres. Peut-être à cause du froid, ou de la nervosité, ou bien les deux...

"Plus qu'à survivre à un accident d'avion en tout cas" Un rire commença à lui chatouiller les côtes le faisant grimacer de douleur.

"Peut-être bien... Mais le truc..."Clarke se remit à retracer le contour du verre raillé de sa montre, c'était sans doute une mauvaise idée, une très mauvaise idée.

"C'est qu'on a besoin de toi Bellamy. J'ai besoin de toi, je n'y arriverais jamais seule. On fait tous des choses dont nous ne sommes pas fiers, et on va devoir vivre avec ça..." Elle pencha sa tête vers lui pour insister sur ses paroles.

"On ne peut pas s'attarder dessus pour l'instant, continua t'elle, alors disons simplement que je vais te faire confiance, que tu vas me faire confiance et qu'on fera le travail..."

Bellamy n'avait pas besoin d'en savoir plus.

"Ensemble ?" proposa t'il

"Ensemble..." acquiesça Clarke.

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ET voilà ! J'espère vraiment que ce chapitre (oui, oui de deux parties) vous a plu. Je m'excuse encore pour les fautes que j'ai pu commettre, en cas ou...

Je sais... J'ai mis plus de temps que prévu à écrire ce chapitre. Mais je me suis dis qu'il fallait mieux que je prenne mon temps et que je vous fasse quelque chose de bien que quelque chose écrit vite fait et auquel vous ne prendriez aucun plaisir à lire !

Je tiens aussi à remercier toutes les personnes qui se sont abonnées, qui ont mis mon histoire en favoris et qui ont commenté. Ça m'a vraiment encouragé quand je pouvais manquer d'inspiration ou que l'idée d'abandonner aurait pu me démanger. (mais je suis loin de le faire !) ET merci aussi aux personnes qui lisent tout simplement, vous aussi vous me faites extrêment plaisir !

(Alors qu'avez vous pensé de ce 4ème chapitre ?)

En tout cas merci beaucoup et je vous dis à bientôt ! ;)