Je sais, je sais on est après demain ! IL est 2heures du matin et vous pouvez remercier Lalyh et muchou qui m'ont rappelé ma promesse. En vérifiant mes mails avant de me coucher j'ai vu vos reviews :)
En tout cas bravo Lalyh, Dborah et Muchou pour avoir trouvé les bons personnages dans la chapitre Alice, Le Poussin Fou y était presque aussi !
Je ne vous embête pas plus te vous laisse, enfin ! lire votre vrai chapitre 13.
Bonne lecture :*
Chapitre 13 : Et parfois, penser toucher le ciel
Le mangemort tourna au coin d'une rue. Enveloppé d'une longue cape noire, à large capuche, rien ne permettait de le distinguer de tout autre personne si ce n'est sa démarche quelque peu boiteuse.
Alors qu'il disparaissait totalement de la ruelle, deux silhouettes, quelques mètres derrière, sortirent doucement d'un renfoncement et le suivirent. Vêtus également de capes noires pour passer inaperçus dans l'allée des embrumes, endroit peu réputé où leur costume d'aurors aurait fait tache, ils se mouvaient silencieusement et seul le bruit de leur respiration accélérée par l'adrénaline perçait le silence.
Soudain, ils s'arrêtèrent. Devant la porte d'une sombre boutique, leur homme discutait avec une femme que malheureusement ils connaissaient un peu trop bien. Un des aurors, bruns, entendit un léger grognement à ses côtés. Tournant la tête il croisa le regard de son coéquipier et lui intima le silence et le calme. Il n'était pas temps pour eux de faire foirer leur mission.
-Qu'est-ce qu'on fait, murmura le brun à lunettes
-On reste, si ma cousine est impliquée, l'affaire doit être importante, répondit le second.
-On s'avance pour entendre ce qu'ils disent ?
-Tu as ta cape ?
-Non.
-Bah c'est peut-être pas très sérieux alors, je te rappelle qu'il s'agit de Bellatrix, plus sadique qu'elle tu meures ! Déjà quand elle avait cinq ans elle me piquait mes biberons, à moi pauvre bébé sans défense, et je suis sûr qu'elle leur lançait des sorts informulés pour qu'ils soient dégueu !
-T'es con Sirius ! rit James. Ferme-là, on va se faire repérer.
-Rhhoo si on peut même plus plaisanter dans les moments de tensions…
-SShhh ! Allez-viens !
-Potter t'es malade ! On est que deux et on joue plus dans le même catégorie de mangemorts là ! Il nous faut des renforts.
-Ah oui ! On va juste les filer, pas leur sauter dessus ! Aller mec, un peu de suspense ne me fera pas de mal !
Sirius secoua la tête, puis soupira, résigné devant la moue suppliante de son ami.
-Qu'est-ce que je ferais pas pour toi, sérieux ! Non mais si tu veux te détendre, tu as pleins de possibilités ! Faire chier Remus, Peter, tes autres collègues, faire du quidditch, ou je sais pas moi, aller voire ton fils ! Tiens, tu crois pas que cela résoudrait quelques problèmes si tu allais ENFIN le voir ?
James qui avait commencé à avancer se tourna brusquement vers lui et chuchota :
-Black, ta gueule ! On bosse là ! Laisse mes problèmes personnels en dehors de cette mission.
-Ok, si tu le fais aussi, ricana Sirius se prenant un regard noir en retour. Ok, ok je me tais, allez vas-y je te couvre !
Baguettes prêtes à l'usage, dissimulées sous leurs capes, les deux hommes avancèrent dans la rue le plus naturellement possible, le visage dissimulé derrière une capuche et quelques sorts de métamorphose.
Leur objectif de mission était simple, une filature routinière en temps de guerre. Un espion avait surpris un trafic entre mangemorts, ils devaient partir à la chasse aux renseignements. Seulement maintenant que Bellatrix Lestrange entrait dans l'équation, le degré de danger augmentait de quelques crans. James avait conscience qu'il brisait là un beau petit nombre de règles, qu'il aurait dû appeler des collègues au lieu d'avancer, tête baissée en parfait crétin gryffondorien. Il savait que Sirius ne le suivait que pour le protéger, en ami fidèle et soutien constant. Mais malgré cela, il s'obstinait. Sentir son sang battre dans ses veines, signe de la tension qu'il ressentait à cet instant, le rendait extatique. Son esprit entièrement fixé sur les mangemorts il en oubliait le reste. En particulier Lily et son fils, Harry.
Harry, cet enfant dont seul le nom lui était connu. Ce petit bout qu'il ne connaissait pas encore et dont l'existence lui avait été apprise à peine une semaine plus tôt. Harry James Potter, son fils. La cause de bien des tourments. Pourquoi il n'allait pas le voir ? Il avait peur, tout simplement. Lui le grand gryffondor, homme mur de 27 ans avait peur d'un bébé de huit mois, quelle ironie ! La ressemblance de son fils avec lui était flagrante selon la photo qu'il avait vue. Et c'était pire, parce qu'il était passé à côté de ça, il n'avait pas vu ce mini lui qui grandissait si près de lui et pourtant si loin. Et puis il y avait ces yeux…ah ces yeux ! Ceux de Lily. Chaque fois qu'il regarderait son fils, son lien avec Lily lui sauterait au visage. Y verrait-il les mêmes choses ? Les mêmes fantômes ? Ou autre chose ?
James sursauta et revint brusquement à l'instant présent grâce à un cou de coude de Sirius, qui lui fit signe de regarder. Devant eux Bellatrix confiait une baguette magique au mangemort. Une baguette ? C'était étrange…pourquoi cela ? James ne comprenait pas. Puis alors qu'il réfléchissait il vit Bellatrix s'approcher dangereusement d'eux. Oh. Merde.
-Vous croyez être discret saletés d'aurors ? les provoqua-t-elle.
Sirius fit un geste discret pour intimer l'immobilité à son ami, qui approuva d'un léger signe de tête. Deux secondes plus tard, deux baguettes étaient pointées sur eux, et James comprenait enfin pourquoi Bellatrix en avait donner une à l'autre mangemort.
Sirius entra en scène. Et James bien que sur ses gardes attendit avec un petit sourire la scène qui allait suivre.
-Chère cousine ! C'est un plaisir de te revoir, dit-il avec une petite révérence.
-Sirius cracha-t-elle, c'est toi donc ! Je vais avoir encore plus de plaisir à t'éliminer traitre à ton sang ! Mais si tu es là, ton coéquipier ne peut-être que ce bâtard de Potter, n'est-ce pas ?
-Tout à fait gente dame, la salua James avec un parfaite politesse toute hypocrite.
-On vous a relégué aux missions de filatures ! Je vois que quelqu'un s'est enfin rendu compte de votre incompétence, dit narquoisement Bellatrix
-Je vois que l'on t'oblige à faire affaire avec les plus bas échelons de la pyramide des mangemorts, rétorqua Sirius en faisant un signe de tête vers le jeune mangemort, serais-tu en disgrâce auprès de ton maitre ?
Alors que Bellatrix répliquait, James laissa les deux cousins à leurs joute verbale pour se concentrer sur son environnement. L'autre idiot semblait trop interloqué par l'échange entre les deux Black pour penser à l'attaquer, ce qui lui laissait quelques instants pour trouver peut-être un indice sur la raison de la rencontre, en ce lieu précis, de Bellatrix et la jeune recrue.
Il avait peu de temps il le savait, le moment viendrait ou l'un des deux perdrait patience et où les sorts commenceraient à voler. Son cerveau entrainé commença à analyser la situation. Sirius avait raison, pourquoi Bellatrix et un si jeune mangemort ? Ces deux là ne devait pas jouer dans le même cercle de mangemorts. Alors qu'est ce qui pouvait les amener à se rencontrer ? Et pourquoi précisément ici ? Devant un magasin de revente d'objets à l'aspect plus que soupçonneux ?
-Endoloris !
-Protego
James se recentra vivement sur l'instant présent, les premiers sorts avaient fusé. Sirius et Bellatrix s'étaient lancés dans un combat singulier. James observa Sirius esquiver, parer, renvoyer, prêt à la moindre faiblesse, ou moindre regard, à lui venir en aide. S'était sans compter sur le second mangemort qui décida lui aussi à jouer avec sa baguette en s'attaquant à James.
Immédiatement il riposta, gardant un œil sur Sirius au début. Son adversaire n'était pas de taille mais alors qu'il lançait sort sur sort, alors qu'il pourrait le neutraliser d'un simple sort bien placé, une sorte d'obsession l'envahit, une colère inexpliquée se mit à sortir et s'abattit sur ce pauvre mangemort.
Il ne se controlait plus. Il accablait son adversaire de sort. Pointer, prononcer, envoyer. Inlassablement. Il ne vit pas Bellatrix transplaner, Sirius blessé au bras courir vers lui. Il n'entendait plus, ne voyait plus, se contentait d'extérioriser ce trop plein de sentiments, cette rage profonde et contenue qu'il gardait en lui depuis trop longtemps. Il entendait vaguement son ami lui ordonner d'arrêter, de laisser le mangemort en vie, qu'ils en avaient besoin pour les interrogatoires. Puis il se sentit tirer vers l'arrière et aspirer dans le vide.
Ils avaient tranplaner. James regarda, hébété, autour de lui sa baguette toujours tendue devant lui, prête à lancer un sort. A la porte de Remus ! La baissant il entra à la suite de Sirius et fit face aux yeux noirs de colère de son meilleur ami.
-James Potter ! tonna-t-il.
Le poing que Patmol enfonça sur la table de Remus le fit de nouveau sursauter. Remus accourut et s'il fut étonné de voir ses deux amis ici, il n'en dit rien et se contenta d'observer.
-Tu es complètement malade !
James qui reprenait ses esprits peu à peu fixa ses mains.
-Tu as roué ce gars de sort, s'il s'en sort ce n'est pas grâce à toi ! Tu n'es qu'un imbécile, maintenant il y a peu de chance qu'il soit en état qu'on l'interroge !
-Mais je me suis défendu !
-C'est ça que tu appelles te défendre, hurla Sirius en faisant de grands gestes des mains, signe qu'il était en colère et qu'il tentait de ne pas frapper son ami. Tu ne connais plus le stupefix ou le incarcerem ! Te fout pas de moi James tu es auror diplomé depuis cinq ans, tu sais arrêter un mangemort, et les achever n'est certainement pas dans nos principes !
-Je…
-Oh non ! le coupa Sirius en le pointant du doigt, aucun argument ne trouvera grâce à mes yeux ! Tu t'es acharné sur cet homme pour extérioriser ta colère, ta colère contre Lily et le monde entier.
-Ne. Me. Parle. Pas De. Lily. Articula James.
-J'en parle si je veux !Tu étais au travail et tu t'es laissé emporter par tes affaires personnelles ! C'est indigne de toi, Cornedrue !
-C'est faux Sirius, je suis désolé d'avoir fait foirer la mission mais mes histoires personnelles n'ont rien à y voir !
-Je m'en contrefout que tu es fait foirer la mission James, ce qui m'inquiète c'est de voir que tu ne controles plus tes émotions à ce point, et ne me dis pas que ta petite famille n'a rien à y voir, tu me décevrais en me mentant !
-Mais…
-Pas de mais ! Je refuse de faire une mission avec toi tant que tu n'a pas été voir ton fils ! Par Merlin James, il serait temps ! De quoi tu as peur exactement ?
-Je n'ai pas peur !
-C'est ça ! et moi je vais me marier dans l'année ! Tu as une peur bleue de rencontrer ce fils, tu as une peur bleue de revoir Lily et de la faire nouveau entrer dans ta vie ! Pourtant, moi je l'ai vu ce petit, et il fait tout sauf peur !
-Tu l'as vu ? demanda James estomaqué.
-Oui, James, j'ai rencontré mon filleul.
-Mais de quel droit es-tu aller la voir avant moi ?!
-Oh James, tu n'es pas prioritaire ! J'y suis allé et Lily m'a fait entrer, et j'ai vu Harry, c'est tout !
-Oui mais toi ce n'est pas pareil ! Tu n'es pas son père !
-James il faut que tu le fasses ! Ca te ronge.
-Je le ferai quand j'en aurais envie, je suis parfaitement serein avec cette histoire !
-Mentir, encore et toujours… ce que tu peux être obstiné ! Tu m'agaces ! Moi je retourne bosser, réparer tes conneries, je te le laisse Remus, j'en peux plus ! Toi tu trouveras peut-être les mots.
Et en claquant la porte, Sirius partit. James toujours en colère se passa la main sur le visage. Il sentit une main se poser sur son épaule. Remus.
-James…
-Ne me dit pas que je dois aller voir mon fils.
-Je ne te le dis pas alors, dit l'homme. Mais il a raison, il a juste exprimé ce que tout le monde pense, moi compris.
-Mais pourquoi ne me laissez-vous pas gérer cela tout seul ! Je suis un grand garçon !
-Parce qu'on s'inquiète pour toi. Quand Sirius se met ainsi en colère tu sais bien que c'est parce qu'il est touché. Ta situation n'est pas facile, mais nous sommes là pour t'aider, ne l'oublie pas !
-Mais je gère ! J'irai voir cet enfant, j'ai la situation en main.
-Harry, il s'appelle Harry, James. Commencer par l'appeler par ton prénom me prouvera que peut-être tu commences à maitriser la situation.
James commença à marcher nerveusement autour du salon de son ami.
-Ce que tu viens de faire, James, à cet homme, ce n'est pas toi. La partie sombre a réussi à sortir et il faut que tu fasses quelque chose pour arrêter cela.
-Je ne voulais pas…je ne pensais pas… cet homme
-Je sais, Cornedrue, je sais. Et je comprends ce que tu ressens.
James le regarde avec scepticisme.
-Tu sais ?
-Oui, une fois par mois je me transforme en une bête que je ne contrôle plus. Une bête qui quoiqu'on en dise fait partie de moi et exprime cette partie sombre de moi, cette partie ou l'animal surpasse l'humain et où nous somme seulement sensations et absolument pas réfléchis. C'est ce qui vient de t'arriver. Tu as laissé cela t'envahir et la partie sombre prendre le dessus.
James se prit la tête entre les mains, conscient de la justesse des propos de son ami et triste d'entendre Remus parler de lui ainsi. Il avait mal agi, il avait reporté sa colère sur la mauvaise personne . Il avait perdu le contrôle, et laisser les ténèbres l'envahir. Et il s'en voulait.
-Mais James, il y a un chose que je sais. Tu es quelqu'un de bien.
-Comment peux tu dire ça après ce que je viens de faire ! demanda James étonné.
-Parce que tu regrettes James. On fait tous des mauvaises choses. Certains le regrette d'autres non, c'est ce qui fait toute la différence.
Il n'y avait rien à redire à ces paroles sages, alors James se tut.
-Sirius à raison, tu as peur. Peur d'être un bon père, peur de perdre le contrôle face à Lily, peur de t'attacher à cet enfant parce qu'une fois que tu l'auras vu, tu sais que tu ne pourras plus sortir de sa vie. Mais qui n'aurai pas peur ? c'est légitime. Mais cette peur te ronge et se transforme en colère, et la colère n'ammène rien de bon. Et tu sais, nous savons tous qu'il n'y a qu'un moyen de régler tout ça.
-Tuer Lily ? demanda sombrement James.
-Cela exteriorisera certainement de la colère mais je ne pense pas que cela soit un geste approprié, trop de complications si tu veux mon avis, répondit le lycanthrope avec un sourire en coin.
-mouais surement…mais ok, je vais réfléchir à aller voir prochainement…
-MMmh, fit Remus
-Ok cette semaine, dit James en réponse à ce toussotement. Quoi ?! Ca ne te covient pas ? demanda-t-il face au regard insistant de son ami. Et si je te dis demain ?
-C'est déjà mieux, acquiesca Remus.
-Bon, ok. Demain j'irai voir cet enfant !
-Harry ! Il s'appelle Harry, James, martela Remus.
-Demain j'irai voir Harry, c'est bon comme ça ?
-Et bien voilà ! Tu vois quand tu veux tu sais faire les bons choix ! sourit Remus.
-Comme si j'avais eu le choix, grommela James.
-Tttttt, on ne gromelle pas devant papa Remus, dit son ami en levant un doigt accusateur.
-Pardon papa ! minauda James avec un faux air contrit.
Les deux amis continuèrent de se chamailler et ce n'est qu'en rentrant chez lui que le poids de la promesse qu'il venait de faire à son ami s'abattit sur les épaules de James. Demain, vraiment ?
C'était si loin et si court à la fois. Assis sur le canapé de son salon, il jeta un coup d'œil autour de lui. Cette maison il l'avait acheté avec Lily, i ans, quand ils s'étaient fiancés. C'étaient un petit cottage agréable, et idéal pour une petite famille. Peut-être qu'il allait enfin pouvoir combler le vide qui habitait l'endroit depuis que sa femme était partie.
Harry remplirait les pièces de ses rires, de ses larmes, de ses cris et de ses babillages. Il éparpillerait ses jouets de pièce en pièce, il apporterait de la vie.
Il faudrait même qu'il lui fasse une chambre ! Habité d'une excitation infantile, James monta l'escalier quatre à quatre. Il passa devant sa chambre, la salle de bain, la chambre d'amis, et s'arrêta devant la dernière porte du couloir. Il n'était pas entré dans cette pièce depuis des lustres. Doucement il actionna la poignée et entra.
La pièce était emplie de cartons jetés négligemment et oubliés sous la poussière. Ici, un cadre, là un vêtement… et tout dans cette pièce, du bureau au bibelot en passant par les cahiers appartenait à Lily. C'était son bureau avant. Et à son départ, il avait jeté là tout ce qui lui faisait penser à sa femme. Les photos du mariage, les habits oubliés, les livres de médicomagie, les appareils moldus… Tout ! et il n'y était jamais retourné. Mais aujourd'hui il était temps de vider tout cela, son fils avait besoin d'une chambre et cette pièce était parfaite. Il fallait juste la 'délilyser' un bon coup.
Il saisit sa baguette pour dépoussiérer la pièce, bien décidé à nettoyer tout ce soir, mais alors qu'il soulevait un carton de vêtements il tomba sur un cadre. Le cadre. Cette photo géante représentant leur mariage, ou les sourires fleurissaient chaque visage, la joie illuminait chaque invité et où la guerre était enfermée bien profondément. Un instant hors du temps, magnifique. Alors James sut qu'il n'arriverait pas à vider cette pièce finalement. Pas seul. Il faudrait qu'il demande à Peter, ou Sirius. L'un d'eux accepterait surement ! Il y avait là trop de souvenirs, plus de mélancolie qu'il ne pouvait en supporter. L'excitation qu'il avait ressenti à préparer l'entrée d'un enfant dans sa vie était subitement retombée. A cause de sa mère, encore.
Lily Evans. Lily Potter. Encore et toujours le cœur du problème. Dès Poudlard il aurait du sentir en voyant ses longs cheveux roux et ses grands yeux verts qu'elle était bien trop attirante pour son bien. Mais il n'avait pas résisté, et elle était resté le centre de son univers, même dans son absence. Et là, alors qu'il pensait pouvoir tourner la page avec ce divorce, voilà qu'elle ressortait une carte, Harry. Un nouveau lien qui les unirait pour de nombreuses années à venir. Si à Poudlard, ce premier jour, il ne s'était pas laissé avoir, il n'en serait pas là. Et le piège de Lily ne continuerait pas de se refermer chaque jour un peu plus autour de lui.
Il se demandait comment elle allait réagir demain. Se montrerait-elle hostile à ce qu'il voit Harry ? Sur ses gardes ? Refuserait-elle de le laisser entrer ? Chercherait-elle à lutter contre lui ? Surement. Lily n'était pas du genre à se laisser faire. Mais ça tombait bien, lui non plus.
James passa toute la nuit dans un état second, impatient et réticent, excité et apeuré. Le lendemain, en allant faire sa matinée de paperasse habituelle au bureau, il ne croisa pas Sirius. Il devait être sur le terrain. Mais par terre, surement oublié, gisait un petit papier. James le ramassa.
L.P.
15 John's Street
Plymouth
Le brun secoua la tête, s'il ne connaissait pas bien son meilleur ami, il aurait pu croire à la supercherie et penser que cette adresse avait été laissée 'accidentellement' près de son bureau. Mais il connaissait Sirius sur le bout des doigts et savait que ce geste n'était absolument pas innocent. Sacré Sirius. Il ne lâchait pas l'affaire.
C'est en jetant de fréquents regards vers ce bout de parchemin que James passa en revu tous les dossiers de la semaine. Il détestait cette tache. Lui ce qu'il aimait c'était l'action, le terrain, l'adrénaline. Mais aucun auror n'y coupait à cette journée paperasse. Une fois par mois ils y avaient tous droit. Alors il lut, souligna, corrigea, nota, vérifia chaque dossier, chaque indice des aurores de son équipe. Un dossier, puis deux, puis onze. Pfff ..onze affaires en une semaine, la guerre marquait son territoire de plus en plus. Cela lui faisait peur la vitesse à laquelle tout le monde sorcier semblait s'effondrer. Oui James avait peur. Pas peur de la mort, non. La mort n'était que la dernière étape de la vie. Mais peur de ne pas avoir assez vécu.
C'est sur cette pensée qu'il se leva, résigné. Voilà trop longtemps qu'il subissait sa vie. Il était temps pour lui de la prendre en main. Ils avaient tous raison. Alors il empoigna le papier et se dirigea vers l'étage des cheminées. C'était le moment, l'heure fatidique. De la poudre dans une main, l'adresse dans l'autre, il était prêt à aller dans la cheminée de l'acceuil de l'immeuble de Lily et de Harry. Alors sans réfléchir, il se lança. S'il avait attendu un instant, s'il avait laissé son cerveau s'activer, il n'y serait jamais allé. Parfois, la réflexion est un frein.
Le papier de Sirius avec l'adresse encore à la main, il ouvrit les yeux dans un hall d'immeuble assez simple mais moderne. Il y était. Après avoir salué la gardienne il grimpa l'escalier. Premier étage. Et s'il faisait demi-tour ? Non, il aurait trois amis qui l'attendraient de pied ferme. Deuxième étage. Fuir ? Seul, loin des maraudeurs ? Il n'était pas fait pour la solitude. Troisième étage. Se jeter dans l'escalier ? Cela résoudrait bien des problèmes… Mais il avait tellement à faire encore dans sa vie. Décidément non. Quatrième étage. Sa porte. Une simple porte qui cachait tant de choses. Il ne pouvait plus faire demi-tour, hypnotisé par ce simple panneau de bois. Derrière se trouvait un mélange de l'enfer et du paradis. Son fils tant désiré, sa femme tant méprisée. Comment un tel lieu pouvait-il exister ?
Il leva le poing pour frapper à la porte. Et si Harry ne l'aimait pas ? C'est con quand même d'avoir peur d'un être si petit, non ? Oui très certainement. Après tout il était un homme adulte et responsable, auror confirmé, il se devait d'y aller, question de fierté ! Après une grande inspiration, son point s'abattit sur la porte lourdement, sonnant le départ d'une nouvelle vie, d'une vie ou il serait père.
Après quelques secondes, des pas se firent entendre et une tête rousse apparut dans l'encadrement. Elle ne sembla ni étonné, ni furieuse de le voir là. Elle dit simplement :
-Je ne t'attendais pas de si tôt.
AHah. Cette femme le connaissait trop. Il pouvait voir dans son regard qu'elle était consciente des tourments qu'il avait enduré, qu'elle savait quelles questions il s'était posé. D'un signe de tête elle l'invita à entrer. Le truc c'est que lui aussi connaissait bien Lily. Et qu'il savait interpréter le moindre de ses gestes. Ce visage impassible qu'elle arborait ne le trompait pas. Il les voyait, lui, ses taches de rousseur qui ressortaient un peu plus qu'à l'ordinaire, ses mains moites et sa posture, trop rigide. Sa femme était indéniablement mal à l'aise. Encore heureux ! Il entra à sa suite dans l'appartement et fit le tour de la pièce du regard. Un canapé, une table, un fauteuil, une table basse, des chaises. Tout était impeccablement rangé, et froid. Deux photos ornaient la pièce, une de Lily portant un bébé, Harry, dans ses bras et une avec Alice, Emeline et la jeune femme. C'était tout. La seule chose naturelle de cette pièce, et qui lui donnait vie résidait en le tapis d'enfant ou quelques jeux trainaient, joyeux désordre dans ce trop plein de rigueur. La touche de gaieté qui lui rappela la raison de sa présence.
Il se tourna vers Lily qui attendait qu'il parle. Il voulait lui poser la question, lui demander de voir son fils, mais il réussit simplement à dire :
-Ou est Neville ?
Lily lui jeta un regard ironique, pas dupe.
-Il joue dans sa chambre.
-Ah.
Silence.
-Harry aussi, dit alors Lily prenant l'initiative, mettant le sujet sur la tapis.
Que devait-il faire ? Y aller ? Il vit Lily se lever et la suivit dans une des pièces adjacentes. Toute bleue et blanche, la chambre de son fils était décorée avec gout. Lily semblait avoir reporté toute son énergie pour décorer cette pièce.
Il vit Neville qui lui sourit et Lily penché sur un lit à barreaux, de dos, cachant le petit être qui s'y trouvait. Enfin elle se retourna, tenant dans ses bras cet enfant, qui d'un regard bouleversa à jamais James. Il était beau. Ses mains, si petite, serrées autour de la main de sa mère. Son nez, fin et long comme Lily, ses joues rebondies, ses cheveux en pétard, et ses yeux, verts qui le scrutaient avec une curiosité innocente, s'étonnant de ce nouveau visage. Ses yeux qui bien que semblables à ceux de sa mère, ne reflétaient que la joie de vivre, cette partie que les années avaient ternies dans ceux de Lily. Son fils était heureux, il le sentait, et plus magique encore, à ses côtés, le monde semblait plus rose, les choses plus simple, les questions stupides. Il donnait envie de vivre, tout simplement, vivre l'instant présent. Depuis quand James s'était-il posé pour profiter de chaque seconde comme si elle était unique ? Bien trop longtemps.
James tendit une main timide vers la joue de son fils, et la caressa, alors à son plus grand bonheur, Harry sourit. Un sourire sincère et profond qui toucha James. Depuis quand son fils savait-il sourire ? A qui avait-il dédié son premier sourire ? Que savait-il faire d'autre ? Qu'avait-il loupé ? Huit mois c'est long, très long pour un enfant de cet âge. Leur évolution est constante et rapide.
Une larme coula sur la joue de James. Puis une deuxième. Etait-ce du bonheur de trouver son fils, du regret pour avoir loupé ses premiers pas dans la vie. Aucune importance. Il était là et ce petit venait de le conquérir pour le reste de sa vie. En cinq minutes, il l'avait piégé dans ses filets.
Comment avait-il pu hésiter à venir le voir ? Toutes ses questions lui semblaient dérisoires à présent. Il était à sa place. Pas auror, pas maraudeur, pas mari, simplement père.
Dans la pièce un silence solennel s'était installé. Pas un bruit, même Neville n'esquissait aucun geste. Puis James leva son regard vers Lily, dont le visage affichait une expression qu'il aurait été incapable d'interpréter.
-Je peux ? murmura-t-il en tendant les bras vers son fils.
Sa femme hocha la tête. Il attrapa alors le petit et lui dit :
-Bonjour Harry, je suis ton papa.
L'enfant le regarda de ses yeux curieux, regarda sa mère qui lui sourit tendrement et fit un grand sourire à son père. Ce petit savait décidément comment charmer les gens. Un séducteur ! Comme lui ! Ah il était déjà fier de son fils. Tout souriant, oubliant le reste du monde, il alla s'installer dans le salon et parla à son fils en lui racontant tout un tas de choses, ses bêtises d'enfants, ses frasques à Poudlard, ses amis, son métier… tout y passa. Il alternait récit et grimaces qui faisaient rire Harry. Quand son fils se mit à pleurer une bonne heure plus tard, il fut désemparé. Levant la tête il chercha de l'aide dans la pièce. Il découvrit un biberon posé sur la table du salon. Quand Lily l'avait-elle posé là ? Il ne l'avait pas vue. Il haussa les épaules et s'en saisit. Alors que son fils têtait goulument son repas, son père en profita pour imprimer chaque trait de son visage, reconnaissant ici un de ses traits, ici ceux de Lily, là quelque chose de sa grand-mère…Avait-il toujours été comme ça ? Ses cheveux ? Les avait-il déjà à la naissance ? Tant de questions se bousculaient dans sa tête.
Une heure plus tard, après que son fils n'ait fini de manger, que Lily l'ai changé dans le silence sous l'oeil attentif de James, le nouveau père se chargea de le coucher. Déposant un baisé sur son front, il murmura :
« Harry, tu seras aimé et chéri toute ta vie, je te le promets. »
A contre cœur il suivit Lily hors de la pièce jusque dans le salon. Ils s'arrêtèrent, l'un en face de l'autre. Harry parti, la bulle de bien être et de joie se brisa et laissa place à un malaise grandissant entre les deux adultes.
James observa sa femme des pieds à la tête. Crispée, tendue, le visage fermé. Ce n'était plus Lily, ou plus sa Lily. Sa femme à lui était une jeune femme pétillante, au sourire éclatant et au caractère bien trempé. Un ouragan de passion. Elle était amour, elle était colère, elle ne ressentait jamais à moitié. Elle était entière. La femme qu'il avait face à lui, était un livre fermé, vide de tout sentiments. Comme si toute parcelle de vie l'avait désertée, excepté une chose. Son fils.
Et c'était pour cela qu'il était là, son fils.
-Je voudrai que tu me parles d'Harry, dis-moi tout sur lui.
Lily lui lança un regard indéchiffrable, mais ne protesta pas. D'un geste de la main elle invita James à s'asseoir sur le canapé et pris place en face de lui.
Alors elle prit une grande inspiration et fixant un point derrière son mari elle commença.
-Harry est…un rayon de soleil. Oui c'est cela. Dès le début, dès que j'ai aperçu son visage à sa naissance, j'ai su. J'ai su que j'avais retrouvé une raison de me battre, une raison pour laquelle je tuerai sang et eau. Ce que je veux dire, c'est que ma grossesse n'a pas été facile, et je ne souhaite pas spécialement en parler, mais pour résumé elle fit constituée de doutes et d'incertitudes, mais dès que je l'ai eu dans mes bras tout a changé.
James ne put s'empêcher de penser que si elle était revenue, au moins tout cela aurait été partagé mais toutefois ne dit rien.
-Le jour où il est né, je ne m'y attendais pas du tout. C'était une chaude journée d'été, et j'étais chez mes parents pour quelques naissance était prévue une semaine plus tard. A la fin de l'après midi, j'ai commencé à avoir des contractions et je suis allé à l'hôpital…moldu.
-Tu as accouché dans un hopital moldu ? demanda-t-il surpris.
-Oui, je ne pouvais transplaner et mes parents n'avaient pas d'autres choix. Enfin en tout cas, une fois arrivé là bas, ça a duré plusieurs heures, Harry est né à 6h du matin, le 31 juillet. Il était un nourrisson tout rose et assez mince, avec un touffe cheveux noirs sur la tête. Ses yeux ont eu leur couleur verte plus tard, vers ses trois mois.
Pendant de longues minutes, James porta une oreille attentive aux propos de Lily, tentant d'en apprendre le plus possible sur son fils. Il ne put s'empêcher de constater qu'il avait loupé bien des choses et cela lui laissa un gout amer dans la bouche.
Quand elle eut fini il resta songeur quelques instants puis décida qu'il était temps d'aborder les sujets épineux.
-j'aimerai que nous parlions de la garde de Harry, lança James.
Voyant que Lily ne disait rien, il continua.
-Un semaine sur deux me parait correcte non ? Du lundi au dimanche. Je commence par contre.
-Oui très bien, dit-elle
James la regarda étonné qu'elle dise oui sans même s'opposer à lui.
-Vraiment ? demanda-t-il perplexe.
-Oui répéta-t-elle.
-Je ne comprends pas.
-Qu'est ce que tu ne comprends pas, dit Lily en se levant pour se diriger vers la cuisine et rapporter deux bièraubeurre. Tiens, tu en veux ?
-Non je ne bois pas.
Lily lui lança un regard étonné, mais n'insista pas.
-Ce que je ne comprends pas, repris James, c'est pourquoi tout à coup tu es si…permissive. Tu m'a caché mon fils pendant 9 mois et là d'un coup tu acceptes que je le prenne une semaine sur deux, sans protester, tu me laisses entrer dans sa vie alors que tu me l'a refuser jusque là ? parfois Lily tu es ambigue.
Lily but une gorgée de bièraubeurre avant de lui faire un petit sourire triste.
-Pourquoi me voiler la face. J'ai toujours su que ce jour arriverait, qu'un jour tu saurais. J'accepte tes conditions parce que pour une fois j'essaie d'être adulte et d'arrêter d'être égoïste en pensant d'abord au bien d'Harry. Tu veux voir ton fils, pourquoi lutter ? Et puis soyons honnête, si je te refuse sa garde tu peux me trainer au tribunal. Ou qu'en tout cas tu reconsidèreras la question.
-Tu espères donc que parce que tout à coup tu décides d'être une mère responsable je vais te pardonner ?
-Oh non, loin de moi l'idée de croire un telle chose possible, j'essaie peut-être seulement d'être euh ...diplomate.
-Diplomate ? On sort les grands mots ! Donc tu penses qu'en acceptant mes conditions, je ne t'enlèverai pas Harry ?
Lily fit une moue approbative.
-Je n'avais pas l'intention de te faire un procès quoique tu dise.
-Tu n'avais pas cette intention ? répéta-t-elle surprise
-Je n'avais pas cette intention. Confirma James.
-Mais pourquoi ?
James fixa Lily quelques instants.
-Parce que Lily, la femme que j'ai devant moi est morte de l'intérieur. Tu t'es laissée consumer par les flammes qui autrefois faisaient ta force, et je pense que ton fils est la seule chose qui te rappelle que tu es en vie. Alors je veux que tu le gardes pour que son sourire te rappelle à quel point le tien a disparu, pour que sa joie te montre l'étendue du vide que tu as laissé dans ton cœur. Il est ta seule parcelle de vie, tout est mort chez toi Lily. Qui suis-je pour t'enlever ça. J'ai bien d'autres façon de te faire souffrir, sans te prendre ton fils. Et surtout sans lui enlever sa mère. Peut-être qu'il t'aidera à te rappeler qui tu étais, lui.
La jeune femme le regardait, encaissant bravement ses paroles blessantes. Elle ouvrit la bouche pour rétorquer mais aucun son n'en sorti. James avait touché en plein dans le mile et il le savait.
-Maintenant, je vais partir Lily. Et demain je reviens chercher Harry. Tu lui prépareras ses affaires ? Je vais l'embrasser une dernière fois.
Lily acquiesça alors qu'il allait faire un bisou à son fils, si innocent dans son sommeil. Ah ce qu'il était fier d'être père.
-A demain, dit-il rapidement en revenant dans le salon avant de quitter immédiatement l'appartement sans attendre de réponse, préférant garder comme dernière image celle de son fils endormi et non celle de sa femme. Celle de l'ange et non celle du diable.
Il s'occuperait de Lily un autre jour, il n'en avait pas fini avec elle mais pour l'instant il se réjouissait d'avoir un fils.
Une fois dehors il transplana chez son meilleur ami. Il entra dans le salon de Sirius et ne fut pas étonné de trouver ses trois amis, silencieux, leurs yeux avides tournés vers lui.
-Alors ? fut la question de Peter
James les regarda tour à tour, le visage impassible. Puis tout à coup, un sourire naquit sur son visage et il leva le poing en l'air.
-Je suis père ! cria-t-il
Les trois maraudeurs se regardèrent. Leur ami avait trouvé un petit coin de ciel bleu dans sa vie sombre. Alors ils se joignirent à sa joie communicative.
Et voili voilà !
Alors ?