Le silence.

Le silence des coups de feu.

Hurlements.

Trop tôt...

Courrez !

Ayez peur !

Un théâtre, des cafés...

Courrez loin de ce macabre spectacle.

Loin du sang si jeune qui coule sur l'asphalte.

Beaucoup trop tôt !

« Non ! Laissez moi ! »

Bien sûr qu'on te laissera France,

On te laissera quand tu baignera dans ton sang.

On te laissera quand tu n'auras plus rien pour t'accrocher.

Pour ne pas sombrer,

Dans le désespoir,

Dans la haine.

C'est triste France n'est ce pas ?

La guerre ce n'était plus pour toi.

Tu aimais les spectacles,

Tu aimais l'expression,

Tu aimais la foule,

Les diversités

Tu aimais les belles couleurs qui illuminaient ta capitale,

Une verte ! Une bleue!

Ô que de beaux souvenirs qui semblent si loin maintenant...

.

Tu ne te laisseras pas faire France !

Tu combattras !

Comme tes enfants avaient combattus l'horreur humaine.

Sauf que,

Quand eux prenaient les plumes,

Toi tu prends les armes.

.

Et tu as presque honte.

Presque parce que tes enfants valent plus que ta conscience,

Tellement plus...

.

Alors tu combattras,

Tu vaincras,

Et tu auras l'impression de perdre une part de ton âme.

.

Mais écoute France.

Étends tu ce bruissement qui t'es si familier ?

Cette douce fragrance qui illumine tes jours ?

Du papier !

Alors ne pleure pas France !

Ne pleure pas ta dignité, ta liberté envolée.

Regarde attentivement derrière les carreaux ternes des maisons,

Ne les voient tu pas ?

Regarde les sortirent doucement leurs plumes,

Leurs pinceaux

leurs fusains

Et leurs mots.

.

Ne t'inquiètes pas : eux ont toujours leurs valeurs !

Ne pleure pas France car ils continuent de résister,

Et ils résisteront jusqu'à ce que l'encre s'assèche,

Jusqu'à ce que le papier soit noir de mots,

Jusqu'à ce que la vie les ait quitter.

Et d'autres prendront leurs places,

Fiers et Dignes !

.

Fier de prendre la plume et dignes en la dirigeant contre eux

.

Alors ne pleures pas France,

Car à présent tu dois prendre les armes.

À présent tu dois te relever.

.

Tu n'as pas le temps de pleurer France,

Tu n'as plus le temps.

.

Mais quand tout sera fini,

Quand Liberté sera de retour chez toi,

Pleure France, pleure toutes ces injustices sur son épaule.

.

Et laisse toi aller à sa douce étreinte...


Charlie Hebdo m'avait choqué.

Charlie Hebdo m'avait ému.

Charlie Hebdo m'avait donné envie de m'exprimer.

C'est pour ça que j'écris maintenant:

Parce que suis sous le choque.

Parce que je n'arrive plus vraiment à réfléchir,

Parce que mon stylo me démangeait, me faisait presque mal.

Ceci n'est pas un hommage,

pas encore.

C'est peut-être trop tôt,

Mais je suis révoltée,

Écœurée,

Désappointée.

Alors ceci est ma révolte,

le révolte de tous.

Car si on est poings et pieds liés

On n'est pas bâillonné.

Et c'est le plus important.