Chapitre 15 :

Mercredi 27 Mai.

« Tu sais, » commence Clint, les yeux fixés sur le verre. Il passe lentement un doigt sur son rebord. « Pour des jumeaux, vous ne vous ressemblez pas tant que ça. »

Il y a quelque chose ressemblant à de l'amusement dans les yeux de Wanda, quand Clint la regarde. Elle est toujours derrière le bar, essuyant des verres avec le chiffon bleu qui était attaché à sa ceinture. Son sourire est progressif, comme si elle se détend au fur et à mesure de leur conversation. Puis, Wanda fusille Clint du regard. « Nous sommes identiques. Bien sûr qu'on se ressemble. »

« Je ne savais pas. Que vous l'étiez. Identiques. »

Wanda secoue lentement la tête. « Je pensais que tu savais tout sur mon frère. Est-ce qu'il t'a dit qu'il était né 12 minutes avant moi ? Il le dit à tout le monde. Je ne sais pas pourquoi ça le rend aussi heureux. » Dit-elle, haussant les épaules. « Mais ça le fait sourire, alors je le laisse me taquiner avec ça. »

« Ouai ? Je comprends. Il a un beau sourire. » Dit Clint. « Ça vaut la peine. Les taquineries, les mauvaises blagues, tout ça. Ça vaut la peine, juste pour ce sourire. »

« Oui, la plupart du temps. »

« Il a les cheveux blonds, et des yeux bleus arrogants. Mais il est pas vraiment blonds, hein ? C'est de l'argent. Et puis, toi, tu as les cheveux noirs, des jolis yeux verts, et c'est juste … vous êtes différents. Il a une photo de toi. » Dit Clint en souriant. « De vous deux, les cheveux ébouriffés, souriants. Comme le yin et le yang. Dès que je l'ai vu, j'ai su que c'était toi. Tu dis qu'il est né 12 minutes avant ? On dirait pas. Il semble si jeune, et toi tu as une veille âme. »

« Tu es en train de dire que je suis vieille ? »

« Non, pas – pas vieille. Juste différente. De lui. Sage, peut-être. Je sais pas. »

« Le Yin et le Yang. J'aime ça. » Sourit Wanda en ramassant un autre verre pour l'essuyer. Elle observe Clint avec un regard curieux. « Qu'est-ce qui t'amène ici ce soir ? »

Clint regarde la boisson dans sa main. Il ne reste plus beaucoup de bourbons. Levant le verre à ses lèvres, il le termine. « Hum, mon amie Pepper. » Repond-il tardivement. « C'est son anniversaire. Elle voulait quelque chose d'intime. Je ne connaissais même pas ce bar avant ce soir. Depuis combien de temps t'es ici ? Que tu travailles ici, je veux dire. »

« Trois mois environ. »

« Tu habites à proximité ? »

Wanda hoche simplement la tête et met le verre de côté. « Et toi ? Tu vis où ? »

« A quelques kilomètres d'ici. Dans une ferme. Il t'en a probablement parlé. Peu importe. Je ne sors pas beaucoup. C'est pour ça que je ne savais pas que ce bar existait. » Répond Clint. « Ouai, ouai, je sais que c'est triste de ne pas sortir. Je sors pas, sauf quand je tombe des échelles. Il t'en a parlé de ça aussi ? »

« Il l'a mentionné. » Acquiesce Wanda. « On dirait que tu as l'habitude de tomber. »

« Tu trouves ça drôle ? » Demande-t-il en la fixant. Sa bouche se crispe au coin comme si elle riait. Clint lâche un rire, alors qu'elle continue d'essuyer le bar. « J'aurais pu – eh, j'ai failli mourir. Je me suis cassé trois doigts. Regardes. » Il tend sa main bandé, l'agite lentement. « Et tu ris encore. Tu as un sens de l'humour merdique, gamine. »

Wanda déplace le coude de Clint afin de pouvoir nettoyer la partie du bar sur laquelle il s'appuie depuis une demi-heure. « C'est sérieux, je sais. Pas quelque chose dont on doit rire. Mais quand il me l'a dit, j'ai rit. C'était de l'incrédulité. Le choc, je pense. Ça l'a mis en colère. »

« Pourquoi ? Tu ne m'as pas poussé de l'échelle. »

« Pietro s'inquiète pour toi. »

Clint enlève sa veste et la pose sur le tabouret à côté de lui. « Oui, je sais, mais je sais prendre soin de moi. Je sais qu'on ne dirait pas là, mais d'habitude je suis pas comme ça. Pas d'os brisé. Pas d'apitoiement. Je me débrouille bien, mais c'est gentil qu'il s'inquiète. C'est agréable. »

« Et son attirance pour toi ? » Demande Wanda, essuyant la surface de bois du bar. Elle s'arrête seulement pour replacer quelques cheveux derrière son oreille. «Tu penses que c'est seulement agréable, et non sérieux ? Je suis sûre que tu sais ce qu'il ressent. Tu l'encourages. Je – »

« Je l'encourage ? »

« Tu flirts. Tu lui dis qu'il a un beau sourire. »

« Il t'a dit ça ? » Clint se frotte l'arrière du cou, sentant ses joues chauffer. « Pourquoi il te dit ça ? »

Wanda hausse les épaules, le fixant de ses yeux verts et vifs. « On ne se cache rien. Pour autant que je m'en souvienne, on a toujours été tous les deux. Enfants, nous partagions tous nos secrets. Nous ne gardions rien pour nous. »

« Peut-être qu'il y a des choses que vous n'avez pas besoin de partager. Peut-être – »

« Comme quoi ? »

« Comme les choses que je lui dis. »

Levant les yeux au ciel, Wanda se détourne de lui, se baisse pour chercher quelque chose sous le bar. « Il ne me dit pas tout. » Dit-elle, en se redressant, une bouteille de désinfectant dans la main. « Rien de ça. »

« Il n'y a rien de – rien. Rien de ce que tu impliques. On s'est même jamais vu. » Pas encore.

Wanda pulvérise du désinfectant sur une partie du bar, l'essuyant avec un chiffon propre. « Se voir n'est pas une obligation. »

« Tu sais, » Clint pousse son verre vide vers Wanda, « En fait, je suis pas assez ivre. J'étais beaucoup plus drôle avant que nous ayons cette conversation. Tu sais quoi ? Je ne veux plus jamais avoir cette conversation avec toi. Est-ce que je peux avoir quelque chose avec de l'alcool ? Je ne suis pas pointilleux. »

« Tu es sûr que c'est une bonne idée ? »

« C'en est pas une mauvaise. »

« Tu as déjà beaucoup trop bu. »

« Revenons à ton frère. » Riposte Clint. « Il y a un truc que je voudrais savoir. Tu as dit qu'il était attiré par moi. Non ? Et bien voilà, gamine. Je suis aussi fou de lui. Fais-moi confiance. Tout ce qu'il ressent, je le ressens. Peut-être qu'il n'y a pas grand chose à dire. Ça fait que quelques semaines qu'on se parle. C'est – c'est génial, mais c'est nouveau. »

« Il s'attache bien plus vite et bien plus fort que d'autres, même s'il en a pas l'air. »

« On est deux alors. » Marmonne Clint, s'étirant par-dessus le bar pour prendre une bouteille de whisky. Il enroule à peine ses doigts autour de la bouteille que Wanda lui saisit le poignée. « Un de plus, juste un. »

« Tu ne devrais pas faire ça. » Lui dit-elle sévèrement.

« Merci, mais je peux prendre soin de moi. Je sais quand j'en ai assez. »

« Lâche la bouteille. »

« Bien, mais toi d'abord. » Clint soupire : « Tu me tiens toujours, sweetheart. »

Wanda enlève sa main, et tire immédiatement le liquide ambré loin de Clint.

« Je te ramène chez toi. » Dit-elle soudainement, effleurant le devant de sa chemise, lissant le tissu. « Tes amis vont continuer à boire, j'en suis sûr, mais tu en as eu assez pour cette nuit. Je finis dans 15 minutes. »

« Bien sûr, maman. » Se moque Clint, glissant du tabouret. « Ouai, le couvre-feu est pour bientôt. Alors tu ferais mieux de me ramener et de me border. Hey, tu sais quoi ? Pendant tout le temps où nous avons parlé, tu n'as servi personne d'autres. Ce qui fait de toi une barmaid plutôt merdique. Tu es censée prendre soin de toi, pas jouer à la maman. »

« Tu penses que c'est ce que je fais ? »

« Ce n'est pas le cas ? »

« J'apprends à connaître l'homme dont mon frère me parle si souvent. »

Clint met lentement sa veste en cuir. Ses doigts ne lui font pas mal, ce qui est probablement un bon signe. Probablement. Il agrippe le bord du bar quand la pièce se met à tournoyer, très légerement.

« Je ne ressembles probablement pas à la description qu'il t'a faite. Tu dois te demander si tu ne t'es pas trompé de gars. »

« Tu es exactement comme il t'a décrit. Sarcastique, drôle, pas méchant. » Lui dit Wanda, un froncement de sourcils froissant ses traits pâles. « Il a aussi dit que tu serais comme ça. À te dénigrer. À te dire moins gentil, moins agréable que tu ne l'es. »

« Peut-être parce que je ne le suis pas. Peut-être que – »

« Tu as trop bu. » L'interrompt Wanda. « Et peut-être que ce n'était pas une bonne idée, mais ça ne fait pas de toi quelqu'un de mauvais. »

Soupirant, Clint s'enfonce sur son tabouret, passant une main sur son visage. Il est encore un peu étourdi, mais il se sent plus mal maintenant – coupable, fatigué, embarrassé. Il jette un coup d'oeil rapide à Wanda, qui n'a pas vraiment l'air en colère. Ou déçu, comme il l'avait espéré. Elle semble ne rien ressentir, vraiment. Clint fronce les sourcils.

« Tu as une sacré poker face. »

« Et tu as beaucoup à dire. »

« Pas toujours. Apparemment, j'ai l'alcool bavard. Désolé. » Clint laisse tomber sa tête sur sa main, laissant échapper un autre soupir épuisé. « Je ne suis pas toujours comme ça. Je ne suis pas toujours comme ça. Je parles moins et bois plus. »

« La conversation n'était si mauvaise. » Les coins de sa bouche se redressent un peu, comme si elle souriait. « Mais, je suis curieuse. Tu ne m'as pas demandé une seule fois si mon frère était là, s'il viendrait. Tu ne voulais pas le voir ? »

« J'en ai envie, si, plus que tout, mais il est pas là. »

« Comment tu le sais ? »

« Je suis là depuis une heure, presque deux. Il est difficile à manquer. »

« Pietro était là. » Lui dit-elle en rattachant ses cheveux. « Plus tôt, bien plus tôt avant que tu n'arrives. Puis, tu es entré. Je crois qu'il t'a remarqué dès la première seconde où tu es entré. Je n'étais pas supposé t'en parler. »

Clint se lève brusquement, repoussant le tabouret. Il regarde autour de lui comme s'il s'attendait presque à ce que Pietro apparaisse, et il ne peut nier ce sentiment de déception qui monte dans sa poitrine quand il ne le repère pas. Il était là, dans la même pièce que moi, et il n'est pas venu me voir. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ?

« Il t'a vu, mais tu parlais avec quelqu'un d'autre. Un ami. »

« Nat ? Elle est inoffensive. Elle a l'air effrayante parfois, mais elle est inoffensive. »

« C'était l'homme en bleu. »

« Quel homme en bleu ? » Clint fronce les sourcils. « Je n'ai pas – oh, merde. Tony. »

« Vous aviez l'air vraiment proche. » Ajoute Wanda. Sa voix est neutre, mais l'insinuation est clair.

« C'est pas ce que tu penses. Tony est comme ça. Il aime flirter, mais ça ne veut pas dire que ça m'intéresse. » Se défend-t-il. « Même si Tony est comme ça, ce n'est pas mon cas. J'ai passé la dernière heure à parler de ton frère, ce qui montre assez clairement qu'il m'intéresse. Si ça n'avait pas été le cas, je ne serais pas là à te parler. Or, je suis là, à essayer de faire bonne impression devant – devant sa sœur. »

« Je sais que tu as de bonnes intentions ; c'est pourquoi je ne t'ai pas fait jeter dehors. Tu as bon cœur, Clint Barton. »

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Jeudi 28 Mai.

Clint se réveille, le cou raide et une douleur lancinante à la tête.

Il cligne des yeux, s'adaptant lentement à son environnement : il n'a même pas réussi à atteindre l'étage. Clint gémit doucement, se frottant le cou. Le canapé est petit, exigu et incroyablement inconfortable. Il porte toujours ses vêtements de la veille, qui puent l'alcool et la cigarette.

La douleur aiguë et lancinante ne fait que s'aggraver. Il grimace. C'est seulement alors qu'il remarque le verre d'eau et l'advil sur la table basse, à côté d'une note à l'écriture inconnue. Il se penche plus près, plissant les yeux. C'est à peine lisible, mais c'est peut-être juste parce que Clint n'est réveillé que depuis à peine 3 minutes. Il frotte ses yeux fatigués, et se penche un peu plus près.

Peut-être que tu n'es pas si méchant que ça après tout. Bois tout. – W.

Clint ramasse la note et la retourne, espérant trouver une explication au verso, mais il n'y a rien. Se redressant, Clint tapota ses poches et sortit son téléphone, ainsi qu'un paquet de cigarettes froissé qu'il ne se souvient pas avoir acheté. Il regarde fixement toutes les notifications sur l'écran de vérouillage, un peu alarmé par le nombre de SMS et d'appels manqués.

(16) Nouveaux messages.

(5) Appels manqués.

(1) Nouveau message vocal.

Commençant par les appels manqués, Clint descend lentement la liste : la plupart viennent de Tony, mais il y a un de Nat et un autre de Pietro. Il passe ensuite aux messages, ignorant ceux de Stark (parce que vraiment, Tony se plaint surtout de la façon dont Clint a quitté la soirée sans même un baiser d'adieu). Les quatres autres sont de Nat, lui expliquant que Steve et les autres ont trop bu et ont pris son téléphone pendant qu'elle ne regardait pas pour l'appeler. Ce qui explique pourquoi Clint n'entend rien d'autres, sur le message vocal, que des rires étouffés et des cris.

Il envoie une réponse rapide à Nat, et ne prend même pas la peine de lui demander si elle a gagné le concours d'alcool contre Bucky – parce qu'il sait qu'elle l'a fait. Il n'ouvre pas encore les messages de Pietro. Pour une raison quelconque, il les ouvre toujours en dernier, comme pour les savourer. Il y a un message d'un contact enregistré sous le nom de « W » et Clint n'a pas besoin de trop réfléchir pour savoir qui c'est. Il ouvre celui-là en premier et tape une réponse rapide.

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[1 : 03AM]

J'ai finalement rencontré l'homme dont mon frère parlait. Il sera heureux de savoir que tu as passé l'heure à parler de lui.

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[8 : 47AM]

Comment me défendre contre ça ? J'ai toujours beaucoup de choses à dire quand il s'agit de ton frère.

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[8 : 50AM]

Merci pour l'advil. Et pour m'avoir ramené à la maison.

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[8 : 54AM]

Pas de soucis.

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[9 : 04AM]

Ça veut dire que tu n'habites pas très loin d'ici, alors ? Bizarre.

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[9 : 05AM]

J'arrives toujours par à comprendre. Tu lui as dit ? Il sait pour la nuit dernière ?

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[9 : 08AM]

Oui, mais il ne m'a pas cru. Il a cru que je me moquais de lui.

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[9 : 10AM]

Je devrais lui parler ?

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[9 : 10AM]

Je devrais lui parler.

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[9 : 14AM]

Vous êtes aussi idiot l'un que l'autre.

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Avant d'ouvrir les messages de Pietro, Clint avale l'advil avec un verre d'eau. Il retire sa veste, enlève ses chaussures, se passe la main dans le cheveux, espérant les lisser. Ça ne sert à rien, et il put toujours comme un cendrier. Il doit probablement ressembler à rien. Pas d'appel vidéo aujourd'hui, pense Clint en ouvrant le message.

Il a été envoyé tôt. Vers 7h du matin, quand Clint n'avait pas encore émergé.

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[7 : 15AM]

c'est vrai?

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[9 : 15AM]

Que je suis diablement sexy ? Oui, c'est vrai.

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[9 : 20AM)

clint

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[9 : 23AM]

Quoi ? C'est vrai.

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[9 : 24AM]

Si tu parles de cette nuit, oui, c'est vrai. Oui, j'étais au bar hier soir. J'ai aussi rencontré Wanda, et on a eu une grande discussion. Et oui, Tony était là. Et il a besoin de flirter comme il a besoin d'huile, de carburant, ou de tout ce qu'ils utilisent pour garder les robots en vie.

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[9 : 30AM]

Parce que c'est un robot.

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[9 : 34AM]

mais il t'aime? j'ai vu comment il te parlait

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[9 : 38AM]

Tony aime tout le monde.

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[9 : 40AM]

c'était évident

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[9 : 42AM]

De quoi ?

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[9 : 47AM]

il t'aime clint

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[9 : 49AM]

Quoi, on est de retour en maternelle alors ? J'ai coché la case OUI sur le petit mot qu'il m'a fait passé ?

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[9 : 52AM]

?

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[9 : 56AM]

il t'a laissé un mot?

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[9 : 59AM]

Non, il ne l'a pas fait. C'est juste une blague. Ne t'inquiète pas, c'est pas important.

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[10 : 02AM]

Ce qui est important, c'est que je t'aime toi et pas lui.

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[10 : 05AM]

Je me déteste pour hier. On s'est presque rencontré. Je t'ai presque vu. Et tu m'a vu, non ? Ça m'énerve.

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[10 : 08AM]

tu as bu un verre pour moi?

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[10 : 10AM]

Oh oui. Même pleins. Mais, je suis sûr que Wanda te l'a déjà dit.

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[10 : 16AM]

elle l'a fait

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[10 : 16AM]

j'ai une question

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[10 : 30AM]

tu étais avec Tony?

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[10 : 32AM]

Ouai ? Il était là, je te l'ai dit.

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[10 : 34AM]

je veux dire tu es sorti avec lui ?

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[10 : 35AM]

tu m'as dit que Tony n'était pas la personne la plus facile à vivre au quotidien

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[10 : 38AM]

tu es sorti avec lui? c'est pour ça que tu le sais

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[10 : 40AM]

C'était il y a longtemps. Des années, en fait.

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[10 : 42AM]

on en a jamais parlé

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[10 : 45AM]

Il n'y a pas grand chose à dire. C'est arrivé, et c'est fini. C'est tout. On était pas vraiment en couple.

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[10 : 48AM]

J'ai fait ce que je faisais toujours et j'ai tout gâché, même si ce n'était pas entièrement de ma faute. On était pas en couple. C'était juste avant de rencontrer Laura. Je cherchais quelque chose de sérieux, mais j'ai rencontré Tony. Si jamais tu le rencontres un jour, tu te rendras compte qu'il est complètement opposé à tout ce qui est un minimum sérieux. Il ne prend pas les relations au sérieux. Il est paniqué à l'idée même de s'engager. Il est parti sans même me le dire.

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[10 : 49AM]

C'était la bonne décision, je le sais maintenant. Ça n'aurait jamais duré. Ça n'a pas marché, mais je l'ai détesté pendant longtemps. Plus maintenant.

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[10 : 49AM]

Je voulais quelque chose de stable et il voulait juste quelqu'un pour réchauffer son lit, ce que j'aurais dû savoir. J'étais son ami depuis longtemps avant que ça n'arrive et je savais qui il était, mais ça ne m'a pas arrêté. Nat est la seule qui sait vraiment ce qui s'est passé, à part toi maintenant. Voilà l'histoire. J'ai l'idiot.

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[10 : 53AM]

tu as fait un choix courageux

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[10 : 56AM]

Vraiment ? Je le vois pas comme ça. C'était idiot. Une erreur de débutant. Je savais ce qu'il voulait et je continuais d'espérer.

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[10 : 58AM]

c'est pour ça que tu es comme ça avec moi

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[11 : 03AM]

Et je suis comment avec toi ?

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[11 : 05AM]

lointain parfois comme si tu t'éloignais de moi

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(11 : 07AM]

comme si tu voulais pas être toi-même parce que tu l'a été et qu'il t'a blessé et que c'était désagréable

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[11 : 10AM]

Désagréable ? Oui, on peut dire ça.

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[11 : 13AM]

tu dirais quoi toi?

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[11 : 15AM]

Terrible. Mauvais. Une erreur. Putain de merde. N'importe lequel d'entre eux fera l'affaire.

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[11 : 18AM]

et tu ne veux pas refaire cette horrible erreur je comprends

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[11 : 20AM]

mais je suis pas Tony

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[11 : 23AM]

Tony est l'Homme de fer-blanc*, sauf qu'il n'a jamais reçu son cœur.

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[11 : 27AM]

ce qui fait de toi mon lion peureux? qui a trop peur de prendre le risque d'être avec moi

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[11 : 30AM]

Hah. Oui, sans doute. Je suis le lion. Du coup, tu es Dorothy, ou l'épouvantail ?

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[11 : 32AM]

je pensais que Tony était un robot, par un homme de fer-blanc?

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[11 : 35AM]

C'est un cyborg. Un robot. Ils ont juste oublié de mettre à jour le logiciel qui lui aurait donné des sentiments.

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[11 : 40AM]

Tony n'est pas mauvais. C'est un con, mais je savais dans quoi je m'impliquais.

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[11 : 43AM]

Je ne veux plus en parler.

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[11 : 43AM]

Je peux t'appeler ? Sur ton téléphone ou sur Skype ? Parce que ça me rend fou. Je déteste ne pas pouvoir t'entendre ou ne pas te voir. Je déteste avoir perdu cette occasion de te toucher. De te tenir la main. Je veux juste te parler. En ce moment, j'ai l'impression que tu est à des kilomètres. Je dois entendre ta voix. S'il te plait ? Tu sembles toujours être plus loin, toujours hors de portée.

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[11 : 46AM]

oui on peut parler. Toujours.

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[11 : 46AM]

je ne veux être nulle-part qu'ici avec toi


Homme de fer-blanc : il s'agit d'un personne du Magicien d'OZ, tout comme le lion peureux, Dorothy et l'épouvantail.