Disclaimer : rien ne m'appartient ou presque, je me contente de faire ma tambouille dans la cuisine de l'immense chef JKR...
Notes : voilà la deuxième partie de cette histoire que nombre d'entre vous attendait... Il va de soi qu'il vaut mieux avoir lu la première partie avant de lire ce qui va suivre ^^
Des tonnes de remerciements à tous ceux/toutes celles qui m'ont encouragée à poursuivre grâce à la mise en favori ou en suivi de cette fic, et surtout les reviews très touchantes laissées sur le dernier chapitre de la première partie par de nouvelles ou peut-être anciennes lectrices : AlwaySpero, AngelLuna Black, Aude75, Cassandre, Emmagiquement, Guest, LaurineM, Lia Mei Soma, Maelle, Marjomeow, Nadia36, Nadra, SerenaFanfiction, rivruskende, Sultana, Toutouille, TristanYseult, YseaBlue,...
Avertissement : aucun
.
Fin du dernier chapitre :
Les Mangemorts, qui avaient fait demi-tour afin de connaître le pourquoi du retard de Severus, s'approchèrent du groupe et Bellatrix voulut jeter un sortilège sur Harry mais Rogue s'interposa en criant :
"Non ! Avez-vous oublié les ordres ? Potter appartient au Seigneur des Ténèbres. Nous devons le lui laisser ! Allez-vous-en d'ici ! Filez !" *
Dépités mais peu désireux d'encourir la colère de leur Maître, les interpellés obéirent et se dirigèrent à nouveau vers le portail, sauf Bellatrix qui apostropha Severus :
"Que fais-tu avec la Sang de Bourbe ? Laisse-la ici, nous n'avons que faire de cette morveuse !"
La voix traînante de Rogue lui répondit tranquillement :
"Je pense que cela ne te regarde pas, Bella. Elle m'appartient, je fais ce que je veux avec elle. Occupe-toi plutôt de Draco, il en a bien besoin !"
La sorcière jeta un regard noir mais n'insista pas. Elle saisit le bras tremblant de son neveu et rejoignit ses amis. Harry ne put que regarder son ennemi juré faire demi-tour, emporter avec lui son amie qui, telle Cendrillon, perdit une pantoufle qui s'égara dans l'herbe, et prêt à disparaître en transplanant avec les autres Mangemorts. L'inconscience de la jeune fille arrangeait Severus : lire dans son regard toute l'horreur qu'il lui inspirait le faisait trop souffrir, il avait besoin de ces quelques instants de répit avant d'affronter sa haine. Personne ne l'entendit murmurer à sa femme :
"Hermione, sauras-tu me pardonner ?"
Et ils disparurent.
.
Chapitre I - Retour à Spinner's end
.
Ils atterrirent devant la maison délabrée des Rogue ; quelques ivrognes se disputaient non loin de là, mais Severus les ignora, sachant qu'ils ne représentaient nullement un danger pour lui ou sa demeure. Il leva discrètement les Sorts de Protection et pénétra à l'intérieur, Hermione dans les bras. En passant dans le couloir, le plancher produisit un craquement sinistre et la voix de sa mère se fit entendre :
"Severus ? C'est toi ? Qui tiens-tu dans tes bras ? Est-ce ton épouse ? Que lui est-il arrivé ?"
Son fils la coupa un peu sèchement :
"Mère, je n'ai guère le temps pour des palabres. Je t'expliquerai tout plus tard. C'est une longue histoire...
- C'est toujours ce que tu dis, Severus, mais tu ne m'expliques presque jamais rien."
Le sorcier ne répondit pas, se contentant de gravir rapidement les escaliers, ses robes flottant derrière lui. Arrivé sur le palier, il ouvrit la porte de sa chambre en murmurant une incantation et déposa avec douceur sa femme sur le lit. Il laissa échapper un souffle en jetant un seul coup d'œil rapide sur le corps pratiquement dénudé, la chemise de nuit ayant beaucoup souffert ces dernières heures. Il remarqua les longues traînées grises sur ses joues qui témoignaient de ses pleurs, ainsi que les blessures : brûlures et griffures qui marbraient la peau d'albâtre en de nombreux endroits. Severus n'avait guère de temps pour les guérir, il s'en occuperait à son retour.
La Marque des Ténèbres le brûla mais d'un manière différente que les fois précédentes. Il s'y attendait et savait qu'il avait très peu de temps devant lui avant que son Maître ne s'énervât réellement. La mort de Dumbledore devait le réjouir comme rarement une nouvelle avait pu le faire auparavant. Il ôta la baguette des doigts crispés de la jeune fille, la rangea dans l'armoire à linge en jetant de puissants sorts répulsifs. Il ouvrit un tiroir de sa commode d'où il en sortit un petit flacon au liquide mauve pâle qu'il ouvrit. Il y avait recours pour lui-même, lorsque le poids des remords lui pesait trop.
"On n'est jamais trop prudent, et cela lui évitera de ressentir la douleur due à ses contusions."
Il revint près du lit au moment où Hermione commençait à papillonner et à ouvrir les yeux. Lorsqu'elle le vit avec la fiole à la main, ses yeux s'agrandirent de peur et elle chercha à lui échapper, en secouant sa tête dans tous les sens mais le sorcier la bloqua facilement par un "Incarcerus" qui lia ses mains et ainsi il put maintenir sa tête pour l'obliger à boire le contenu qu'elle avait facilement identifié : Goutte du Mort-Vivant.
Hermione, ses yeux de biche ronds comme des Gallions, eut à peine le temps de supplier, alors que sa voix se brisait :
"Non, non... Pas ça... Je ne veux pas dormir !"
C'était trop tard, mais avant de sombrer dans un profond sommeil, elle put entendre son mari lui chuchoter de sa voix soyeuse :
"N'aie crainte, c'est pour assurer ta sécurité, je ne veux pas que tu te fasses du mal durant mon absence..."
La brûlure de sa Marque s'intensifia et il eut juste le temps de retirer les liens magiques et de recouvrir le corps endormi de la jeune fille avec le drap qu'il quittait déjà la chambre : son Maître s'impatientait à présent, il était temps de jouer le rôle le plus difficile de sa vie. Il ignorait combien de temps sa présence auprès du Seigneur des Ténèbres serait requise. Il espérait être de retour avant qu'Hermione ne s'éveillât.
.
SR HG SR
.
Tous les Mangemorts appartenant au Premier et Deuxième Cercle étaient présents au Manoir Malfoy. Il ne manquait plus que lui. Le Seigneur des Ténèbres trônait au milieu de l'immense table en chêne massif, ses fidèles disposés autour de sa personne. Severus jeta rapidement un regard sur les visages présents. Lucius était de retour, libéré d'Azkhaban, le teint blême, les traits marqués, les yeux qui bougeaient sans cesse, preuve d'une extrême angoisse. Draco se tenait entre son père et sa mère, cette dernière près de sa soeur Bellatrix. Le jeune Serpentard présentait lui aussi les signes d'une profonde agitation. Mentalement, Rogue nota la chaise libre immédiatement à la gauche de son Maître.
"La place de Judas..." ne put s'empêcher de penser Severus en se prosternant aux côtés du Mage Noir.
Celui-ci leva le menton de son disciple avec un long doigt froid et osseux et le scruta de ses yeux particulièrement rougeoyants. Rogue bloqua toutes les images susceptibles de lui porter préjudice pour ne laisser défiler que les souvenirs entourant la mort de Dumbledore. Un sourire apparut sur la bouche cruelle du Seigneur des Ténèbres :
"Mon cher Severussss, je ssssavais que je pouvais compter sur mon plus fidèle esssspion ! Grâcccce à toi mon vieil ennemi n'est plus de cccce monde et je vais pouvoir assssseoir mon règne jussssqu'à la fin des temps !"
Il relâcha le menton de son fidèle lieutenant, fit glisser son regard pénétrant sur l'assemblée, le posa quelques instants sur Bellatrix et enchaîna :
"Pourtant, quelque chose me chagrine, Severussss... Bella m'a dit que ton retard est dû à la Sssssang-de-Bourbe que tu as prise avec toi au lieu de me rejoindre ici ?
Le jeune sorcier choisit prudemment ses mots, sachant que le moindre faux-pas pouvait lui être fatal :
"Je ne pouvais guère faire autrement, mon Seigneur... A cause de la Liaison instaurée par le Ministère de la Famille, je suis obligé d'avoir des relations sexuelles avec la Sang-de-Bourbe au moins une fois par semaine, je ne pouvais donc la laisser derrière moi, aussi ai-je préféré l'emmener dans ma maison..."
Le sorcier à face serpentine sembla réfléchir, ses doigts décharnés pianotant sur sa baguette, puis déclara :
"Ccccertes, mais un ordre de moi et... tu pourrais être libéré de ccccette Liaison..."
Severus frémit au sous-entendu mais n'en montra rien. Il répondit de sa voix traînante :
"Si vous me permettez mon Seigneur, l'avoir sous la main présente quelques avantages non négligeables. Hormis le fait qu'elle peut m'apporter un certain... soulagement sexuel - il ricana et la plupart des autres Mangemorts l'imita - son amitié avec Potter peut nous servir. Je peux être informé de ce que trame le jeune idiot grâce à elle, au cas où elle obtiendrait des informations capitales. Elle me fait confiance et me racontera ce qu'elle saura, j'en suis persuadé."
Le Seigneur des Ténèbres ne l'interrompant pas, Rogue poussa son avantage et poursuivit d'un ton sarcastique :
"Comme vous le savez, elle est le cerveau du Trio d'Or. Sans elle, Potter n'est qu'un adolescent sans cervelle, qui se laisse gouverner par ses émotions au lieu de réfléchir... D'ailleurs, il était complètement abattu après la mort de Dumbledore et l'enlèvement de sa meilleure amie."
Aussitôt, le disciple sentit son Maître fouiller son esprit sans vergogne. Il le laissa voir les images de sa dernière heure passée à Poudlard et qui prouvaient ses affirmations.
"Bien, bien, mon cher Severussss, je crois que tu m'as convaincu. Et puis, après l'exploit que tu as accompli en nous débarrassant du vieux fou, tu mérites bien une récompensssse... Alors, ssssi profiter de ton jouet sexsssuel peut te ssssatisfaire, je te la laisssse !
- Votre gratitude est infinie, mon Seigneur. Je ne vis que pour vous servir."
Il embrassa obséquieusement l'ourlet de la robe, cachant son soigneusement sa satisfaction et réprimant un soupir de soulagement.
"Assssieds-toi à mes côtés, Severussss, tu as largement mérité cet honneur.
- Merci, mon Seigneur."
Prenant place comme ordonné par son Maître, le sorcier remarqua le regard haineux d'Antonin dans sa direction et sentit une forte tension dans le clan Malfoy. Il n'eut pas à attendre pour en connaître la raison. Le Seigneur des Ténèbres reprenait la parole de sa voix sifflante :
"Severussss, puissssque tu es là, j'ai besoin que tu lèves un doute conccccernant le jeune Malfoy...
- Oui, mon Seigneur, que désirez-vous savoir ?
- Vois-tu, j'avais donné pour missssion au filssss de Luccccius de tuer Dumbledore, or nous ssssavons toussss que cccc'est toi, et toi sssseul qui as éliminé le vieux fou. Draco le reconnaît lui-même. Pourtant, Bellatrixsss ne cesssse d'affirmer que ssssi tu as pu vaincre le vieux fou, cccc'est grâcccce à sssson neveu. Qu'en dis-tu, Severussss ?
A nouveau, le principal concerné choisit ses mots le plus judicieusement possible. Il lui fallait conserver sa place de bras droit du Mage Noir, mais il ne pouvait décemment pas laisser Draco se faire torturer et tuer, même après ce qu'il avait fait à Hermione. Posément il expliqua :
"Quand je suis arrivé à la Tour d'Astronomie dans le but d'aider Draco à accomplir la tâche que vous lui aviez confiée, il avait réussi à désarmer Dumbledore, ce qui est en soi un véritable exploit. Craignant que celui-ci ne lui lance un sortilège informulé, j'ai pris sur moi de l'éliminer afin d'éviter un désagréable retournement de situation..."
Le Seigneur des Ténèbres avait écouté sans intervenir, se contentant d'observer les réactions sur le visage des principaux concernés. Celui de Severus ne laissant rien paraître, comme à son habitude, alors que sur celui du clan Malfoy, on pouvait y lire un fort soulagement, et même un regard de reconnaissance lancé par Narcissa en direction de Rogue. Seule Bellatrix fronça ses sourcils marqués par l'étonnement. Elle n'en revenait pas que le Serpentard ne tirât pas toute la couverture sur lui.
"Bien Severussss, tu as fait cccce qu'il fallait, je t'en féliccccite. Maintenant disssscutons toussss enssssemble des ssssujets urgents, comme notre future attaque du Minisssstère de la Magie. L'éliminattttion de Scrimgeour doit sssse faire rapidement afin que je mette en placccce Piusss Thicknesssse que Yaxsssley a placcccé sous le Ssssortilège de l'Imperium, et qui lui obéit au doigt et à l'oeil..."
Deux heures plus tard, la réunion se terminait, au grand soulagement de Severus. Alors qu'il allait se retirer, le Seigneur des Ténèbres le retint en désignant le Mangemort qu'il détestait le plus avec Dolohov et Bellatrix :
"Mon cher Severussss, la ssssemaine prochaine, j'aimerais que tu accueilles à nouveau dans ta demeure durant un mois, l'un de mes plus fidèles discccciples, mon cher Queudver... Je ssssais que ccccela t'ennuie, que tu as déjà dû le loger l'été préccccédent, mais il sssse fera disssscret, n'est-cccce pas, Peter ?"
- Bien entendu, Maître..."
L'homme à tête de rat et à la main en argent se courbait avec obséquiosité, un sourire hypocrite sur les lèvres. Severus répondit :
"Il en sera fait selon votre désir, mon Seigneur."
L'homme se courba devant son Maître et cacha soigneusement au fond de lui la haine, le dégoût et l'aversion que lui inspirait Pettigrow, à cause de qui tant de personnes innocentes avaient été tuées. Il se retourna et se dirigea prestement vers l'extérieur du Manoir, au point de transplanage. Un autre affrontement l'attendait à l'Impasse du Tisseur.
.
HG SR HG
.
Quand Severus revint dans sa maison, il récupéra une potion dans son laboratoire situé à la cave, et monta immédiatement à l'étage supérieur, ignorant les appels lancinants de sa mère. Il pénétra dans sa chambre et s'arrêta quelques secondes pour observer Hermione. cette dernière dormait encore, la masse indisciplinée de ses cheveux encadrant son visage chiffonné par le sommeil, ses longs cils bruns projetant une ombre sur ses paupières. Il se permit un sourire, s'approcha du lit et dégagea derrière l'oreille droite une longue mèche de la sorcière qui reposait près de son nez et vibrait à chacune de ses expirations.
D'un simple "Divesto"il déshabilla la jeune fille et mit à profit son inconscience pour soigner ses blessures certes nombreuses mais qui ne présentaient heureusement aucune gravité. Il appliqua de l'essence de Dictame sur les plaies qui se refermèrent instantanément. Il se força à ignorer l'attrait des courbes voluptueuses alors qu'il passait ses mains sur la chair offerte qui redevenait indemne. Malgré lui, son corps réagit et il commença à se sentir à l'étroit dans son pantalon. Lorsque le sorcier passa ses doigts à proximité d'un mamelon, celui-ci se plissa aussitôt et son téton se dressa aussitôt. Hermione laissa échapper un petit soupir de plaisir.
"L'effet de la Liaison conjugué à celui des âmes sœurs, et même endormie, sa peau reconnaît mon toucher..."
Severus passa lentement un doigt entre la vallée des seins tentateurs, se félicitant pour la complète disparition de la vilaine cicatrice laissée par Dolohov. Un petit rictus de joie ourla ses fines lèvres. Autour de son cou reposait la fameuse chaîne en argent offerte par la jeune Weasley, avec les deux cœurs entrecroisés. Ses doigts s'emparèrent du bijou qu'il examina attentivement, un sourire en coin en voyant la couleur de chacun d'eux, celle de leur Maison respective. C'est à ce moment-là que le sorcier sut que la jeune fille s'éveillait : ses yeux clignotèrent quatre ou cinq fois, sa respiration s'accéléra et son bras droit se souleva légèrement au-dessus du drap blanc.
.
SR HG SR
.
L'annonce de l'assassinat de Dumbledore par Rogue avait fait l'effet d'une bombe dans tout le château. Tous les élèves, sans exception, hormis une poignée de Serpentards, étaient complètement atterrés. Le sorcier le plus puissant du monde, le Directeur de Poudlard depuis 1956 n'était plus. L'homme qui n'avait pas craint de contrer "Vous-Savez-Qui" malgré la vive opposition des politiciens qui avaient refusé de croire au retour du Mage Noir.
Tant qu'elle n'avait pas vu de ses yeux le corps de son plus vieil ami étendu les bras en croix au pied de la Tour d'Astronomie, avec Harry et Hagrid en larmes auprès de lui, Mc Gonagall avait secrètement espéré que le meurtre commis par Severus n'était qu'une mise en scène jouée pour tromper les Mangemorts qui avaient investi le collège. Maintenant elle était confuse : comment avait-elle pu se tromper à ce point sur son collègue et ami ? Pourtant la réalité était là, devant elle, avec Harry qui ne cessait d'accuser le Directeur de Serpentard. Ignorant les larmes qui brouillaient sa vue, Minerva utilisa toute la puissance de sa magie afin de détecter le moindre battement de cœur dans la poitrine d'Albus mais peine perdue, aucun souffle, aucun signe de vie révélé par sa baguette, rien, seulement un cadavre dont la main et l'avant-bras étaient nécrosés. Les yeux bleus d'ordinaire si pétillants étaient à présent fixes, vitreux.
La mort dans l'âme, l'Ecossaise demanda à un Hagrid effondré de porter le Directeur et de le ramener à l'intérieur du château afin qu'une chapelle ardente permette à tout un chacun de venir se recueillir sur sa dépouille. Déjà, un long cortège d'élèves des quatre Maisons s'était formé spontanément et suivait le petit groupe. De gros nuages s'amoncelèrent, crevèrent brutalement et la pluie se déversa soudain sur Poudlard, comme si le ciel lui-même pleurait la perte du plus grand magicien de tous les temps. Soutenu par Ron et Ginny, Harry restait inconsolable.
Bien qu'éprouvant une immense douleur, Mc Gonagall, en tant que Directrice adjointe prit les rênes au grand soulagement et à la grande satisfaction des membres du personnel, hormis Septima Vector qui contesta l'autorité proclamée de Minerva, mais que personne ne suivit dans ses dénigrements. L'Ecossaise organisa d'une main de maître l'après Dumbledore, nonobstant les nombreuses difficultés qui s'annonçaient. Le Ministère avait dépêché trois de ses représentants à qui Harry dut détailler les circonstances de la disparition du grand sorcier.
Quand le jeune sorcier eut tout raconté, la Directrice prévint les émissaires de l'enlèvement d'Hermione par Severus. il lui fut rétorqué qu'étant le mari de la jeune fille, Rogue avait tous les droits sur elle, mais qu'il était activement recherché par les Aurors pour le crime abominable qu'il avait commis. Quand il serait enfermé à Azkhaban, sa femme pourrait alors retrouver la liberté, s'il était prouvé qu'elle n'était pas la complice de son époux dans l'assassinat de Dumbledore.
.
HG SR HG
.
Dès qu'Hermione ouvrit les yeux, son regard ensommeillé rencontra celui de son mari qui l'observait avec un air totalement neutre. Tous les événements tragiques des dernières heures lui revinrent aussitôt en mémoire. Elle se redressa immédiatement en position assise et se recula contre le montant du lit, agrippant de ses mains tremblantes le drap pour couvrir sa nudité, comme si le frêle rempart de tissu pouvait la protéger du sombre sorcier. Dans les grands yeux noisette se lisait à présent la peur. Elle cherchait sa baguette mais ne la voyait nulle part dans la chambre qu'elle avait parfaitement reconnue dès son réveil. Quand Severus avança un bras en signe d'apaisement, Hermione secoua sa tête et s'écria de ses lèvres frémissantes :
"Non, non ! Ne me touche pas ! Rends-moi ma baguette !"
La main de l'homme resta quelques secondes immobile puis retomba lentement sur la courtepointe.
"Je préfère ne pas te rendre ta baguette pour le moment, juste une mesure de précaution."
Hermione baissa la tête, abattue. Les larmes s'accumulèrent au coin de ses yeux. Paraissant ignorer l'accablement de son épouse, Severus poursuivit :
"Nous allons avoir un invité dans quelques jours. Je préfèrerais que tu l'évites autant que faire se peut. C'est Peter Pettigrow."
Les yeux agrandis comme des soucoupes, Hermione répondit presque avec des sanglots dans la voix :
- Mais je ne veux pas rester ici... Tu n'as pas le droit de m'y obliger ! Je veux retourner à Poudlard !
Les yeux et le ton en apparence indifférents, Severus déclara en faisant tourner son alliance entre ses doigts, avec une pointe de sarcasme :
"C'est impossible, et tu le sais aussi bien que moi. Tu es obligée de rester avec moi.
- Avec toi ! Un assassin ! Le meurtrier de Dum...
Le sorcier la coupa violemment en lui répondant :
"Tais-toi ! Tu ne sais pas ce que tu dis ! Tu ne sais rien ! Rien !"
Il lui lança un "Silencio !" car il ne voulait plus entendre ces accusations qui le blessaient au plus profond de son être. La jeune fille eut un haut-le-coeur et laissa ses larmes couler librement sur son visage. Elle déclara au milieu des hoquets :
"Il avait confiance en... toi."
Severus n'avait nul besoin d'ouïr les paroles, il pouvait parfaitement les lire sur les lèvres d'Hermione. Ses doigts se crispèrent sur sa baguette, puis il se leva brusquement et annonça d'une voix froide :
"Rien de ce que tu peux penser de moi ne changera quoi que ce soit à ce qui doit être fait."
Après ces paroles sibyllines il ajouta :
"Tu peux utiliser la salle de bain, et tu as des vêtements féminins dans l'armoire pour t'habiller ; j'ai dû faire disparaître ta chemise de nuit qui était en piteux état."
Avant de sortir il se dirigea vers l'armoire, leva les charmes répulsifs et récupéra la baguette de son épouse qu'il glissa dans sa robe, au grand désespoir d'Hermione. Sans lui accorder un regard, il l'abandonna. Elle entendit ses pas faire grincer les marches et décroître dans les escaliers. Puis, elle s'aperçut qu'elle n'était plus sous l'emprise du Sort de Silence et ses sanglots devinrent soudainement bruyants, ce qui la surprit. Elle hurla dans le silence de la chambre :
"JE TE HAIS, SEVERUS ROGUE ! OH, COMME JE TE HAIS !"
Mais elle ne tira aucun bénéfice de cet éclat. La jeune sorcière avait l'impression d'être une coquille vide. Tout ce en quoi elle avait cru : la fidélité de Severus envers Dumbledore, envers l'Ordre, la future victoire sur Voldemort, un avenir avec l'homme qu'elle aimait, venait d'être balayé en quelques heures comme un simple château de cartes. Harry avait raison depuis le début, cet homme était un salaud qui n'avait jamais cessé d'être fidèle au Seigneur des Ténèbres, et qui avait réussi à duper son monde depuis des années.
Hermione n'avait aucune de ses affaires, et ne pouvait communiquer avec Harry ou Ron par l'intermédiaire des parchemins ensorcelés. Elle ne pourrait assister aux funérailles du Directeur et cela lui déchira plus encore le cœur. Elle était anéantie. Après de longues minutes de réflexion, elle fit sécher ses pleurs d'un geste rageur et se redressa. Elle ne pouvait se morfondre ad vitam eternam.
Après tout, elle n'était pas une Gryffondor pour rien ! Elle devait se battre et tout mettre en œuvre pour aider ses amis à retrouver les Horcruxes, même si pour cela elle devait pactiser avec le Diable. Après tout, elle n'était pas dépourvue d'atouts, et Severus lui-même ne l'avait-il pas complimentée sur ses aptitudes en Occlumencie ? C'était le moment ou jamais de mettre à profit ses compétences, et de tromper le traître. Un proverbe moldu disait : "Tel est pris qui croyait prendre..."
Alors, pourquoi au fond d'elle une petite voix lui soufflait qu'elle n'avait pas pu se fourvoyer à ce point sur Severus ?