Don't Be Afraid.

Le souffle du vent frappa son visage. Doucement, il ouvrit les yeux. La Lune illuminait le ciel. Il n'y avait rien d'autre que son cheval noir auprès de lui et une champs de fleur qu'il avait trouvé dans cette région isolée. Seul. Du moins, humainement parlant.

Non loin de lui, Tornado broutait tranquillement tandis qu'il était confortablement installé par terre, paresseusement.

Que faisait il ? Que cherchait il ? Il se sentait abandonner. Il avait l'impression d'un grand vide. Il avait pression de faire une erreur. Mais laquelle ? Que pouvait signifier ce sentiment ? Ces sombres pensées si tumultueuses le torturaient. Il n'arrivait pas à comprendre ce qui lui arrivait.

Si longtemps, la mort, la peur, la fuite l'avaient suivi dans ses périples les plus dangereuses. Et aujourd'hui, le voilà, à crier silencieusement sa détresse. Personne ne le voyait, personne ne l'entendait, personne ne pouvait l'aider. Car personne ne savait qui il était réellement. Un masque lui cachait le visage. Un autre lui voilera son coeur. Un autre encore jouera un personnage qu'il avait inventé. Mais personne ne le verra lui. Personne ne pouvait voir qui se cachait derrière ces deux personnages : le Héro et l'Homme.

Mais qui était il entre ces deux personnes ?

Il était humain.

A ce moment là, il aurait aimé que les Hommes soient assez intelligents pour reconnaître en chacun d'eux le peu de bonté que pouvait détenir leur coeur.

Pourquoi personne ne voyait le Bien ? pourquoi était il le seul à agir ? Pourquoi personne ne tentait quoique ce soit pour affronter le malheur et le mal ?

Entendez le, criez son nom ! Ne baissez pas les yeux...

Que voulait-il ?

Vivre.

Que souhaitait-il ?

Le bonheur.

Qu'attendait-il ?

RIen.

Rien. Il n'attendait rien venant des autres. Juste de la joie.

Des larmes qu'il versa. Des cris qu'il retint. Des rires qu'il cacha. Des paroles qu'il murmura. Des pardons qu'il accepta. Mais qui...qui viendra un jour venir essuyer ses larmes, entendre ses cries, comprendre ses rires, écouter ses paroles...et lui pardonnait pour ces mensonges. Oui, il avait menti. Longtemps, pour se protéger, protéger les autres, pour sauver, pour aimer, pour laisser vivre.

Qu'importe.

Il tourna sa tête vers Tornado, puis ses yeux s'agrandirent et c'est là qu'il comprit. . Les images devinrent plus net. Le paysage nocturne disparaissaient, le masque était enlevé, son cheval noir n'était plus là. Et tout devint plus visible.

Il n'avait plus à penser, ni à souffrir de ses tourments. Il comprit dorénavant. Personne...

"- Bernardo."

Sauf...

Le sourd-muet se précipita vers lui et se pencha, inquiet de le voir dans cet état si desespéré.

"- Pardonne moi."

Il rit nerveusement. Le petit homme le redressa doucement.

Il s'accrocha à sa chemise comme s'il craignait qu'il ne soit un mirage.

Il hurla.

Il cria.

Il versa ses larmes.

Il redevint un enfant.

Cet enfant qui sanglotait dans sa couverture lorsque minuit sonnait. Cet enfant qui a du affronter la terreur, seul. Cet enfant qui n'a connu la chaleur maternelle.

Car il avait oublié...qu'il n'était plus seul. Plus jamais seul. Que la nuit, quelqu'un sera là. Que la nuit sur son cheval noir, les cauchemars ne seront que des souvenirs. Que la nuit, lorsqu'il rentrera, quelqu'un l'attendait. Que la nuit, était une protection. Que la peur était une défense, un bouclier. . Il n'aura plus à se cacher. Il n'aura plus à terrer ses frayeurs au plus profond de lui.

On était là. Pour l'écouter, l'entendre, le soutenir, le consoler. Il y avait un ami sur qui il pouvait compter. Il leva les yeux emplis de

Bernardo savait. Il savait que son maître avait peur du noir.

La peur peut rendre plus fort.

La peur peut être le bouclier le plus efficace.

La peur rend courageux, c'est pour cela qu'elle existe.