Ceci est une réécriture d'une fic que j'avais écrite... En réponse aux histoires de faux jumeaux. Selon moi, il est totalement inconcevable que Lily Potter, qui a souffert du rejet de sa sœur, puisse ignorer un de ses enfants. Elle m'a toujours semblée plus intelligente que ça. J'espère que cette version possible des faits vous plaira.
Bien sur, l'univers n'est pas ma création. Et si les mots sont les miens, je dois à Alexielios de les avoir remanié de manière à respecter les règles orthographiques.
Godrics Hollow, 31 juillet 1991
La maison avait un air de fête. La boite aux lettres, bien que peu utilisée, était entourée de ballons multicolores. Dans le jardin, un chapiteau avait été dressé la veille, prêt à abriter les invités. La pergola devant l'entrée voyait ses roses décorées de guirlandes en papier, et autres serpentins. Il n'était que six heures du matin, et la maison dormait encore, mais on sentait que la fête approchait.
L'intérieur de la maison était décoré avec goût. Le salon était dans des tons chauds, rouge, or, orangé et prune. Un canapé et deux fauteuils de cuir à l'air confortable entouraint une table basse, actuellement couverte de cadeaux. Un piano dans un coin n'attendait que les mains d'un joueur pour faire ouïr sa musique dans toute la maison. Partout, on trouvait des photos. Des photos qui bougeaient. Un petit garçon saluait le photographe, juché sur une branche, un homme aux cheveux en bataille faisait une course avec le petit garçon qui lui ressemblait énormément, une femme aux cheveux de feu et aux yeux verts dansait avec son fils... Toutes ces photos semblaient respirer la joie de vivre et le bonheur.
Dans les chambres, tout le monde dormait. Pas un son, pas un mouvement. On aurait pu croire que c'était là le tableau d'une vie parfaite. Je vous prouverai que ce pas le cas. Montez à l'étage. Juste sous les toits.
Ici, la pièce semblait bien moins propre qu'en bas. La poussière s'était déposée en fine couche sur le sol et les meubles, et les araignées avaient fait leur nid un peu partout. C'était ici le royaume des objets abandonnés. On y trouvait entre autre des malles d'école, des vêtements d'enfants, et deux lits à barreaux.
Dans un coin de la pièce, un mouvement. Une petite fille se redressa sur un matelas de fortune, repoussant une couverture râpée et trop petite. L'enfant semblait avoir une dizaine d'années, des yeux noisettes, et des cheveux roux sombre, cachant une cicatrice au-dessus de l'œil droit. A son poignet, une gourmette, au nom d'Azalée. Elle portait pour seul vêtement de nuit un T-shirt à l'effigie des Tornades, qui lui tombait sous les genoux.
La fillette poussa un long bâillement, et regarda la vieille horloge remisée à côté d'elle. Six heures et demi. Ses parents devaient encore dormir. Sans bruit, la fillette se leva, et s'habilla d'un jean et d'une chemise ayant appartenu à son frère, un peu grands pour elle, vu qu'elle était moins étoffée que son lui, mais acceptable. La fillette rangea sa « chambre », et descendit rapidement à la cuisine, lançant un regard déçu vers la table basse. Tous ses cadeaux n'étaient pas pour elle... Non, ils étaient pour son frère. Harry Potter, le Survivant.
Comme d'habitude, elle était la première levée. Il ne lui fallut que quelques minutes pour se préparer un petit déjeuner. Pour elle aussi, ce jour était un jour spécial. Le petit déjeuner fut donc préparé en conséquence. Crêpes, sirop d'érable, cannelle... La petite ne se priva pas.
Alors que la fillette finissait de ranger, Lily Potter, anciennement Evans, entra dans la cuisine. Elle était bien différente des photos du salon. Pas de sourire à cette heure. Juste la fatigue, et la mélancolie.
— Bonjour Maman, la salua l'enfant.
Un simple soupir lui répondit. Il y avait longtemps qu'Azalée avait arrêté d'espérer plus que des soupirs de la part de sa mère. Au moins, Lily ne l'ignorait pas totalement, contrairement à James Potter, ou Harry, qui avait doucement commencé à ignorer sa présence, comme son père.
— Azalée, s'il te plaît, ne gâche pas l'anniversaire de ton frère. C'est un jour important pour lui.
Si, aux premiers mots, la fillette avait été surprise et heureuse d'entendre sa mère lui parler, elle avait vite déchanté en voyant que c'était une de ces mises à l'écart. Pas le temps. Du travail. Je suis fatiguée. Les rares paroles que sa mère lui avait adressées n'avaient jamais été autre chose que ça. Des mises à l'écart, là où Harry, quand il le désirait, avait aussitôt toute l'attention de ses parents. Retenant ses larmes, Azalée quitta la pièce, sans remarquer les perles d'eau sur les joues de sa mère. Ni la petite potion bleue sur laquelle la main de Lily se serrait.