TOKYO ANIMAL – PROLOGUE

Bonjour et bonsoir à tous et à toutes ! Ici Pep-chan, et je suis ravie de vous accueillir ici. Bienvenue donc pour le prologue de mon tout nouveau (et bientôt seul) grand projet : Tokyo Animal. Un mélange entre Haikyuu !, l'univers thérianthrope de Love Pistols (merci à Nyny Ombrelle pour m'avoir demandé de le préciser, j'ai hésité à le faire :)) et quelques idées de Tokyo Ghoul ! (peace)

D'où m'est venue cette idée, me diriez-vous, gredins que vous êtes ? Et bien, j'ai eu l'idée au départ de faire un crossover entre HQ! et Tokyo Ghoul mais seulement avec les personnages du premier et l'idée du second mais en version animale. Je trouvais mon idée incomplète et c'est en lisant l'histoire de la génialissime Sylphideland que j'ai décidé d'élargir cette idée : si vous voyez cette fanfiction avant que j'ai pu vous envoyer un MP, sachez que j'ai voulu vous faire un petit clin d'œil ! J'espère que ma fanfic ne va pas être prise comme du vol d'idée ou je ne sais quoi –si c'est le cas, je l'enlèverai tout de suite.

Mais revenons à nos montons ! Nous sommes donc en face d'une histoire longue, dramatique, avec du sang, de l'amour et de la peine ! (voix grave) Parfois les chapitres seront joyeux, fluffy à souhait mais attendez vous à du drama et des morts !

Pour ce qui est des sorties, je ne déciderais pas encore de la fréquence de sortie, étant donné que je ne sais pas si cela va plaire. J'ai beaucoup travaillé sur la composition des clans, des relations, des animaux et tout, et tout. J'espère donc que mon travail va vous plaire et je tenterai de garder les éléments sur les différentes races les plus fiables possibles.

Après un petit rappel du contexte, je vous souhaite une agréable lecture :

Dans la grande et sombre ville de Tokyo, sied plusieurs clans qui y instaurent leurs lois mais également des institutions prévues uniquement pour ces clans. Pourquoi ces institutions ? En vérité, une sombre vérité que ne connaissent pas les humains habite la ville : les membres des clans sont des thérianthropes et cela doit absolument rester secret. L'identité précise des membres et la couverture des clans doivent rester secrètes des humains, sous peine de subir la justice implacable du Conseil… Suivez dès à présent la vie d'Hinata Shôyô, un jeune thérianthrope sans attaches, et Tobio Kageyama, fils d'une riche famille animale, qui rêvent tout deux d'une autre vie. Mais n'oubliez jamais que sur leur chemin, chaque personne qu'ils rencontreront a un secret…


« Les thérianthropes sont des humains descendant d'autres animaux que le singe, faisant que l'on peut répartir les humains en deux groupes : la race des hommes descendant du singe (les homme-singes) et la race-mêlée (les thérianthropes). Pendant l'évolution, les gènes d'autres animaux se sont mêlés aux gènes de certains singes, créant ainsi la race-mêlée. Au tout départ, les thérianthropes connaissaient une plus grande diversité de race –notamment en Grèce, quelques 300 années avant J.C- mais, au fil du temps, certaines espèces vinrent à disparaître, ne laissant que sept classes différentes, classées dans les rangs des canidés, serpents, crocodiles, félidés, ursidés, cétacés et des oiseaux, et ne représentant maintenant que seulement 30% de la population totale du globe. »

Cette explication a besoin d'être modifiée. Mes amis, si vous le voulez bien, voici mon histoire et son commencement :

Aujourd'hui, au Japon, plus particulièrement à Tokyo, il existe des clans qui sévissent et dirigent la ville. Les Canidés, les Serpents, les Ursidés et les Félidés constituent ces clans mais aucune de ces espèces n'est la plus nombreuse. En effet, ici, la race des Oiseaux, déjà rares à l'époque, est désormais l'espèce la plus répandue dans la capitale japonaise. (Aujourd'hui, les espèces des cétacés et des crocodiles ne peuvent être trouvées à Tokyo mais, si vous vous dirigez plus vers les côtes, vous aurez peut être la chance d'en rencontrer. A vos risques et périls…).

Toute la ville, sans que le sachent les hommes-singes, est donc dirigée par les clans et deux institutions thérianthropes des plus sévères.

Qui est le gouverneur de cette ville en façade ? Un homme-singe -contrôlé par les plus puissants dirigeants thérianthropes- ou un thérianthrope lui-même.

Qui sont les dirigeants de chacun des clans pour les humains normaux ? Des businessmen ou des politiques, tout ce qu'il y a de plus normal.

Par exemple, pour eux, la police thérianthrope est une branche plus spécifique de la police normale. Même celle-ci croit que le Recrutement –nom donné à cette "branche spécifique"- est purement et simplement le centre des services spéciaux qui luttent pour limiter les guerres de clans alors que celle-ci enquête sur les thérianthropes.

La cour de Justice, sous le joug du Conseil (l'autre plus puissante institution), la prison spécialisée pour les thérianthropes ou encore l'Assemblée du Conseil sont tous des lieux habilement cachés aux yeux des hommes-singes. Cet équilibre créé permet à la race thérianthrope de persister à travers les âges. Pourtant, malgré sa solidité, certains éléments peuvent bloquer les rouages…

Mes amis, ici, la règle est alors très simple : Tout thérianthrope qui menacerait la sécurité de la race ou qui désobéirait au Conseil passerait entre les mains des Recruteurs et de la Cour de Justice puis serait envoyé à la Ferme.

Alors, toujours prêt à venir découvrir les secrets de Tokyo ?

xx

« Bonjour, ici Yui Michimiya, votre envoyée spéciale en directe du 10ème arrondissement de Tokyo, sur les lieux désertés d'une affreuse bataille de clans qui vient de sévir, la nuit dernière ! La police, ainsi que des membres des services spéciaux, sont présents et cherchent à trouver des indices pour déterminer quels clans étaient impliqués et comment un tel massacre a pu avoir lieu. De nouvelles armes ? D'autres clans impliqués que les habituels Karasuno et Nekoma ? Les questions sont nombreuses, surtout à cause du spectacle qui s'étale devant nous… Ceux à l'œuvre dans cette affaire sordide posent un certain doute sur leur humanité car, décidément, ce combat n'a pas pu être disputé avec seulement des coups de poings… »

xx

Une fine pluie s'écrasait paisiblement sur le bitume et les pavés de la capitale japonaise et les quelques néons encore en état crépitaient leur faible lumière sur le sol trempé. La nuit était tombée depuis très longtemps et peu se baladaient encore dans les rues les plus sombres de la ville. Même dans les rues commerciales, les sorties à cette heure-ci se faisaient de plus en plus rares depuis la présence de plus en plus importante des clans de rue et depuis la "bataille de tas d'ordures" instaurée entre deux clans vagabonds : le clan Nekoma des Félidés et le clan Karasuno des Oiseaux. Aucun humain ne voulait passer dans ses rues par peur d'être tué (par des coups de poings et non pas par des animaux, évidement) et même aucun animal ne voulait être pris entre leurs griffes et leurs serres.

Pourtant, devant un vieil immeuble caché dans une rue noire, une silhouette descendit les quelques marches devant le bâtiment, jeta un regard mauvais à la pluie, releva le col de son manteau puis commença sa marche, le bruit de ses chaussures contrastant avec le silence de la rue. Pourquoi avait-il mit ce fichu short bien trop court ? Maintenant le vent se levait et lui glaçait les jambes. Le jeune homme grimaça en entendant des cris de chats et des poubelles se renverser. Il ne fallait pas rester là plus longtemps. La main serrée sur la liasse de billet dans le fond de sa poche, il accéléra le pas pour atteindre le plus rapidement possible son appartement.

Enfin, contre vents et marrées –littéralement-, le pauvre garçon arriva devant la porte de l'immeuble dans lequel il habitait. Soufflant enfin à l'abri, il salua d'un signe de tête le vieux concierge qui s'endormait clairement sur place et grimpa en foulées rapides l'escalier. Il attendit d'être engouffré dans l'appartement qui tombait en ruines pour relever son menton et fourrager dans ses cheveux roux mouillés par la pluie. Il annonça qu'il était rentré en sortant ses chaussures et en passant par la minuscule salle de bain pour y prendre une serviette et s'essuyer un minimum les cheveux. Le rouquin alla ensuite dans la seule chambre qu'ils possédaient, ouvrant doucement la porte pour ne pas réveiller sa sœur mais pour vérifier qu'elle dormait bien. Pourtant, il se fit surprendre car la lumière s'alluma dans la chambre et il découvrit Natsu, redressée sur son futon, les bras croisés et les sourcils froncés.

« Shôyô-nii-san… Tu es encore rentré tard, et que fais-tu dans cette tenue, encore ? »

Le susnommé rit nerveusement en s'approchant et en s'agenouillant auprès de sa petite sœur. Il posa une main apaisante sur son front, ayant vu les joues rougies de la petite fille :

« Hm, tu as encore de la fièvre… Je vais te chercher un peu d'eau. » Finit-il en se redressant.

Pourtant, la rouquine n'avait pas dit son dernier mot et attrapa le bout du débardeur –oui, du débardeur- de son frère en marmonnant :

« N'essaie pas d'éviter la question, tu n'as pas besoin de faire ce que tu fais…

L'autre s'agenouilla de nouveau et frotta doucement les cheveux de sa sœur en la rassurant :

-Natsu, tu es une petite fille très intelligente, tu sais qu'on a besoin de cet argent, d'accord ? Tant que c'est pour toi, je pourrais tout faire. Maintenant, je vais aller te chercher de l'eau et une serviette. »

Sur ces mots, Shôyô se redressa et partit. Dans la miséreuse kitchenette, alors qu'il remplissait un verre, il repensa aux paroles de sa sœur. Natsu avait à peine douze ans à aujourd'hui et il s'occupait d'elle depuis un an, ses parents ayant disparu dans un accrochage avec un voleur ayant mal tourné. Ouais, comme Bruce Wayne, mais en moins riche, sourit ironiquement le jeune homme. En plus de cela, la petite était atteinte d'une douloureuse maladie des poumons et le manque d'argent et de famille ne pouvaient lui accorder de bons soins. Shôyô ayant dix-huit ans à l'époque, il avait décidé de s'en occuper seul, ne voulant en être séparé. Et donc depuis, il…faisait des petits-boulots, pour lui payer nourriture et médicaments. De plus, non sans être inquiet pour la santé de sa sœur, il voulait impérativement la protéger de tous ces gangs. Mais pour cela, il fallait une belle maison bien sûre dans le Nord (et non pas un vieil appartement entre le 9ème et le 10ème arrondissement –quartier décidé neutre où les félins et les oiseaux se battaient sans cesse), et donc de l'argent et, accessoirement, un boulot qui l'empêcherait d'être dans les rues si tardivement, avec les recruteurs et les vagabonds qui rôdent sans cesse. Il voulait donc gagner le plus d'argent possible pour abandonner son travail de nuit et trouver un emploi plus stable en journée. Un magnifique rêve, hein ?

Tout ce qu'il voulait pour l'instant, se dit-il en rejoignant la chambre de Natsu, c'était ne pas être séparé d'elle et de ne surtout pas être pris entre les types Recrutement et un clan de rue…

xx

Le soleil frappait avec douceur la ville de Tokyo, bien éveillée en ce milieu de matinée, et le temps était doux. Les adolescents qui partaient pour le lycée parlaient avec engouement pour certains, le métro était bondé comme tous les matins de rush, la vie suivait son cours quotidien. Seule différente du moment, les télévisions dans les vitrines ou dans les bars montraient sans cesse des images des dégâts dus à la bataille des clans et les présentateurs n'avaient que ces mots à la bouche. Pas de quoi pourtant à être complètement rassurés, même dans les rues marchandes en pleine journée…

Dans un petit bar du centre ville, le carton d'entrée était présenté et les premiers clients prenaient leur café dans le calme plat. Au contraire des autres bars de la ville, le canal de la radio était branché sur une chaîne de musique douce et pop qui permettait à l'endroit d'être chaleureux et agréable pour tout ceux qui avaient envie de changer d'air. De plus, plein de références aux chouettes (et aux hibous) étaient décimées dans le bâtiment (son insigne n'était rien d'autre qu'une tête chouette stylisée de face), rappelant secrètement –vous le découvrirez plus tard- la véritable façade du bar. Et, comme dans tous les bars, le barman essuyait avec flegme les verres.

Akaashi Keiji était une personne très calme, qui ne montrait pas ou peu ses sentiments, et qui savait parfaitement calmer le dynamisme de son patron. Pourtant, comme tout le monde dans cette ville, il avait des secrets, certains qui, s'ils étaient découverts, lui promettaient, au pire, la mort, ou, au mieux, l'exil. Le jeune noiraud avait les yeux rivés sur le verre entre ses mains, qu'il déposa sur le comptoir pour en récupérer un autre.

Quelques minutes plus tard, il déposait le dernier verre sec et s'essuyait les mains, quand la clochette –ayant une tête de chouette délicatement gravée sur sa face- caractéristique du bar résonna et le fit relever la tête pour saluer le(s) nouveau(x) client. Pourtant, le ton poli qu'il préparait mourut dans sa gorge en voyant qui passait la porte et qui s'avançait vers lui avec un immense sourire et un ton milieux :

« Aka-chan ! On ne salue plus son meilleur ami ?

-Bonjour, Oikawa-san. Depuis quand sommes-nous amis ?» Répondit simplement le barman en décidant de ranger les verres dans le buffet derrière lui, évitant ainsi le regard taquin de l'autre.

Autre qui, après s'être lamenté sur le fait qu'Akaashi soit si "méchant" avec lui, s'assit sur l'un des tabourets du bar et posa son menton sur ses mains croisées, ses bras posés sur les coudes sur le bois vernit foncé du comptoir. Un fin sourire sur les lèvres en prime, il fixait tranquillement l'autre qui, il en était sûr, allait se lasser. Pourtant, sans s'énerver –et c'est ce que Tooru adorait chez ce type- le noiraud lui proposa :

« Je vous sers quelque chose ? Un café ?

-Volontiers. » Acquiesça l'autre en secouant sa main.

C'est lorsque Keiji s'avança vers lui pour déposer la tasse fumante que le brun put enfin attraper le bras de son cher "meilleur ami" qui sursauta en lui envoyant un regard intrigué. Mais il ne rencontra que les yeux noisette rieurs et malicieux du jeune homme. Oikawa Tooru était très bel homme, à n'en point douter. Patron de la plus grande entreprise de la ville, l'entreprise Aoba, brun, une coupe bouclée, grand, parfaitement musclé les femmes tombaient effectivement comme des mouches à son passage. Pourtant, il avait également des secrets, en rapport aux Clans : Aoba n'était qu'une façade pour l'une des plus grandes institutions des Clans, le Centre de Recrutement – plus simplement appelé le Recrutement (nom assez ironique : les personnes étaient "recrutées" pour directement finir en prison). Seuls les membres du clan canidé Aoba Josai, donc celui d'Oikawa, pouvaient être officiellement recruteurs. Si jamais un membre d'un autre clan devenait recruteur, il se considéré comme un traître par son clan d'origine mais il le pouvait -physiquement.

Keiji déglutit silencieusement en toisant toujours le brun qui se redressa, s'avança et lui murmura quelques mots à l'oreille qui firent grimacer le noiraud. Même s'il aurait voulu, il ne bougea pas et Tooru lui déposa un bisou sur la joue. Ce mec était trop tactile, il lui faisait penser à son patron, malgré que les deux se détestent… C'est donc dans cette position la main posée sur l'avant-bras de Keiji, la bouche à quelques centimètres de la sienne, que Oikawa le regarda droit dans les yeux et que…

« Akaashi-san ! Vire de là, Oikawa ! »

Les susnommés se tournèrent vers la voix –qui avait fait sursauter les quelques clients présents, qui ne s'occupaient aucunement du spectacle au bar- et découvrirent, au grand damne du loup, Bokuto Kôtarô, un poing sur la hanche, le doigt pointé vers le "couple", les sourcils froncés dans une parfaite pose bien trop théâtrale. Le jeune homme, des cheveux blancs aux reflets noirs coiffés en arrière et des yeux dorés, était le patron de ce bar et également le chef du clan Fukurôdani. Ce clan, un clan d'oiseaux strigiformes (où l'on comptait les chouettes notamment), était un peu particulier : inscrit dans aucun des conflits de clan, ses membres étaient des informateurs, observateurs ou organisateurs de rencontres entre les autres clans. Ce bar représentait clairement le drapeau blanc des batailles.

Malgré sa grimace, Tooru finit par récupérer son sourire narquois et embrasser de nouveau la joue du noiraud en face de lui qui ne fit que grimacer à son tour. Il le lâcha, avala une gorgée son café, et le salua d'une main –l'autre glissée dans sa poche- en s'avançant vers la porte d'entrée :

« Bye, bye, Aka-chan, on s'appelle ? »

Avec un petit rire, il évita avec souplesse un Petit-Duc gris-sable qui manqua de peu les plus hautes pointes de ses cheveux et vint se poser sur une poutre en bois du plafond. Les clients étaient habitués à voir des chouettes passer dans le café, pensant que c'était les animaux personnels du boss. Pour les thérianthropes, ils savaient que c'étaient l'un des leurs dans sa forme animale, étant donné que certains membres se devaient de rester transformés au cas où des nuisibles ne feraient leur entrée. Avec un dernier regard que l'on pourrait qualifier de mesquin vers le patron, l'autre sortit finalement en faisant de nouveau tinter la clochette.

Après à peine deux secondes de silence pendant lesquelles il remercia du regard le membre qui n'avait pas frappé complètement le brun –au risque d'un incident diplomatique enquiquinant-, Kôtarô s'élança vers le barman en frappant ses mains sur le bois verni foncé :

« Akaashi-san ! Il ne t'a rien fait j'espère ? »

Mais Akaashi ne répondit pas. Il lâcha la porte vitrée du regard et le vissa sur la tasse à peine entamée qu'il tira vers lui. Mais, lorsqu'il posa ses doigts fins et blancs sur la coupelle nacrée, il repensa aux mots d'Oikawa, alors que son patron commençait à traiter le brun de tous les noms.

« N'oublie pas notre affaire demain soir, chéri… »

xx

« Kageyama-sama ! Kageyama-sama ! Où êtes-vous ? »

La petite et jeune gouvernante trottinait dans les dédales de couloirs du domaine dans laquelle elle venait d'être embauchée en tant que gouvernante attitrée pour le fils des maitres Kageyama. Malheureusement, ce fils, Tobio, était d'un naturel…fugueur. Faisant voleter de droite à gauche sa courte chevelure blonde, la pauvre gouvernante commençait à paniquer de ne pas retrouver le garçon. Garçon de dix-sept ans soit dit en passant. Soupirant, la jeune fille s'arrêta un instant pour reprendre son souffle, les mains sur ses genoux, puis, fronçant les sourcils, elle reprit sa recherche.

Arrivant au niveau des cuisines et de la laverie –déserte à cette heure-ci, la majorité des servantes s'affairant à la préparation du souper-, elle y entendit un bruit sourd. S'arrêtant, elle jeta un regard par l'interstice de la porte et vit avec un plaisir non feint une corbeille remplie de linge remuer. La blondinette observa une tête brune en sortir et se lever pour ouvrir la petite fenêtre qui lui permettrait –il le croyait, le petit naïf- de pouvoir s'enfuir.

Il la voyait enfin, la liberté. Avançant sa main vers la poignée, un sourire commençant à naître peu à peu, il s'avança un peu trop rapidement et faillit s'étouffer par la pression sur son cou. S'écroulant par terre, les pieds encore dans le linge, il toussota et envoya un regard noir à la personne qui lui avait attrapé le col :

« Y-yachi-san… »

Les bras croisés sur sa petite poitrine et la moue à la fois fière et bougonne, la petite gouvernante regardait le jeune homme qui, maintenant, commençait à se sentir très mal. Se redressant, Tobio remit en place la panière en plastique et les serviettes éparpillées par terre (il en avait rajouté pour pouvoir se cacher) puis se leva finalement, la mine fermée et les yeux virés au sol. Yachi finit par soupirer en pointant son doigt vers le garçon :

« Je me dois de le dire à vos parents et ça ne me plaît guère, croyez le bien, alors s'il vous plait, ne faites plus ce genre d'histoire, Kageyama-sama. »

Le susnommé se crispa et sentit ses yeux s'humidifier : mais non, bon Dieu, il était un homme, il ne devait pas pleurer ! Alors, les mains dans les poches de son pantalon, il sortit de la pièce et se dirigea vers sa chambre, suivit de prêt par la gouvernante qui devait trottiner pour combler les enjambées immenses pour elle du jeune homme.

Traversant en vitesse les longs couloirs, le dos droit, le visage fermé, Tobio se réfugia dans sa chambre. Yachi s'arrêta pile devant la porte, regardant le jeune homme s'affaler sur son lit. Il savait qu'il ne se tenait pas bien à son âge mais se tenir ainsi allongé devant la gouvernante ne le gênait pas tant que ça, il était trop énervé d'avoir échoué.

Depuis qu'il était petit, il était enfermé dans sa trop grande et trop belle maison du 3ème arrondissement, l'un des quartiers chics par excellence. Lui-même avait été éduqué pour cette excellence : être irréprochable partout, tel était la devise. Il était même formellement interdit de prendre forme animale au risque de laisser échapper des phéromones et parce que cela signifiait de se laisser aller à ses instincts primitifs. Malgré sa personnalité têtue, il voulait protéger sa famille et préférait fuguer sous forme humaine alors que, s'il déployait ses ailes, cette liberté qu'il chérissait tant était à bout de doigts. Mais il risquait trop gros s'il utilisait cette méthode, n'y étant pas habitué.

Se redressant, il se mit en tailleur sur son lit, les yeux rivés sur les lumières de Tokyo- les belles et paisibles lumières des beaux quartiers- et sur la noirceur au loin qu'il savait appartenir aux ruelles du 9ème arrondissement. Son imagination lui faisait même penser à l'ambiance de terreur du 11ème. Il déglutit à cette pensée et s'affaissa discrètement, alors que Yachi était dans sa chambre pour ranger son armoire. Il cherchait depuis toujours cette adrénaline, l'adrénaline des rues. Cette chaleur qui se propageait dans son ventre à chaque fois qu'il était proche de la sortie et qui se perdait dés qu'il retournait déambuler dans les couloirs de sa demeure.

Sa servante sortit sans un mot. Tobio soupira puis se leva pour ouvrir la fenêtre. Bloquée. Fulminant, il se retint d'enfoncer son poing dans la vitre et commença à faire les cents pas. S'arrêtant, il s'assit à son bureau puis ouvrit l'un des tiroirs sur le côté. Il en sortit un carnet du double fond secret et regarda quelques instants la couverture brune, cette nouvelle chaleur dans le ventre. Il ouvrit ce cadeau offert par sa chère mère –oubliant la culpabilité d'utiliser ce cadeau pour ses plans de fuite- et prit une nouvelle page qu'il titra "Plan de fuite n°21". Puis, il écrivit les premiers mots, comme dans toutes les autres pages, de la même manière:

Problème du plan précédent : Yachi. Retour de Maman.

Observations : Les domestiques n'ont pas changé leurs horaires mais il faut penser à rajouter du linge pour utiliser les corbeilles.

Conclusion : Tenter la fuite de nuit.

PLAN SUIVANT

Mise en place du plan : Dans deux jours et une nuit. (Vérifier l'emploi du temps de Maman)

A vérifier : Domestiques qui montent la garde ? Vérifier leurs rondes.

Besoin : Penser à prendre une corde et des provisions.

Problème possible : La présence de mes parents et de Yachi. Voir si ils o

Il ne put continuer à écrire car il entendit clairement la sonnette de l'entrée. Sa mère était de retour. Souriant comme un diable, il ne prit pas la peine de finir ce qu'il écrivait, et rangea en vitesse le carnet. Prenant un livre d'exercices et son crayon à papier, il laissa le tout ordonné, des exercices déjà complétés en avance. Puis, il sortit de sa chambre, descendit les escaliers et se dirigea en vitesse vers l'entrée où, Kaori, sa mère, se délestait de son lourd manteau.

Sa mère, un faucon émerillon femelle, était d'une beauté spectaculaire. Ses soyeux cheveux de jais tombaient lisses dans son dos, alors qu'elle était habillée d'une robe rouge vin qui dessinait ses formes à merveilles. Mais ce qu'il préférait évidement chez sa mère étaient ses yeux, deux billes grises acier d'une douceur incomparable. En entendant des bruits dans son dos, elle se retourna et découvrit son garçon, sans feindre son bonheur.

« Ah, Tobio ! Tu m'as manqué mon chéri !

Elle le prit dans ses bras et le jeune homme se blottit imperceptiblement contre elle. Ces deux jours avaient été longs sans elle, terriblement longs…

-Toi aussi…comment était ton voyage ?

-Terriblement long ! Mais n'en parlons pas, je suis affamée» Répondit-elle simplement. Puis, elle se recula et l'embrassa tendrement sur la joue alors que celui-ci souriait avec amusement.

Faisant briller ses prunelles en lui souriant, elle lui caressa la joue et l'enlaça encore en lui disant des mots doux qui l'apaisèrent ostensiblement alors qu'il entendait les pas fermes du maître de maison retentir dans l'escalier derrière lui. S'écartant de sa mère, il baissa les yeux, évitant ainsi les pupilles noires de son paternel, qui vint saluer formellement son épouse.

Tobio, malgré son jeune âge, savait que ses parents étaient encore amoureux l'un de l'autre. Mais, leur classe sociale et surtout l'éducation sévère de son père les empêchaient les démonstrations amoureuses. Même si le jeune thérianthrope en voulait à son père de ne pas montrer son amour à une femme aussi exceptionnelle que Kaori, il savait qu'elle était heureuse à ses côtés. C'est tout ce qui importait, le bonheur de sa mère. Pourtant, Tobio ne pouvait empêcher son cœur de se serrer en pensant qu'il détruirait son bonheur en s'enfuyant. Mais il se le devait, il avait trop souvent rêvé d'une autre vie pour rester cloitré bien sagement en sécurité alors que d'autres avaient la vie dure.

Oubliant son rêve, rêve plus profond que simplement goûter à la vie de vagabond, le noiraud releva la tête dignement et croisa le regard désolé de Yachi. Elle lui avait effectivement dit alors... Se tourna lentement vers son père, il vit que celui-ci lui envoya un regard sévère et froid, alors qu'il se dirigeait dans la salle à manger avec son épouse. Se mordant la lèvre inférieure, Tobio les suivit sans un mot et s'assit dans une chaise à côté de ses parents, la table déjà garnie du couvert ruisselant de lumière. Comme si les mots de Kaori avaient été exaucés, le dîner ne tarda pas à arriver alors que le jeune homme écoutait d'une oreille distraite le récit du voyage d'affaire de sa mère.

Enfournant un morceau de carotte nouvelle dans sa bouche –grimaçant au passage (même s'il avait toujours eu une alimentation équilibrée, il préférait toujours un bon morceau de viande que des légumes)-, il avait trop peur de tomber dans ses pensées les plus profondes, au cas où que l'un de ses parents l'interpellerait.

Un peu plus tard dans la soirée, après le dessert, sa mère partit dans la salle de bain et son paternel dans le salon, prenant un livre au passage dans la bibliothèque qui ne valait pas celle de la véritable bibliothèque qu'ils possédaient à l'étage. Celui-ci convia justement Tobio à le suivre. Le jeune s'exécuta mais ne s'assit pas, restant droit comme un i en attendant les remontrances.

L'homme en face de lui, ayant la quarantaine à peine passée et de courts cheveux noirs, l'avait toujours terrifié. Bien sûr, il trouvait cela étrange d'avoir peur de son père, mais sa carrure et son visage sec ne pouvait pas-selon lui- faire passer un sentiment d'amour. Mais, comme il adorait les yeux de sa mère, il détestait ceux de son père : trop petits, trop noirs, trop…méchants. Et bien sûr, il avait fallu qu'il en hérite, en plus de prendre la race de faucon de son père….

Soupirant intérieurement, il leva enfin les yeux vers l'homme au centre de ses pensées qui, fermant le bouquin qu'il avait commencé à lire, releva les yeux vers son héritier :

« Tu remarqueras que je n'ai pas entamé le sujet devant ta mère…

Oh, trop aimable…

-Mais sache que je suis très déçu par ton comportement. Tu n'es plus un enfant, Tobio, il faut que tu apprennes à grandir un peu, et arrêter tes tentatives idiotes pour t'enfuir et te mettre uniquement en danger inutilement. »

Si un public extérieur avait vu la scène, il aurait dit que Takahiro Kageyama s'inquiétait uniquement pour son fils. Mais celui-ci, qui serrait les dents pour s'empêcher de pleurer de rage, attendait la suite :

« Tu vas bientôt commencer ton apprentissage pour devenir mon successeur, tu ne peux plus te comporter ainsi. »

Et voilà, seul le fait que son héritier reprenne de la même manière que lui les rennes de son entreprise lui importait. Plutôt que de voir son fils en face de lui, il ne voyait qu'un bout de chair avec son sang et qui pourrait lui succéder tout en préservant l'arbre familial.

Encore une fois, Tobio savait qu'il envenimait les pensées qu'il supposait être celles de son père mais il ne pouvait s'en empêcher. Furieux, il se mordait désormais la joue pour s'éviter de crier face à son paternel. Sans un seul regard à son fils, sans se demander s'il pouvait être blessé –physiquement comme moralement-, il rajouta sèchement :

« Pars dans ta chambre, étudie et que l'on n'ait pas à avoir une nouvelle discussion comme celle-ci. »

Le saluant avec une courbette polie et rigide, Tobio sortit du salon pour rejoindre sa chambre d'un pas décidé, les yeux virés devant lui, évitant ainsi que les domestiques ne voit sa tristesse et sa colère.

Arrivé dans sa chambre, il ferma la porte le plus calmement possible puis, toujours sans un bruit sourd, s'affala contre son oreiller et cria.

Il cria tout la peine qu'il avait en lui, pleura toutes les larmes qu'il pouvait –toutes ses émotions encore et toujours masquées (aujourd'hui par un oreiller mais tous les jours par l'influence de son paternel.)

Vidé de sa tristesse, épuisé de son excès de colère, il manqua de s'endormir mais dû pourtant aller se mettre en pyjama et se débarbouiller pour faire bonne impression à sa chère mère quand elle viendrait lui faire la bise. En fermant les rideaux –malgré qu'il sache que Kaori vérifiait toujours qu'ils soient bien clos- il regardait une nouvelle fois une tâche plus sombre que les autres au loin puis se décida enfin.

Il ne pleurerait plus jamais et s'enfuirait d'ici, pour enfin rejoindre la vie qu'il voulait vraiment avoir.

xx

Habituellement, encore plus depuis le début des conflits entre les clans du sud, peu de personnes se baladaient dans les rues du 12ème arrondissement durant la nuit, à cause notamment de la présence du QG du clan Karasuno. Si le 10ème arrondissement était plus prisé par la classe moyenne protégée par ce clan, le second lui faisait aussi peur que le 11ème (où se trouvait le QG de Nekoma). Aujourd'hui encore ne faisait exception. Personne n'osait sortir ne serait-ce qu'un pied de leur appartement, surtout depuis une bonne heure environ durant laquelle les rues sombres de l'arrondissement étaient submergées des cris rauques de corbeaux et autres passériformes.

Si l'on suivait attentivement les cris, ils nous conduisaient dans un vieux gymnase vers le nord, point de contrôle du clan. Une masse drue se tassait dans la grande salle, aux rebords des fenêtres et à l'entrée, tous les regards fixés sur un homme debout devant l'estrade et un autre assis sur le bord.

« Désolé Daichi, ils nous sont tombés dessus à la frontière… »

Le susnommé ne répondit rien mais fronça les sourcils en se redressant légèrement. Assis sur le bord de l'estrade, une jambe dans le vide, il avait les yeux fixés sur le sol. Finalement, il se mit debout, fourra ses mains dans ses poches et sauta souplement devant l'autre jeune homme. Le visage toujours d'un calme intransigeant, il demanda :

« Explique-moi clairement ce qu'il s'est passé. Qu'ont-ils bien pu faire pour envoyer un de mes meilleurs hommes au tapis ? »

Malgré qu'il reste calme, une colère féroce raisonnait dans sa voix et le pauvre corbeau (un corbeau à gros bec, précisément) devant lui, qui frotta son crâne rasé pour reprendre contenance, se sentit frissonner. S'il connaissait son patron depuis longtemps, il savait parfaitement que personne ne voulait le voir énervé (encore moins sous sa forme animale). Alors, Tanaka Ryûnosuke (car c'était ainsi qu'il s'appelait) répondit rapidement :

« C'était un foutu piège ! On faisait not' ronde comme d'hab', pis on a entendu un bruit Noya et moi. On est donc allé vraiment sur la frontière, quoi… Et ils sont descendus des toits, couteaux aux poings… On a eu beau se défendre, impossible d'faire face contre une dizaine de ces cons de félins ! »

Fronçant les sourcils, le dénommé Daichi se tourna de nouveau vers l'estrade, les mains dans les poches. Il ne dit rien pendant quelques secondes puis, sans se tourner vers son ami, il commença –un peu plus pour lui même:

« Je vois… Ces foutus Félins ne reculent devant rien… »

D'un mouvement toujours aussi souple, il grimpa à nouveau sur l'estrade et se tourna devant la foule qui constituait une bonne partie de son clan. Il en entendait crier l'histoire de Tanaka aux autres qui étaient restés dehors. Inspirant, le brun reprit :

« Mes amis ! Mes frères ! N'oubliez jamais : les Félins sont les bêtes les plus viles et égoïstes dans cette ville, ils ne reculeront devant rien pour nous détruire à petit feu !

Des cris commencèrent à fuser.

-Si je vous ais réunis ici, c'est avant tout pour accompagner Nishinoya qui se fait soigner en ce moment même et qui est dans cet état à cause de la lâcheté de nos ennemis !...

De nouveaux cris d'approbation remplirent la salle. Daichi était clairement un excellent orateur : il manipulait sa voix avec force et faisait les gestes qu'il fallait pour accentuer ses mots.

-Mais également pour vous donner une mission, à vous tous, une mission de la plus haute importance…

Les oiseaux se turent et une délicieuse tension emplit la salle qui attendait patiemment de connaître le contenu de cette mission…

-Partez aux quatre coins de notre territoire, dans les quartiers pauvres, neutres, trouvez de nouveaux membres, des oiseaux forts qui voudront rejoindre nos rangs pour combattre la menace féline ! Je lance dés aujourd'hui le plan spécial de recherche ! Nous sommes le clan Karasuno, et nous ne nous laisseront plus jamais faire ainsi ! »

Une slave de cris dignes des meilleures standing-ovation firent vibrer le gymnase. Après avoir vu la grand majorité des membres repartir, Daichi s'en détourna, sans un sourire, ni un regard en arrière.

xx

La plume raclait les feuilles de qualité une par une, ne laissant dans la pièce que le son du stylo et des feuilles retournées. Serein dans cette atmosphère froide mais calme, l'homme travaillait assidument sur ses documents, qu'il devait finir de signer ou de compléter afin de pouvoir enfin rentrer chez lui –dans une bonne heure encore-.

Un petit bruit résonna contre la porte et il incita la personne à entrer. Apparu alors devant lui une petite assistante, chargée d'un plateau en argent, lui-même soutenant un service à thé en poterie travaillée. Elle fit à peine un pas dans la pièce qu'elle s'arrêta :

« Votre thé, Ushijima-sama. »

Sans qu'il acquiesce, elle s'avança et déposa le plateau sur une tablette en marbre à côté du bureau de son patron et n'eut qu'à verser l'eau brûlante infusée dans la tasse puis à la déposer sur un carré de serviette à une distance mesurée du poignet du jeune homme. Elle se courba puis sortit sans un autre mot de la pièce.

Ushijima attendit quelques secondes puis but enfin une gorgée de thé, s'octroyant une courte pause dans ses signatures. Il aimait le thé, et c'était les seuls instants dans sa journée –les pauses thé- où il pouvait apprécier un peu plus la situation dans laquelle il était. Une situation de pouvoir infini.

Alors qu'il finissait la tasse, il récupérait son stylo quand un nouveau bruit résonna dans la pièce. Soupirant intérieurement, il invita de nouveau en se redressant. Le nouveau venu s'avança jusqu'à son bureau après l'avoir salué :

« Shirabu, que veux-tu ? » Demanda le brun assis derrière le bureau.

Le susnommé tira une enveloppe de sous son bras et la déposa devant son patron qui l'ouvrit calmement et en sortit quelques clichés en couleur. Fronçant les sourcils, il demanda silencieusement à son employé ce que cela voulait dire :

« Des agents sont revenus cette après-midi du territoire de Karasuno : le clan est très excité, des émeutes ont commencé et se sont développées jusque dans le 10ème. Il semblerait qu'ils cherchent de nouveau membres.

-Qu'est –ce qui les a décidé ?

-Apparemment, une attaque surprise des Félins ayant fait un blessé grave dans le clan Karasuno. »

Ushijima sembla réfléchir quelques instants, les yeux rivés sur la photographie puis répondit :

« Bien, laisses des agents postés chez les Corbeauxet recueilles toutes les informations que tu peux. Renforces aussi la sécurité de notre territoire et prévois dans quelques jours un communiqué pour un couvre-feu.

Alors que Shirabu notait consciencieusement tout ce que lui demandait son patron, il s'arrêta étonné :

« Un couvre-feu ? Si je puis me permettre, pour quelle raison ? »

L'Aigle devant lui se leva puis se dirigea vers un compartiment de sa grande bibliothèque, cherchant du regard un certain livre. Il trouva celui qui l'intéressait, le tira de l'étagère et le ramena sur son bureau. S'asseyant, l'homme s'appuya contre le dossier de son siège, attendant que son subordonné regarde le titre du recueil :

« Récits de la Grande Guerre, par le Petit Géant… lut-il à voix haute. Attendez… Vous pensez qu'une autre guerre se prépare ?

L'autre tourna sa tête sur le côté, sans acquiescer:

-Sais-tu pourquoi la première a eu lieu ?

-Un clan trahit, Monsieur.

-Et pourquoi le conflit qui a suivit était si différent d'une simple bataille de clans ?

En bon élève qu'il était, Shirabu baissa les yeux, répétant ce qu'il avait appris :

-Tout le monde était concerné.

-Tout le monde était concerné, en effet. » Répéta Ushijima en se redressant.

Déglutissant silencieusement, le subordonné se crispa en voyant le regard perçant de son chef planté sur lui. Il sentait que la réponse n'allait pas lui plaire. Elle ne tarda pas à venir en ces termes:

« Je ne pense pas expressément qu'une guerre se prépare, mais les évènements dont tu me comptes le récit me font penser aux prémices d'un si gros conflit. Je veux être prêt à toutes éventualités et ne pas tomber des nues comme mes prédécesseurs. Va, et fais ce que je t'ai dit. »

Se courbant, le châtain commença à faire demi-tour quand il se fit de nouveau interpeller. Son chef avait au passage tiré une liasse de dossiers d'un tiroir de son bureau et les lui tendait.

« Prend-les et fais ton choix. Je contacterai Oikawa quand tu auras choisis les agents que tu veux avec toi pour les rondes. »

Acquiesçant de nouveau, Shirabu sortit finalement du bureau et soupira. La tension dans cette pièce était toujours aussi désagréable. Reprenant son chemin vers son bureau, ses dossiers sous le bras, il réfléchit à la discussion avec Ushijima, les sourcils froncés. L'intuition de son chef l'avait toujours aidée pour se retrouver là où il était, et Shirabu avait une confiance aveugle en celui-ci. Accélérant le pas, il fonça dans son bureau pour commencer dés maintenant son travail. Délaissant pour le moment les dossiers sur un coin du meuble en acier moyennement rangé, il composa un numéro sur son téléphone de travail pour donner ses directives. Le combiné plaqué contre son oreille, il laissa tout de même son regard dériver vers le premier dossier de la pile…

KEIJI AKAASHI


Oh yeah, je n'en voyais pas le bout ! Bon, enfin une bonne chose de faite ! Voici donc ce prologue, bien long –qui peut être considéré comme un chapitre je crois- mais qui j'espère vous aura plus. Par contre, j'attendrais d'avoir le plus d'avis possibles pour continuer parce ce que c'est un travail énorme. Même si j'adore écrire cette histoire, j'aimerai qu'elle puisse ravir des personnes et que je n'écrive pas QUE pour moi.

Les reviews ne font pas de mal, même pour critiquer ça ne me gêne pas ! Aussi, j'ai tenté de relire le mieux possible mais quelques fautes ont pu se glisser.

Bon, je vous quitte rapidement, je vous fais de gros bisous, et j'attends vos avis !

Votre Pep-chan !