EDIT : Je me rends compte que j'ai manqué à une obligation légale. Je réclame tous les droits sur l'usage d'Harry Potter, à chaque fois que quelqu'un pense ou écrit quelque chose concernant l'univers d'Harry Potter, j'exige qu'on me donne 1 000€.
Tiens, mon compte en banque n'a pas bougé. Etrange. Ca doit donc vouloir qu'au final, je ne peux réclamer que la joie à but non lucratif d'écrire ce texte.
Bonne lecture, et puissiez-vous vous éprouver autant de plaisir à lire que j'en ai eu à écrire ceci !
EDIT 2 : Je réalise qu'une petite explication n'est peut être pas de trop. Cette histoire se déroule lors de la 4° année d'Harry Potter, et commence juste après le cours de Botanique du chapitre 18, l'Examen des baguettes. Je vais beaucoup utiliser le procédé d'ellipse temporelle. L'histoire se focalisera donc sur des scènes choisies et identifiées.
Les yeux de la voyante
Harry maugréa, encore. Une activité qu'il pratiquait de plus en plus, hélas, ces temps-ci. Ca, l'inquiétude, la colère et le sentiment de trahison. Il aurait pourtant espéré une année différente. Après tout, un professeur de Défense contre les forces du Mal ex-auror, un redoutable tournoi international dans lequel il lui était strictement (strictement) impossible de participer, pleins de nouveaux élèves à découvrir, son parrain en vie, même si en fuite.
Sur le papier, cette quatrième année avait tout pour être parfaite. Oui, mais voilà. Un stupide artefact ancien, vieux de plusieurs siècles, avait décidé de lui faire participer à ce stupide tournoi. Contre son gré, bien sur, ce serait trop facile sinon. Avait-il besoin de se rappeler que des gens mourraient dans ce tournoi ?
Bref, depuis qu'il avait été nommé dans cet absurde tournoi des Trois Sorciers, il maugréait beaucoup. Une partie de l'esprit d'Harry réussit à se faire sourire en se disant qu'il fallait maintenant le rebaptiser Tournoi des Quatre Sorciers. Le reste de son esprit, la majeure partie, ne trouva pas son humour si drôle que cela. Ses sombres réflexions l'amenèrent à grogner, doucement, à peine plus haut qu'un murmure, mais cela sembla suffire au professeur Chourave pour estimer devoir offrir un petit cadeau à Harry, deux points en moins pour Gryffondor. Décidé à ne pas aggraver encore son image, encore fallait-il que cela soit possible, en perdant plus de points pour sa maison, Harry se tint coi et tenta d'assister Hermione aux travaux de botanique.
- Non mais tu te rends compte ? Elle m'a enlevé deux points pour à peine un tout petit grognement. Je te le dis, elle m'en veut vraiment. Si elle continue.
Harry préféra vérifier que Chourave n'était pas derrière lui avant de poursuivre sa phrase. Les Gryffondors sont courageux, certes, mais contrairement à une idée reçue, pas forcément téméraires. Il avait attendu d'être sorti du cours de Botanique avant de faire part à sa meilleure, et maintenant seule, amie de son opinion sur le professeur Chourave. Mais même ainsi, une précaution supplémentaire n'était pas superflue.
- Si elle continue, elle sera bientôt pire que Rogue.
L'emphase sur Rogue était suffisante pour permettre à Hermione de comprendre que ce n'était pas un compliment. Mais Hermione Granger connaissait Harry depuis plus de trois ans maintenant, et n'avait pas besoin de ce genre de subtil indice pour comprendre cela. Elle poussa un profond soupir, qui lui attira un froncement de sourcils surpris de son ami. Elle comprenait pleinement son désarroi et sa colère, mais elle se devait d'incarner la voix de la raison.
- Harry, commença-t-elle aussi doucement qu'elle le put, si le professeur Chourave t'a retiré des points, c'est parce que tu as haussé la voix en cours, pas parce qu'elle te déteste.
Hermione Granger n'était pas, loin s'en faut, une sotte, ni une idiote. Certains parlaient d'elle comme de la sorcière la plus douée et brillante de sa génération, qui arriverait peut être à rivaliser avec l'Albus Dumbledore étudiant. Malheureusement pour son amour-propre et son sentiment d'infériorité, ces gens-là ne lui disaient pas en face. Mais malgré ses propres peurs et incertitudes, Hermione se savait loin d'être idiote. Ce qui ne l'empêchait pas occasionnellement, de se trouver stupide. L'instant présent la vit se flageller intérieurement pour cette piètre explication et surtout, ce très mauvais choix d'argument. A peine eut-elle terminée que la tempête Harry se déchaîna.
- Elle ne me déteste pas ? Hurla Harry. Mais enfin, ouvre les yeux Hermione, depuis que mon nom est sorti de cette salo…
- Pas de gros mots Harry, le coupa-t-elle
- Pardon. Cette satanée Coupe, tout le monde m'en veut, Chourave également.
Un soupir lui échappa, et il ne put se retenir de faire une moue, qu'il tenta de cacher.
- Tu as vu ? Ron était avec Justin Finch-Fletchey. Et a priori, il trouvait les insultes de Finch-Fletchey très drôle.
Hermione se tourna vers lui, le visage empreint de sollicitude. Que l'école toute entière le voue aux gémonies parce qu'il avait été nommé Champion du Tournoi, la jeune sorcière pensait que son indépendant d'ami aurait pu le supporter. La situation avait déjà été pire en deuxième année. Que le professeur Chourave se mette à agir de manière impartiale, elle savait qu'Harry aurait pu n'en tenir aucun cas. Car après tout, Hermione pouvoir voir objectivement que Pomona Chourave était à des années-lumière d'être aussi détestable que le professeur Rogue.
En revanche, ce qui avait atteint le plus, et dévasté Harry, elle le voyait bien, c'était la défection de la dernière part de leur groupe. Ronald Bilius Weasley avait décidé de souscrire à la rumeur en vigueur dans le Tout-Poudlard et de moquer son ancien meilleur ami autant que possible. Elle voyait bien que, plus que tout autre, les insultes et les coups-bas de Ron le touchaient, sans doute plus que tout ce que Malefoy n'avait jamais pu lui dire ou faire.
« Harry. » Sa voix était la plus douce possible. Elle réussit à lui faire relever les yeux.
- Harry, je suis désolé, vraiment vraiment désolé pour Ron.
Une ombre de tristesse et de colère traversa ses yeux verts.
- Il n'aurait pas du nous abandonner, il n'aurait surtout jamais du cesser de croire en toi, je suis vraiment navrée.
- Hermione, s'il te plaît, lui répondit-il, tu n'y peux rien, ce n'est pas ta faute. Ne t'excuse pas pour lui. Il n'en vaut pas la peine.
Le regard étonné que lui jeta Hermione le surpris. Même lui n'arrivait pas à croire réellement à ce qu'il venait de dire.
- Et puis, continua-t-il, il a l'air de bien s'entendre avec MacMillan et Finch-Fletchey. Celui-ci, je te le jure, j'aurais du ordonner au serpent de Malefoy l'attaquer.
- Harry !
Le cri et le ton était suffisant pour indiquer au jeune homme que, humour ou pas, colère ou pas, il avait dépassé les bornes. Le regard empli de reproches qu'Hermione lui jeta au visage était d'ailleurs des plus éloquents. Il leva vite les mains en signe de paix et d'excuse. Cela sembla la rassurer et la calmer. Un silence s'installa, qu'Harry mit à propos pour ressasser ses rancœurs contre Ron, Finch-Fletchey et tous les autres qui le traitaient de tricheurs.
Hermione voyait bien qu'Harry restait prostré dans des pensées sombres, et chercha une solution pour l'en tirer. L'illumination lui vint d'un élément qu'elle n'avait pas révélé, et que lui seul pourrait comprendre ici.
- Au fait, commença-t-elle d'un ton qu'elle voulut guilleret, je ne t'ai toujours pas raconté quelque chose, à propos de mes vacances en France cet été.
Cela réussit à arracher un maigre sourire, mais surtout toute son attention à Harry.
- Je t'avais dit que nous avions été à Cannes ? C'est sur ce que les Français appellent la Côte d'Azur. A côté de la mer Méditerranée.
Un hochement de tête lui confirma qu'Harry situait, surement plus ou moins bien.
- Et bien il y a là bas un festival international de films, très connu, tu en as surement entendu parler ?
Elle ne vit pas le regard d'Harry se vider, et poursuivit sur sa lancée.
- Ca a lieu au printemps, mais ils ont décidé de faire des projections gratuites de certains classiques. Avec mes parents nous avons réussi à aller voir « La Mort aux trousses », le grand classique d'Hitchcock, et « Le Grand Bleu », un film français qui se déroule en mer Méditerranée justement. Je suppose que tu les as déjà vus à la télé ?
C'était ce moment que choisit Hermione pour reporter son regard enflammé par ses joyeux souvenirs de vacances sur Harry. Qui contrairement à elle, était redevenu prostré, et si possible, encore plus triste et songeur.
Hermione lui saisissant le bras, le força à lever le visage. Ses yeux rencontrèrent les siens, cherchant une réponse à ce changement soudain d'attitude.
- Harry ?
- HARRY !
Indéniablement, la voix d'Hagrid avait été plus forte que la sienne. Tous deux se retournèrent pour voir le professeur de soins au loin dans le couloir.
- Suis-moi Harry, et ne traîne pas, lui ordonna-t-il.
Hermione regarda Harry s'en aller, son cerveau en pleine ébullition. Que lui voulait Hagrid ?
Et qu'avait-elle pu dire qui l'avait rendu encore plus déprimé qu'avant ? Etaient-ce les deux films, qu'il n'aimait pas ?
Perdue dans ses pensées, elle retourna dans son dortoir, sans savoir que si Trelawney avait été présente, l'excentrique professeur de divination aurait hurlé de joie de voir Hermione manifester enfin son troisième œil.