Yo ! Je suis de retour pour le cinquième chapitre de spleen, je m'excuse infiniment de mon absences ces derniers temps et je remercies tout ceux qui m'encouragent. J'en dis pas davantage et je vous souhaites une bonne lecture à tous !

Ally.


« -Mec t'a rien d'autre que du beurre de cacahuète chez toi ? C'est dégueulasse comme truc !

-Un mot de plus et je jure par tout les dieux que je te fous dehors. » Seigneur, qu'est ce qui m'a bien pris d'écouter mon instinct justicier j'aurai mieux fais de le laisser croupir dans cette ruelle pourrie. Quand j'y repense à ce qui s'est passé y'a pas plus tôt qu'une heure j'ai l'impression d'halluciner. Tout s'est passé tellement vite, juste assez pour pouvoir empoigner l'autre ordure histoire de voir de quoi il avait l'air et surprise je l'ai reconnu. C'était le malade qui m'avait allumé une clope dans la rue un peu plus tôt dans la soirée et étonnamment j'ai réalisé qu'il ressemblait plutôt pas mal à Cora-san. Enfin je n'ai pas eu le temps de me poser plus de question sur le moment sachant qu'il s'enfuyait et que j'étais partagé entre le poursuivre et aider la personne qui gisait par terre, j'ai finalement opté pour la deuxième option. Je l'ai trouvé dans un état lamentable. Nu, rouge, son visage était noyé de larmes, de salive, de morve et d'une autre substance que je ne connaissais que trop bien. Il était beaucoup plus jeune que moi, c'était un blond aux yeux bleus. Il avait l'air totalement sans défenses tu m'étonnes qu'il se soit fait agressé, n'importe qui pouvait faire comme bon lui semblait de lui et ça avait l'air de lui être égal, ça se voyait dans son regard. Qu'allais-je faire de lui ? Il ne pouvait décidément aller nul part comme ça. La migraine arrivait, je n'avais plus la force pour raisonner davantage après tout il avait l'air inoffensif non ? C'est comme ça qu'il m'a suivi chez moi. Il n'a pas vraiment discuté lors du trajet, d'un côté c'était compréhensible et je n'avais pas spécialement de me la jouer sociable pour cette fois. La nuit étant perdue, inutile d'espérer dormir, le soleil allait bientôt se lever après tout. Je lui ai proposé une douche et des vêtements de rechanges pour qu'il se débarrasse de cette odeur de sueur et de sexe dont il empestait. Enfin bon, juste après sa langue s'était comme par magie déliée, une vraie pipelette, fouillant et commentant chaque objet que possédait mon humble appartement. Décidément, ça m'apprendra à sortir quand j'ai du boulot qui m'attend bien au chaud à la maison.

« -En tout cas moi c'est Sabo et je te remercie de m'avoir sauvé la mise tout à l'heure. » Ce n'est pas trop tôt, enfin des remerciements.

« -Marco. T'a pas l'air bien vieux ni bien balèze, tu faisais quoi dans ces ruelles abandonnées au beau milieu de la nuit ?

-J'devais voir un ami mais faut croire que cet enfoiré m'ai fait faux bond, je me suis retrouvé à vagabonder un peu partout pour tuer le temps quand ce type m'ai tombé dessus » Me répond-t-il en sortant une cigarette d'un de mes paquets qui gisait sur la table basse. Faut croire qu'il ne manque décidément pas de culot. Il s'apprête à s'attaquer à ma bibliothèque. Je fais quoi moi ? Il à l'air beaucoup mieux maintenant mon devoir moral est accompli et puis il ne va pas éternellement rester ici non ? Je le fous dehors ? Je ne le fous pas ? Ghooo je suis exténué, pourquoi il a fallu que tout ça tombe sur moi. Si ça se trouve ça doit être le Karma qui s'en prend à moi pour me punir de malmener Ace.

« -Platon, Descartes, Spinoza, Socrate, Hobbes, Rousseau, Nitzsche, Sartre. T'a pas des goûts littéraires de pouilleux toi. Me dit-il tout en continuant à frôler les livres du bout des doigts. La question est de savoir si tu les as vraiment lu tout ces ouvrages ou si ils sont là juste pour impressionner les jolies filles.» Provocateur ? Tant mieux pour lui mais moi je passe mon tour cette fois-ci.

-A vrai dire c'est plus pour impressionner les jolis garçons qu'autre chose. Ecoute, je suis fatigué je vais aller me coucher et quand je me lèverai tu seras plus là, je devrai peut-être pas te laisser seul dans mon salon de peur que tu ne me piques quelque chose mais là j'ai vraiment plus la force. Fais comme bon te semble, à une prochaine fois peut-être.

-Reposes-toi bien, je te remercie encore une fois pour m'avoir filé un coup de main.

Sur ces derniers mots je me jette dans mon lit sans même prendre la peine de me déshabiller ou de verrouiller la porte de ma chambre à coucher. La nuit a été mouvementée.

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Dix-sept heure et vingt-trois minutes. J'ai hiberné treize bonnes heures, les grasses matinées de ce genre ne font que du bien. Les souvenirs me reviennent peu à peu : Le bar, Ace, le coup, le viol foiré, l'autre gamin… Aie, aie, aie la migraine arrive. Je me lève, me dirige vers la cuisine et me sert un bol de céréales et du lait. J'avale rapidement le regard vide et la tête ailleurs. Aucune pensée ne circule dans ma tête, il me semble que je suis juste déconnecté à tout ce qui m'entoure. Une fois le bol vidé, je reprends mes esprits et regarde autour de moi. Il me reste encore une dizaine de copies à corriger. Je n'ai aucune envie de le faire mais le plus tôt je m'y serai mis, le plus tôt j'aurai finis. Le sujet porte sur le rôle des différents modes de langage et de communication. Ironie des choses ou douteux hasards, les meilleures copies se situent toujours à la fin du paquet dont celle de Trafalgar qui contient évidemment son lot d'égocentrisme. Au lieu d'en dire davantage je citerai plutôt deux extraits de sa dissertation.

Voltaire disait "l'art de la citation est l'art de ceux qui ne savent pas réfléchir par eux-mêmes". Par conséquent, je n'utiliserai aucune citation. Est-il réellement débile ou se fout-il tout simplement de moi ?

N'ayant pas compris cette question, mais afin de vous montrer que je connais mon cours, je me permets de répondre à une question de mon choix. La question posée dans le sujet était s'il était possible de se servir du langage comme outil pour arriver à ses fins. Je suis plutôt surpris que Trafalgar n'ai pas pu répondre à cela mais sa réponse semble plutôt convaincante, j'hésite quand même à lui donner une note passable pour une fois. Roh allez, je lui donne un treize pour la forme. J'enchaine avec le reste des copies quand je tombe sur celle d'Ace, c'est la dernière. Comment la décrire ? Entre m'expliquer que le langage corporel devient un outil de survie et également décréter que le langage est effectivement comme tous les outils autrement dit qu'il fatigue à longue, je suis partagé entre la possibilité qu'il soit sérieux ou celle qui démontre parfaitement qu'il me prend pour son compagnon de défonce à la marijuana. Il résume magnifiquement son devoir avec cette conclusion: Parfois, il est vrai que l'on se sert du langage comme un outil pour arriver à ses fins : ici, j'essaie désespérément d'utiliser le langage pour vous prouver que je mérite une bonne note. Fabuleux.

Le soleil se couche déjà, je n'ai pas vu le temps passer. Je range mes copies pour le lendemain et sors un livre. Critique de la raison pure, Mon ouvrage favori. Un vrai régale. Tout le monde a des défouloirs, pour certains c'est la baise, l'alcool, le sport et j'en passe. Pour moi c'est la masturbation intellectuelle.

Je n'arrive pas à me concentrer. A quoi ça me sert de me triturer les pensées sur des questions sans importances qui ne mènent nulle part. C'est probablement une perte de temps et de pensées. Au final qu'est ce que j'en ai a foutre de la métaphysiques des mœurs des jugements synthétiques ou analytiques sur la vérité ou encore sur Dieu qu'on eu des hommes enterré il y'a plus de deux cents ans ? Cela ne rentre nullement dans mon programme de Terminal j'en aurai très bien pu m'en passer, or ça fait bientôt dix ans que je suis dépendant à ces ouvrages sordides. Pour sûr, je suis heureux ça aurait évidemment être pu tomber sur bien pire comme la drogue. Drogue. Ace. Je n'ai pratiquement aucun souvenir de notre unique nuit ensemble. Il a l'air tellement rebelle, tellement… indomptable mais parallèlement tellement fragile, tellement… vulnérable. Putain ce que je donnerai pour le soumettre à moi. Je prendrai soins de lui comme de ma propre vie. Pourquoi a-t-il fallut qu'il soit mineur ? Pourquoi a-t-il fallut que je sois professeur de lycée? Mon sang froid à des limites putain. Si ça se trouve, il doit se faire sauter chaque nuit comme une vulgaire putain. Cette pensée m'enrage. Une bosse se forme sous mon pantalon. Je déteste faire ça mais je n'ai visiblement pas le choix. Je sors mon membre. Le gamin veut visiblement de la baise, de la vraie. Je frotte mon membre sans vergogne. Pas de caresse, pas de douceur, juste de la brutalité. Dans une autre vie, je lui aurais fait passer le goût de l'aguichage. J'aurai comblé ses fantasmes les plus tordus. Ça arrive. Il voulait de la bite ? Je lui en aurais donné à mort. Je me lâche sur ma main. C'est la première fois que je suis aussi frustré sexuellement.

Après la jouissance arrive les remords, je m'y attendais un peu. Je viens de fantasmer sur un gamin de plus de dix ans mon cadet. Est-ce que ça fait de moi un pédophile ? Probablement. Je ne vaux visiblement pas mieux que le violeur de la nuit dernière. Je ne lui ferai pas de mal, j'en suis certain, j'irai voir ailleurs pour me défouler mais je ne le toucherai surtout pas. On ne touche pas les gosses, on ne les touche jamais, et ce, peu importe à quel point ils sont bandant. Est-ce que je suis entrain de devenir un monstre ?

Et c'est avec des larmes aux yeux et un énorme sentiment de culpabilité que je m'endors ce soir là.