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Voilà, nous arrivons à la fin de ce premier volet. Cette première partie se termine sur une question qui vous obsède : où Tony est-il transféré ? Connaitrez-vous la réponse avant le mot 'Fin' ? Lisez ce chapitre et vous saurez… ou pas.

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J'attends vos coms et pour celles qui ont lu cette fic dans son intégralité sans laisser de commentaires, laissez votre appréciation finale, je souhaiterais que vous me fassiez savoir ce que vous avez aimé… ou détestez.

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Epilogue : Rupture inéluctable

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Le jour arriva enfin où il fallait annoncer le départ de Tony ou plutôt sa promotion. Léon avait délibérément évité de faire une annonce officielle le jour de la remise des médailles comme il l'avait promis à l'italien. Pourtant, il savait que certains agents devaient en avoir une petite idée surtout ceux qui le connaissaient bien.

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Désormais, il ne pouvait reculer l'échéance sans encourir les foudres de Gibbs qui serait comme un chien sans son os. L'ancien Marine n'aurait de cesse de savoir ce qu'il était advenu de son second même s'il le traitait dorénavant comme un subalterne de second ordre puisque le retour de vacances de Tony était prévu le jour même.

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Léon avait débattu quelques jours sur la manière de procéder, il avait d'abord songé à simplement informer Gibbs qui, à son tour, passerait l'information à son équipe. Au vu des évènements des dernières semaines, il avait conclu que la nouvelle devait revêtir un caractère exceptionnel pour bien montrer l'importance que le jeune agent avait au sein de l'agence.

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Il attendit donc que l'horloge marque 9 heures, une heure où normalement, la majorité des employés, agents de terrain et personnel de bureau, étaient à leur poste. Il demanda au technicien informatique de relayer sur tous les écrans disposés dans les différents services le discours qu'il donnerait.

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Il choisit de se poster sur le balcon et appuyé sur la balustrade, il attira l'attention des agents qui s'activaient à l'étage. La caméra installée spécialement pour l'occasion se mit en marche dès qu'il donna le signal.

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« Mesdames et messieurs, agents de terrain et employés de bureau, j'ai une information à vous communiquer concernant l'un de vos collègues » déclara-t-il. « Rassurez-vous, ce n'est en rien une mauvaise nouvelle, bien au contraire. Et si j'ai choisi de passer par le biais d'une annonce officielle et générale, c'est pour une raison évidente à mes yeux. Aucune rumeur malveillante ne pourra venir ternir la réputation d'un agent méritant qui a toujours fait passer les autres avant lui. »

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Vance fit une pause et s'autorisa à jeter un coup d'œil du côté de l'équipe de Gibbs. Il remarqua que McGee avait repris possession de son ancien bureau depuis le départ de Giordano. Contrairement au reste des agents, les trois membres étaient restés assis, se tournant juste le nécessaire pour lui faire face.

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« Il y a quelques jours, j'ai eu l'insigne honneur de remettre une médaille à un agent pour le travail accompli au sein de cette agence depuis son affectation au bureau de Washington » poursuivit Léon. « Cette fois, la récompense est d'ordre professionnelle. J'ai le plaisir de vous informer que l'Agent Anthony DiNozzo, chef d'équipe depuis plusieurs mois, vient de se voir attribuer sa propre équipe. Une promotion méritée à laquelle, je le sais, il fera honneur. Je suis certain que nombre d'entre vous se réjouira pour lui. »

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A ces mots, il fixa Gibbs qui ne broncha pas, McGee faisait une tête des plus comiques, il était visiblement estomaqué par la nouvelle, David irradiait de colère contenue. Quant au reste des agents, ils applaudirent spontanément.

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Lorsque le silence retomba, la voix de l'Agent Balboa se fit entendre.

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« Directeur, pouvons-nous savoir s'il exercera ses talents ici, à Washington ? »

« La destination de l'Agent DiNozzo ne sera pas communiquée autant par ma décision que par son désir personnel » indiqua son supérieur. « Et pour éviter tout malentendu, Agent Gibbs, je recommande à vos deux techniciens informatiques d'éviter de pirater notre base de données du personnel ou d'employer toute autre méthode comme soudoyer le personnel des Ressources Humaines pour accéder à son dossier. Toute tentative de ce type sera immédiatement avortée et le contrevenant sera sanctionné. »

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Et le regard de Vance se porta sur McGee qui baissa les yeux tandis qu'il rougissait d'embarras d'avoir été percé à jour. Il avait en effet eu l'intention de découvrir le point de chute de son ancien collègue dès la fin du discours du directeur.

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En faisant le tour des espaces, Vance croisa nombre de sourires et de hochements de tête et ajoutés à l'ovation, il savait qu'une bonne partie du personnel était heureuse pour Tony. Conscient que ce ne devait pas être le cas de tous, il posa son regard sur l'équipe de Gibbs étendue aux 3 personnes supplémentaires. Leur réaction initiale laissait place rapidement à une toute autre, une fois la surprise passée.

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Sans contexte, il pouvait dire que McGee passait de l'état de stupeur à celui de ravissement, il souriait largement, il se frottait même les mains de satisfaction, il devait déjà se voir second de l'équipe étant désormais le plus ancien Agent. Vance se dit qu'il allait tomber de haut puisqu'apparemment, il n'avait pas retenu les propos échangés juste avant sa mise à pied.

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David irradiait de joie et son sourire oscillait entre dédain et satisfaction. Elle devait s'auto-congratuler d'avoir réussi à éliminer la concurrence au sein de l'équipe. Elle avait, dans un certain sens, atteint son objectif à savoir éjecter l'italien hors du groupe estimant qu'il faisait tache parmi eux trois. Un agent qui n'avait aucune compétence particulière qui puisse rivaliser avec celles que Gibbs, McGee et elle-même possédaient ne pouvait rester leur collègue indéfiniment.

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Le Dr Mallard montrait sans fard toute la tristesse qu'il ressentait de savoir que le jeune agent n'avait pas jugé utile de l'avertir de son départ. Léon le regarda essuyer discrètement une larme sur sa joue avant de reprendre contenance et de sourire finalement, même si c'était un sourire timide. Le vieil homme devait sans doute être ravi pour son jeune ami même si ce dernier l'avait délaissé dernièrement par sa propre faute.

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Miss Sciuto avait ouvert de grands yeux avant de serrer les poings, il ne savait dire si c'était de rage ou d'autre chose. Il était certain pour lui que la scientifique ne s'attendait pas à entendre une telle nouvelle, elle avait soutenu durant l'absence de Gibbs que l'italien n'était pas assez bon pour devenir un chef d'équipe tel que l'ancien Marine. Ses remarques acerbes étaient seulement là pour lui rappeler qu'il ne serait jamais Gibbs et qu'elle était solidaire de l'Agent McGee et de l'Officier David.

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Le Dr Palmer souriait et paraissait le plus satisfait du groupe. Il devait avoir eu vent du départ de l'Agent DiNozzo avant quiconque, sans doute même avait-il été informé directement par l'italien puisque les deux hommes étaient des amis. La sincère satisfaction qui se lisait sur son visage était le signe évident qu'il approuvait à la fois la promotion et la décision de taire la destination. Vance en fut réconforté.

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Quant à Gibbs, ce fut le plus intéressant à observer. Il se figea à l'annonce et son teint devint blanc comme un linge. Il crispa les poings et son corps se tendit comme la corde d'un arc mais il réussit à se maîtriser après quelques minutes pour donner l'apparence de l'indifférence. Vance comprit malgré tout que l'homme était totalement abasourdi de constater que son second allait désormais voler de ses propres ailes et ce… sans l'aval de son chef.

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Léon savait sans l'ombre d'un doute que sitôt qu'il aurait regagné son bureau, il y verrait débouler l'ancien Marine demandant des comptes. Il s'était préparé à cette confrontation sachant que Gibbs avait clamé haut et clair que personne ne quittait son équipe sans son aval. Et voilà que son second était celui qui envoyait un autre message : Gibbs n'était pas tout puissant contrairement à ce qu'il voulait faire croire.

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« Très bien, vous pouvez désormais reprendre votre travail » déclara-t-il enfin pour clore l'annonce.

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D'un geste, il signala que la caméra pouvait être éteinte et les écrans s'éteignirent dans la foulée. Il resta un instant à observer ses agents et entendit certains commenter et déplorer de n'avoir pas eu connaissance de la promotion méritée lors de la fête d'anniversaire chez Murphy. Tony aurait mérité des félicitations encore plus nombreuses.

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Vance se doutait également que dans les prochains jours, il allait être inondé de courriels de la part d'agents qui travaillaient à l'étranger et qui voudraient, à leur tour, ajouter leurs félicitations pour DiNozzo. Il allait devoir re-router les envois automatiquement s'il ne voulait pas passer son temps à le faire manuellement.

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Il avait déjà été positivement étonné de s'apercevoir que l'italien connaissait une bonne partie du personnel de l'immeuble mais se rendre compte que son carnet d'adresses était bien plus rempli que le sien et pas seulement par le nom d'Agents fédéraux ou de policiers l'avait stupéfié. DiNozzo comptait parmi ses connaissances deux sénateurs, un gouverneur, des Agents d'Interpol ou du MI5 anglais, des Agents italiens également.

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Mais là ne s'arrêtaient pas les contacts. Il y avait également bien d'autres noms, des hommes d'affaires, des personnalités du show business et il avait été particulièrement étonné de l'entendre plaisanter avec un aristocrate anglais et un italien. Et qui d'autre dont il n'avait pas connaissance.

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Il était certain qu'il aurait été dommage de perdre un agent avec de tels contacts. Et malgré ce que pouvait penser l'Officier David, son carnet d'adresses ne représentait pas le dixième de celui de DiNozzo. Il était donc d'autant plus heureux d'avoir pu contenter son agent et lui offrir une échappatoire au sein du NCIS que de le voir filer vers le FBI, la NSA ou une autre agence.

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Maintenant, ce qui lui restait à faire était de trouver un remplaçant pour l'italien, un agent qui ne serait pas effrayé de travailler avec Gibbs, avec suffisamment de poigne pour gérer McGee et David et au besoin, les remettre dans le droit chemin. Il jeta un dernier regard sur l'ensemble des agents qui, pour certains, commentaient encore la nouvelle avant de se diriger vers son bureau.

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Il avait à peine regagné son siège que sa porte s'ouvrit et que Gibbs entra comme une furie. L'agent fulminait et allait certainement déverser sa frustration sur lui mais Vance en avait vu d'autres avec lui et savait désormais tempérer l'ancien Marine.

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« Comment se fait-il que je n'ai pas été consulté, Directeur ? » attaqua-t-il aussitôt après avoir fermé la porte (et non claqué, ce qui était étonnant en soi).

« J'ignorais que je devais avoir votre approbation pour promouvoir et transférer mes propres agents, Gibbs » ironisa Léon.

« Vous savez parfaitement que j'ai toujours eu mon mot à dire en ce qui concerne les membres de mon équipe » rappela rageusement Jethro.

« C'est pour cette raison que vous avez parmi eux, un membre qui ne devrait pas normalement s'y trouver » remarqua Vance en levant un sourcil.

« Ziva a mérité sa place parmi l'équipe » lâcha Gibbs.

« Elle a surtout réussi à vous embobiner suffisamment pour vous obliger à l'intégrer dans votre équipe et elle a manœuvré brillamment durant votre absence pour enrôler McGee dans ses filets afin de discréditer DiNozzo et l'amener à démissionner » mentionna Léon.

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Il voulait absolument ouvrir les yeux du chef d'équipe sur la valeur réelle de l'israélienne et rappeler qu'elle savait juste manipuler les gens pour obtenir ce qu'elle voulait.

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« Gibbs, David n'avait et n'a toujours aucune qualité qui fait un bon enquêteur, elle agit comme si elle suivait encore les règles apprises au Mossad, elle s'y réfère à tout bout de champ et commet des erreurs qui pourraient nous coûter des affaires devant un tribunal et faire acquitter des coupables » affirma le directeur. « Je ne suis pas certain qu'il serait judicieux de la conserver au sein de votre équipe, elle serait mieux dans une unité anti-terroriste. »

« Elle reste dans mon équipe, Directeur ou vous aurez ma démission dans l'heure » menaça son subordonné.

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Vance le regarda un instant puis choisit de le tester.

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« Je vais la faire transférer si elle souhaite rester dans l'agence, Gibbs » indiqua-t-il d'un ton indifférent. « Elle devra également suivre les sessions de formation au FLECT, ce qu'elle n'a pas fait avant de travailler ici. Cela lui permettra sans doute de maîtriser ses impulsions et de réfléchir avant d'agir. »

« Très bien » rugit l'ancien Marine. « Vous voulez diviser l'équipe, renvoyer McGee à l'informatique et David à l'anti-terrorisme. J'ignore ce que vous avez prévu pour moi mais vous pouvez l'oublier. Je remplis les documents nécessaires pour ma retraite et cette fois, je veillerais à ce qu'ils soient validés. »

« Comme vous voulez, Gibbs. Je ne m'opposerai pas à votre décision. Mais sachez que je suis à 100% derrière DiNozzo, votre équipe a failli détruire un agent avec un potentiel intéressant qui n'a pas encore donné la pleine mesure de son talent. »

« Vous êtes bien conciliant avec lui, directeur ! » s'étonna Gibbs.

« J'ai appris à le connaître en l'observant et en l'écoutant lorsque c'était nécessaire, Jethro. DiNozzo a des idées intéressantes, il ira loin et il était temps qu'il s'émancipe de votre tutelle. Vous l'étouffiez et vos agents le rabaissaient et lui désobéissaient sans cesse malgré son statut de supérieur. Vous n'avez jamais corrigé McGee et David, vous avez laissé la situation s'aggraver au lieu de le soutenir. Il a été votre agent et votre second durant des années et vous l'avez laissé tomber au plus mauvais moment. Pas étonnant qu'il ait fini par choisir de vous rendre la monnaie de votre pièce. »

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Vance regarda Gibbs et le vit serrer les poings, se retenir d'exploser avant de se calmer petit à petit tandis que ses propos faisaient leur chemin dans son esprit. Il voulait que Gibbs comprenne que le départ de DiNozzo était autant sa faute que celle de ses Agents.

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« Et contrairement à ce que peut penser McGee, il ne sera pas votre prochain bras droit » annonça-t-il ensuite. « Tout d'abord, il n'a pas l'ancienneté nécessaire pour le poste, ni le profil professionnel. Et sa précédente prestation à ce poste n'a pas été particulièrement brillante et concluante. Il est donc hors de question qu'il devienne votre second, Gibbs, j'espère que ce point est bien clair. Je ne veux pas entendre de contestation à ce sujet. »

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Gibbs soupira et finalement, se laissa tomber sur le siège derrière lui. Il savait que cette décision allait soulever la colère de McGee mais Vance avait parfaitement raison.

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« Je vais laisser McGee venir à moi avec cette demande, je souhaite qu'il ait le courage et le culot de la présenter lui-même. Aussi, je vous saurais gré de ne rien lui dire à ce sujet. »

« Entendu, Directeur » approuva sans difficulté l'ancien Marine. « Et qui allait vous nommer pour remplacer DiNozzo ? »

« Pour l'instant, aucun appel de candidature n'a été lancé mais je ne pense pas non plus en recevoir de très nombreuses. Sans DiNozzo pour jouer les tampons, votre tempérament risque d'en refroidir un grand nombre. Je vais vous assigner un agent temporaire et lancer l'appel. Et pour l'amour du ciel, tâchez d'éviter de les faire fuir au bout de quelques heures, Gibbs. Autant pour vous que pour l'équipe. »

« Je ne promets rien, Directeur mais je vais essayer de me retenir… dans la mesure du possible » répondit Gibbs avec un sourire triste.

« Faites de votre mieux et on reverra la situation dans quelque temps pour voir comment elle évolue » conclut Léon en le congédiant.

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Gibbs acquiesça avant de sortir du bureau, abattu et démoralisé et ce, bien plus qu'il ne pensait pouvoir être affecté.

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La nouvelle du transfert de DiNozzo sonnait le glas de tous ses espoirs. Il réalisait maintenant qu'il avait misé gros et tout perdu. Il avait pensé que laisser Tony venir à lui et entamer la conversation qu'il ne voulait pas avoir lui permettrait de préserver sa fierté. C'était une erreur qui lui avait finalement coûté cher, il commençait à se rendre compte que certaines des images qu'il avait en tête pouvaient être ce qu'elles semblaient être : des souvenirs.

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Ces derniers mois avaient été plus que pénibles pour lui, voir l'agent assis face à lui chaque jour et ne pas savoir ce qu'ils étaient réellement l'un pour l'autre avait miné peu à peu le courage qu'il avait cru posséder pour l'interroger. Rien dans la maison ne laissait supposer que quelqu'un d'autre que lui y avait vécu récemment.

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Adroitement questionnés, Ducky ou Abby n'avaient pu le renseigner à ce sujet. Il en conclut qu'il n'avait fait mention d'aucune relation régulière qu'il aurait eue avant l'accident. Aurait-il donc eu honte de mentionner la personne qui avait ravi son cœur après son dernier divorce ?

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Même Fornell n'avait pas semblé savoir qui était sa dernière conquête. Ou il savait mais n'avait pas voulu dévoiler son identité dans la mesure où Gibbs lui-même l'avait caché à ses proches amis. De même, les quelques commerçants qu'il fréquentait ne l'avait jamais vu accompagné et la réciproque valait aussi pour les endroits où il se rendait régulièrement.

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Comment était-il parvenu à accomplir pareil exploit alors que même ses ex-femmes sortaient avec lui ? Bars, restaurants, magasins, aucun de ces lieux n'avaient été visités alors qu'il était en galante compagnie depuis son divorce avec Stéphanie !

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Après toutes ces évidences, comment, dans ces conditions, pouvait-il ajouter foi à ces images qui traversaient son esprit même s'il pensait qu'elles correspondaient à des souvenirs ?

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La vérité était sans doute toute simple et évidente mais il n'avait pas eu le courage de l'affronter parce qu'il ne savait pas comment réagir s'il était dans l'erreur. C'était aussi simple que ça…

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Il regagna son bureau et se plongea dans la paperasse qu'il allait devoir remplir dorénavant puisque la personne qui s'en chargeait n'était plus là pour le faire.

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Comme l'avait prédit Vance, McGee spéculait sur l'annonce qui venait d'être faite et la possibilité pour lui de demander à occuper le poste vacant. Il avait l'avantage de travailler avec Gibbs depuis trois ans maintenant et de supporter les humeurs de l'ancien Marine. Il pensait que le directeur ne s'opposerait pas à sa nomination officielle cette fois.

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Ne voulant pas paraitre incorrect, il attendit que l'appel de candidature soit lancé pour agir. Il prépara son petit speech qu'il répéta toute la nuit pour le mémoriser. Le lendemain matin, il demanda un rendez-vous à la secrétaire qui l'informa qu'il serait reçu à 09.30. McGee tenta de se préparer mentalement à la rencontre, il n'avait pas informé Gibbs de son projet et il se disait que c'était sans doute un tort.

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Son supérieur était d'une humeur massacrante depuis l'annonce du départ de DiNozzo et il avait évité de le mécontenter encore plus. Et dans l'hypothèse où le directeur refuserait sa candidature, il ne voulait pas que Gibbs soit au courant de sa déconfiture. Ce serait déjà embarrassant d'être recalé mais si en plus, l'ancien Marine le savait, ce serait le bouquet. De même pour Ziva, elle ne se gênerait pas pour le railler à ce sujet.

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A l'heure dite, il monta les escaliers et remercia le ciel pour l'absence de Gibbs. Il se redressa de toute sa taille juste avant de passer le bureau de la secrétaire qui lui ouvrit la porte du bureau directorial. Elle ne salua pas l'informaticien, se contentant juste d'un signe de tête. Il ne s'en formalisa pas, c'était son lot depuis la fameuse soirée chez Murphy. A croire que tout l'immeuble était au courant de ce qui s'y était passé.

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« Entrez, Agent McGee et prenez un siège à moins que votre requête ne soit brève » le pria Vance.

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L'informaticien s'installa sur l'un des sièges lui faisant comprendre que l'entrevue allait durer et Léon sut aussitôt quel en était l'objet.

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« Vous avez souhaité un entretien, je vous écoute » l'invita le directeur d'un ton bref.

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L'Agent s'agita sur son siège avant de prendre le courage d'exposer l'objet de sa visite.

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« J'ai consulté les appels de candidature et je souhaiterais vous parler de l'un d'eux en particulier » déclara-t-il enfin, la gorge nouée.

« D'accord » dit simplement Vance. « Lequel ? »

« Celui d'adjoint de Gibbs » spécifia McGee, la peur au ventre.

« Vous en avez discuté avec votre supérieur ? »

« Non, Monsieur. »

« Pour quelles raisons ? Il doit donner son avis sur toute promotion au sein de son équipe. »

« Je préférais voir qu'elles étaient mes chances de l'obtenir » avoua le jeune homme d'un ton aussi sincère que possible.

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Il vit Vance l'étudier un moment avant de prendre un dossier sur son bureau et de l'ouvrir.

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« Voyons voir » murmura Vance lui mettant les nerfs à vif. « Vous souhaitez postuler pour devenir le second du chef de la première équipe de l'agence. Pour quelles raisons venez-vous me voir plutôt que de remplir un formulaire, Agent McGee ? »

« Monsieur, j'ai déjà rempli la fonction lors de l'absence de Gibbs » rappela Tim avec un aplomb qu'il était loin de ressentir.

« Et qu'est-ce qui vous dispense de suivre la voie normale ? De demander un entretien avec le chef du personnel ? »

« Je pense que je suis qualifié pour remplir la fonction bien mieux que ne l'était DiNozzo » affirma-t-il avec assurance.

« Venir en discuter directement avec moi serait le sésame pour l'obtenir sans difficulté. C'est ce que vous avez pensé ! »

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Vance s'adossa au siège de son fauteuil et observa un instant l'agent qui se tenait devant lui. Il n'avait pas retenu ou ne voulait pas croire ce qu'il avait entendu lors de leur entretien quelques mois plus tôt. Il allait devoir le remettre à sa place encore une fois.

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« Avez-vous lu l'annonce dans sa totalité, Agent McGee ? Les spécificités sont clairement détaillées ainsi que les qualifications requises. »

« Monsieur, je possède un diplôme qui me permet de postuler. »

« A mon avis, vous présumez bien trop de votre importance et de vos connaissances en informatique, McGee » nota le directeur. « Vous avez déjà oublié notre conversation d'il y a quelques mois d'après ce que j'entends. Vous ne correspondez pas au profil recherché pour ce poste, vous n'avez pas l'ancienneté nécessaire, ni même l'expérience requise. Vous ne possédez pas le niveau exigé et vous n'avez pas le statut actuel, celui d'un agent junior. Dans ces conditions, qu'est-ce qui vous fait croire que vous êtes un candidat potentiel ? »

« Je suis sous les ordres de l'Agent Gibbs depuis trois ans maintenant. Je le connais et sais comment il travaille, ce qu'il attend de ses subordonnés. Mes connaissances en informatique sont un plus pour l'équipe, je suis capable de travailler sur une scène de crime en autonome » expliqua le jeune homme.

« Et vous pensez que tout ceci suffit pour vous octroyer le poste ? »

« Les candidats qui souhaitent travailler avec Gibbs ne seront pas nombreux, Monsieur. Son tempérament en a déjà rebuté plus d'un. »

« Vous pensez donc que notre appel de candidature ne recevra aucune réponse, si je comprends bien ? »

« En effet, Monsieur » opina McGee. « Ce n'est pas la première fois que le poste est à pourvoir et les candidats ne se sont pas précipités d'après les rumeurs. »

« Donc, le poste doit vous être attribué dans la mesure où, selon vous, aucun candidat ne postulera, c'est bien ça ? »

« Oui, Monsieur. »

« Vous êtes en train de solliciter une faveur particulière, McGee. Et l'ironie est que vous ne réalisez même pas que vous demandez quelque chose que vous avez reproché à DiNozzo. »

« Comment ça ? »

« Vous voulez obtenir la place par défaut, McGee. Vous avez lancé à la tête de DiNozzo qu'il était devenu chef d'équipe de cette façon parce qu'il n'y avait pas d'autre candidat. Et vous êtes là, aujourd'hui, à demander sa place dans un contexte similaire. »

« Ce n'est pas la même chose, Monsieur » s'indigna McGee qui n'avait pas vu le parallèle.

« Vous trouvez ? Je vais vous donner le fond de ma pensée, McGee. Vous êtes particulièrement culotté de vous présenter ici pour demander ni plus, ni moins une promotion que vous ne méritez absolument pas. Durant votre intérim à ce poste, vous avez été incompétent et irrespectueux envers votre supérieur, vous avez mis sa vie en danger en ignorant ses ordres. Et vous voilà devant moi exigeant presque que je vous nomme Agent senior ! »

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Vance se leva et fit quelques pas pour se calmer, il avait une furieuse envie de taper sur quelque chose. Il prit de profondes inspirations avant de se retourner vers son Agent qui attendait son verdict. Il se posta derrière son fauteuil, posant ses mains sur le dossier qu'il serra un peu trop.

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« Votre arrogance n'a pas diminué d'un pouce, McGee et c'est bien dommage parce qu'elle va entravé votre carrière » lui annonça-t-il. « Pour votre gouverne et vous éviter une nouvelle déconvenue à l'avenir, toute promotion vous sera refusée pour une période de cinq ans. Les mesures disciplinaires prises à votre encontre sont notées dans votre dossier et, par conséquent, vous pénalisent. Et estimez-vous heureux de travailler encore ici, votre comportement a failli avoir des conséquences désastreuses et des répercussions intolérables pour l'agence. »

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Léon regarda l'agent se décomposer à l'annonce qu'il venait de lui faire. Il ignorait s'il réagissait au sujet de la promotion ou du reste mais il n'en avait cure.

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« Retournez au travail, McGee et oubliez vos airs de grandeur pour l'instant, vous ne vous en porterez que mieux » conseilla-t-il d'un ton ferme.

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Léon vit son agent se lever en s'appuyant sur les accoudoirs comme s'il n'avait pas la force suffisante de le faire sans cette aide. Sans doute assommé par les paroles du directeur, il se traina jusqu'à la porte sans même songer à saluer son supérieur, ni le remercier pour l'entretien. Vance décida de ne pas le réprimander plus pour son attitude.

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Il alla se planter devant la fenêtre laissant son regard errer sur la vue paisible. Il songea qu'il avait envoyé à l'autre bout du pays un agent de valeur qui aurait eu sa place ici où il aurait fait des merveilles. Davenport et lui avaient des projets pour l'italien qui n'incluait normalement pas de transfert même s'il s'accompagnait d'une promotion.

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Et Léon devait bien reconnaitre qu'il était devenu féru de l'italien même si, au premier abord, ses méthodes d'investigation lui paraissaient désuètes. En fait, elles avaient leur place au même titre que les recherches informatiques qui n'étaient là qu'en soutien dans la plupart des cas. L'esprit d'analyse et de déduction de DiNozzo était un atout majeur dans la réussite de l'équipe qui détenait le ratio le plus élevé d'enquêtes résolues.

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Il ne se faisait aucune illusion quant à l'activité de l'équipe à compter de ce jour. Elle serait confrontée au fait que le délai de traitement d'une affaire serait malheureusement augmenté significativement. Sans doute, le nombre d'affaires non résolues serait également en nette progression. Il pourrait parier sans risque majeur que l'humeur de l'Agent Gibbs irait en s'assombrissant au fil du temps.

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Perdre son statut de meilleur agent l'avait secoué même s'il avait tout fait pour le masquer. Surtout que cette perte l'avait été au profit de son second, un agent qu'il rabaissait régulièrement devant ses collègues. Gibbs avait changé depuis son retour, il oscillait entre approbation et désapprobation en ce qui concernait DiNozzo. Tantôt le félicitant et tantôt le réprimandant.

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Et l'histoire de la balle échangée était un pavé dans la mare parfaite de la carrière de l'ancien Marine. Que lui était-il passé par la tête pour agir ainsi ? Sans doute la théorie de l'italien avait-elle un fondement réel. Ou fallait-il considérer que Gibbs était bon à être mis au rencard ? La retraite anticipée qu'il avait brandie comme une menace était-elle valide ?

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Seul l'avenir dirait si les spéculations émises par le SecNav et lui seraient encore d'actualité d'ici cinq ans. Léon savait qu'il serait bientôt promu directeur de l'agence, Shepard avait demandé un congé exceptionnel de cinq ans pour élever son enfant et il y avait peu de chance qu'elle soit alors réinstallée à son poste. Elle serait certainement rétrogradée à celui de directrice adjointe, sa nomination de directrice ayant été brève avant son arrêt.

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Jackie était ravie de pouvoir s'installer dans la capitale pour un certain temps, les études des enfants en seraient facilitées et elle pourrait participer à des évènements mondains auxquels elle n'aurait pas accès dans d'autres circonstances. Non pas qu'elle soit très portée sur le côté public de la charge professionnelle de son mari mais sa position l'obligeait à se montrer dans certaines soirées et sa femme se devait d'y assister.

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Avec le départ de l'italien, une page de l'agence venait de se tourner. Etait-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Léon l'ignorait mais il espérait, du fond du cœur, que DiNozzo profiterait au maximum de sa nouvelle position pour démontrer qu'il était un agent compétent et un chef d'équipe brillant pour peu qu'il ait une équipe qui le suive, le soutienne et travaille avec lui.

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Il en venait presque à souhaiter que les deux groupes soient amenés à coopérer ensemble sur une enquête complexe afin de démontrer à ses détracteurs ce qu'il valait vraiment. Déjà, son équipe était composée de quatre agents sous ses ordres et non trois comme habituellement ici. Le territoire couvert par le bureau était conséquent et il fallait bien une équipe étendue pour le gérer.

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La situation géographique ensuite était un inconvénient majeur pour le bureau. Elle permettait toutes sortes de trafics et était la plaque tournante pour nombre de délits en tous genres. Il était donc important de nommer à la tête de l'équipe un agent compétent et exceptionnel. L'agent en poste était assisté d'agents de valeur qui suppléaient leur supérieur avec efficacité lorsque c'était nécessaire ou lorsqu'il incommodait trop les forces de police en place. Sur ce point, il ne différait guère de Gibbs qui ne supportait pas les incompétents ou les imbéciles.

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Léon espérait que les agents de sa nouvelle équipe auraient la même attitude envers DiNozzo et qu'ils le seconderaient et l'épauleraient avec autant de dévouement. Il avait l'intention d'introduire l'italien au cours d'une vidéoconférence et de faire l'éloge de son protégé. Tous les agents de terrain actifs qui travaillaient au sein du NCIS avaient entendu parler de Gibbs depuis sa nomination en remplacement de Mike Franks, son mentor.

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Le nom de DiNozzo était aussi connu sinon plus depuis sa victoire contre l'Y. Pestis. L'affaire avait eu pour conséquence un renfort au niveau de la réception de courriers ou de paquets, les instructions en la matière avaient été illustrées de la mésaventure arrivée à l'italien. Le fait que le bureau de Washington en ait été le lieu d'origine avait attiré la curiosité sur l'agent en question.

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La popularité de l'italien s'était encore accrue lorsque sa fonction avait été connue. Travailler en tant que second de Gibbs depuis tant d'années avait forcé l'admiration de bien des agents beaucoup plus frileux en ce qui concernait l'ancien Marine. Les plaintes que le bureau du directeur recevait régulièrement lorsque l'équipe devait coopérer avec un autre bureau s'atténuaient comme par miracle si DiNozzo jouait les tampons.

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Et cette quiétude allait disparaitre aussi sûrement que le tempérament de Gibbs allait se dégrader, il en était persuadé. Il allait devoir adjoindre à l'équipe un agent capable de contenir Gibbs et de remettre à leur place ses subordonnés. Allait-il trouver la perle rare ? Rien n'était moins certain ou il lui faudrait du temps pour la dénicher.

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Un coup frappé à sa porte le tira de ses pensées. Il se détourna pour voir entrer sa secrétaire, un tas de paperasse à la main. Léon soupira, l'activité continuait et il lui fallait l'assumer quel que soit le vent de folie qui avait soufflé sur l'agence ces derniers mois. Il espérait sincèrement que le vent ne se transformerait pas en tempête, voire pire en ouragan.

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Il eut une pensée soudaine pour DiNozzo qui allait affronter un challenge bien plus important que celui de remplacer Gibbs. Non seulement, il devenait chef d'équipe mais il aurait sous ses ordres non pas trois mais quatre Agents et un secteur à gérer qui s'étendait sur une superficie plus vaste que la capitale.

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Il avait confiance dans les capacités du jeune et nouveau chef d'équipe, il saurait faire face à la pression. Il avait fait preuve de courage et de persévérance en tant que chef par intérim durant l'absence de Gibbs alors que l'équipe traversait une rude épreuve. Il avait été le pilier qui les avait maintenus à flot.

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En signe de respect pour l'abnégation et la détermination de l'italien, Léon prit ici la RESOLUTION de le soutenir du mieux qu'il pouvait, de l'aider à avancer et de le protéger contre les médisances verbales ou écrites de son ancienne équipe. Il avait l'intuition que Gibbs et consort ne seraient pas prêts d'accepter de bonne grâce à la fois sa promotion aussi méritée soit elle et sa mutation au sein d'un bureau prisé.

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L'avenir prouverait qu'il avait raison de faire confiance à son Agent et de lui confier les rênes d'un secteur sensible. Il savait, sans l'ombre d'un doute, que DiNozzo accomplirait de grandes choses là où il allait être parachuter.

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Il attendait avec impatience d'entendre le récit de ses exploits.

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FIN

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Et ma maxime pour cette fic est, pour cette fois, une citation de Jean Cocteau :

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« Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif et son futur est toujours conditionnel. »

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Voilà, le premier volet de cette trilogie se termine ici. J'espère que vous me suivrez pour la suite.

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Si vous désirez connaitre la destination de notre italien, lisez la seconde histoire intitulée « Résolution 2 – Inespérée destination ». Je ne promets aucune date de publication dans la mesure où si l'écriture en a débuté il y a déjà quelque temps, elle est loin d'être terminée.

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Plusieurs chapitres sont déjà rédigés, malheureusement, ils ne sont pas écrits dans l'ordre de publication dans la mesure où je jette des idées qui prennent forme et composent des chapitres dans un ordre aléatoire. Le prologue et le premier chapitre sont complets mais les suivants sont en cours de rédaction.

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Plusieurs autres chapitres concernant l'enquête qui sera développée dans cette histoire sont pratiquement complets et demandent juste quelques ajustements. Des chapitres intermédiaires sont entamés mais incomplets, voire juste de vagues idées.

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Soyez patientes et je vous promets une autre passionnante histoire et une suite intéressante… du moins, je l'espère

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A bientôt

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Chtimi