Bonjour !

Le début de la séquelle... nan, j'aime pas ce mot. Du Sequel, je préfère, de I'll Find You Again !

A Promise To Keep

Abbey et moi sommes tellement reconnaissantes de vos reviews sur IFYA et on vous remercie tous énormément, reviewers, followers, favoriters, et lecteurs de passage. Je parle pour nous deux en déclarant que vous êtes absolument formidables.

Sur ce, j'espère que ce premier chapitre vous plaira :) Bonne lecture !


Chapitre 1

La lettre arriva alors que John patrouillait à l'extérieur.

Trois mois s'étaient écoulés depuis qu'il était retourné en Afghanistan. Trois mois depuis Noël. Trois mois depuis qu'il avait entendu parler de Sherlock pour la dernière fois. John avait laissé l'adresse postale de sa base sur le site internet de Sherlock, 'Science de la Déduction,' comme ce dernier l'avait exigé, et avait osé espérer qu'il lui écrirait. Mais à mesure que les jours passaient, la tornade de ces vingt-quatre heures à échanger par portable ressemblait de plus en plus à une scène tiré d'un film romantique – scriptée, et non réelle. Plus John y pensait, plus il était convaincu qu'il était stupide d'y croire. Bien sûr que Sherlock ne lui écrirait pas, pourquoi le ferait-il ? Qui prendrait la peine d'envoyer une lettre à l'autre bout du monde à une entité sans visage ? Sherlock était talentueux, intéressant et probablement riche aussi, alors que John n'était qu'un médecin de l'armée avec un ticket pour la mort collé sur le front. Même si Sherlock ne lui avait pas menti au moment où il lui avait promis de rester en contact avec lui, il avait sûrement changé d'avis par la suite. John ne lui en voulait pas, ne le pouvait pas. Tout cet épisode avait été bien trop étrange et trop beau à la fois pour être vrai.

Le premier mois avait été le plus dur. John se réveillait tous les matins en espérant que la lettre arriverait. Quand il avait été déployé deux ans plus tôt, Harry lui avait écrit quelques fois, puis avait cessé. Il ne recevait plus de lettre. La plupart de ses amis de l'armée en avaient assez régulièrement. Ils avaient une famille, des amis, des partenaires de qui se soucier. C'était une foutue belle vue, quand leurs visages étaient éclairés par le bonheur que leur transmettaient ceux qu'ils aimaient à travers leurs lettres. Alors, quand Sherlock lui avait demandé de laisser son adresse, John n'avait pas seulement été emballé par l'idée de garder contact avec lui. Il avait aussi aimé l'idée de recevoir des lettres. Mais il aurait dû savoir qu'il ne fallait pas espérer.

O-O-O

''Eh, Watson, t'as du courrier !''

John était sur le point d'entrer dans sa tente et s'arrêta net. Il avait reçu une lettre. Instantanément, son esprit se précipita sur Sherlock. Un espoir depuis longtemps abandonné pointa le bout de son nez mais il le rejeta immédiatement. Ca devait être Harry, forcément, et il se sentit nerveux à cette pensée. Sa sœur était imprudente, au bas mot, et avec son alcoolisme, sa vie prenait une spirale descendante de tous les instants. John entra finalement et se tint devant son lit soigneusement fait. Une enveloppe légèrement froissée y reposait. John la fixa pendant un long moment, puis s'en détourna pour enlever son casque et ses vêtements de protection. Du sable mêlé à sa transpiration lui collait au corps, il se sentait sale, fatigué et, par dessus tout, il avait peur.

O-O-O

Cher John,

Je ne te demanderai pas si tu te rappelles de moi parce que je sais que c'est le cas. Ce que je ferai, par contre, sera de te présenter mes excuses pour ne pas avoir écrit plus tôt. Je ne te donnerai aucune justification, parce que seuls les mensonges nécessitent qu'on les détaille. Pour ma défense, je déclarerai seulement que je travaillais au redressement de ma vie. Vois-tu, John, je ne m'engage jamais à moitié dans quoi que ce soit et, si je décidais de tenir ma promesse, alors je savais que je devrais le faire jusqu'au bout. Cela requérait que je sois suffisamment fort pour récupérer des mains de mon frère les responsabilités de ma propre vie. Cela m'a pris trois mois pour y parvenir finalement. Accepteras-tu mes excuses ? Je l'espère.

Maintenant, dis-m'en un peu plus sur toi. Comment vas-tu, physiquement tant que mentalement ? Comment fut ta veillée de Noël ? As-tu retrouvé ton ami, ce Mike ? Quelle est la situation autour de ta base ? Parle-moi de tout et n'importe quoi. Dans un de tes messages, tu disais vouloir mieux me connaître. Est-ce toujours ton souhait ou as-tu changé d'avis ? Parce que je veux en apprendre autant que je le peux à ton propos, John.

J'ai fini par rentrer à Londres. Mon frère était réticent mais ma grand-mère a insisté pour qu'il me reprenne. J'ai menacé d'empoisonner ses chats, vois-tu ? Je ne l'aurais pas fait cependant. Je ne maltraite pas les animaux, quand ils sont vivants du moins. Elle a pris tellement peur que même Mycroft n'a pu la convaincre de me garder plus longtemps. Elle joue un peu dans le drama, mais le plan a fonctionné, en tout cas. Londres m'a tellement manqué, cette ville me maintient en vie. Tu me manques aussi, John. Je ne savais même pas qu'il était possible que quelqu'un qu'on ne 'connaît' pas vraiment de façon conventionnel puisse manquer par son absence. Et cela prouve une fois de plus que la norme est un concept surfait.

J'ai des nouvelles à t'annoncer, bonnes ou mauvaises, ce sera à toi de voir. J'ai commencé à travailler avec le Yard. L'inspecteur de police, qui est le moins stupide du lot, m'a enfin laissé jeter un coup d'œil à quelques affaires classées. La plupart des cas étaient sans intérêt, ce qui pose encore une fois question sur la compétence de notre département de Police. J'aimerais avoir ton avis sur ce sujet quand tu m'écriras. Tu vas m'écrire, n'est-ce pas, John ? J'espère que trois mois ne sont pas trop longs pour tenir une promesse. Ai-je tort de penser ainsi ? Je voudrais que ce ne soit pas le cas mais si jamais ça l'était, je voudrais juste que tu saches que tu fais maintenant partie des rares moments heureux de ma vie.

J'attends avec impatience de voir ton écriture manuscrite.

Cordialement,

Sherlock Holmes.

O-O-O

Les yeux de John le brûlaient alors qu'il lisait la lettre. Il ne pleurerais pas, cependant, non. Il était un putain de soldat, bordel de merde. Il n'avait pas le droit de pleurer. Trois mois d'attente, trois mois à espérer contre toutes probabilités que Sherlock tiendrait sa promesse et le voilà qui tenait sa récompense entre ses doigts. Il n'avait plus à prétendre que ça n'avait pas d'importance, il n'avait plus à essayer d'oublier ces vingt-quatre heures, plus maintenant. Aujourd'hui, un nouvel espoir était né.

O-O-O

John n'avait pas ouvert la lettre jusqu'à être dans son lit, ce soir-là. Il n'était pas sûr qu'il était prêt à la lire après avoir vu le nom de l'expéditeur. Il était alors tellement excité qu'il s'était senti l'esprit cotonneux. Entre le moment où il avait vu la lettre et celui où il l'avait finalement lue, il avait joué à un jeu de devinettes sur ce qu'elle contenait, mais rien n'aurait pu le préparer à ce que Sherlock avait écrit. La lettre était brute et pas franchement ordinaire, c'était le moins qu'on puisse dire, mais John n'attendait rien de commun venant de ce cinglé de génie. Il avait deviné que Sherlock n'avait pas eu l'occasion de beaucoup se sociabiliser dans sa vie. Il n'aurait pas non plus été surpris d'apprendre que cette lettre était la première informelle que Sherlock ait jamais écrite. Et il l'appréciait tellement, il l'aimait tellement, cette lettre. Elle avait une saveur un peu brute – dépouillée de toute mondanité, intense, précise et honnête. Elle était définitivement comme Sherlock, et John l'adorait absolument.

Cette nuit-là, John tomba endormi en essayant de composer sa propre lettre. Il avait une missive à laquelle il devait répondre, après tout.

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Comme toujours, je traduis vos reviews à Abbey, alors n'hésitez pas si vous avez un p'tit mot à lui dire !

De la bonne humeur et de la joie à tous.

Nauss