Coucou tout le monde!

J'avais parlé de la ré-écriture du cette fic dans mon profil et voici donc le prologue! (qui lui n'a pas trop changé) Avec du recul sur cette histoire, je me suis rendue compte que certaines choses étaient claires pour moi, mais pas forcément pour les lecteurs. Aussi, étant donné le temps que je mets pour écrire la suite de cette fic, It's Who I Am, j'ai décidé d'écrire une fin alternative (que je posterai donc sur cette histoire, après le dernier chapitre (qui deviendra donc l'avant dernier (que c'est compliqué...))).

Disclaimer: les personnages de cette fic sont entièrement fictifs à l'exception d'Antoine Daniel et de Mathieu Sommet, et je veux bien dire par-là qu'ils s'appartiennent à eux-mêmes. Je ne prétends rien savoir de leur vie privée, tout cela reste de la pure et simple fiction, et s'ils souhaitent que je retire cette fiction, je le ferais. Je ne touche pas de fanfic money en écrivant mes histoires, allez bises!

Voilà, je posterai normalement une à deux fois par semaine. Bonne (re)lecture!


Prologue

Menthe eucalyptus. Fraise. Chlorophylle. Ah, tiens, celui-ci devait être au goût mystère.

Des journées maussades de novembre comme celles-ci, Antoine Daniel en avait vues passer des dizaines. Mais aujourd'hui était une journée particulièrement chiante, son emploi du temps lui imposant de se rendre en cours de français dans quelques minutes pour étudier pendant deux heures l'incroyable œuvre qu'était Bérénice, de Racine. Alors il trouvait une échappatoire en comptant les chewing-gums collés sur le bitume de la cour de recréation.

Chlorophylle. Fraise. Citron. Ou peut-être ananas, il ne savait pas trop. Fraise encore. Il fallait croire que les gens dans ce lycée aimaient mâchouiller de la fraise pétrochimique. Une voix rauque le coupa dans ses pensées.

-Eh mec, tu penses à quoi ?

-Aux chewing-gums. Tu sais que j'en ai déjà comptés une trentaine sans avoir à bouger la tête ?

Théo lui sourit sans pour autant lui répondre. Antoine et lui se connaissaient depuis la quatrième, il était habitué aux réponses étranges de son ami. Le blondinet aux yeux noisette s'assit sur le banc, faisant face lui aussi à la cour parsemée de chewing-gums et au terrain de basket inutilisé. Il pleuvait des cordes aujourd'hui, tout le monde s'était réfugié sur les bancs en dessous du préau, mis à part quelques audacieux qui se risquaient à faire des tours de cour, avec pour unique protection leur capuche.

-Julie te cherche.

Julie était la sœur jumelle de Théo. Elle lui ressemblait énormément si on oubliait son mètre cinquante-huit (son frère, lui, atteignait bientôt le mètre quatre-vingt). Des cheveux courts et une frange encadraient son visage au teint laiteux, et un trait d'eyeliner venait très souvent se poser sur les paupières de ses prunelles marrons. Des grains de beauté parsemaient sa peau pâle et son style vestimentaire kawaii-lolita témoignait de son admiration pour le pays du soleil levant. C'était là sa seule grande différence avec Théo qui lui s'habillait le plus simplement de monde.

-Qu'est-ce qu'elle veut ?

-Je sais pas, sûrement te demander si tu veux l'accompagner à l'expo sur Miyazaki.

Antoine glissa une mèche de ses cheveux châtains, presque bruns, derrière son oreille, et ferma les yeux. Elle était gentille, Julie, mais un peu trop pot-de-colle à son goût. Parce que oui, il avait remarqué l'espèce de culte que la plus petite lui vouait depuis déjà bien longtemps, mais pour lui ça n'irait pas au-delà de l'amitié. Elle était trop petite, trop frêle, trop innocente. Antoine, lui, avait besoin de se lâcher, de pouvoir faire des blagues plus perverses les unes que les autres. Cela ne faisait pas de lui un obsédé, non, juste un mec qui avait ses délires avec ses potes.

Ses yeux chocolat se posèrent sur Audrey, une jeune fille en terminale L, et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Audrey était grande, la taille et les jambes fines, et ses longs cheveux bruns lui arrivant presque en bas du dos ajoutaient quelques centimètres de plus à sa prestance. Ses gestes se faisaient gracieux, sa voix était douce et son rire ressemblait à des petites billes que l'on aurait laissées se répandre. Elle était drôle et généreuse, gardait ce côté de « jeune fille pas farouche » qui lui donnait tant de charme et parlait avec tout le monde sans catégoriser les gens. La seule chose qu'elle détestait était probablement son prénom, qu'elle trouvait extrêmement vieillot mais que le brun adorait. Cependant, ce qu'Antoine aimait le plus c'était ses yeux, petites perles noisette qui devenaient jade au fur et à mesure que l'on s'éloignait du cristallin.

Dès le début de l'année, Antoine avait été irrémédiablement attiré par la jeune fille, mais Audrey n'avait jamais montré un signe de réciprocité, se contentant de sourire et de rigoler avec tout le monde, lui y compris. Au final, c'était suffisant. Il avait cru comprendre qu'elle était en couple. Autant Julie lui courrait après, autant le brun était accroché aux jupons de la belle lycéenne, attendant patiemment que la place se libère.

La sonnerie stridente retentit dans la cour, leur indiquant que la pause était terminée. Antoine ajusta ses lunettes fines, attacha ses cheveux tombants sur ses épaules en une queue de cheval, se leva et déclara à son meilleur ami du haut de son mètre soixante-quinze (vous remarquerez que j'aime donner les tailles) :

-Prêt pour deux heures de torture ?

-Et comment. Je donnerais n'importe quoi pour voir ton expression de dégoût quand Antiochus parle de son amour pour Bérénice.

Un rire s'échappa de leurs lèvres et ils se mirent en route vers le bâtiment C du lycée. Cette année de seconde s'annonçait un peu (beaucoup) chiante, et Antoine n'attendait qu'une chose : la fin de l'année scolaire pour pouvoir passer en S. Une fois qu'il serait en première, un dernier effort pour le bac de français et toute cette merde de littérature serait finie.

Ils traversèrent les couloirs à l'architecture néo-classique en discutant de la nouvelle saga de jeu vidéo qui venait de faire son entrée sur le marché, Mass Effect. Antoine défendait coûte que coûte ses opinions : Team Fortress était, pour le moment, son jeu pc préféré, et Mass Effect allait devoir attendre qu'il ait fini de se faire les trois dix fois d'affilée. Julie les rejoignit en chemin et écouta le débat endiablé sur les RPGs en vogue du moment.

-Moi, j'attends impatiemment le prochain Final Fantasy !

C'était le seul jeu auquel Julie avait vraiment joué, et aussi son seul point commun avec le brun hormis peut-être le fait que lui aussi appréciait énormément le Japon.

-Julie, le lance pas là-dessus…

-Final Fantasy 7 était une putain de tuerie, tu peux pas me dire le contraire Théo.

-Non, non, ferme-la mec. Le 9 c'était la révolution je te dis.

-Tu rigoles ? Avec leur vieille copie de Zidane que les japonais ont eu le culot d'appeler Djidane ? Cloud c'est un vrai héros, et Séphiroth est tellement badass.

-Et sexy, ajouta le blond d'un clin d'œil malsain.

-Et sexy.

Les deux garçons s'esclaffèrent, oubliant presque la petite blonde qui tentait tant bien que mal de se faire remarquer.

-Moi je suis d'accord avec Antoine, affirma-t-elle un sourire mielleux aux lèvres.

Le brun ne put répondre à cette remarque qu'en lançant un petit sourire à son amie.

Les trois compères arrivèrent devant la salle de français. Les trois quarts de la classe étaient déjà là, blablatant sur des sujets divers et variés. La prof arriva, arrachant des soupirs de désespoir aux élèves. Avec sa lenteur légendaire, elle enfonça la clé dans la serrure de la porte et déverrouilla finalement la salle. Les élèves pénétrèrent plus ou moins calmement dans la pièce peinte en orange clair et chacun prit place à sa table. Antoine s'installa avec Théo au fond de la salle et Julie avec Julien, un de leurs amis. Il déposa son long manteau noir sur le dossier de la chaise et sortit immédiatement un papier et un crayon, lançant un sourire suspect à son voisin qui comprit sur le champ. Le cours commença tant bien que mal dans un brouhaha qui, malgré les plaintes et les coups de poings ridicules de madame Gaucher sur son bureau, ne faisait que s'amplifier.

Enfin, Antoine supposait qu'il s'agissait d'un cours puisqu'il était trop occupé à jouer au morpion avec son voisin. La prof faisait en réalité l'appel, et personne ne fit d'ailleurs attention au nouveau nom qui avait été prononcé à la fin de la liste des élèves. Quand elle eut terminé, le silence se turent finalement, mais l'attention du brun ne fut attirée que lorsque leur professeur prononça les mots « nouvel élève » de sa voix surnaturellement aiguë.

-Nous accueillons aujourd'hui un nouvel élève. Allez-y, présentez vous jeune homme, fit-elle de son sourire jugé « en décomposition » par le brun.

-Je m'appelle Mathieu, j'ai 16 ans… et… je viens d'emménager à Paris.

Tous les regards se tournèrent vers le susnommé Mathieu. Antoine, qui avait comprit que la voix masculine mais étrangement douce venait de derrière lui, se retourna un peu trop brusquement vers le nouveau.

Un garçon, paraissant court sur pattes aux premiers abords, était assis à la table juste derrière lui, dernière table de la classe (oui, Antoine se mettait toujours au fond en français, vivent les morpions). Le seul détail de son visage qu'il eut le temps d'examiner avant que celui-ci ne baisse la tête, sûrement par gêne, c'était ses yeux. En même temps, c'était ce qu'il y avait de plus frappant chez lui. A travers ses lunettes, style Helvetica pour les connaisseurs (et non, ce n'est pas qu'une police), on apercevait deux iris incroyablement bleu clair, virant presque même au gris. La tête baissée, le brun ne parvint pas à détailler grand chose d'autre. Il portait un t-shirt noir avec un motif non-identifié dessus, il avait le teint extrêmement pâle, presque maladif, et on voyait que ses cheveux d'orge coiffés d'une petite crête ternissaient au fil des années.

Antoine se retourna lorsque son ami le rappela à l'ordre et madame Gaucher reprit la parole, interrompant les chuchotements.

-Mathieu a redoublé sa seconde pour des raisons médicales, alors je vous demande de bien l'accueillir parmi nous. Si vous avez un quelconque problème, monsieur Sommet, tous les professeurs sont à votre disposition, ajouta-t-elle de son sourire plus effrayant qu'autre chose.

Ledit Mathieu hocha légèrement la tête avant de replonger son regard sur sa feuille blanche, et le brouhaha refit surface de plus belle.

-Putain, ça se fait pas de dire à toute la classe qu'il a redoublé, et surtout qu'il a des problèmes médicaux, chuchota Théo à son voisin. Si ça se trouve il voulait garder ça pour lui. Regarde, il a l'air tout mal.

Antoine jeta un dernier coup d'œil vers la table du nouveau, qui s'était maintenant mis à gribouiller quelques dessins sur sa feuille.

-J'pense qu'il est juste timide. Dans quelques semaines ça ira mieux.

-Oh, monsieur Daniel semble lui réserver un accueil chaleureux…

-Quoi… ?

-Il te plaît ?, lança le blond plus sérieusement.

-Hein ? Mais n'importe quoi, je suis même pas gay.

-On s'en fout que tu sois gay ou pas mec. Si t'aimes quelqu'un, son sexe ne change rien.

-Je sais, je sais, marmonna Antoine.

Et le cours reprit dans l'ambiance plus que plombante qu'était celle de Bérénice.


Fin de ce prologue! J'espère que vous avez apprécié, la suite ne devrait pas tarder!

A bientôt!