Vous aurez sans doute remarqué que je n'aime pas trop les bla-bla de l'auteur avant le texte mais j'ai une petite info à faire passer :
Pour Emelynn21 : Je répond à tous par message privé . Pour les « anonymes » je le fais sur ma page profil de mon compte fanfiction.
Voilà, voilà, je vous laisse lire le dernier épisode de Prière à un ange.
Le Père Antonio Garcia s'assit sur son canapé et alluma sa télévision. En attendant que le match de basket commence, il laissa ses pensées vagabonder et se remémora la visite insolite qu'il avait reçu.
C'était un mardi soir.
Le jeune homme n'était pas catholique. Il n'était même pas chrétien. Le Père Garcia l'avait accosté en le voyant hésiter sur le parvis de l'église. L'inconnu lui avait expliqué qu'il se sentait déplacé ici, n'étant pas de confession chrétienne. Le père Alessandro avait réussi à le convaincre que tout le monde était bienvenu dans la maison du Seigneur. Le jeune homme l'avait informé qu'il connaissait sa sœur Alexandra Garcia et que celle-ci l'avait convaincu de venir lui parler.
Une conversation surréaliste avait alors eu lieu.
Tetsuya Kuroko (c'était son nom) lui avait alors parlé d'un vœu fait à son ange gardien, vœu qui avait été exaucé au-delà de ses rêves et il lui avait demandé si la tradition chrétienne évoquait un moyen pour un païen de remercier les instances supérieures pour leurs bienfaits.
Le père Garcia avait sourit au terme de païen qui lui avait paru suranné.
Le générique indiquant le début du match le tira de ses pensées. Il décapsula sa bière et se prépara à passer un moment agréable en compagnie de son sport préféré. Il faillit recracher sa boisson quand il vit sur l'écran le poulain de sa sœur et le jeune homme avec lequel il s'était entretenu. Il monta le son, curieux d'en apprendre plus sur leur présence parmi les Lakers.
« Chers téléspectateurs, la finale du championnat de la NBA va débuter dans quelques minutes. À mes côtés pour commenter ce match: Daniel Larsky, ancien ailier fort des Golden States Warrior , maintenant coach de l'équipe universitaire de Los Angeles.
- Bonjour à tous.
- Mais présentons un peu les équipes qui vont s'affronter ce soir. Tout d'abord, les Cleveland Cavaliers. Que dire de cette équipe, sinon qu'elle est capable du pire comme du meilleur…
- Tout à fait, John. Cette équipe a toujours connu une évolution en dents de scie. Elle détient ainsi le record de dix-neuf défaites consécutives en 1981*, record toujours invaincu, je crois bien.
- Je n'ai pas les statistiques sous les yeux mais je ne me souviens pas qu'une autre équipe ait fait pire, effectivement. Mais comme je le disais tout à l'heure, les Cavaliers sont aussi capables du meilleur, comme ils nous le prouvent depuis quelques années avec notamment une victoire en finale de la NBA en 2015, victoire inespérée pour beaucoup de supporters.
- En effet, approuva Daniel Larsky, avant le cinquième match, Cleverland était mené 3-1 face aux Golden State Warriors et avaient réussi l'exploit d'arracher un septième match pour finalement gagner la finale.
- Personne n'avait jamais réussi un tel exploit. Ceci pour dire que cette équipe a du répondant et ne baisse jamais les bras. Avec elle, tout peut arriver.
- En tout cas les joueurs de cette équipe devront se démener car ils vont devoir faire face aux Los Angeles Lakers, une équipe possédant l'un des plus beaux palmarès de la NBA.
- En effet, les Lakers sont des habitués des finales puisqu'ils détiennent, entre autres, le record du plus grand nombre de participation aux finales de la NBA.
- Je crois qu'ils détiennent aussi le record du plus grand nombre de victoires, si je ne m'abuse.
- Absolument.
- Autant vous dire que ce ne sera pas une partie de plaisir pour Cleveland,.
- D'autant plus que Les Lakers ont recruté deux de vos poulains, si je ne me trompe pas, qui devraient faire leurs début dans la NBA aujourd'hui même.
- Oui, Tetsuya Kuroko et Taiga Kagami. Vous l'aurez sûrement deviné à leur nom, ils sont tous deux d'origine japonaise et ont évolués en grande partie dans les championnats de ce pays.
- Vous étiez leur entraîneur il y a encore deux mois. Parlez-nous un peu d'eux.
- Avec plaisir.
Une photographie de Kagami s'afficha en haut à droite de l'écran, surmonté de son nom. Le coach Larsky reprit la parole.
- Taiga Kagami n'est pas un inconnu des supporters américains puisqu'il a grandi aux USA et appris le basket-ball sous la férule de la célèbre joueuse de WNBA Alexandra Garcia. Il a d'ailleurs gagné plusieurs tournois de street basket ainsi que pas mal de compétitions chez les juniors.
Sous la photo de Kagami, s'inscrivirent son âge, le poste qu'il occupe et les équipes dans lesquelles il a joué . Le coach laissa ces indications s'afficher et reprit la parole :
- Il est ensuite retourné quelques années au Japon avant d'être recruté par notre université d'où il est sorti diplômé cette année. Il a décidé de continuer ses études par correspondance afin de pouvoir intégrer l'équipe des Lakers.
Les statistiques de Kagami apparaissent sur l'écran puis son palmarès. Le coach Larsky les parcourut rapidement et reprit :
- C'est un joueur puissant et rapide, un spécialiste du dunk avec d'excellentes statistiques au rebond. Cependant, il a tendance à s'enflammer très vite et son impulsivité peut lui coûter parfois très cher. C'est l'exact opposé de Kuroko, qui lui, est un monstre de sang-froid et de lucidité.
Il fit une petite pause puis reprit :
- Tetsuya Kuroko, lui, a appris le basket au Japon. Il est arrivé aux USA il y a seulement deux ans . Il est donc totalement inconnu du grand public américain.
Sur l'écran, la photo et les indications concernant Kagami s'effacent, remplacées par celles de Kuroko.
- Il a appris le basket en autodidacte et n'a intégré une équipe qu'au collège : la prestigieuse équipe de Teiko, qui se trouve être la meilleure équipe de basket collégien du Japon. Peu après, il a rejoint le cinq majeur de cette équipe , surnommé « la Génération Miracle » par les spécialistes.
Différentes informations concernant Kuroko apparaissent sous son nom. Le coach Larsky eut un sourire en voyant le point d'interrogation suivre l'indication du poste de Kuroko.
- C'est un joueur hors-norme, absolument inclassable, mais qui est capable de porter une équipe aux plus hauts sommets. C'est un fin stratège, audacieux et pugnace, capable d'anticiper les mouvements de ses coéquipiers d'une manière presque instinctive. C'est un électron libre qui ne va au panier que quand il n'a pas le choix. Malgré son petit gabarit, c'est un joueur mentalement très solide, sur lequel on peut toujours compter. c'est le seul joueur que je connaisse capable de renverser le cours d'un match par sa seule présence sur le terrain.
- Je vois qu'il a au moins un fan !
Daniel Larsky ricana :
- Vous pouvez le dire. À vingt-deux ans, c'est déjà l'un des joueurs les plus titrés de sa génération.
- Vraiment ?
- Oui. Il a gagné trois fois le championnat national avec Teiko, son équipe de collège, et une autre fois au lycée avec l'équipe de Seirin. Ainsi que deux Winter Cup à la même époque et naturellement les deux derniers March Madness avec notre équipe. Peu de joueurs de son âge peuvent s'enorgueillir d'un tel palmarès.
- Pour les spectateurs qui ne connaissent pas bien le basket japonais, pouvez-vous nous dire en quelques mots ce qu'est la Winter Cup?
-Naturellement. Au Japon, il existe deux championnats nationaux de basket lycéen. Le championnat traditionnel, l'équivalent de ce qui existe chez nous, qui a lieu au printemps et la Winter Cup, beaucoup plus prestigieuse me suis-je laissé dire, qui, comme son nom l'indique, a lieu en hiver.
- Je suppose qu'il y a croisé Kagami ?
- Plus que croisé puisqu'ils faisaient tous les deux partie de l'équipe de Seirin. Toutes les stratégies de cette équipe s'appuyaient d'ailleurs en grande part sur leur tandem. Vous verrez : une telle entente entre deux joueurs est tout-à fait exceptionnelle. On peut presque parler d'osmose. D'ailleurs, vos confrères japonais ne s'y sont pas trompé car il ont surnommé ce tandem « le duo magique » de Seirin
Sur son écran, il vit Taiga attraper la tête de Tetsu et la coincer sous son aisselle. La risposte fut immédiate sous la forme d'un coup dans les côtes asséné du coude. Taiga grimaça et lâcha son compagnon.
Pour tous, il s'agissait de chamailleries amicales mais pour Daniel Larsky qui connaissait bien les deux joueurs, la tendresse était évidente, l'amour flagrant. Il esquissa un sourire et reprit son laius :
- Kuroko est une sorte de phénomène au Japon où il fait partie des dix meilleurs joueurs de sa génération. Il a d'ailleurs écopé de nombreux surnoms plus ou moins respectueux de la part de ses adversaires. Le « joueur fantôme », au collège, le « magicien » au lycée et « ce putain d'enfoiré » à la fac'. Nous avons eu de la chance qu'il choisisse notre université pour terminer ses études. Nous lui devons nos plus grandes victoires sur les deux dernières années.
- Pourtant ses statistiques ne sont pas terribles : vingt-huit point à peine la saison dernière.
- c'est tout à fait normal : il n'est pas censé marquer. Ce n'est pas son rôle.
- A quoi sert-il alors ?
Daniel Larsky rit de bon coeur :
- Son job à lui, c'est de faire en sorte que le ballon arrive à ses coéquipiers dans les meilleures conditions. Au Japon, ils l'ont appelé « Joueur Fantôme » parce qu'il ne figurait jamais sur les compte- rendu de match. Mais croyez-moi sur parole, c'est un joueur de tout premier ordre.
- Nous pourrons bientôt le voir à l'œuvre.
- Vous n'en reviendrez pas.
C'était un mauvais jour pour Cleveland, songea le capitaine de cette équipe en s'essuyant le front avec sa serviette pendant le temps-mort demandé par leur coach.
Il chercha où les choses avaient bien pu dérailler pendant que le coach leur passait un savon de première catégorie.
Le premier quart temps s'était pourtant bien déroulé, laissant les deux équipes à égalité. Puis les Cavaliers avaient prit la tête et les Lakers avaient fait rentrer leurs deux novices.
C'était là que tout avait basculé.
La capacité à disparaître du gringalet les avait d'abord déstabilisés et les Lakers en avaient profité pour remonter à la marque . Puis la demi-portion s'était mis à jouer en combinaison avec le rouquin et ils avaient eu tout le mal du monde à les neutraliser et à remonter au score. C'est alors que l'avorton aux cheveux bleus s'était mis à jouer d'une manière totalement différente, alignant les tirs au panier et permettant aux Lakers de prendre le large . Et quand ils avaient (enfin) trouvé la parade, cet enfoiré avait encore changé sa façon de jouer.
C'était comme avoir plusieurs adversaires en un seul. Jamais il n'avait vu ça. Des petits ailiers qui pouvaient jouer meneur ou vice-versa, c'était devenu courant dans le basket moderne mais ce salaud-là avait porté cette capacité à son apogée. C'était un caméléon, changeant de « peau » selon les besoins de son équipe.
Et cette passe à la con qui avait traversé tout le terrain pour échouer avec une précision invraisemblable dans les mains du rouquin ! D'ailleurs, celui-là aussi, il fallait se le coltiner !
Autant son copain aux cheveux bleus privilégiait la finesse, autant lui fonçait dans le tas : il allait au panier avec la puissance d'un taureau qui charge, d'un buldozer détruisant un immeuble, d' un tsunami balayant la côte.
Il souffla, à cours de métaphores. Ouais, deux épines dans le pied. Comme si les Lakers n'était pas déjà assez pénibles à jouer !
Les joueurs des deux équipes retournèrent sur le terrain. Taiga posa sa main sur l'épaule de Tetsu . La main se fit caresse avant de se retirer .
Les deux joueurs échangèrent un regard complice et cognèrent leur poing l'un contre l'autre.
Le match reprit.
Les cavaliers se rebellèrent et donnèrent tout ce qu'ils avaient, procurant parfois des sueurs froides à leurs adversaires tant les scores étaient proches.
Les Lakers gagnèrent de quatre points.
Le prêtre sourit en voyant sur son écran l'élève de sa sœur enlacer son petit ami avant que leurs coéquipiers ne viennent les chahuter.
- Dépêche-toi, on va être en retard !
- L'avion est à dix heures. On a le temps, grogna Kagami.
Il saisit la couette que son petit ami avait rejeté et s'enroula dedans.
- Mais rien n'est prêt ! Et t'as promis de faire un repas amélioré !
- Et toi, tu as promis de t'occuper du ménage !
- C'est bien pour cela que je suis déjà levé !
-Mais il est cinq heures ! Protesta Taiga.
- Taiga, dans trois minutes, j'envoie Nigou te chercher.
- C'est bon, je me lève, ronchonna Taiga, gardant le souvenir baveux d'un matin où il avait été tiré du lit par les léchouilles de l'adorable bestiole.
Notez l'ironie.
Il avait surmonté sa phobie mais il ne fallait pas trop pousser, quand même ! Il n'osait même pas penser à toutes les bactéries contenues dans la bave canine. Il frissonna à l'idée de tous ces germes posés sur sa joue. Berk ! Foutu clebs !
Et foutu Tetsuya, aussi qui le faisait lever à l'aube alors qu'il avait potassé ses cours jusqu'à pas d'heure la veille. Et foutu avion qui ne déposait pas les gens à leur porte !
Bref, c'est un Taiga particulièrement grognon qui sortit du lit pour rejoindre la douche sous le regard goguenard du joueur fantôme.
Quand Taiga s'apercevra-t-il qu'il avait utilisé pratiquement toute l'eau chaude ?
Alors qu'il mettait un peu d'ordre dans la chambre, le bruit métallique d'une pomme de douche qui tombe suivi d' un « Tetsu ! Putain ! Tu fait chier » le renseigna.
- Au moins, maintenant, tu es bien réveillé, rétorqua le joueur Fantôme, une lueur de malice dans les yeux.
- Tetsu, un de ces quatre, je te jure…
- Ce n'est pas ma faute si ton ballon d'eau chaude est trop petit. Pour un appartement de cette classe…
- Mais t'y passes des plombes ! Protesta Taiga.
- Je suis long à prendre ma douche, c'est vrai mais si tu me sautais moins souvent dessus, j'aurais pas besoin de me laver autant.
- C'est toi qui veux pas de capote !
- Mais c'est toi qui m'en fout partout à chaque fois.
Ah.
Touché, coulé.
Taiga ouvrit la bouche pour protester mais la referma aussitôt. Affirmer le contraire serait faire preuve d'une mauvaise foi que même lui ne pouvait cautionner. Il lui fallait bien l'admettre : quand il était le passif et que venait l'orgasme, il ne prenait jamais la peine de se soucier de ce qui était sur la trajectoire.
Ou qui.
Et, soyons clairs : il s'en foutait totalement.
De plus, malgré les jérémiades de Tetsu, empreintes de la plus évidente mauvaise foi, le sexe était juste sensationnel .
Et quelle importance si de petits incidents pouvaient avoir lieu ?
Il en assumait pleinement les conséquences, douche écossaise et petit ami revanchard inclus.
Il repensa à toutes ces années passées sans Tetsu et à ce que serait sa vie si cette terrible agression n'avait pas eu lieu, s'il n'était pas allé retrouver Tetsu au Japon.
S'il ne lui avait pas avoué ses sentiments. Si Tetsu l'avait rejeté.
Il secoua la tête pour chasser la vision d'une vie triste et morne, seulement éclairée par le basket-ball. Un cauchemar.
Il repensa à tout ce que Tetsu avait apporté à sa vie et sentit son cœur se gonfler d'amour et de reconnaissance envers son compagnon. Il lui avait tant apporté !
Oui, il n'échangerait sa place pour rien au monde. Sa vie était juste.. parfaite.
Une goutte d'eau glaciale coula le long de son cou jusqu'à son dos. Il frissonna sous la sensation désagréable.
Pas question que Tetsu s'en sorte comme ça !
Il sortit de la salle de bain en sous-vêtements et jaugea Tetsu des pieds à la tête.
- T'as grossi.
Oui, c'était mesquin mais un petit ami digne de ce nom ne réveillait pas son compagnon en le menaçant de lancer son chien sur lui et en l'achevant à coup d'eau glacée. Il guetta le moindre signe que sa remarque assassine avait fait mouche mais ne vit rien à part une légère étincelle de moquerie dans les yeux bleus lagon.
- C'est du muscle, Taiga.
Taiga finit de s'habiller et partit vers la cuisine en maugréant :
- Du muscle, mon cul, oui.
Tetsu s'assura que Taiga avait bien quitté la pièce. Dès qu'il fut certain qu'il ne reviendrait pas sur ses pas, il retira son T-shirt et s'examina dans le grand miroir du dressing, à la recherche de la moindre trace de graisse. N'en trouvant aucune, il remit son T-shirt et répéta, satisfait :
- Rien que du muscle…
Puis, l'air de rien, il alla rejoindre Taiga pour prendre le petit-déjeuner avec lui. Quand il s'installa en face de lui, Kagami lui demanda :
- Tu sais pourquoi Akashi vient nous voir ?
- Il n'a rien voulu me dire au téléphone, à part « c'est important »
- J'espère qu'il viendra sans ses ciseaux, maugréa Kagami qui ne pouvait plus voir une paire de ciseaux rouges sans se remémorer ce jour où Akashi l'avait attaqué avec ceux de Midorima. Et l'idée de revoir ce psychopathe en puissance lui donnait des sueurs froides.
Il s'avérait qu' Akashi , devant venir aux USA pour affaires, avait accepté de servir de messager.
Ils étaient sélectionnés pour l'équipe nationale japonaise.
Sur l'un des murs de la cathédrale Notre Dame des Anges, à Los Angeles, une petite plaque trônait juste sous une statuette représentant un ange.
« Merci . TK »
FIN.
* Véridique !