Ohayo mina' !
C'est la fin de cette fiction, avec un épilogue en 100% happy-end, ça fait du bien parfois... ! (oui, autant qu'à vous qu'à moi)
Je réponds aux guests tout de suite dans l'en-tête, et je vous retrouve en bas pour un petit texte de conclusion, comme toujours... merci pour vos reviews !
J'avais fait une énoooorme faute de cohérence dans le dernier chapitre (Zoro et ses cravates, le coquin), merci à Arya et Alivia pour la correction :)
Enjoy it !
Réponses aux guests :
Noah : Hey ! Oui, Luffy donne toujours envie de le câliner (entre deux bonnes secousses, parce que bon, le gamin est un peu tête de pioche !). Je suis contente de t'avoir eue dans le loft du Journal, et je te dis peut-être à bientôt !
Fairy One Piece : Contente de l'apprendre ! ^^ merci beaucoup !
Lilly Tea : Hello ! Ouais, Dragon ne pouvait pas bouder éternellement... le ZoLu est un couple mignon, oui, c'est vrai, leur relation est assez belle à voir et à décrire en tout cas ! Merci pour ta review, à la prochaine !
Chat-malowe : Comme tu le verras, oui, je vais évoquer la fête de Luffy, mais sans trop m'attarder sur le sujet non plus... Oui, je commencerai une nouvelle fiction, mais pas de LawLu prévu au programme. Merci pour les compliments, on va dire que je vais tenter de faire au mieux ! Merci à toi, à bientôt !
Crow : Heya~! Zoro est pas facile à manier niveaux sentiments, le garçon est du genre silencieux et réservé... apparemment je ne l'ai pas transformé en serpillière et ça me va très bien. Zoro a une vie très guindée, Luffy va décoincer tout ça, et Luffy va avoir un repère stable, tu as bien souligné ça avec la notion d'équilibre :)
On partage un point commun, alors, tout ce qui touche à la famille est très précieux pour moi aussi, qu'elle te soutienne ou non, elle est toujours là, que tu le veuilles ou pas...
Yes, bien vu, le dernier ZoLu était sur une songfic de Bruel (goûts musicaux étendus, oui, sauf certaines catégories ou groupes qui me hérissent... ceux qui ont des problèmes de grammaire notamment, fufu).
Ha, la réplique de l'elfe ^^ je préfère celle du "Ha ha ha, je vous ai bien niqués, et c'est signé Zangdar."
Sensible...? aux oeuvres de Tokyosketch, oui, beaucoup. Merci d'avoir prévenu ^^
Je suis pas sûre que la prochaine fiction que j'ai prévue te plaira, alors :/ j'espère quand même te revoir, rien que pour un petit coucou de temps en temps, histoire de papoter en attendant que tu aies un compte !
Le... le MPreg. Non. Jamais. JA-MAIS. Les bébés avec ces yeux-là, c'était plutôt si Luffy s'était casé avec une nana, haha.
Prends soin de toi aussi, merci beaucoup d'avoir été là depuis tout ce temps :)
Je vous laisse découvrir tout ça, et vous dis à très vite, peut-être !
10 septembre, Avallon, 250 km au sud de Paris :
- Luffy, descends ! braille mon père dans les escaliers, tête levée vers la mezzanine. Zoro est au portail… !
Je me rince la bouche et jette ma brosse à dents dans le pot, m'essuyant le visage avant de sortir de la salle de bains où Koala termine le lissage laborieux de ses cheveux ; un dernier kick de ma part et une claque dans la figure en retour plus tard, je me retrouve à dévaler les marches avec une joue écarlate, bougonnant sous le regard sceptique de mon père – qui ne pose pas la moindre question sur la figure que je peux offrir.
- … tu vas lui ouvrir dans cette tenue… ? marmonne-t-il en me regardant traverser la salle.
- C'est mon petit-copain. Je pense que me voir habillé comme ça ne va pas le choquer outre mesure, susurré-je en passant par la baie vitrée grande ouverte pour laisser passer l'air chaud de cette fin d'après-midi.
Trente degrés dehors.
Il est hors de question que je porte autre chose que mon short – adieu le tee-shirt. Ha… ! comme si Zoro allait s'en plaindre…
Je marche dans la pelouse et, au pas de course, je rejoins notre allée où l'herbe jaunit sous le soleil écrasant de début septembre ; au portail, la berline de Zoro rutile malgré la poussière qui s'y est accumulée lors de son trajet jusqu'ici. Les joies de la campagne qu'il connait bien, après avoir été élevé dans la pampa japonaise…
Je pousse les verrous et ouvre les portes, et la voiture s'engage dans l'allée pour aller se garer près de la mienne.
Ouais, j'ai investi.
Trop chiant de prendre le train, et... j'avais envie de profiter un peu de tout l'argent que j'ai. Autant qu'il me soit utile, maintenant, non… ?
C'est un petit modèle, rouge et ostentatoire, juste comme j'aime. Héhé.
Zoro sort de sa voiture et je constate avec un plaisir non-dissimulé que monsieur a fait un effort vestimentaire. Et par effort vestimentaire, j'entends : pas de costard. Il est en tongs, bermuda et tee-shirt, tenue décontractée par excellence. Ca change agréablement, y'a pas à dire.
- T'as une heure de retard, souris-je en l'attendant sous l'ombre du cerisier. Pas mal. Tu t'améliores.
- Je me suis paumé en sortant de Paris. Désolé…, soupire-t-il en entrouvrant les vitres avant de verrouiller la voiture.
- T'inquiète. Je t'ai dit onze heures et j'ai dit midi à mes parents. Comme ça, on a l'impression que t'es à l'heure.
Je suis un sale manipulateur.
… on se défait difficilement de ses mauvaises habitudes.
Avec un sourire, je tends les bras quand il me rejoint et m'accroche à son cou, hissé sur la pointe des pieds, pour l'embrasser longuement. Je ne l'ai pas vu depuis une semaine et j'avais une hâte démentielle de le revoir – bonne nouvelle du jour : après le repas chez mes parents, on rentre tous les deux à Paris retrouver notre appartement.
J'ai rendu celui d'Aubervilliers début Juillet ; Zoro m'a proposé d'emménager chez lui, au sud de la ville, et il a dû se foutre sérieusement en rogne pour que j'accepte – le peu d'affaires que j'avais se retrouve mêlé à ses affaires, dans un appartement dans lequel il venait rarement avant que je n'y pointe mes fesses.
Changement d'environnement pour Chopper, également, mais les deux sont sur la même longueur d'ondes ; Zoro s'habitue au fait d'avoir un chien, et mon chien s'habitue au fait qu'il doive me partager.
… en ce sens, Ace est un peu comme Chopper ; il s'est fait à l'idée que Zoro est certainement l'homme avec qui je vais passer un long pan de vie, qu'il soit pour toujours ou non, et que je ne rentrerai pas dans le moule de l'hétérosexualité. Il est arrivé avec des a priori monumentaux – en fait, il était prêt à se foutre sur la gueule avec lui s'il découvrait que j'étais malheureux – et s'est rendu compte qu'il était facile de bien s'entendre avec Zoro. Et ils ont un énorme point commun, le même que tous deux partagent avec Sabo : me mettre des branlées mémorables aussi bien verbales que physiques fait partie de leurs hobbies favoris.
- Au lieu d'bécoter ton mec… VIENS METTRE LA TABLE ! hurle Sabo depuis la fenêtre ouverte de la cuisine.
- Ta gueule ! bramé-je en lui tendant un poing rageur et menaçant. Occupe-toi d'ta meuf au lieu d'me donner des conseils, bouff-mmph !
Zoro me plaque une main sur la bouche, les yeux levés au ciel, et embrasse mon front en me serrant contre lui.
- Arrête de t'agiter. Tu me fais transpirer rien qu'à te voir t'exciter pour rien.
- C'lui qu'a commencé.
- … tu as 23 ans. Pas 5.
- C'pareil.
Un « pat-pat » sur la tête me fait comprendre qu'il n'en a strictement rien à foutre de mes arguments, et son sourire goguenard ne fait que renforcer mes soupçon – je crois que je vais en prendre plein la poire pendant le repas. Ca doit faire sept jours qu'il n'a pas pourri quelqu'un, et je suis la cible rêvée pour lui.
Ma main dans la sienne, je l'entraîne vers la maison, où tout le monde s'agite pour porter les plats sur la terrasse, sous le grand parasol ouvert pour l'occasion ; c'est le seul reproche que j'ai à faire à la ville : on peut pas manger dehors peinard.
J'attrape un saladier de pâtes et je laisse Zoro se débrouiller pour aller embrasser ma mère et saluer mon père ; ça fait un moment que je n'ai plus besoin d'être avec lui, puisque le terrain hostile est devenu terrain conquis.
Oh, on a forcément eu droit aux questions d'usage : qui, quoi, où, comment.
Et cette fois, en mentant, je ne me suis senti coupable de rien ; enfin… ce n'était pas vraiment un mensonge. Zoro et moi nous sommes entendus sur la même version, à laquelle il n'est pas difficile de penser sans s'emmêler les pinceaux.
J'ai avoué qu'il était mon prof, à la fac, ce qui est totalement vrai, et qu'à force de sympathiser on a fini par sortir ensemble une fois ses cours terminés avec ma classe. Zoro prend 30 ans, notre écart d'âge n'est pas si énorme que ça, et cette histoire n'a pas l'air de bouleverser les mœurs de mes parents.
… de mon père, surtout. C'était sa réaction que je craignais le plus, et elle n'a pas été ce que je redoutais ; il a clairement dit que cette histoire de prof-élève lui plaisait moyen, au début, mais je suis sûr qu'il préfère savoir ça plutôt que de penser qu'il a été mon client.
Et comment blâmer mes parents s'ils n'avaient pas supporté cet aveu… ?
Savoir que l'homme, avec qui votre fils a décidé de faire sa vie actuelle, est le même que celui qui l'a payé pendant des semaines pour qu'il puisse se le faire en presque toute impunité… il y aurait de quoi s'opposer complètement à ça, peu importe les arguments qui suivraient cette annonce.
Voilà ce qui m'a poussé à mentir, et c'est bien le seul instant où je n'ai pas eu de regret vis-à-vis de ma famille. Mensonge par omission, c'est encore ce qui me permet de me regarder dans un miroir.
Je pose le saladier au milieu des autres plats – non sans me fourrer une tranche de jambon dans le bec au passage – et je fais volte-face quand j'entends la voix de mon père, derrière moi, qui me tend les assiettes et les couverts ; il avise mes joues gonflées, me jette un regard lourd en secouant la tête et repart, dépité.
Au moins, notre relation est redevenue… presque comme avant.
Presque.
Je sais qu'il va lui falloir beaucoup, beaucoup de temps pour digérer ce que j'ai fait. Il ne m'en parle plus, mais dès qu'il est question de prostitution, il coupe la radio ou la télévision qui a l'audace de lui rappeler mes erreurs. Au boulot, il refuse systématiquement de gérer ces affaires-là, et m'a demandé de ne jamais, au grand jamais, en parler à qui que ce soit.
… c'est une promesse que je n'ai pas prise, parce que je sais pertinemment que je ne pourrai pas la tenir, et pour une bonne raison.
- M'MAAAAAN ! crie Sabo dans l'entrée. LUFFY IL BOUFFE TOUT L'JAMBON, LA !
- C'EST MÊME PAS VRAI !
- SALE MYTHO ! T'AS LA BOUCHE PLEINE !
Je cavale autour de la table alors que Sabo me court après, sous les yeux consternés de notre mère – je vois aux coins de sa bouche que notre attitude puérile en est presque à la faire rire, mais elle fait comme d'habitude : c'est-à-dire ne pas se marrer avec nous.
Zoro ne relève pas et met la table avec Koala, tous deux esquivant notre course effrénée autour du buffet.
Sabo aussi est passé à autre chose, en ce qui me concerne. Selon ses dires, il ne me trouve aucune excuse, mais il ne m'en veut pas plus pour autant. En revanche, si lui sait quand je lui cache quelque chose, la réciproque est vraie ; je sais qu'il me trouve des excuses, justement. Il sait à quel point tout peut être difficile quand on débarque quelque part sans rien savoir de la vie qui nous attend. Il a été honnête en me disant qu'entre me savoir dealer ou escort, il préférait de loin que je ne sois pas tombé dans le trafic douteux de la fausse maïzena. Que le choix n'avait pas été évident, et que, dans une certaine mesure, il le respectait.
Oh, et, j'ai fêté mon anniversaire, aussi. Petit comité, juste ce qu'il faut pour commencer doucement.
Usopp a reconnu Zoro à peine les pieds dans l'appartement ; il m'a gentiment demandé pourquoi notre prof d'économétrie était invité, et je lui ai donné la même version que celle choisie pour mes parents : une attirance réciproque avec Zoro. Il m'a regardé comme si j'avais perdu la boule, et il a passé la soirée à vouvoyer Zoro, mais ça s'est mieux passé que ce que je pensais.
Barto m'a dit que je n'avais pas pu lui résister, en réalité, et que je sortais avec Zoro parce qu'ils se ressemblaient – grands, cheveux verts, piercings... J'ai pas pu m'empêcher de rire à cette remarque. Barto, égal à lui-même. Exactement ce dont j'avais besoin.
Les autres de mes amis n'ont pas fait le foin que j'imaginais ; c'est limite si ça les a pas surpris, en fait, et j'ai presque été le plus heureux des hommes ce soir-là. Ne restait que l'orage paternel à quelques centaines de kilomètres que là, qui obscurcissait mon ciel.
Koala m'attrape par la nuque et me ramène à ma place avec brutalité – OK, message reçu : si Sabo a des bleus, c'est pas parce qu'il se cogne contre des barres de fer. C'est jute sa meuf qui le martyrise.
Il me rejoint dans la punition et se retrouve contraint à être assis entre mon père et sa copine.
… les boules.
Je suis entre Zoro et Maman, mais je vais éviter de trop la ramener – le vent pourrait bien tourner pour ma petite personne, et pas dans le sens qui m'arrange le plus.
- Quand est-ce que tu auras les résultats du concours, Lu'… ? lance Sabo en se servant très généreusement en merguez.
- D'ici un mois, à peu près. Si c'est bon, je commence pour la rentrée de fac mi-octobre. J'reprends les premières années, mais avec les cours d'amphi en plus à faire.
- … et si tu n'es pas pris… ? risque ma mère en m'empêchant de vider la moitié du riz-poivrons dans mon assiette.
Ah, cette grande question.
De base, j'avais deux options : soit prof, soit pute. Puisque je n'ai plus la possibilité de me prostituer, je suppose que je n'ai simplement pas le choix, ni le droit à l'erreur.
- J'sais pas trop. Je me trouverais un boulot en attendant. Un boulot réglo, ajouté-je après le lourd silence qui s'étire à table.
Dragon se mordille la lèvre mais ne relève pas.
Il m'a dit qu'il acceptait de me faire confiance à nouveau, et je fais tout pour ne pas faillir, et rester fidèle aux principes que j'ai pris.
… j'ai toujours des nouvelles de Shakky ; je passe presque toutes les semaines à l'agence pour prendre un verre avec elle, ou encore Lucci. Parce que, plus que des relations de travail, ce sont de vraies amitiés que j'ai pu forger là-bas, et rien que pour ça, je ne regrette pas ce que j'ai fait. J'appelle Hancock très régulièrement, aussi, et j'ai fait un Skype avec Shachi pour qu'il puisse me montrer sa nouvelle déco du loft.
Ouais. Shakky lui a refilé le mien, qui était plus grand que le sien, malgré son ancienneté ; la seule chose que ce crétin n'a pas touchée, c'est le bordel dans la pièce au coffre-fort. Et pour un motif plus crétin encore, mais qui me fait néanmoins carrément plaisir : ça lui rappelle simplement à qui était cet endroit. Tellement rangé vu de l'extérieur, si bordélique de l'intérieur. A mon image, d'après lui.
Tss.
- Si Luffy n'est pas pris, je l'engage comme assistant, annonce Zoro entre deux bouchées de pâtes.
Le silence s'alourdit encore plus, mais par la faute d'une surprise générale que personne ne cache, moi y compris ; Zoro me coule un regard en biais, sourit et me donne un coup de coude pour me faire sortir de ma torpeur.
- T'as la bouche ouverte, y'a un bout de poulet qui vient de tomber dans ton assiette.
- … tu m'engagerais ? Sérieusement ?
- Y'a quelque chose de mal à ça ? Ca te dépannera si jamais tu te rates. Même si je pense que tu as toutes tes chances.
Je m'attendais pas à mériter ce passe-droit, et honnêtement, si jamais ça arrive, je suis pas sûr d'accepter. Ca me ferait trop bizarre de travailler avec Zoro. Mais au moins, j'ai une roue de secours ; et, surtout… ça ne fait que conforter mes parents en leur laissant penser que je ne risque pas de retourner dans mes anciens travers.
La voix de ma mère qui gronde et menace me sort de mes pensées, momentanément ; Sabo a encore les cheveux dans les yeux. Il se dépêche de les attacher sous peine de subir la peine capitale – crâne rasé sans sommation – et mon regard se perd dans ses mèches dorées.
… Doflamingo m'a laissé son numéro personnel. Pas pour de futurs contrats, loin de là ; il m'a simplement dit que si j'avais besoin de lui pour un job de commercial en économie, je pouvais lui faire passer une candidature, et qu'il se chargerait de la transmettre à qui de droit. Et que je pouvais passer à son bureau pour récupérer un bon brandy quand je le voulais.
Kid m'a marmonné que j'allais lui manquer, et m'a serré contre lui avant de m'ébouriffer les cheveux. Croyez-moi, c'est un énorme signe d'affection, chez lui.
Coby a mal caché son chagrin mais m'a dit qu'il comprenait, et que c'était ce qu'il y avait de mieux pour moi et de loin. Je… crois qu'il m'aimait plus qu'il ne le laissait paraitre, lors de nos rendez-vous ; et, dans une autre vie, Coby aurait été le petit-copain rêvé, mais… c'est Zoro qui occupe toute la place dans mon cœur et dans mon esprit, et depuis bien longtemps. Je lui ai conseillé de me remplacer par Shachi, qu'il serait aussi attentif que moi, mais Shakky m'a dit que « mon petit marin » n'avait plus donné signe de vie depuis mon départ.
Sanji m'a laissé sa carte en me disant que j'étais le bienvenu dans son restaurant, que j'aurai une table à n'importe quelle heure et que tous les repas seraient gratuits pour moi. Pour moi, et pour « la tête d'algue » qui me sert de petit-ami, désormais. J'étais pas au courant, mais ces deux-là se sont croisés à l'Agence et visiblement, leur mésentente purement basée sur le délit de sale gueule commun a failli tourner au massacre en règle. Ces idiots.
Vivi a beaucoup pleuré, m'a frappé et m'a quasiment étouffé en me serrant dans ses bras – tout ça à la fois. Je lui ai demandé d'apprendre à faire confiance aux hommes, parce que beaucoup en valaient la peine, et j'ai ajouté après un long moment que j'étais certain qu'elle trouverait un fétichiste des canards, comme elle. Ça m'a valu une autre crise de rire et une gifle bien sentie, mais c'était tout ce que je voulais, au fond : savoir qu'elle serait heureuse.
- …-photos de la Polynésie, j'avoue que ça me rassurait de savoir Luffy avec toi pendant le voyage. Je n'aurais pas aimé le savoir aussi loin, tout seul, déplore ma mère.
- Luffy aurait survécu, M'man, intervient Sabo en soupirant.
- … pas sûr. Je l'ai empêché de s'empoisonner je ne sais pas combien de fois…
J'écoute à peine la conversation.
Trop loin.
Trop détaché de tout ça.
Trop plongé dans mes souvenirs.
… j'ai reçu une photo, il y a trois semaines. Un numéro inconnu dans mon portable perso, mais dont les chiffres ont réveillé une mémoire que je pensais endormie depuis des mois.
L'image d'un bébé aux cheveux noirs, tête soutenue par une main tatouée que je reconnaîtrais entre mille.
J'ai cru que cette apparition me ferait un mal inimaginable, mais… pas du tout, en fait. Et c'est ce qui me conforte dans mon choix – je n'aurais pas pu donner à Law ce qu'il voulait tellement, et vice-versa. J'ai engagé une conversation polie, presque amicale, et on a fini par s'appeler quand il a eu 5 minutes à m'accorder entre deux interventions.
Entendre sa voix m'a fait un bien fou ; toujours aussi basse, apaisante, avec parfois un ton rieur qui ne demande qu'à sortir. Je lui ai tiré les vers du nez pour savoir qui lui avait donné mon numéro perso, et Shakky va me devoir pas mal de martinis ; je ne lui en veux pas. Il a simplement voulu faire ça pour… faire la paix, en un sens, et pour savoir comment j'allais. Il m'a demandé si j'avais passé le concours que je préparais tellement, et si j'avais eu ma maîtrise. Je lui ai aussi annoncé que je n'étais plus escort… et que j'étais tombé amoureux. Réellement. Que trouver quelqu'un m'avait fait ouvrir les yeux sur ma vie, et que je m'étais rangé des voitures.
Et que, bizarrement, ça ne me manquait pas tant que ça.
On a parlé longtemps. Plus d'une heure, en fait, sans aborder une seule fois le sujet de nos contrats – tout simplement parce que ce n'était plus quelque chose qu'on partageait, et qu'on avait des tas de choses à se raconter qui étaient mille fois plus intéressantes que des parties de sexe perverses.
… n'allez pas croire non plus que je ne suis plus porté sur le cul, ça serait un gros mensonge, ça aussi.
Depuis, on a échangé quelques messages, et j'ai l'impression d'avoir retrouvé un vieil ami. Ce que je ressentais pour lui n'est plus là, même si j'essaye de m'en rappeler, alors que le feu que j'ai en moi brûle toujours pour Zoro – quand je regarde la boucle d'oreille rangée dans ma table de chevet, il n'y a rien d'autre que des bons souvenirs qui me viennent.
- … -jours autant dans la lune ?
- Vous n'avez pas idée. Il est parti avec ses chaussons à son premier jour de concours.
- Nooon… ?
- J'vous entends, marmonné-je en enfournant une saucisse entière dans ma bouche, sous le regard écarquillé de Zoro que ma capacité à m'empiffrer sidère chaque jour un peu plus. …. Quoi ?
- Je sais pas comment tu fais pour te bâfrer comme ça.
- Y'a un proverbe breton qui dit : « Nourris bien ton corps, ton âme y restera plus longtemps ». J'le suis, c'est tout.
- … tu pourrais éviter de faire ça ? grogne Sabo en me donnant un coup de pied sous la table.
- … faire quoi ?
- J'sais pas, manger comme un porc, raille Koala.
- Ton dernier fastfood doit pas remonter à longtemps, Kiki, j'avais pas l'impression que ton débardeur te moulait autant y'a 3 semaines, rétorqué-je en amenant l'assiette de travers de porc à moi.
Silence à table.
J'adore viser juste.
J'ai trop dû fréquenter Law, justement…
Koala se tourne vers Sabo ; lentement. Très lentement. Son poing se crispe autour de sa fourchette, et mon frère pâlit à vue d'œil.
- … j'étais sûre qu'il me boudinait, crache-t-elle. Et toi tu me dis que non… ?!
- Genre… ! s'étouffe-t-il, outré. Attends, c'bouffon te dit qu't'es grosse et te traite de singe, et c'est moi qui me fais défoncer la gueule ?! y'a pas d'justice dans c'monde, sérieux… !
Satisfait, je reprends mon repas en regardant la mayonnaise prendre.
Ils courent les deux pieds dedans, c'est juste excellent à voir et à entendre. J'ai l'habitude de m'en prendre plein la poire depuis des années, autant que ça change, maintenant. Beaucoup plus drôle.
Je prends un sermon par ma mère, mon père me fait sa tête des sales jours et Zoro me braille dessus au moment où les deux idiots commencent à se mettre sur le nez, mais…
… prendre la décision d'emmerder Koala pour mieux pourrir la vie de Sabo par procuration est un choix qui ne me vaudra qu'une engueulade, et un retour de manivelle beaucoup moins violent que celui qui m'a pendu au nez il y a quelques mois.
Une décision anodine, sans véritable conséquence.
Je ramasse un verre d'eau dans la figure, Koala se lève et me court après, alors que je me barre à travers la pelouse en riant.
… ouais, ma vie me plaît.
Parce qu'elle ne suit aucune règle prédéfinie.
. . . . . . .
10 septembre, Longjumeau, 30 km au sud de Paris :
Zoro sort de la salle de bain, serviette autour des hanches, brosse à dents coincée au coin de la bouche ; je le suis du regard, en appréciant la vue de son corps quasiment nu mouillé de la douche fraîchement prise.
Et il est rien qu'à moi.
Il traverse le salon et passe derrière le canapé pour glisser une main dans mes cheveux encore humides de mon bain – j'ai retrouvé des brins d'herbe dans mon sous-vêtement, preuve de la virulence de l'attaque de Koala.
Cette malade.
- … encore sur l'ordinateur… ? sourit-il en entortillant une mèche autour de son doigt.
- Mmn. J'suis inspiré.
Il se courbe au-dessus de moi et embrasse mon front, sa main caresse ma joue.
- … je peux lire… ?
- Bien sûr, murmuré-je en fermant les yeux quand sa bouche pose un baiser sur ma tempe.
Je n'ai pas pu jurer à mon père de n'en parler à personne.
Pas avec les projets que j'ai.
Ça aurait été mentir que de promettre de garder le silence sur ce sujet, parce que j'ai l'intention de purger toutes ces années de tromperie par une catharsis plus efficace qu'une petite confession.
J'ai presque tiré un trait sur cette vie.
Presque.
J'ai encore du travail à faire ; je me réveille encore en nage, la nuit, après avoir rêvé que des types en uniforme venaient me chercher pour m'emmener loin de tout le monde, pour pouvoir me juger pour mes excès passés. Un rêve stupide, qui n'est pas censé se réaliser, mais qui m'empêche encore de fermer l'œil. Quand je ne rêve pas qu'on me force à faire ce que je ne veux pas.
Ma vision du sexe est faussée, aussi. Dès que je sens que Zoro a envie de moi, je lâche ce que je fais et je le laisse faire ce qu'il veut. Il s'en est très vite rendu compte et, à chaque fois, il prend le temps de me demander si c'est ce que je veux vraiment, et... j'arrive à dire non, parfois. Dire qu'en effet, je n'ai pas envie de faire l'amour, que je veux juste m'endormir contre lui. Ça prend un temps considérable, mais j'y arrive, avec de la persévérance. Et force est de constater que Zoro ne me force à rien, et qu'il me laisse tranquille quand je ne veux pas de sexe.
Il existe des tas de manière de se libérer de ce qui nous hante, et celle que j'ai choisie en est une parmi tant d'autres.
Des tas de choses m'attendent : une vie, des années avec Zoro, peut-être un job dont j'ai toujours rêvé…
J'ai choisi, et cette fois, je ne pense pas m'être trompé.
Même si, au fond, je ne regrette jamais d'avoir fait les choix qui m'ont mené à l'homme dont je partage la vie.
Je m'étire, bascule la tête en arrière et embrasse le creux de son cou ; j'espère qu'il aimera. Sinon… je recommencerai. Ça ne fait rien. C'est pas comme si je savais pas ce que ça faisait de se planter… surtout que ces erreurs-là sont rectifiables dans l'instant. Zoro embrasse ma joue, négligemment, et contemple les lignes qui se succèdent sur l'écran blanc.
Il se penche pour lire par-dessus mon épaule le texte qui ouvre le chapitre 0, sobrement intitulé « Prologue », du traitement de texte ouvert en grand.
« Les clients, comme pas mal de gens, peuvent être prisonniers d'une routine. Ils cherchent ailleurs ce qu'ils ne trouvent pas ou plus chez eux, et sont capables de payer cher ce qu'ils désirent si ardemment. Ça peut aller de la simple étreinte à une session de sexe intense au-dessus de 40 mètres de vide, en passant par la conversation spirituelle ou désintéressée.
Bizarre, non… ?
Et bien, non. Pas bizarre. Je ne juge pas. Jamais. Je ne suis pas là pour ça.
Le jour, je suis un étudiant modèle, dans une faculté parisienne où je suis laborieusement des cours en sciences économiques et droit international. J'ai pour projet d'être enseignant, et je compte bien décrocher ma maîtrise à la fin de l'année.
Mais quand la nuit tombe, je laisse tomber mon jean et mon tee-shirt pour m'étendre nu dans un lit.
"La prostitution relève du droit chèrement acquis à disposer librement de son corps. Eli Badinter." J'aime bien cette idée. On ne parle pas assez des conséquences, mais le concept d'être libre de faire ce que l'on veut de son corps me botte bien.
Il paraît que tous les jeux ont leurs règles, et toutes les parties ont leurs tricheurs. Et dans ce jeu à double visage qu'est ma vie, j'essaye chaque jour de concilier ce que je suis et ce que je voudrais être, sans m'écarter des lois établies. Peu importe le prix.
Ceci est mon journal.
… le Journal intime d'un Escort-boy. »
Hé bien, ladies and gentlemen, c'est ainsi que s'achève ce journal...
Vous avez été nombreu(ses)x à le suivre, à vivre avec Luffy et ses déboires estudiantins, professionnels et amoureux... plus d'une centaine en fait :)
Merci, merci d'avoir pris le temps de lire, d'être passé(e)s par là et d'avoir laissé une trace de votre passage, qu'il soit permanent ou ponctuel, dans cette fiction. Elle n'aura peut-être pas eu une grande profondeur, mais elle reflète beaucoup les espoirs qu'on se fait tous dans notre vie, les joies qui la jalonnent et les moments plus tristes, plus sombres qui la composent également. Notre vie à tous n'est pas celle du Journal, et encore heureux, mais nous avons tous nos désillusions à notre échelle.
Nous nous sommes tous imaginés chanteur, actrice, star du porno [Nan, ça, c'est toi...!] (CHUT), agent secret, maitresse d'école... Un jour, nous partons tous de chez nous, notre point A, avec des objectifs, des rêves, des buts différents, un point Z à atteindre, mais avant tout ça, il faut passer par un tas d'étapes. Elles sont plus ou moins réussies, plus ou moins à la hauteur de nos espérances, elles nous font même parfois totalement virer de bord, et parfois même notre but change. Ce n'est pas pour autant que c'est lâche, et ce n'est pas parce qu'on ne galère pas que cela rend notre chemin moins honorable, au contraire ; quand la vie vous épargne d'avoir à faire un mauvais choix, mieux vaut savoir saisir au vol les bonnes occasions qui se présentent.
Luffy a fait son choix, un choix que je ne souhaite à personne, parce qu'il retire plus qu'il n'apporte, au fond.
Il a pris 2 virages à 180° et est retombé sur ses pieds, et c'est tout ce que je peux vous souhaiter également.
Je vais faire un petit tour de table, pour revenir sur les... mmmn... *rouvre FF en douce pour checker les dates* sept mois que cette fiction aura duré...
Je commence par Panzerie, dont ma boîte mail niait farouchement l'existence : reviews invisibles depuis mon ordinateur, saleté de PC !
Just-One-Dream, toujours venue ponctuer ses visites entre ses cours… Osmose-sama, discrète mais toujours là, elle aussi, depuis une paye !
Monkey D. Anne, là depuis le tout premier chapitre après avoir accroché avec les précédentes fictions.
Roronoa0mama, « campée devant la boutique », comme elle le dit si bien…
Alivia13, là depuis très, très, très longtemps maintenant, dont j'attends toujours les reviews avec impatience, et qui a toujours les mots pour dire ce qui va ou non :) Au même titre que le LamaDuFutur, entre deux séances de torture et des prières aux lémuriens, muhu. Sale folle x)
LukaRyuga, qui a dû se faire écraser au guichet, parce que je ne l'ai pas vue depuis un moment, mais qui a refait une apparition aujourd'hui :p
Reikaproust, encore là aussi dans ce fandom sous les auspices de la Pasta, j'espère la revoir pour cet épilogue ! Portgas et la chocolaterie et les « faux mouvements » du portable, héhé…
Miss Nakami (amatrice de Luffy/Lucci ! la rareté, s'te plaît !), Traffy. D, qui se sont aussi fait discrètes ces derniers temps ^^j'espère que la fiction vous a plu, les filles !
Evercloud, que j'appelais Padawan mais qui a bien prouvé, et depuis une paye, qu'elle avait plus que largement dépassé ce stade ! ^^
Arya39, qui accroche depuis longtemps aussi, après avoir parcouru l'ancienne fiction avec courage, haha. La vague folle, là depuis… ooooh… ouais, tellement longtemps en fait ^^ Yunigaimon qui fait ses apparitions sauvages, façon Pokemon ! Miu L'Ornithorynque (sais comment ça s'écrit maintenant, grâce à toi) a changé de pseudo entre-temps, mais elle était toujours reconnaissable et toujours là !
Louvette68 et ses reviews de plus en plus longues, haha, et c'est pas pour me déplaire !
Nadgrimm, fraichement débarquée, mais dont l'enthousiasme est entraînant !
BlackSpirit et Cardx pour le côté québécois qui se cache en nous :D vous êtes trop dingues et trop décalées, les filles, mais je vous aime quand même !
Chiyukisa, que je suis heureuse d'avoir interpellée dans la liste des Just-in ! Camerisier, qui est restée là régulièrement pour commenter les chapitres :)
Une ponctuelle W. D. Marka venue acclamer le DofLu, Freak-Writter qui me surprend toujours avec ses rythmes de reviews aléatoires et la fraîcheur de ses reviews, RoronoaAgathou moins visible depuis quelques chapitres mais que je soupçonne toujours d'être pas loin, Monkey D Valou arrivée en cours de fiction SANS CAFÉ (respect !)…
PeregrinTouque (ce pseudonyyyme… !) débarquée d'un tout autre univers que celui de OP, bienvenue dans les AU ^^ Muwnder, qui hurlait au LawLu… j'espère que t'es pas trop déçue par la fin !
Kather, passée par là pour laisser sa patte après la prise de tripes de RVEE et ma promesse de ne tuer personne ! Climoushh, qui m'a faite récemment tomber des nues, arrivé la veille de Noël… Lyciangel, qui est venue faire ses salutations ponctuelles d'usage ;)
Itsuke, AliceNaginiRiddle (M'fait tellement penser à HP, haha), Jokykiss, The Fanne, Brinou, No-Odhy, Luna Park, ClemTrafalgar, DeadChat (qui a découvert mon sadisme, haha, il y a encore des gens innocents dans le coin on dirait !), et d'autres personnes venues plus rarement mais qui ont toujours ponctué la fiction de leur passage…
Et puis, les guests, qui se sont accrochées du début à la fin, et vous pouvez pas savoir à quel point ça fait plaisir de voir que vous commentez alors que rien ne garantit une réponse, techniquement… j'essaye de ne jamais faire l'impasse pour vous répondre, et j'espère que cette épopée vous aura plu autant que les autres ! Je pense à Ayako, Lilly Tea, Tresor (là depuis un bail aussi !) et Crow et son whisky ^^, et d'autres arrivées, comme Chat-Malowe, FairyOnePiece...
J'en ai sûrement oublié et j'en suis désolée, mais chacune de vos reviews était un encouragement pour moi, un guideline non-négligeable qui m'a toujours motivée à continuer.
J'ai souvent dit que je ne forçais personne à reviewer, et je ne cours pas après la gloire (comme dirait Foresti, handicapé, mais pas con, le gosse), mais je reconnais que ça me botterait que les 106 followers sortent de l'ombre pour le final :p Il y a toujours les irréductibles, celles (et ceux, ha) qui ont toujours été là, et je vous remercie encore pour vos mots, qui me portent à un point que vous ne pouvez peut-être pas concevoir. Merci, merci mille fois.
Oh, et puis, vous commencez à avoir l'habitude, hein, mais il y a une brochette que je voudrais sortir du barbecue. Je remercie Mana. Y, ma décortiqueuse qui passe ses journées à courir entre les copies et les joyeusetés du clavier en polymère extraterrestre (haha), d'être toujours présente, ainsi que ma grande Flllora qui prend grand plaisir à m'envoyer des trucs tendancieux quand je suis en réunion… ahem… comme dirait l'autre, « Va, je ne te hais point » x)
Et à toi, Pyro… merci pour ton chapeau à grelots qui tombe toujours à pic, et tes impressions, tes idées, tes arguments qui m'ont aidée à construire quelques chapitres de cette fiction… *s'incline*
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J'espère vous revoir nombreuses et nombreux pour la prochaine fiction, qui aura un ton bien différent de celle-ci. Je ne sais pas quand elle sera publiée, et comme toujours, je vous invite à venir checker l'en-tête de mon profil pour en savoir plus :)
Merci à toutes et à tous !
Mille Baci !
*Harlem, votre dévouée.