« Mémoires d'un Homme »

Lordess Ananda Teenorag


Titre : « Mémoires d'un Homme »

Auteur : Lordess Ananda Teenorag

Série : Supernatural

Genre : Semi Alternate Universe – Parodie, Comique, Frienship, Family, Romance.

Résumé : Les Monstres me font tripper. Les Démons me font gerber. Les Anges me font chier. Particulièrement celui-là, avec son air perdu et son trench-coat miteux, qui passe son temps à me protéger, et à me fuir.

Personnage principal : Dean Winchester

Personnages importants : Castiel, Sam Winchester

Note : Recueil de fics sur l'Homme Vertueux de Supernatural. Ce chapitre ? Semi-AU.


Mot de l'auteure : Hello, tout le monde ! De retour, grâce aux gentilles exhortations des autres ! Merci beaucoup, ça me fait très plaisir et ça m'a remotivée un max ! Résultat : je me suis remise à SPN, et boum ! Fics qui ressortent !

Pour ceux qui suivent Mémoires d'un Ange, je me suis remise sérieusement dessus. Il y a même des clins d'œil à cette histoire dans ce chapitre (et c'est dire ;). C'est un travail qui me tient à cœur et que j'espère mener à bout, pour diverses raisons. Merci à tous ceux qui m'ont encouragée, vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est précieux pour un auteur.

Quant à ce chapitre des Mémoires d'un Homme ? Les adeptes de Gabriel devraient être contents ! ;)

Bonne lecture et merci encore !


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Page 3 du Journal : Le Bal des Anges

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« Ooooooookay. Et, qu'est-ce que c'est que ce merdier ? »

Un château en pâtisserie, des chevaux en chocolat (qui bougeaient), un arc-en-ciel en jus de fruit…

…et un roi aussi débile que ses créations.

« On dirait Le Retour du Jus d'Orange. »

Ok. C'était QUOI ce MERDIER ?!

« Un peu de politesse, Deano. Dois-je te rappeler que tu es dans The Palais de mon Royaume, manant ? »

(Ah, ce qui explique pourquoi ce sceptre ressemble furieusement à un sucre d'orge…)

Un bonbon sauta dans la tronche du Chevalier et accomplit la vengeance de la sucrerie. Le sucre dégoulina des traits du rustre, lui tombant sur le bout des lèvres.

Et c'était à la framboise, en plus ?

« J'ai toujours pensé que Docteur Sexy était mieux que Cendrillon. »

« Pas étonnant de la part d'un arriéré comme toi. Mais, cher beau-frère, je lui ai promis de cultiver un peu ton karma angélique, histoire de pas trop déshonorer la famille. Pas que mes abrutis de frérots me tapent pas sur le système, mais, hein… »

Beau-frère. Beau-frère. Définitivement, il y avait un problème. Mais, le mentionner au Maître des Sucreries – et, accessoirement, Archange de Dieu parmi les plus puissants, c'était peut-être pas une bonne idée…

« J'emmerde ta culture et tout le reste. Et pourquoi tu m'appelles beau-frère ? »

L'Archange Made in Sugar sourit façon framboise.

« Deano. Deano. Tu es the macho de la série, tu sais, là, le mec hyper cliché avec sa bagnole et ses armes de tueur, qui court les nanas comme mon frère les emmerdes… le protagoniste intrépide et con, qui trucide tout ce qui bouge et qui a pas de seins, avant de réfléchir… et, mieux encore : le roi du déni (d'ailleurs ton prénom ça sonne comme déni, bénis soient les réalisateurs pour ce jeu de mots extraordinaire). Mais même toi ne peux pas aussi stupide, hein ? »

Si l'emplumé devant lui n'avait pas été un archange, Deano… Dean lui aurait foutu une baffe.

« J'ai jamais été marié à une de tes sœurs. »

« Mais à un de mes frères, oui. Et, le Préféré de Dieu, comme on le surnomme ! »

Ok. Maintenant, Dean avait peur. Les sentiments, c'était pas son truc. Nan mais, c'étaient pas les gonzesses qui larmoyaient leurs sentiments au clair de lune ? Non pas qu'il aimait pas les lesbiennes, ni les supers épisodes des Cœurs Brisées où… enfin, quoi, il respectait le… beurk, sentimentalisme. Mais quand ça impliquait un certain emplumé aux yeux bleus, là, définitivement…

…NON.

« Gabriel. Tu vas illico presto me ramener là où j'étais. Sinon je te… »

« Sinon tu me quoi ? Je suis le grand Archange Gabriel, le Roi de la Sucrerie et le Magicien des Cœurs… avec toutes les illusions qu'ils comportent, bénis soient ces concentrés de pensées les plus tordues les unes que les autres. Et puis, je ne peux pas t'amener ailleurs que là où tu es, Deano. Ou, plus exactement, ailleurs que là où tu penses. »

Tout ça, c'était pas bon signe. Vraiment, pas bon signe.

« Ce qui veut dire… et merde. »

« Et oui, merde, comme tu dis. »

Ils se trouvaient donc… dans son subconscient ? Ses rêves, ou un truc du genre ? Oh, non, c'était un cauchemar. Jamais, JAMAIS il ne rêverait de Cendrillon : il connaissait même pas l'histoire !

« Mais si, Deano. Tu l'as vu, quand tu étais petit. Ce dessin animé qui passait à sept heures tous les samedis… tu sais, celui devant lequel tu pleurais en cachette, quand tu t'occupais de Sammy pendant que Papounet allait trucider du vampire ? »

Oh merde. Merde. Quand on disait que la télé, ça menait à la perte… il tenta de se rapprocher – discrètement – de la fenêtre, mais cette dernière se retrouva verrouillée par un sucre d'orge.

Nan mais. Un sucre d'orge, vraiment ?!

« Non, Deano, on ne se suicide pas dans un conte de fée, ça fait pas classe. Et, de surcroît, ton promis arrive. »

'Mon… QUOI ?!'

Dean n'avait jamais eu autant peur de sa vie – même quand Michel avait failli prendre possession de son véhicule. Parce que, hein, l'Apocalypse, c'était de la gnognotte à côté de… du, beurk, sentimentalisme ?

« Acclamez le Préféré de Dieu et le Gardien des Hommes : le Prince Castiel, l'Innocence Bleue de l'Eden des Vertus ! »

Putain de… merde. Putain de merde.

Cass était…

…il était superbe.

« … »

Il y avait d'autres mots pour ça ? Nan, y'en avait pas. Pas quand c'était Cass. Pas quand c'était… c'était cet être, qu'il avait toujours connu et jamais réellement vu. Pas pour de vrai, en tout cas.

« Bave pas trop, Deano. Ça ne fait pas très classe pour un Chevalier. »

« La ferme, Gabriel. »

Ce maintien divin, cette beauté qui perçait le cœur…. les ailes étincelantes de grâce, qui semblaient envelopper les alentours de leur envol… le tout d'un bleu si pur, que les saphirs auraient pâli à côté de cet ange.

« Houya houya, c'est que je verserais presque une petite larme, devant ces pensées (du moins, si je n'étais pas en train de boire ce jus de framboise)… une beauté divine qui perce le cœur ? Le bleu des saphirs qui pâlissent ? Purée, Deano, t'es vraiment cliché, comme macho. Avec combien de filles t'as couché pour penser ça de mon frérot ? »

« Je t'emmerde, beau-frère. »

Le victimisé des anges grinçait des dents : mais the victimiseur arborait son sourire d'Archange Tout-Puissant, qui dominait le monde, les bonbons et les frères Winchester.

« Eh ben, c'est pas trop tôt ! C'était vraiment si difficile de le dire ? »

« … »

'Ouais. T'as pas idée à quel point. Cass est… est…'

« Oui, il est pas rien. L'oublie pas, Deano. Ça me ferait pas tellement mal de te le rappeler éternellement, si tu foirais avec lui : mais Sammy apprécierait pas trop le sorbet que je ferais de tes tripes… »

Il y avait un éclat bizarre, sérieux, dans le visage du Made in Sugar. Froid et glacé – comme le sorbet qu'il lui promettait comme éternité, s'il… soudain, l'aîné Winchester se fit la réflexion qu'il risquait plus que de boire du jus de framboise à vie dans ce palais débile, s'il faisait pas face à Cass.

« De toute façon, j'ai jamais aimé les sucreries. »

Et, lui – Aile Bleue de l'Eden – qui s'approchait…

« Et puis, j'ai pas l'intention de… »

« Dean. »

Un mot – mais ce fut celui de trop.

« … »

Castiel le regardait, et, putain de merde, Castiel… le regardait. Cet être splendide, qu'il aimait, le regardait. Lui, l'être humain sans valeur, qui condamnait tous ceux qui l'approchaient de trop près, et qui avait l'indécence de les enterrer ensuite.

Alors, il dit une chose très stupide.

« Au moins, t'es pas en robe, Cass. Ça m'aurait un peu traumatisé de savoir que je rêve de ça. »

« Eh bien, techniquement, Dean, si. Il s'agit d'une Robe des Anges. Un vêtement sacré qui révèle notre nature la plus profonde. Ce que tu vois est la matérialisation de mon essence pour toi. »

Ce bleu incandescent, ces ailes immenses, qui enveloppaient le ciel… la Robe des Anges ?

« Et c'est également ce que je souhaite partager avec toi. Afin que notre lien… devienne ce qu'il aurait toujours dû être. »

Il n'avait jamais pu voir la véritable apparence de Castiel. Sans doute que celle-ci n'était qu'une mince représentation du sublime, que ses yeux impurs ne pourraient jamais entièrement percevoir. Et pourtant, en le voyant si éclatant de beauté, au milieu de tout ce bleu céleste, il eut envie de pleurer tellement il était con.

« N'aie crainte. Tes yeux ne seront pas privés de leur sens, car tu as prouvé que tu étais l'Homme Vertueux : et moi, je te reconnais comme tel. »

L'Innocence Bleue tendit la main vers lui.

« Viendras-tu avec moi sur cette route… mon Chevalier ? »

Chevalier ? Oh, cela. Oui, quand il était petit, il avait (très, très, très) longtemps… il avait rêvé qu'il avait rencontré un Dragon magnifique, aux yeux bleus et aux ailes étincelantes. Que cette créature merveilleuse l'avait touché de sa tête, pour écouter ses rêves de justicier et la légende de deux compagnons.

Cass, tu veux que je sois…

ton Chevalier ?

« … »

Dean déglutit. Ce rêve allait être… long, très long.

« Cass. »

« Oui, Dean ? »

« Tout ceci se passe dans ma tête ? »

« D'une certaine façon. »

« J'aurais tout oublié à mon réveil ? »

« Si tu ne ressasses pas. »

« Et personne n'en saura rien ? »

« A moins que tu n'en parles. »

Alors, Dean Winchester fit la chose la plus bête de sa vie : il s'arma de courage, et prit la main du Prince Castiel pour y déposer un baiser.

De toute façon, il aurait tout oublié à son réveil. Alors, pourquoi ne pas en profiter ?


« BOUAH HA HA HA ! Roooh, tu me dois un sorbet framboise Sucrissime, Balty, et un. J'ai réussi à les mettre ensemble… dans un rêve, certes, mais quand même. »

Faussement exaspéré, Balthazar l'Elégant fit apparaître la récompense du vainqueur : un des produits des nombreuses succursales qu'il avait infiltrées. Il n'était pas amateur de friandises sucrées, contrairement à Gabriel le Fantasque : mais le bonheur de leur frère commun valait bien quelques sacrifices.

« J'avoue que cet abruti de Winchester est légèrement moins con que je le croyais. Il doit vraiment être énamouré de son angelot, pour oser faire ça, même en rêve. En un sens, ça me rassure pour Cassy. Il a trouvé quelqu'un pour lui. »

« Par contre, compte pas sur moi pour les marier… même Papa – s'il se fiche pas complètement de nous, y arriverait pas. Je me suis toujours demandé ce qu'il lui a pris d'avoir créé Dean Winchester ? »

L'Elégant haussa un sourcil, amusé.

« Même contre une centaine de bonbonnières Mamie Supernova ? »

« Mmm… à négocier, cher frère. Essaye avec un nombre à trois chiffres… ? »

Chacun son rêve, après tout.