Disclamer : One Piece est à Eiichiro Oda et Bayonetta est à Hideki Kamiya.


Salut à tous !

Je sais, j'avais dit que je ne publierais pas avant la fin du x-over avec Skyrim, mais il faut être réaliste : il reste plus ou moins un chapitre pour la série, sans compter les Omake des aventures sur la Grand Line et les aventures de Luffy en Elsweyr (je me demande même si je ne le ferai pas dans une fic à part). Je ne publierai la fin de cette fic avant que l'on voit Zou, à mon avis, donc, j'ai le temps de publier au moins un chapitre pour lancer le nouveau x-over.

Pour ce qui est de la série en elle-même pour ceux qui ne connaissent pas : Bayonetta est un Beat them all avec une héroïne éponyme qui est ce qu'on appelle une « Sorcière de l'Umbra ». On découvrira ce que c'est au fur et à mesure de la fiction. Bayonetta s'est réveillée environ vingt ans avant l'histoire dans un cercueil, au fond d'un lac, sans savoir qui elle était, hormis qu'elle était une sorcière et qu'elle possède une pierre précieuse nommée l'Oeil Gauche. Elle a pour ennemi les envoyés de Dieu, les anges, et la version masculine des sorcières qui est alliée aux anges : les Sages de Lumen. Les sorcières, elles, sont alliées aux Démons et les invoquent dans leurs combats.

Le jeu est classé en PEGI 18, ce qui explique que la fic sera en T, avec possible évolution vers le M. Attendez-vous à des allusions sexuelles (juste le monstre nommé Joy est une bonne raison pour cette notation), de la violence et un langage fleuri. Vous direz sans doute que l'avertissement est inutile, mais comme on dit, mieux vaut prévenir, que guérir.

Pour ce qui est de l'intégration du jeu dans le monde de One Piece, tout se passera dans le Shin Sekai, lieu idéal pour ce genre de choses. Nous avons affaire aussi à une fem!Ace. Puisque c'est une fic pour ramener encore une fois d'entre les morts Hiken, c'est ce qu'on va faire, en usant cette fois de la magie pour y parvenir. Bayonetta et Ann (et Luffy), Marco se connaissent (le paring reste le même que dans mes autres fics, ils vont juste trop bien ensemble), leur rencontre avec la sorcière sera explicitée dans des Omake plus tard dans la fic. Néanmoins, sachez que les Portgas sont une famille de l'Umbra, et que les Noryokusha ont la capacité de voir ce qu'il se passe dans le Purgatoire.

Pour ceux qui ne connaissent pas le jeu, je mettrai des infos basiques sur des éléments de l'histoire en fin de chapitre. La traduction des termes japonais seront juste au début de ces notes de fin pour ceux qui les cherchent. Si vous voulez des infos sur un point particulier au prochain chapitre, faîtes-moi signe.

Je pense avoir fait le tour, donc, je vous laisse à l'histoire.

Bonne lecture et n'oubliez pas les reviews.


- Maaaa, elle a bien morflé.

Les pirates HS sur le pont du navire regardèrent d'un air éteint la femme en tenue moulante sexy qui venait de débarquer d'on ne savait où en jouant avec une sucette.

- Je viens prendre le corps de ma sœur.

Silence.

- Dîtes-moi où je peux trouver le Phénix.

Haruta ne posa pas la moindre question. Personne n'en avait le cœur. Ils venaient de perdre un père et de nombreux frères et sœurs, sans parvenir à sauver la raison même de leur déplacement. Alors, la commandante montra l'intérieur du navire d'un doigt lourd et épuisé.

- Merci.

Et la mystérieuse femme s'en alla de sa démarche plus que sexy dans cette direction.

Elle se laissa glisser sur l'échelle menant aux quartiers des commandants. Elle remonta le couloir jusqu'au bout et se tint devant une porte. Elle posa une main sur une de ses hanches, comme si elle réfléchissait et eut un soupir. Elle doutait qu'on lui réponde si elle frappait gentiment à la porte.

Son pied fit le travail.

- On frappe avant d'entrer, yoi. Surtout dans une chambre…

- Moi aussi je suis contente de te revoir, Marco-chan ! Cela doit bien faire quinze ans, fit l'étrange femme en entrant dans la cabine exiguë. Eurg, vous devriez songer à engager un décorateur.

Marco ne prit même pas la peine de la regarder, trop occupé à caresser le front de la dépouille de celle qui avait été l'amour de sa vie.

- Dis-moi, mon mignon… t'as eu le plaisir de lui prendre sa virginité ? taquina la femme.

- La ferme, Bayonetta !

La dénommée Bayonetta gonfla ses joues et marcha jusqu'à la couche où la dépouille de la jeune Ann était allongée.

- Tu sais pourquoi je suis ici ? demanda l'étrange femme en faisant rouler entre ses doigts le bâton de sa sucette.

Marco la regarda.

- Je me doute qu'elle doit avoir quelque chose en commun avec toi, mais elle est morte. Je te laisserai pas me prendre tout ce qui reste d'elle, yoi.

Bayonetta roula ses yeux dans ses orbites et s'assit sur le bord de la couchette, déboutonnant la chemise propre qu'on avait mise au cadavre.

- Tu n'y es pas. Elle est parée pour sa renaissance.

- Tu crois que tu fais quoi, là ?

- Shhh ! Tais-toi, chéri et observe.

- La seule personne qui avait le droit de m'appeler Chéri est morte. Arrête de jouer avec son ca-…

La voix de Marco se bloqua dans sa gorge en voyant que la blessure avait disparu, laissant place à un sceau de lumière mauve qui paraissait endommagée.

- L'un des autres buts de la gestation prolongée de cet enfant visait à sceller ses pouvoirs. Seul un coup mortel pouvait briser ce sceau, et lui permettre de renaître avec ses pouvoirs de sorcière. La lignée des Portgas a survécu de justesse à la Chasse aux Sorcières. Il est normal que tout soit fait pour ne pas attirer l'attention de ceux d'En Haut. Elle devait avoir douze treize ans quand je lui ai dit tout ça. Quand je lui ai dit qu'elle ferait mieux de se faire tuer dans la fleur de l'âge, si elle voulait pas devenir une sorcière moche et ridée. Je suis si contente qu'elle m'ait écoutée !

Marco la regarda d'un air indéchiffrable. Il avait toujours eu des doutes sur la santé mentale de cette femme, mais là, ça dépassait l'entendement.

- Cette montre est dans leur famille depuis si longtemps… Voyons si elle réagira.

Bayonetta tira d'on ne sait où un objet circulaire de taille conséquente, fin, en or massif, ornée d'un diamant et parsemé de pépites d'ambres sur les bords. Elle posa l'objet sur le sceau de lumière qui se brisa immédiatement et disparut, laissant la montre entrer en contact avec la chair restaurée de la poitrine de la défunte commandante.

Ann prit une profonde inspiration et se mit à tousser bruyamment, un peu de sang qui s'était accumulée dans sa gorge coulant sur son menton.

Pendant que Marco essayait de la rassurer et de la réveiller en douceur, Bayonetta ouvrit la montre pour la consulter et regarda avec satisfaction les chiffres Enochians inscrits dessus se modifier.

150011.

- Bonsoir à toi, ma Sœur, laisse-moi donc te guider sur la route tortueuse de la Voie des Sorcières de l'Umbra, sourit Bayonetta.

Elle glissa la montre dans une poche du bermuda d'Ann et se leva.

- Elle reviendra quand j'aurai fini sa formation, en attendant, sois sage.

Bayonetta laissa Marco embrasser une dernière fois la jeune femme avant de l'écarter et de prendre la commandante inconsciente.

Il était temps de former une sorcière.


2 years later


- Dans un monde de lumière et d'ombre, tous ne voient pas la même réalité…

La jeune femme assise sur le toit d'une ville en ruine eut un soupir en refermant un livre et se leva sous le clair de lune. La lumière argentée de celle-ci projetait l'ombre solitaire de la mystérieuse femme sur le toit de l'église abandonnée, laissant s'étendre une ombre dotée d'ailes d'insectes.

- Je dois voir Rodin, j'en ai marre de la camelote.

Elle sauta du toit, faisant tournoyer un Halo autour d'un de ses doigts.

- Avec un peu de chance, je verrais cette idiote… « Tu dois te forger une expérience par toi-même ! ». Tu parles… Heureusement que Madama Khepri est là, sinon, j'aurai rien appris du tout. En route. Je vais te mettre mon pied au cul, Bayonetta.


Bayonetta, elle, elle était en train d'offrir les derniers sacrements à un criminel local sur une île éloignée. Derrière elle, son informateur préféré pissait sur une tombe.

- Aaaah… on dirait bien que cette fois, Humpty Dumpty ne reviendra plus… dit l'homme corpulent.

Il remonta sa braguette et se détourna de la tombe qui lui avait servi d'urinoir.

- Même ce vieux crâne d'œuf de Destructeur s'est fait buter pour de bon, na ?

Il se prit un cigare dans son épais manteau et l'alluma. Une bouffée de tabac et il reprit ce qui était bien parti pour être une conversation à sens unique en se rapprochant de Bayonetta dans sa magnifique tenue blanche de nonne.

- Tu sais, je ne vois vraiment pas pourquoi tu m'as fait venir pour ce genre de truc. Moi, je ne fais que livrer la marchandise.

Toujours pas de réponse et la grande femme élancée continua de lire le livre de prières entre ses mains.

- Na, tu sais quel jour on est aujourd'hui ?

Il s'assit sur une tombe à proximité du cercueil de Bayonetta.

- Na, tu sais que c'est pas ton livre de prières qui va changer quelque chose ? Ça faisait des lustres que les gens attendaient qu'il crève, ce couillon ! dit-il en se levant.

Il contourna Bayonetta toujours occupée à lire et alla souffler la fumée de son cigare sur le cercueil.

- Kuso, regarde autour de toi ! Humpty Dumpty ne va manquer à personne !

Un point pour le gros, y'avait il n'y avait que deux idiots à l'enterrement du mec, et c'étaient c'était eux deux, justement.

Il alla s'asseoir sur une autre tombe en disant :

- Mais comme faut faire plaisir à la famille, on doit s'occuper de lui, ou c'est eux qui s'occupent de nous. Et moi, je préfère avoir ces vieilles pompes au pied que des blocs de ciment. Si ce n'est pire, le Shin Sekai est capable de chose… j'en ai froid dans le dos…. Brrrr ! Enfin, tu vois le tableau, ne ?!

Elle s'en fout de ce que tu racontes, je crois.

- Enfin, c'est comme ça que ça se passe. Sans des âmes bienveillantes comme nous pour débarrasser la société de ces salopards, il deviendrait quoi le monde ?! Et puis, Ann-chan a pointé très justement que la paye est pas mauvaise non plus.

Toujours rien. L'homme fuma un instant puis demanda :

- Oi, tu y crois à fond à ces bondieuseries-là ?! Si ça ne tenait qu'à moi, je prierais pour qu'il finisse à la fournaise… ou au moins, bien rôti !

Et cela le fit rire.

Bayonetta continua les prières, faisant que l'homme cessa bientôt de rire.

- Tu peux continuer à prier, dit-il. Mais la seule façon pour que ce mec rencontre Kami-sama, c'est de lui être offert en p'tit déj ! Même le vieux Shirohige a plus de chance d'avoir fini là-haut que ce mec !

Nouveau rire qui tourna court en voyant qu'il était totalement ignoré.

Il se racla la gorge et dit :

- Moi je vais rentrer, t'as bientôt fini ? Mes gosses me font un gâteau d'anniversaire pour ce soir. S'ils sont pas mignons mes mioches ! Même Ann-chan a craqué !

Il tira une dernière fois sur son cigare.

- Sore ja…

Il jeta son cigare sur le cercueil alors qu'il se mettait à pleuvoir.

- J'me barre.

Il s'éloigna tranquillement de quelques pas du cercueil quand une lumière dorée commença à envahir le ciel. Il se retourna, abasourdi.

- Masaka ! Ils sont venus ?! Uso daro ! Pour ce merdeux !?

Il tomba à genoux, se réfugiant derrière une tombe.

- Ahhh ! Je supporte pas cette lumière ! J'y vois rien !

La seule chose qu'il réussit à faire, ce fut faire tomber la pierre tombale derrière laquelle il s'était réfugié. Alors qu'il essayait de la relever, il demanda en panique s'ils étaient vraiment là. Après tout, elle pouvait les voir.

Et enfin, Bayonetta se fit un plaisir de lui répondre.

- Je les vois. Ce sont les instruments de Dieu, flottant dans sa lumière divine pour descendre sur Terre.

Elle releva la tête vers la lumière et récita :

- Seigneur, aide-nous et protège les âmes de ceux qui nous sont chers, pour des siècles et des siècles…

Il était temps de laisser tomber ce cinéma. Madama Butterfly attendait les sacrifices.

Bayonetta leva une main et dessina dans le ciel au-dessus de sa tête un Sigil. Elle leva les bras au-dessus de sa tête, laissant tomber le livre dans la boue et elle sauta, traversant avec grâce le portail, laissant derrière elle le monde des vivants.

Le pauvre homme ne devint plus qu'une silhouette obscure, une fois dedans.

Elle était dans le Purgatoire à présent.

Des anges venaient vers elle. Loin de l'image idéalisée et humanisée de la société ils étaient hideux et repoussants. Elle reconnut aisément ceux face à elle. Des Affinity, des anges de la Troisième Sphère. Le bas de l'échelon divin. Outre les auréoles, leur couleur blanche et or, voire les ailes, y'avaient rien de plus en commun avec les anges de l'imaginaire collectif.

Encore moins quand l'un d'eux rencontra le pied de Bayonetta.

Un second, son poing et encore un autre, pour conclure sur un coup de pied retourné.

Quel swag, ma chère !

Mais il en venait d'autre.

Toujours en apesanteur, elle parvint à se hisser sur la poitrine d'un ange et ils partirent en chute libre, et un coup de pied l'envoya manger la terre. Toujours avec style, elle atterrit sur ses pieds en écartant les bras, comme pour saluer à la fin d'une représentation.

Et bien entendu, ça n'en finissait toujours pas…

Les mains sur les hanches, elle leur dit :

- Vous avez l'air crevé, anta-tachi ! Je peux vous chanter une berceuse si vous voulez…

Et c'était reparti pour la bagarre avec le pauvre homme qui courait d'un bout à l'autre du cimetière en pleine panique en voyant les impacts et les tombes détruites autour de lui.

- Kuso dree ! C'est mon anniversaire ! gémit le pauvre gars.

Bayonetta se débarrassa d'un ange sur une pierre tombale, et l'effet domino fit tomber d'autres tombes… jusqu'à une dernière, entre les jambes du pauvre type, manquant de le castrer au passage. Autour de lui, il sentait le sol trembler. Il ne voyait rien d'autre que la boue exploser et éclabousser les environs, comme si quelque chose la frappait. Il finit par aller se réfugier en hurlant derrière une tombe pour prier, dans l'espoir de survivre.

C'était un sacré anniversaire.

- Promis, Humpty Dumpty ! Je pensais pas ce que je disais ! Pitié !

En réponse, le couvercle du cercueil décolla, laissant sortir une lumière mauve de ses profondeurs. Un homme à la peau sombre, au crâne rasé de très près (voire tatoué, non ?), vêtu avec une certaine élégance, apparut.

Des anges pas très loin se relevèrent alors que l'homme mettait un pied à terre.

- La prochaine fois que tu veux poser tes sales pattes sur moi, assure-toi que je suis bien mort, dit-il en s'avançant vers les anges.

Le couvercle du cercueil retomba enfin du ciel, sur son crâne et… se brisa en deux de chaque côté de l'homme qui ne montra aucune réaction à ça.

- Maintenant, vire de mon chemin. BOUGE !

Son cri produisit une vague d'énergie mauve qui renversa de nouveau les anges avant qu'ils ne prennent la fuite.

- Ro-Ro-Ro-Rodin ! balbutia le pauvre type caché derrière une tombe.

- Si ce n'est pas mon vieil ami Enzo, reconnut le dénommé Rodin en ramassant le cigare sur le cercueil. Vire de là, ok ?

Et tout en classe, il fit naître une flamme mauve sur son pouce pour allumer son cigare, avant de la souffler.

- Si tu meurs, je vais devoir retourner dans ce trou à rat pour récupérer l'argent que tu me dois.

Enzo eut la sage décision de se réfugier de nouveau derrière sa pierre tombale.

Et pendant ce temps, madame faisait toujours le ménage avec une brochette d'anges.

- Même les anges ont besoin d'un petit coup de pied au cul de temps à autre, pas vrai ?

Elle se saisit de sa brochette d'anges et d'un suplex, les écrasa dans le sol derrière elle.

A servir chaud, alors, bon appétit bien sûr, avant de retourner au combat.

Satisfaisons le fan service… un coup de lame qui déchire la tenue blanche au niveau de la poitrine.

Suivi d'un autre sur la cuisse qui tire un gémissement assez excitant à Bayonetta, et un autre sur les fesses, et tout ça, sans la moindre goutte de sang, je vous prie !

Puisqu'il en était ainsi, elle se débarrassa de sa tenue et son corps fut recouvert d'une combinaison moulante noire à dos nu, aux manches longues et une belle ouverture pour décolleté… faite avec ses cheveux !

- Bayonetta ! appela Rodin.

Et il lui balança deux flingues.

Bayonetta dessina un nouveau Sigil pour permettre à l'arme de la rejoindre dans sa dimension. Un petit baiser et elle s'en saisit.

Au lieu de bouffer des pieds et des poings, maintenant, les anges passer au plomb.

Nouveau Sigil et second flingue.

Agilité, grâce et sexy attitude pour une tueuse d'anges.

Bayonetta finit par arriver sur une pierre tombale, une main sur les hanches.

- Maaa, quel vilain coquin tu fais… tu n'as pas trouvé mieux que cette camelote ? demanda-t-elle en montrant les deux flingues en question.

- Ne t'occupe pas de la qualité, ce qui compte, c'est la quantité, pointa Rodin en écartant les bras.

Il se saisit d'un ange qui s'était un peu trop approché de lui et lui foutu une bonne droite emplie d'énergie rouge, l'envoyant bouffer une tombe.

Et il jeta un autre flingue en l'air.

Et toujours dans son attitude si sexy, elle sauta en l'air, laissant le flingue s'accrocher au talon de ses chaussures, jetant les deux autres qui n'avaient plus de balles. Elle atterrit sur la tête d'un ange et tira avec le flingue accroché à sa chaussure, avant de faire un grand mouvement de jambe pour rattraper un autre flingue que lui jeta Rodin, qui vint s'accrocher comme l'autre, à son talon.

Deux autres flingues retrouvèrent ses mains, et se fut le carnage.

A chaque fois qu'elle n'avait plus de balle, Rodin lui en lançait d'autres.

Encore et encore, diminuant rapidement la réserve qu'il avait dans le cercueil. Au point qu'il finit par se contenter de jeter les armes en l'air, par-dessus son épaule, sans s'arrêter.

Il arriva finalement au fond… et trouva une sucette.

Il la regarda d'un air interdit, haussa des épaules et la jeta elle aussi.

Et avec classe et sensualité, Bayonetta s'en saisit et la mit en bouche avec une lenteur envoûtante, avant de se remettre à fracasser de l'ange.

- Oi, vous deux, au lieu de regarder, mettez-vous au travail, dit Robin en jetant le cercueil vide sur deux anges qui l'attrapèrent.

Et il s'éloigna d'eux pour attraper un des bâtons des anges et comme un joueur de Base-ball il donna un grand coup dans le duo qui tenait le cercueil.

C'est ce qu'on appelle un Home-Run.

- C'était le dernier ! annonça-t-il. J'en ai fini avec toi, ce soir.

Le cercueil et les anges passèrent du côté de Bayonetta qui dans une souplesse aérienne les évita, avant de leur coller du plomb dans la cervelle.

Elle fit un bel atterrissage sur une tombe en prenant une pose digne d'une piste de disco. La lune qui perça les nuages à cet instant offrit un parfait spot de lumière au bon endroit pour rendre la scène encore plus classe. Elle se tourna vers Rodin et marchant sur la tranche des tombes, elle dit en souriant :

- Tant qu'il y aura de la musique, je continuerai à danser.

Elle continua de tuer d'autres anges, passant du coup de pied et poings aux flingues, activant de temps à autres le Witch Time pour ralentir le temps et faire un vrai massacre.

Jusqu'à ce qu'un ange s'intéresse à Enzo et l'embarque avec lui.

- Oi ! Je suis pas encore mort kono kuso yarro ! Vous pouvez pas me prendre comme ça ! C'est contre le règlement, bordel !

L'ange n'en avait rien à battre. Il défonça une grille du cimetière et se tira avec Enzo.

Bayonetta eut un soupir et partit à sa poursuite. Elle sauta dans le vide et solidifiant brièvement l'air sous ses pieds, elle effectua un second saut, permettant à ses ailes de papillons papillon mauves et azur de se déployer dans son dos.

Elle ne toucha pas le sol. Non, elle termina sur une belle voiture rouge, lui pétant le pare-brise.

- AAAAAAAAAAAAAAH ! Kuso ! Elle était neuve ! rugit Enzo, le proprio.

Disons simplement que ce n'est pas ton jour de chance, Enzo.

Bayonetta sauta en l'air et atterrit sur l'ange, ses jambes s'enroulant autour de sa tête. Ils tombèrent à terre, l'ange dessous, et la brune se fit un plaisir de lui donner tout un tas de baffes avec ses flingues, finissant par lui exploser la tête.

Elle traça un nouveau Sigil et revint à la réalité humaine en se plaignant de la qualité des joujoux de Rodin.

Enzo pleurait sa chère voiture qui avait rendu l'âme…

- Pourquoi est-ce que je me retrouve toujours mêlé à ces conneries ! C'était un cadeau d'anniversaire d'Ann-chan !

Bayonetta alla au volant et mit le contact.

- Le moteur ronronne encore parfaitement ! Ann-chan est douée pour trouver des objets de qualité. Arrête de te plaindre. Au fait, Enzo, tu te rappelles de ce truc que je voulais que tu vérifies pour moi ? J'aimerais qu'on en discute…

Enzo ne se fit pas avoir par la voix douce et suave de la femme.

- Et c'est reparti pour un tour ! Moi qui voulais juste rentrer chez moi ! Je viens de me faire embarquer dans les airs par des trucs invisibles et toi tu veux un rapport !? Y'a jamais de fin avec toi !

- Si tu continues de geindre comme ça, tu vas ramener Crâne d'Oeuf d'entre les morts et je pourrais dire à Ann que tu as bousillée le cadeau qu'elle t'a fait pour ton anniversaire. Elle est généreuse parce que tu la sers bien, mais si on lui dit que la voiture est morte sans avoir vu une semaine entre tes mains… tu sais comment elle est. Que ce soit pour Crâne d'œuf et Ann, ce n'est pas une très bonne idée, intervint Rodin en sortant de nulle part.

- NANDA TO !?

- On se voit plus tard, Bayonetta. Mon petit doigt me dit que tu vas avoir besoin d'un coup de main pour notre petit projet, avant que tout parte en vrille.


Sur la route, avec sa voiture en miette, Enzo râlait auprès de Bayonetta sur le siège passager, les pieds sur le comptoir pour savourer une sucette.

Enzo arrangea un rétroviseur… qui lui resta dans les mains, le faisant jurer. L'argent qu'il avait gagné en organisant l'enterrement de Crâne d'Oeuf y passerait totalement dans les frais de réparation. Mais s'il la gardait dans cet état, cette bagnole lui ferait la peau, car ça vexerait Ann… et on vexait pas une pirate. S'il trouvait qui avait fait ça à sa bagnole (sans savoir que Bayonetta était la responsable), ça irait mal pour eux.

- Regarde la route et arrête de t'énerver… demanda la femme en lui prenant le visage pour le tourner vers la route.

Ils eurent un peu de mal à rester droit sur la chaussée, manquèrent de peu de percuter un camion, mais la conduite redevint finalement normale.

- Sérieusement, de tous les truands de ce monde, tu dois être la seule qui doive se battre autant contre les messagers de Dieu !

Bayonetta pointa la route de sa sucette et Enzo esquiva de justesse un camion-citerne… et se retrouva avec le volant entre ses mains. Il réussit à le remettre en place en continuant de se plaindre.

- Et la tenue de bonne sœur, en plus… je t'assure, le jour où tu passeras dans l'Au-delà, ça sera sanglant !

- J'y peux rien si j'aime cette tenue, répondit placidement Bayonetta. Et j'aime aussi ces petits jouets.

Elle fit tourner un instant sa sucette en souriant entre ses doigts et la remit en bouche.

Enzo eut un petit rire.

- Dire qu'il y a vingt ans, tu t'es réveillée dans un cercueil au fond d'un lac et tout ce dont tu te souvenais, c'est que tu étais une sorcière. A présent, tu dois liquider quotidiennement nos amis les anges pour les empêcher de te renvoyer droit en enfer. Je dis pas par-là que c'est nul, après tout, sans ces anges, on aurait pas su pour la lignée des Portgas, et les Shirohige auraient foutu leur Nibantai Taisho au fond d'une tombe, sans lui laisser une chance d'éveiller son potentiel. Moi qui croyais avoir touché le fond, au moins, j'ai pas à buter ces créatures pour rester en vie ! Finalement, Ann-chan et toi êtes encore plus foutues que moi…

Bayonetta retira ses pieds du pare-brise et pivota sur son siège en disant :

- Si j'avais envie qu'on fasse ma biographie, je ne viendrais pas te consulter. On a un deal, je m'occupe des funérailles et tu me donnes les infos que je t'ai demandées.

Elle arrangea ses lunettes rectangulaires sur son nez, avant de remettre ses pieds dans le pare-brise.

- Non mais vise l'état de ma voiture ! Mes prochaines payent vont y passer en réparation, si je veux pas qu'Ann-chan me tue ! Paie-moi au moins un verre chez Rodin avant de me faire ton interrogatoire. Les infos que j'ai pour toi sont excellentes, après tout. Elles doivent avoir une piste sur la deuxième pierre et te permettre de comprendre quelques trucs sur ton passé perdu. Je te le jure.

Bayonetta se revit au fond de ce cercueil et voyait cette femme en rouge, une sorcière sans doute.

C'était tout ce qu'elle avait et ça ne l'aidait pas à comprendre qui elle était.

Elle fut coupée dans ses pensées par Enzo qui se marrait en disant :

- Toujours les bijoux d'abord, ne ?! Ah les femmes !

Bayonetta se redressa sur son siège et saisit Enzo par le col de son manteau, remarquant quelque chose.

- Ora, t'as plus d'humour ou quoi ?

Elle ramassa un petit objet sur la moumoute du manteau et l'examina à la lumière.

- Enzo, dis-moi, on t'as fait un petit cadeau on dirait.

Elle le relâcha.

C'était un émetteur. Soit on les suivait, soit on les espionnait. L'un n'empêchant pas l'autre.

- J'ai toujours été allergique aux mouchards.

Et elle le balança sur la route.

Elle jeta un œil dans le rétro de son côté et vit une voiture blanche qui les suivait changer brutalement de direction.

Enzo, lui, il avait noté autre chose qui lui fait ouvrir des yeux ronds, dans le rétro arrière.

Un avion. Il y avait un foutu avion qui fonçait sur eux…

Oh. Shit.

Il braqua pour l'éviter et ils furent éjectés de la route.

Bayonetta ne perdit pas un instant. Elle ouvrit un nouveau Sigil et passa dans l'autre dimension. Elle fut accueillie par une troupe d'anges. Elle allait bien s'amuser. Dans les confins de son esprit, elle entendait déjà le rire hystérique de Madama Butterfly.

Les choses n'allèrent pas comme prévu quand, de la carcasse de l'avion, un trou fut fait avec des balles, avant d'envoyer le rond de métal vers Bayonetta qui esquiva, et s'accrocha sur une des faces, consciente que sur l'autre se trouvait quelqu'un. La plaque de métal continua son chemin à toute vitesse.

Finalement, la brune sauta à terre, s'avançant vers la pièce de ferraille immobile sur la tranche. Des anges se précipitèrent derrière. L'éclat de lumière et le bruit des balles lui firent dire qu'ils devaient passer un sale quart d'heure.

Bayonetta pencha la tête sur le côté, légèrement perplexe, regardant les dépouilles d'anges voler en tous sens et le sang gicler de partout. La plaque roula légèrement, dévoilant brièvement une femme vêtue d'une tenue rouge près du corps qui décolla immédiatement. Elle maniait les armes aussi bien que Bayonetta. Deux flingues en mains et deux aux pieds. C'était ce qu'elle pouvait voir depuis le sol.

Une fois le ménage fini, elle se laissa tomber en chute libre pour finir sur ses jambes avec élégance. Une blonde aux cheveux très courts collés au crâne, avec des lunettes rouges sur la tête.

- Anta… interpella la brune.

- Quoi donc, Bayonetta ? demanda la blonde avec un petit sourire.

Lentement, elles se mirent à tourner l'une autre de l'autre. Bayonetta était méfiante. Son attention était sur la femme devant elle, et elle ignorait les anges autours d'elles qui se posaient à terre.

- Ta longue sieste t'a fait perdre tes réflexes ? Contrairement à toi aujourd'hui, la jeunette m'a l'air plus réactive, ce qui doit être normal quand on sait de qui elle porte le sang.

Bayonetta plissa les yeux.

Ann était sa protégée et cette femme lui tournait autour. Elle appréciait très peu ça.

La blonde brandit son arme vers Bayonetta et lui fit un petit signe, l'air de dire, « amène-toi ». Bayonetta arrangea ses lunettes avec le canon de l'un de ses flingues avec un petit sourire, se mettant en garde, parée à répondre au défi. Avant ça, il fallait faire un peu de ménage.

Les deux femmes se retournèrent vers les anges et leur firent la fête à leur manière. Bayonetta grimaça. Elle avait besoin de d'autres armes, ses chargeurs allaient finir par tourner court.

Un saut lui permit d'invoquer un merveilleux joujou des enfers.

Elle sauta sur un ange dans les airs, enroula une chaîne autour de sa gorge et tomba, suspendant l'ange à une poulie, l'étranglant proprement.

Dans sa chute, elle fit connaissance avec un autre ange.

- CRNON !

L'ange se retrouva entravé par des mains jaillissant du sol, droit des enfers, à la suite de l'invocation, puis plaqué à terre, avant qu'une pierre tombale très décorée et élégante ne lui tombe sur le coin de la figure.

Elle repartit dans un enchaînement, terrestre ou aérien, ça n'avait aucune importance. Tout n'était que flou et couleur, un enchaînement rythmé de mouvements exécutant une chorégraphie bien apprise.

- LEVITHMONG ! invoqua Bayonetta devant un autre ange.

Celui-ci entendit un bruit derrière lui et jeta un œil par-dessus son épaule… pour y découvrir une vierge de fer. Un coup de pied de la sorcière l'y enfonça, faisant que l'objet se referma sur lui. La Vierge de Fer digéra comiquement l'ange, avant d'exploser dans une gerbe de sang qui disparut rapidement comme toutes les dépouilles d'anges.

La blonde et elle se battirent dos à dos comme si elles étaient les reines d'une piste de danse, prenant le temps de faire des posing élégant pour montrer qu'elles avaient le swag international. Et pour finir, elles terminèrent face à face, menaçant l'autre de leur flingue.

Bayonetta connaissait cette femme, elle en était certaine.

Elles durent s'éloigner l'une de l'autre quand un bus à double étage vola entre elles.

Quand le bus finit de passer, Bayonetta se remit en garde… mais la blonde avait disparu. Tournant la tête, elle la vit sauter jusqu'au toit d'un immeuble, trop loin pour la rattraper ainsi.

Elle jura doucement et se précipita vers le Sigil qu'elle traversa, la ramenant dans une réalité ralentie. Là, elle attrapa par le col Enzo qui flottait en apesanteur pour le coup, et la voiture d'une autre main. Dans un seul mouvement, elle jeta la bagnole à terre, sur ses roues, remettant le temps en marche normale, puis Enzo dedans qui essaya de retrouver ses esprits.

Mais Bayonetta ne songeait qu'à une chose : cette femme. C'était celle de ses souvenirs.


Rodin était derrière le comptoir de son bar : The Hell Gates. Bayonetta était appuyée dessus, lui racontant ce qu'il s'était passé.

- Ces enfoirés sont vraiment doués pour foutre le bordel, commenta Rodin en nettoyant ses verres. Ils ont même réussi à énerver les têtes brûlées de mon bercail.

De son cigare, il montra la télé qui diffusait le reportage sur l'accident d'avion.

- Ara, sans déconner ? fit la ravissante femme.

La porte s'ouvrit sur une musique assez électronique.

- C'est fermé, dit Rodin.

- Rien à battre, j'ai envie de botter quelques paires de fesses aujourd'hui.

Bayonetta se retourna en souriant vers l'entrée. La lumière de l'extérieur laissa la cliente en contre-jour, mais la sorcière reconnaissait l'ombre aux formes d'insectes qui se diffusait sur le carrelage du bar.

- Voyez qui voilà. Tes goûts musicaux et vestimentaires se laissent toujours à désirer, ma chérie, mais y'a du progrès. Tu ressembles beaucoup moins à un garçon manqué.

La jeune femme cessa de rester dans l'encadrement de la porte et la referma derrière elle, et éteignit son dial.

- C'est ce qu'on appel du Glitch-hop, Bayonetta, vis avec l'époque.

La jeune femme s'avança vers le comptoir accompagnée du bruit de ses talons hauts, avant de finir dans la lumière tamisée venant d'au-dessus des bouteilles.

Plus d'une personne n'aurait pas reconnu en cette élégante jeune femme l'enfant unique de Gol D. Roger, soit disant morte à Marine Ford. Après tout, la Nibantai Taisho était un garçon manqué (plus d'une personne l'avait déjà pris pour un vrai homme juste efféminé).

Aujourd'hui, Portgas D. Ann, Ichibantai Taisho et Fuku-senshô des Shirohige, était une femme et une vraie. Dur de louper ses formes généreuses avec sa tenue près du corps, consistant en une longue bande mauve qui passait sur sa poitrine comme un bikini, avant de s'attacher derrière la nuque en un long nœud presque artistique et de redescendre sur ses bras en de longues et larges manches orangées fendues du coude jusqu'au poignet. Sans parler de sa Umbran Watch qui pendait juste au-dessus de son décolleté. Surtout que le bermuda, c'était fini. Aujourd'hui, c'était un pantalon noir, hyper moulant, ressemblant à du cuir, très très très évasé en bas. Sans oublier la marque de fabrique des sorcières, outre la montre : les lunettes. Elle les avait dans un ton doré avec une monture assez fine et sombre, malgré quelques motifs rappelant des petits scarabées sur les branches. Deux flingues quelconques attachés à ses talons et à ses hanches dans un étui pour les flingues qu'elle prenait en main complétaient la tenue de la jeune sorcière.

Ann rejeta sa longue queue de cheval sur son dos et s'installa au comptoir, foudroyant Bayonetta du regard.

- Quoi ? Tu dois forger ton expérience seule, et je peux pas me permettre de priver un amoureux transi de sa douce et tendre, se défendit Bayonetta.

- Mon cul, oui. T'as surtout pas envie de t'encombrer d'une apprentie ! Je dois te rappeler que je suis nouvelle dans le jeu et que j'ai besoin d'un guide ?

- On dirait que tu as fait ça toute ta vie, Ann-chan !

- Ne m'appelle Ann-chan !

- Calmez-vous, toutes les deux, la dernière fois que vous vous êtes disputées, la facture de réparation a été salée, intervint Rodin. Que pense ta famille des flingues, Ann ?

- Pour un humain normal, ils sont parfaits, c'est certain.

- Le bras artificiel de Jozu ?

- Aucun souci.

Ann se retourna, son dos nu tatoué appuyé sur le comptoir et regarda l'homme qui essayait de se fondre dans l'ombre.

- Enzo… tu sais combien j'ai payé cette foutue caisse ?! C'est une galère, quand on est censée être morte, de faire un achat de ce genre, et justifier une somme pareille, et toi, tu la bousilles ! C'est la dernière fois que je te fais un cadeau, si ça continue !

Enzo eut un couinement, mais Ann se détourna de lui en grognant.

- Vous parliez de quoi, avant que j'arrive ? demanda Ann.

- On parlait de ça. Bayonetta était sur les lieux, avec une autre sorcière, apparemment, répondit Rodin en montrant la télé montrant l'avion en flamme.

- Hun. J'ai senti une sorcière me suivre pendant quelques temps… Vu le carnage, t'as dû bien t'amuser, marmonna Ann en regardant l'écran.

Bayonetta eut un petit rire en jouant avec sa sucette.

- Plus ça va et moins on arrive à voir les différences entre les mondes, grogna Rodin en finissant avec ses verres et se mettant à essuyer le comptoir.

Il prit une bouteille et la fit glisser jusqu'à son autre main d'un geste expert. Il la tendit à Ann.

- Interrogation surprise, Ann. Place moi les différents mondes.

Ann prit la bouteille et la plaça à la gauche de Bayonetta.

- Le monde des humains…

Elle tendit une main et Rodin lui donna une autre bouteille qui fut placée sur le comptoir juste à la droite de Bayonetta.

- L'Enfer. Une dernière, Rodin.

On lui donna une dernière bouteille qu'elle plaça entre les deux autres, formant un triangle.

- Et le Paradis. Ce sont les trois mondes.

- N'oublie pas le Purgatoire, pointa Bayonetta. Après un bout de temps à te battre ici, tu ne t'en soucies même plus. Enfin, d'où te vient cet intérêt pour la métaphysique, tout à coup, pour que tu fasses cette interrogation surprise à Ann-chan, Rodin.

Ann grinça des dents devant le 'Chan'. Quoi qu'elle fasse, Bayonetta s'obstinait à l'appeler comme ça.

- Il faut un équilibre, non, pointa Robin en arrangea ses lunettes de soleil sur son nez. Même si certaines, dont je ne citerai pas le nom, aiment bien traîner avec les humains…

Il eut un petit sourire quand Ann lui tira la langue alors qu'elle se passait au cou un foulard que des gars connaisseurs reconnaîtraient comme celui de Fushisho Marco, nouveau capitaine des Shirohige Kaizoku, qu'il portait en général à la taille.

- Au passage, j'aime bien ce que tu écoutais en entrant, parfait pour ce bar, c'est quoi le titre ?

- If you Crump stand up ! Je te trouverai l'album si tu me trouves des joujoux potables, pas cette camelote qui ne dure même pas une semaine, sourit Ann. Si on reprenait la conversation là où on l'avait laissée… tu sais, tu en étais à cette histoire d'équilibre…

- Oui… on a tous un intérêt à maintenir un statu quo.

Ils regardèrent du coin de l'œil Enzo qui s'était avachi sur une chaise, un pied sur une table pour faire une sieste.

- Mais si ça continue comme ça, l'Apocalypse sera un conte de fée bien gentillet en comparaison, poursuivit Rodin.

Il écarta les bras.

- La Paradis et l'Enfer finiront par s'en prendre directement l'un à l'autre.

Et il se pencha sur les dames au comptoir, permettant de voir ses yeux brillants d'une lueur rouge au travers ses lunettes de soleil, usant involontairement d'un peu de son pouvoir pour rendre l'effet plus dramatique.

Crac.

Ann retint un petit rire quand les deux autres regardèrent l'une des bouteilles sur le comptoir craquer légèrement.

- Le Paradiso et l'Enfer peuvent se déchirer autant qu'ils veulent, je pense qu'Ann-chan et moi nous nous en foutons pas mal, on a déjà nos propres problèmes à régler.

Ann se hissa sur le comptoir et s'assit dessus, les pieds dehors.

- Quelque chose ne va pas, c'est un peu trop facile, pointa Rodin en poussant les bouteilles du chemin. L'info d'Enzo tombe comme ça, juste à pic. Ce truc pue le coup monté.

- Je sais pas de quoi il est question exactement, mais de ce que je comprends ça me fait dire que Rodin a raison, Bayonetta, marmonna Ann.

- Et dans ces circonstances, restez ensemble, les filles.

Le mur derrière Rodin s'ouvrit.

- Quelqu'un de ton passé mystérieux t'appelle, Bayonetta.

- Maouw… pourquoi tu nous donnes des joujoux pourris quand tu as une si belle collection de flingues dans ton bar, Rodin…ronronna Ann.

- J'ai du respect pour les Shirohige, ne crois pas que je leur refile de la camelote, c'est juste toi qui dois te refaire à l'idée que tu peux être vulnérable et donc dois avoir des armes qui te rendent vulnérable, lui dit l'homme en se dirigeant vers une alcôve en retrait. Mais j'ai un petit quelque chose pour vous, les filles.

Il revint vers eux avec deux plateaux recouverts de tissus. Le mur se referma seul alors qu'il écartait les verres pour poser les plateaux devant les filles.

- Ces bébés sont assez spéciaux. Le tien d'abord, Bayonetta.

Il donna une tape sur la main d'Ann qui voulait soulever le tissu devant elle, tout en poussant le paquet devant Bayonetta vers sa destinatrice.

- C'est fait avec un alliage que même le Diable voudrait à tout prix. Alors, ne les casse pas, ce sont des objets inestimables.

Et il retira le tissu dévoilant quatre flingues rouges avec des joyaux de différentes couleurs. La forme ressemblait peut-être à celle du derringuer, mais la taille, c'était tout autre chose par rapport au pistolet de poche. Bayonetta ouvrit un peu plus grand les yeux et passa sa langue sur ses lèvres, appréciant les objets devant elle. Elle caressa du doigt celui avec le joyau bleu marine et le prit en main, l'observant attentivement.

Et elle le jeta en l'air, suivi rapidement de celui au joyau vert.

Rodin l'imita en jetant une bouteille d'alcool. Les objets tournoyèrent un instant en l'air, leur permettant à chacun de saisir autre chose. Rodin prit une autre bouteille, et Bayonetta les autres flingues, aux joyaux rouge et blanc, les faisant tournoyer dans ses doigts, pour les jeter aussi, avant de s'étaler sur le dos sur le comptoir. Elle leva une jambe, permettant à un des flingues de s'encastrer dans son talon, pendant que Rodin semblait préparer un cocktail derrière elle. Elle pivota légèrement, levant l'autre jambe, dans toute sa sexy attitude, pour qu'un second se mette en place sur l'autre jambe. Là, elle se releva, rattrapa les deux derniers, les fit tournoyer un instant en main, embrassa l'un d'eux, avant de le brandir en direction de Rodin à l'instant où il lui tendit un verre de Bloody Mary.

En souriant, Bayonetta leva son flingue et accepta le verre.

- Show off… marmonna Ann.

- Voyons voir les jouets d'Ann-chan…

Rodin eut un sourire et rapprocha le plateau d'argent de la demoiselle.

- Ceux-ci ne sont pas de ma création. Je sais qu'ils ont servi la dernière fois il y a cinq cents ans, dans une grande bataille qui opposa les sorcières aux Anges, sous la direction d'un sage de Lumen. Je n'en sais pas plus, outre leur nom, mais il est gravé. Prends-en soin, ils te seront utiles.

Ann regarda avec des yeux ronds les armes dévoilaient dévoilées par le tissu.

Elles étaient dorées avec des touches de noir et rouge métallisé, taillées sur le modèle du Colt qui n'avait pourtant vu le jour qu'un ou deux siècles auparavant. En sentant Madama Khepri humer dans l'arrière de son esprit, comme si elle les reconnaissait, Ann se dit qu'elle avait tiré le gros lot.

- Tu as été une bonne élève et une gentille fille. Prends ça pour un cadeau d'anniversaire très à l'avance, sourit Rodin.

- Wouhawe… j'en ai vu des armes, mais celles-ci...

- Elles ont été faites juste pour servir à une Sorcière de l'Umbra et tu en es une, Ann.

Ann eut un rire, planta un baiser bruyant sur la joue de Rodin, avant de mettre en place ses armes pour remplacer la camelote qu'elle traînait, ignorant le fait que Bayonetta fixait les armes avec un drôle d'air.

- Merci Rodin.

Rodin salua d'un bref geste de la main et de la tête, avant de retourner à Bayonetta qui faisait tournoyer son cocktail dans son verre.

- Donc, tu veux notre aide pour calmer les choses, Rodin, devina Bayonetta en regardant de nouveau l'homme. Tu m'excuseras, mais les offres étranges, c'est pas mon truc. Toutefois, il faut bien avouer que j'en ai ma claque des mauviettes qu'on m'envoie.

Elle regarda Ann qui s'était retiré ses lunettes pour se masser les yeux et les agita légèrement pour montrer son accord avec l'aînée.

- Je me demande si nous ne devrions pas viser un peu plus haut… proposa la plus vieille.

Toujours appuyée sur le comptoir, elle pointa une de ses nouvelles armes vers le plafond, souriant en voyant la lumière se reflétait refléter dessus.

Elle avala son verre et le reposa sur le comptoir, le poussant vers Rodin.

- T'as une bonne descente ce soir, à ce que je vois.

Il se détourna pour préparer un autre cocktail en disant :

- Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais vous avez sûrement meilleur endroit où aller. Les types contre vous ne sont pas du genre à attendre que vous ayez fini vos verres.

Il se retourna de nouveau vers le comptoir pour voir les sorcières absentes et un dial à la place d'une bouteille de rhum. Il resta un instant silencieux, regardant autour de lui, avant de réveiller Enzo :

- Enzo ! C'est toi qui payes l'addition !

Il avala cul sec le mini-verre.

- Espèce de pique-assiette.

Il reposa si violemment le verre sur le comptoir qu'Enzo en tomba à la renverse sur sa chaise.


Expression japonaise :

- Uso daro : c'est pas vrai / c'est un blague.

- Kuso dree : p*** de merde

- Anta ( à ne pas confondre avec anAta) : version impolie du 'Tu'.

Expression enochian :

- CRNON : Hell

- LEVITHMONG : Beasts of the field

Petites infos :

- Sigil : c'est un signe cabalistique utilisé en magie dans l'invocation d'êtres surnaturels. Ici, le sceau est un simple vecteur pour la magie, que ce soit pour passer d'une dimension à une autre, ou pour une invocation ou encore pour user de la magie pour tout autre chose (protection, projection astrale, ralentissement du temps etc).

- Enochian : C'est un langage occulte « découvert » par Dee et Kelley (Kelley étant médium) fin 16ème. Les deux individus ont soutenu que ce langage leur avait été donné par les anges eux-même. Il a été retranscrit dans le journal de Dee. Dans le jeu, il y a deux versions de ce langage : l'Enochian angélique, utilisé par les anges et les Sages de Lumen, et l'Enochian Démoniaque utilisé par les sorcières et les Démons. Il est représenté dans la fiction par le gras. Si je peux faire la traduction des termes employés par Bayonetta et d'autres sorcières du canon du jeu, les termes d'Ann, sauf exception, ne seront pas tous traduits, vu que le traducteur que j'avais trouvé en ligne pour mettre au point les incantations n'existe plus, et que certains d'entre eux ne sont pas reconnus par d'autres sites de ce genre.

- Hiérarchie de Laguna : Où les Anges du Paradisio sont les ennemis principaux du jeu, associés aux Sages Lumen. Cela sera le nom d'une partie de mes notes de fin pour présenter les anges que l'on rencontre dans la fic pour la première fois, en usant des notes du jeu lui-même.

- Witch Time : c'est une technique magique de l'Umbra qui consiste à ralentir le temps durant un instant donné afin de passer sous la défense de l'adversaire. La version des Sage de Lumen est Light Speed. En jeu, pour déclencher le Witch Time (ou Envoûtement dans la version française) , le joueur doit esquiver une attaque au dernier moment, pour la version basique. On y reviendra un peu plus tard pour une seconde variante.

- Umbran Watch : La montre des sorcières. C'est ce qui permet aux sorcières de rester éternellement jeunes. Elles ont sans doute d'autres pouvoirs qui seront découverts un peu plus tard. A noter que la date de naissance de leur propriétaire est inscrite en alphabet démoniaque sur la montre.

Hiérarchie de Laguna :

- Affinity : « Serviteurs de Dieu qui peuplent le bas de la hiérarchie angélique, ils font partie de la Troisième Sphère et sont connus simplement comme des Anges. Les êtres humains avec une foi profonde sentent souvent ces anges les plus proches de leur cœur. Descendant du ciel sur leurs ailes blanches, on pense que la scintillante auréole au-dessus de la tête d'un Affinity éclaire la voie pour ceux qui ont perdu leur chemin. Les humains qui sont jugés dignes d'entrer dans la hiérarchie angélique doivent procéder à un suicide rituel. Puis leurs âmes deviennent Affinnities, renforçant davantage les forces de Paradiso. Les articles religieux qu'ils équipent sont tous les outils utilisés pour promouvoir leur conviction, afin de protéger les justes et peuvent devenir des armes puissantes utilisées pour frapper ceux qui ont le cœur souillé. »

Ce sont les ennemis 'classiques' du jeu et sont répartis en cinq catégories (A à E) toutes plus résistances et dangereuses par rapport à la précédente. Néanmoins, ce sont les ennemis les plus lents, faibles et faciles du jeu bien qu'ils puissent poser problème en grand nombre. Ils se rapprochent des anges classiques ou malakim de la religion Judéo-chrétienne qui sont ici encore les plus bas dans l'échelon angélique, et qui sont la représentation populaire des créatures humaines avec une auréole et des ailes.