[Disclaimer: L'univers Ghost Hunt et ses personnages ne m'appartiennent pas!]
[Disclaimer: L'image de couverture que j'ai choisie ne m'appartient absolument pas, et cela ne changera pas au gré des chapitres.]

(Note: L'histoire que j'ai écrite prend en compte le manga Ghost Hunt, mais ignore totalement le sequel Akumu no sumu ie , qui consiste, pour ceux qui ne le savent pas, en la suite du manga (il s'agit dans l'histoire originale du premier cas que Naru et son équipe affrontent après son retour d'Angleterre) . J'ai décidé d'en faire dévier ma fanfiction car les scans anglais n'arrivent pas assez vite.)

L'histoire que vous vous apprêtez à lire commence quelque temps après le retour d'Angleterre de Naru-chan le narcissique , malgré tout l'amour qu'il peut éprouver pour lui-même, bizarrement, les clients ne se sont pas précipités à la porte de son bureau comme des moustiques sur un nudiste en plein été . Et ça, Mai ne le comprend pas ...


- Et voilà...

Mai posa le plateau à côté de la théière en soupirant. Elle venait de servir le thé à tout le monde, et, et...et voilà. Ce n'était pas comme s'il y'avait grand chose à faire à la SPR ces derniers temps. En fait, tellement rien que la jeune fille trouvait presque bizarre d'être encore payée.

Quelque part, ce n'était pas si mal. Après toutes les aventures dangereuses et terrifiantes qu'elle avait vécues, elle aurait du vouloir s'exiler dans un endroit où l'électricité ne saute jamais et où l'on est sûr que les grincements du plafond ne sont que des souris. Mais Mai n'était pas partie à la recherche de cet endroit. Elle avait choisi de continuer de travailler à la SPR. En fait, toutes ces aventures lui avaient plutôt donné l'impression que, même si ce n'était pas drôle, mais plutôt carrément terrifiant, quelque part, elle était attirée par l'occulte. C'était comme travailler dans la police, en un peu plus effrayant, après tout. Et partir à l'aventure avec des amis qu'elle considérait comme une famille, ou sentir qu'elle pouvait libérer des esprits de ce monde avec ses pouvoirs psychiques… Le faire ne la dérangeait pas. Elle sentait presque que c'était son devoir, de chasser les mauvais esprits.

Or, le problème était qu'il se faisaient rare. Ou, du moins, ils ne poussaient pas les gens à venir demander de l'aide jusqu'à leur local de Shibuya. En deux bon mois depuis le retour du président, seules cinq requêtes avaient été enregistrées, ce qui était ridicule par rapport à avant. Et elles étaient trop inintéressantes pour le grand Naru-chan, qui les avaient toutes refusées! Et en plus, celui-ci ne cessait de s'absenter ces derniers temps, sans même dire où il allait. Il n'était même pas là en ce moment...

- toc toc toc ? -

Le bruit de la porte la réveilla d'un seul coup. Un client ! Elle bondit sur ses pieds, tout sourire, et alla ouvrir la porte à...

- Bou-san ?

Le moine sourit devant son visage désappointé, visiblement amusé.

- Bah dis donc, je savais que je n'étais pas ton type, mais de là à m'accueillir comme ça...

- Pardon, bredouilla Mai, c'est juste que je m'attendais à une affaire...

- Les jeunes d'aujourd'hui, aucun respect pour les anciens! poursuivi-t-il d'un ton faussement grincheux.

- C'est bien, que tu sois conscient que tu fais partie des anciens, fit remarquer une autre voix.

- Oh, Yasuhara, fit Mai en remarquant l'étudiant qui se glissait derrière le moine. Bonjour! Mais...Qu'est ce que vous faites là, tout les deux ?

- Hasard total, répliqua Bou-san, qui considérait Yasuhara d'un air grincheux. Je venais juste passer prendre des nouvelles...Et je ne suis pas vraiment ancien, hein...

- Et moi, je venais apporter à Shibuya des documents qu'il m'a demandés...Et, compléta Yasuhara d'un ton sentencieux, je me suis dit que je devais aider ce pauvre vieil homme à atteindre la porte...

- Quoi? Jeune insolent...

Mai les fit entrer tandis qu'ils continuaient à se taquiner plus ou moins gentiment. Sa déception première avait disparue. Après tout, même si ce n'était pas une affaire, c'était ses amis qui venaient d'arriver, et elle était contente de les voir. C'était plutôt rare, parce que tous les autres, pour ce qu'elle en savait, travaillaient beaucoup en ce moment. Même Masako ne venait plus aussi souvent qu'avant au bureau pour essayer de voir Naru... A vrai dire, Mai n'était pas vraiment sûre que ça la rendait triste.

Elle s'installa avec les deux arrivants, tout en apportant un thé fraîchement préparé.

- Tu n'as qu'à laisser les documents sur la table, je les donnerai à Naru quand il reviendra, dit-elle à Yasuhara.

- Oh, je préfère les lui remettre en main propre, répondit-il. Il va bientôt rentrer, non? Après tout, c'est lui qui m'a dit de venir...

- Ok.

- Dis, tu es sûre que c'est bien de discuter comme ça? demanda tout d'un cou Bou-san en jetant un coup d'œil à l'horloge. Qu'est ce que ton patron va dire quand il rentrera? Tu dois encore travailler, non?

- Oh, de toute façon, vu la quantité de travail qui m'attend...

Et elle expliqua la situation aux deux garçons.

- Ça, c'est bizarre, fit le moine en penchant la tête d'un air pensif. Avec tout ce qu'on a réussit à faire, pourtant...Je pensais qu'on aurait donné une bonne réputation à la SPR. Et, il y a deux mois, tout allait bien, non?

L'agence était en effet restée ouverte deux mois plus tôt, l'instructrice de Naru, Madoka, ayant décidé de s'en occuper. Et, même si il n'y avait pas eu de cas très important, les affaires marchaient plutôt bien, surtout qu'elle était beaucoup moins difficile que son élève.

- C'est vrai qu'on a fait beaucoup, mais peut-être que justement, on a si bien réussi qu'on a exterminé tous les mauvais esprits du Japon, ou presque...

- Ou alors, c'est la nouvelle organisation de médiums qui a ouvert juste à côté qui vous prend vos clients? avança Yasuhara en posant sa tasse de thé sur la table.

- Quoi?! s'exclamèrent Bou-san et Mai, en chœur.

- Vous ne l'avez pas vue? demanda l'étudiant, l'air étonné. Mais elle est dans une rue vraiment pas loin d'ici...Je l'ai vue en arrivant.

- C'est à dire...Je viens toujours ici par le métro, et il y a une station juste à côté, et je n'ai pas le temps de me balader à Shibuya, alors... bredouilla Mai, un peu honteuse d'être passée à côté de ça.

- Pareil pour moi, fit Bou-san.

- Donc, vous ne l'avez vraiment pas vue?

- Vu quoi? déclara quelqu'un d'autre, tandis que le bruit de la porte d'entrée résonnait.

Mai sursauta et releva la tête, même si elle n'en avait pas besoin pour savoir qui venait d'intervenir. Elle avait évidemment reconnu la belle voix grave, profonde, douce, et...bref, elle avait reconnu la voix de Naru-chan. Comme toujours, le jeune homme, entièrement vêtu de noir, arborait un air renfrogné, et dirigeait à présent sur Mai un regard méprisant:

- Quoi, je t'ai fait peur? Si tu étais concentrée sur ce qu'il se passe dans ce bureau, au lieu de discuter tranquillement, ça ne serait pas arrivé. Si tu as le temps pour ce genre de choses, d'ailleurs, tu ferais mieux d'étudier, que je n'aie pas tout le temps à répondre à tes questions idiotes...

Mai grogna intérieurement. Ce sale narcissique! Pour qui il se prenait? Alors qu'elle avait réussi un exorcisme il n'y avait pas longtemps (et lui, il n'y était même pas arrivé, d'abord ), il la traitait toujours comme une imbécile ! Comment pouvait-elle aimer un type pareil? Tout ce qu'on pouvait vouloir faire avec lui, c'était du catch !

- Eh bien, répondit-elle d'une voix glaciale, j'essayais juste de voir où étaient partis les clients, et on dirait qu'ils ont fui pour quelqu'un avec un meilleur caractère que celui du patron...

Et toc! Mais Naru ignora sa remarque, ce qui lui fit grincer des dents. A la place, il jeta un regard aux deux autres:

- Ah, Yasuhara, remarqua-t-il. Tu as ce que je t'ai demandé?

Le lycéen lui remit le paquet de feuilles qu'il avait apporté avec lui. Mai y jeta un regard curieux, mais Naru le fourra rapidement dans son manteau avant qu'elle ait pu voir quoi que ce soit.

- Et toi, qu'est ce que tu fais là? demanda froidement le jeune homme à Bou-san. Si ce n'est pas pour du travail, je n'ai pas le temps.

- Je venais juste dire bonjour, répondit le moine sans s'ébranler de la rudesse de son interlocuteur. Et je ne vois pas trop en quoi ça gêne, parce que, d'après ce que j'ai vu, ce n'est pas comme si vous étiez débordés...Et grâce à Yasuhara, on sait maintenant pourquoi.

Naru fronça les sourcils, signe de l'abattement prochain d'une tempête polaire.

- En effet, nous n'avons pas beaucoup de cas à traiter, car je ne juge pas bon de me consacrer à des affaires inutiles...Comme ça, ça en laisse pour les moins capables d'entre nous. Tu as beaucoup de travail, ces derniers temps, d'ailleurs, non? ajouta-t-il en regardant le moine.

- Dis donc ..., commença Bou-san, piqué au vif.

- Mais...C'est vrai que peu de monde vient jusqu'à nous ces derniers temps. Je pense que c'est étrange...Yasuhara, tu sais quelque chose, c'est ça?

Tout le monde lui jeta un regard stupéfait. Même Bou-san en oublia sa colère. Mai s'était attendue à ce qu'il remballe le moine, mais pas à la suite. Qu'il admette que son entreprise ne marchait pas bien, lui qui se prenait pour un Dieu? Et qui plus est, qu'il demande de l'aide pour savoir pourquoi? Ça, c'était incroyable!

Le premier à se remettre du choc fut Yasuhara. Il répéta donc sa découverte:

- Il y a une nouvelle agence de personnes qui se disent médium qui a ouvert non loin d'ici, à Shibuya même. Cela s'appelle la S.H.A, je crois. Ça doit être ces gens qui vous prennent votre clientèle habituelle.

- Mais pourquoi une toute nouvelle agence que personne ne connait a plus de succès que la nôtre? s'interrogea Mai.

- D'après ce que j'ai entendu dire, expliqua Yasuhara, ils sont très efficaces. Ils sont rapides, et ils réussissent toujours à régler les affaires...

- Rapides?

- Oui, ils peuvent terminer un cas en quelques heures seulement.

- Waouh, fit Mai, impressionnée.

La plupart du temps, quand eux prenaient une affaire, il leur fallait des jours pour remonter à l'origine du problème, et ils ne perdaient pas une minute. Alors, que quelqu'un y arrive en quelques heures...

- Ce n'est pas tellement impressionnant. Cela pourrait être des cas très simples, des poltergeists d'origine humaine, par exemple, dit Naru en haussant les épaules. Dans ce cas, effectivement, cela ne prend que quelques heures.

Ce type! Il se sentait si supérieur aux autres qu'il ne pouvait pas admettre qu'ils étaient meilleurs que lui, pour une fois? En tout cas, il allait devoir le faire, vu ce qu'ajouta Yasuhara:

- Je suis désolé, (il n'avait pas l'air désolé), Shibuya, mais...apparemment, ils ont eu quelques cas plutôt difficiles, et ils ont réussi de la même manière. Pas en quelques heures, certes, mais en un ou deux jours maximum. Ils sont excellents.

Mai était sûre que Naru allait répondre quelque chose comme "ce sont juste des rumeurs, de toute façon", mais il contempla pensivement Yasuhara et resta silencieux.

- S'ils sont si excellents, objecta néanmoins Bou-san, comment ça se fait que je n'en ai jamais entendu parler?

- Je te l'ai dit, c'est une nouvelle agence, ils ne sont pas encore très connus...Et ils se font plutôt discrets, comme la SPR. J'en ai entendu parler parce que j'ai discuté avec des amis, qui y étaient allés... Ils se font surtout connaître par le bouche-à-oreille, et c'est pour ça qu'ils ne sont pas célèbres, mais bientôt...

- Je pense qu'il faudrait aller les voir, l'interrompit Naru. J'aimerais savoir comment ils font.

Mai le regarda, estomaquée. Quoi? Était-ce une blague? Mais non, son patron avait l'air tout à fait sérieux. Intéressé, même! Alors ça... Maintenant, il admettait qu'il y avait plus doué que lui, et il allait voir ses rivaux, sans doute pour en apprendre d'eux? Mai ne pensait pas voir ça de toute sa vie! Naru-chan le narcissique qui ne se prenait plus pour le meilleur! Un peu plus, et elle allait devoir lui trouver un nouveau surnom...Est-ce qu'on pouvait tourner "Oliver" pour dire "humble"?

- Mais...Qu'est ce que tu vas aller leur dire? Que tu veux t'inspirer de leurs méthodes? interrogea Bou-san d'un air mal assuré. Tu es conscient que c'est la concurrence? Rien ne dit qu'ils voudront vous aider...

- J'y ai pensé, répondit Naru (et on pouvait presque sentir le « évidemment » juste à son ton). Non, je ne vais pas venir leur demander de l'aide, c'est plutôt le contraire.

Et il ajouta:

- C'est nous qui allons les aider.