Il aspira une grande bouffée d'air humide, puis l'expira, provocant une espèce de petit nuage qui voleta avant de se dissoudre. Il replia ses jambes sur lui-même, enfonçant ses mains dans l'espace qui séparait ses cuisses de ses mollets. Il avait froid, très froid. Son pull de laine, enfilé par-dessus une simple chemise de coton blanc, laissait le vent s'infiltrer, au travers des lourdes mailles, exposant son corps fin à la température glaciale. Il pencha sa tête en avant, la posant sur ses genoux. Ses cheveux blonds, autrefois coiffées en pics courts, lui tombaient à présent dans le bas de la nuque, quoique certaines mèches rebelles prolongeaient l'effet porc-épic de sa toison d'or. Il soupira longuement, et ferma ses yeux soulignés de fatigue. Il voulait pleurer, crier, mais il n'en avait tout bonnement pas la force. 3. 3 mois. 3 mois qu'il avait fugué, et il se retrouvait de nouveau assis dans la rue, sur le trottoir granuleux et humide. Il avait survécu, il s'était accroché … Il était allé de boulot en boulot, avait utilisé ses économies … Il aurait voulu rentrer chez lui … Non, non ! Il ne pouvait pas, il ne devait pas rentrer ! S'il rentrait, il retournerait au lycée. Et au lycée, il le verrait. Non, définitivement, il ne pouvait pas rentrer. Il avait trop peur, bien trop peur ! Tant pis s'il mourait là, comme un chien sur le trottoir, il ne pouvait pas rentrer à la maison. Pendant ces trois derniers mois, il avait fui, le plus loin possible de sa ville, se déplaçant à chaque nouvel avis de recherche. Il releva la tête, et fit le tour des lieux de son regard azur. Au-dessus de lui, un clocher étrange, qui lui était familier. Sur un mur, en face, des affiches pour un tournoi de struggle. Petit à petit, la brume dans son esprit s'évapora pour laisser place à la compréhension. Ses yeux océan accédèrent aux tons orangés de la ville. En fait, il était vraiment rentré chez lui, il avait tourné en rond. Le soleil se levait. Ou peut-être se couchait-il, qui sait ? Tout à l'heure, il faisait nuit. Ou jour, peut-être. Il ne savait pas, il ne savait plus, mais avait-il déjà su ? Il avait perdu toute notion du temps. Était-il ici depuis cinq minutes ? Cinq heures ? Cinq jours ? Il ne savait pas s'il dormait, s'il avait dormi ou s'il voulait dormir. Un clignement d'yeux. Une brise qui s'engouffre dans les ruelles sombres. Un oiseau qui siffle. Un réveil qui sonne. Un silence qui résonne. Les yeux se ferment. L'oiseau se tait. Le réveil est éteint. Le silence est perturbé. Une silhouette désespérée s'effondre à côté du corps inerte. Les cheveux flamboyant se mêlent à ceux d'or et un dernier cri accompagne l'envol.

« ROXAS ! »

Voilà. Franchement, je n'aime pas ce texte. Je l'ai écrit il y a bien deux ou trois ans et avec le recul, il me semble moins bon et plus prétentieux … Mais bon, je ne le déteste pas non plus et il faut bien poster quelque chose pour l'AkuRoku day !

Passez un excellent 13/8 !

Mata nee ^^ !