Voilà mon premier Drarry, du moins mon premier Drarry long :) J'espère que cela vous plaira, n'hésitez pas à laisser des commentaires !
Je ne sais pas combien de temps va durer cette fiction, ni quand est ce que je posterais, je l'écris vraiment au feeling, c'est ce que je préfère.
L'histoire commence lorsque Voldemort annonce la mort de Harry, après son sacrifice pour détruire le Horcrux qui est en lui.
Harry Potter n'est pas à moi, ni le personnage, ni l'oeuvre, mais j'aimerais bien Draco et Severus chez moi :D
Bonne lecture !
- Harry Potter est mort !
Le cri de Ginny déchira le silence de mort qui régnait dans la cour de Poudlard. Neville s'approcha en boitant. Voldemort éclata d'un rire diabolique.
- A présent vous placerez votre confiance en moi...
Il regarda la foule d'élèves, un sourire aux lèvres, sens dents pourries apparentes.
- Draco...
Le soulagement de Narcissa transparaissait dans sa voix. Lucius tendit la main.
- Oh, Draco...
Le Serpentard déglutit. Voldemort le fixait. C'était à lui que revenait "l'honneur" de s'avancer le premier vers le Seigneur des Ténèbres.
- Draco.
Ils ne pouvaient pas lui demander ça. Ils lui en avaient déjà suffisamment demandé. Il ne pouvait pas s'avancer devant ses ennemis qui le fixeraient avec haine, s'avancer devant les filles et fils des partisans, à qui personne ne demandait rien à ce moment. Considéraient-ils qu'ils viendraient de toute manière une fois que lui l'aurait fait ? Qu'ils étaient des traîtres ? Il est savait pas qui trahir car à ce moment précis, il se trouvait non loin du professeur McGonagall, au côté des alliés de Harry Potter. Personne n'avait fait attention à lui mais sa place ici signifiait bien qu'il avait défendu l'école non ? Il regarda Hagrid qui tenait le corps sans vie de Potter. Évidemment, personne n'avait été témoin de ce qui s'était passé dans la Salle sur Demande. Harry Potter lui avait tendu la main et lui avait sauvé la vie au risque de perde la sienne. Avait-il compris que la famille Malfoy n'était pas aussi fidèle que cela ? Oh, s'il y en avait bien un qui en doutait, c'était lui. Lâche. Il n'aurait pas hésité une seconde à abandonner Potter dans les flammes pour sauver sa propre vie. Pas par loyauté, mais par pure lâcheté.
- Draco, murmura Voldemort à son tour.
Il secoua lentement la tête.
- Non.
Granger et Weasley se tournèrent vers lui. Elle, les yeux embués de larmes, lui avec un regard de haine. Les pupilles de Voldemort se rétrécirent.
- Non, répéta-t-il en reculant d'un pas.
Voldemort serra les dents. Il entendit Londubat prendre la parole, énumérer des personnes pour lesquelles il voulait se battre. Et lui, pour qui se battait-il ? Draco regarda ses parents. Son père semblait terrorisé, mais à son grand étonnement, sa mère avait l'air soulagée, rassurée. Pourquoi cela ? Il venait de proclamer sa mort. Sa mère bougea les lèvres et il pût y lire : "je t'aime".
- Ce n'est pas fini !
Draco sursauta en entendant un bruit sourd. Il se tourna vers l'origine du son : Potter venait de se jeter des bras d'Hagrid.
Il était vivant.
Tout se passa si vite, Draco sentit le soulagement intense parmi les personnes autour de lui. Il vit que Potter essaya de tuer Nagini mais le sort rebondit sur l'horrible serpent. Voldemort poussa des cris de rage, tentant de détruire Potter. Alors que la foule le bousculait pour se replier sur le château, il vit nombre des partisans disparaître sous ses yeux. Sa mère lui adressa un dernier regard avant de se détourner. À cet instant, il comprit qu'elle savait qu'Harry était vivant. Il les regarda s'éloigner avant de se détourner en voyant Voldemort approcher. Il courut en direction du château, passa derrière un membre de l'ordre du Phœnix.
- Nous devons tuer le serpent-
Harry s'écarta alors que Neville était projeté en arrière, touché par un sort, et bouscula Draco. Il se retourna vivement vers lui et plongea son regard dans le sien.
- Pourquoi, demanda Harry en sursautant alors qu'un nouveau sort faisait tomber une partie de l'entrée.
- Harry ! cria Hermione.
Draco le repoussa et sortit sa baguette pour repousser un Mangemort.
- Je crois que tu as autre chose à faire ! rétorqua-t-il, les dents serrées en cherchant Voldemort du regard, qui s'était volatilisé avec Nagini. Retrouve le serpent et tue-le.
Harry le laissa là et partit vers les escaliers. Draco s'en alla en direction de la Grande Salle ou de nombreux Mangemorts s'étaient précipités. Il repéra la famille Weasley au fond de la salle, affrontant sa tante Bellatrix.
- Oh Merlin...
Il s'approcha d'eux au moment où Ginny se retrouva pétrifiée, mais un Mangemort l'empêcha de s'interposer. Une fois débarrassé de lui, il regarda à nouveau vers Ginny, mais c'était sa mère qui se trouvait là, repoussée violemment par Bellatrix, alors qu'Arthur s'approchait, Draco sauta sur le banc pour s'interposer. Bellatrix arrêta son geste en l'air et plissa les yeux.
- Draco, pousse-toi ! rugit-elle.
Un sort l'immobilisa. Seuls ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Puis, froidement mais la main crispée douloureusement sur sa baguette, il lança un sort et Bellatrix vola en éclat sous ses yeux. Il serra les dents et sentit une main se poser sur son épaule.
- Elle n'aurait eu aucun regret si elle avait pu le faire.
Draco s'écarta pour que Ginny laisse retomber sa main et repartit vers un autre Mangemort. Ce n'était pas Serpentard ni Malfoy de se battre pour ce qui était juste mais pour le pouvoir, alors il tentait de se convaincre qu'il le faisait parce qu'à présent Potter avait plus de force et de chances de vaincre. Mais ceux qui avaient raisonné comme ça étaient simplement parti par fierté.
- Lâche ! hurla un Mangemort en lançant un sort.
Draco se retrouva au sol, le regard effrayé tourné vers l'homme au dessus de lui. Soudain, Luna Lovegood se plaça devant lui.
- Avada Kedavra !
Elle se retourna et tendit sa main à Draco.
- Tu n'es pas un lâche, Draco. Tu as eu le courage que d'autres n'ont pas.
Puis elle repartit. C'était vrai. Si certains étaient partis par simple peur, d'autres car ils avaient compris le monstre qu'était Voldemort, lui avait refusé de venir car il avait réalisé qu'il ne croyait pas vraiment à ce qu'il représentait. Il considérait que c'était sa place, voilà tout. Mais à ce moment là, en entendant les cris venants de l'extérieur, alors qu'il reconnaissait celui de Harry, il savait où était vraiment sa place. Il se précipita à l'entrée du château. Hermione et Ron tombèrent devant lui, le serpent rampait rapidement vers eux. Il lança un sort, espérant stopper le serpent mais ne réussit qu'à le ralentir. Hermione tira sur sa jambe pour le protéger et alors qu'il tombait à la renverse, Neville poussa un grand cri et trancha la tête de Nagini avec l'épée de Gryffondor. Draco, le souffle court, se tourna vers la cour où Harry, sa baguette et celle de Voldemort dans la main, regardait Voldemort disparaître. Un grand silence s'abattit sur le château, les derniers Mangemorts s'évaporèrent dans des nuages de fumée noire. Le Seigneur des ténèbres était vaincu.
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Draco boitilla jusqu'à un mur dans la Grande Salle et se laissa glisser contre. Maintenant que l'adrénaline le quittait, il réalisait le choix qu'il avait fait, l'endroit où il se trouvait et avec qui. Autour de lui, il voyait les professeurs discuter, Rusard donné de faibles coups de balais, les élèves se serrer les uns contre les autres. Au loin, il aperçut Luna qui posait sa tête sur l'épaule de Neville, un sourire au visage. Un crissement sur sa gauche l'interpella et le Survivant entra dans la Grande Salle, suivi d'Hermione et Ron, main dans la main. Harry regarda droit devant lui et courut prendre Ginny dans ses bras. Draco baissa le regard lorsqu'il croisa le regard de Ginny. La jeune fille fit un signe de tête dans sa direction, et Harry se retourna.
- Il a sauvé ma mère, dit-elle. Et il a tué Bellatrix…
Harry haussa les sourcils, puis adressa un sourire à ses amis avant de se diriger vers Draco. Le Serpentard avait l'impression d'être un enfant qu'on venait réconforter, car Potter s'accroupit devant lui. Draco releva les yeux et plongea son regard dans le sien. Aucune colère dans les yeux vert.
- Pourquoi, demanda Harry pour la seconde fois.
Draco ne put empêcher un ricanement de lui échapper.
- Typiquement Gryffondor, hein, marmonna-t-il. Je te devais la vie et j'aime pas avoir de dettes, voilà tout.
- Si tu étais mort, je n'aurais pas survécu dans la forêt. C'est grâce à ta mère que je m'en suis sorti.
- Je sais.
Harry inspira profondément.
- Merci.
Draco ne répondit pas.
- Est-ce que ça va aller ? Je veux dire, par rapport à Bella-
- Oh, je t'en supplie, Potter… Tu ne vas pas me plaindre quand même ?
La gêne de Draco se traduisait par l'agressivité. De lourds bruits de pas empêchèrent Harry de répondre. Il releva son visage vers Hagrid. Le géant lui sourit et Harry se leva pour le serrer dans ses bras. Draco détourna le regard, de trop dans ce moment d'intimité.
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Progressivement, l'enceinte du château se vida. C'est le genre de moment qu'on ne vit pas souvent, on ne sait pas trop comment y mettre fin. Certains professeurs lancèrent des sorts, cherchant à réparer les dégâts. Draco restait dans son coin, cela faisait un moment qu'on ne lui plus accordé aucune attention. Mais il le savait, les Aurors, même s'ils n'avaient été que des putains d'imbéciles dans cette guerre, ne tarderaient pas à venir sur place, et ils l'embarqueraient en tant que Mangemort pour la prison d'Azkaban, en attendant son jugement, qui dépendrait de ce qu'aurons dit les autres, déjà capturé, et pas de Dumbledore pour lui sauver la peau, disant qu'il n'était qu'un enfant, car déjà ce n'était pas vrai, et il avait déjà réussi une fois à faire croire au Ministère de l'innocence d'un Mangemort, et cela s'était avéré faux. Severus Rogue avait tué Albus Dumbledore sous ses yeux. Son parrain… Où était-il, d'ailleurs ?
- Je sais à quoi tu penses.
Draco sursauta. Harry était assis à côté de lui, les genoux contre sa poitrine, le regard dans le vague.
- Je ne laisserais pas les Aurors t'emmener.
- Merlin, Potter, je suis coupable.
- Arrête de m'appeler comme ça. Je plaiderais en ta faveur, tu as agi comme il le fallait.
- Ne te prends pas pour Dumbledore, tu n'as aucun pouvoir.
Harry lui adressa un regard noir et Draco réalisé à quel point ce qu'il venait de dire était ridicule.
- Je n'aime pas cela mais plus que jamais, je suis le Survivant. Le Ministère n'est vraiment pas en position de me refuser quoi que ce soit. Et Dumbledore, même s'il a fait des choses dont je ne le soupçonnais pas capable, était un grand homme et ne savait en qui il était bon de mettre sa confiance.
- Et Rogue ? rétorqua Draco.
Oh. Il ne s'attendait pas à cela. Pas de colère dans son regard. Une lumière. De l'admiration, de la tristesse ? Rien de la haine qui obscurcissait habituellement son regard lorsque ce nom était prononcé. Néanmoins, il n'eut pas de réponse.
- Où comptes-tu aller ? demanda Harry en regardant autour de lui, comptant les personnes qui restaient.
- Potter, où est Rogue ?
- Je ne sais pas.
- Tu mens.
Draco était persuadé qu'il n'aurait plus jamais de chez lui, mais s'il y avait un espoir de revoir une personne de sa famille, il la saisirait.
- Ecoute, ce n'est vraiment pas le moment, Draco.
C'était la première fois qu'il l'entendait l'appeler par son prénom.
- Dis-moi juste où est-ce que tu vas aller.
- Je ne sais pas.
- Alors tu vas rester avec moi.
- Avec toi ? Qu'est-ce que je-
- Avec l'ordre du Phénix. C'est ça où Azkaban, alors je te conseille de dire oui.
Il reconnaissait bien là son côté Serpentard.
- Oui.
Harry acquiesça et se dirigea vers la sortie du château, suivi de ses deux fidèles amis.
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Il devait vraiment être totalement perdu pour accepter sa situation. Il se trouvait parmi les membres de l'ordre du Phénix, au 12 square Grimmaurd, dans la maison des Black, celle de Sirius. Il n'avait pas sa place ici, d'ailleurs, il ne cherchait même pas à se défendre. Tous l'ignoraient, seul Harry venait de temps en temps lui proposer de se joindre à eux, mais il refusait à chaque fois. Une fois, Granger avait essayé de s'approcher de lui, mais Ron l'avait retenu. Il ne comprenait pas pourquoi Harry faisait ça pour un Mangemort, pour celui qui était indirectement responsable de la mort de Dumbledore. Il se contentait de regarder par la fenêtre, le regard vide, le cœur douloureux, semblant se laisser mourir. De temps à autre, il regardait les personnes autour de la table : Harry, Hermione, Ron, Ginny, Monsieur et Madame Weasley, Hagrid et Kingsley. Ce dernier était le plus réticent à sa présence, mais le pouvoir de Harry, malgré son jeune âge, le dissuadait de faire le moindre commentaire.
Pour Harry, cette première semaine fut tout simplement terrible et épuisante. Les journalistes s'étaient jetés sur lui comme des rapaces, il avait fallu commencer à raconter la guerre aux historiens qui ne voulaient rien omettre, pour la mémoire, s'entretenir avec le Ministère, qui fit ses excuses publiquement à l'Ordre du Phénix, qui fut reconnu officiellement, participer au rétablissement de Poudlard. L'école ne serait bien sûr pas fonctionnelle immédiatement mais le Ministère comptait la rouvrir d'ici deux ans. Cela faisait une semaine que la guerre avait pris fin, L'Ordre dînait autour d'une table généreusement décorée, les Weasley recommençaient à sourire, Hermione était encore perdue dans ses souvenirs, certainement liés au sort qu'elle avait jeté à ses parents, mais elle lançait des regards emplis d'amour aux personnes à ses côtés. Hagrid buvait, tout en racontant des anecdotes amusantes. Harry lança un regard vers la pièce qui était autrefois le salon, où Draco s'était réfugié, refusant de se joindre à eux pour manger. Il prit l'assiette qu'il avait préparée quelques minutes plus tôt et l'emmena dans la cachette du sorcier. Draco était assis devant l'arbre généalogique du Black. Il fixait la tapisserie d'un regard vide.
- Draco, tu veux manger quelque chose ?
Le blond regarda l'assiette et haussa les épaules.
- Ouais, pose-la.
Il semblait lessivé par son procès qui avait eu lieu la veille. Comme promis, Harry l'avait protégé, mais il n'avait pas eu à insister énormément. Draco n'avait pas commis d'acte outrageusement contraire aux lieux. Certes, il avait permis aux Mangemorts de s'introduire dans le château de Poudlard, mais ce n'était pas l'un d'eux qui avait tué Albus Dumbledore, et le Ministère avait de bien plus gros poissons à attraper. De nombreux Mangemorts avaient pris la fuite. Y compris ses parents.
Harry posa l'assiette sur le sol et retourna dans la salle à manger en se passant une main sur le visage. Il avait quelque chose d'important à leur dire à présent, et il devait se préparer aux nombreuses objections. Il se racla la gorge et ses amis se tournèrent vers lui.
- Tout va bien, Harry ? demanda Molly.
- Oui. J'aimerais vous dire quelque chose, cela concerne surtout Ron et Hermione.
Le couple fronça les sourcils.
- Qu'est-ce qui se passe Harry ? s'inquiéta Hermione.
- Maintenant que tout est fini, du moins, plus ou moins fini… J'aimerais que vous me lassiez seul. J'aimerais que vous deux, vous quittiez la maison et j'aimerais qu'aucun de vous ne revienne… jusqu'à ce que je vous le demande.
Comme il s'y attendait, les réactions furent vives, Hagrid et Arthur Weasley en premier lieu.
- Il n'en est pas question ! s'exclama Hagrid en posant violemment sa choppe de bière sur la table.
- Harry, tu ne peux pas rester tout seul, ce n'est pas raisonnable, tenta Arthur.
- Harry, ce n'est pas bon de rester seul après tout ce qu'il s'est passé, dit doucement Ginny, approuvée vivement par son frère et Hermione. Ron et Hermione devraient rester encore un peu, et moi aussi.
Kingsley, étonnamment, ne dit rien. Il semblait peser le pour et le contre de la demande du Sauveur.
- Je voulais vous le dire, mais à aucun moment je n'ai demandé votre avis. J'aimerais que vous respectiez-
- Tu ne peux pas passer de tout à rien comme ça, opposa Ron.
- Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferais jamais !
L'éclat de voix d'Harry fit silence autour de lui. Kingsley se racla doucement la gorge pour montrer à Harry qu'il était calme.
- Je pense qu'Harry a raison. Il faut aller de l'avant, nous devrions tous aller de l'avant.
Arthur et Molly baissèrent les yeux.
- Il est tard, partons.
Kingsley se leva et fut suivi d'Arthur qui compris que l'homme avait besoin de soutien pour que la décision d'Harry soit respectée. Il serra la main à Harry avec un sourire et quitta la maison. Ron et Hermione, hésitants, se levèrent.
- On va rassembler nos affaires.
Ils montèrent à l'étage. Hermione adressa un regard à Ginny, cherchant à lui faire comprendre qu'elle devrait parler à Harry. Il accepterait certainement qu'elle reste. Arthur serra l'épaule de Harry en lui soufflant un « sois prudent ». Molly serra le garçon contre elle, chuchotant à son oreille.
- N'oublies pas que tu fais partie de la famille. Tu seras toujours le bienvenue à la maison, mon chéri.
Harry la remercia, puis se tourna vers Hagrid dont les yeux étaient embués de larmes.
- je sais que je te l'ai déjà dit, mais je te connais depuis que tu es tout bébé, alors… Harry, prend soin de toi, envoie moi une lettre si tu as le moindre problème !
Il prit Harry dans ses bras et le serra contre lui si fort qu'Harry crut que ses os allaient se briser, comme à chaque étreinte du géant. Il ferma les yeux et profita de l'étreinte paternelle que lui offrait Hagrid. En reniflant, il quitta lui aussi la maison en laissant la porte ouverte pour Ron, Hermione et Ginny. Cette dernière se tenait toujours à l'entrée de la cuisine, les mains jointes devant elle. Elle leva son regard hésitant vers Harry et s'apprêta à dire quelque chose, lorsque Ron et Hermione descendirent. Ils étreignirent Harry.
- Sois prudent, lui dit Hermione. Fais attention avec lui.
Elle semblait être la seule à se rappeler de la présence de Draco. Ron serra son ami contre lui, adressa un regard à Ginny, et sortit, trainant les valises derrière lui. Ginny et Harry marchèrent jusqu'à la porte.
- Harry, j'aimerais rester ici avec toi.
- Ginny…
Pour la première fois depuis l'annonce du sauveur, Draco osa regarder ce qui se passait. Il entrouvrit légèrement la porte, suffisamment pour voir le couple se tenant dans le hall. Harry semblait vraiment mal à l'aise.
- Je… je suis désolé, j'ai réfléchi, enfin autant que cela a été possible ces derniers jours, et… je ne peux pas continuer.
Le visage de Ginny pâlit. Elle plissa les yeux.
- Tu ne peux pas, ou tu ne veux pas ? Cela ne veut rien dire, Harry, dis-moi la vérité, je suis une grande fille.
- Je ne ressens plus rien pour toi, rien d'autre qu'une sincère amitié. C'était une erreur de te promettre tant alors que nous étions en guerre. Je me suis trompé dans mes sentiments. Cela ne change rien au fait que je t'ai-… je t'adore, tu es mon amie, mais je ne pense pas qu'on ait un avenir ensemble.
Harry avait baissé les yeux, mais savait bien qu'elle pleurait.
- Comment pourrait-on avoir un meilleur avenir ? sanglota-t-elle. La guerre est finie ! Plus rien ne se dresse entre nous ! Harry James Potter, tu te rends compte à quel point tu me fais du mal ?
Harry acquiesça doucement.
- Ginny, je suis désolé…
Elle leva la tête et déglutit, ravalant ses sanglots.
- Je crois que tu as raison, c'est mieux qu'on prenne nos distances quelques temps. Prends soin de toi, Harry.
Elle descendit les marches du perron sans un regard vers lui.
- Toi aussi, Gin'.
Il ferma la porte et s'appuya contre en fermant les yeux. Il détestait faire ça, c'était tellement difficile. Faire du mal ainsi à l'une des personnes qui lui était le plus cher… Mais il préférait être sincère avec elle. Tout ce qu'il espérait, c'était que cela ne vienne pas ternir son amitié avec Ron. Mais plus rien ne semblait pouvoir les séparer.
Draco se décida à sortir.
- Pourquoi n'es-tu pas venu me chercher moi aussi ?
Harry sursauta et se passa une main sur le visage, voulant faire disparaître la tristesse de son visage.
- Parce que tu peux rester. Tant que tu n'as nulle part où aller, parce que j'ai dit au Ministère que tu étais fiable, alors je préfère te garder à l'œil.
- Ça, c'est dit, marmonna amèrement Draco.
- Ce n'est pas ça, tu sais bien. Tout n'est pas totalement fini, ce serait un mensonge. De nombreux Mangemorts ont fui, et tant que tes parents seront en fuite eux aussi, te laisser partir serait dangereux.
- Mais pourquoi tu fais ça pour moi, par Merlin ? s'emporta Draco. Je n'ai jamais rien fait pour t'aider, jamais ! J'ai toujours été lâche, je te dois la vie et c'est encore toi qui me viens en aide !
- Je dois la vie à ta mère, alors je te protégerais ! Tu sais très bien que ça n'a jamais été mon genre de renier ceux qui ont fait du mal, je pardonne, je donne des secondes chances, et sache que si tu me tendais la main cette fois-ci, après sept ans, je la saisirai ! Maintenant, si tu refuses mon aide, si tu as une idée de ce que tu vas faire de ta vie maintenant que le titre de Mangemort est gravé sur ton front, vas-y, casse-toi !
Draco écarquilla les yeux. Il s'était déjà disputé avec Harry, mais celui-ci semblait avoir mûri dans ses arguments. Ce n'était plus le simple discours du Gryffondor « je suis courageux et je défendrais le Monde quitte à en mourir ». Il acquiesça et retourna dans le salon.
- Bonne nuit P-… Harry.
Il referma la porte. Harry, las, se dit qu'après une bonne nuit de sommeil, ses projets l'enthousiasmeraient et tout redeviendrait comme avant. Avant que plus rien ne soit pareil.