Bonsoir tout le monde,
Me revoilà pour le challenge d'Août du Collectif NoName, à savoir : "Votre personnage garde une cigarette sur lui depuis des années. Aujourd'hui, il l'allume."
Je pense faire plusieurs petits textes, dont voici le premier.
Bonne lecture,
Nalou.
Lire des Fanfictions, c'est m'emporter encore plus loin dans des mondes géniaux. C'est admirer le talent, l'originalité de tous les fantastiques auteurs que vous êtes.
Écrire des Fanfictions, c'est essayer d'apporter ma propre pierre à l'édifice. Partager mes idées, mes envies. Mes joies, mes peines. Certaines parties sont personnelles, d'autres de purs fruits de mon imagination. C'est rechercher le bonheur des autres là où je trouve le mien à les lire.
Recevoir des reviews, c'est le plus grand bonheur de nous autres, écrivains en herbe. Nous dire que notre travail vaut quelque chose, qu'il vous a plu, vous a fait réagir... C'est le but de notre lutte acharnée.
Sherlock insère le filtre entre ses lèvres, le pinçant légèrement, avant de sortir le briquet de sa poche.
Il fait rouler la molette contre son pouce, créant l'étincelle qui enflamme le gaz.
La flamme vacille légèrement avant de venir lécher l'extrémité de la cigarette.
Le papier et le tabac prennent feu instantanément, et il peut enfin inspirer la fumée qui s'en dégage.
La première bouffée lui racle la gorge mais il retient un toussotement. La première depuis des années, forcément, son corps allait réagir contre l'invasion.
Il s'empresse de tirer de nouveau sur le filtre une fois la fumée éjectée de ses poumons avec l'air chargé de dioxyde de carbone que son corps rejette.
Sa décision est prise depuis quelques semaines déjà.
De toute façon, il n'a plus rien à perdre.
Il est assis dans un bureau simple, ordonné. Tout crie au factice et au faux-semblant. La personne en face de lui n'est que rarement dans cette pièce. Et lui-même n'a pas envie d'y rester plus longtemps.
Le petit pansement blanc, sournoisement caché dans ses boucles brunes, le démange.
Il n'écoute pas ce que le médecin lui dit. Il se contente de regarder fixement, droit devant lui.
De toute façon, il savait déjà ce que c'était.
Jim lui fait face, sur le toit. Gesticulant, hurlant comme à son habitude.
Sherlock l'écoute à peine. Il sait déjà ce qu'il veut, ce qu'il a prévu. Il a vu clair dans son jeu, il n'y a plus de surprise. Désolant.
Quand Jim appuie sur la gâchette, ça ne lui fait rien.
Il a perdu goût au Jeu, de toute manière. Toutes ses cartes ont été soufflées avec ses espoirs.
John ne comprend pas. Il ne pourra jamais comprendre.
Sherlock essaye pourtant. Il essaye de lui faire comprendre qu'il fait ça pour lui.
Qu'il ne peut rien pour Sherlock.
Qu'il est condamné, dans tous les cas que John ne le verra plus.
Que c'est le seul moyen que Sherlock aie pour qu'il survive.
Les larmes qui coulent sont autant de dégoût que de tristesse. Il aurait aimé vivre cette vie auprès de John.
Il aurait pu.
Si seulement il avait eu le temps.
Un mois plus tôt, il avait senti les premiers signes.
Un mot qui refusait de sortir, en plein pendant son explication. La honte aurait été écrasante si John n'avait pas pris le relais inconsciemment. Il s'était alors détourné, donnant l'impression à son audience qu'elle n'était pas assez intelligente pour mériter ses paroles.
Puis son pied droit, qu'il avait du mal à plier, alors qu'il ne ressentait aucune douleur.
Il sentait la paralysie le prendre peu à peu, grimper sur son pied puis sa cheville comme un lierre.
Il avait alors pris la décision d'aller voir un médecin. Histoire de connaître le temps qui lui restait.
Il regarde le sol, quatre étages plus bas. Il regarde John.
Il a du mal à se tenir sur sa jambe droite. Son bras droit ne bouge presque plus.
La cigarette qu'il a savourée à peine cinq minutes plus tôt lui fait légèrement tourner la tête. En y pensant un peu, il n'aurait jamais dû arrêter ce plaisir malsain.
S'il avait su.
Son appel est un au revoir.
Plutôt ça que souffrir jusqu'à la fin.
Plutôt ça que voir toutes ses facultés lui échapper une à une.
Plutôt ça que de rester prisonnier de son propre corps, incapable de dire à John… De lui dire…
Juste avant de raccrocher, il hésite.
Il sait qu'il va faire du mal à John. Quoi qu'il arrive, il ne lui pardonnera jamais.
« John. Je t'aime. Je t'ai toujours aimé. »
Il jette son portable.
Au moment où ses pieds quittent le muret, il entend John hurler son nom.
Une fraction de seconde plus tard, c'est le noir total.
Le silence. Enfin.
Quand John retournera à Baker Street, il trouvera à son intention une lettre, posée sur un dossier d'un beige ennuyeux.
Il pourra découvrir le dossier médical de Sherlock, laissé bien en vue. Les notes des différents médecins. Les résultats de la biopsie. L'hémiparésie. Les troubles du langage. Les coupes IRM du glioblastome qui lui dévorait le cerveau.
Tout ce que Sherlock avait réussi à lui cacher ces derniers mois.
Il saura alors, que Sherlock l'aurait quitté quoi qu'il arrive.
Peut-être lui pardonnera-t-il un jour.
Peut-être.
En espérant vous retrouver dans les reviews.