Confiserie

Auteur : Cheryl Dyson (la Grande)

Traductrice : Moi (pourquoi je m'obstine à le mettre ?)

Disclaimer : Eh non, je n'ai toujours rien récupéré… L'histoire est toujours à Cheryl Dyson et Harry Potter et ses chers amis sont à JK Rowling !

Résumé : Harry est engagé au Manoir Malfoy pour briser des sorts et il fait la rencontre d'un fauteuil maléfique… et d'un chocolatier.

Petite note: Je vous présente ma nouvelle petite traduction ! Ce three-shot (petit indice, il y aura trois chapitres 8D) a été très amusant à traduire ! Il a mis du temps à arriver, on n'a pas des emplois du temps très légers avec Rouge Poisson… D'ailleurs, je la remercie énormément pour sa correction merveilleuse – encore une fois – et j'envoie tout mon amour à mon nuage pour la première lecture du premier chapitre (sale feignasse). Comme vous l'avez sûrement vu, cette histoire est de Cheryl Dyson et je suis honorée de pouvoir la traduire /o/. J'espère que ça va vous plaire~

Les commentaires que vous laisserez, bons comme mauvais, me feront extrêmement plaisir et seront transmis à l'auteur !

Sur ce, bonne lecture~.

PS : Le lien pour l'histoire en anglais est sur mon profil. Et tant qu'on y est, joyeux anniversaire à notre cher Harry et à sa créatrice, JK Rowling.


Chapitre 1

Présent

Harry marchait le long des couloirs poussiéreux du Manoir Malfoy, la baguette levée. Jusqu'ici, il n'avait encore rien rencontré d'extrêmement dangereux, mais ce serait stupide de baisser sa garde. Il lança des sorts de détection tandis qu'il avançait.

Un bruit le fit sursauter et il fit volte-face, s'accroupissant, un sort de défense sur le bout de la langue. Un gros rat sortit de derrière une armure en se dandinant. Harry se releva avec une moue de dégoût. Le rat le regarda avec des yeux noirs et détala dans le hall, disparaissant derrière un coin.

Harry soupira et regarda autour de lui. Un rat. Narcissa Malfoy serait mortifiée. Dieu, Harry était mortifié. Le Manoir était en ruine. C'était pire que ce qu'Harry avait imaginé. L'endroit était tombé dans un état de délabrement avancé pendant les six dernières années.

"Godric, qu'est-ce que je fais ici ?" marmonna Harry. Avec un soupir, il retourna à ses occupations.

Deux semaines auparavant

"Vous aviez demandé à me voir, Mme Malfoy ?" demanda formellement Harry, se tenant nerveusement dans le salon de la nouvelle maison des Malfoy, bien que 'nouvelle' était relative puisqu'ils vivaient à Bath depuis six ans. Tout avait l'air brillant, cher et fragile.

"Ne soyez pas si formel, Harry," dit Narcissa, marchant vers lui et lui prenant les mains. Elle le guida vers le canapé où elle le lâcha et lui fit signe de s'assoir.

Harry refoula sa gêne mais regarda néanmoins autour de lui avec précaution tout en se demandant où étaient Lucius et Draco et s'ils étaient même à la maison. Narcissa offrit du thé à Harry, qu'il accepta pour être poli, puis elle s'assit et attendit qu'un elfe de maison apparaisse dans un 'pop' et les serve tous les deux silencieusement avant de disparaitre.

Il leva avec prudence la tasse qui avait l'air fragile et fit semblant de prendre une gorgée. Harry n'était pas un Auror, mais il n'était pas idiot non plus. Il n'avait aucune idée de s'il pouvait ou non faire confiance aux Malfoy et il préféra ne pas prendre de risque.

"Pourquoi vouliez-vous me voir ?" demanda-t-il et il reposa la tasse sur la table en face de lui.

Elle but une gorgée puis lui sourit. Pour une raison inconnue, son expression était alarmante. Harry n'était pas sûr d'être capable de refuser, quelle que soit la requête qu'elle lui ferait. "Votre nature franche est plutôt rafraichissante, Harry."

Il lui offrit un sourire peiné et espéra qu'elle avait prévu d'aller droit au but avant que Lucius Malfoy ne décide de se joindre à eux. Harry avait seulement vu deux fois Malfoy Senior durant les cinq dernières années et il aimerait garder ce quota au minimum.

"Très bien. Je vous ai fait appeler parce que j'ai entendu parler de votre excellente réputation en tant que Briseur de Sort. Y a-t-il quelque chose que vous ne puissiez pas faire ?" Sa voix était tintée d'admiration, mais Harry était presque certain que la plupart de cette admiration - si ce n'est toute – était fausse.

"Il y a pas mal de choses que je ne peux pas faire, Mme Malfoy," dit-il sèchement.

Elle hocha la tête. "Je suis désolée, Harry. Vous avez sûrement dû entendre souvent cette flatteuse absurdité. Malgré tout, je pense que vous pouvez m'aider. Et s'il vous plait, appelez-moi Narcissa."

Harry sourit poliment.

"Très bien. Comme vous le savez nous sommes partis du Manoir après la guerre. Il renfermait trop de … mauvais souvenirs pour nous à l'époque. Surtout pour Draco." Une ombre passa sur son visage et Harry se rappela à quel point elle se souciait de son fils. Apparemment, cela ne s'était pas amoindri avec le temps. Son attitude s'adoucit légèrement.

"Je sais," dit doucement Harry. "Je suppose que c'est parce que …"

Elle acquiesça. "Parce qu'il a vécu là-bas. Mais ce n'est pas la seule raison." Elle but une gorgée de son thé puis le reposa à nouveau, l'air pensive. "Harry, quand le Seigneur des Ténèbres … quand Voldemort a vécu au Manoir, il a pris beaucoup de plaisir à y rendre la vie aussi difficile que possible. Il semblait détester tous les privilèges de notre richesse, presqu'autant qu'il semblait nous détester. Il a détruit … tant de choses." Elle reprit sa tasse encore une fois mais ne fit que la fixer avec intensité, comme si elle essayait de ne pas s'en rappeler ou de refouler ses larmes. Harry tira le haut de sa robe en restant silencieux, ne voulant pas sombrer dans ses propres souvenirs.

Narcissa reposa la tasse presque violemment. Le bruit fit sursauter Harry, mais elle se leva et fit quelques pas, faisant bruisser sa robe. "Et il les a laissés faire des choses imprononçables. Ils étaient tous dans notre Manoir, dans ma maison, prenant ce qu'ils voulaient, détruisant ce qu'ils voulaient." Ses points se serrèrent et elle le fixa à travers ses yeux bleus sauvages. "Je les ai détestés. Je voulais lancer des Doloris à chacun d'entre eux. Fenrir. Dolohov. Même ma propre sœur. Ils ont volé mon héritage ; ils ont détruit mes œuvres d'art ; ils ont abîmé des objets qui étaient présents dans notre famille depuis des siècles. Nous ne pouvions pas les arrêter. Nous pouvions à peine nous protéger nous-mêmes. Vous avez bien vu à quel point cela a fonctionné."

Elle était en train de trembler et elle amena ses mains à sa poitrine alors qu'elle regardait ailleurs, luttant visiblement pour reprendre le contrôle d'elle-même. "J'ai passé la plupart de mon temps dans ma chambre, derrière de multiples sorts d'Emprisonnement. Des sortilèges de Magie Noire. Un mot de travers de la part de Lucius et j'aurais été donnée à l'un d'entre eux en tant que jouet. Nous le savions tous les deux. Cela, plus qu'aucune autre chose, a rendu Lucius obéissant. Dolohov me voulait. Et Fenrir, cette innommable horreur." Elle frissonna et Harry fut répugné à l'idée de Greyback touchant quelqu'un.

Narcissa soupira. "C'était il y a longtemps, mais c'est comme si c'était hier. Le Seigneur des Ténèbres s'est contenté de donner à Draco une mission vouée à l'échec et m'a laissé tranquille, mais il ne les a jamais empêchés de faire ce qu'ils voulaient au Manoir. Il n'y avait plus que très peu de choses de valeur quand ils sont partis. Le Ministère en a détruit d'autant plus quand ils sont venus chercher des objets de Magie Noire." Elle eut un rire jaune. "Et il s'est avéré qu'il y en avait beaucoup trop pour qu'ils s'embêtent à faire attention."

Elle s'assit de nouveau, lui faisant face. "Et c'est là que vous entrez en scène, Harry. Vous voyez, je veux retrouver ma maison. Je veux que l'héritage de Draco lui revienne. Mes jardins et le calme du Wiltshire me manquent. Je veux renter à la maison."

Harry déglutit et hocha la tête, toujours incertain sur ce qu'elle voulait.

"Votre talent en tant que Briseur de Sorts est connu. Je veux que vous alliez au Manoir et que vous éradiquiez tous les objets ensorcelés et les pièges. Les autres pensaient que ce serait amusant d'ensorceler tout ce qu'ils ne pouvaient pas voler. Ils s'ennuyaient quand il n'était pas là et ils cherchaient à se surpasser. Les seuls endroits vivables sont la cuisine, la salle à manger, le parloir et quelques chambres. Le reste est dangereux. Lucius y séjourne, occasionnellement, et essaye de s'en occuper, mais certains sont au-delà de ses capacités. Les Lestrange étaient… créatifs."

Harry frissonna rien que d'y penser. Il n'avait pas pensé que son dégoût pour certains Mangemorts aurait pu s'accroitre, mais apparemment, il y avait des niveaux d'horreur encore inexploités. Il en existait sûrement encore plus qu'il préférait ne pas connaitre. "Vous voulez que j'aille au Manoir et …"

Elle acquiesça. "Faire ce que vous faites le mieux. Briser les sorts et défaire les pièges pour que nous puissions revenir. Je suis sûre que Lucius serait prêt à aider."

Les yeux d'Harry s'agrandirent et il secoua rapidement la tête. Il se doutait que passer cinq minutes en présence de Lucius Malfoy serait une très mauvaise idée. Soit ils s'engueuleraient soit ils se tueraient.

"Ou Draco…" continua-t-elle.

Harry secoua la tête, visualisant presque le même scénario avec Malfoy Junior. "Non ! Non, je pense que je serai bien tout seul," dit-il rapidement puis il grimaça, réalisant qu'il venait juste d'accepter le travail.

Narcissa se recula avec un rictus satisfait. Foutus Malfoy. Ils avaient tous la même expression dès qu'ils parvenaient à leur fin. Cela faisait ressurgir trop de souvenirs de Poudlard et de Draco Malfoy. Harry ne l'avait pas revu depuis la nuit de la bataille finale – pas même une fois. Ils s'étaient tenus loin l'un de l'autre. Harry lui avait rendu sa baguette par hibou et Malfoy lui avait renvoyé une note formelle avec un simple merci griffonné d'une main élégante. Parfois, Harry aimait prétendre qu'il le remerciait pour plus, pas simplement pour la baguette, mais il prenait sûrement ses désirs pour la réalité.

Présent

Harry boita jusqu'à une pièce lumineuse dont les murs extérieurs étaient faits de larges vitres du sol au plafond. Le sol était également en verre, légèrement assombri par un manteau de crasse, mais cela changeait de la presque obscurité du reste de la maison.

Cela avait autrefois été un jardin d'hiver mais les plantes s'étaient déchainées ; ça ressemblait maintenant à une jungle intérieure. Harry entendit de l'eau couler et se fraya un chemin entre les branches tombantes d'un saule pour découvrir une petite fontaine débordant d'eau limpide. La statue de lutin au centre du bassin n'avait vraiment pas l'air digne de confiance. Après ce qu'Harry avait traversé, il ne prit pas de risques. Il lança divers sorts sur la statue et fut soulagé quand elle fût seulement ce qu'elle semblait être – un morceau de pierre taillée.

Harry s'assit sur le rebord de la fontaine et baissa le regard vers sa cuisse droite. Son jean était déchiré et une entaille sanglante était visible à travers les morceaux de tissu. Un épouvantard l'avait pris par surprise. Il n'avait apparemment plus peur des détraqueurs, mais des loups-garous, très probablement un souvenir laissé par sa dernière rencontre après la guerre. Lui et les autres avaient volontairement aidé les Aurors à arrêter des groupes déchainés qui continuaient à se battre. Plusieurs de ces groupes avaient été des loups-garous ; principalement des restes de la meute de Fenrir.

Il regarda l'eau et se demanda s'il allait laver sa blessure. Cela n'avait pas été une vraie morsure de loup-garou, ce n'était donc pas infecté, mais c'était tout de même sale. Après avoir jeté un coup d'œil aux alentours, il décida que c'était mieux de ne pas prendre de risques. Qui savait quelle sorte de microbes les épouvantards portaient ? Il devrait chercher des informations dessus quand il rentrerait chez lui. Hermione saurait probablement.

Le Manoir était désert. Il avait l'air de ne pas avoir été habité depuis des années. Les toiles d'araignées avaient été la chose la plus récurrente. Harry était plutôt seul. Il avait, évidemment, averti Ron et Hermione de sa destination, au cas où il ne serait pas de retour pour diner. Ils se précipiteraient pour le sauver, si nécessaire.

Harry se déchaussa et enleva son jean. Il se rassit sur la pierre froide et mit ses mains en coupe pour prendre de l'eau. Il la laissa tomber sur sa fichue blessure. Après un pincement momentané, cela fut merveilleux et relaxant. Ce fut aussi plutôt agréable de ne porter que des sous-vêtements. Briser des sorts était un travail difficile et c'était une chaude journée. Il n'avait voulu perdre aucune énergie magique avec des sorts de rafraichissement.

Le sang fut emporté, laissant l'entaille rouge, mais après un moment, le sang frais ne fut plus qu'un filet. Cela suffirait jusqu'à ce qu'Harry puisse rentrer chez lui et puisse appliquer du baume soignant. Son jean n'était pas aussi chanceux. Harry le leva et inspecta la tache rougeâtre avec consternation. Il était nul pour lancer des sorts de raccommodage.

Il le laissa tomber, décidant de s'en occuper après son déjeuner. Il avait apporté un sandwich et deux bouteilles de bièraubeurre, sachant qu'il serait au Manoir la majeure partie de la journée. Après avoir brisé des sortilèges ridicules toute la matinée, y compris un vase foutument surdimensionné qui avait été ensorcelé pour essayer de manger le visage de tous les passants, Harry était épuisé et affamé.

La pierre était inconfortable et la fontaine n'arrêtait pas de lui envoyer de l'eau dessus, il prit donc son sac-à-dos et sa baguette et se fraya un chemin à travers le feuillage. Il devait bien y avoir un banc ou un siège quelque part.

Il passa à côté de roses dont les pétales jonchaient le sol en un tapis rose et marron et il repéra un siège. "Merci Merlin," dit-il et il laissa tomber son sac. Le fauteuil était large, fait en bois et richement sculpté. Il ressemblait presque à un trône, comme une sorte de rappel d'une ancienne époque. Harry en avait vus plusieurs de ce genre, éparpillés dans le Manoir. Celui-ci était fait d'une sorte de bois sombre, du noyer peut-être. Quelques feuilles étaient dispersées sur le siège et les accoudoirs. Harry les enleva puis lança un sort de nettoyage pour le débarrasser de la saleté.

Il s'y assit avec un soupir reconnaissant. Il devait être ensorcelé, car le siège était plus proche d'un doux coussin que du bois dur, ce qui fut une agréable surprise. Et une désagréable surprise le saisit un instant plus tard, quand des tentacules de bois jaillirent du fauteuil et l'attachèrent fermement aux poignets et aux chevilles.

Harry tenait sa baguette, merci Merlin. "Bon sang !" grommela-t-il et il tira aussi fort qu'il le pouvait avec ses membres, mais ses poignets étaient étroitement ligotés aux accoudoirs, comme l'étaient ses chevilles aux jambes du fauteuil. Les liens étaient faits en bois solide, aussi immobiles que le fauteuil lui-même, maintenant qu'il était cloué au sol. Pourquoi n'avait-il pas pensé à chercher la présence de sorts sur le fauteuil rougeâtre ?

Pas de problème, il avait toujours sa baguette.

Vingt minutes plus tard, Harry était frustré, énervé, et commençait à paniquer. Rien dans son énorme répertoire de sorts n'avait eu d'effet sur ce stupide fauteuil. C'était dingue. Rien ne pouvait l'aider. Il devrait simplement attendre jusqu'à ce que Ron et Hermione viennent le chercher. Ce qui serait seulement… dans six heures.

Harry grogna.

Une demi-heure plus tard, il fut surpris par un pop. Un elfe de maison se tenait à côté de la fontaine. Il le regarda en clignant des yeux et Harry cligna des yeux en retour avant de crier, "Merci Merlin ! Est-ce que tu peux m'aider ?"

Il le fixa pendant un long moment, puis se retourna calmement et fit le tour de la fontaine pour s'arrêter devant un buisson de camélia. Harry fronça les sourcils alors qu'il commençait à cueillir des feuilles. Est-ce que l'elfe de maison était en train de faire une sorte de rituel ?

"Euh… ça va m'aider à me libérer ?" demanda-t-il avec hésitation.

L'elfe de maison l'ignora puis disparut en un pop. Harry frappa l'arrière de sa tête d'irritation contre le fauteuil. Il aurait dû deviner qu'un elfe de maison des Malfoy ne se dérangerait pas pour l'aider.

Encore une fois, le lieu était en ruine. C'était évident qu'aucun elfe de maison n'habitait ici ; ou si c'était le cas, ils ne prenaient certainement pas la peine de nettoyer l'endroit. Qu'est-ce que celui-ci faisait là ?

Oh. Il rassemblait probablement des objets pour les ramener à Bath pour un des Malfoy. Evidemment. Des ingrédients de Potions, peut-être. Harry se réinstalla à nouveau, tapotant sa baguette sur l'accoudoir en un rythme ennuyeux. Attendre était ignoble.

ooOoo

Draco observa l'elfe de maison ajouter plusieurs gouttes de cognac dans le chocolat et le mélanger. Il hocha la tête de satisfaction.

"Très bien, Poppy. Tourne ça pas moins de soixante fois, puis nous ajouterons les framboises. Où diable est Mutton ?"

Comme s'il avait été appelé par son nom, Mutton apparut dans la pièce avec un pop.

"Enfin ! Combien de temps faut-il pour cueillir des feuilles de camélia ?" demanda Draco, exaspéré, et il tendit sa main en attendant que l'elfe les lui donne.

"Mutton est désolé, Maitre Draco, mais Mutton a été distrait par l'invité du Maitre."

Draco prit les feuilles et les inspecta attentivement. Elles semblaient toutes être d'excellents spécimens, brillantes et profondément nervurées d'un côté. Parfaite pour faire des feuilles de chocolat. Il fronça les sourcils et regarda à nouveau l'elfe. "Pardon, quoi ?"

"L'invité du Maitre est attaché sur le Trône des Tourments dans le jardin d'hiver du Maitre," répondit Mutton et il commença à se tordre les mains, comme s'il se demandait s'il avait fait quelque chose de mal.

"Il y a quelqu'un dans le jardin d'hiver ?"

"Oui, Maitre. Il est sans défense et il a demandé à Mutton de le libérer."

Intéressant. Draco fronça les sourcils, se demandant qui pouvait être entré dans le Manoir sans permission. Même abandonné en apparence, la demeure était protégée par des puissantes barrières magiques familiales.

"Très bien. Mutton, recouvre ça avec du chocolat et laisse-les refroidir. Je vais aller voir mon invité et je serai de retour juste après. Poppy, continue ce que tu fais, puis verse-le dans les moules prêts. Nous travaillerons sur le chocolat blanc quand je reviendrai."

Draco laissa les elfes de maison travailler et se dirigea vers le jardin d'hiver. Il venait secrètement dans la cuisine du Manoir depuis plusieurs mois à présent, depuis qu'il avait eu l'idée de faire du chocolat. Ses parents pensaient qu'il était simplement un fainéant inutile et qu'il passait son temps à participer à des orgies décadentes avec ses amis mais Draco avait passé beaucoup plus de temps à concocter de nouvelles recettes qu'il n'en avait passé à écouter Pansy jacasser sur sa dernière conquête.

Blaise avait épousé l'ennuyante petite sœur de Daphné Greengrass. Aster, ou autre chose, Draco n'arrivait jamais à se souvenir. Les chances de faire une orgie étaient minces, sincèrement, au plus grand regret de Draco. Cela faisait longtemps et il ne refuserait sûrement pas d'en faire une. Il leva les yeux au ciel, sachant que c'était un mensonge. Draco préférait le célibat aux imbroglios émotionnels.

Il dépassa prudemment l'armure qui lançait des flammes par les yeux à chaque fois que quelqu'un passait. Il s'arrêta quand aucune flamme n'en sortit. C'était étrange. Il se demanda si le sort avait disparu. Ce serait bien s'ils avaient tous disparu. Draco aimait la maison à Bath, mais ce n'était pas pareil. Sa maison d'enfance lui manquait, ce qui était une des raisons pour lesquelles il était venu ici pour mettre en pratique ses talents en tant que chocolatier.

Ses confiseries devenaient populaires avec la foule de ventes par correspondance. Ça devenait dur pour lui de faire face à la demande. Il les vendait sous le label de Draconis Decadence.

Draco atteignit le jardin d'hiver et se fraya un chemin à l'intérieur, grimaçant quand il vit l'état de l'endroit. Ça avait toujours été lumineux, clair, spacieux et apaisant. A présent, cela ressemblait à un labyrinthe dégoûtant de feuillage envahissant. C'était probablement également rempli de sales vermines.

Levant sa baguette, il marcha en direction des camélias en faisant attention où il mettait les pieds. Si quelqu'un était piégé sur le Trône des Tourments, il n'irait nulle part pendant un bon moment mais cela ne l'excluait pas d'avoir sa baguette à la main et de l'utiliser pour jeter un sort à Draco dès qu'il le verrait.

Des feuilles mortes craquèrent lorsque Draco marcha dessus. "Il y a quelqu'un ?" entendit-il.

Au lieu de répondre, Draco franchit la dernière barrière de lierre et jeta un premier coup d'œil à l'homme piégé. Un large rictus courba ses lèvres, l'amusement remportant sur son étonnement.

"Potter ?" demanda-t-il pour vérifier. Ce n'était pas trop le fait que Potter était ici ou qu'il était piégé sur un fauteuil magique, mais plutôt parce qu'il semblait ne pas porter de pantalon. Ses jambes nues n'étaient vêtues que de chaussettes blanches.

"Merde," dit Potter. "Ça devait être toi."

"C'est ma maison, Potter," dit sèchement Draco et il continua à avancer pour observer l'homme lié. A part ses chaussettes, Potter portait un simple t-shirt noir et jugeant par le bout de tissu visible sous son t-shirt, un boxer vert. La célèbre baguette de Potter était fortement serrée dans son poing, résolument pointée vers Draco.

"J'avais remarqué. Est-ce que tu sais pourquoi je suis ici ?"

Cela ressemblait à une question piège. Est-ce que Potter avait une raison valide pour être au Manoir ? Draco haussa les épaules, refusant de réponde.

Potter fronça les sourcils, un air que Draco trouva étonnamment familier, malgré le visage pas-si-familier qui la portait. Potter avait changé pendant les six dernières années. Ses cheveux étaient plus longs, couvrant complètement sa cicatrice et cachant presque un œil. Ses lunettes étaient différentes, une monture délicate au lieu des trucs noirs et encombrants que Granger avait constamment réparés.

Son corps était musclé et très agréable à regarder. Ses cuisses étaient délectables, même celle qui avait une blessure saignante.

Draco se reprit pour ne pas penser à Potter en tant que délectable. Il avait manifestement respiré les fumées de cognac pendant trop longtemps.

"Est-ce que tu vas me libérer ?" demanda Potter, puis il ajouta d'un ton réticent, "S'il te plait."

Draco s'approcha et tira sur les liens qui maintenaient les poignets de Potter en place. Ils étaient en bois solide et ne seraient pas facilement brisés. En fait, de ce dont se rappelait Draco à propos du fauteuil, ils ne seraient pas brisés du tout. Il avait quelques doutes sur le fait que Potter avait essayé.

"Qu'est-ce que ça m'apporte, Potter ?" demanda Draco d'un ton taquin. Il pouvait à peine contenir sa joie. Quelque chose à propos d'avoir Potter attaché à une chaise, sans pantalon … Eh bien, à présent, cela faisait apparaitre un tout autre lot d'idées. Potter gigota sur la chaise et ses jambes se tendirent – pas le mouvement le plus intelligent, en considérant la direction que prenaient les pensées de Draco.

"Tu demandes une récompense pour me libérer d'un de tes meubles ensorcelés ?" demanda Potter.

Draco tapota pensivement ses doigts contre sa bouche "Pas exactement une récompense. Plutôt une compensation. Et ce n'est pas mon meuble. J'ai bien peur que cette pièce ait été apportée par le sorcier maléfique que tu as éradiqué."

"Voldemort ?" Potter avait l'air incrédule.

Draco grimaça au nom, malgré lui. Il hocha la tête. "C'est lui-même, oui."

"C'était le fauteuil de Voldemort ?"

Draco compatit avec l'expression de Potter – il avait l'ait de vouloir creuser les liens avec ses ongles pour s'échapper. Draco se serait senti exactement pareil s'il avait été assis là.

Potter se força à se détendre et laissa tomber sa tête en arrière. Le mouvement exposa la ligne de sa gorge et les yeux de Draco la suivirent. Potter fixa ses yeux plissés.

"Compensation. Quelle compensation ?"

Plusieurs choses traversèrent son esprit, aucune que Potter autoriserait. Draco détourna le regard et se concentra pour que ses pensées lascives ne se montrent pas dans ses yeux. Qu'est-ce qui n'allait pas avec lui ? Potter n'était pas attirant. Au moment où il pensa cela, il regarda furtivement les jambes de Potter. Merde, il était vraiment attirant.

Draco ouvrit la bouche pour parler, puis s'arrêta. Il leva un doigt. "Laisse-moi y revenir, Potter. Je serai de retour dans une minute."

Draco se retourna et partit. Après un instant de silence, Potter cria, "Malfoy !" Draco continua d'avancer. "Malfoy !"

Draco devait vérifier sa ganache au citron. Et il avait besoin de réfléchir.


Je vous laisse mariner avec cette fin de premier chapitre et on se revoit dans pas très longtemps pour le reste~

L xx