Bonjour!

Étant fan du couple Draco/Ginny mais peu satisfaite du choix offert sur ce site (et étant une grosse flemmarde pour lire en anglais Ahem xD) je vous propose ici ma version!

Alors ma version est lente, très lente. Pourquoi? Ben j'avais envie de prendre mon temps, de proposer quelque chose de "réaliste", doux et surtout de creuser un peu le truc. Surtout la famille Malefoy que j'avais vraiment envie d'explorer un peu plus en détail.

Alors j'espère que ça vous plaira! Bonne lecture et n'hésitez pas à me faire part de vos impressions! :D


Chapitre 1 : Une histoire se termine

« Astrid Wellington passe le souaffle à Ginerva Weasley, elle fonce vers les buts… Sven Hoddinson tente de lui bloquer le passage mais elle l'évite avec une aisance phénoménale ! Arthur et William Shalls sont derrière elle et renvoie un cognard avec brio vers Thorun Dikkemen! C'est incroyable Ginerva Weasley passe toute la défense de la Suède et … ELLE MARQUE ! C'est extraordinaire ! Weasley marque encore ! C'est son cent-vingtième but dans cette rencontre ! Tout simplement stupéfiant !... »

Malefoy regardait avec un air blasé les joueurs évoluer sur le terrain, entouré par une foule bruyante et déchainée. Il avait beau assisté à la finale de la coupe du Monde de Quidditch, d'une tribune lui offrant une très belle vue qui plus est, Draco Malefoy ne pouvait s'empêcher de trouver tout cela prodigieusement ennuyeux.

Après la défaite de Voldemort, sa famille avait été mise au ban de la société et ne bénéficiait plus désormais d'aucun privilège. Sa mère était condamnée à travailler malgré son lignage et son père ressassait son passé et sa rage dans du whisky pur feu. Quant à lui, il occupait un poste sous payé dans l'allée des embrumes, à supporter l'attitude méprisante d'un type qui ne cessait de prendre plaisir à lui rappeler qu'il lui était redevable. Il serra les poings.

Et par-dessus le marché, il fallait qu'il assiste au triomphe, à l'étalage de gloire et de talent de la petite dernière des Weasley, cette affreuse belette servant de compagne au grand et magnifique Harry Potter. Chaque hurlement d'admiration lui donnait la nausée.

Assis sur sa chaise en velours rouge, il ne pouvait empêcher la jalousie et la colère de le ronger à petit feu. Il en voulait à Harry, à Dumbledore, à tout le monde.

Il baissa légèrement la tête. Il en voulait surtout à une personne en particulier. Lui. Sa faiblesse, sa lâcheté, sa honte. Ne pas avoir été capable de faire preuve de courage et de sagesse.

Ses sombres pensées furent interrompues par une immense clameur. L'Angleterre avait écrasé ses adversaires, lui conférant le titre de champion du monde. Draco observa avec une attitude détachée les joueurs qui se précipitaient les uns sur les autres en hurlant de joie, brandissant leurs balais, sautillant sur place.

Il la regardait surtout elle. Elle bougeait tellement, sautait tellement, que l'élastique qui retenait ses cheveux en une queue de cheval se rompit, les laissant dégringoler telle une cascade rouge sur ses épaules. Il mit ses multiplettes et observa chaque cil, chaque tâche de rousseur de la jeune femme. Son visage qui irradiait de bonheur, de joie et de fierté mal contenus. Ses yeux qui brillaient, tels deux étoiles étincelantes.

La bouche du jeune homme se tordit en un rictus douloureux. A bientôt vingt-deux ans, il fallait qu'il arrête de se mentir à lui-même. Il ne s'était jamais vraiment moqué d'elle à Poudlard, ni même après. Pour la bonne raison qu'il ne la trouvait ni irritante, ni moche, ni sotte, ni exaspérante. Si, exaspérante, oui. Exaspérante car elle ne voyait que le « grand Harry Potter ».

Ses doigts se crispèrent sur les multiplettes.

Elle l'avait aperçu, lorsqu'il était allé présenter ses condoléances à la tombe inerte de Fred. Elle avait croisé son regard et il s'était perdu dans ses immenses yeux saphirs, troublés par les larmes et le chagrin, mais habités d'une volonté et d'une détermination sans faille. Il en avait eu le souffle coupé.

Elle ne l'avait pas jugé, ni hué. Elle l'avait observé quelques secondes, à peine, puis était retournée auprès de son frère, accablé de douleur.

Il ne l'avait plus revu depuis. Mais ses yeux bleus sombres le hantaient encore. La culpabilité le rongeait. Fred était mort par sa faute. Il s'était moqué tant de fois des Weasley, de leur pauvreté, de leurs convictions, qu'il avait fini par oublier ce qu'ils étaient. Une famille. Comme la sienne.

Il se leva et suivit le tumulte général autour de lui, sortit du stade et rejoignit sa tente sans participer à l'allégresse générale. A l'intérieur, un petit salon accueillant dans des tons gris et neutres l'attendait. Il mit la bouilloire à chauffer d'un coup de baguette, posa à peine un regard sur sa petite cuisine exiguë, mitoyenne au salon et alla directement s'affaler sur le sofa. Il se mit à contempler le plafond, songeur, amer.

Il regrettait tellement de choses. Il avait honte de tellement de choses. Cela le rongeait à petit feu. Bien qu'il aimât sincèrement ses parents, il ne pouvait s'empêcher de leur en vouloir pour toutes ces idées de pureté de sang, de supériorité qui l'avaient finalement aveuglé. Il avait oublié d'être humble, sage et tolérant. Il avait négligé le pouvoir de l'amitié et du respect.

Il soupira. Peut-être aurait-il pu changer, lorsque le seigneur des Ténèbres s'acharnait sur sa famille. Peut-être aurait-il pu se racheter lorsqu'il avait vu arriver à son manoir la pauvre Luna Lovegood, frigorifiée et la lèvre en sang. Peut-être aurait-il pu … Il chassa ces pensées sombres d'un geste agacé. Il prépara son thé et le but lentement, indifférent au vacarme dehors.

Lors de la dernière coupe du monde, il était gonflé d'orgueil et de suffisance que son père fasse parti des mangemorts qui humiliaient ces moldus. Il rejeta brusquement la tasse dans l'évier. La honte et le dégoût l'avait saisi avec trop de force. Un haut le cœur le saisit et il se précipita aux toilettes, craignant de rendre son repas. Il sortit quelques instants plus tard, épuisé, vaseux. Il grogna.

« C'est la faute de Weasley, elle me fait me souvenir de choses que je voulais oublier… »

Drago se figea. Dehors, il pouvait entendre les supporters scander le nom de la jeune femme.

Il soupira. Il ne dormit que très peu cette nuit-là.

« B'jour M'man. »

« Bonjour Draco. Tu as passé un bon week-end ? »

Il se laissa tomber sur une chaise, passant en revue les mets présentés pour le petit déjeuner. Des scones et du thé feraient l'affaire. Il ne répondit à sa mère que par un faible grognement. Il n'osait presque plus la regarder en face. Il lui en voulait de ne pas avoir su s'imposer face à son père pour ne pas rejoindre Voldemort. Mais sa famille elle-même l'avait encouragée, félicitée. Narcissa était fière de son statut de sang-pur et avait fini par faire ce que tout le monde attendait d'elle, sans être vraiment ni pour, ni contre. Elle s'était pliée à son rôle de descendante de la famille Black avec obéissance et dévotion, acceptant sans broncher le mariage arrangé avec Lucius et la servitude imposé par Voldemort. La seule fois où elle avait osé se rebeller contre les ordres, c'était pour protéger son fils, son unique enfant. A cette pensée, Draco ne put empêcher une bouffée d'affection de le saisir à la gorge. Il leva les yeux et observa silencieusement sa mère, plongée dans la lecture de la gazette du sorcier. Elle avait toujours cette attitude hautaine et digne, malgré les épreuves.

« Merci de m'avoir offert les billets pour mon anniversaire »

Elle leva la tête du journal, lui offrit un regard et un sourire chaleureux.

« Mais de rien, Draco. »

Mais son visage parut plus sombre un instant après. Songeuse, elle parcourut sans vraiment lire les diverses photos et articles du journal.

« Draco, si je faisais quelque chose de déplacé pour retrouver notre statut et notre honneur, tu m'en voudrais ? »

Le jeune homme reposa lentement sa tasse, intrigué et méfiant. Sa mère ne s'ouvrait pas à lui d'habitude et ne proposait aucune initiative, surtout pas sans l'accord de son mari.

« Cela dépendrait, je suppose… »

Narcissa le fixa quelques secondes, comme si elle cherchait à le sonder. Puis elle lui adressa un sourire rapide et légèrement crispé, replia le journal sur la table avec application et se leva gracieusement.

« Alors c'est décidé. »

Et elle s'en alla, sans lui laisser le temps de l'interroger davantage. Que pouvait-elle bien manigancer ?

Draco n'en sut pas plus, sa mère refusant obstinément de lui dévoiler quoi que ce soit les jours suivant. Il dut se résoudre à attendre patiemment qu'elle s'explique. Visiblement Lucius n'était pas au courant de son projet et en était particulièrement irrité.

Pendant trois longues années, Narcissa ne parla plus de cet évènement et Drago finit par l'oublier. Il était beaucoup plus préoccupé par son travail assommant et les photos de Ginny Weasley qui s'étalaient de temps à autre dans la gazette du sorcier. « Weasley mène son équipe à la victoire en inscrivant à elle seule 123 buts lors de la finale contre l'Irlande » « Ginevra Weasley marque les esprits en remportant une nouvelle fois le prix de la joueuse de Quidditch de l'année ». A chaque article, chaque nouveau succès de la jeune femme, Drago revoyait son sourire éclatant et ses yeux émerveillés lors de la coupe du monde. Cette image, gravée sur ses rétines, ne cessait de le hanter. Ses sentiments à son égard étaient mitigés, mélange précaire entre admiration, jalousie, rage colère et fascination. Pendant ces trois années, il n'avait pu s'empêcher de lire tous les articles la concernant et même de suivre avec assiduité son évolution et son parcours. Mais il finissait immanquablement par jeter le journal à la poubelle en maugréant, pestant et en hurlant sur son elfe de maison pour avoir osé lui apporter un quotidien aussi peu digne de lui.

Sa frustration et sa mauvaise humeur connurent leur apogée lorsque la gazette du sorcier annonçait que Ginevra Weasley se retirait du poste de poursuiveuse pour fonder une famille avec son compagnon. Lorsque Malefoy posa ses yeux sur « Harry Potter », il déchiqueta le journal avec rage et hurla. De douleur, de rage, de jalousie, il n'aurait su le dire. Il s'affaissa finalement sur son lit et regarda le plafond en reprenant son souffle. Contempler la vie parfaite et les réussites de Ginny ne faisait que renforcer son propre dégout de lui-même, lui rappeler ses échecs et sa situation peu enviable. Pourtant, malgré ses éclats de colère, malgré la profonde aversion qu'il ressentait pour Harry, il ne pouvait s'empêcher de suivre la jeune femme dans les médias et les compétitions. Il sentit les larmes lui brûler les yeux et un sanglot l'étrangler. S'infligeait-il cela pour se punir ? D'avoir fait les mauvais choix ? De ne pas avoir sauvé Luna Lovegood ? D'avoir été ce misérable et abject petit lâche qui tremblait devant Dumbledore ?

Il ne put se retenir plus longtemps et pleura, comme un enfant. Il pleura et se détesta encore plus. Il pleura et maudit Ginny Weasley pour être heureuse, pour être si solaire, pour être si époustouflante. Il pleura et se sentit si misérable qu'il aurait donné cher pour disparaitre en un instant.

Drago resta dans cet état mélancolique et sombre pendant plusieurs mois, observant une attitude distante avec sa mère, remplissant son travail sans entrain. Il se sentait vide et inutile, comme épuisé. Sa mère le contempla, impuissante, devenir l'ombre de lui-même. Il fallait que cela cesse.

Sept mois plus tard, Narcissa Malefoy fit irruption dans sa chambre et écarta d'un coup sec les immenses rideaux verts pour faire entrer la lumière.

« Debout, regarde ça. »

Drago grommela et se redressa avec difficulté. Sa mère ne se permettait jamais d'entrer dans sa chambre, surtout maintenant qu'il avait 25 ans. Elle lui jeta un journal sur les genoux.

« Lis. »

Il obtempéra non sans trouver tout ceci prodigieusement irritant. Lorsqu'il lut les premiers lignes des gros titres, ses yeux s'écarquillèrent.

« Ginny Weasley et Harry Potter, une histoire qui s'achève ». Il ouvrit frénétiquement le journal et trouva l'article en question qu'il lut en diagonale.

« Il y a sept mois, nous vous annoncions l'arrêt temporaire de la carrière de Ginevra Weasley, qui souhaitait se consacrer à sa famille […] Visiblement, la star du Quidditch ne s'attendait pas à une telle déconvenue […] le célèbre Harry Potter entretenait une liaison depuis plus de deux ans avec une certaine Anna Webminster […] Ginevra prouve qu'elle aurait pu aussi bien jouer au poste de batteuse, étant donné les blessures de Mr. Potter […] »

Un sourire illumina le visage de Drago. Il ne sut pas ce qu'il le rendit le plus heureux. Voir la vie parfaite de Ginny éclater en mille morceaux, ou savoir qu'elle avait salement amoché Potter.

« Merci Maman »

Narcissa lui adressa un sourire, malgré un air perplexe. Elle semblait soucieuse.

« Tu te souviens de ce que je t'avais demandé il y a trois ans ? »

Drago releva la tête, il relisait avec délectation « a dû être admis aux urgences de […] ». Il dû faire un effort pour se souvenir de quoi elle parlait.

« Euh, oui, il me semble. Tu n'en avais plus parlé depuis, que se passe-t-il ? »

Elle soupira.

« Nous avons rendez-vous dans deux semaines avec un journaliste pour écrire ... disons… nos mémoires. »

Drago resta interdit.

« Je sais que cette entreprise ne sera pas chose aisée, et j'en conviens tout à fait. Mais de te voir promis à un avenir précaire à cause de nos choix me terrifie. J'aimerais que toi, au moins, puisse profiter de ta vie à présent. »

Le jeune homme ne savait que répondre. S'il avait bien compris, un journaliste, allait venir poser des questions pour parler de la famille Malefoy dans un journal, tout cela afin de lui permettre de rejoindre la société la tête haute ?

« Mais Mère, tu ne penses pas que ça aura … l'effet inverse ? »

Narcissa pinça les lèvres et se raidit.

« Je suis bien consciente de cela. Mais je pense que c'est notre seule chance. Beaucoup d'années ont passées depuis, les rancunes se sont un peu atténuées et les sorciers seront peut-être plus enclins à la clémence… »

« Mère, il n'y aura aucune clémence pour nous. Nous étions du côté du Seigneur des Ténèbres. Indirectement, nous sommes responsables de la mort de trop nombreuses personnes… »

Il n'osa ajouter que les choix ou valeurs de sa famille étaient bien trop discutables pour être comprises ou même acceptées par la plupart des sorciers.

Il soutint le regard de sa mère.

« Je le sais Drago, je le sais. Mais… C'est notre dernière chance, pour toi… Je veux essayer de te donner une meilleure vie. Nous aviserons si le journaliste est trop … partial. »

Il comprit. Elle le faisait pour lui, encore. Il se leva et alla la serrer dans ses bras. Oui, après tout, sa mère était une mère comme les autres.

Le jour fatidique arriva bien vite. Peut-être trop. Le manoir avait subi un nettoyage rigoureux pour apparaitre sous son meilleur jour, Narcissa avait préparé des tenues sobres mais distinguées, pour que sa famille paraisse digne et respectable.

Drago était stressé, il ressentait la tension de sa mère et une légère hostilité de la part de son père, qui se pliait à cet exercice contre sa volonté. Enfin, la porte s'ouvrit, laissant place à l'elfe qui était allé chercher l'invité à l'entrée du domaine. Le jeune homme écarquilla les yeux en reconnaissant le journaliste.

C'était une femme, aux longs cheveux roux flamboyant et aux yeux bleus sombres.

« Weasley ?!"


Voilàààà!

Alors, vous en avez pensé quoi? :D

J'ai déjà 5 chapitres qui attendent au chaud, en espérant que ça vous plaise!