CHAPITRE 13 – HIMAWARI EN DANGER! LES CHOSES SE GÂTENT
"-Arrêtez, Hiyori-sama! C'est pas à vous!
-Je suis de la Sôke. Si je décide que c'est à moi, c'est à moi. Retenez-le mieux, vous deux.
-C'est le bracelet de Maman! Rendez-le moi!
-C'est un bracelet de fille, idiot, qu'est-ce-que tu vas en faire? Tu veux te travestir? De toute façon, ta mère elle est morte.
Dans un champ ensoleillé de Konoha se trouvait un groupe d'enfants. Ils étaient quatre, et ils avaient tous les yeux blancs. Ils avaient tous aux alentours de sept et huit ans. Une fille se tenait debout, fièrement. Deux garçons en retenaient un troisième au sol, qui avait les yeux embués.
-Ouah, fit l'un des deux garçons, regardez-le, il pleure comme un bébé!
L'autre rit.
-C'est le seul souvenir que j'ai d'elle, fit celui qui avait des cheveux longs d'une voix inaudible.
-Ho là là, c'est vrai que ça doit faire bizarre d'être orphelin, fit la fille en regardant le bracelet. Ton père est mort y'a quelques mois en accomplissant son devoir, et ta mère qui avait la santé fragile ne l'a pas supporté.
Elle fit quelques pas, l'air pensive.
-Ecoute, Neji. J'ai une idée. Je vais t'aider à passer au dessus de ça. Regarde!
Elle prit un côté du bracelet avec chaque mains et, sous les yeux horrifiés du garçon, elle rompit le fil, laissant les perles nacrées s'éparpiller au vent, déclenchant l'hilarité de ses deux acolytes.
-Non!
Il s'effondra. Les deux autres n'avaient même plus besoin de le retenir.
-De quoi tu te plains? Si tu n'as plus de souvenirs, tu oublieras, tu accepteras que ta chère maman ne reviendra jamais. Faut bien accepter les choses, dans la vie.
-Tu n'es qu'une sale garçe! Cria soudainement le garçon en se jettant sur elle.
-HE!
-Qu'est-ce que c'est que ce bazar! Gronda soudain une voix d'homme.
-Okko Sama! Fit l'un des garçons. Neji a fait tomber Hiyori et l'a traîté de garçe!
-Grand-père! Fit-elle.
Le dénommé Okko ne s'était même pas arrêté et marchait droit vers Neji. Il lui aggrippa l'épaule, et lui colla une rouste.
-Tu as de la chance de n'avoir que huit ans, petit con. Normalement, c'est le sceau! Allez, vous trois. On rentre.
Les quatres membres de la Branche Principale s'éloignèrent, laissant Neji recroquevillé, les mains sur sa tête, sa joue rouge et cuisante. Il resta longtemps comme cela. Jusqu'à ce que le crépuscule tombe. Il s'en fichait. Plus personne ne l'attendait à la maison. Peut-être que son oncle se demanderait où il est passé... et Hinata... Non. Il n'avait envie de voir aucun de ces deux là. Tout était de leur faute. Il haissait la branche principale. Il haïssait Hiyori, son père, ses cousins. Ceux qu'il devait servir, ceux à qui il devait obéir. Il maudit son destin.
Il se redressa doucement. Avant, son visage était doux, il riait et s'émerveillait de tout. Mais depuis que ses parents sont morts, le visage du doux petit garçon n'affichait plus rien. Même à présent, malgré les larmes qui coulaient sur ses joues blanches. Ses longues mèches brunes dansaient devant ses yeux de neige dans la brise du couchant. Dans les herbes se balançant sous celles-ci, Neji se mit à chercher chaque petite perle nacrée qui composait son précieux trésor. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais il s'en fichait. Il avait le temps. Avec effort, il tenta d'enclencher son Byakugan. Il était encore inexpérimenté, mais... Ca allait l'aider. Surtout avec l'obscurité qui tombait.
En silence, seul, il cherchait, une à une, les petites perles égarées.
Il releva soudainement la tête. Il avait cru entendre quelque chose. Il se redressa, et se mit complêtement debout, les restes du bracelet de sa mère dans ses mains. Seul le froissement de l'herbe sous la brise se faisait entendre, pourtant, il avait entendu une voix dans le lointain.
"Himawari a disparu."
Tsuki et Kiba regardaient Boruto d'un air abasourdit.
-Qu'est-ce que tu viens de dire?
-Je viens de dire que ma soeur a disparu. La porte était fermée, la fenêtre était cassée. On l'a kidnappée.
-Mais qu'est-ce-que c'est que ce délire? Comment tu sais que c'est un kidnapping? Tu es sûr que...
-Je n'ai plus le temps. Je pars à sa recherche.
Boruto fit volte-face.
-Attends! Fit Kiba. T'es fou? Faut l'accord du Hokage!
-Je me torche avec sa permission! Ma soeur est en danger!
Les deux autres le regardaient disparaître au fond du couloir, bousculant un docteur involontairement. Ils se fixèrent.
-Mince... Qu'est-ce-qu'on fait?
-T'as un meeting et une mission avec ton équipe, non? Hinata t'attends.
-Mais...
-Je vais prévenir Tsunade moi-même. Dépêche toi!
Au ton de Tsuki, Kiba ne trouva rien à redire, et s'en alla à son tour. Elle resta debout dans le couloir. Elle serra fort les poings. Ses ongles étrangement tranchants firent saigner ses paumes.
Sous son masque respiratoire, Neji avait un instant, faiblement ouvert les yeux, avant de perdre à nouveau connaissance.
"Hima...wari..."
Hoshi leva les yeux, vers deux ombres qui étaient debout sur une bâtisse. Il dut les plisser, car ils étaient dans la lumière du soleil. Mais quand il reconut l'un d'entre eux, il équarquilla les yeux.
-...Toi...!
Le colosse en armure de samourai fixait Hoshi des deux points rouges qui lui servaient d'iris, brillant dans les ouvertures béantes de son masque aux courbes monstrueuses. Le ninja de Suna fronça les sourcils, son air abasourdit laissant place à l'animosité.
-Qu'est-ce que tu veux, Jikanro? Ca fait une éternité qu'on ne s'est pas revus.
L'interessé eut un rire qui sonnait métallique.
-Je m'attendais à un accueil plus chaleureux de ta part, mon cher frère.
-Nous ne sommes plus frères. Je n'ai plus rien à voir avec toi. Rends à ce village son état normal, et disparaîs, toi et cet étranger! Lui non plus ne m'inspire pas confiance.
-Cela ne va pas être possible, je le crains, intervint le troisième.
Hoshi eut un rictus.
-Je me doutais bien que vous n'alliez pas partir gentillement, ceci dit, ça ne coûtait rien de demander. Qui êtes vous, qu'êtes vous venus chercher ici?
-Mon peuple a disparu, c'est pourquoi mon nom de clan ne signifie plus rien, dit l'homme au chignon. Sachez seulement que je me nomme Shitsui.
-Shitsui, hein? Il ne faut pas se fier aux apparences, mais à votre dégaine, vous semblez bien porter votre nom.
-Vous ne croyez pas si bien dire.
Hoshi écarquilla soudain les yeux en reconnaissant le soleil noir sur le kimono de Shitsui.
"Impossible...! C'est... C'est l'emblême des hommes qui ont éradiqué le clan Okami!"
Il serra les dents et les poings.
-Alors c'est ça... C'est vous qui traquez ma fille. Et toi, Jikanro, tu l'aides! Mais qu'est-ce-qu'il t'es passé par la tête? Tu es complètement fou! Tu sais quels enjeux elle représente pour notre monde! Fit-il en haussant la voix.
-Je te prierai de ne pas me prendre pour un imbécile, vociféra le géant. C'est justement parce que j'en sais les enjeux que je fais ça.
-Ta logique m'échappe complètement.
-Oh, ce n'est pas une question de logique, mais de vérité. Le monde des hommes est sale. Il doit être purgé.
Hoshi se crispa, un instant la colère disparu de son visage, semblant comprendre pourquoi Jikanro raisonnait comme cela. Puis, il baissa la tête et ferma les yeux, résigné.
-...Très bien. Je ne te poserai plus de questions. On a déjà eu cette discussion, inutile de remuer le passé. Par contre... Je ne vous laisserai pas Tsuki. Vous vous êtes trompés d'endroit, elle n'est pas ici. Mais maintenant que je vous ai sous la main, vous ne quitterez pas Suna vivants.
Shitsui remua l'index.
-Tss tss, ah, c'est là que vous inversez les rôles, mon cher Hoshi. C'est pour vous que nous sommes venus.
-Comment cela.
-Actuellement, l'un de nos hommes se trouve au village caché de Konoha. Il s'occupe de tout concernant votre fille. Aussi, plus vite nous en aurons fini avec vous, plus vite nous pourrons le rejoindre... Je vous laisse aux petits soins avec Jikanrô – après tout, les différents de frères se règlent entre frères, n'est-ce pas. Moi, je vais m'installer tranquillement et attendre que le combat se termine. Je dois économiser mes forces – la petite Okami commence à s'éveiller, j'en ai peur.
Un silence pesant alourdit l'atmosphère sur Suna, où le temps s'était arrêté à cause du jutsu de Jikanro.
-Dis moi, Shitsui – tu permets que je te tutoie. Tu as bien dit que tu étais le dernier survivant de ton clan?
-...
-Attends un peu. Dès que j'en ai fini avec Jikanro, je m'occupe de rayer ton clan du plan de l'existence de manière définitive.
-Hm, fit-il avec mépris.
Hoshi fronça à nouveau les sourcils. La seconde suivante, Jikanro était derrière lui. Il avait faillit être prit au dépourvu, mais réussit à éviter son attaque. Dans son saut, il executa une combinaison de Mudras.
-Fuuton, technique de la Lame du Vent!
Une brusque bourrasque se fit sentir. Un sabre fantômatique semblait apparaître faiblement dans les mains d'Hoshi.
-Oh, remarquable, fit Shitsui. Le temps s'est arrêté, mais il a malgré tout réussi à garder le contrôle sur le vent et à le faire souffler...
-Ce n'est pas avec ça que tu vas m'arrêter, tonna Jikanro en dégainant son Katana et se jettant sur lui.
Les deux antagonistes combattirent à coup de sabre pendant une longue durée, sans jamais réussir à se toucher. Les deux frères étaient visiblement du même niveau. Shitsui commençait à se demander s'il n'allait pas devoir intervenir... Non pas qu'il doutait des capacités de son serviteur, mais le combat était lent à son goût, et ne semblait pas évoluer. Aucun ne prenait le dessus sur l'autre. Il fallait que ça se termine. Car le temps pressait.
Hoshi s'inquiétait. Entre chacunes de ses attaques, Jikanro exécutait un mudra dès qu'il avait la moindre seconde de répit. Il répétait ce petit manège depuis plusieurs minutes. Il sentait très mal ce coup là. Il décida de tenter le tout pour le tout, et mettre le paquet.
-Prend ça! Rugit Hoshi en donnant plusieurs coups de sabre dans le vide droit vers son adversaire, lui envoyant de longues et tranchantes ondes de choc.
Ce fut très vite un mur de vent acéré, qui sera très difficile à éviter. Cette fois, c'était la bonne. Son coeur lui fit mal d'un coup. Souhaitait-il réellement faire ça?
Hein?...
Jikanro avait disparu.
Impossible! Où...?
Il se concentra, et rouvrit les yeux. C'était ce qu'il craignait. Jikanrô avait presque réussi à stopper le temps aussi pour lui. Ses gestes étaient au ralenti, tandis que le colosse bougeait normalement, marchant tranquillement vers lui, se préparant à lui donner le coup de grâce. Il allait donc mourir comme ça? Cela ne se pouvait pas... Il devait protéger Tsuki. Il devait aider Himawari et Boruto à rentrer à leur époque. Ne pouvait-il rien faire? Ca ne pouvait pas se terminer comme cela... Il se demanda quelle expression Jikanro avait sous son masque de démon. Son visage était-il seulement encore humain? Souriait-il? Etait-il heureux de tuer son frère?
Jikanro...
Il leva son sabre, et l'abbatit.
Elle l'entendit s'agiter et se retourna. Il arracha son masque et se redressa, essoufflé.
-Neji.
-A boire...
Elle remplit un verre d'eau et le lui donna. Il le but cul-sec. Tsuki sursauta quand il le laissa tomber par terre pour lui saisir le col.
-Himawari... Fit Neji d'une voix rauque. Il lui est arrivé quelque-chose? J'ai entendu... Dis-moi... Dis-moi ce qu'il s'est passé, Tsuki.
-Eh bien, il semblerait que ta petite dinde de cousine qui t'a expédié dans cet hôpital l'ait kidnappée. Boruto est parti à sa poursuite sans même demander la permission au Hokage – ce que je peux comprendre.
-C'est pas vrai, grinça-t-il en se se levant. Mais elle le fit se rassoir.
-Hop hop hop, où est-ce que tu crois aller comme ça?
-N'essaie pas de m'en empêcher, siffla-t-il.
-Imbécile! Tu crois vraiment que t'es en état? Réfléchis deux minutes, gros génie, tu viens de passer trois heures dans le coma après que l'autre conne t'ai grillé des neurones – déjà que t'en avais pas beaucoup...
-Tu ne comprends pas! Dit-il en repoussant son bras. Ce sont mes neveux. Ce sont les futurs enfants de deux des personnes que j'aime le plus au monde. Je me suis porté garant de leur sécurité dès qu'ils sont arrivés à cette époque, je n'ai pas le droit de les laisser en danger!
Il se calma, et releva son regard lunaire vers elle.
-...S'il leur arrivait quelque-chose, je ne le supporterai pas.
-...
Un silence. Elle le toisa un instant, avec un mélange de surprise et de perplexité. Il ne le montrait pas, mais elle le sentait mort d'inquiétude.
-Laisse-moi partir, dit-il en se levant.
Elle soupira.
-Ok. Mais je viens avec toi.
-Non.
Il la fixait d'un reard dur.
-Comment ça, "non"?
-Si Hiyori a enlevé ma nièce, c'est qu'elle sait que je vais la poursuivre. Elle sait donc notre lien. Comment a-t-elle apprit cela?
-...Bon sang, c'est pas vrai. Tu crois qu'Akuro...?
-Si Akuro est dans le coup, alors c'est que c'est toi la cible. Il est clair qu'il veut nous séparer de toi pour t'atteindre plus facilement. Mais si tu t'éloignes du village, avec juste moi et Boruto, ça sera pire! Imagine, si en plus d'Hiyori et Akuro, ils avaient des alliés qui nous attendaient... Ca pourrait tourner au désastre.
-Oui, fit-elle, dépitée. Vu sous cet angle... Mais je m'inquiète aussi pour vous trois, moi, du coup. Et si elle réutilisait ton sceau, tu pourrais y rester.
-En un contre un, oui. Or ce ne sera pas le cas. Elle n'aurait pas le temps. C'est pour ça qu'il faut vite que je rejoigne Boruto, il n'arrivera pas à sauver Himawari tout seul.
-...N'empêche, je le sens moyen, ce plan...
Elle avait les yeux rivés sur le sol, l'air inquiet, lorsqu'elle sentit les deux mains de Neji se poser sur ses joues. Elle releva la tête. Ses iris d'argent la fixaient droit dans les yeux.
-Reste à Konoha, dit-il. Sois sur tes gardes. Informe le Maître Hokage du danger potentiel. Je m'occupe de Boruto et d'Hima, je reviendrais avec eux. Mais quoi qu'il arrive, ne t'éloignes pas du village.
-...
-Promets-le moi!
-...Pff, mais ouais, c'est promis! Qu'est-ce que tu fous encore là, rattrape-moi ce taré de sandwich mexicain avant qu'il se blesse!
Neji avait un léger sourire aux lèvres, et lui fit un bisou sur la joue. Puis, il sauta par la fenêtre, dans sa chemise de patient, sa pile de vêtements sous le bras. Elle restait fixer la fenêtre d'où rentrait la fraîcheur de la nuit quand elle entendit des bruits de pas dans le couloir, et la porte s'ouvrir précipitemment sur Sakura.
-Oh, tu es... Tsuki, n'est-ce pas?
-Yes.
-Mais! S'exclama-t-elle. Où est Neji? Il n'est pas en état de... Tu l'as vu partir?
-...
Sakura se dirigea vers elle, qui était figée.
-...Tout va bien? Ton visage ressemble à une fraise.
-A qui la faute, râla-t-elle. C'est abusé comment il est chauffé votre hôpital.
Boruto s'appuya un instant contre un arbre, essoufflé.
Merde... Mais jusqu'où ils courent comme ça? Où est-ce qu'ils veulent m'attirer?
Il venait de parcourir quelques dizaines de kilomètres, les traces de passage d'Hiyori, rejointes par d'autres – sûrement Akuro, étaient encore toutes fraîches. Cette situation lui rappella celle dans laquelle se trouvait Tsuki en courant après Akuro, quelques temps auparavant.
Ca se trouve, je suis en train de tomber dans le même genre de piège à con qu'elle... Mais... Ils ont ma soeur! Je ne peux pas supporter une seule seconde de la savoir avec eux. S'ils la torturaient? Si ils...
Il préférait ne pas y penser. Il fallait les rattraper à tout prix. Mais... Son corps le lâchait. Il fallait qu'il reprenne son souffle un instant. Evidemment... Il était partit sur un coup de tête. Il ne s'était pas vraiment préparé. Il avait fini le peu de nourriture qu'il avait sur lui depuis un moment, et sa gourde était pratiquement à sec. Sans compter qu'il ne savait pas jusqu'où et combien de temps il allait devoir courir ainsi. Quel idiot... Pas le choix, il lui fallait prendre du repos. Il s'afaissa dos au tronc, les yeux cernés.
Dix minutes... Je m'allonge et je ferme les yeux dix minutes, et je repars.
Mais bien avant que ces dix minutes ne s'écoulent, il s'était endormi.
-Boruto. Eh, Boruto! Secoue toi!
-Hmm?
Il émerga, pour voir une paire d'yeux blancs le fixer.
-Ne...ji? T'étais pas à l'hosto?
-Je suis sorti illico en apprennant que tu étais parti chercher ta soeur, à la rencontre de deux adversaires aussi forts que toi, TOUT SEUL.
D'un coup, un éclair de lucidité.
-Ah! Combien de temps j'ai dormi?
-Aucune idée. Je viens juste de te rejoindre. Au moins tu t'es reposé, et ça m'a laissé le temps de te retrouver. Y aller seul, c'est du suicide. Et vu comment t'es équipé, tu feras pas long feu. Attrape-ça!
Boruto était gené. Neji avait eu la présence d'esprit d'apporter de la nourriture et pas lui.
-Dépêche toi d'avaler ça, on y va. Avant que les traces ne s'effacent.
-T'es pas là pour me ramener par la peau du cul à Konoha?
-Ben non.
Le blond avala presque de travers sa bouchée d'Onigiri. Il se hâta de prendre une goulée de la gourde que lui tendait son jeune oncle pour faire passer le coup.
-Tiens, prends ça aussi.
-Une cape d'hiver?
-J'ai pris ça au cas où les traces continuaient vers la Cordillière du Feu. Je ne m'étais pas trompé, nous sommes déjà aux contreforts des montagnes. Plus on va monter, plus ça va se rafraîchir.
-Je suis un tocard. J'y ai même pas pensé. Je suis partit sous le vent. J'ai même pas demandé au Hokage.
-Mais moi j'ai fait pareil.
-Jure?! Ouah... Neji la racaille! Tention!
-Pas le temps de demander – et t'étais déjà loin, il fallait que je te rejoigne le plus vite possible. Je ne compte pas laisser Himawari aux mains de cette folle d'Hiyori. Pour la connaître, je peux t'assurer qu'elle est capable de tout avec ta soeur.
-Dans ce cas, on ferait mieux de se bouger le lampion.
-Assurément.
Les deux jeunes gens se remirent vite en route, et entamèrent l'ascention des hauteurs. Leur progression était pénible... Cependant, ils étaient plus proches qu'ils le pensaient. Plus ils avancaient et approchaient du sommet, quelques flocons de neige tombant de temps à autre, plus les traces du passage d'Hiyori et Akuro étaient régulières. Neji activa son Byakugan et, bientôt, les repéra.
-Nous les avons rattrapés. Ce sont bel et bien Akuro et Hiyori. Il n'a plus son masque. Il a Himawari sur son dos. Elle semble sans connaissance.
-Combien?
-Un peu moins de deux kilomètres.
-Ils nous ont repérés?
-Je ne crois pas... Ou alors ils font semblant.
-De toute manière, ça change que d'alle. On leur tombe dessus, on fait le ménage et on ramène Hima à Konoha.
-Attends. Ne fonçons pas tête baissée.
Hiyori désactiva son Byakugan.
-Ils nous ont retrouvés. Mais la fille n'est pas avec eux.
-Hmph. Je misais sur sa stupidité de la fois précédente pour se lancer à notre poursuite, mais on dirait qu'elle se montre plus prudente... Tant pis. On a au moins réussi à attirer ses protecteurs – ce que je voulais faire à la base. Comme ça on se débarasse d'eux, et on peut s'occuper de Tsuki tranquillement.
-J'espère pour toi que cette chienne n'y survivra pas.
-Tu l'espères pour moi? C'est attentionné. D'autant plus que si j'échoue à cette mission, je vais mourir.
-...
-Approche, Hiyori Hyûga. Je crois qu'on peut trouver un terrain d'entente, fusa la voix de derrière l'arbre.
-Qui es-tu? Cracha-t-elle en brandissant un kunai.
-Viens par ici, viens. Je ne te veux pas de mal. Bien au contraire.
-Sérieux, c'est trop bizarre de demander ça comme ça. Pourquoi tu sors pas de ta cachette?
Akuro se montra.
-Ca te va?
-Hmph. Abrège!
-Ne sois pas si froide. Je t'ai dit qu'on pouvait s'entendre. J'ai entendu dire qu'on t'avait empêché d'appliquer les règles de ton clan. Comme c'est injuste. Apparement, Tsuki était de la partie... C'est sûrement de sa faute si ça a tourné au vinaigre pour toi.
-Tsuki, la grande conne avec ses cheveux blancs? Tu la connais?
-Oh, oui. Je dois l'emmener. Une mort douloureuse l'attend.
-Pardon?
-Ne joue pas la comédie avec moi. Je sais que tu la détestes. C'est pour ça que tu vas m'aider.
-J'ai aucune idée de qui tu es, et cette nana, je m'en débarasse très bien toute seule. J'ai pas envie de suivre un type bizarre que je connais pas, qui n'a même pas la politesse de se présenter et montrer son visage.
-...
Il la regarda un instant, puis esquissa un geste. Elle se mit en position de défense, avant de se raviser: Il enlevait son masque.
Sa peau était foncée, ses cheveux noirs d'encre. Il avait un tatouage du symbole du village caché des brumes sur la joue gauche. Ses paupières étaient baissées au point qu'on les croiraient facilement fermées. Il avait vraiment les traits androgynes. Elle en resta bouche bée.
-Je sais ce que tu penses, dit-il. J'ai un doux visage. J'ai l'air trop gentil pour un tueur. Ca pourrait être un atout, mais j'ai ma fièreté, tu comprends... Je suis obligé de me couvrir d'un masque de démon pour ne pas qu'on me prenne pour une fille. Je m'appelle Akuro, du village caché de la pluie.
-Pourquoi tu as le symbole du brouillard sur ta joue?
-C'est simple, j'en suis originaire.
-...
-C'est ma beauté qui te trouble comme ça?
-Dis pas de conneries. Viens-en au fait, j'ai pas toute la nuit.
-Vraiment? Quelqu'un t'attends? Ton tendre grand-père, peut-être? Ta mère qui a peur de toi? Ton cousin? Ah, oups. Ca va pas fort entre vous, tu l'as envoyé à l'hôpital.
Elle ne savait pas trop quoi dire, ni quoi penser. D'où sortait ce type?
-Viens avec moi.
Elle releva les yeux.
-Pardon?
-Cette époque des ninjas est révolue, le monde est sur le point d'entrer dans une nouvelle phase. Tu te moques de ce qui lui arrivera.
-C'est faux, je...
-Ne te ments pas à toi même.
Elle hoqueta. Il était face à elle.
"Comment...? Je ne l'ai même pas vu bouger."
Il avait à présent les yeux ouverts, mauves comme la dernière lueur du crépuscule. Son visage à quelques centimètres, assez pour la faire rougir, leurs nez se touchant presque.
-Toi et moi sommes pareils... Tu es rejettée par tes proches. Tu n'arrives pas à te faire remarquer, tu ne parviens pas à dépasser la force de ceux que tu détèstes, et cela te répugne... Mais si tu viens avec moi... si tu rejoins Yûgure, nous écraserons ensembles ces minables comme des fourmis... Il ne vont rien voir venir.
-Yûgure?
-Le vrai seigneur cosmique. L'être suprême. Il veille à ce que l'univers reste en perpétuel mouvement.
-Si le mouvement en question c'est le chaos, tu comprendras que je n'ai pas très envie de rejoindre votre petite fête.
-Le chaos est le commencement de toute chose. Une nouvelle ère va commencer. De nouvelles choses arriveront à la place des anciennes. Pour que nous autres, humains, apparaissions, il a bien fallu le sacrifice des dinosaures qui dominaient le monde jadis...
-Donc votre but c'est qu'on meurt tous? C'est tentant, mais franchement, je suis moyen chaude.
-Yûgure garde ses serviteurs près de lui... Tous ceux qui s'opposent à son grand jugement mourront.
-...
Il effleura sa joue de ses mains, plongeant ses yeux dans les siens, et elle était incapable de détacher son regard. C'était... Hypnotisant.
-Allez, viens. Tu n'as plus rien à perdre. Tu auras ta vengeance. Tu vivras. Tu verras ce monde changer.
C'est ainsi qu'Hiyori était tombée sous le charme d'Akuro. Même s'il mentait, elle n'avait rien de mieux à faire... Et elle était vraiment curieuse de voir les évènements à venir. Qu'importe ce qu'il advienne de ce monde, il avait raison: Elle s'en moquait. Elle avait l'impression de ne plus avoir de sentiments. Et si cela lui permettait de coller une bonne fois leur correction à son cousin et à cette fille...
-Hiyori.
-Q...Oui?
-Tu étais dans tes pensées? Ne sois pas distraîte. Je crois qu'on les a perdus de vue.
-Mince!
La jeune fille réactiva son Byakugan à temps pour leur éviter une pluie de kunaïs qui arrivaient de nulle part.
-Te voilà... Fit Hiyori en repérant Neji, alors que celui ci se jettait directement sur Akuro.
Bien sûr, il fit bien attention à ce que le Hyûga ne le touche pas. Il riposta, d'un coup de naginata pour le garder éloigné, fronçant les sourcils.
-Où est passé ton copain blond?
Ce fut Hiyori qui répondit, fixant la lisière d'un bois de sapins en contrebas avec ses Byakugan.
-Il s'est effondré comme une pauvre serpillère.
-De quoi?
-Il a fait un malaise, répondit Neji. Il vous suit depuis hier soir sans boire ni manger. Donc, on dirait bien que je suis arrivé juste à temps.
-Quel minable, ricana Akuro. Au final, tout seul, il ne vaut rien, le fils du Hokage. Mais toi, Hyûga. Je t'avouerai que ça me dérange un peu que tu sois de la partie. Tu as désobéit à l'infirmière de l'hôpital. J'éspérais que tu y resterais un peu plus longtemps... Quoi qu'il en soit, je vais pouvoir me débarasser de toi une bonne fois pour toutes. La dernière fois, vous étiez à plusieurs sur moi. Ce coup ci c'est l'inverse... Tu es en mauvaise posture.
-...
Neji tourna son regard vers Hiyori, et le coin de ses lèvres se leva en un petit sourire sardonique.
-Ca m'étonne que tu sois allée loin au point de rejoindre ces fins de séries, dit-il, abandonnant toute forme de politesse pour un membre supérieur de son clan. Je me demande bien ce que t'as fait miroiter Akuro... Il y a deux minutes, je t'aurais posé la question mais à vrai dire, tu ne m'intéresses déjà plus. Je vais me contenter de te ramener au domaine pour ne pas avoir d'ennuis avec la branche principale, dès que j'en aurais terminé avec cet imbécile.
-Petit impertinent! C'est maintenant qu'ils commencent, tes ennuis, vociféra-t-elle en composant le Mudra du sceau maudit.
Presque immédiatement, Neji s'effondra.
-Pauvre chose... Rit presque Hiyori. Ce coup-ci, j'vais pas te louper.
Mais d'un coup, en sueur et à travers la douleur, il releva un regard doublé d'un sourire défiant vers elle. Avant qu'elle ne se rende compte de son erreur et de son manque d'attention, un coup surpuissant arriva par son angle mort, la projettant en avant.
-Un Kage Bunshin, ragea Akuro.
Boruto avait un sourire triomphant.
-T'en as pas marre de tes techniques toutes pétées?
-Là où c'est drôle, c'est que les techniques pétées en questions viennent de mettre l'autre gourde en PLS. Les vieux trucs sont les meilleurs, n'est-ce pas? Bwahaha! J'en reviens pas que ces blaireaux se soient faits avoir! J'aurais jamais cru que ça marcherai. Bien joué, Neji.
-Oui, fit le Hyûga. L'avantage avec le fait que toi et Naruto passiez pour des empotés, c'est que les adversaires ne se méfient même plus de vous.
-Beuh, hé!
-Tss, laissa échapper Akuro.
Hiyori était déjà au sol. Seul Neji ne semblait pas étonné.
"C'est pas possible, " se dit Akuro. "Elle ne peut pas être déjà hors d'état de nuire... Non, il y a eu quelque-chose. Il me semblait qu'elle était plus forte que ça! Quel imbécile... elle ne comptait que sur sa technique du sceau, et avait baissé sa garde sans sa satisfaction. Mais maintenant, c'est moi qui me retrouve seul face à ces deux là! Je ne suis qu'un crétin!"
-Dis donc, je l'ai quand même eue vite, s'étonna le Uzumaki. Ouah... Je connais pas ma force.
-Elle était déjà blessée.
-Hein? Mais depuis quand?...
-...
-...C'était toi?
-Oui.
-Explique-toi, gronda Akuro, frustré. Je n'ai rien vu!
-C'est normal, ça vient de l'entraînement.
Boruto n'en crut pas ses oreilles, et mit plusieurs secondes à réaliser.
-Neji, tu... Tu l'as réellement blessée volontairement?
-Pas au moment ou elle a fait semblant. J'ai discrètement endommagé sa tyrroïde, un peu avant, sans qu'elle ne le sache. Pas pour la tuer bien sûr, mais je n'ai pas pu m'en empêcher. L'occasion était trop belle. Juste comme ça. Histoire qu'elle jongle un peu.
Un silence.
-Mais pourquoi?
Le garçon aux cheveux longs avait à présent un regard vraiment effrayant. Boruto ignorait pourquoi, mais il eut d'un coup peur de son oncle. Une peur qu'avait déjà connu sa mère par le passé...
-Parce que. Je la hais.
Akuro eut soudain le poil qui se hérissait.
"Ce type est terrifiant!"
-Il ne vaut mieux pas faire partie des personnes qui me contrarient, fit Neji d'une voix glaciale.
Il tourna ses Byakugan enclenchés vers Akuro.
-Rends-nous Himawari.
Akuro s'était un instant mit à trembler. Puis il se calma. Il avait comprit à quel point la situation était mauvaise. Puisqu'il ne pouvait plus compter sur l'assistance de cette fille, puisqu'on lui avait confié une mission de la plus haute importance, que le temps pressait et que les deux ninjas face à lui étaient plus puissants que lui réunis, les circonstances l'exigaient. Il devait le faire. Il aurait sincèrement voulu ne pas en arriver là. Il calcula toutes les possibilités alternatives. Ou il s'échappait, ou il restait et se battait sans utiliser cette technique, ou il l'utilisait. En effet, dans tous les cas, sa vie allait être en danger.
Tant pis. Il n'avait plus le choix. Il prit une grande inspiration et composa rapidement une série de mudras complexe que ni Boruto, ni Neji n'avaient vu auparavant.
-Qu'est-ce qu'il fait?
-Boruto! Arrête-le, cria Neji en se jettant sur Akuro.
Mais la poitrine d'Akuro s'ouvrit en un vide béant à l'emplaçement de son coeur, un vide abyssal dont émana une énergie obscure et répugnante. L'orbe de cette aura maléfique grandit en engloutissant Akuro et, sans que Boruto et Neji ne puissent faire quoi que ce soit, ils furent eux aussi happés.
"...Quoi?..."
Boruto flottait. Il ne pouvait plus bouger. Neji flottait près de lui, pétrifié, son bras tendu vers l'avant et sa bouche ouverte alors qu'il avait crié. Les yeux équarquillés, comme s'il était mort. Les ténèbres étaient partout autour d'eux. Un grondement résonnait dans le lointain de ce monde noir. Akuro était recroquevillé au millieu, ses mains toujours crispées dans le dernier signe, les yeux grands ouverts avec une expression qui s'apparentait à de l'effroi. L'ombre d'un serpent sortait de son dos, brûlant son armure. Le serpent se divisa, et les deux têtes foncèrent vers Neji et Boruto, qui ne pouvaient rien faire. Leurs corps sombres s'enroulèrent autour d'eux, leurs crocs se plantèrent dans leurs poitrines. Instantanément, ils sentirent un froid glacial les envahir, leurs vies les quitter.
"L'Etreinte du roi cosmique."
Le verre en fonte contenant le thé vert de Tsuki craqua, le liquide brûlant sa main crispée. Mais elle ne le sentit même pas. Elle s'était immobilisée. C'était comme si une sirène d'alarme résonnait dans tout son être. Elle vit le visage de l'être à l'âme jumelle à la sienne. Elle vit les ténèbres. Elle sentit le mal, le mal qui menaçait ce monde, et qui était sur le point de faucher deux vies. Deux vies si chères. La lumière en elle s'affola. D'un coup, une douleur intense la sortit de sa torpeur. Elle voyait flou, mais ses mains étaient devenues blanches, ses ongles devenaient griffes. Une nouvelle et incroyable force envahit ses muscles qui lui brûlaient. Son corps tout entier changait, son yutaka se déchirant. Elle hurla.
A SUIVRE...
Ca faisait longtemps, je sais pas s'il reste du monde. '-' Quoi qu'il en soit, excusez-moi pour ce trèèèèès long contretemps, rythmé par ma vie professionnelle bordélique, mon manque de moral avec un gros syndrome de la page blanche qui me fasait écrire littéralement 3 lignes par mois. :'/ Cerise sur le gateau, mon PC a un problème, certaines touches (surtout les accents/parenthèses etc ne fonctionnent plus, je suis obligée de copier chaque lettres manquantes sur d'autres textes, ce qui rend la chose très chiante. Déso si fautes il y a
Vous noterez que j'ai apporté des petits changements. Dans tous les cas si quelqu'un lit ça, je le/la remercie, et je remercie ceux qui lisaient avant et qui ont abandonné – c'que je peux bien comprendre. Encore désolé. J'ai toujours mon scénario, je fais mon possible pour la fin prochaine de cette fic. Bisous :*