Note de l'auteur : Après moult supplications, je me suis décidée à faire une suite. LA suite, celle que j'avais prévue et que j'avais remise à plus tard, au profit d'autres écrits. Le titre de ce texte est une petite référence au manga...

Contexte : Appartient à la série Derrière les barreaux.


Take Over : Bitch Soul


Nouveau message
De : Numéro inconnu

« Salut cousin ! Comment va la vie ?
Tu vis toujours à Fiore il me semble ? Je suis de passage dans le coin, tu me prêtes un lit ?
Mais pas le tien, je préfère ne pas imaginer ce que tu as pu faire dedans...
Ta cousine préférée, Dimaria. »

Si Jellal avait haussé un sourcil à la vue du SMS, il soupira en finissant de le lire.

Ce n'était pas qu'il détestait Dimaria. Seulement, sa cousine était trop... sans-gêne à son goût. Et si encore ce n'était que ça... Arrogante et égocentrique, la blonde se mêlait un peu trop de ce qui ne la regardait pas. Le fait qu'elle n'ait pas sa langue dans sa poche n'arrangeait rien.

Sa cousine – fille unique d'un père riche qui l'avait de toute évidence trop gâtée – le mettait toujours profondément mal à l'aise. Car aussi futile qu'elle puisse paraître, Dimaria lui semblait toujours froidement insensible aux malheurs des autres, trop concentrée qu'elle était sur sa propre personne.

Le fait que son oncle ait totalement coupé les ponts avec tout ce qui avait trait à son frère – et par rebond avec sa belle-sœur et son neveu, les laissant croupir dans leur vie misérable – ne simplifiait pas les choses. Jellal détestait son oncle pour n'avoir jamais essayé de les aider, et il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine amertume à l'égard de sa cousine, bien que cette dernière ne soit responsable de rien.

Revenant au présent, il se demanda s'il pouvait rebalancer Dimaria en direction d'un hôtel quelconque sans passer pour un salaud fini. Techniquement, la chambre d'ami était occupée – devait-il prévenir la rouquine de la possible visite intempestive de sa cousine ?

Il composa le numéro avec lequel la blonde l'avait contacté, seulement pour tomber sur une voix préenregistrée qui lui déclara onctueusement que le numéro qu'il cherchait à joindre était indisponible et qu'il pourrait réessayer plus tard. A tous les coups, la batterie de Dimaria était à plat – ce serait bien son genre.

Avec un nouveau soupir et un regard à la pendule, il rangea son téléphone dans sa poche, enfila sa veste et ses chaussures et saisit une pomme dans la corbeille à fruits de la cuisine avant de filer au travail.

ooOoo

Erza se leva en baillant avant de se traîner dans la cuisine. Libérée du stress des examens de fin de semestre, la rousse profitait allègrement des joies de la grasse matinée. Elle leva les yeux au ciel devant le mot laissé par Jellal sur la table de la cuisine, lui signifiant qu'il était au travail, qu'il revenait vers dix-sept heures trente et qu'elle ne devait pas hésiter à l'appeler en cas de problème.

Le stéréotype du papa anxieux.

Elle étouffa un rire en repensant à la façon dont il avait tenu à l'emmener à la fac le matin de chaque épreuve de ses partiels. Il était tellement stressé qu'on n'aurait pas cru que c'était elle qui passait des examens. Il lui avait fait vérifier le contenu de son sac avec un soin maniaque – et parfaitement hilarant.

C'est en souriant qu'elle prit sa douche et s'habilla. Dans un élan d'énergie, elle passa l'aspirateur, fit la poussière et termina devant le frigo, évaluant le contenu de ce dernier. Pour le midi, elle se décida rapidement pour les restes de la veille. Quant au dîner...

Un livre de cuisine corné dans les mains, elle feuilleta les pages avec intérêt. Tiens, du poulet basquaise, pourquoi pas ? Ah, mais il fallait qu'elle achète des poivrons... Bah, tant qu'elle y était, elle prendrait aussi de quoi faire un dessert. Où est-ce que Jellal avait planqué son bouquin de pâtisserie ?

Elle était toujours en train de farfouiller dans l'étagère quand on sonna à la porte. Intriguée, elle alla ouvrir – qui ça pouvait bien être, à onze heures trente du matin ?

La femme aux courtes boucles blondes de l'autre côté du seuil eut l'air au moins aussi surprise qu'elle.

— Heu... Vous êtes ?, demanda la rousse en haussant un sourcil.
— Dimaria Faust. Et toi, tu es qui ?, répliqua l'inconnue. Je doute que tu t'appelles Jellal Faust, lâcha-t-elle en tapant de l'index contre le nom étiqueté sous la sonnette. Ah, mais je sais !, s'exclama-t-elle en tapant dans ses mains. Tu es sa copine, c'est ça ? Mais houlà, je ne pensais pas qu'il tapait dans les petites jeunes, le cousin ! Tu as quoi, vingt-et-un, vingt-deux ans ?
— Vingt, corrigea machinalement la rouquine, un peu sonnée par le flux de paroles. Vous êtes... la cousine de Jellal, c'est ça ? Ah, et, ajouta-t-elle en se rappelant ce que venait de dire la blonde, je ne suis pas sa copine.
— Oui, oui, acquiesça Dimaria en ne faisant même pas semblant de la croire. Je peux rentrer ?, demanda-t-elle avant de s'inviter derechef dans l'appartement.

Sa valise cogna durement contre le pied d'Erza, lui écrasant un orteil au passage. Celle-ci fit la grimace en refermant la porte, se sentant un peu dépassée par la situation. Dans le salon, la blonde avait pris ses aises dans le canapé, abandonnant ses talons sur le sol.

— Jellal ne sera pas là avant dix-sept heures trente, l'informa la rousse. Et... juste, il est au courant que vous êtes là ?

Parce qu'il ne lui avait rien dit, et que ce n'était pas le genre du bleu. Qu'est-ce qu'elle avait fait de son portable ?

— Évidemment, je lui ai envoyé un SMS !, s'exclama la blonde en dévisageant le salon. Par contre, je meurs de soif, tu n'aurais pas quelque chose à boire, heu...
— Erza, répondit la plus jeune d'un ton un peu sec.

Elle se dirigea tout de même vers la cuisine et en revint avec un verre d'eau – pas question de filer de l'alcool à cette fille déjà bien assez déjantée, fut-elle la cousine de Jellal. Heureusement, cette dernière se contenta de se désaltérer en silence. Mal à l'aise, la rouquine décida de retourner en cuisine, mais laissa tomber ses projets de dîner. Elle ne se voyait pas laisser la blonde toute seule dans l'appartement le temps d'aller faire ses courses.

Celle-ci ne se formalisa pas d'être ainsi abandonnée, ayant branché son téléphone portable sur un chargeur et pianotant à toute vitesse sur le clavier. Erza récupéra son propre portable et envoya un rapide message au bleu, priant mentalement pour qu'il revienne vite. Avisant les légumes qui se trouvaient dans le frigo, elle les saisit et s'attela à les découper en tranches, rondelles et bâtonnets – une activité bien longue et qui occupait bien les mains.

Au bout de six carottes, trois concombres et une demi-douzaine de tomates, elle avait préparé de quoi nourrir une famille de lapins pour une semaine, et elle se sentait plus tranquille – l'esprit rendu vaporeux par les gestes répétés, automatiques.

— Dis donc, toi !, siffla-t-on derrière elle, la surprenant – elle n'aurait pas pensé la blonde si silencieuse, surtout avec des talons pareils.
— Oui ?, se retourna-t-elle, curieuse de savoir pourquoi le ton semblait si... fielleux.

Dimaria brandit une poignée de papiers et elle eut un mouvement de recul réflexe, qui lui évita de se retrouver avec lesdits papiers plaqués sur le visage. Elle fronça les sourcils. Son cerveau enregistra vaguement une facture à l'en-tête de la faculté de lettres et une feuille qu'elle savait être la redevance de loyer.

— J'ai toujours pensé qu'un jour mon cher cousin se mordrait les doigts d'être si naïf, mais je n'aurais pas cru trouver un jour une pute dans son appartement !, s'exclama la blonde en lui lançant un regard féroce. Dis-moi, tu le vends combien ton cul, salope ?, cracha-t-elle en lui jetant les papiers à la figure.

Erza ouvrit la bouche pour se défendre – mais pour dire quoi ? Pour nier quelque chose dont elle se sentait déjà à moitié coupable ? Quel argument était-elle censée avancer, autre que la gentillesse du bleu ou sa promesse de le rembourser plus tard ?

— Dégage, pétasse !, aboya la femme Faust. Fous-moi le camp d'ici ou j'appelle les flics !

Sous le choc, la rousse obéit en silence, attrapant son sac de cours et sa veste entreposés dans l'entrée, mais s'arrêta sur le seuil. Dimaria la saisit par l'épaule et ouvrit brutalement la porte. Le collier d'Erza glissa hors du col de son tee-shirt dans la manœuvre.

— C'est quoi, ça ?

Sans attendre de réponse, la blonde s'empara du bijou et tira un coup sec. La fine chaîne argentée céda avec un bruit discret qui résonna pourtant dans les oreilles d'Erza. La rouquine fut bousculée à l'extérieur de l'appartement.

— Et ne t'avise pas de revenir, c'est clair ?, feula la femme plus âgée avant de lui claquer la porte au nez.

La mort dans l'âme, elle descendit lentement les escaliers. Sa main monta jusqu'au creux de son cou en un geste devenu instinctif, seulement pour lui rappeler douloureusement qu'il n'y avait plus rien à saisir. Elle sortit de l'immeuble et s'arrêta pour regarder autour d'elle.

Où est-ce qu'elle était censée aller, maintenant ?


Note de l'auteur : Oui, la fin est mélodramatique à souhait, pas du tout dans le caractère d'Erza Knightwalker, je sais. Vous pouvez à présent lancer les tomates (pas les œufs s'il-vous-plaît, je n'aime pas ça – comment ça j'ai pas le choix de me faire huer comme je veux ?).


Réponses aux reviews d'Intimité alcoolisée :

Alisha Horiraito : Douce ? Bon, c'était pas l'idée que je voulais faire passer, mais au moins il y a le sadique, c'est déjà ça. Elle a laissé le pantalon parce que c'était plus simple de juste virer les parties sales, plutôt que de l'obliger à tout enlever. Non, le but n'était pas de montrer que la Capitaine peut se préoccuper de quelqu'un. Le but c'était que Jellal comprenne : « Plais-moi et tu vivras. Déplais-moi et tu finiras très, très mal, et de préférence après avoir beaucoup souffert. » Pour le « Je t'apprendrai », je pense le faire explicitement, mais de façon édulcorée pour ne pas tomber dans le lemon trash. A voir. J'ai choisi ma prochaine image, elle traîne sur mon Bureau depuis 2 semaines ! Mais j'ai trop de texteuuu... J'ai pas le temps de tout écrireuh...

Clem : Salut toi ! :D Bienvenue chez moi, et merci pour la review ! Et bien, voici la fameuse suite, en espérant te satisfaire un moment *salue de son chapeau*.

Guest Elisha : Liquide céphalo-rachidien, liquide articulaire, mucus nasal et autres bien sûr ! :D Tu t'attendais à quoi, je me demande ? Hummmm ? -) Hé oui, ce bon vieux Cobra ! Mine de rien, j'arrive toujours à le caser dans mes fictions Mystwalker celui-là... Et malheureusement tu vas languir un chouia encore parce que je repars sur Derrière les barreaux. Mais c'est bientôt fini, alors espère fort, ça viendra. :)