Heeey :3
ça fait... Plus d'un an que j'ai posté le premier chapitre de cette fic. J'ai honte -"
Sérieusement, je vous présente mes plus plates excuses pour ce temps d'attente TwT
J'espère que le troisième et dernier chapitre de cette fic vous plaira, encore pardon ^^"
Bonne lecture~
C'est à la fois une histoire de regards et d'obscurité.
Mais voici que l'obscurité est remplacée, peu à peu, par la lumière. Le jour se lève, la nuit se couche, au revoir aux étoiles.
C'est une histoire en trois tableaux, n'est-ce pas ? Voici le troisième. L'ultime acte.
Il y a un espace déserté. Il y a une terrasse vide, des tables abandonnées. Il y a un sol jonché de cadavres, cadavres de bouteilles, cadavres de nourriture, cadavres de fête. Il y a ces déchets qui sont la seule preuve, dans cet espace vide, que la nuit écoulée a vraiment existé. Il y a le chant matinal des oiseaux. Il y a le chalet silencieux aux volets fermés. Il y a l'aube et sa douce brise, sa douce rosée. Il y a la forêt qui s'éveille.
Il y a deux jeunes hommes.
Et une histoire de regards.
Matthew est assis là, à une table abandonnée. Seul, la fatigue marquant ses traits, mais bien réveillé. Il est assis là, et n'a pas dormi.
Avant de s'asseoir là, il s'est allongé à l'intérieur du chalet obscur, bien après que tous les autres soient partis se coucher. Il s'est installé tant bien que mal à même le sol, enroulé dans sa veste, parce qu'il n'y avait plus de lit libre. Il a tenté de s'endormir au son des ronflements, et de l'écho étouffé et éphémère d'un couple se donnant du plaisir dans une pièce vide. Mais il n'a pas dormi, gardant les yeux grands ouverts. Ouverts sur le plafond plongé dans l'obscurité. Ouverts sur les vagues silhouettes sans visage ni identité allongées tout autour de lui. Ouverts sur sa peine et sa solitude.
Quand il en a eu assez, du sol dur sous lui, de l'obscurité oppressante, des ronflements, et surtout assez de se sentir seul au milieu du monde, il s'est levé et est sorti regarder l'aube.
C'est là que nous le retrouvons.
Ici, la solitude est différente. Matthew préfère être seul dans le vide que seul et entouré. C'est une solitude moins vicieuse, elle lui fait moins mal.
Mais ce n'est pas une histoire de solitude.
C'est une histoire de regards.
Et son regard se dirige vers la porte du chalet quand il entend celle-ci s'ouvrir.
Gilbert est debout là, dans l'encadrement de la porte, la mine encore chargée de sommeil. Il est debout là, la main sur la poignée.
Il dormait comme un bienheureux, pourtant, ronflant allégrement, confortablement installé. Mais il dû partager son lit par manque de place avec une personne qui l'a réveillé en le frappant dans son sommeil. Les yeux grands ouverts sur la pénombre, son awesome crâne douloureux mais les idées à peu près clair, il a eu l'impression d'étouffer dans l'air moite de cette pièce fermée et surchargée. Alors il est sorti prendre l'air en se frayant un chemin entre les lits et les corps, en s'efforçant de ne pas les comparer à des cadavres.
Et c'est ainsi qu'il s'est retrouvé debout là, dans l'encadrement de la porte. La tête douloureuse, les membres un peu hagards, les idées un peu noires.
Il ne s'agit pas d'idées, dans cette histoire.
Il s'agit de regards.
Et voilà que son regard tombe sur Matthew, assis à sa table, qui l'observe lui-aussi.
Ils se voient, se reconnaissent. Matthew retrouve son ombre devenue personne, Gilbert retrouve sa silhouette devenue quelqu'un. Et même son nom lui revient, à présent.
Ce n'est pas une histoire de nom, mais de regards.
Pour la première fois, leurs regards se croisent. Rouge contre violet. Violet contre rouge.
Leurs regards se croisent, et il y a comme un écho que chacun trouve dans les prunelles de l'autre.
Ils se reconnaissent, s'apprivoisent par les yeux.
Matthew se redresse, se lève doucement. Gilbert sort du chalet. Il sourit largement, et Matthew y réponds timidement. Gilbert le rejoint à grands pas.
Leurs regards ne se sont pas lâchés. Ils ne se lâcheront plus.
Et Gilbert ouvre la bouche pour parler.
Mais ça, c'est une autre histoire.