Epilogue.

Amusée, autant qu'envoûtée, elle regardait le jardin spectaculaire qui se dessinait devant elle. Elle n'avait jamais mit les pieds ici avant d'accoucher du petit Ren. Dire que Seijuro avait pensé –et répété sans se lasser- que ça serait une fille. D'ailleurs, la question des prénoms avait été réglée dès le début. Leur première fille s'appellerait Sakura.

Satsuki n'avait rien trouvé à redire dessus. En plus de ça, c'était un beau prénom. Justement, les cerisiers du terrain étaient en fleurs à ce moment de l'année. C'était reposant de se trouver ici, assit, presque endormit, à côté d'elle Akashi à qui elle tenait la main lâche.

Il finirait forcément par s'endormir. Ses yeux étaient clos alors qu'elle était parfaitement en alerte. Il fallait dire que c'était un peu son rôle de surveiller le petit garnement qui s'aventurait partout, la rassurant de ses éclats de rire.

-Ren, tu ne devrais pas courir ici. Puis je t'avais demandé de surveiller Nadeshiko.

-Et pourquoi ce n'est pas Sakura qui la surveille ?

-Parce que tu es l'homme de la famille.

La main dans la sienne se contracta doucement et elle n'eut pas à détourner une seule fois le regard de ses trois enfants pour comprendre qu'il avait tiqué à la phrase prononcé, et que ça ne lui plaisait pas forcément.

Satsuki souriait, clairement heureuse de la situation. Le petit était reparti jouer dans des sentiers plus surs pour lui, mais elle ne le laissait pas et ne le quittait en aucun cas des yeux. La journée était belle, un peu chaude, et reposante.

L'aîné de la petite famille revint les voir pour déposer dans l'autre main de sa précieuse mère une fleur de cerisier qui avait dû tomber entièrement, elle le remercia et pouffa de rire, toujours sans croiser les rubis braqués sur elle.

-Comment dois-je prendre ceci, madame Akashi ?

-Tu ne t'en lasseras donc jamais, monsieur Akashi ?

-Jamais.

-Ca fait déjà cinq ans pourtant.

Son mari l'incita à tourner la tête, rompant momentanément le contact visuel avec les trois petits garnements qui jouaient dans le vaste terrain. Vraiment trop vaste. Et il glissa une main dans ses longs cheveux roses pour l'attirer jusqu'à lui dans un baiser toujours aussi passionné que les autres, et ce depuis des années.

-Beuuurk !

-Oui, file ! Et va surveiller ta sœur.

-Seijuro… Ton fils te ressemble trop.

-Je ne rechignais jamais devant l'ordre reçu.

L'homme de la maison retroussa la lèvre inférieure en signe de protestation, et il ne récolta qu'un rire étouffé de la part de sa femme qui se faisait violence pour ne pas exploser de rire.

-Je ne parle pas de ça.

Ils se toisèrent un moment, alors que lui n'était pas sûr de comprendre où elle voulait en venir. Elle pouvait faire allusion à tellement de chose qu'il pouvait s'attendre au pire, comme au meilleur. Même s'il espérait une bonne réplique qui le ferait sourire. Et ça n'avait pas manqué.

-Il a tes yeux.

-Mais il a des cheveux qui tirent bien plus sur le rose, Satsuki.

-Ce n'est rien comparé à Nadeshiko.

Ils regardèrent les deux enfants mentionnés tour à tour. Ren Akashi était plus petit que sa petite sœur, mais ce n'était probablement qu'une question de temps avant que la nature ne fasse son œuvre. Ils avaient tous plus ou mois deux ans de différence d'âge. Mais incontestablement, Nadeshiko était encore la plus grande.

Lui, il était d'une douceur incroyable qui rappelait Satsuki –et c'était tant mieux. Huit ans plus tôt, elle ne se serait pas vue avec un mini Seijuro sur les bras. Il y en avait déjà assez d'un à la maison.

Nadeshiko, quant à elle, avait un tempérament de feu. Il fallait toujours la surveiller et Seijuro était à peu près certain qu'il avait été pareil avec ses parents avant de recevoir l'éducation qu'il avait toujours connue. Incontestablement, elle serait à son image quand elle grandirait, et ses parents plaignaient déjà ses futurs amis et petits-amis.

-La génétique est incroyable. Savais-tu qu'un de nos enfants naîtrait avec des cheveux aussi pâles ?

-Hmm… non. Mais tu sais ce qui est encore plus surprenant ?

-Ils sont tous aussi beaux que moi ?

-Seijuro…

D'un même geste, ils regardèrent la dernière fille, qui été née deuxième, d'un air si tendre pour Seijuro que ça ne terminait pas de surprendre sa femme. Sans réellement la surprendre. Ses cheveux étaient si clairs qu'ils tiraient vers un blanc à peine rosé.

Oui, la génétique avait vraiment quelques soucis avec les couleurs. Seul leur garçon avait hérité du reflet rubis de son père. Pour la benjamine, c'était une autre histoire, personne de leurs familles n'avait eu les cheveux si clairs.

-Sakura ?

-Oui, elle ressemble à ta mère.

-Beaucoup. C'est une enfant très douce. C'est certain qu'elle ne tient pas de sa mère.

La mère en question se leva d'un bond et lui pinça le bras pour toute réponse, un sourire joueur flottant sur ses lèvres. Et il la regarda, toujours avec cette moue boudeuse, avant de se lever d'un bond et lui faire face en se tenant prêt à la réprimander comme on le faisait avec un enfant.

-Aïe ! Satsu, attend, non.

Elle était fourbe, et il l'avait toujours su. Et depuis qu'ils avaient prit le temps de se découvrir, la meilleure attaque de Satsuki avait toujours été la même. A chaque match, il perdait la partie. Décidément, il avait vraiment trouvé quelqu'un de trop fort pour lui.

-Ha ! Non, pas de chatouilles ! Ce n'est pas fair-play.

-Je me fiche du fair-play.

-Tu es une femme si sadique avec son mari.

-J'ai eu un professeur particulier.

Ils jouèrent encore un moment jusqu'à ce qu'ils ne tombent dans l'herbe en riant doucement, elle allongée sur lui. Seijuro joua avec une mèche de cheveux en reprenant son souffle. Il avait toujours aimé jouer avec et les préférait longs.

Le couple se regarda longuement et avant même qu'ils ne s'en aperçoivent, il n'y avait déjà plus que quelques millimètres qui séparaient leurs lèvres.

-Maman, Sakura est tombée dans la pelouse.

La mère de famille se laissa tomber sur le côté avant de s'asseoir à terre en ajustant ses vêtement, regardant fixement le petit aux yeux rubis.

-Elle a mal ?

-Non.

-Elle pleure ?

-Non.

-Pourquoi es-tu venu, Ren ?

-Parce que je veille sur elles.

Elle rit doucement et lui ébouriffa affectueusement les cheveux. C'était tellement attendrissant de constater qu'il prenait son rôle de grand frère avec tant de sérieux et d'amour. Il serait un frère modèle pour elles, indubitablement. Un frère qui les protégerait quand besoin s'en ferait sentir.

-File jouer petit diable.

Le garçon se pressa contre elle en pouffant de rire avant de retrouver ses deux petites sœurs et de jouer avec elles, riants tous trois de concert. Et les deux parents ne pouvaient s'empêcher de sourire, restant lovés l'un contre l'autre.

-Seijuro… ?

-Hm ?

-Tu avais vu tout ça ? Depuis le début ?

-Oui.

Elle secoua la tête en souriant. Décidément, il était irrécupérable. Elle n'y croyait pas, mais en même temps, elle savait qu'il ne disait que la vérité, sans rien lui cacher. La tête posée contre son épaule, elle laissa glisser ses doigts le long de son bras pour lui procurer des frissons.

-Tu sais, Satsuki, je savais tout ce qui se passerait entre nous, dès le début.

-Alors pourquoi tu as autant insisté, si tu savais qu'on terminerait ainsi ?

-Parce que j'ai trouvé quelqu'un qui vaut le coup de modifier le futur pour accélérer les choses.

Ce n'était même pas une vraie raison, mais elle pouvait se sentir flotter sur un petit nuage. C'était tellement touchant qu'au final, elle ne demandait rien de plus que ce qu'il venait d'affirmer à l'instant même. Ca ne servirait à rien, la réponse était parfaite telle qu'elle l'était actuellement.

-Tu es un imbécile, Seijuro.

-Je ne t'autorise pas.

-Moi oui. Je suis absolue.

Il joua la contrariété et elle n'y crut pas une seule seconde tandis que la main de son mari caressait tantôt son épaule, tantôt son dos, dans un mouvement agréable qui la faisait parfois soupirer d'aise.

-Tu es absolument incroyable.

-Mais encore ?

-Je suis absolument fou de toi.

-Ca ne me regarde en rien.

Il sourit davantage et se pencha jusqu'à son oreille et les rougeurs sur les joues de sa femme apparurent immédiatement. Elle susurra tout bas, tant qu'il dû tendre l'oreille pour comprendre, qu'il disait également des choses « absolument indécentes ».

-Nous verrons ça ce soir, monsieur Akashi.

-Très bien, madame Akashi.

Seijuro sourit et finit par se laisser tomber sur le dos pour regarder le ciel, devinant quelques formes dans les nuages blancs. C'était tellement parfait comme ça l'était actuellement qu'il en vint à souhaiter que ça dure ainsi sans cesse, et que rien ne s'arrête jamais. Que rien ne vienne perturber leur petit nid d'amour.

-Satsu ?

-Oui ?

-Je t'aime.

-Tu me le répètes à longueur de journée. Surprend-moi un peu.

-Comment ?

Intéressé par cette demande pour le moins particulière, il avait regardé dans sa direction, et elle le fixait également, avec tout le sérieux dont elle était capable.

-Par exemple en me disant…

Lui qui avait souhaité que rien ne vienne les déranger, maintenant elle avait des demandes particulières, et il priait pour qu'elles ne soient pas saugrenues. Il ne laissa pourtant pas transparaître sa légère angoisse et attendit qu'elle ne termine sa phrase jusqu'à ce que son regard soit attiré par la main de sa femme.

-Agrandissons la famille.

Quoi ? Il n'en revenait pas. D'instinct, sa main était venue se poser sur celle de sa femme et il sourit. Akashi Seijuro caressa le ventre de sa femme en souhaitant que le prochain arrivant soit un garçon. Il commençait à se sentir en infériorité numérique.

Les yeux maintenant clos, il était persuadé que tout était parfait ainsi. Pour rien au monde il n'aurait réécrit l'histoire. Pour rien au monde il n'aurait échangé sa place. Il pouvait le jurer, le promettre devant tout le monde : c'était le plus beau tournant de sa vie et pour rien ni personne il ne voudrait que ça change.


/ Longs remerciements \\

Hello everybody !

Je m'étais dit que terminer cette fiction par un « fin » ferait too much. Déjà qu'elle est pleine de clichés… A l'heure où vous lisez ça –si toutefois vous vient l'idée de le lire-, j'aurais déjà mit le statut en « complete », et je vous avoue que j'ai pas mal les boules.

En réalité, ça a été un peu plus pénible que je ne le pensais, mais maintenant que l'épilogue est terminé et qu'il ne me reste que ce petit aparté, eh bien, je dois bien avouer que je commence déjà à avoir une certaine forme de blues.

Entre le 13 août et le 11 octobre (et en comptant les quatre premiers chapitres faits de façon aléatoire) j'aurais passé deux mois et demi à écrire Akai Ito et j'ai ce qu'on pourrait qualifier d'était un « post-partum ». Enfin, je ne suis pas là non plus pour dire qu'il est difficile de se dire qu'un petit projet est terminé.

Akai Ito a été créée purement par hasard. A ce moment là je ne connaissais pas encore Kami Cam's que je juge comme était le précurseur du AkaMomo français, et maître incontesté dans ce pairing. Alors, fatalement, je ne peux que la remercier. D'autant plus qu'elle aura lu jusqu'au bout, et je sautais de joie en l'apprenant.

Et quitte à faire des remerciements, il y a des gens qui ont dû supporter mes longs moments de plaintes, ou d'éclats de joie quand un chapitre était terminé. Notamment papa –Moona Neko que vous connaissez forcément… si si, le threesome, l'AoKiKuro -, qui a su me faire écrire sous la menace de la cave (vous ne tenez pas à savoir).

Et aussi trois autres personnes en particulier. Yuri-chan, tu liras ce message à un moment ou un autre, et c'est toi qui a le plus subit mes débordements. Alors, merci infiniment d'avoir géré d'une main de maître tous ces moments où j'étais trop en forme, et ces autres où j'étais à bout de tout.

Secondement Nano Dayo, tout simplement parce que, et je ne le répéterais jamais assez, c'est elle qui m'a fait découvrir ce manga fantastique. Et qui m'a, en quelque sorte, sortie d'une page blanche incroyable.

Dernièrement, celle sans qui je n'aurais jamais pu écrire à ce point –et sans doute lira-t-elle aussi ceci-, Kallen Mason. Mon amie de toujours sur qui je peux compter et a qui je confierais ma vie les yeux clos.

Je n'oublie, évidemment, pas vous tous qui m'avez lus, et parfois commentés. Merci du fond du cœur. J'ai beaucoup de surnoms en tête, et aussi des prénoms, mais c'est moins marrant. Et je vous envoie tous des cœurs ! Autrement, je pense que cette page de remerciement, relativement longue, s'arrête ici. Ce n'est pas comme si je n'avais jamais terminé de fiction, mais une si longue et si vite… oui. Maintenant vient le temps de la relecture et j'ai déjà commandé mon cercueil.

En espérant vous retrouver tous sur une autre fiction. Bon, peut-être pas tous, mais je l'espère, hein ! Et soyez rassurés, je ne ferais pas de tels remerciements une prochaine fois. C'était vraiment exceptionnel et la moitié d'entre vous ont déjà abandonné l'idée de lire ça.

Encore un immense merci à vous tous. Vous avez tout mon respect, et n'oublions pas ce que dit Tony Stark : ce n'est pas l'armure qui fait l'homme, mais celui qui est à l'intérieur.

Et vous êtes tous géniaux. Merci.

Black Memoria.