Disclaimer : Kuroko no Basket et son univers ne m'appartiennent pas, aussi, je ne fais aucun bénéfice d'aucune sorte sur cette fiction.
I – Akashi Corp.
Les cheveux tirés dans un chignon bien serré, la jeune femme soupira. Elle avait mit beaucoup de temps pour se préparer ce matin-là. Il fallait dire que, sortant de son master en communication, ça avait été une vraie bénédiction, du haut des ses vingt-six ans, d'avoir un entretien d'embauche avec la multinationale la plus influente du Japon –et probablement que son nom avait joué en sa faveur.
Momoï Satsuki pouvait se venter de connaître le fils de Sôsuke Akashi, Seijuro. Et s'ils s'étaient connus au collège, entrevus au lycée, les années avaient finit par faire leur œuvre et les sept amis s'étaient tout simplement perdus de vue. Qu'à cela ne tienne, elle n'avait pas cessée de collecter des informations comme elle l'avait toujours fait. Chassez le naturel, il revient au galop.
Jetant un dernier coup d'œil au miroir, elle soupira. Akashi-sama était un homme qu'il était difficile d'impressionner et ce n'était pas avec son simple diplôme qu'elle parviendrait au but, et pourtant, elle avait mit toutes les chances de son côté.
Elle avait troqué l'appartement luxueux de ses parents pour se retrouver dans un trente mètres carrés à Osaka, ayant bien trop souvent le mal du pays. Et bien qu'elle n'ait pas nécessairement besoin de travailler, le vide et la solitude avaient été comblés par un petit boulot dans un fast-food de renommée mondiale. Autant dire que, si un jour on lui avait dit qu'elle aurait finit dans un immeuble à la fréquentation douteuse, à compter sur son passé pour obtenir un emploi, elle aurait choisit de faire autre chose.
Satsuki aurait pu blâmer n'importe qui pour cette période, Tetsu, ou Daiki, au choix. Mais elle était très certainement la principale fautive. En sortant du lycée, durant sa première licence qu'elle avait fait en sciences juridiques, elle s'était retrouvée avec Midorima qui, ayant la faculté de jumelée avec celle de santé, était parti dans le but de devenir chirurgien cardiaque –pour une raison assez obscure.
Mais pas seulement, son voisin d'amphithéâtre avait été, pour son plus grand bonheur, son amour de collège. Et de lycée. Soit. Ils avaient passés beaucoup de temps ensemble, deux ans et demi, en couple. En réalité les six premiers mois avaient été assez difficiles avant qu'elle comprenne que les sentiments qu'elle avait toujours nourris envers lui furent réciproques. Heureuse et amoureuse, elle avait réussit ses années avec brio, malgré le fait qu'elle se préoccupait de Daiki.
Changeant totalement de filière pour embrayer sur une licence dans la communication, Tetsuya avait mal vécu ce changement de situation dans le simple but de prendre soin d'Aomine –non pas qu'il soit jaloux, et loin de là. Les facultés étaient séparées de part et d'autre de la capitale, et malgré le temps qu'ils passaient ensemble lorsqu'ils le pouvaient, ils avaient finit, l'un comme l'autre, à fréquenter d'autres personnes. Alors, parfois, elle se demandait ce qu'il en serait actuellement si elle avait décidé de rester avec Tetsuya. Habiteraient-ils ensemble ? Probablement, ils en avaient eut le projet.
Au final, Daiki avait finit par rejoindre l'Amérique quand on lui avait proposé une place dans une université dont elle ne se souvenait plus du nom, proposant un cursus sportif, et maintenant on entendait parler de lui comme était la nouvelle étoile montante de la NBA chez les Lakers. Grand bien lui en fasse, elle le soupçonnait d'entretenir une liaison avec un mannequin assez populaire, et blond de cheveux… Cette relation avait tellement été prévisible qu'elle se demandait même comment ils avaient fait pour ne pas s'en rendre compte avant…
Ce n'était pas le moment de penser à tout ça, mais quand elle avait su qu'elle aurait un entretien avec le père de Seijuro, durant toute la nuit elle n'avait pas pu arrêter de se souvenir de tout ça. Elle secoua la tête en regardant sa montre, elle avait encore un peu d'avance et en profita pour partir immédiatement, ça serait toujours mieux que d'arriver en retard, n'est-ce pas.
Elle fut tout de même fière d'avoir une belle voiture à portée de main, non pas que ce soit réellement important, mais elle apportait un atout charme indéniable. Tout le monde aurait pu dire qu'il s'agissait là d'une Mini comme il en existait tant, mais elle savait qu'elle tenait entre ses mains un petit bijou de perfection –quoi qu'un peu lourd dans les montées. Au volant de sa John Cooper Works d'une couleur carmine très vive, elle ajusta son tailleur blanc avant de prendre la route.
Akashi Sôsuke prêterait attention à tout dès son arrivée, même jusqu'à la manière dont elle se serait préparée pour un simple entretien. La première apparence faisait souvent tout, surtout avec une personne aussi rude et exigeante que la personnalité la plus connue dans la finance, et le marketing. D'ailleurs, elle prit soin de se faire une retouche de maquillage avant même d'être assez proche de l'immeuble en question. Hors de question de se faire voir à faire une tâche aussi ingrate devant son potentiel futur employeur.
En parlant du bâtiment, il se dressait maintenant fièrement devant elle, fendant le ciel par sa hauteur. La myriade de fenêtres devait en faire un endroit très lumineux, et pourtant, tout laissait voir dans l'architecture moderne que des travaux étaient réalisés assez souvent pour le confort des employés. Rien que l'entrée respirait déjà le luxe et la démesure, la hauteur sous-plafond du hall dépassait aisément les trois mètres de hauteur, probablement plus puisqu'un immense escalier de marbre blanc menait à l'accueil.
Comme elle s'y était attendue, les secrétaires, pas toutes des femmes, étaient parfaitement habillés et pas un seul cheveu ne sortait de leurs coiffures impeccables. C'était irréaliste, tout semblait sorti tout droit d'un magasine, ou d'un film a très gros budget. Elle regretta presque de n'avoir mit des talons que de sept centimètres. Tout était beau, grand, parfait et étincellant, presque intimidant, mais loin de se démonter, elle s'était rendue devant l'accueil, un sourire frais sur les lèvres.
-Bonjour, je m…
-Vous êtes Momoï-san, pile à l'heure. Veuillez patienter, Akashi-sama va vous recevoir dans un instant.
L'homme tendit le bras dans un geste si fluide et naturel qu'il semblait n'être là que pour indiquer la salle d'attente aux candidats, pourtant elle ne nota pas un seul sourire, comme si, même ce simple mot était prohibé dans l'établissement.
-Je vous remercie, répondit-elle simplement en s'inclinant poliment.
Ses talons résonnait affreusement sur le marbre au sol, tant qu'elle se mordit la lèvre de gêne en traversant les quelques mètres qui la séparaient de la salle désignée, en entrant, elle eut l'agréable surprise de remarquer que le sol était recouvert d'une épaisse moquette d'un rouge qui faisait penser à ce défilé très connu en France, à Cannes. Elle aurait sans doute voulu s'attarder plus longtemps sur la décoration de cette pièce –assez vaste soit dit en passant, mais une voix l'interpella aussitôt.
-Momoï-san ? Akashi-sama est déjà prêt à vous recevoir. Je vous accompagne.
-Oh, merci bien. Je vous suis.
La jeune femme n'avait pas réellement eut le temps de s'asseoir que déjà elle montait l'escalier qui lui avait tant plu en arrivant, sur chaque côté il y avait des ascenseurs en verre, un seul était réellement fermés, sans quoi, on pouvait voir toutes les personnes dans les cages qui descendaient et montaient. Des escaliers étaient bien présents mais rares étaient ceux qui les empruntaient.
A l'intérieur de l'ascenseur, elle préféra garder les yeux vers l'intérieur du bâtiment plutôt que l'extérieur. Un peu prise de vertige, elle ne réalisa pleinement la hauteur de l'immeuble qu'en atteignant les derniers étages –forcément, le chef d'entreprise tenait à avoir la place la plus haute. Tout était, encore une fois, très silencieux, à croire que l'isolation était impeccable, mais elle ne se sentait pas pour autant mal à l'aise cette fois. Au plus elle approchait de l'immense porte grise anthracite, au moins elle angoissait, ce qui était paradoxale, elle qui s'était sentie mal toute la nuit au point de ne dormir que très peu…
-Attendez-moi ici.
La jeune femme qui l'avait escorté, jusqu'au bureau devant lequel elle se trouvait, frappa trois coups secs avant de passer la porte et refermer immédiatement, elle ne tendit pas l'oreille, attendant patiemment que ce soit son tour, vérifiant une dernière fois tous les papiers qu'elle avait prit. Sa coiffure était encore bien rangée et, mis à part la couleur atypique de sa chevelure, elle passait maintenant inaperçu parmi tout le monde.
Momoï n'attendit que quelques minutes avant que la porte ne s'ouvre de nouveau, encore une fois, la secrétaire blonde ne souriait pas et lui ordonnait d'une voix semblable à celle d'un automate de bien vouloir rentrer et s'installer.
-Installez-vous, Akashi-sama sera là dans quelques instants.
Le bureau était vaste, très lumineux avec les stores ouverts et d'un blanc immaculé. Très haut encore une fois, elle en oublia même les cent vingt-cinq étages qu'elle venait de gravir dans l'ascenseur transparent. Le soleil ne lui laissait pas voir dehors et tant mieux, autrement elle serait sans doute trop angoissée. Il y avait un grand bureau massif au beau milieu de la pièce, mais la chaise était vide, une porte dans le fond du bureau était ouverte, d'ailleurs elle fut presque sûre que rien que ce bureau et sa pièce annexe étaient plus spacieux que son appartement. Un peu plus loin, une espèce de petit salon très moderne, toujours dans des tons respectant un code couleur précis : blanc, gris anthracite et rouge. La jeune femme s'installa dans un petit siège proche du bureau, son dossier posé sur le meuble blanc, elle regardait devant elle, attendant patiemment.
-J'aime beaucoup écouter de la musique quand j'ai un rendez-vous, pas toi, Satsuki ?
Elle sursauta en entendant cette voix qui lui semblait si familière, et cette manière de l'appeler par son prénom. Elle s'était retournée, puis levée pour le regarder avancer vers une table où il y avait quelques verres à pieds retournés et une télécommande qui servait, vraisemblablement, à mettre en route de la musique.
-Je sais qu'Akashi-kun a toujours préféré la musique classique. Mais je ne connais que « Moonlight Sonata » de Beethoven.
-Ce choix ira très bien, alors. La balade qu'il a écrite à cette étudiante dont il était éperdument amoureux, n'est-ce pas ?
-Oui. Celle-ci même.
Les premières notes s'élevèrent dans la pièce, doucement, pas trop fort, en tout cas assez pour qu'ils puissent s'entendre. Lorsqu'un tintement lui parvint, elle le regarda de nouveau et constata avec un léger sourire qu'il servait deux verres avant de s'asseoir en face d'elle, pas à son bureau, sur le siège juste devant. Il lui en mit un entre les mains, lui demandant de se détendre un peu.
-Quand j'ai su que tu allais venir aujourd'hui, j'ai tenu à ce que ce soit moi qui te fasse passer l'entretien.
-Je pensais que ça aurait été Akashi-sama qui se serait chargé de ça.
-Père ? Ca fait déjà trois ans qu'il n'est plus à la tête de l'entreprise. Je pensais que tu le saurais. Ta banque de données n'est plus aussi fiable.
-Il faut dire aussi qu'Akashi Corporation ne laisse pas ses informations être divulguées si facilement, n'est-ce pas ?
-Tu connais quand même beaucoup de choses sur moi, non ? Nous sommes allés au collège ensemble, puis, nous nous sommes vus durant le lycée.
-Nous n'avons jamais vraiment parlé, Akashi-kun.
-J'aurais su bien avant à quel point tu aimes être distinguée en présence d'un homme. Regarde-toi, quelle prestance. Tu dégages beaucoup de charisme.
-Es-tu face à un miroir ? Akashi-kun a toujours été doué pour flatter.
Ils rirent un peu de concert, à peine quelques secondes avant qu'elle ne trempe ses lèvres dans la boisson. Ne prenant pas une grosse gorgée, elle grimaça un peu, pas habituée à l'alcool. En plus de ça elle conduisait juste après et loin d'elle l'idée de prendre le volant avec un tant soit peu d'alcool dans le sang. Sans doute même irait-elle manger un peu dans un restaurant près d'ici –si elle en avait les moyens en cette fin de mois.
-Vous n'aimez pas le vin, mademoiselle ?
-Oui, j'aime ça. Mais je conduis après.
L'accent français de son ancien camarade de collège était parfait, elle le savait pour en avoir déjà entendu parler, mais c'était bluffant. Très léger, même, ne manquant pas de la faire sourire un peu plus que ce n'était le cas. Remarquant qu'elle se sentait un peu plus à l'aise maintenant, il prit le dossier dans les mains et le parcourut rapidement des yeux, très silencieux, buvant de petites gorgées de vin.
-Tu es précautionneuse, c'est bien. Ton dossier est plus que complet, il y a bien plus de renseignement que je ne l'aurais souhaité.
-Je pars avec un avantage. Je sais qu'on ne peut rien cacher à Akashi-kun.
-Satsuki. Il referma le dossier dans un bruit de feuille qui s'abattait. Tu n'auras pas le poste à pourvoir en communication.
Elle resta un petit moment interdite, sans savoir quoi répondre, puis elle avait largement sourit et s'était levée en s'inclinant poliment. Puis elle avait tendu la main pour récupérer son dossier si soigneusement préparé. Honnêtement, elle comprenait. Il n'y avait qu'à remonter un peu pour comprendre qu'ils s'étaient autrefois connus, et il n'avait pas l'air d'être le genre d'individu à aimer les « on dit ».
-Par contre j'ai une place de secrétaire qui s'est libéré récemment. La mienne a prit congé très récemment. Satsuki, devient ma secrétaire personnelle. As-tu quelque chose de prévu aujourd'hui ?
-Je ne… Je ne sais pas quoi dire, ce n'est pas mon métier et… je n'ai pas… Akashi-kun, je serais très honorée de devenir ta secrétaire.
Il rit doucement et termina son verre avant de se relever, ainsi, il savait déjà qu'elle serait venue aujourd'hui afin de lui proposer ce poste… ? Après tout, elle n'avait eut l'appel téléphonique que la veille concernant le rendez-vous. Elle avait eut envie de le serrer contre lui, bien entendu ce geste aurait été trop déplacé, mais il ne se rendait pas compte, ou peut-être que oui, de l'épine qu'il lui enlevait du pied. Bientôt, elle pourrait prendre un bon appartement, elle vivrait mieux et ne serait plus redevable auprès de ses parents.
-Cet après-midi, si tu es libre, je veux que tu restes ici pour faire le tour des choses importantes, je t'accompagnerais bien-entendu. Nous discuterons du contrat par la même occasion. Puis, comme je veux vérifier tes compétences, tu vas commencer par repousser tous mes rendez-vous de cet après-midi, afin que nous puissions le passer ensemble.
-Bien-sûr ! Je vais faire ça tout de suite, je voudrais juste savoir où m'installer.
-Ton bureau sera prêt pour demain, en attendant, tu peux t'installer au miens. J'ai un rendez-vous très important pour le moment, tu as deux heures.
-Oui, Akashi… La jeune femme hésita un instant et s'inclina poliment, le rouge aux joues. Akashi-sama.
Le premier mouvement de la sonate laissa place au second, un peu plus rythmé, tandis qu'elle s'installa sur le grand fauteuil de bureau, étonnamment confortable et regarda attentivement son agenda, ses rendez-vous, puis elle commença déjà son essai, appelant la première personne.
Au final, elle avait mit une demi-heure de moins que ce qu'il avait prévu, alors elle en avait profité pour trier les dossiers et préparer ceux des rendez-vous suivant, qu'il aurait le lendemain. Puis elle avait attendu, décrochant au téléphone lorsqu'il le fallait, mais il n'était pas revenu avant midi, passant la porte en réprimandant sévèrement un employé qui avait la tête basse et repartit immédiatement, une fois congédié.
Il desserra sa cravate en allant s'asseoir dans un fauteuil, en face de son bureau et sourit, un peu plus détendu.
-C'est étrange de voir quelqu'un installé à ma place. Tu as préparé mes dossiers ?
-Oui, et un verre de vin attend sur la table.
-Merci, Satsuki. Tu en fais déjà plus qu'il ne faut. Où comptes-tu aller pour déjeuner ce midi ?
-Oh, eh bien comme ce n'était pas prévu, je pensais retourner chez moi. Ce n'est pas si loin, de toute façon, je serais de retour à quatorze heure.
-Allons déjeuner ensemble. Après tout, tu n'es pas encore mon employée, n'est-ce pas ?
-Ce n'est pas une bonne idée, Akashi-sama. Voyons-nous cet après-midi.
-Tu es trop prudente, Satsuki.
-Je ne le suis jamais assez.
Elle sourit un peu plus avant de sortir du bureau en s'inclinant poliment pour le saluer. Le pas rapide et le cœur battant à tout rompre, elle tapotait nerveusement du pied dans l'ascenseur en se rendant compte qu'elle avait finit par oublier son dossier, qu'elle idiote. Tant pis, elle aurait tout le loisir d'aller le récupérer dans l'après-midi. De toute évidence, on comptait sur sa présence.
Bon sang, elle n'arrivait pas à y croire. Maintenant elle n'était plus Momoï Satsuki, la jeune fille sortant de ses études, sans parvenir à trouver un emploi. Elle était Momoï Satsuki, la secrétaire personnelle du plus grand PDG du Japon, Akashi Seijuro.