#100 Bellamy et Clarke tombent amoureux au fil des mois… (prenez un bon verre de soda et installez vous tranquillement sur votre lit... ce chapitre sera très long)


Janvier

Clarke pose le dernier carton en plein milieu du salon et met ses poings sur ses hanches en regardant autour d'elle. Jasper s'affaire autour d'elle en ramassant quelques cartons et en commençant déjà à les ouvrir. Elle file vers la porte d'entrée et s'apprête à la refermer, mais s'arrête en voyant un voisin rentrer chez lui. Elle aperçoit rapidement son profil et ses cheveux bouclés.

— Griffin, je te signale que c'est ton appartement, je ne suis pas censé tout faire.

La jeune femme ferme rapidement la porte et se précipite vers Jasper pour l'aider. Elle a vraiment eu raison de garder tous les anciens meubles pour cet appartement, ils sont modernes et jolis… Et ça lui évite de monter ses meubles à elle. Elle prend la première pile de livres et commence à les ranger aux côtés de son ami. Monty arrive au bout de vingt minutes pour continuer le travail à leurs côtés.

— D'ailleurs, Monty, dit Clarke en le regardant. Je reçois ma box pour Internet dans deux semaines, il faudrait que tu m'expliques comment établir ma connexion wifi.

Il hoche la tête en lui expliquant grosso modo comment faire. Clarke note sur un bout de papier ce qu'il est en train de lui dire et met le papier dans l'un de ses tiroirs. Elle continue son déménagement en écoutant de la musique et en sirotant un verre de vin rouge avec ses deux meilleurs amis.

Deux semaines plus tard, Clarke sort de sa douche en sifflotant la musique passant à la radio. Elle aime bien son appartement, elle s'y sent réellement bien. Elle a croisé l'une de ses voisines récemment, Harper, et elle semblait vraiment gentille. À son étage il n'y a qu'un seul autre voisin, qu'elle n'a jamais vu. À chaque fois elle le manque de peu, en fait. Clarke voit seulement son dos, elle ne sait pas à quoi il ressemble. Il l'intrigue énormément. Elle s'habille lentement, perdue dans ses pensées. Elle lève rapidement la tête lorsqu'elle entend quelqu'un sonner à sa porte. Elle l'ouvre en fronçant les sourcils.

— Bonjour, colis de la poste.

Clarke sourit au postier et signe son reçu. Elle prend le colis et rentre chez elle, en regardant l'expéditeur. Elle avait complètement oublié qu'elle recevait sa box aujourd'hui. La jeune femme la déballe et commence à l'installer en lisant le manuel d'instructions devant elle. Elle part sur son ordinateur portable au bout d'un moment pour définir le nom de la wifi. Elle opte finalement pour « Clarke Gryffindor ». Un petit jeu de mot avec son nom de famille ne lui fera pas de mal, l'immeuble pourra le voir et ça les amusera peut-être. Elle regarde le nom des autres et voit le nom d'Harper. Elle n'identifie pas le nom de celui vivant à côté de chez elle. Elle décide de ne pas s'en occuper et éteint son ordinateur.

Clarke G. : « Monty, j'ai un problème. »

Monty G. : « Qu'est-ce qu'il y a ? »

Clarke G. : « J'ai ma box depuis trois semaines mais depuis une semaine ma connexion Wifi me dit qu'elle est occupée… »

Monty G. : « Quelqu'un de l'immeuble doit être en train de l'utiliser… J'arrive. »

Monty arrive quelques minutes plus tard, tel un héros. Il se connecte sur l'ordinateur de Clarke et tape plusieurs choses sur le clavier alors qu'elle se ronge les ongles. Il secoue la tête au bout d'un moment.

— Quelqu'un a piraté ton Wifi.

— Quoi ? Mais comment c'est possible ? J'ai mis un code de sécurité.

— C'était quoi comme code ?

— Euh… 12345.

Monty lève les yeux au ciel alors qu'elle grimace. C'est vrai qu'elle aurait dû mettre un autre mot de passe, mais elle ne pensait pas que quelqu'un allait réellement vouloir la pirater. C'est insensé. Il tape d'autres choses sur le clavier d'ordinateur et rit. Il regarde son amie.

— Apparemment c'est le type de l'appartement en face qui te l'a piraté… Et on peut même voir pourquoi il l'a fait.

— Comment ça ?

— Il possède une connexion Wifi mais il va sur la tienne pour… regarder du porno.

Clarke écarquille les yeux alors que Monty tourne son ordinateur vers elle. Elle ouvre la bouche, choquée par ce qu'elle est en train de voir. Effectivement, ce type regarde du porno… Et il semble avoir une préférence pour les blondes. Comme par hasard.

— C'est trop gênant… murmure-t-elle.

— Ce le sera encore plus lorsque tu devras aller le voir pour lui demander d'arrêter d'utiliser ta connexion pour ça.

Clarke grogne en refermant le clapet de son ordinateur. Monty part de chez elle quelques minutes après alors qu'elle fait les cents pas dans son appartement. Elle ne peut pas laisser son voisin utiliser sa Wifi comme bon lui semble, cela coupe sa connexion Internet à elle… Elle pousse un soupir et sort de chez elle. Elle patiente devant la porte du voisin et frappe finalement trois coups. Son voisin ouvre assez rapidement sa porte. Clarke lève le visage et se fige en le regardant. Il est magnifique. Vraiment magnifique. Elle savait qu'il avait des larges épaules et des cheveux bouclés très jolis, mais elle ne se doutait pas que le reste allait avec. C'est probablement le mec le plus mignon qu'elle ait jamais vu, d'ailleurs.

— Je peux t'aider ? demande-t-il en haussant un sourcil.

— Oui, dit-elle finalement. Je m'appelle Clarke, j'habite juste en face.

— Bellamy.

Elle hoche la tête en continuant à le regarder. Même sa voix est sexy, c'est vraiment injuste. Comment est-ce qu'elle va pouvoir lui demander d'arrêter d'utiliser sa connexion ? Ça va être la situation la plus gênante au monde…

— En fait, j'ai remarqué que tu utilisais ma connexion Wifi quelques fois…

— Comment est-ce que tu as su ça ? demande-t-il en fronçant les sourcils.

— Mon… Mon ami a regardé ce qui clochait avec ma connexion sur mon ordinateur, on a pu voir que tu étais celui qui avait piraté mon Wifi et on a… on a pu voir ce que tu regardais dessus.

Clarke est gênée de le dire, mais il fallait qu'elle le fasse. Bellamy semble comprendre ce qu'elle est en train de lui dire puisqu'il rit doucement. Elle sent ses joues à elle commencer à rougir. Elle racle sa gorge.

— Voilà, dit-elle. Donc si tu pouvais arrêter de regarder du porno sur ma Wifi, ça serait vraiment sympa.

— Tout le monde regarde du porno, princesse.

— Merci, je le sais, répond-elle en levant les yeux au ciel. Si tu pouvais juste arrêter de le faire sur ma connexion, j'apprécierai.

— Est-ce que tu en regardes des fois ?

Clarke fronce les sourcils alors qu'il continue à la regarder, comme s'il voulait vraiment une réponse. Il promène lentement son regard de haut en bas, ce qui la fait encore plus rougir qu'à l'habitude. Elle croise les bras sur son décolleté et lui jette un regard noir, ce qui semble l'amuser plus qu'autre chose.

— Bien-sûr que oui j'en regarde, répond-elle.

— Ah oui ? Vu ton regard fuyant et tes joues rouges, je pense plutôt le contraire.

— Et alors, même si c'est le cas, qu'est-ce que ça peut te faire ?

— Tu devrais te détendre de temps en temps, c'est tout ce que je peux te conseiller, répond-il en haussant les épaules.

Bellamy continue à la scruter alors qu'elle secoue la tête, encore choquée par ce qu'il est en train de lui dire. C'est vrai qu'elle n'a jamais regardé ce genre de choses… Mais seulement parce que ce n'est pas son truc. De toute façon, elle n'en a jamais eu besoin. Son imagination lui suffit amplement. Elle commence à partir en le regardant une fois par-dessus son épaule.

— Arrête d'utiliser ma connexion.

Bellamy sourit et rentre dans son appartement. Clarke fait la même chose de son côté en s'adossant contre la porte et en relâchant sa respiration. Elle n'est peut-être pas partie du bon pied avec son voisin…

Février

Bellamy pousse la porte du vestibule de l'immeuble et commence à monter les marches pour pouvoir entrer chez lui. Il fait tourner ses clés autour de son doigt en poussant un bâillement sonore. Il n'a presque pas dormi de la nuit et il vient de faire sept heures de travail de suite, sans compter que les élèves ont été insupportables aujourd'hui. Nathan a décidé de pleurer toute la journée alors que Chloé était énervée et foutait le bazar tout autour d'elle. Il a dû élever la voix à plusieurs reprises, même s'il déteste ça… Malheureusement, des fois, il n'a pas le choix. Ce sont les inconvénients d'être professeur des écoles. Heureusement qu'il aime ce qu'il fait…

Il rentre chez lui et s'écrase sur son canapé, dans le but de faire une longue sieste bien méritée. Sa sœur était censée venir chez lui aujourd'hui mais il lui a dit que ce n'était pas la peine… Ça prouve son état de fatigue. Il adore voir Octavia, mais son sommeil est primordial. Bellamy commence à s'assoupir lorsqu'il entend un bruit venant de l'appartement d'en face. Il fronce les sourcils en essayant d'identifier ce que c'est. Ça ressemble à un… Miaulement ? Il se lève de son canapé et sort de chez lui, en claquant violemment la porte. D'ordinaire il n'aurait rien dit, mais là c'est tombé sur le mauvais jour. Bellamy frappe plusieurs fois contre la porte jusqu'à ce que sa voisine ouvre. Il plisse des yeux en la regardant.

— Ok, je ne veux pas être un connard mais nos buildings ont un panneau « Aucun animal autorisé » et ton chat n'arrête pas de miauler, je vais te dénoncer.

— Je ne vois pas de quoi tu parles, répond-elle précipitamment.

Bellamy secoue la tête en continuant à la regarder. Ça se voit qu'elle n'est pas à l'aise, elle avale difficilement sa salive et ses yeux n'arrêtent pas de faire des va et vient. Bellamy s'attarde sur ses cheveux blonds et ses longues jambes fines. Il a vraiment de la chance de l'avoir pour voisine quand il y pense… Enfin, cela aurait été beaucoup mieux si elle n'avait pas découvert les raisons pour lesquelles il piratait sa Wifi. Il savait qu'elle l'aurait découvert un jour ou l'autre, mais ça l'amusait beaucoup trop de faire ça… Il racle finalement sa gorge en montrant d'un signe de tête son canapé. Clarke ferme les yeux en soupirant, en sachant elle-même qu'il y a un chaton assis dessus.

— Écoute… commence-t-elle à dire.

Bellamy entre dans son appartement – sans sa permission – alors qu'elle interrompt sa phrase. Il s'assoit sur son canapé – sans sa permission – et caresse doucement le pelage du chat – sans sa permission –. Clarke referme la porte derrière elle et met ses mains dans ses poches arrières de jean, en mordant sa lèvre inférieure. Bellamy gratte derrière les oreilles du chat en réfléchissant à ce qu'il pourrait dire. Oui, il est venu dans le but de la dénoncer… Mais ce chaton est vraiment mignon, et Clarke semble très mal à l'aise. Il ne peut pas lui faire ça, surtout qu'elle est dans cet immeuble seulement depuis début janvier.

— Comment est-ce qu'il s'appelle ?

— Titus.

— Pauvre chaton…

Clarke rigole alors qu'il lève la tête vers elle et sourit légèrement. Elle s'approche lentement et s'assoit à côté de lui. Bellamy joue avec Titus quelques secondes. Il sait que Clarke est en train de le regarder.

— Je sais que je n'ai pas le droit d'avoir un animal de compagnie, lui dit-elle finalement. Mais je… Je me sens seule, je suis nouvelle ici. Je me suis dit qu'en le cachant bien ça pourrait le faire…

— J'imagine.

— Je comprends si tu me dénonces, mais préviens-moi juste avant de le faire s'il te plait, le temps que je lui trouve une famille et que…

— Je ne te dénoncerai pas, dit-il finalement en levant sa tête vers elle. Ce petit gars m'a juste interrompu alors que je faisais la sieste, donc sur le coup j'étais énervé. Mais il peut rester.

Clarke relâche son souffle en hochant la tête, comme si elle avait vraiment peur qu'il la dénonce. Elle le pense vraiment méchant et cruel… Il ne pensait pas qu'il donnait cette image de lui-même. Bellamy continue de jouer avec le chat alors qu'elle lui demande pourquoi il faisait une sieste à cette heure de la journée. Il lui dit qu'il est professeur des écoles, et elle ne dit rien de plus, comprenant tout à coup pourquoi il était épuisé alors qu'il n'est que dix-sept heures. Bellamy évoque légèrement son désir de devenir écrivain, sans pour autant approfondir sur le sujet. Il lui demande à son tour ce qu'elle fait dans la vie.

— Je suis journaliste dans un journal local, répond-elle en touchant le museau de Titus. Je n'ai pas des horaires faciles quelques fois, mais ça me convient. J'ai un CDD d'une durée de dix-huit mois dans cette ville.

— Et tu ne connais personne…

— Monty et Jasper, mes deux meilleurs amis, n'habitent pas très loin d'ici, donc je peux les voir de temps en temps… Mais non, je suis venue seule.

Bellamy hoche la tête alors que le chat mordille son doigt. Si elle est venue seule, c'est donc parce qu'elle est célibataire, sinon son petit ami serait probablement venu. Il s'en fiche, mais au moins il va en savoir un peu plus sur la fille qui habite l'appartement juste en face… Ça reste intéressant à apprendre. Ils restent tous les deux dans le silence quelques minutes. Bellamy se lève finalement pour partir. Il croise les bras et s'appuie contre le chambranle de la porte, en la regardant. Clarke lui fait un léger sourire en mordant sa lèvre inférieure.

— Merci beaucoup, lui dit-elle finalement.

— Pour quoi ? Je ne vois pas de quoi tu parles.

Bellamy lui fait un clin d'œil et s'éloigne de la porte, alors qu'il sent le regard de Clarke dans son dos. Il sourit en entrant chez lui. Il s'écroule à nouveau sur son canapé en essayant de penser à tout sauf ce qui vient d'arriver.

Mars

Clarke remue les pâtes devant elle tout en regardant la télévision à côté. Ce sont seulement les infos du midi mais elle aime bien les regarder de temps en temps. Il faut qu'elle se tienne informée avec le boulot qu'elle fait… Elle n'a pas le choix. La jeune femme prend une poêle sur le côté et commence à faire cuire un steak. Clarke picore quelques olives sur le côté tout en cuisinant. Elle sursaute soudainement lorsqu'elle entend l'alarme d'incendie se déclencher. Elle comprend cependant que ça ne vient pas de son appartement, mais que cela vient de l'appartement de Bellamy. Elle soupire en coupant le feu.

C'est la troisième fois cette semaine. Les semaines d'avant, c'était à une fréquence d'une fois par semaine… Mais c'est devenu pire. Elle savait qu'il y avait des personnes qui ne savaient pas cuisiner, mais à ce point… Elle tend l'oreille mais l'alarme incendie continue encore et toujours. Clarke sort rapidement de chez elle et frappe trois fois sur la porte d'en face. Elle rentre lorsque personne ne répond.

— Bellamy ?

Clarke tousse à cause de la fumée ambiante. Elle débouche dans le salon et se fige en voyant Bellamy sur la pointe des pieds, en train d'essayer d'éteindre l'alarme. Il pousse un cri de victoire lorsqu'il y arrive, ce qui la fait rire. Il tourne rapidement sa tête vers elle et écarquille les yeux en la voyant chez lui. Bellamy prend une inspiration pour parler mais tousse à cause de la fumée. Clarke se précipite vers l'une des fenêtres du salon et l'ouvre en grand, pour que la fumée s'échappe plus rapidement.

— En quel honneur es-tu là, princesse ? demande-t-il finalement.

— Sérieusement ? répond-elle en haussant un sourcil. C'est la troisième fois cette semaine, Bellamy !

— Ce n'est pas de ma faute, d'accord ? J'étais en train de faire cuire un gâteau, je ne savais pas que ça allait causer autant de fumée.

Clarke lève les yeux au ciel lorsqu'elle entend sa réponse. Bellamy ouvre une deuxième fenêtre en grand pour que la fumée parte un peu plus vite. Clarke regarde autour d'elle en attendant qu'il le fasse. C'est la première fois qu'elle entre dans l'appartement de Bellamy, et elle est très surprise. Elle ne s'imaginait pas grand-chose, mais elle ne pensait surtout pas que ce serait aussi nickel. Son propriétaire est tellement… Casse-pied. Au contraire, chez lui tout est bien rangé et il y a quelques petites touches de décoration qu'elle aime beaucoup. Enfin, elle verrait quand même un peu mieux sans toute la fumée.

— Pourquoi est-ce que tu faisais un gâteau ? demande Clarke.

— Ma sœur arrive d'ici une demi-heure, je voulais être gentil.

Clarke hoche la tête. Il lâche le mot « merde » alors qu'elle fronce les sourcils. Il sort le gâteau du four. Clarke éclate de rire en le voyant complètement noir, carbonisé. Bellamy soupire en mettant ses mains sur ses hanches et en se traitant d'imbécile. Elle pousse un grand soupir et s'avance vers le frigidaire, en l'ouvrant. Elle sent le regard de Bellamy transpercer sa nuque.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je vais t'apprendre à faire un gâteau sans déclencher ton alarme incendie.

Clarke le regarde par-dessus son épaule et lui jette un regard de défi, en attendant de savoir s'il accepte ou non son aide. Bellamy pousse finalement un léger soupir et se place à côté d'elle. Elle lui montre les ingrédients qu'il faut pour son gâteau au chocolat alors qu'il l'écoute attentivement. Elle le laisse mélanger alors qu'elle ajoute simplement les ingrédients un à un. Bellamy rigole lorsqu'elle se met de la farine un peu partout. Elle goûte finalement la pâte à gâteau et approuve.

— Tu aimes seulement parce que c'est toi qui l'as fait, lui dit Bellamy en le mettant au four. Je suis sûr que le mien était encore meilleur.

— En grattant le brûlé sur le dessus c'est possible, oui…

Bellamy secoue la tête alors qu'elle rigole. Clarke sursaute cependant lorsqu'elle entend la porte d'entrée derrière elle s'ouvrir. Une jeune femme brune entre dans l'appartement avec une valise et un grand sourire sur le visage. Bellamy se fige en la voyant, et, finalement, s'avance vers elle en l'enlaçant. Clarke rougit alors que la femme la regarde par-dessus l'épaule de Bellamy, une lueur d'interrogation dans les yeux. Elle se sépare de Bellamy en continuant à regarder Clarke.

— Clarke, je te présente Octavia, ma petite sœur. Octavia, voici Clarke.

— C'est ta…

— Ma voisine.

Octavia hoche la tête en regardant son frère. Elle se tourne finalement vers Clarke et lui fait la bise. Elle demande à Clarke depuis combien de temps elle connait Bellamy. Clarke lui explique rapidement qu'elle vient tout juste d'emménager, et lui explique bien que Bellamy et elle ne sont même pas amis – elle ne veut pas qu'Octavia s'imagine des choses qui ne sont pas réelles.

— Pourquoi est-ce que tu es là alors ?

— J'ai entendu l'alarme incendie alors que j'étais chez moi. Ton frère a essayé de te faire un gâteau…

— Je suis sûr qu'il était bon, marmonne Bellamy.

Clarke sourit en voyant Octavia se moquer de son grand frère. Bellamy prend la valise d'Octavia et part la déposer dans sa chambre. Octavia demande à Clarke ce qu'elle fait dans la vie. Elles parlent toutes les deux de boulot alors que Bellamy vérifie la cuisson du gâteau et range un peu son salon. Clarke regarde l'heure sur son portable quelques minutes après. Elle n'a pas vraiment envie de les déranger, surtout que ça fait quelques mois qu'ils ne se sont pas vus.

— Il faut que j'y aille, je dois aller rejoindre mon ami en ville, dit-elle en regardant Octavia et Bellamy.

— D'accord, amuse-toi bien, répond Octavia. J'espère qu'on se reverra un jour, ça me fait du bien d'entendre que mon frère s'entend bien avec ses voisins. Il est tellement grognon des fois…

— Seulement « des fois » ? demande Clarke en plaisantant.

Octavia rit alors que Bellamy secoue la tête en poussant doucement son épaule pour qu'elle parte. Elle fait la bise à Octavia et lance un signe de tête à Bellamy pour lui dire au revoir. Elle sort de son appartement et entre dans le sien, encore surprise par sa rencontre avec Octavia et surtout par son temps passé avec Bellamy. Elle va peut-être s'entendre avec lui, finalement…

Avril

— Santé !

Clarke, Octavia, Monty et Jasper entrechoquent leurs bières au milieu du bar. Clarke boit une gorgée en grimaçant à cause du goût fort de celle-ci. Elle regarde Octavia faire des blagues sur Jasper, ce qui la fait rire. Elle est vraiment heureuse d'avoir pu rencontrer Octavia… Et de l'avoir présentée à Jasper et Monty ! Elle a l'impression de faire enfin parti d'un groupe d'amis, elle se sent beaucoup moins seule… D'ailleurs, Bellamy lui dit toujours bonjour dans les escaliers de l'immeuble, ce qui est également un immense progrès ! Il reste un peu avec eux dans des bars des fois, mais ils ne se parlent pas beaucoup… Par contre, il semble bien s'entendre avec les garçons, ce qui est déjà très bien. Peut-être qu'un jour ils seront amis, eux aussi.

— Je pourrais peut-être te présenter Raven, dit Octavia à Jasper en haussant les épaules. Vous pourriez former un joli couple.

— Laisse tomber, je n'ai besoin de personne, je suis quelqu'un de génial.

— Oui, présente-lui Raven, dit Clarke en levant les yeux au ciel.

Octavia rit en frappant dans sa main, pour approuver. Ils continuent tous à parler de tout et de n'importe quoi, comme à leur habitude. C'est comme s'ils se connaissaient depuis plusieurs années déjà, ils ont toujours quelque chose à se dire. Quelques minutes après, Octavia lui parle de son copain lorsqu'elle regarde par-dessus son épaule et sourit. Clarke se retourne et voit une femme brune de leur âge arriver vers eux, avec une veste rouge et une queue de cheval.

— Je suis arrivée aussi vite que j'ai pu ! dit-elle à Octavia en lui faisant la bise.

— Les amis, je vous présente Raven !

Monty et Clarke se jettent un rapide coup d'œil en riant alors que Jasper devient tout rouge. Clarke fait la bise à Raven en se présentant. Elle s'assoit à leurs côtés et leur demande à chacun ce qu'ils font dans la vie. Ils parlent durant plusieurs minutes ensemble. Clarke rit beaucoup à ses côtés, Raven semble être quelqu'un de très énergique. Clarke regarde sa montre sur son portable.

— Il est un peu plus d'une heure du matin, je vais devoir y aller.

— Tu rentres en voiture ?

— Non, en bus. Je savais que j'allais boire.

Clarke fait la bise à tous ses amis et murmure « Drague bien » à l'oreille de Jasper. Elle quitte le bar en lui faisant un clin d'œil. Il fait assez frais pour un mois d'avril, donc elle est soulagée de voir que le bus arrive rapidement. Son trajet ne dure qu'une dizaine de minutes. La jeune femme monte les escaliers de son immeuble en regardant Twitter sur son portable. Elle s'arrête juste en haut lorsqu'elle regarde la porte de Bellamy… Enfin, surtout le bas de cette porte. Bellamy est assis contre celle-ci, la tête sur son épaule, les yeux fermés. Il est en train de dormir. Clarke se pose une dizaine de questions à la fois. Est-ce qu'il a oublié ses clés ?

Clarke s'approche de lui en hésitant légèrement. Elle ne peut pas le laisser là… Elle pose sa main sur son épaule et le secoue doucement. Bellamy grogne un peu, redresse sa tête et, finalement, la regarde. Ses yeux sont doux et tendres durant la première seconde, mais il semble se ressaisir juste après et fronce les sourcils.

— Bellamy ? dit-elle doucement. Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Murphy devait voir sa copine. Ils ne se voient jamais donc je leur ai proposé d'emprunter mon appartement pour ce soir.

Il se redresse un peu en se frottant les yeux. Clarke le regarde avec un léger sourire. Il semble si innocent en se réveillant, comme s'il avait décidé de laisser tomber cette carapace de gros dur avec elle. Elle ne savait pas qu'il pouvait être aussi serviable avec ses amis, également…

— Tu comptais vraiment dormir sur le palier ?

— Pas le choix, répond-il en haussant les épaules.

— Viens dormir chez moi. J'ai un canapé.

Bellamy lève la tête vers elle en haussant un sourcil, comme s'il n'était pas sûr que ce soit une réelle proposition. Clarke lui fait un signe de tête pour qu'il la suive et part ouvrir la porte de son appartement. Elle ne sait pas pourquoi elle lui a demandé de venir, c'est juste venu instinctivement à elle. Elle rentre chez elle et entend Bellamy se lever derrière elle et la suivre. Elle part dix petites secondes dans sa chambre et revient avec un pantalon.

— Ça appartenait à Wells, mon meilleur ami. Ça devrait être à ta taille. Par contre je n'ai pas de t-shirt à te prêter, je suis désolée…

— Ce n'est rien, ne t'en fais pas. Je suis déjà content de dormir ailleurs que sur le pas de ma porte.

Clarke hoche la tête en souriant et le laisse se changer. Elle se met en pyjama elle aussi dans sa chambre et se brosse les dents. Elle revient dans le salon avec des plaids qu'elle lui donne. Il a déjà enfilé le pantalon.

— Il me va parfaitement bien, lui dit-il. Je garde ma chemise pour l'instant mais je l'enlèverai pour dormir, si ça ne te gêne pas.

— Non, tu as raison ! Il fait plutôt chaud ici. Met-toi à l'aise.

Bellamy hoche la tête en lui souriant et s'assoit sur le canapé. Clarke lui propose un verre de vin, ce qu'il accepte. La jeune femme sert deux verres et retourne dans le salon. Elle se fige un peu alors qu'elle voit Bellamy regarder son pêle-mêle avec des photos d'elle et de ses amis. Elle pose les deux verres sur la table basse et s'approche de lui. Il lui demande qui sont ses amis. Clarke nomme leurs noms un à un jusqu'à tomber sur Wells.

— C'est mon meilleur ami. Il… Il est mort il y a trois ans. Accident de voiture.

— Je suis désolé, murmure Bellamy. Ça a dû être dur.

— J'ai eu beaucoup de mal à faire mon deuil. Ça va mieux maintenant, le temps a guéri quelques blessures.

Bellamy hoche la tête et s'assoit sur le canapé, en sirotant le vin. Il lui pose quelques questions sur Wells auxquelles elle répond. Ça fait très longtemps qu'elle n'a pas parlé de lui, ça a été tabou durant plusieurs mois. Elle ne voulait pas en parler, mais, étrangement, Bellamy la met à l'aise. Il n'a pas l'air de la juger et ça la rend heureuse.

— Alors, qui est Murphy ?

Bellamy rit et lui présente son ami. Il lui parle également d'Emory, sa copine. Clarke hoche la tête en l'écoutant. Elle caresse du bout des doigts son verre en lui demandant s'il a quelqu'un dans sa vie. Il lui répond non et lui explique pourquoi, alors qu'elle écoute. Elle ne sait pas pourquoi elle lui a demandé ça, elle avait un besoin urgent de le savoir… Et elle se sent soulagée de sa réponse. Peut-être parce qu'elle ne veut pas avoir sa copine sur le dos vu qu'il dort chez elle…

— Mon histoire avec ma dernière copine, Echo, a été une catastrophe, explique-t-il. J'ai un peu du mal à faire confiance maintenant.

— Depuis Lexa c'est la même chose pour moi…

Il lui pose des questions alors qu'elle lui parle de son ex petite amie très jalouse. Ils discutent tous les deux encore une petite heure jusqu'à ce que Clarke commence à fatiguer. Elle lui dit bonne nuit en lui faisant un petit sourire et part dans sa chambre. Au moment de fermer sa porte, elle regarde un petit temps dans le salon. Bellamy a déjà enlevé son t-shirt. Elle reste figée durant trois petites secondes, en admirant son torse musclé. Elle se ressaisit et referme la porte derrière elle, en prenant une grande inspiration.

Mai

Bellamy ouvre la porte de son appartement et enlace Octavia et Raven en souriant. Il les fait entrer et file dans la cuisine pour pouvoir leur prendre des bières. Elles sont déjà en train de parler de trucs de filles alors qu'il lève les yeux au ciel. Il s'installe à côté d'elles dans le canapé en regardant son portable.

Clarke G. : « Netflix vient d'ajouter une vingtaine de films ! Je suis trop contente ! Il y a même The Truman Show ! »

Il rit légèrement en regardant le message de Clarke, sa voisine, son… amie ? Ils se sont rencontrés en janvier, et depuis le mois dernier ils s'entendent beaucoup mieux, puisqu'ils fréquentent le même groupe d'amis. Ils sont sept désormais : Octavia, Jasper, Monty, Raven, Murphy, Clarke et lui. C'est assez étrange de tous se retrouver de cette façon mais il est content de tous les connaitre. Et, oui, il s'entend mieux avec Clarke. Ils se disputent de temps en temps mais ils vont souvent l'un chez l'autre, désormais. Il la considère maintenant comme une amie au même titre que Raven.

— Pourquoi est-ce que tu souris ? demande soudainement Octavia en le regardant.

— Quoi ?

— Tu souriais en regardant ton portable. C'est qui ?

— Personne, juste Clarke.

Bellamy range son portable tout en ignorant le regard que sa petite sœur jette à Raven. Il sait qu'elle les appelle « Papa et maman », il sait qu'elles aimeraient qu'il se passe quelque chose entre eux… Mais ce n'est pas le cas. Ils s'entendent très bien ainsi et c'est le plus important.

— Invite la ! propose finalement Raven. Ça fait une semaine que je ne l'ai pas vue, elle me manque déjà.

— Elle est peut-être en train de faire quelque chose et…

— Ça ne coûte rien d'aller lui demander.

Bellamy réfléchit pendant une petite seconde et hoche finalement la tête. Il se lève et sort de chez lui. Il s'avance vers la porte de Clarke et frappe doucement contre celle-ci. Elle ne répond pas alors qu'il entend du bruit à l'intérieur. Bellamy décide d'entrer et se fige devant la scène devant lui. Clarke est assise sur le canapé, en train de regarder quelque chose sur sa télévision… Et ce n'est pas n'importe quoi. Elle est en train de regarder Barbie Lac des Cygnes. Bellamy se retient de rire et sort son téléphone portable pour prendre une photo d'elle. Clarke semble être à fond, puisqu'elle prononce les paroles en même temps que Barbie dans le dessin animé. Il s'approche tout doucement derrière elle et, finalement, pose ses mains sur ses épaules. Elle sursaute d'un seul coup et tourne rapidement sa tête vers lui, pour voir qui se trouve derrière elle.

— Alors comme ça on regarde Barbie ?

— Non !

Clarke éteint immédiatement la télévision et se lève du canapé. Bellamy éclate de rire mais elle écrase sa main contre sa bouche pour qu'il arrête. Il essaye de parler mais elle ne lâche pas son emprise sur lui. Il use un peu de la force avec elle et parvient à se dégager.

— Je vais le dire à tout le monde !

— JE TE L'INTERDIS !

Bellamy court et sort de son appartement le plus rapidement possible, Clarke sur ses pas. Il entre chez lui et ouvre la bouche pour parler de sa révélation à Raven et Octavia mais Clarke saute violemment sur son dos, en s'agrippant à lui et en plaquant une nouvelle fois sa main contre sa bouche. Raven et Octavia ne bougent pas de leurs places sur le canapé, la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés. Bellamy fait le tour du salon en essayant de parler mais Clarke continue à l'en empêcher. Il mordille finalement ses doigts jusqu'à ce qu'elle relâche son emprise.

— Qu'est-ce qui se passe ? demande Raven en riant.

— Clarke voulait m'empêcher de vous dire qu'elle était en train de regarder Barbie Le Lac des Cygnes sur Netflix !

Les deux filles éclatent soudainement de rire alors que Clarke pose son front contre l'épaule de Bellamy en soupirant. Bellamy la sent glisser derrière lui, donc décide de placer ses mains en dessous de ses cuisses pour ne pas qu'elle s'écrase violemment sur le sol. Clarke garde ses bras autour de lui en lui disant à l'oreille « Je te déteste ». Il la repose finalement délicatement sur le canapé. Elle croise les bras.

— Ne soit pas gênée, princesse. Tu sais, Octavia regardait Barbie elle aussi… Quand elle avait dix ans.

— Excuse-moi de ne pas avoir perdu mon âme d'enfance !

Bellamy la regarde en riant alors qu'elle essaye de lui faire un regard noir, ce qu'elle n'arrive même pas à faire. Il part lui chercher une bière et s'assoit à côté d'elle en revenant. Il voit qu'elle est déjà en pleine conversation avec Raven sur Jasper. Bellamy ne sait pas vraiment ce qui se passe entre eux, apparemment ils flirtent ensemble depuis le mois dernier, mais il n'a jamais cherché à en savoir plus.

— Ce serait étrange un couple dans le groupe, tu ne penses pas ? demande Clarke en prenant une gorgée de sa bière.

— On essayera de bien se comporter, répond Raven en haussant les épaules.

Clarke rit en hochant la tête. Bellamy regarde sur Netflix s'il peut mettre un film en fond alors qu'Octavia et Raven parlent encore et toujours de Jasper. Clarke regarde à côté de lui et le contredit sur tous les films qu'il essaye de proposer. Il lui fait un coup de coude au bout d'un moment lorsqu'elle essaye de lui prendre la télécommande des mains.

— Au fait, pourquoi est-ce que tu as fait irruption dans mon appartement tout à l'heure ? demande Clarke en le regardant.

— Les filles m'ont demandé de t'inviter. Crois-moi, j'aurais préféré ne pas tomber sur toi en train de regarder un dessin animé.

— On a toujours quelque chose de honteux dans notre vie, répond-elle en haussant les épaules.

Bellamy lève les yeux au ciel en choisissant un épisode de The Good Place, malgré les contestations de Clarke.

Juin

Du bruit. Du bruit. Du bruit, et encore du bruit. Bellamy lève la tête de son ordinateur et regarde sa porte d'entrée en fronçant les sourcils. Il ne sait pas ce qui se passe mais, malgré les écouteurs dans ses oreilles, il entend beaucoup trop de bruit à son goût. Il retire ses écouteurs et identifie les voix de plusieurs personnes, dont celle de Clarke. Bellamy met son ordinateur portable en veille et se lève de sa chaise en s'étirant légèrement. Il sort finalement de son appartement et fronce les sourcils en voyant le spectacle devant lui. La porte de l'appartement de Clarke est grande ouverte et trois hommes sont à l'intérieur, en train d'inspecter autour d'eux. Clarke reste sur le palier, ses mains dans ses cheveux, comme si elle était désemparée.

— Clarke ? demande doucement Bellamy.

Elle se tourne rapidement vers lui en entendant sa voix et pousse comme un soupir de soulagement en le voyant. Bellamy a le temps de voir qu'elle est en train de pleurer, mais il n'a le temps de rien remarquer d'autre puisqu'elle se jette sur lui en l'enlaçant. Il reste quelques secondes les bras sur le côté, sans savoir quoi faire. C'est la toute première fois qu'il y a un rapprochement physique entre eux, il ne s'y attendait pas. Bellamy la sent pleurer contre lui, ce qui le fait réagir. Il passe un bras autour de sa taille en la rapprochant de lui et glisse une main dans ses cheveux. Ils restent une bonne minute ensemble jusqu'à ce que Clarke renifle et se sépare de lui. Il ne sait pas pourquoi il fait ça, mais il essuie délicatement ses larmes alors qu'elle le regarde faire.

— Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il finalement.

— Dégât des eaux dans mon appartement. Ça a ruiné la plupart de mes affaires, il y a de l'eau partout. Ils ne savent pas quoi faire.

Bellamy hoche la tête. Il s'approche de l'appartement de Clarke et jette un coup d'œil à l'intérieur. Effectivement, beaucoup d'affaires semblent être trempés. Il commence à parler avec l'un des ouvriers alors que ces derniers lui expliquent ce qui a pu se passer. Les voisins du dessus sont apparemment partis en vacances tout en laissant un robinet d'ouvert, ce qui a conduit à cette fuite. Clarke les rejoint et commence à discuter à son tour avec les ouvriers.

— Il va falloir faire des travaux durant plusieurs semaines. Vous ne pouvez plus habiter ici, Mademoiselle.

— C'est impossible, dit-elle. Je n'ai nulle part où aller ! Je suis à côté du travail ici, mes amis habitent à plus d'une heure. Je… S'il vous plait, monsieur.

Bellamy la regarde alors qu'elle essaye de négocier. Elle a de nouveau les larmes aux yeux, et il comprend. Clarke vient tout juste d'emménager et on lui dit qu'elle doit à nouveau partir, il comprend pourquoi elle se trouve dans l'embarras. L'ouvrier lui explique calmement qu'elle ne peut plus habiter ici.

— Tu n'as qu'à venir vivre avec moi, propose soudainement Bellamy.

Clarke se tourne vers lui avec des yeux écarquillés. Il ne sait pas pourquoi il vient de lui proposer ça, c'est sorti tout seul… Mais c'est logique. Clarke est son amie désormais, il veut simplement l'aider. Il le ferait pour Jasper et Monty aussi, s'ils avaient besoin. Clarke continue à le regarder, la bouche ouverte. Elle secoue finalement la tête.

— Non, Bellamy. C'est vraiment très gentil mais on ne se connait que depuis six mois et on ne s'entendait même pas au tout début.

— Et alors ?

— Et alors ? Alors on s'entretuera la plupart du temps. Je n'ai pas envie de perdre ton amitié. Et pour mon chat ?

— Clarke. Tu n'as plus d'appartement. Viens vivre avec moi. Titus peut venir lui aussi, ne t'en fais pas.

Elle le surprend une nouvelle fois puisqu'elle tire soudainement sur son t-shirt et le prend une nouvelle fois dans ses bras. Cette fois il sait réagir et l'enlace en retour, en souriant dans ses cheveux. Clarke murmure plusieurs fois de suite le mot « Merci » contre lui. Il la serre un peu plus contre lui en fermant les yeux.

Trois petites heures après, les affaires de Clarke sont déjà dans des cartons qui sont déjà dans l'appartement de Bellamy, et son chat est allongé sur le canapé. Il l'aide à meubler la chambre d'ami pour son propre confort. Clarke insiste pour lui donner le premier loyer, même s'il lui dit qu'elle a le temps. Ils se posent finalement devant la télévision dans la soirée, avec un verre de vin blanc dans les mains. Clarke rit en pianotant sur son téléphone portable.

— Ta sœur vient de me dire que j'étais folle d'avoir accepté ton offre parce que tu es très souvent de mauvaise humeur le matin.

— C'est faux, répond Bellamy en levant le doigt devant elle. Il faut juste attendre que j'ai pris mon café, mais sinon après ça va.

Clarke rit en répondant ce qu'il vient de lui dire à Octavia. Elle met son portable de côté et regarde la série The Good Place qu'ils ont mis sur Netflix. Elle s'indigne en voyant que les deux personnages principaux ne sont toujours pas en couple, ce qui fait rire Bellamy. Il tapote son épaule lorsqu'elle fait semblant de pleurer à cause de ça. Ils regardent ensemble un épisode, puis deux, puis trois, et terminent finalement toute la première saison au milieu de la nuit. Clarke s'endort néanmoins au tout début de la deuxième saison, ce qui fait sourire Bellamy. Il éteint la télévision et dépose une légère couverture sur le corps de son amie, pour ne pas qu'elle ait froid dans la nuit. Il la regarde une petite seconde et part finalement dans sa chambre.

Octavia B. : « Tu vas vraiment habiter avec Clarke ? »

Bellamy B. : « Oui, ce n'est pas une blague. Elle n'avait nulle part où aller. »

Octavia B. : « C'est génial que tu aies fait ça, tu es vraiment généreux. Mais fais

attention. »

Bellamy B. : « Arrête. »

Il jette son téléphone sur le côté et s'effondre dans son lit sans même continuer la discussion, en appuyant ses paumes de mains contre ses paupières. Il n'a pas envie de savoir ce qu'Octavia insinue, il n'a pas envie de s'y confronter… Du moins, pas encore.

Juillet

Bellamy B. : « J'ai mal à la tête. »

Clarke G. : « Prend un doliprane. »

Bellamy B. : « Je n'arrête pas d'en prendre mais ça ne marche pas. En plus j'ai chaud. Et je tousse. Et j'ai froid. »

Clarke regarde le message que Bellamy vient de lui envoyer en fronçant les sourcils. Il lui en envoie plusieurs autres dans lesquels il dit qu'il a faim, à nouveau chaud, puis froid, puis mal au ventre. Elle lève les yeux au ciel. Cela fait un mois qu'elle habite avec Bellamy, et tout va bien. Elle a cependant appris que, lorsqu'il était malade, il devenait un vrai bébé. Clarke appuie sur son nom de contact et pose le téléphone contre son oreille. Bellamy décroche au bout de deux sonneries.

— Tu as de la chance que ce soit la récréation.

— Je savais que la récréation était à quinze heures. Bellamy, tu as l'air d'avoir la grippe, il faudrait que tu reviennes à la maison. Je ne veux pas que tes élèves soient malades à leurs tours.

— Il ne me reste qu'une heure de travail. Je vais essayer de tenir et à la fin de la journée j'irai voir ma patronne pour prendre un congé.

Il éternue plusieurs fois de suite au téléphone et continue à se plaindre, ce qui fait légèrement rire Clarke. Elle raccroche au bout d'un moment parce que les cours reprennent et part se faire une tasse de café, tout en continuant à répondre par message à Raven.

Raven R. : « Tu es sûre que tu ne veux pas venir ce soir ? »

Clarke G. : « Non, je ne préfère pas. Bellamy est malade. »

Raven R. : « Et… alors ? »

Clarke G. : « Alors il faut que je reste pour prendre soin de lui. C'est un bébé, il risquerait de toute façon de m'appeler toute la soirée. »

Raven R. : « Vous êtes vraiment insupportables… »

Clarke se pose devant un film pour le restant de la journée en attendant l'arrivée de Bellamy. Il ouvre la porte de l'appartement vers dix-huit heures, avec plus d'une heure de retard. Il tousse violemment tout en déposant sa mallette sur le côté. Il enlève sa veste et s'écroule sur le canapé à côté de Clarke.

— Pourquoi est-ce que tu es en retard ? demande Clarke.

— Je suis resté une petite heure pour écrire un peu et travailler le début de mon roman. Ensuite, j'ai eu une réunion avec des parents d'élèves. Ils ont décidé de me lâcher lorsque j'ai éternué sur eux.

Clarke rit. Elle pose une main sur son front et voit qu'il est brûlant. Elle se lève et lui apporte un verre d'eau et un doliprane, qu'il avale en une seule seconde. Bellamy lui raconte sa journée. Clarke voit qu'il est vraiment malade lorsqu'il s'interrompt de temps en temps pour tousser ou se moucher, et elle remarque que sa voix est beaucoup plus lente que d'habitude.

— Il faut que tu te couches tôt aujourd'hui, le virus de la grippe partira plus vite.

— Je n'ai pas la grippe, princesse. Je suis juste fatigué.

— Tu as de la fièvre !

Clarke approche à nouveau sa main de son front mais il la retire, alors qu'elle lève les yeux au ciel. Elle se lève finalement.

— Très bien, tu n'es pas malade donc je n'ai pas besoin de m'occuper de toi. Je vais dans ma chambre.

Clarke s'éloigne en souriant intérieurement. Elle sait qu'il reviendra la chercher s'il a vraiment besoin d'elle, il est très dépendant des autres lorsqu'il n'est pas dans son état normal. Elle s'allonge sur son lit et reste sur son portable en attendant tranquillement. Quelques minutes après, Clarke entend des pas de l'autre côté de la porte et Bellamy ouvrir lentement la sienne. Elle tourne son visage vers lui et sourit alors qu'il lui dit de le rejoindre dans le salon, avec une voix mielleuse. Elle accepte et revient dans le salon en lui donnant un plaid. Elle prépare deux bols de soupe et s'assoit sur le canapé à ses côtés.

— Je déteste être malade, dit-il en reniflant.

— Ah donc maintenant tu avoues être malade ?

— Arrête de faire la maligne.

Clarke rit. Elle prend la manette de la PS4 et la tend à Bellamy pour qu'il puisse choisir ce qu'il veut sur Netflix. Elle ne dit rien alors qu'il met un documentaire historique sur la famille royale d'Angleterre. Bellamy commente tout seul les images du mariage de Kate et William ou encore Meghan et Harry. Clarke essaye de ne rien dire lorsqu'il commence à se plaindre de son mal de tête ou encore de dos.

— Ça me soule ! s'écrie-t-il en jetant violemment son mouchoir sur le sol.

— Hé, ce n'est pas hygiénique !

— Je suis malade !

— Ah oui ? Répète-le encore ? Je n'étais pas sûre !

Il lui jette un coussin au visage. Clarke soupire finalement et décide de prendre les choses en main. Elle tire sur l'épaule de Bellamy jusqu'à ce qu'il soit allongé sur ses jambes. Il commence à protester mais se tait immédiatement lorsqu'elle glisse ses doigts dans ses cheveux et caresse doucement son cuir chevelu. Il ferme les yeux et se détend contre elle. Clarke continue les mouvements de sa main en suivant les constellations que forment ses taches de rousseurs. Bellamy soupire d'aise contre elle et tourne un peu plus son visage contre le ventre de Clarke. Cette dernière avale sa salive en arrêtant durant une petite seconde sa main. Il gémit doucement.

— N'arrête pas.

Clarke se ressaisit et reprend ses mouvements. Il lui marmonne quelques informations concernant le reportage sur Netflix et, finalement, s'endort sur ses genoux quelques minutes plus tard. Elle continue de toucher ses cheveux en réfléchissant à la soirée qui vient de se passer. Elle sait qu'elle se rapproche peu à peu de Bellamy, et ça lui fait peur… Parce qu'elle s'attache vite aux gens. Elle ne veut pas éprouver des sentiments pour quelqu'un qui la considère seulement comme une amie. Cela risquerait de créer une discorde dans son groupe d'amis, et elle ne le supporterait pas. Elle a peur.

Août

Bellamy soulève son canapé pour la troisième fois de la journée. Il regarde en dessous parmi toute la poussière et soupire, encore. Il retourne tous les coussins deux fois, regarde sous la table basse et finalement met ses poings sur ses hanches. Il jette un coup d'œil dans la cuisine même s'il sait que cela sera inutile, puisqu'il a déjà regardé dans tous les coins. Il ne devrait pas se mettre dans cet état seulement pour un t-shirt qu'il a perdu, mais ça le rend tout de même triste. C'est Octavia qui lui a offert il y a quelques années, il est noir avec le nom « Blake » en blanc en plein milieu. Il y tient beaucoup puisqu'Octavia possède le même. En parlant d'Octavia…

Bellamy B. : « Tu n'aurais pas vu mon t-shirt Blake par hasard ? Tu ne l'as pas emprunté la dernière fois sans le faire exprès ? »

Octavia B. : « Comment est-ce que j'aurais pu le prendre sans avoir l'intention de le faire ? »

Bellamy B. : « Je ne sais pas… »

Octavia B. : « Ce n'est pas moi, en tout cas. »

Il soupire en s'asseyant sur le canapé. Ce n'est pas grave, il demandera à Octavia d'en racheter un autre, ce n'est pas si grave que ça. Il se demande juste où il a bien pu le mettre, ça c'est sûr. Bellamy sort son ordinateur portable et surfe sur le net en mettant un épisode de série sur sa télévision. Il n'a pas l'habitude d'avoir un jour de congé.

Une petite heure plus tard, Clarke rentre à la maison après sa journée de travail. Bellamy tourne son visage vers elle et se fige en la voyant enlever sa veste. Elle porte son t-shirt. Elle porte son putain de t-shirt. Il est un peu trop grand pour elle, donc elle a fait un petit nœud en bas, ce qui montre légèrement le bas de son ventre. Il ouvre la bouche sans savoir quoi dire. Il aurait dû être énervé qu'elle lui ait pris ses affaires mais, au contraire, il se rend compte à quel point il est attiré par elle… Surtout le fait qu'elle ait son nom de famille sur le devant.

— J'ai eu une journée dingue ! dit Clarke en le regardant, sans voir à quel point son ami est perturbé. Le boulot m'a appelé ce matin à six heures du matin pour me dire de venir en urgence parce que je devais couvrir un scoop. Je ne me suis même pas lavé les dents pour partir, est-ce que tu te rends compte ?

— Pourquoi est-ce que tu portes mon t-shirt ?

Clarke le regarde une seconde et, finalement, baisse ses yeux vers le t-shirt, comme si elle avait oublié qu'elle le portait. Il voulait lui poser des questions sur sa journée mais il n'a pas pu s'empêcher de lui parler de ce t-shirt, il est vraiment stupide. Il remarque sur son visage qu'elle est en train de rougir.

— Je suis désolée, bredouille-t-elle. Comme je te l'ai dit, j'ai dû partir très rapidement. J'ai enfilé un pantalon et j'ai pris le premier t-shirt qui me tombait sur la main. Je te le rends.

Bellamy ouvre la bouche pour lui dire que ce n'est pas grave mais elle porte ses mains en bas du t-shirt et le soulève. La bouche de Bellamy devient tout à coup très sèche, et il ne peut pas s'empêcher de fixer son regard sur le soutien-gorge noir de Clarke. Elle ne semble pas perturbée de se déshabiller devant lui, cependant. Elle lui tend le t-shirt avec un léger sourire et part dans sa chambre pour en enfiler un autre, alors que Bellamy reste figé sur le canapé. Elle revient une petite minute après en continuant à parler de sa journée et en s'asseyant près de lui.

— Et toi ta journée ?

— Je… J'ai cherché mon t-shirt.

— C'est vrai ? Excuse-moi de ne pas te l'avoir dit, ce n'était pas correct. Je vais essayer de ne plus prendre tes affaires dorénavant.

— Non, ne t'en fais pas, ça ne me dérange pas. J'ai des anciens t-shirt que tu pourrais utiliser comme pyjama, si tu le souhaites.

Bellamy ne sait pas pourquoi il vient de lui dire ça, mais ce qui est fait est fait. Seulement, une semaine plus tard, Clarke prend l'un de ses t-shirt comme pyjama, comme il le lui a suggéré. Malheureusement pour lui, elle les porte sans pantalon, donc il doit subir la vision des longues jambes de Clarke. Il savait qu'il était attiré par elle, bien-sûr, mais cela devient une obsession. En plus d'être jolie et gentille, elle est attentionnée, elle prend soin de lui, elle aime ses documentaires historiques et son rire est la plus belle chose qu'il ait entendu sur terre. Il comprend peu à peu qu'il tombe amoureux d'elle, mais il ne veut pas se l'avouer… Même si Raven et Octavia essayent de le faire avouer.

— Taisez-vous, leur dit Bellamy, un soir au bar. Je sais très bien que je suis attiré par elle, je n'ai pas besoin de connaitre votre opinion.

— Bien-sûr que si tu en as besoin, répond Octavia en buvant son verre. Sinon tu vas rester là à la regarder sans rien faire.

— C'est exactement ce que je compte faire.

Octavia lève les yeux au ciel alors que Raven leur dit de se taire. Clarke s'assoit à côté de Bellamy en leur disant bonjour à tous. Il voit tout à coup les yeux écarquillés d'Octavia et racle sa gorge. Clarke aimait tellement son t-shirt Blake qu'elle le prend de temps en temps, il lui a dit qu'il voulait bien le partager avec elle… Et c'est vraiment le cas. Il adore la voir habillée de cette façon. Il a seulement oublié de prévenir ses amis…

— Est-ce que je peux savoir pourquoi tu portes le t-shirt de Bellamy ? demande Raven en fronçant les sourcils.

— Oh ça ? répond Clarke en regardant furtivement ce qu'elle porte. Je l'aime beaucoup donc on se le prête.

— Tu l'aimes beaucoup… ?

— J'aime bien porter le nom Blake.

Clarke hausse les épaules en prenant une gorgée de son verre. Octavia jette les gros yeux à Bellamy alors qu'il rougit en entendant la dernière phrase de Clarke. Est-ce qu'elle a dit ça parce qu'elle veut faire partie de sa famille… Ou être sa femme ? Il secoue rapidement la tête pour chasser ses idées. Il ne faut absolument pas qu'il pense au nom Clarke Blake, sinon, il risque de péter un câble.

Septembre

Bellamy B. : « Desperados ? »

Clarke G. : « Bières plutôt non ? »

Bellamy B. : « D'accord. Prends une bouteille de mojito pour Octavia aussi. »

Clarke G. : « Tu n'aurais pas pu le mettre sur la liste de courses ? »

Bellamy B. : « Je suis en train de te le dire par message. Tu es ma liste de courses. »

Clarke lève les yeux au ciel en voyant les messages de Bellamy. Elle regarde toutes les boissons alcoolisées sur le côté et prend une bouteille de mojito, comme Bellamy lui a dit. Elle met des bières dans son caddie et des cacahuètes. Il est déjà vingt heures et elle a dû faire des courses de dernière minute pour la soirée qu'ils organisent avec Bellamy. Elle a hâte de voir ses amis mais elle est épuisée… Elle ne compte même pas boire ce soir.

Clarke sort du supermarché quelques minutes plus tard et prend sa voiture pour rentrer chez elle. Elle ouvre sa porte et sourit en voyant déjà Murphy et Emory avec Bellamy. Elle leur fait un long câlin à chacun et pose les bières sur la table basse.

— Ça a été ? demande Bellamy en la regardant.

— Ça va, à part le caissier qui m'a dragué comme un dingue.

Bellamy secoue la tête en entendant ça alors qu'elle s'assoit sur le canapé à côté d'Emory. Cette dernière lui parle de son travail alors que Clarke rit en l'écoutant insulter la moitié de ses collègues.

Une heure plus tard, tout le monde est présent dans le salon : Raven, Octavia, Monty, Jasper et Harper. Clarke prend une bière et décide de ne plus rien prendre d'autre pour le reste de la soirée. Pour une fois qu'elle n'a pas envie d'être bourrée... Elle a envie de voir ses amis sous l'influence de l'alcool, par contre. Elle va bien s'amuser, elle le sent.

— Bellamy, est-ce que tu veux une bière ? demande Octavia.

— Oui, merci. Je vais aussi goûter un peu de mojito, ça a l'air bon.

Une petite heure plus tard, ils jouent tous au jeu du Piccolo sur le portable de Clarke. Il y a quelques défis assez amusants, mais c'est surtout pour que tout le monde soit bourré un peu plus rapidement. Raven commence déjà à l'être, d'ailleurs, vu la façon dont elle se couche sur Clarke. Octavia exécute le défi suivant qui est de sauter sur elle-même jusqu'à ce que quelqu'un lui dise d'arrêter. Bellamy doit ensuite faire le poirier, ce qui inquiète Clarke.

— Bellamy, fais attention !

— T'inquiète !

Il exécute le poirier et s'écroule au bout de deux petites secondes. Clarke soupire en secouant la tête alors qu'il se relève en criant « Rien de cassé ! ». Il déplace Raven pour qu'il puisse se mettre à côté de Clarke, à la plus grande surprise de celle-ci. Ils continuent tous ensemble le jeu jusqu'à ce que tout le monde soit trop bourré pour même comprendre ce qu'il faut faire. Clarke s'amuse bien en les voyant tous parler difficilement et surtout raconter n'importe quoi. Octavia s'approche d'elle en plein milieu de la soirée et lui fait un long câlin.

— Ne brise pas le cœur de Bellamy, surtout, marmonne-t-elle dans son oreille.

— Pourquoi est-ce que je ferais ça ? demande Clarke en resserrant ses bras autour de son amie.

— Il t'aime beaucoup, je ne veux pas qu'il soit malheureux. Si ce n'est pas réciproque tu lui dis, d'accord ?

Octavia se sépare d'elle et lui sourit. Clarke hoche lentement la tête, en essayant d'assimiler tout ce que son amie vient de lui dire. Elle se rassoit sur le canapé en réfléchissant à mille à l'heure. Est-ce que Bellamy éprouverait des sentiments pour elle ? Bien-sûr qu'elle y a réfléchi plusieurs fois, bien-sûr qu'elle l'aime beaucoup elle aussi… Mais est-ce que c'est de l'amour ou seulement de l'attirance ?

Bellamy s'assoit à nouveau dans le canapé à côté d'elle et reprend une gorgée de sa bière. Il la regarde en lui faisant un sourire, ce qui la fait rire. Elle remarque dans ses yeux qu'il n'est pas dans son état normal.

— Ça va ? Pas trop bourré ?

— Moi ? Jamais.

Il s'écroule dans le canapé. Murphy propose tout à coup des shots de vodka. Bellamy accepte et en prend trois d'affilé, alors que Clarke secoue la tête. À tous les coups il va être malade cette nuit et elle devra rectifier ses bêtises. Monty et Harper sont déjà écroulés sur le sol en dormant l'un contre l'autre et Raven est en train de draguer Jasper sur le côté. Clarke regarde Bellamy, qui est en train d'avoir une discussion avec sa sœur. Elle se lève du canapé et part dans la cuisine, en réfléchissant. Elle prend un verre d'eau et le sirote lentement. Murphy entre dans la cuisine à son tour et prend un soda dans le réfrigérateur.

— Murphy, est-ce que tu es bourré ?

— Non, je dois reprendre le volant. Pourquoi ?

— Est-ce que Bellamy est amoureux de moi ?

Murphy se fige en ouvrant sa canette alors qu'elle continue à le regarder. Il ne répond pas immédiatement. Il verse du Coca dans son verre et le boit d'une traite. Il soupire finalement et se tourne vers elle.

— Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?

— Pourquoi est-ce que tu ne réponds pas à la question ?

— Clarke… Tout le groupe sait qu'il est amoureux de toi depuis plusieurs mois déjà. Tu es la seule à ne pas être au courant, apparemment.

Il lui fait un clin d'œil et sort de la cuisine, la laissant toute seule contre le comptoir. Clarke lève les yeux au ciel en respirant lentement. Bien. Bien. Son ami est amoureux d'elle, ce n'est rien.

Elle retourne dans le salon et se rassoit à sa place, en essayant de rester tranquille. Bellamy rit avec Monty à propos de quelque chose qui n'est même pas drôle. Elle lève les yeux au ciel alors qu'il se tourne vers elle.

— Qu'est-ce qu'il y a, princesse ?

— Rien du tout, Bellamy. Tu me fais rire, c'est tout.

Il lui fait un sourire éclatant auquel elle répond. Il s'avance un peu vers elle alors qu'elle le regarde, sans bouger. Il remet une mèche derrière son oreille. Clarke se sent rougir, mais elle ne veut pas le montrer, donc elle baisse la tête. Bellamy s'approche un peu plus et pose ses lèvres contre son front. Elle ferme les yeux lorsqu'il lui fait un baiser à cet endroit. Elle décide de ne plus penser à rien et passe ses bras autour de son cou, pour l'enlacer. C'est seulement la deuxième fois qu'ils se font un câlin, mais ce dernier est beaucoup plus tendre. Ils restent tous les deux sur le canapé, l'un contre l'autre, l'oreille de Clarke contre le cœur de Bellamy.

— Je me sens vraiment bien avec toi, marmonne Bellamy au bout d'un moment.

— Quoi ? demande Clarke en se séparant de lui et en le regardant.

— Je t'aime vraiment beaucoup.

— Moi aussi, Bellamy.

— Non, tu ne comprends pas. Je ressens quelque chose que je ne devrais pas ressentir pour toi, je ne sais plus quoi faire.

Bellamy continue à répéter ses mots, les larmes aux yeux, alors qu'elle continue à le regarder. Il est vraiment bourré, et ça lui brise le cœur.

— Bellamy, il faut que tu ailles dormir, d'accord ?

Il hoche la tête. Clarke se lève du canapé et tire sur son bras pour qu'il puisse se lever. Elle l'emmène jusqu'à sa chambre et l'allonge sur son lit. Bellamy lui dit de rester avec lui, ce qu'elle décide de faire. Elle s'allonge à ses côtés et pose sa tête contre son épaule, en essayant de s'endormir contre lui.

Le lendemain matin, Clarke prépare le petit déjeuner lorsque Bellamy débarque dans la cuisine. Elle le regarde alors qu'il prend un doliprane.

— Belle gueule de bois, dit Clarke en riant légèrement.

— Je ne te le ferais pas dire… marmonne-t-il. Je ne me rappelle plus de rien. Je n'ai pas dit trop de bêtises ?

Clarke plonge ses yeux dans les siens alors qu'il hausse un sourcil, s'attendant à une vraie réponse de sa part. Elle lui fait un léger sourire triste. Elle se doutait qu'il n'allait se rappeler de rien, mais elle aurait préféré avoir une discussion avec lui sur ce qui s'est passé. Elle hausse finalement ses épaules.

— Non, ne t'en fais pas.

Octobre

— Clarke, dépêche-toi je t'en supplie !

— Je viens à peine d'entrer dans la douche, laisse-moi tranquille !

— Il faut que j'aille au travail !

Bellamy fait les cent pas dans le salon alors qu'il entend l'eau de la douche commencer à peine à couler. Il s'est réveillé en retard, il sait très bien que c'est de sa faute, mais Clarke aurait dû lui laisser la place dans la douche. Il la connait, elle peut y rester une vingtaine de minutes sans même se demander s'il en a besoin lui aussi ou non.

— Clarke !

— Je prends ma douche !

— Je te jure princesse, si tu n'es pas sortie dans deux petites minutes je grimpe dedans avec toi !

— Très drôle, Bellamy.

Il s'assoit dans le canapé, les bras croisés, en regardant la télévision. Il regarde toutes les secondes sa montre, il n'arrive pas à s'en empêcher. Il a toujours été stressé d'être en retard au travail, surtout qu'il travaille avec des enfants… Il sait que, même s'il devait s'absenter, quelqu'un le remplacerait sans soucis… Mais il n'aime pas ça.

Au bout de cinq minutes, Bellamy commence sérieusement à en avoir marre. Il se lève et ouvre la porte de la salle de bain, sans même réfléchir une petite seconde à ce qu'il fait. Il s'approche de la douche et enlève son t-shirt sur le chemin. Il tire le rideau alors que Clarke se retourne vers lui en poussant un cri et en se cachant les seins. Il essaye de la regarder seulement dans les yeux.

— Qu'est-ce que tu fais ? s'écrie Clarke.

— Je t'avais prévenue !

Clarke lui fait les gros yeux alors qu'il ne flanche pas. Elle baisse ses yeux vers son torse nu. Sans qu'il ne puisse s'en empêcher, Bellamy baisse ses yeux lui aussi vers la naissance de sa poitrine. Ils se regardent quelques secondes, le souffle coupé. Bellamy voit une goutte d'eau dégouliner de son cou jusqu'à ses clavicules. Il commence à regretter sa décision d'être venu, jusqu'à ce que Clarke attire son visage vers elle et l'embrasse. Bellamy répond immédiatement à son baiser et la serre dans ses bras. Clarke est complètement mouillée mais il s'en moque. Elle s'avance un peu et enroule ses jambes autour de sa taille. Il sort de la salle de bain avec Clarke dans ses bras, en embrassant et en mordillant son cou. Elle gémit contre lui.

— Tu vas être en retard au travail, lui dit-elle.

— Je m'en fiche.

Bellamy l'allonge sur le lit tout en continuant à l'embrasser. Il sent les mains de Clarke tirer ses cheveux, ce qui l'excite encore plus qu'avant. Il sait qu'il va devoir avoir une conversation avec elle, il a envie de savoir si elle est sérieuse ou si elle souhaite seulement coucher une fois avec lui… Mais, pour le moment, il s'en fiche. Il a juste envie de profiter de ce moment présent, qu'il attend depuis déjà très longtemps. Bellamy gémit lorsqu'il sent les doigts de Clarke parcourir son torse et jouer avec les boutons de son pantalon. Elle grogne lorsqu'elle ne réussit pas à lui enlever son pantalon, ce qui le fait beaucoup rire. Elle le dispute jusqu'à ce qu'il mordille le bout de son sein, ce qui la fait immédiatement taire.

— Tu n'as plus rien à dire maintenant ?

— Je vais te tuer, répond-elle en mettant une main sur ses yeux.

— Tu changeras de discours dans quelques minutes.

— Ah oui ? J'ai hâte.

Bellamy remonte légèrement son visage pour déposer un baiser sur ses lèvres et lui fait un grand sourire. Il embrasse son ventre jusqu'à arriver jusqu'en bas. Clarke jette sa tête en arrière en sentant la langue de Bellamy contre elle. Elle serre son poing sur les draps en dessous de son corps en gémissant fortement. D'ordinaire elle a toujours été quelqu'un de discret, mais avec Bellamy elle se sent pleinement à l'aise. Elle n'a pas peur de lui montrer qu'elle apprécie ce qu'il lui fait. Clarke sent son orgasme monter peu à peu en elle jusqu'à ce que cela lui est insoutenable. Elle pousse un long gémissement en soulevant son corps du matelas. Sa respiration est saccadée, elle ne sait même pas si elle va pouvoir s'en remettre. Bellamy remonte lentement en embrassant sa peau et lui fait à nouveau un grand sourire.

— Alors ? dit-il en mordant sa lèvre.

— Merci pour le meilleur orgasme de toute ma vie, dit-elle en respirant difficilement.

Bellamy éclate de rire en la regardant et l'embrasse passionnément sur les lèvres. Ce baiser est doux au tout début et se transforme rapidement en autre chose de plus sauvage. Clarke touche son torse du bout des doigts et descend sa main jusqu'à pouvoir enlever son boxer. Bellamy écrase son visage dans le cou de Clarke alors qu'elle le touche quelques secondes.

— Maintenant, Bellamy, gémit-elle dans son oreille.

Il entre en elle dès qu'il entend cette phrase alors qu'elle pousse un soupir de plaisir. Ils savent tous les deux que ce sera très brouillon et rapide, tellement ils le voulaient depuis tant de temps. Clarke passe une main dans les cheveux de Bellamy tandis qu'il murmure quelques mots coquins à l'oreille de celle-ci. Clarke resserre ses doigts autour de sa nuque en sentant son orgasme monter peu à peu en elle. Il accélère ses mouvements. Clarke sent finalement son orgasme atteindre son point le plus haut alors qu'elle rejette la tête en arrière, en gémissant plus fort encore. Bellamy pousse en elle encore deux à trois fois avant de venir à son tour. Il roule sur le côté pour ne pas l'écraser, et expire un grand coup. Clarke tourne son visage vers lui et commence à rire. Il la regarde à son tour et lui fait un grand sourire.

— Pourquoi ce rire ? demande-t-il. Je me sens légèrement insulté.

— Je n'en sais rien, répond-elle en continuant à rire et en cachant son visage. Ça faisait longtemps que je voulais faire ça, je n'arrive pas à croire que ça s'est passé seulement parce que j'étais trop longue sous la douche.

Bellamy commence à rire alors qu'elle lui dit cette phrase. Il se tourne finalement vers elle et pose sa main sur sa joue, en l'embrassant sur les lèvres. Elle répond au baiser en souriant et en humant contre ses lèvres.

— Est-ce que ça signifie que tu es sérieux ? demande-t-elle.

— Clarke, je t'aime beaucoup.

— Je le sais.

Bellamy fronce les sourcils alors qu'elle lui fait un léger sourire et lui raconte la fois où il était bourré et lui a avoué qu'il l'aimait. Il ouvre la bouche, choqué par ce qu'elle vient de lui avouer. Clarke lui explique également ce qu'Octavia lui a secrètement avoué et ce que Murphy lui a révélé. Elle le savait depuis déjà un mois. Il commence à se plaindre jusqu'à ce qu'elle l'attire sur elle pour pouvoir recommencer ce qu'ils viennent de terminer.

Novembre

Groupe Chat : Les délinquants

Mécanique Raven : Bellamy et Clarke, on est au bar, ça vous dit de venir ?

Clarke Gryffondor : Dans combien de temps ?

Murphy le moche : Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

Clarke Gryffondor : Murphy, je t'emmerde.

Mécanique Raven : On y est déjà donc venez dès que vous le pouvez.

Bolognaise : On se dépêche.

Clarke se lève du lit alors que Bellamy grogne en cachant son visage dans l'oreiller, ce qui la fait rire. Elle part dans sa propre chambre et s'habille rapidement, sans faire réellement attention à ses vêtements. Elle prend sa trousse à maquillage et file dans la salle de bain avec. Elle commence à s'appliquer du mascara lorsque Bellamy rentre à son tour, en baillant. Il enfile un t-shirt et prend sa brosse à dent.

— Je voulais rester à l'appartement, dit-il avec du dentifrice plein la bouche.

— Ils auraient trouvé ça bizarre, lui dit Clarke en haussant un sourcil. Ça fait deux semaines qu'on ne les a pas vu simplement parce qu'on a envie de rester tous les deux. C'est notre phase lune de miel, il faut qu'on fasse attention.

— J'aime bien cette phase lune de miel, répond-il en haussant les épaules.

Bellamy crache son dentifrice dans le lavabo et se rince la bouche alors qu'elle termine d'appliquer son maquillage. Il passe derrière elle en déposant un baiser sur son épaule et part dans le salon. Clarke arrange ses cheveux et part après lui. Elle sourit en le voyant jouer avec Titus sur le canapé. Elle prend sa veste et la met.

— On y va ? demande-t-elle.

Bellamy hoche la tête et sort de l'appartement à ses côtés. Ils filent dans la voiture de Bellamy et démarrent immédiatement, pour ne pas faire attendre encore plus leurs amis. Clarke tapote sur son portable alors qu'il lui jette des coups d'œil.

— On ne leur parle toujours pas de notre relation ? demande-t-il.

— Je n'en sais rien, répond-elle en soupirant. J'ai envie qu'ils soient au courant mais tu les connais, ça risque de partir en « Je te l'avais dit » ou « Quand sera le mariage ? ». Je n'ai pas envie de ça…

— Bien, on ne leur dit rien. Mais d'ici une semaine il faudra le faire, Clarke.

La jeune femme hoche la tête en continuant à regarder devant elle. Bellamy dépose sa main sur son genou et lui offre un sourire rassurant. C'est vrai que leur relation est récente mais elle se sent réellement bien avec lui, et elle ne veut pas briser leur petite bulle pour le moment. Elle veut seulement le garder pour elle. Elle sait que c'est égoïste, mais c'est comme ça, elle n'y peut rien.

Ils arrivent devant le bar quelques minutes après. Bellamy lui prend la main jusqu'à là-bas et la lâche à l'entrée. Ils se dirigent vers leurs amis en souriant et en leur faisant à tous des longs câlins.

— Vous nous aviez manqué ! leur dit Jasper en faisant la moue. Pourquoi est-ce qu'on ne vous a pas vu toute cette semaine ?

— On était occupés, répond Clarke en grimaçant. J'avais beaucoup de choses à faire au journal, et Bellamy avait pas mal de réunions. On est désolés.

Raven leur dit que ce n'est pas grave et leur donne à tous les deux des verres. Clarke parle particulièrement avec les filles, Raven, Octavia et Harper tandis que Bellamy parle avec Monty, Jasper et Murphy. Clarke apprend qu'Octavia vient de se trouver un nouveau petit ami, ce qui lui fait plaisir. Elles trinquent toutes les quatre ensembles en parlant de tout et de n'importe quoi. C'est compliqué pour Clarke de ne pas évoquer sa relation avec Bellamy mais pour le moment elle y arrive très bien. Clarke lève les yeux au ciel lorsque Jasper leur propose le même jeu d'alcool que la dernière fois. Bellamy décide de ne pas y jouer puisqu'il conduit au retour, mais Clarke accepte. Ils jouent tous ensemble durant une trentaine de minutes en se moquant des uns et des autres. Clarke sourit discrètement lorsque Bellamy pose sa main sur sa cuisse en lui faisant un clin d'œil. Heureusement qu'ils ont toujours été tactiles et que ça ne choque plus personne, sinon ils se seraient déjà fait attraper.

— Clarke, est-ce que tu peux aller me chercher un verre ? demande Raven en restant sur son portable.

— Espèce de fainéante.

Clarke se lève de son siège et part au bar pour commander une nouvelle pinte de bière pour Raven. Elle patiente calmement en sentant un regard insistant juste à côté d'elle. Elle tourne la tête et croise le regard d'un homme blond. Il se rapproche en lui faisant un léger sourire.

— Salut, dit-il.

— Bonjour, marmonne-t-elle.

— Est-ce que tu as besoin de compagnie ? demande-t-il en haussant un sourcil.

— Non merci, ça va aller. Je suis venue avec des amis.

Clarke tapote le comptoir du bout des doigts alors que l'homme – Riley apparemment – continue à lui parler… Enfin, la draguer. Elle répond poliment mais commence à s'impatienter lorsqu'elle voit qu'il est un peu trop insistant avec elle. Elle prend finalement le verre de Raven et commence à bouger mais il se met devant elle.

— Allez, tu es sûre que tu ne veux pas prendre de verre avec moi ?

— J'ai un copain, répond-elle en serrant les dents.

— Ah oui ? Pourtant il n'a pas l'air d'être avec toi. Il est où ?

— Ici.

Bellamy passe un bras autour de la taille de Clarke en regardant Riley de haut en bas. Clarke pousse un soupir de soulagement en le sentant à côté d'elle. Riley part au bout de dix petites secondes, devant sentir qu'il ne ferait pas le poids contre Bellamy. Clarke dépose le verre sur le comptoir et se met sur la pointe des pieds pour embrasser Bellamy sur les lèvres.

— Merci beaucoup, lui dit-elle. J'ai cru qu'il ne partirait jamais.

— Je le voyais de ma place, j'avais vraiment envie de le frapper. Bon, maintenant tous nos amis doivent nous regarder avec la bouche grande ouverte, mais ça valait le coup.

Clarke rit. Elle regarde derrière son épaule et, effectivement, voit tous les visages choqués de ses meilleurs amis. Elle hausse les épaules et embrasse une dernière fois Bellamy. Elle prend finalement sa main et l'attire jusqu'à leurs places. Ils les regardent tous sans parler, jusqu'à ce que Jasper pose violemment ses mains sur la table.

— C'est une blague ?

Bellamy et Clarke se regardent et éclatent de rire.

Décembre

Octavia B. : « Un bijou ? »

Bellamy B. : « On est ensemble depuis seulement deux mois. »

Octavia B. : « Une carte cadeau ? »

Bellamy B. : « Pas assez personnel… »

Bellamy pose son téléphone en soupirant et prend la guirlande sur le côté pour l'enrouler autour du sapin de Noël. Clarke arrive derrière lui et accroche à son tour quelques boules de Noël aux branches. Il cache l'écran de son portable pour ne pas qu'elle tombe dessus. Cela fait une heure qu'il échange des messages avec sa petite sœur, mais il a besoin d'aide concernant Noël. Il ne sait toujours pas quoi acheter à Clarke, il n'arrive pas à se décider. Il veut que ça soit bien sans pour autant être trop.

— Je n'arrive pas à croire que Noël soit dans une semaine, dit Clarke en plaçant l'étoile au sommet du sapin.

— Je ne suis pas prêt pour le repas, surtout. Raven va faire plusieurs entrées, plusieurs plats, plusieurs desserts… Je la connais.

— Quelle horreur !

Bellamy rit légèrement alors que Clarke commence à décorer l'appartement. Il la regarde faire en souriant. C'est le premier Noël qu'il va passer avec une petite amie, c'est pour ça qu'il est si nerveux… Il commence vraiment à tomber amoureux d'elle.

Bellamy s'approche et enroule ses bras autour de la taille de sa copine, en nichant son visage dans son cou. Il devine le sourire de Clarke sans même le regarder. Elle se retourne dans ses bras et passe ses mains derrière la nuque de Bellamy. Elle se met sur la pointe des pieds et l'embrasse longuement. Il frotte son nez contre le sien.

— Tu vas m'offrir quoi pour Noël ? demande-t-il en souriant.

— T'es pas gonflé toi, répond-elle en haussant un sourcil. Tu ne le sauras pas.

Bellamy pousse un grand soupir et replonge son visage dans son cou, ce qui la fait rire. Il murmure finalement les mots « Je ne sais toujours pas quoi t'offrir » contre elle. Clarke caresse ses cheveux en lui disant que ce n'est rien alors qu'il essaye encore et toujours de réfléchir. Il va trouver quelque chose, il le faut.

Une semaine après, il se prépare à côté de Clarke pour aller au repas de Noël chez Raven. Il décide de bien s'habiller et porte une cravate noire avec sa chemise blanche. Clarke repasse les plis de sa robe et met ses chaussures à talons. Elle lui sourit lorsqu'il arrive tout près d'elle.

— Regarde, je suis presque aussi grande que toi !

— C'est de la triche, princesse.

Elle hausse les épaules alors qu'il dépose un baiser sur son front. Ils sortent de l'appartement et prennent la route pour aller chez Raven, qui n'habite pas très loin de chez eux, heureusement.

Ils sonnent à la porte et sourient en voyant Raven les accueillir, tout sourire. Ils sont déjà tous arrivés, Clarke et Bellamy sont les derniers. Ils leur font à tous des longs et gros câlins. Raven leur plante à tous les deux un verre dans la main.

— Trinquons tous à Noël !

Ils rient tous ensemble et cognent leurs verres les uns contre les autres. Ils parlent et bavardent durant quelques minutes jusqu'à ce qu'ils s'installent à table et commencent à manger les plats. Bellamy soupire lorsqu'il voit que Raven a prévu plusieurs entrées, comme il l'avait prévu une semaine plus tôt.

— Tu as vraiment envie qu'on grossisse ? demande Clarke en regardant toute la nourriture devant elle.

— Prenez des forces !

Clarke lève les yeux au ciel alors que Bellamy la regarde en lui disant « Tu vois, je te l'avais dit… ». Elle écoute la dispute entre Jasper et Monty à côté en essayant de s'y intéresser, mais lève les yeux au ciel lorsqu'elle se rend compte qu'ils sont en train de parler d'un jeu vidéo. Clarke discute des décorations avec Octavia alors que Bellamy intervient pour dire qu'il n'aime pas. Tout le monde éclate de rire lorsque Raven passe derrière lui pour le frapper derrière le crâne.

Trois petites heures plus tard, tout le monde se réunit au salon pour pouvoir se donner respectivement les cadeaux de Noël. Tout le monde rit en voyant que Jasper a offert à Bellamy une tasse avec le dessin d'un Pokémon dessus. Clarke sourit en voyant sa tasse avec une couronne.

— Maintenant tu es une vraie princesse ! dit Bellamy en souriant.

Elle rit. Ils regardent tour à tour les cadeaux de Raven ou encore de Murphy. Monty offre un collier magnifique à Harper, tandis qu'elle lui offre plusieurs coffrets DVD. Tout le monde regarde Bellamy et Clarke vers la fin, ces derniers ne s'étant toujours rien offert. Clarke racle sa gorge et lui tend quelque chose emballé dans du papier cadeau. Il l'ouvre délicatement et hausse un sourcil en voyant un carnet. Il regarde lentement les pages et ouvre la bouche, choqué par ce qu'il est en train de voir.

— Ce sont des dessins de toi que j'ai fait au cours de ces derniers mois, dit-elle timidement. J'ai aussi fait un peu tout le monde.

— C'est ma mère ? demande-t-il en voyant un dessin, de l'émotion dans la voix.

— Oui, je… Octavia m'a montré quelques photos, j'espère que ça ne te dérange pas.

Bellamy ferme le carnet et attire le visage de Clarke vers le sien. Il l'embrasse à pleine bouche pour la remercier et pour qu'elle comprenne à quel point cela le rend heureux. Il lui dit le mot « merci » contre ses lèvres alors qu'elle baisse la tête en rougissant. Il racle sa gorge et lui tend quelque chose d'assez lourd et imposant. Clarke semble intriguée. Elle déballe le papier.

— Bellamy !

Bellamy pince des lèvres, stressé par ce qu'elle peut peser du cadeau. Il a enfin terminé son roman il y a un mois, et il a décidé de l'imprimer pour qu'elle puisse en être la toute première lectrice. Elle l'a soutenu tous ces mois, il se devait de lui rendre la pareille.

— Je suis tellement fière de toi, murmure-t-elle en le regardant.

Il sourit alors qu'il remarque qu'elle a les larmes aux yeux. Clarke dépose le roman sur la table et enroule ses bras autour de son cou, en le serrant contre elle. Il embrasse sa joue en caressant lentement ses cheveux.

— C'était très émouvant, dit Jasper au bout d'un moment.

— Tu casses l'ambiance ! répond Raven.

Elle lui lance une boulette de papier à la figure alors qu'il commence à se plaindre parce qu'elle est beaucoup trop méchante avec lui. Ils recommencent tous à discuter ensemble alors que Clarke reste dans les bras de Bellamy, en fermant les yeux et en profitant de sa chaleur et son odeur.

(Ils vécurent beaucoup de Noël tous ensembles de cette manière. La deuxième année, Bellamy lui offrit des bijoux. La quatrième année, Bellamy lui offrit une bague de fiançailles. La sixième année, Clarke lui offrit un enfant.)


Ça y est, c'est la fin. J'ai commencé cette fiction il y a un peu plus de trois ans, et je la termine aujourd'hui. 100 chapitres, c'est beaucoup pas vrai ? J'avais d'abord prévu d'en écrire 50 et, au final, vos retours m'ont poussé à aller plus loin. De plus, il faut l'avouer, cette fiction m'a beaucoup amusé. Mais toute chose a une fin !

Si je devais remercier toutes les personnes m'ayant laissé une review, ce serait complètement impossible. Il y a plus de 1,000 reviews (merci infiniment !). Je vais quand même faire des mentions spéciales à quelques-uns de mes lecteurs qui m'ont été fidèles du début et à la fin : Audelie, Nyly, ClaireCqn, YumiieSuccube, LucieGx. Merci pour les reviews, ça m'a vraiment aidé à me dépasser. Je remercie également mes amies comme Lalo, Emilie, Cloé, Mathilde, Estelle et ma Géraldine d'amour. Je vous aime fort les filles. Vous m'avez connu avant cette fiction, ou pendant, et je suis heureuse de vous avoir dans ma vie.

Concernant la suite de mes fictions… J'avais annoncé le fait que j'arrêtais l'écriture. Est-ce toujours d'actualité ? Oui et non. J'ai l'intention de faire une nouvelle fiction, effectivement, mais je ne préfère pas donner de date. J'ai décidé de faire à mon rythme. Cette nouvelle fiction sortira peut-être dans quelques mois ou dans un an, ça je ne peux pas le dire, en tout cas je travaille actuellement dessus. Surtout n'oubliez pas de me mettre dans votre liste d'alerte si vous souhaitez être prévenus de la publication de cette fiction ! De plus, si vous avez des idées de fictions qui peuvent être intéressantes, je suis toute ouïe ! Qui sait, peut-être un Nuances de Bellarke 2... ? En tout cas, merci encore infiniment. Je vous aime tous et vive Bellarke !

PS : Comme vous pouvez le voir, j'intitule maintenant cette fiction "100 nuances de Bellarke".

Nuances de Bellarke tire sa révérence.