21/VI/2015


Hello chers amis ! (anciens et nouveaux, pas de discrimination ici)

Vous ne rêvez pas, je suis de retour - et pas pour vous jouer un mauvais tour.

Je n'ose même pas regarder depuis quand je n'ai rien posté - oh boy ! août 2014. Enfin non, a priori, un petit quelque chose s'est glissé sur le site au mois de janvier. Bon, je déculpabilise.

J'espère que chacun d'entre vous a réussi ses examens, ses entretiens d'embauche pour la saison estivale et toutes ces choses qui vous tiennent à cœur. Personnellement, pas d'examens cette année (*danse de la joie*) car j'ai eu le grand bonheur d'être prise 6 mois en stage dans une maison d'édition cool, puis de partir 5 semaines sur une île antillaise (le retour à la réalité a été extrêmement dur, je pleure encore la nuit), puis un petit trip scolaire à Prague et désormais, j'attends de commencer mon job d'été dans un office de tourisme. Temps partiel, que demande le peuple ? (bon, juste une réponse positive à mon entrée en master 2)

De fait : de retour chez les parents et tentative désespérée d'avoir un bébé chat. L'autre est grand maintenant et gros et ingrat et snobinard.

Bref.

Je vous promettais cette fic depuis bien bien longtemps. Je l'ai ressortie cet après-midi, l'ai relue en essayant de replacer dans ma tête toute sa chronologie et son intrigue (hem). Il y aura peut-être des incohérences d'un chapitre sur l'autre - j'ai écrit cette fic sur plusieurs années, donc le style a sûrement changé, les détails aussi. Je m'en excuse à l'avance et vous remercie de me signaler toutes incongruités (ce mot est fun).

Je disais donc que cette fic a plusieurs années, je dirais 3 ans sûrs, peut-être même 4 ou 5. J'ai écrit les premiers et derniers chapitres très rapidement mais les chapitres centraux me posaient quelques problèmes. J'ai donc abandonné, j'y suis revenu, abandonné de nouveau, et me décide enfin à vous la soumettre. Je l'aime bien, je crois, elle n'est pas exactement ce que j'aurais voulu qu'elle soit, mais je l'aime bien quand même.

Cette histoire ne suit pas les livres - pas complètement. Harry a suivi Dumbledore pour détruire l'Horcruxe, il est ensuite mort mais ni Rogue ni Malefoy n'en sont responsables. Les autres Horcruxes ont été détruits au fur et à mesure par l'Ordre et une bataille à Poudlard a bien eu lieu mais pas en septième année, c'était bien après. La guerre est terminée depuis... euh, ouais, je dois vérifier ça sur tous les chapitres ahem. Quelques années ? Certains pourront voir dans cette histoire une sorte de slash en demie-teinte. Ce n'était cependant pas forcément mon intention. Je n'ai jamais su quoi mettre pour les ratings mais je dirais que ce n'est pas une histoire drôle.

Il y aura 8 chapitres et un épilogue (je me sens très sérieuse et professionnelle en disant ça). Je posterai une fois par semaine, normalement.

Sur ce, je vous souhaite une agréable lecture !


L'AMI IMAGINAIRE


« Tu vas retrouver ta famille, tu n'auras plus besoin d'un ami imaginaire. »

« Je suis l'ami imaginaire d'Amy ! Mais je suis néanmoins venu ! »

Doctor Who, saison 5.


1

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L'éclat d'argent avait d'abord attiré son œil. Il avait louché, sans s'en rendre compte vers cette lueur qui l'appelait, délaissant le pitoyable témoin que ses coéquipiers avaient déniché dans l'Allée des Embrumes. Il s'était mentalement fait la réflexion que c'était une couleur bizarre, une couleur qu'il n'avait vue qu'une fois. L'éclat s'était éteint et Harry avait reporté son attention sur le sorcier mal fagoté qui léchait consciencieusement les bottes des Aurors. Cette constatation l'avait fatigué et le soir venu, il était tombé tout habillé sur son lit.

La fois suivante, il y avait encore eu cet éclair et il avait tourné la tête machinalement, se rendant à peine compte qu'il cherchait une ombre qui n'existait plus depuis un moment. Les Aurors aimaient patrouiller sur le Chemin de Traverse, à trois ou quatre. Ça leur donnait un air important et ça rassurait la population. Ça ennuyait Harry qui se cachait du mieux qu'il pouvait, derrière sa frange mal taillée. Au lieu de patrouiller inutilement, il aurait préféré aller dormir un peu.

Après l'éclair, ça avait été un ricanement bizarre que lui apportait le vent. Il dressait l'oreille quand ils contrôlaient le trafic dans l'Allée des Embrumes. Il y avait toujours ce rire familier, cette espèce de souffle un peu rauque, mélange de reniflements méprisants et de bruits chauds de gorge.

Vaguement, Harry s'était dit qu'il devait être bien plus exténué qu'il n'y paraissait et il avait annulé deux ou trois dîners, quelques galas de charité, des interviews. Il passait du temps à dormir, pour récupérer. Quand il était au Square Grimmaur, il n'y avait ni ricanement ni éclat d'argent et c'était paisible, sinistre et ça ne le dérangeait pas puisqu'il dormait.

A la Toussaint, après qu'il eut fêté en solitaire l'anniversaire de mort de ses parents, il retourna travailler. Le Commandant les expédia pour un contrôle de routine dans l'Impasse des Harpies.

Cette fois, Harry entendit son nom. Il se retourna mécaniquement, bien que personne ne puisse le reconnaître, engoncé comme il l'était dans sa cape trop grande. Plus tard, il songea qu'il l'avait fait parce que ce « Potter » crié dans la ruelle mal famée, mais entendu de lui seul, ce « Potter » lui en avait rappelé d'autres et que pour tous ces autres-là, il s'était toujours retourné, comme si on lui donnait une tape sur l'épaule.

Hudgens et Dwight vérifiaient la marchandise d'une créature aux yeux rouges – harpie, supposa distraitement Harry avant d'être appelé – et ne se préoccupaient pas du bleu qui les suivait. Ils s'étaient habitués à marcher avec le Survivant et franchement il n'avait pas grand chose de bien imposant, avec sa silhouette maigre et fluette, ses cheveux qui ne ressemblaient à rien et ses binocles de travers.

Alors quand Harry pivota sur ses talons, cherchant des yeux celui qui l'appelait, celui qui l'avait reconnu alors qu'il était méconnaissable, Harry vit cet éclat argent sortir de l'ombre et la face narquoise et méprisante de Malefoy se dessina et ses cheveux brillèrent et il dévoila ses dents trop blanches et trop pointues et trop diaboliques et Harry cessa de respirer pendant que le rire sifflant de Malefoy lui parvenait et que celui-ci mimait une révérence.

Hudgens donna un coup de coude au héros, stupéfaite de le voir fixer un point dans la rue, follement blême. « Ça va Potter ? On dirait que t'as vu un fantôme. »

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La terre brune et humide dégoulinait sur les parois. Harry n'arrivait pas à quitter des yeux cette fosse immense et suintante qui avait abrité un mort. Le cercueil remontait lentement, avec une sorte de délicatesse déplacée pour une telle situation. La bruine crachotait, emplissant l'atmosphère d'un froid terrible et renforçant les mines bougonnes des personnes présentes.

Un groupe d'Auror faisait barrage un peu plus loin les badauds se pressaient pour apercevoir la scène. Harry sentait leurs regards curieux peser sur son dos et il avait l'impression de s'écrouler sous leur poids.

D'un signe de tête, il ordonna aux deux policiers de déposer le cercueil massif sur le côté. Des spécialistes dépêchés par Ste Mangouste se hâtèrent d'approcher tandis qu'un employé du cimetière sorcier de Londres ouvrait le cercueil à l'aide de sa baguette.

Engoncé dans sa cape deux fois trop grande pour lui, Harry Potter fit quelques pas en avant, pressé de découvrir la vérité. A quelques mètres, Kingsley et sa garde rapprochée formaient un cortège menaçant et réprobateur. Le commandant des Aurors murmura quelque chose à l'oreille du ministre et Kingsley hocha sèchement la tête.

« Il n'y a rien, monsieur » dit soudain un des spécialistes à l'adresse du ministre qui avança alors, sourcils froncés.

« Le cercueil est vide ? » interrogea Kingsley, à l'abri sous un parapluie transparent que brandissait désespérément sa minuscule secrétaire.

« N-non » bégaya le sorcier en rougissant. « Je voulais dire… il n'y a rien de suspect… je veux dire… le cercueil… le mort. C'est-c'est le bon, monsieur. » Il s'empêtra dans ses excuses, confus de la méprise. Kingsley plissa les yeux. Un médicomage vint à la rescousse de son collègue.

« Ce cadavre est bien celui de Drago Malefoy, monsieur le ministre. Il n'y a aucun doute à avoir. » Et comme un même homme, tous les regards à proximité de la fosse se rivèrent sur Harry. Il déglutit, caché sous sa cape au col relevé.

« Je veux voir » dit-il, la gorge sèche.

Tandis qu'il approchait à pas lents du cercueil, les sorciers s'écartèrent sur son passage, formant une sorte de haie d'honneur. Sauf qu'il n'y avait aucun honneur à se trouver ici, à commettre sacrilège sur sacrilège aux yeux du ciel.

Le mort, étendu sur un lit de soie blanche, aux liserés argent, brodés de minuscules croix vertes, était déjà salement décomposé. L'odeur frappa Harry de plein fouet il tituba. Il se demanda vaguement pourquoi il n'avait pas fait attention à l'odeur plus tôt.

La robe noire que portait le corps était tout ce qu'il y a de plus sobre mais si on y plantait le nez, on pouvait remarquer la facture délicate du tissu. Les boutons de manchettes étaient en nacre, la cravate gris perle. Une chemise blanche se laissait entrapercevoir, là où le tissu noir de la robe avait été grignoté. Des chaussures à bout pointu, noires et cirées à la perfection, comme si un elfe s'était occupé de la tâche la veille au soir.

Il n'y avait plus de visage reconnaissable sur ce cadavre. Il n'y avait pas grand chose de Drago Malefoy, jugea Harry, sur ce visage dévoré, pourri, sans yeux ni lèvres et à la peau flétrie. Quelques mèches de cheveux blonds, cette couleur qui n'appartenait qu'à Malefoy jaillissaient du crâne putréfié, seul signe de possible reconnaissance.

Les yeux de Harry descendirent sur les mains croisées sur la poitrine, ces longs doigts fins, reposant sur une baguette magique. Une bague en argent ornait le majeur droit. Harry se pencha d'avantage, si près qu'il faillit toucher le corps du bout du nez.

Une main se referma sur son épaule et le tira en arrière. Son cœur rata un battement tant la frayeur fut grande de faire face à un Malefoy bien vivant. Les yeux écarquillés, le souffle court, il darda sur Kingsley un regard presque épouvanté. Le ministre plissa le front.

« Harry, laisse le. Tu vois bien qu'il est mort. »

« Ce n'est pas lui » affirma Harry en jetant un autre coup d'œil en arrière. « Ce n'est pas lui. »

« Je t'assure pourtant qu'il s'agit de Drago Malefoy. »

« Je ne le reconnais pas. Ce n'est pas lui. »

Kingsley jeta un bref coup d'œil aux spécialistes de Ste Mangouste.

« La baguette, Harry » souffla le ministre. « Tu dois bien reconnaître sa baguette. »

A contre cœur, Harry acquiesça. Oui, il reconnaissait cette baguette que Malefoy avait si souvent brandie sous son menton, quand il le menaçait de mort dans les couloirs de Poudlard. Harry sentait encore l'haleine glaciale du Serpentard contre son cou. Il frissonna.

Il allait dire à Kingsley que Malefoy avait laissé sa baguette ici pour brouiller les pistes mais qu'il était vivant, bien vivant, ce fils de troll. Harry l'avait bien vu quelques jours plus tôt et personne ne pouvait mettre sa parole de Survivant en doute. Harry reconnaîtrait Malefoy n'importe où, sous n'importe quel déguisement, un geste, un regard, un rictus, juste une silhouette de dos, à contre jour, dans les ténèbres.

Les mots allaient jaillir mais Kingsley leva une main, pressa l'autre l'épaule de Harry. Alors le Survivant ravala tout et posa un regard misérable sur son supérieur.

« Drago Malefoy est mort, Harry » dit-il doucement, comme s'il lui apprenait la nouvelle à l'instant.

« Je l'ai vu, Kingsley » insista Harry à voix basse. « Je l'ai vu. »

Le ministre parut soudain perdre patience et balaya l'air d'un geste agacé. Le parapluie était resté en arrière. Quelques gouttes d'eau tâchaient le crâne chauve du sorcier. Hypnotisé, Harry en observa une couler le long de la joue du ministre.

« Ça suffit, Auror Potter » gronda Kingsley, juste assez fort pour qu'on l'entende et que les visages se détournent, gênés d'être témoins de la réprimande de leur héros à tous.

Harry rentra la tête. Kingsley laissa planer sur lui son regard perçant encore un bref instant puis il se retourna et distribua ses ordres. Harry vit disparaître le corps sous le couvercle du cercueil. Le cortège ministériel ne faisant pas mine de bouger, l'Auror comprit que c'était à lui d'affronter la foule des médias pressée à l'entrée du cimetière.

Il se dirigea donc vers le portail, les mains bien enfoncées dans ses poches, un chapeau à large bord retenant l'eau sur sa tête. Une goutte perla au bout de son nez. Il secoua la tête.

Deux Aurors retenaient Lucius et Narcissa Malefoy. Cette dernière accrocha le regard de Harry bien malgré lui. Il s'approcha d'elle. Il ne pensait pas qu'un regard puisse être si froid, si dérangeant.

« Je s… » commença-t-il mais Narcissa lui cracha au visage.

Harry cilla. La salive se perdit avec les gouttes de pluie. Lucius Malefoy tenait sa femme serré dans ses bras, comme pour la protéger. Le Gryffondor jugea que c'était plutôt tous ces curieux que Mr Malefoy protégeait de son épouse folle de douleur.

« Profanateur » siffla Mrs Malefoy, les yeux si tranchants que Harry eut l'impression de faire face à une lame de poignard.

Il ouvrit à nouveau la bouche pour s'excuser. « Merci Mr Potter » interrompit Lucius Malefoy, ses yeux gris transperçant l'Auror.

Le regard de Harry tomba sur le bras gauche qui enserrait si farouchement la sorcière. « Je l'ai vu » dit-il simplement et alors qu'une troupe de journalistes s'agglutinait à leur niveau, il transplana.

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Il n'ouvrit pas immédiatement les yeux. Il trouvait la lumière trop blafarde le matin, elle lui rappelait les après midis grises des temps de guerre. Il préférait le noir, les yeux clos, sa respiration régulière et le poids léger du drap sur son corps endolori.

Quoi qu'il fasse, Harry avait toujours mal. Il avait l'impression d'avoir lutté toute la nuit et c'était sans aucun doute vrai. Ses cauchemars ne le réveillaient pas toujours et il restait à hurler et à pleurer tout seul, sans même le savoir.

« J'en ai un peu marre de te regarder dormir. A plus forte raison, quand tu ronfles comme un bœuf » soupira une voix ennuyée, quelque part dans le coton.

Harry se crispa violemment et sa main alla tout naturellement chercher sa baguette qu'il cachait sous son oreiller. Il roula sur son lit, s'empêtra dans son drap mais se redressa, à genoux sur le matelas, baguette brandie.

Une silhouette floue dans l'encadrement de la porte. Il discerna un rictus dans la voix de l'autre quand il reprit la parole :

« Tiens, binoclard, ça cache tes vilains sourcils. »

Plus à l'instinct, Harry attrapa ses lunettes que l'autre lui jetait d'une main experte. Sans surprise, la tâche floue se révéla être Malefoy. Harry suffoqua. Putain, mais il avait vu son corps dans le cercueil ! Il l'avait vu, tout le monde l'avait vu. Pourtant, Malefoy était là, à darder sur lui un regard narquois, la lèvre retroussée.

« On dirait que tu as vu un fantôme, Potter, » dit-il de sa voix traînante et il avança d'un pas, les bras soudainement décroisés et tombant le long de son corps.

La baguette de Harry pointa sur lui. « N'approche pas Malefoy ! » cracha-t-il. « N'approche pas ou je te tue. Tu ne pourras pas échapper deux fois à la mort ! »

Oui c'était ça. Un putain de faux cadavre qui ressemblait à sa gueule d'ange raté. Les mêmes cheveux blonds filasses, le même menton prétentieux, le même petit nez pointu de fouine globuleuse. Ses Mangemorts de parents avaient simplement abattu un gosse qui ressemblait au leur et l'avait flanqué dans la boîte, à sa place.

« Pourtant, tu y as échappé, toi Potter. Je ne vois pas pourquoi ce droit te serait exclusivement réservé. »

Harry lui jeta un drôle de regard. « Qui te dit que j'y ai réchappé, Malefoy ? » murmura-t-il.

Malefoy plissa le nez. « Pitié, Potter, ne te la joue pas victime » soupira le Mangemort. « Ça m'a toujours tapé sur les nerfs. »

Harry le dévisagea, sa baguette toujours bravement levée dans sa direction. Malefoy. Drago Malefoy, ici dans sa chambre, vivant et pâle et cynique et sinistre et là, là, juste ici, vivant, bavard et vivant.

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Lentement, sa baguette se baissa.

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« J'ignorais que c'était ton truc de farfouiller parmi les cadavres, Potter » lança Malefoy de l'autre côté de la cuisine. Le nez en l'air, il observait avec dégoût les bocaux en rang d'oignon sur l'étagère la plus haute.

Harry ne répondit pas. Il jeta un coup d'œil sur les bocaux en question, les remarquant seulement maintenant. Malefoy déambulait tranquillement dans la cuisine souterraine, les mains dans le dos, la pose aristocrate.

« Alors comment tu as fait ? » demanda Harry quand Malefoy eut fini – du moins, le Survivant se l'imagina – de critiquer tout ce qu'il voyait.

« Comment j'ai fait quoi ? » s'enquit distraitement Malefoy. Puis pointant du doigt les quelques livres abîmés qui traînaient en hauteur : « Ne me fais pas croire que tu lis des bouquins de cuisine, Potter. Ou alors ton elfe ? Non, franchement, un elfe lisant des livres pour te mitonner des petits plats romantiques, même la Sang-de-Bourbe ne forcerait pas ces créatures à tomber aussi bas. »

« Comment tu as fait pour qu'on te croit mort ? » questionna Harry, qui, tout en mangeant du bout des lèvres ses œufs sur le plat, surveillait le Mangemort. Celui-ci tourna un regard moqueur vers son hôte.

« On dirait que tu fais la fine bouche » railla-t-il, en observant la grimace potterienne. Harry le fusilla du regard.

Lui l'avait vu ce cadavre, ce mort en décomposition dans le cercueil de Malefoy. Et il était son portrait craché d'après ce qu'il avait pu en voir. Pourtant, pourtant, Malefoy était là.

« Qui te dit que je ne suis pas mort ? »

Pour la peine, Harry cessa de manger et posa sur lui un regard pénétrant. Malefoy broncha à peine, scrutant toujours les moindres recoins de la sordide cuisine des Black. « Alors quoi, t'es un connard de fantôme ? »

« Est-ce que j'ai l'air d'être un connard de fantôme ? »

« Un connard tout court, oui. »

Malefoy plissa les yeux. « Peut-être que je suis mort, en fait » admit-il. Harry haussa un sourcil. Sa migraine revint au galop. Il voulait dormir. « Mais si je suis mort et que je ne suis pas un fantôme et que je suis là, alors ça fait de moi… un quoi ? Un inferius ? »

« Les inferi sont invoqués » fit Harry d'un ton distrait en revenant à ses œufs.

« Peut-être qu'on m'a invoqué. »

Harry haussa les épaules. « Crois moi, tu n'as rien d'un inferius. » Il creva un de ses œufs et observa le jaune dégouliner dans son assiette en porcelaine ébréchée. Il n'avait pas faim. Il repoussa légèrement l'assiette.

« Alors, c'est que je suis vivant. Et si je suis vivant, je me suis bien foutu de la gueule du monde et de la tienne en particulier, en vous faisant croire que j'étais mort alors qu'en fait, je gambadais bien tranquillement dans la nature. »

Malefoy esquissa un sourire sardonique. Harry le pointa du bout de sa fourchette : « Ce qui nous amène à ma première question : comment tu as fait ? »

« Sauf si en vérité, je suis mort et là, il n'y a pas à savoir comment j'ai fait. »

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Malefoy tapa l'incruste. Harry n'y faisait pas vraiment attention. Tout ça n'était qu'un désagréable rêve. Parfois, quand il se réveillait, Malefoy n'était plus là et Harry se disait, tant mieux, il est parti, c'était un cauchemar. Sauf qu'après, Malefoy revenait, toujours plus chiant. Harry lui demandait où il était parti et Malefoy se contentait de ricaner.

Harry lui posait régulièrement la même question : comment avait-il fait pour tromper son monde ? Ça le dépassait. Une fois, il lui demanda si ses parents avaient eu un deuxième enfant qu'ils avaient caché dans le placard et qu'ils avaient ressorti, assassiné et mis en remplacement de leur fils préféré.

Malefoy avait éclaté de son rire fauve. « Précise quel placard, Potter, il y en a tellement au Manoir » susurra-t-il, visiblement très amusé par la théorie du Gryffondor.

« Le placard sous l'escalier, évidemment » murmura Harry, les yeux dans le vague.

Malefoy le regarda curieusement avant de se fendre d'un rictus méprisant. « Tu as une sacrée imagination pour un gosse de moldus. »

Ce fut au tour de Harry de ricaner misérablement. S'il savait.

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Malefoy aimait lui mettre la tête en vrac. Un jour, il lui disait qu'il était bel et bien mort mais que le ciel lui avait permis une dernière bonne action avant de disparaître pour toujours. Fasciné, Harry ne vit pas le piège et demanda naïvement quelle était la bonne action en question.

Le Serpentard le dévisagea, incrédule. Quand il vit que Potter était sérieux, il ricana méchamment. « Ce que tu peux être con, Potter. Moi, faire une bonne action ? Ta cicatrice t'a bouffé le cerveau. »

Après cela, Harry ne tomba plus dans le panneau. Quand Malefoy lui dit qu'il était un inferius, Harry leva les yeux au ciel. De même quand il lui dit qu'en vérité, il était bel et bien vivant et que Harry, le vilain Harry Potter cachait un criminel chez lui.

Harry ne le crut pas cette fois. « Je ne te cache pas. La preuve, tu n'es pas toujours là. »

Malefoy le fixa, goguenard. « Ah oui ? Alors quoi ? Tu rêves de moi, Potter ? »

Harry détourna la tête.

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« C'est pas un peu curieux ? »

« De quoi Potter ? »

« Moi l'Auror, qui tape la discut' à un Mangemort. C'est curieux. »

« S'il n'y avait que ça de curieux… » fit remarquer Malefoy de sa voix traînante.

Harry leva les yeux sur lui, furtivement. Malefoy avait les yeux intensément rivés sur le mur.

« Quoi, tu cherches à savoir si le bon dieu t'a offert des supers pouvoirs pour réaliser ta bonne action sur terre ? » ricana Harry qui finalement trouvait la situation bien plus curieuse que le fait qu'il parle à Malefoy.

« Le quoi ? » renifla le Mangemort sans lui accorder un regard. « Oh, encore une de tes conneries moldues ? Et franchement Potter, je croyais qu'on avait passé cette histoire de b.a.-ba. »

« C'était une tentative d'humour, Malefoy » marmonna Harry, blasé.

L'autre ne fit même pas semblant de l'avoir entendu.

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Les fleurs qui apparaissaient dans un vase étaient la seule preuve de la présence d'Hermione. Harry avait juste à entrer dans le salon, à voir le bouquet et il savait alors que sa meilleure amie s'activait quelque part dans la maison.

« Ron t'embrasse » annonça-t-elle en apparaissant dans son dos. Elle lui plaqua un baiser sur la joue juste quand il se retournait. Son visage malicieux le fit légèrement sourire.

Elle marcha jusqu'à la table basse, se laissa tomber dans le canapé dans un soupir. Harry la suivit lentement. « Il est désolé de ne pas être venu, mais les jumeaux avaient besoin de lui à la boutique – les vacances scolaires, tu sais bien » excusa Hermione en observant son meilleur ami en souriant. Personne d'autre ne pouvait deviner que l'inquiétude suintait de chacun de ses traits.

« C'est rien, Hermione » souffla Harry, habitué aux excuses de Ron.

« Alors ? Qu'est-ce que tu fais de tes journées, Harry ? » s'enquit-elle en jetant un œil sur le bordel environnant. La table basse ployait sous les vieux journaux jamais ouverts, la poussière enrobait les rares bibelots qui avaient survécu au grand ménage de Molly Weasley, des siècles plus tôt.

« Je dors » répondit-il à voix basse. Les sourcils d'Hermione se froncèrent aussitôt. Elle se redressa et le dévisagea.

« Tu devrais sortir un peu, Harry. Il fait beau en ce moment, profite. » Il hocha la tête. « Tu ne travailles pas ? » Il haussa les épaules.

« Kingsley m'a dit de me reposer avant de revenir. Il me trouve surmené. » Harry ricana, cynique. Hermione broncha, ne s'attendant pas à cette réaction. Elle coula un regard hésitant sur la pile de journaux.

« J'ai entendu parler de ce qu'il s'était passé » murmura-t-elle et le voyant hausser un sourcil fatigué, elle dit du bout des lèvres « l'histoire avec Malefoy et tout ça. » Il se figea aussitôt et tourna la tête vers la porte laissée ouverte. Hermione suivit son regard, visiblement inquiète et étonnée de son geste inconscient.

« Tu sais que Malefoy est mort, n'est-ce pas Harry ? » Sa voix douce et compréhensive l'irrita soudain. Il balaya l'air d'une main agitée. Hermione passa son bras au dessus de la table et lui attrapa le poignet. « Ce n'est pas bon pour toi de rester seul » déclara-t-elle. Il se dégagea de son emprise avec sécheresse.

« Je ne suis pas seul. »

Elle pinça les lèvres et se leva en silence. « Tu devrais venir dîner avec nous samedi soir. Nous avons invité Neville et Luna. On pourrait se retrouver tous les cinq, comme avant. »

Il acquiesça. Elle contourna la table et s'approcha de lui. Se penchant sur son corps amaigri, elle l'embrassa sur la tempe, avec une force presque douloureuse. Harry ferma les yeux. Il eut l'impression que les lèvres de Hermione restaient un temps infini contre sa peau et il eut envie de se lever et de la prendre dans ses bras et de pleurer toutes les larmes de son corps.

Elle sortit après un dernier regard.

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Harry reprit le travail à reculons. Il croisait les regards curieux, suspicieux des gens du ministère. Dans le QG des Aurors, on l'observa le premier jour comme une bête de foire. Le patron convoqua le héros dans son bureau.

« Bon, le ministre pense que tu as été un peu trop surmené ces derniers temps. Visiblement, ce n'était pas une période très reposante pour toi. Alors bon, t'es reposé maintenant Potter, plus de blague. »

Ce n'était pas une blague. Harry jugea néanmoins plus prudent d'acquiescer. Les yeux gris et durs de son supérieur s'attardèrent sur lui, comme pour le jauger. Harry plissa les yeux, soudainement agacé.

« Arrête de parler de Drago Malefoy, Potter » dit brusquement le chef. « Il y a des choses dont on ne parle pas, c'est clair. »

Il opina du chef une seconde fois et détala sur un signe de tête du patron.

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La routine reprit. Malefoy avait de nouveau disparu. Harry arriva à se convaincre qu'il avait été réellement surmené et que Malefoy n'avait été qu'une manifestation de son esprit. Rien de tel que quelques petites joutes verbales avec ce sale emmerdeur pour se remettre d'aplomb.

Le soir, Harry rentrait et s'écroulait comme une masse sur son lit. Il oubliait de manger, il ne rangeait pas grand-chose non plus.

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« Je faisais ressortir ton côté le plus sombre, le plus violent, le plus maléfique, celui que tu voulais cacher mais rien, tu entends Potter, rien qui ne te concernait ne pouvait m'être caché. Parce que toi et moi c'était les deux côtés d'une même pièce. »

Harry papillonna des cils. Il ouvrit complètement les yeux. Ceux de Malefoy étaient à quelques centimètres de son visage et le fixaient intensément. En temps normal, Harry aurait roulé hors du lit, brandi sa baguette et éjecté cet intrus. Mais ce matin, il avait trop mal partout. Il soupira doucement.

« Qu'est-ce que tu as dit ? » murmura-t-il, cotonneux.

« Toi et moi » fit Malefoy avec ses yeux incroyablement gris qui ne cillaient jamais. « Avant, il n'y avait que moi, Potter, il n'y avait jamais eu que moi, moi et moi seul. Et puis, tu as débarqué et alors, il y a eu toi et moi. »

Troublé, Harry fronça le nez. Ses mains étaient prisonnières sous la couette – il était glacé des pieds à la tête. « De quoi tu parles ? » marmonna-t-il.

« Je parle de toi et moi, Potter. » dit Malefoy d'une voix traînante en levant les yeux au ciel.

« Qu'est-ce que tu fais dans mon lit ? »

Le Serpentard haussa une épaule, celle qui n'était pas écrasée sur le matelas. Ils se regardèrent encore droit dans les yeux. « Tu sais Potter » reprit Malefoy qui décidément n'arrivait plus à se taire. « Il y a des gens qui sont liés. Comme les deux faces d'une même pièce. »

Harry plissa les yeux, sans comprendre. « Ça ne veut rien dire ton délire, Malefoy. Les faces d'une même pièce n'ont pas conscience que l'autre existe – elles ne se voient jamais. Elles ne voient jamais la même chose. »

Malefoy eut comme un sursaut et dévisagea Harry fixement. Celui-ci se trouva extrêmement mal à l'aise sous le regard soutenu du Serpentard. Il ferma les yeux. Elles ne se voient jamais – ils ne s'étaient jamais vus.

« Oui » finit par souffler Malefoy d'une voix tendue. « Tu as raison Potter. On ne s'est jamais vus. »

Mais Harry retombait déjà dans le sommeil comateux qui était le sien depuis quelques temps.

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« Alors Potter, tu as revu Malefoy ces derniers jours ? » interrogea un garçon, d'un ton goguenard. Les conversations moururent d'un seul coup et les regards s'accrochèrent à la silhouette de l'ancien Gryffondor qui s'avançait entre les tables de la cafétéria.

Il était un peu ailleurs et retomba brusquement sur Terre en entendant le nom de son vieil ennemi. L'insolent était un jeune première année, tout juste sorti de Poudlard. Il mangeait avec d'autres nouvelles recrues qui échangèrent quelques sourires crispés. Se moquer du Survivant dans son dos était une chose le faire sous ses yeux en était une autre.

Harry Potter observait Elvis Bradley en se demandant si c'était bien à lui que le jeune homme venait de s'adresser. Il jeta un coup d'œil furtif dans son dos mais non, c'était bien lui.

« Tu cherches Malefoy ? » reprit Bradley d'un ton narquois. Harry lui trouva d'ailleurs un vague air à la Malefoy. « Je ne comprends pas comment on peut laisser un type fou se promener parmi nous » fit le garçon d'un ton plus fort. Ses amis ricanèrent nerveusement. Sur les autres tables, les gens qui suivaient l'intercalation gigotèrent, furieusement mal à l'aise.

« Tu dis que je suis fou ? » s'enquit Harry Potter qui se décida enfin à parler.

« Ouais ! » cracha Bradley. « Déterrer les morts, c'est dégueulasse, Potter, même quand c'est un salaud de Mangemort. Même quand c'est toi, votre majesté. » Il ricana, l'air très satisfait. « T'es un maboul, tu nous as peut-être débarrassé de tu-sais-qui mais moi je ne te fais pas confiance, t'es devenu fou à te persuader que Drago Malefoy est toujours en vie ! »

Harry posa son plateau en équilibre précaire sur le dossier d'une chaise. « Tu parles de Voldemort ? » interrogea-t-il et l'autre frissonna. « Ça m'a toujours impressionné, tu sais… que les Aurors, les sorciers les plus puissants, l'autorité, tu sais, l'élite que l'on admire et à laquelle tous les enfants rêvent d'appartenir, cette élite donc, incapable de prononcer un simple nom. C'est assez grotesque, non ? »

« Tu fais ton malin parce que tu es le Survivant et que tu peux le faire ! »

Harry fronça les sourcils. « Ça n'a rien à voir avec être le Survivant ou non. Voldemort est mort. Il n'était qu'un nom. Je pense que les minables dans ton genre qui ont encore peur d'un nom devraient foutre le camp et laisser la place aux vrais Aurors. »

La voix douce du Survivant s'était brusquement muée en quelque chose de plus agressif, de féroce. Le jeune Elvis Bradley ne s'y trompa pas et ne prononça pas un mot quand Harry Potter reprit tranquillement son plateau et slaloma jusqu'au fond de la salle, comme si rien ne s'était passé.

Bradley se tourna vers ses amis, souriant avec suffisance. Mais ils s'était éloignés et murmuraient entre eux.

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En rentrant ce soir-là, Harry claqua la porte avec plus de force que nécessaire. Il songeait malgré lui à ce gamin qui lui avait pris la tête au déjeuner et à tous ces regards qui pesaient sur lui. Même après la mort de Voldemort, on le dévisageait comme s'il était une bête curieuse. C'était complètement fou, ces gens n'avaient rien de mieux à faire, peut-être.

Malefoy était dans la cuisine quand Harry déboula dans les sous-sols. La scène était curieuse : Malefoy assis sur une chaise renversée sur ses deux pieds arrière, la tête basculée dans son dos, fixant le plafond. Ses cheveux blonds brillaient à la lumière des lampes.

Il jeta un coup d'œil au nouvel arrivant avant de retourner à la contemplation du plafond, blasé.

Harry vit rouge. Il se rua sur le Serpentard qui eut juste le temps de retomber sur ses quatre pieds avant que Harry ne le saisisse violemment au col. Malefoy tenta de se dégager mais la poigne Gryffondor était implacable. Il le poussa contre la table et lui écrasa le dos sur le rebord.

Malefoy grimaça et referma ses doigts sur le poignet de Harry, serrant de toutes ses forces pour lui faire lâcher prise.

« Qu'est-ce que tu fous Potter ! » gueula Malefoy, bloqué entre la table et le corps lourd de ce connard de Survivant.

« TOI ! Qu'est-ce que tu fais là !? HEIN ! POURQUOI T'ES ENCORE LA BORDEL ! » rugit Harry en le secouant comme un prunier.

Le bras de Malefoy prit son élan et son poing fusa, percutant la mâchoire du Gryffondor. Le jeune homme recula, trébucha et vacilla, portant la main à son visage. Malefoy ne lui laissa pas le temps de se remettre de sa surprise et se jeta sur lui. Ils se cognèrent contre un buffet, faisant tinter la vaisselle.

Se battant comme des chiffonniers, à coups de poings, de pieds et de griffes, ils atterrirent contre un bahut. Les portes s'ouvrirent, vomissant des piles d'assiettes qui assommèrent Harry. Malefoy le repoussa une dernière fois avant de reculer et de s'éloigner.

Harry glissa par terre, cerné par les bris de porcelaine. Il avait la tête qui explosait et la lèvre en sang. Ses lunettes avaient été perdues dans la bataille et il ne discernait qu'une grosse masse floue à la place de Malefoy.

« Pourquoi t'es encore là » gémit Harry en se recroquevillant dans les débris de vaisselles brisées.

Il ne lui vint même pas à l'idée qu'il s'était battu avec le Serpentard, ce pseudo mort qui paraissait brusquement bien vivant. Sa fierté lui interdisait de pleurer mais il sentait son ventre se tordre et bondir et sa gorge se serrer et tout son corps lui faisait mal – comme si on l'avait frappé avec une batte de baseball et qu'on l'avait brûlé avec un tisonnier.

Il se dit, je suis fou, ça y est, je suis complètement fou. Mais la silhouette de Malefoy lui prouvait le contraire. Malefoy était là, il lui avait collé son poing dans la figure et il ne l'avait pas traversé.

« Tu te crois fou ? C'est fort possible. »

Il sursauta presque. Dans sa détresse, il en était venu à oublier que Malefoy pouvait parler et qu'il avait cette fâcheuse faculté de lire sur son visage ou dans ses yeux ou ailleurs et qu'il perçait ses pensées aussi aisément qu'il coupait du beurre.

« Je ne suis pas fou » balbutia Harry de mauvaise foi.

« Alors quoi Potter ? » demanda la voix de Malefoy sortie d'il ne savait où. Harry tâtonna pour trouver ses lunettes, s'empala la main sur un morceau de verre qui traînait là. Sa respiration marqua le coup et il inspira profondément tandis que la tâche rouge recolorait déjà sa paume.

Malefoy fut devant lui, tendant les lunettes malmenées au Survivant. Celui-ci s'en empara, les posa sur son nez et fixa sa main blessée. Les jointures de ses mains étaient rougies – celles de Malefoy aussi.

« Tu penses que je suis vivant et tu cherches à savoir comment j'ai fait pour résister à l'avada qui m'a transpercé entre les deux omoplates. La vérité, Potter, c'est que je ne suis pas vivant. »

« Tu n'es ni un fantôme, ni un inferius » rappela Harry à voix basse, avec l'impression qu'ils tournaient en rond. Il releva les yeux sur Malefoy, qui était tout proche de lui, à le regarder avec ses yeux argentés, et sa mine qui ne bougeait pas.

« Qu'est-ce que tu es, Malefoy ? Pourquoi c'est moi que tu viens hanter ? » Il se remémora vaguement ce que le Serpentard lui avait dit quelques jours plus tôt. « C'est cette histoire de pièce ? »

« Non. »

« Alors ? Hein, Malefoy, alors quoi ? »

« Alors, Potter » fit Malefoy de sa voix traînante. « Je suis ton ami imaginaire, évidemment. »


Voilà pour ce premier chapitre.

Evidemment, je répondrai aux reviews, le plus rapidement possible.

Bonne soirée à vous ! On se retrouve dimanche prochain !