Avant toutes choses je vous souhaite de bonnes fêtes ! Que l'année qui vienne soit riche en éclats de rire, en joie et en bonheur !

Ensuite, désolé pour ce délais d'attente… long. Trop long. J'ai eu beaucoup de choses à faire avec les études et j'ai un peu été surbookée, et le temps libre qui me restait je l'ai passé à essayer de récupérer le sommeil que j'avais en retard.

Enfin, il ne reste plus que deux ou trois chapitres à cette fanfiction en plus de l'épilogue. Bientôt la fin mes chers amis !

J'espère que ce chapitre vous plaira !

Chapitre 12

Il se sentait bien, tellement bien, comme dans un cocon de chaleur. Il se sentait dans un état de béatitude telle qu'il n'avait jusqu'alors jamais ressentit. Il aurait voulu rester ainsi à jamais. Pourtant, bien trop vite, Sirius essaya tant bien que mal d'ouvrir les yeux. Une étrange langueur le prit et il dût mobiliser toute sa motivation pour émerger du sommeil qui engourdissait encore ses membres.

Pour la première fois depuis bien trop longtemps, il se sentit protégé à son réveil, mais aussi étrangement calme et serein. S'il avait pu se comparer à quelque chose à ce moment là, ce serait à un ruisseau calme après la rosée du matin. Tranquille et heureux. Et cette tranquillité ne fut même pas brisée lorsqu'il sentit quelque chose se coller un peu plus contre son dos. Quelque chose de doux, de chaleureux, qui lui rappelait un foyer.

Il ne se rendit compte qu'à ce moment là qu'un bras entourait sa taille d'une manière qu'il ne pouvait décrire que comme possessive. Il se retourna directement vers la personne qui l'avait prit pour une peluche en toute impunité. Il se retrouva alors directement plongé dans le regard de son cher et tendre. Mais aussi sur un faible sourire qui semblait illuminer tout le visage de Severus.

Et c'est ceci, en dehors des yeux noirs aux vagues reflets bordeaux qui observaient ses moindres gestes, qui lui permis de se souvenir des événements de la veille. Aussitôt, des rougeurs prirent place sur ses joues et il ne remarqua pas le sourire, un brin timide tout de même, qui s'agrandit tendrement sur les lèvres de son lié. Par contre, il se rendit compte immédiatement que la prise autour de sa taille se resserra de manière drastique, l'empêchant de reculer. Même s'il n'avait aucune intention de le faire.

Un souffle vint lui chatouiller la gorge et il soupira de bien être. Même s'il était un peu gêné, le fait de se réveiller aux côtés de son aimé avait de quoi le rendre le plus heureux des hommes. Tout comme il savait en ce moment même que Severus ressentait la même chose que lui, et que son odeur le rendait fou de désir. Et qu'en plus le vampire savait pertinemment que son cou était un endroit très sensible et que son souffle avait une légère tendance à lui faire perdre pied à la réalité. Tout comme l'effluve discrète qui semblait attirer Sirius un peu plus vers son lié.

Son lié.

Il était ébahit de voir à quel point il pouvait comprendre le vampire en cet instant. Comment cette certaine lucidité avait-elle pu naître en si peu de temps ?

Comment une si simple morsure avait-elle pu les changer à ce point là ? Il savait pourtant que c'était loin d'avoir était qu'une « simple » morsure. Celle-ci ne lui aurait jamais fait cet effet là, surtout si un autre homme, vampire, veela ou qui que soit d'autre la lui aurait prodiguée. Elle s'était révélée comme une sorte d'enchantement très puissant.

De plus, quelque chose lui disait qu'il avait changé bien plus que ce qu'il pouvait penser. Que ce n'était que le début de nouvelles découvertes.

A cette pensée, son sourire, un peu idiot, se transforma en un sourire beaucoup plus sournois. Il avait toujours aimé faire de nouvelles découvertes, et il savait que ce n'était que le début d'une longue suite d'années, de siècles sans doute, et de millénaires peut-être, où il pourrait exercer son appétit insatiable pour la découverte.

Il aurait aimé partir à l'aventure avec ses meilleurs amis, mais le destin, et Voldemort, avaient décidé de les lui enlever. Mais Mère Fortune avait décidé de lui laisser Severus, qui serait désormais son compagnon pour l'éternité. Alors soit. Ils iraient ensemble, en tant que calice et vampire, à la recherche de tout ce que les autres n'auraient pas encore trouvé, et dépoussiéreraient tout ce qu'on aurait oublier à travers les âges. Et peut-être même comprendre les critères qu'avait la magie pour transformer quelqu'un en vampire. Peut être. Car en ce moment même, il était bien là où il était, au chaud sous une épaisse couverture que Severus avait jeté sur eux juste avant de plonger dans les limbes du sommeil. Même le corps froid du vampire lui semblait dégager une chaleur ardente.

Ils se tinrent dans les bras l'un de l'autre pendant ce qu'ils leur parurent un temps infini. Juste à sentir le corps de son aimé contre le sien. A regarder le soleil se lever à travers la fenêtre.

Tout cela aurait pu durer infiniment plus si le ventre de Sirius n'avait pas commencé à emmètre des grognements disgracieux. Qui signaient la fin de ce moment unique.

Ils rougirent un peu plus en se rendant compte qu'ils avaient même pas prit le temps de se déshabiller avant de plonger dans un profond sommeil.

C'est en se tenant la main qu'ils descendirent jusqu'aux cuisines où il pu voir son aimé s'activer à lui préparer un petit déjeuné qu'il savait déjà être plus que délicieux.

Il avait toujours été étrangement fasciné de voir l'homme au cheveux noirs et graisseux, au nez proéminent et au teint cadavérique s'acharner sur une potion. Et cela dès la première année, plongé dans les cachots où leur professeur de potions, Slugorn, leur avait longuement enseigné. Ce dernier n'avait jamais pu égaler la grâce dont faisait déjà preuve son élève dans le maniement des ingrédients, dans la détente des épaules lors d'une étape difficile mais qui semblait d'une facilité déconcertante lorsqu'il observait son ennemi.

Quiconque avait l'air disgracieux à ses yeux lorsqu'il avait l'occasion de poser son regard sur celui qui allait être le plus grand potionniste. Et ceci uniquement lorsqu'il était en train d'exercer son art. D'une certaine manière, il dégageait de ses gestes un amour et une tendresse qu'il n'avait jamais exprimé pour une autre personne que Lily. Et pour lui aussi maintenant.

Il s'était assit sur une des chaises qui entouraient la table de travail. Ils n'avaient jamais mangé dans cette pièce car Severus refusait qu'elle serve à autre chose que préparer à manger. C'était ce qu'il appelait la maniaquerie du professionnel. En effet, il avait remarqué que Severus avait tendance à traiter le repas comme il le faisait avec les potions. Avec amour et tendresse. D'autant plus que c'était pour Teddy et pour lui qu'il cuisinait.

Il pouvait maintenant comprendre pourquoi certaines personnes disaient que la cuisine était un art. Quand il voyait Severus en faire, quand il ne mangeait ne serait-ce qu'une seule bouchée, il se sentait transporté vers un cocon d'amour. Et il savait que son vampire mettait toute son affection dans l'élaboration des repas. Cette certitude venait du fait qu'il ressentait tout ce que son aimé ressentait.

Peut-être qu'en une autre occasion, ou plutôt dans d'autre circonstances, le fait de ressentir ce qu'une autre personne éprouvait aurait pu l'horrifier, mais il n'avait pas cette aversion. C'était pour lui totalement naturel. Il l'avait sut dès qu'il avait accepté de passer quelque temps chez Severus, qu'il ne serait plus jamais le même.

Une petite frimousse à l'air endormi entra dans la cuisine, un moue ensommeillé tout à fait crédible sur le visage. Teddy se déplaça à pas lents vers Sirius et s'assit sur ses genoux. Il se colla contre le torse et se mit en boule, à la recherche d'un peu de chaleur.

Il vit l'air intrigué de Teddy et haussa un sourcil. Le lycan savait exactement ce que ce geste signifiait et décida de lui dire ce qui le chiffonnait.

« - Tu as changé d'odeur. Tu sens un peu plus comme tonton Sevy. »

Le ton pâteux du petit fit sourire le plus vieux. Quelle idée d'être aussi mignon. Puis l'impact des paroles fit le chemin vers son cerveau qui était lui aussi un peu brumeux. Ainsi il avait changé d'odeur. Et bien soit. Qu'à cela ne tienne.

Il vit à peine l'air sournois de Severus. Pas besoin de paroles pour comprendre ce qu'il voulait lui dire. « Tu es à moi maintenant et quiconque à le sens de l'odorat un peu plus développé le sentira. ».

Il sourit à son tour. Ces serpentards, tous les mêmes.

Quand Severus eut finit de tout préparer, il l'aida à tout transporter au niveau du petit salon à coup de sortilèges de lévitation. Ils s'installèrent à table.

Comme à leur habitude, Teddy et Sirius se jetèrent sur la nourriture. Merlin, le vampire avait réellement un don pour la cuisine. Avoir droit à tout cette magnificence de saveurs dès le matin était vraiment une chose à laquelle il n'arriverait sans doute pas à s'habituer. Après tout, il avait passer un nombre d'années non négligeable au sein d'un établissement qui n'était pas vraiment réputé pour son accueil chaleureux et pour ses repas luxueux. Ni pour son hygiène.

Le petit arborait une teinte de cheveux bleus clair. Il avait tendance, lorsqu'il était au manoir, à laisser sa nature de métamorphmage sortir plus librement que lorsqu'il était à tout autre endroit. Peut être sentait-il qu'il était dans un endroit où il pouvait laisser aller toute sa nature d'enfant hors du commun. En cet instant même, il possédait une moustache très élégante faite de lait chaud, de petit biscuits dont les miettes s'étaient collées à cette même moustache. Son air endormi et ses cheveux en bataille complétaient le schéma d'un enfant mal réveillé. La pleine lune ne serait plus que dans deux jours et il avait bien plus de mal à laisser libre cour à son énergie débordante que ne serait-ce que trois jours plus tôt. Ce ne fut que dix minutes plus tard qu'il commença à babiller joyeusement, comme à son accoutumée.

Ce n'est qu'à la fin du repas que les hiboux entrèrent dans le petit salon. Sirius reconnut tout de suite un des volatils comme étant celui de la famille Potter. Curieux, Severus prit la lettre que l'oiseau lui tendait et le remercia. Ce dernier n'attendait vraisemblablement aucune réponse car il partit tout de suite après avoir donné son colis.

Le mot était court, à l'intention de Teddy et de Sirius.

« Ginny a accouché, nous sommes à Sainte Mangouste. »

Après qu'il ait lu la lettre à haute voix pour que tout le monde puisse avoir la nouvelle, un gros blanc accueillit l'annonce. Puis ce fut un étrange remue-ménage qui gagna le Manoir d'habitude si tranquille. On pouvait entendre les cris de joie d'un garçon, les cris de joie qui ressemblaient comme deux gouttes d'eau à des aboiements. Des portes qui claquent, les tambourinements que faisaient les marches d'escaliers en marbres lorsqu'on les prenaient en courant. Puis d'autre portes qui se claquent.

Des grognements qui signifiaient qu'on avait rien de bien à se mettre pour aller à l'hôpital. Les pleurs d'un garçon à cette même constatation. Une voie grave qui maudissait un certain « Potter » pour toute l'agitation qu'il créé. Puis qui maudissait une certaine « Weaslette » pour ne pas avoir eu l'idée d'accoucher un autre jour.

Quand enfin les cris s'éteignirent dans le vacarme des passages par voie de cheminette, le Manoir reprit l'aura de calme lui revenait de droit.

Puis ce fut l'hôpital, un lieu habitué à toute cette agitation qui les accueillit. Une infirmière, pour ne pas dire toutes, reconnu les deux héros de guerre qui avaient fait la une pendant plus de deux semaines. Ils étaient accompagnés d'un bambin aux drôles de cheveux rouges et aux yeux presque noir.

C'est à peine s'ils ne lui sautèrent pas à la gorge pour savoir dans quelle chambre était Madame Potter. Deux d'entre eux semblaient plus qu'excités, le troisième semblait plus qu'excédé. Jamais elle ne vit couple plus bizarrement assortit (une fois qu'on avait mis les mélanges inter espèce à part). A peine eut-elle le temps de finir sa phrase comme quoi seule la famille était autorisée à aller voir la jeune femme qu'elle fut secouée pour qu'elle leur dise enfin où la famille Potter se situait.

Avisant les regards dangereux que lui lançaient les trois personnes en face d'elle, l'infirmière décida qu'il était plus prudent pour elle de donner les indications que de se taire.

A peine avait-elle eut le temps de finir de dire le numéro de chambre que déjà ils étaient loin dans le couloir.

C'est un couloir qui avait vu défiler bon nombre de personnes qui les accueillit. D'habitude si calme, chargé de tension et de joie, il fut envahi par deux boules de nerfs. Un calice et un loup-garou à l'approche de la pleine lune avaient fait leur apparition. Ils avaient tout les deux les joues rouges d'avoir trop couru, le cœur battant à tout rompre ce qui n'était pas dû qu'à leur effort physique à en juger leur recherche très active et bruyante de la chambre M210. Un vampire les accompagnait. Au contraire de ses deux acolytes, il avait un air blasé qui lui allait à la perfection. S'il ne regardait pas en continu les deux autres, personne n'aurait jamais deviné qu'il avait un lien quelconque entre eux tant la différence était frappante dans leur comportement.

Un cri de joie mêlée de victoire retentit distinctement dans le couloir où était peintes des licornes d'une blancheur immaculée courant dans une verte prairie. Severus leva les yeux aux ciel devant tant de niaiseries. C'était certes une maternité mais ce n'était pas pour autant qu'il fallait appuyer ce fait par tant de décoration futiles.

Sirius s'était arrêté devant une porte, identique à toute celle qu'ils avaient vu défiler devant leur yeux. Il prit à peine le temps de toquer pour prévenir de leur arrivée qu'il s'engouffrait dans la chambre tout de suite suivit d'un Teddy qui avait l'air encore plus excité qu'à leur départ du Manoir.

Un second cri de joie proche de l'aboiement de chien se fit de nouveau entendre et même temps qu'un gazouillis de bébé. Strident. Proche du pleur. Severus grinça des dents à l'entente de ce son. Il avait toujours détesté les bébés. Toujours en train de pleurer, de réclamer à manger en pleurant, de faire ses dents encore en pleurant. Autant pour les potions il avait une patience infinie, autant pour les bébés, même ceux que les gens qualifient de mignons, il n'arrivait tout simplement pas à les supporter. Dans le jargon biologique, c'était pour lui de vrais parasites. On leur donne tout, énergie, nourriture, vie sociale, vie active, temps personnel, argent et tout ce que ça entraîne, et on ne récolte que des pleurs. Et des couches à changer. A se faire réveiller à trois heures du matins, et cela tout les matins. A perdre décibels sur décibels.

Pourtant, on voyant le sourire heureux de Sirius tenant le petit dans ses bras, tel le sain Graal, il revint sur ses positions. Après tout, n'avait-il jamais entendu qu'on ne supporte que ses gosses ? Il regarda Teddy. Lui aussi il fallait qu'il s'en occupe et cela ne lui posait aucun problème. Peut être le fait qu'ils soient tout les deux liés changeait quelque chose. Peut être que cela jouait quand même un peu, pourtant il doutait que ce ne soit la seule cause à son attachement. Le petit était extrêmement intelligent et indépendant sur de nombreux points, attachant par son sourire et sa lueur d'envie lorsqu'il voyait quelque choses qu'il pouvait manger. Sa soif d'apprendre, non pas vorace mais timide, comme s'il n'osait pas s'approcher de trop prêt, la peur de déranger, la retenue dans sa curiosité. Son côté sournois qu'il essayait tant bien que mal de cacher, mais plus mal que bien lorsqu'on commençait à le connaître. Tout cela faisait de lui un gosse qu'on ne pouvait qu'aimer. Par ailleurs il était en ce moment même en train de courir autour de Sirius en essayant de toute ses forces de se faire entendre et de voir le gosse.

Ce qui lui fit penser qu'il n'avait aucune idée du nom du nouveau né. Pas qu'il s'y intéressa vraiment, mais si son calice avait la bonne idée de nommer le petit dans une conversation, il saurait au moins de qui il parlait.

Il avisa une chaise dans un coin de la chambre, un peu éloignée du cohue que provoquaient ses deux liés, et s'y assit avec une délectation non feinte. Pas que ça le dérangeait de se tenir debout mais il préférait quand même garder quelques unes de ses habitudes humaines. S'asseoir lorsqu'on n'avait rien à faire en faisait partie. Il trouvait toujours plus confortable le canapé dans le petit salon que les chaises de l'hôpital mais il fallait faire avec le matériel qu'on lui proposait. L'idée même de changer la chaise inconfortable en quelque chose de plus confortable ne lui vint même pas à l'esprit. Il n'avait pas l'intention de rester ici plus que de nécessaire.

Il vit Potter prendre dans ses bras Teddy afin qu'il puisse voir son fils. Il ne l'avais jamais vu avec une telle expression, si proche de l'euphorie et de la tendresse. Il avait plus l'habitude d'un adolescent survolté, soit proche de la déprime soit proche d'attaquer quelqu'un. Ce quelqu'un avait été dans la plupart des cas soit Draco soit lui.

Il trouvé le sauveur du monde sorcier plus calme et plus posé. Mais pourtant, même en cet instant, on pouvait encore voir le poids des responsabilités qui avait bien trop alourdit ses maigres épaules. On l'avait élevé pour l'abattoir, lui enlevant par cela son enfance. Il avait vécu un simulacre de vie normale à Poudlard, mais même en ce lieu, rien ne lui avait été épargné, jusqu'à la perte de ses proches.

Même lui, Severus Snape, ne lui enviait pas sa vie, et pourtant celle qu'il avait vécu jusqu'à sa mort n'était pas des plus reposantes. Mais lui, contrairement à Potter, avait eu la possibilité de faire des choix et n'avait pas été, pour la plus grande majorité des cas, manipulé par le vieux fou de Dumbledore.

Severus se tourna une fois de plus son regard vers Sirius. Il n'en revenait toujours pas d'avoir réussit à se lier à lui. Il était bien loin d'être mécontent de cette évolution. Il se demandait plus comment il pouvait en être autrement. Il revoyait comme dans un brouillard de félicité la nuit qu'ils avaient passé tout les deux. Les sentiments qui les avaient étreints, la confiance presque aveugle dans les yeux de son calice qu'il était arrivé à percevoir derrière le voile de plaisir qui avait envahit son regard. Son souffle précipité qui avait faillit le plonger dans les abysses de la folie. Le goût de sa peau, si douce sous les caresses qu'il lui avait prodigué, si chaude.

Le goût de son sang. Indéfinissable.

Et enfin le lien. Si puissant. Une déferlante de sensations. Si définitif qu'il en avait été étourdit.

Il sentait le vampire en lui ronronner de plaisir, même s'il était un peu agacé de devoir partager son calice peu après s'être lié à lui. Il eut un petit sourire cynique en pensant que ça serait encore le cas pendant quelques temps.

Il ferma les yeux pendant quelques minutes, savourant la sensation que ressentait Sirius en ce moment même. C'était un des nombreux pouvoirs qu'ils avaient reçut tout les deux. Cette capacité à s'échanger des données était dans un certain sens très apaisant pour le vampire en lui.

Il entendit des pas se rapprocher de lui, et vu l'intensité des vibrations, il en conclue que Teddy voulait venir sur ses genoux. Sans même ouvrir les yeux, il ouvrit les bras et le petit se blottit contre lui, comme l'aurait fait un chat. Il lui caressa doucement les cheveux, les imaginant d'un bleu électrique, ou d'un rouge flamboyant en cet instant. Il sentit le souffle contre lui s'alourdir jusqu'à ce qu'il devienne régulier. Il venait de s'endormir. Le vampire sourit tendrement. Vivement que la pleine lune soit passée. Et pourvut que la prochaine soit dans longtemps.

Bien vite, mais pas assez au goût de Severus et bien trop au goût de Sirius, ils durent quitter la chambre afin que la nouvellement maman puisse se reposer et profiter elle aussi de son enfant. Ils retournèrent enfin au Manoir, sous le regard froid de l'infirmière qu'ils avaient un peu bousculer dans le but d'avoir des renseignement un peu plus vite.

Il était dans les environs de midi quand ils posèrent enfin le pied dans le hall d'entrée. Le potionniste déposa délicatement à terre un Teddy qui venait juste de se réveiller, tiré de son sommeil par le voyage en cheminette qui avait été légèrement turbulent. Un bâillement sonore retenti dans le calme habituel de la maisonnée.

« - Sirius…

- Hors de question !

- Mais c'est ce soir la pleine lune.

- M'en fou, je reste. »

La moue boudeuse de Sirius fit soupirer Severus. Ce soir était le pleine lune et Sirius refusait de partir pour cette nuit. Il avait argumenté encore et encore, mais impossible de faire changer d'un iota l'avis du maraudeur. Il voulait rester avec lui. Dans d'autres circonstances il en aurait été heureux, mais lorsqu'on avait à charge un lycan pour la première fois, qu'on ne savait absolument pas les réactions qu'il pourrait avoir, c'était tout sauf une bonne idée. Vraiment pas une bonne idée. Il envisagea le plus sérieusement du monde de séquestrer l'animagus dans son propre appartement.

« - Sirius, s'il te plais.

- J'ai dis non. Je resterai sous ma forme de chien. Tu sais aussi bien que moi qu je ne risque rien comme ça.

- Je ne veux prendre aucun risque. Pas quand tu rentres en jeux. »

L'expression de Sirius s'adoucit soudain à l'entente de ces mots. Il ne s'habituerait jamais à voir Severus se livrer ainsi. A travers le lien, il lisait l'angoisse qu'avait son aimé à l'idée de le laisser en présence d'un lycanthrope lorsque celui-ci était transformé. Il ne pouvait pas lui en vouloir, mais il se devait de rester intransigeant sur certains points. Comme le fait que oui, Sirius aimait être pouponné et choyé, mais qu'il ne fallait en aucun cas le prendre pour plus fragile que du sucre. Il avait vécu des situations bien plus compliquées qu'une nuit de pleine lune lorsqu'il était sous sa forme de chien.

« - Ne t'inquiète pas autant. Fait moi confiance. Tout se passera bien, il n'y a aucune raison pour que ce soit l'inverse qui se passe. »

Severus sentit en lui le vampire gronder doucement. Aucun des deux n'étaient d'accord pour que Sirius reste cette nuit. Mais aucun des deux n'avaient son mot à dire, à leur plus grand dépit. Quoi qu'ils fassent, cela se retournerait contre eux. Il ne restait plus qu'à espérer que tout se passe aussi bien que ce que Sirius ne cessait de rabâcher en boucle.

De plus, le lendemain, l'ancien prisonnier allait commencer son travail dans la boutique Weasley. Ils ne seraient donc plus tout les deux, enfin trois avec Teddy, à longueur de journée dans le Manoir. Manoir qui lui semblerait bien vide sans aucun de ses deux liés avec lui. Le plus petit partirait demain dans l'après midi chez les Potter. Ne resterait que lui dans cette grande demeure qu'il avait réussit à finir de rénover pendant la nuit, quand les autres occupants étaient en train de dormir. Il restait tout de même quelque sortilèges de protection qu'il avait laissé dans les endroits à risques. Heureusement, le plus grand reviendrait tout les soirs, peut être aussi les midi si la fréquentation au magasin le lui permettait. Et vu le succès qu'il recevait, ce n'était malheureusement pas quelque chose à espérer.

« - Je crois que de toute façon, tu ne me laisseras pas le choix.

- Tout à fait ! »

Sirius embrassa avec douceur la joue de Severus, dans un élan de tendresse qu'il parvenait sans mal à situer l'origine. La moue boudeuse du vampire en faisait partit. Il n'aurait jamais espéré ne serait-ce qu'un mois plus tôt voir une telle expression sur le visage de son aimé. Mais celui-ci s'ouvrait à lui, l'invitant à le connaître bien plus qu'aucune autre personne ne pourrait jamais l'espérer. Bien plus que ce que le principal intéressé aurait un jour pu douter.

A sa plus grande joie, mais aussi à son plus grand désarrois, il n'avait pas changer ses habitudes de chauve-souris des cachots pour tout autre personne que lui ou Teddy. Et la part de lui égoïste et conservatrice s'en enchantait.

Il prit dans ses bras un Severus qui n'était pas dans la plus belle de ses humeurs et ferma les yeux. Qu'il était bien ainsi.