Hello! Eh oui, c'est moi! Encore une fois, j'ai changé la fin de ma fic, mais vous comprendrez pourquoi à la fin ;) en attendant, je vous laisse lire tranquillement, histoire de ne pas spoiler les nouveaux lecteurs!
CHAPITRE 17 : L'HÉRITAGE
Léonardo avait allongé le corps inerte de la jeune femme sur un drap blanc, dans la salle d'acupuncture, toute la famille sombrait dans un profond silence. April, Casey et Vern avaient étaient prévenus de l'incident, et eux aussi étaient venus se recueillir. Amedeo tenait sans cesse la main du leader, tous deux abattus. Ils n'y croyaient pas. Angèle était morte. MORTE. C'était impensable pour la famille qui s'était attachée à cette jeune femme au grand cœur. Rapahel risqua un coup d'œil vers son frère aîné, mais c'était un spectacle parfaitement insupportable. Son regard parlait pour lui. Il avait trouvé quelqu'un qui l'avait accepté comme il était, et cette seule personne, on lui a retiré. « Non, Léo, tu n'auras pas le droit au bonheur » pensa tristement Raphael. « Aucun de nous est destiné à vivre heureux, on n'est pas dans un conte de fées, bordel ! » Sur ces pensées, Raphael retourna la table où étaient déposés divers produits de soins, furieux, faisant pleurer d'avantage Amedeo et déchirant le cœur de ses frères. Donatello déposa la photographie de la défunte mère d'Angèle, en se disant que décidément, la jeune femme n'avait jamais eu de chance dans sa vie... Cependant, il eut une illumination alors qu'il examinait plus attentivement le cliché. Il ne put retenir un cri, faisant sursauter tout le petit monde.
-MAIS QUEL CRÉTIN JE FAIS !
-Donnie, mais qu'est-ce qui te prend ? Sermonna Michelangelo, les yeux rougis.
-Le mutagène bon sang, le mutagène !
Tout le monde se regarda, surpris, avant de comprendre où voulait en venir le génie. Splinter se releva difficilement avant de se rapprocher de Donatello.
-Mon fils, le mutagène est capable de grandes choses, mais pas de redonner la vie, dit le vieux rat, abattu.
-Mais ça, personne ne le sait ! Il n'y a pas eu d'expérience de faite ! Et puis Angèle nous a quittés depuis deux ou trois heures, à peine ! On peut encore faire quelque chose, il n'est pas trop tard ! Bon, le mutagène n'agit que sur les cellules vivantes, certes, mais ça peut s'arranger !
-Réveilles-toi un peu l'intello ! Brailla Raphael, tu as vu la quantité de mutagène que sa mère lui a légué ! On ne peut pas faire revivre les morts avec ça !
Donatello eut un sourire malin, surprenant tout le petit monde.
-Et c'est là que notre cher Sacks va nous être utile. Il me faut juste du sang du groupe B !
-Moi, je fais partie du groupe B ! S'avança April, pensant deviner les intentions du génie.
-Mais à quoi est-ce que vous jouez ? S'exclama Michelangelo.
-Nous allons utiliser la méthode de la dilution ! Obtenir plus de mutagène en le mélangeant à du sang humain ! Nous aurons ainsi les cellules vivantes et une grande quantité de mutagène !
-Quoi ? Fit Casey pris au dépourvu, il ne comprenait absolument rien à cette histoire.
-Tu...tu penses vraiment que ça peut marcher ? Demanda Léonardo, qui n'avait pas ouvert la bouche depuis la mort de son amie.
-Je ne te promets rien, Léo, mais on peut essayer. Cette petite quantité de mutagène qui nous reste peut bien valoir ce sacrifice, tu ne crois pas ?
-Attendez un peu ! Intervint Raphael, si mes souvenirs sont bons, la dilution ne devait être qu'une expérience de Sacks ! On n'est même pas sûrs que ça marche !
-Nous ne sommes sûrs de rien, certes. Cette méthode n'a jamais été expérimentée, mais ça peut marcher ! C'est notre seule chance de ramener Angèle !
-Tu te rend comptes que tu parles de ressusciter un mort, Don ? Demanda faiblement Raphael.
-Je parle de reconstruire les cellules d'un corps humain grâce à un produit inconnu qui nous a transformé en tortues géantes qui parlent ! Alors crois-moi, quand je vois ce que nous sommes, je me dis que rien n'est impossible désormais ! Et ça vaut le coup d'essayer !
-Tu as raison, Donnie ! Fit une petite voix tremblante.
Tous tournèrent la tête vers Amedeo, qui n'avait pas non plus pris la parole depuis le décès d'Angèle.
-Moi, je crois en toi !
Le groupe se regarda à tour de rôle, avant que Léonardo ne donne son vert d'une voix chancelante.
-Ok, Don, à toi de jouer.
Donatello et April se retirèrent dans le laboratoire. Le génie commença tout d'abord par prélever plusieurs fioles de sang à la journaliste, puis il saisit le mutagène qu'il avait soigneusement caché dans un coffre sous son bureau. Il dévissa le bouchon et en versa le contenu dans une centrifugeuse. Il ajouta le sang prélevé par ses soins et mit la machine en marche. April trouvait cette méthode peu conventionnelle, de par le manque d'hygiène et de stérilité, mais ils n'avaient pas le choix. Une fois le sang et le mutagène parfaitement homogènes, Donatello versa le contenu de la centrifugeuse dans un pochon vierge, qu'il referma soigneusement.
-Donnie, je pense que c'est de la folie, finit par dire April.
-C'est trop tard, April, on ne peut plus reculer et c'est peut-être notre unique chance !
La journaliste approuva. Après tout, si Donatello sacrifiait les dernières gouttes de mutagène, ça n'était pas pour rien, il devait vraiment être sûr de lui. Il ne voulait pas que Léonardo s'en veuille toute sa vie pour la mort de sa bien-aimée, il devait faire quelque chose! Le génie respira un grand coup.
-Ok, April, allons dans la salle d'acupuncture, nous allons commencer la transfusion.
Famille et amis étaient regroupés autour du corps sans vie de la jeune bibliothécaire, impatients. Donatello perça soigneusement la peau fragile d'Angèle, puis il attacha la poche à une potence, afin que le liquide se déverse correctement.
-Voilà, fit Donatello, dont la voix s'était mise à trembler, maintenant, il n'y a plus qu'à attendre et à espérer.
Le temps passait, les minutes s'écoulaient, mais rien ne se passait. Donatello avait-il eut tort, pour une des rares fois de sa vie ? Tous commençaient à désespérer.
Mais alors que le cœur de Léonardo s'apprêtait à exploser de déception, il se produisit enfin quelque chose. Amedeo saisit le poignet musclé du leader.
-Léo, regarde !
La plaie se refermait d'elle-même, et la jeune femme commençait à reprendre des couleurs tandis que son souffle revenait petit à petit.
-Ça a marché, Léo, ça a marché ! S'exclama Amedeo, fou de joie.
-Bon sang ! Cria Michelangelo, les yeux encore rougis par le deuil.
« Dis quelque chose, Angèle ! » pensa le leader, « Je veux entendre ta voix. »
Angèle ouvrait les yeux petit à petit. Elle avait l'impression de revenir d'un profond sommeil.
-Angèle ? Fit Casey presque sans y croire.
Lorsqu'elle retrouva enfin la vue, elle aperçue deux paires d'yeux : une d'un magnifique bleu lagon et une d'un splendide gris argenté. Angèle revivait.
-Léo...murmura-t-elle.
Comblé de joie, le mutant redressa la jeune femme avant de la serrer dans ses bras, les larmes longeant ses joues vertes, le petit mutant enlaçant la jambe de celui-ci, soulagé. Le petit groupe poussa un immense soupir euphorique, ils n'en croyaient pas leurs yeux : la jeune femme était revenue à la vie. Elle se sentait si bien, aucune douleur, le cœur apaisé.
-Putain, Don, alors là, respect vieux ! Fit Casey sans y croire.
-C'est pas vrai, Angèle ? Tu...ça a marché ! Ça a bel et bien marché ! S'extasia April.
-Ouais, dans ta face, Shredder ! Clama Raphael.
-JE SUIS UN GÉNIE ! S'égosilla Donatello, fier de sa plus grande performance.
-J'aurais vraiment tout vu dans cette famille, dit finalement Vernon, secoué.
Léonardo aida la jeune femme à se relever. Elle se sentait étrangement bien. Elle se sentait...légère et forte. La réaction d'Amedeo ne se fit pas attendre il plongea littéralement sur Angèle, les joues humides, des hoquets de bonheur s'échappant de sa bouche.
-Mais qu'est-ce que...fit la jeune femme encore troublée.
La seule chose dont Angèle se souvenait était cette nuit à l'entrepôt...un des hommes du clan des Foot s'apprêtait à tuer Amedeo, mais la jeune femme s'était interposée, prenant le sabre à sa place...elle se rappelait d'une puissante douleur au niveau du système respiratoire cette simple pensée la faisait frissonner. Et à présent, elle se retrouvait là, face à tous ses amis.
-Je...je...j'ai été tuée? Demanda-t-elle, horrifiée.
-Oui, mais c'est fini, maintenant, pleura Amedeo, fou de joie.
-Angèle...commença Splinter, troublé. Bienvenue parmi nous, tu vas pouvoir commencer une nouvelle vie, dorénavant.
La jeune femme mit un temps à comprendre.
-Est-ce que...est-ce que Shredder est...
Angèle crut s'évanouir alors que tout le petit groupe affichait un sourire radieux.
-Oh, je n'y crois pas, c'est merveilleux ! Et Sacks ? Et Karai, qu'est-elle devenue?
-Sacks est mort, grogna Raphael, Shredder s'en est occupé.
-Pour Karai, nous n'en savons rien, continua Léonardo.
-Est-ce que tu l'as vue depuis que tu as été capturée ?
Angèle acquiesça de la tête.
-Oui, je me suis battue avec elle avant de m'enfuir, je l'ai assommée.
-Alors, elle n'est pas morte, fit Michelangelo, presque déçu.
-On ne craint plus rien, intervint Amedeo les hommes de Karai ont pris la fuite après avoir...Le petit mutant se tut, il ne voulait surtout pas replonger Angèle dans les souvenirs de sa propre mort.
Enfin, elle est faible, seule et sans défenses, conclut Amedeo.
-Seule, Karai ne présente aucun danger, assura Léonardo, un regard attendri envers la bibliothécaire.
Ce que tout le monde ressentait à ce moment-là était indescriptible. Léonardo avait bien cru que c'était fini, que jamais plus il ne reverrait le sourire de la femme qu'il aimait et pourtant, elle était là, face à lui. Pris d'un élan d'affection, il attrapa vigoureusement la jeune femme par les hanches avant de l'enlacer amoureusement.
-C'est parti pour une nouvelle vie ! S'exclama joyeusement Michelangelo.
Cela faisait un moment qu'Angèle n'était pas montée jusqu'à son appartement. Elle n'imaginait même pas l'état de son réfrigérateur...Elle voulait rester avec les garçons, en bas, elle se sentait bien en leur présence. Alors que la jeune femme réalisait sa série d'abdominaux (cette sensation lui avait tellement manqué!), Raphael s'avança vers le milieu du dojo, une lueur de défi dans le regard. Angèle avait une impression de déjà-vu, et cela la fit sourire.
-Un problème, Godzilla ?
Raphael renifla dans un sourire, il pensait ne jamais réentendre ce surnom ! Il retrouvait la complicité qu'il avait avec la jeune femme.
-Lèves-toi, la ballerine, voyons de quoi tu es capable après une expérience pareille !
Angèle éclata d'un rire ravi. Elle se sentait plus forte que jamais depuis son réveil de l'au-delà. C'est donc avec assurance qu'elle se mit en garde.
Raphael envoya son poing vers le visage de la bibliothécaire, qu'elle bloqua avec rapidité. Elle maintenait fermement l'immense poignet du mutant au bandeau rouge. Elle crut rêver lorsqu'elle le vit grimacer de douleur.
-Qu'est-ce qu'il te prend ? Pesta-t-elle presque vexée.
-Tu serres trop fort, l'amazone ! détends-toi un peu !
Angèle hésita un moment, ne sachant trop quoi penser. Elle adressa un sourire malin au mutant avant de le faire passer par-dessus son épaule et l'envoyer au sol. La jeune femme sursauta de surprise. Raphael pesait au moins 120 kilos ! Elle ne pouvait pas avoir fait ça !
Décontenancé, Raphael leva la tête, avant de sourire à son amie.
-Je crois que cette cure de mutagène t'a fait le plus grand bien.
Karai ouvrait ses yeux embués par les larmes de douleur. Elle sentait quelque chose de tiède couler sur son menton. Alors qu'elle se redressait, elle ressentait un immense déchirement au niveau du nez et des os alentour, lui provoquant une migraine abominable. Elle se releva, titubant, avant d'examiner les environs. Depuis combien de temps était-elle ici ? Que s'était-il passé alors qu'elle comatait dans son propre sang ? Elle tourna la tête et aperçut la veste de cuir de son ennemie. Elle s'agenouilla et saisit le portable se trouvant à l'intérieur. Plus de batterie. De rage, elle claqua le téléphone, le brisant en d'innombrables morceaux. Elle se releva avec difficulté et se dirigea dans le sombre couloir tout en épongeant son nez de sa manche. Elle marchait de longues minutes avant de découvrir un Shredder mort et fumant.
« Mon Dieu, que s'est-il passé ici ! » Se dit-elle.
Karai continua son ascension vers le hall de l'entrepôt, d'un pas lent et laborieux, la douleur à sa face lui faisant tourner la tête. Alors qu'elle atteignait enfin le centre de la salle, elle ne vit personne. Personne. Elle était seule, les Foot l'avaient abandonnée et son maître était mort. La jeune femme éclata d'un rire nerveux et acide avant de se mettre à pleurer. Elle avait perdu et elle était seule. Shredder lui en avait fait baver sur la fin, sa mort était en quelque sorte une libération.
« Karai, il est temps pour toi de commencer une nouvelle vie. Trouves-toi un gentil mari, et fais de beaux enfants ». Elle bascula la lourde porte de l'entrepôt. L'aube commençait à se lever. Certes, Karai avait pourchassé Angèle durant des semaines et des semaines elle la détestait, car elle trouvait toujours le moyen de lui filer entre les doigts. D'un autre côté, elle lui était reconnaissante : ce petit bout de femme avait du répondant et du courage. La Japonaise le pensait haut et fort : Angèle avait été une adversaire de taille malgré qu'elle était inexpérimentée.
« Je te souhaite plein de bonheur avec le monstre, tu l'as mérité...petite garce ! ».
Cela faisait maintenant quatre ans que Shredder avait été vaincu. Raphael, Donatello, Michelangelo, Léonardo et Angèle avaient à présent 23 ans, bien que Michelangelo restait le plus jeune. Amedeo, lui, avait maintenant 12 ans. Il avait pris en masse musculaire et gagné en sagesse. Angèle et Léonardo s'en étaient personnellement occupés, faisant d'eux en quelque sorte les « parents adoptifs» d'Amedeo. Angèle était comblée, malgré qu'elle détestait les enfants il y a quelques années de cela, Amedeo avait réussi à briser ce sentiment d'amertume. Elle avait enfin une famille à aimer. Tout l'amour qu'elle n'avait plus jamais reçu depuis qu'elle était petite, elle le recevait par Léo et Amé. Et quel Amour ! Léonardo était toujours aux petits soins pour la bibliothécaire, veillant à ce qu'elle ne manque de rien ! Et les frangins...ah les frangins ! Michelangelo était toujours aussi adorable envers la jeune femme, Donatello prenait plaisir à discuter avec elle (ils adoraient passer des heures à divaguer sur divers sujets), Raphael...restait fidèle à lui-même et Splinter devenait gâteux. Plus le temps passait, plus il espérait devenir grand-père. Ce qui lui semblait de plus en plus probable étant donné que du mutagène coulait dans le sang de la jeune femme.
Casey et April s'étaient mariés, la journaliste avait choisi Angèle comme demoiselle d'honneur. Ce fut une joie immense pour elle, mais aussi une source d'inquiétude elle se demandait souvent si elle allait être à la hauteur, et finalement, ça s'était plutôt bien passé. Malheureusement, les quatre frères n'ont pas pu assister directement au mariage, celui-ci s'étant déroulé dans une église, avec de nombreux humains à la clé...Cependant, ils avaient eu l'occasion d'observer la mariée dans une somptueuse robe blanche à dentelles qui recouvrait entièrement ses pieds. Elle était magnifique. Michelangelo avait eu du mal à accepter le mariage, lui qui éprouvait une certaine attirance pour la jeune journaliste.
Angèle restait toujours en contact avec son père. Il lui promit de passer quelques jours à New-York en sa compagnie, ce qui ravit la jeune femme d'avance, elle qui pensait que son père avait tendance à la délaisser.
Grâce au mutagène se trouvant dans le sang d'Angèle, elle avait acquis une force considérable ! Elle prenait plaisir à se chamailler avec Raph ou Casey, sous l'œil inquiet du leader. Mais Raphael avait appris à contrôler sa force avec Angèle et Amedeo. En revanche, ses frères ainsi que Casey en prenaient toujours plein la figure, par acquit de conscience...
En ce soir d'été, Angèle était en plein inventaire à la bibliothèque, désormais seule, Jason étant porté disparu...Elle ne savait pas si Shredder l'avait tué ou s'il s'était tout simplement enfui pour ne pas avoir affaire à des représailles...Toujours est-il qu'il était presque vingt trois heures et qu'il lui restait quelques étagères à vérifier ! Mais alors qu'elle était sur la pointe des pieds, essayant en vain d'attraper ce fichu livre sur l'art moderne, elle sentit une main bien familière se poser sur sa hanche tandis qu'un bras vert tatoué passait devant son nez afin de saisir l'ouvrage qu'il déposa délicatement entre ses mains. La jeune femme se retourna, agréablement surprise, un tendre sourire sur les lèvres tandis qu'elle plongeait dans les yeux azur de Léonardo.
-Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda-t-elle tandis que le leader enlaçait sa bien-aimée.
-Je viens te rendre une petite visite sur ton lieu de travail. Tu ne me présente pas à tes collègues ?
-Très drôle, fit la jeune femme dans un rire avant de déposer ses lèvres sur celles du mutant.
Mais Angèle remarquait vite que quelque chose n'allait pas chez le leader il semblait perturbé.
-Il y a un problème, Léo ? Demanda-t-elle, soucieuse.
-Je...en fait...
Le leader baissa la tête. Elle ne l'avait jamais vu aussi peu sûr de lui et cela l'inquiétait grandement.
Léonardo se sentait parfaitement ridicule. Il serrait une petite chose dans sa main verte, qu'il n'osait pas ouvrir.
-Léo ? Répéta la jeune femme.
-En fait, je me disais que ça faisait un moment qu'on était ensemble et...je suis vraiment heureux avec toi...
Angèle rougissait au fil de ses paroles. Cela faisait quatre ans qu'ils étaient ensemble, et pourtant, il arrivait toujours à la charmer. Léonardo se bloqua. Il se sentait parfaitement ridicule.
-En tant que femme, tu mérites un beau mariage...une belle robe...une cérémonie...tu savais que tu n'aurais rien de tout ça en étant avec moi, et pourtant, tu es restée à mes côtés...
Angèle n'osait pas bouger, scotchée par la déclaration timide de sa tortue, les yeux remplis de larmes d'émotion à ses paroles.
-Je...je ne peux pas tout t'offrir, mais...je voudrais qu'on essaie, si tu es d'accord.
Le leader desserra sa main pour laisser paraître un anneau vert, qu'il avait trouvé lors d'une ronde. C'était un anneau de pacotille, il ne devait absolument rien valoir, mais c'était tout ce qu'il avait trouvé. Angèle en resta bouche-bée.
La jeune femme n'arrivait plus à se contenir, elle se mit à pleurer de joie, fondant sur le mutant au bandeau bleu.
-Oh Léo, c'est la plus belle chose qu'on m'ait jamais dite ! Couina-t-elle. Bien sûr qu'on peut essayer !
Toute la famille ainsi que les amis s'étaient soudés afin de préparer une humble cérémonie avec les moyens du bord. Cela n'avait rien de féerique, mais Angèle s'en moquait. Les attentions de Léonardo étaient louables et la jeune femme en était profondément touchée. Angèle avait trouvé une simple robe blanche à bretelles ornée de dentelle. Elle était rentrée de justesse dans son budget. Elle ne portait aucun bijou, juste la bague verte offerte par la tortue. Ses cheveux n'étaient coiffés qu'en queue de cheval, ses cicatrices longeaient ses bras, mais elle s'en moquait. Léonardo avait été sous le charme, il en avait tant rêvé de voir Angèle dans une jolie robe. Splinter n'avait pas hésité à verser quelques larmes et Amedeo était plus qu'heureux que ses « parents potentiels » officialisent leur union. Ce fut une cérémonie unique en son genre: les deux amoureux se tenaient simplement les mains en se disant ce qu'ils avaient sur le cœur, sous les regards émus de l'assemblée, qui comprenait Casey, April, Vern, les frangins et Splinter. Pas de Pasteur, pas de longs discours barbants, juste leurs mots à eux et les pleurs bruyants de Michelangelo.
Un an s'était écoulé depuis leur union, et la petite famille était toujours aussi heureuse. Dorénavant, Angèle vivait exclusivement dans les égouts, mais, lorsqu'ils voulaient passer un moment ensemble, Léonardo, Angèle et Amedeo n'hésitaient pas à monter à la surface afin de séjourner dans l'appartement de la bibliothécaire, telle une vraie famille.
Alors que la jeune femme se préparait à aller travailler, son teint devint livide. Elle se hâta de saisir un saladier pour y déverser le contenu de son estomac.
-Angèle ? Appela Amedeo, ça ne va pas ?
-Si...si trésor, répondit la jeune femme d'une voix rauque et fatiguée, je suis juste un peu malade, ça va passer...
-Tu as mangé trop de pizza hier soir ! J'avais dit à Mikey d'y aller mollo sur la taille des parts !
La jeune femme rit, amusée. Il était vrai que cette pizza aux douze fromages était difficile à digérer. Après avoir vidé ce qu'il lui restait de bile, Angèle se dirigea à la bibliothèque, le teint pâle et fatigué. La première heure se déroula pour le mieux. Mais ça se gâta vers dix heures. Alors qu'elle renseignait un jeune homme, assise à son bureau, elle ressentit à nouveau une douleur cuisante au niveau de l'estomac. Elle s'immobilisa, sous le regard perplexe du garçon qui lui faisait face, puis saisit rapidement la poubelle en plastique se trouvant sous le bureau afin de dégobiller la nouvelle bile formée dans son estomac.
-Euh, ça va aller, mademoiselle ? Demanda poliment l'homme.
Pour toute réponse, Angèle leva le pouce, toujours la tête dans la poubelle, épuisée.
Après s'être rafraîchi dans les toilettes, la jeune femme prit place sur un tabouret.
« C'est la deuxième fois depuis ce matin » se dit-elle.
Sans réfléchir davantage, elle se dirigea vers le bureau afin de prendre congé auprès de son patron pour cause de maladie, puis fonça se procurer un test de grossesse, bien que cela lui semblait improbable. Quoique, pas si improbable que ça; après tout, elle était à moitié mutante maintenant.
Une fois rentrée au repaire, Angèle s'éclipsa à toute vitesse dans les toilettes, sous les salutations de Michelangelo.
-Hey, Ange !
-Salut Mikey !
Après un troisième déversement de fluide corporel, Angèle fit consciencieusement son test de grossesse, tapotant des doigts sur le lavabo en attendant le résultat. Après deux minutes, ses yeux s'écarquillèrent. Non, c'était impossible.
Telle une fusée, la jeune femme traversa le salon, sous les ronchonnements de Raphael.
-T'as un taxi à prendre ou quoi ?
-Salut Raph! Lança-t-elle indifféremment.
Puis elle claqua la porte du laboratoire de Donnie, faisant sursauter celui-ci.
-Angèle ! Mais c'est une manie dans cette famille !
Ignorant les réprimandes du génie, la jeune femme brandit brusquement le test positif au nez de Donatello.
-Est-ce que tu crois que c'est possible ?
-Oh, bon sang ! Fit Donatello avec dégoût, Pitié Angèle, éloigne ça de mon nez, tu veux !
Désolée, la jeune femme s'exécuta, puis le génie saisit avec soin le test avant de l'examiner, dubitatif.
-Mmh, intéressant...tu as des nausées ?
-Ouais.
-Des vomissements ?
-Oh oui.
-Des douleurs abdominales ?
-Tu l'as dit.
-De la fièvre ?
-Non.
-Oh, oh...
-Quoi ? QUOI ? Le pressa Angèle impatiente.
-Eh bien...commença Donatello en triturant ses trois doigts, l'absence de fièvre indique que tu n'as pas de gastro-entérite, donc...
Angèle sautillait presque sur place.
-Donc?
Donnie afficha un large sourire avant de déclarer solennellement :
-Tu es enceinte, toutes mes félicitations !
La jeune femme ne se contrôlait plus, elle bondit joyeusement sur place, folle de joie.
-Oh mon dieu, oh mon dieu OOOOOOHHH! Il faut que j'aille prévenir Léo ! Merci Donnie !
Angèle se précipita dans la salle de méditation, surexcitée, perturbant le leader et son maître.
-LÉO ! LÉO !
La bibliothécaire s'agenouilla face à son mari non-officiel, tremblante.
-Que se passe-t-il, Angèle ? Demanda calmement Léonardo.
Splinter esquissa un faible sourire avant de se lever raidement, saisissant le seau d'eau vide qui trônait au fond de la salle.
-Léo...on...on va...
Mais Angèle se stoppa net. Son teint redevint aussitôt blafard. Splinter lui tendit calmement le seau qu'elle saisit sans retenue avant de régurgiter pour la quatrième fois de la journée.
-Angèle, mais qu'est-ce qu'il t'arrive, voyons ? Fit Léonardo avec inquiétude, se plaçant à côté de sa compagne afin de la couvrir du drap sur lequel il était assis.
-Ne me regarde pas...Fit la jeune femme, malade et épuisée.
Léonardo sourit face à cette faible demande. Une fois la jeune femme soulagée, elle se redressa puis déposa son seau à proximité.
-On va avoir un bébé, Léo ! Lança-t-elle, les larmes aux yeux.
Le mutant au bandeau bleu resta tout d'abord stoïque. Il n'en croyait pas ses oreilles. Il plissa ses yeux bleus, perplexe, avant de demander d'une voix calme.
-Tu...tu es sûre ?
Angèle hocha hâtivement la tête.
-J'ai fait un test de grossesse et Donnie l'a confirmé ! Je suis malade comme un chien depuis ce matin et pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'être heureuse !
-C'est...c'est merveilleux, Angèle...
-Oh...
La jeune femme ressaisit une fois de plus le seau avant d'expulser une nouvelle fois le liquide amer.
Splinter riait silencieusement. Il était tellement heureux pour son fils.
Sous ce spectacle désolant, le leader sourit, attendri.
-Je crois que tu devrais aller t'allonger.
-Le plus délicatement qu'il put, il souleva la jeune femme affaiblie avant de traverser le salon sous le regard curieux de Michelangelo et Rapahel.
-On va avoir un bébé ! Lança Angèle d'une voix pâteuse, mais victorieuse.
Tout comme Léo, Michelangelo restait immobile un court instant, puis il dévoila un grand sourire plein de bonheur.
-Oh ouais ! T'entend ça Raph ? On va être Tonton ! Yeah !
-Mouais, c'était pas bien difficile à faire...Maugréa Raphael, qui tentait du mieux qu'il pouvait de contenir sa joie. Léonardo le remarqua et en sourit, amusé.
Amedeo, ayant entendu les cris depuis la salle de jeu, avait accouru. Voyant Angèle dans les bras de Léonardo dans un état pitoyable, il se mit à s'affoler.
-Angèle ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
-Amé, tu vas être grand frère ! Fit fièrement Léonardo.
Sa réaction fut totalement inattendue : il se précipita sur la jeune femme afin d'en écouter les bruits s'échappant de son ventre, ce qui fit rire Angèle.
-C'est beaucoup trop tôt, Amé ! Tu n'entendras rien.
-Mais j'entend du bruit! Insista le petit mutant.
-Ça, c'est parce qu'il va me falloir une bonne dizaine de seaux supplémentaires, plaisanta ironiquement la jeune femme.
Amedeo accompagna Léonardo et Angèle jusque dans la chambre, bordant soigneusement la jeune femme. Le futur papa laissa un seau vide à disposition de l'humaine, celle-ci espérant qu'elle n'en n'aurait pas besoin, car elle en avait assez de rendre ! Le leader caressa la joue pâle de sa bien-aimée avec un sourire.
-Si un jour on m'avait dit que je trouverais quelqu'un comme toi et qu'en plus, j'allais devenir père...je ne l'aurai pas cru, avoua-t-il. Je suis presque heureux que le clan des Foot t'ai attaqué ce soir-là...
Angèle baissa le regard, gênée. Elle, avait toujours pensé que personne ne s'intéresserait à elle, jeune femme au passé douloureux, marquée de cicatrices peu esthétiques, au visage pâle et fatigué...
En guise de réponse, la bibliothécaire déposa un baiser sur la joue de Léonardo avec un sourire reconnaissant avant de se laisser emporter par le sommeil.
Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis la nouvelle de la grossesse. Angèle rentrait du travail, éreintée et le ventre rond. Alors qu'elle passait par Central Park à pied, quelqu'un la bouscula au passage. La personne l'ayant bousculé déversant un flot d'excuses. Angèle se retourna afin de donner sa bénédiction, mais son regard se figea, tout comme celui de l'individu. Karai. Mais pas la Karai qu'Angèle avait connue, celle-ci avait un visage plus serein, elle semblait plus heureuse. Ses cheveux noirs étaient détachés et soyeux. De plus, Angèle put clairement distinguer une magnifique bague à son annulaire. La Japonaise déposa les yeux sur le ventre rond de la bibliothécaire avant d'étirer discrètement ses lèvres dans un sourire.
-Félicitations, souffla-t-elle, en essayant d'être la plus froide possible.
-Merci. Toi aussi. Répliqua Angèle.
Puis les deux jeunes femmes poursuivirent leur chemin, Karai ne pouvant s'empêcher de laisser échapper un petit mot doux dans un sourire:
-Sale garce.
-Pétasse.
Les derniers mois de grossesses furent difficiles pour le couple; ils ne pouvaient pas s'assurer du bon déroulement du développement du bébé, Angèle n'osant pas effectuer les échographies, de peur que le médecin ne découvre un petit mutant. Ils s'étaient juste contenté de quelques déductions de la part de Donatello. « Le mutagène est omniprésent en chacun de vous », avait-il déclaré. « Je pense donc que vous donnerez naissance à un mutant.
Angèle était à la bibliothèque alors qu'elle commençait à avoir des contractions. April dû venir la chercher en urgence, s'apprêtant à l'emmener à la clinique la plus proche.
-Non April, on ne peut pas se rendre à la maternité ! Et si je donnais naissance à un mutant ?
-Et où est-ce que tu comptes accoucher ? Paniqua April.
-Au repaire, emmène-moi à la salle d'acupuncture !
-Tu es folle ! S'exclama April, tu ne comptes quand même pas accoucher dans les égouts !
-Tu vois une autre solution ? Gémit de douleur Angèle.
April se passa la main dans ses cheveux bruns, pensive. Angèle était à bout de nerf et elle souffrait, se maintenant le bas du dos ainsi que son ventre.
-Ok, Angèle, calmes-toi, on rentre au repaire, respire bien surtout, Donnie et moi allons nous occuper de toi !
Soulagée, la jeune femme se laissa tomber sur le dossier de la voiture.
Le chemin jusqu'au repaire était parfaitement pénible. April se demandait si Angèle n'allait pas finir par accoucher parmi les eaux usées. Lorsqu'elles atteignaient enfin le salon, les frères se précipitèrent sur elles.
-Angèle ! S'exclama Léonardo.
-Elle va accoucher, Léo, il faut vite l'emmener à la salle d'acupuncture ! Pressa April.
Les contractions étaient de plus en plus rapprochées et Angèle souffrait de martyr.
-Respire bien, Angèle ! Fit Donatello tandis qu'il déposait un drap sur le corps de la jeune femme.
-April ! C'est toi qui vas l'accoucher !
-Quoi ? Mais je...je...
-Ne t'inquiètes pas, tout va bien se passer, fais juste ce que je te dis !
Donatello était peut-être un génie, mais il ne voulait pas violer l'intimité de la petite amie de son frère...Il s'était préparé à cet accouchement, devinant que la jeune femme ne voudrait certainement pas donner la vie dans une clinique.
-Léo...bredouilla Angèle, tremblante, je suis morte de trouille...
Le leader saisit la main de la jeune femme.
-Ça va aller, Angèle, juste un tout petit effort et notre enfant sera parmi nous, lui assura Léonardo.
L'accouchement fut long et douloureux. Angèle faillit tourner plusieurs fois de l'œil sous le coup de la douleur et elle se demandait si elle allait ressortir vivante de cet accouchement. Heureusement, après plus d'une heure de travail, une petite tête fit enfin son apparition.
-Oh mon Dieu ! Clama April, surprise, pousse Angèle, tu y es presque !
Après un dernier et douloureux effort, Angèle avait enfin mis au monde son enfant. Une toute petite tortue mutante, comme Donnie l'avait prédit. Sa carapace était incroyablement petite, peut-être allait-elle se développer en grandissant. Les parents furent émerveillés alors qu'ils découvraient le nouveau-né. Comme Léonardo l'espérait, il avait hérité des grands yeux verts de sa compagne.
Angèle avait maintenant 27 ans. Elle et Léonardo avaient eu un magnifique petit garçon-tortue baptisé Pablo, 4 ans. Il était téméraire, tout comme sa mère, mais d'une sagesse infinie, comme son père.
Amedeo avait maintenant 16 ans, il avait bien grandi. C'était un magnifique mutant, musclé et surentraîné. S'il avait un jour la chance de croiser le chemin d'une femme, elle tomberait sous son charme en un instant. Il portait un bandeau le ralliant au Bushido, dont la couleur était le vert, qui jurait grossièrement avec ses magnifiques yeux gris. Le vert était la couleur de l'espérance et de la chance, Splinter n'avait pas hésité un seul instant en choisissant ce bandeau. Comme Raphael, il ne portait pas beaucoup de vêtements, mais avait décidé de garder des Vans à ses pieds. Il effectuait les rondes de nuit en compagnie de Léonardo, Raphael, Michelangelo et Donatello et il était muni d'un unique katana. Angèle se sentait si petite alors qu'Amé la serrait dans ses bras. Il avait gardé sa joie de vivre et il aimait beaucoup blaguer, pour le plus grand bonheur de Mikey et pour le plus grand désarroi de Donnie et Raph...
Alors qu'Angèle portait son petit mutant dans les bras, elle posa les yeux sur la photographie de sa défunte mère, un pincement au cœur.
« Merci maman », se dit-elle, «Tu m'as sauvé la vie. J'espère que tu es fière de moi de là où tu es » .
FIN
C'est bon, je laisse définitivement cette version! Ça m'a fait un choc de relire ce chapitre, c'était ma première fic alors j'avais une écriture relativement simple, tandis que maintenant, je tente de bien travailler mes phrases, même si ce n'est pas toujours simple! Enfin, si j'ai rechangé cette fin, c'est tout simplement parce que l'envie de faire une suite à cette fic me démange énormément... Je me suis attachée à mes personnages, et ce serait un plaisir pour moi de réécrire avec eux! Après je ne promets rien, peut-être que je manquerai de temps, ou d'inspiration, mais une chose est sûre, j'ai ce projet en tête! En attendant, je voudrais finir mon Raph x OC :)
Eh bien je vous dis à bientôt, câlins sur vous et portez-vous bien!
~Nifelheim