Disclaimer : SNK ne m'appartient pas, œuf course. Pendant l'arc du Choc des Titans, chapitre 51. (Donc des poils. Heu, des spoils.)
Rédigé dans le cadre de l'APDES, ce texte est le 1er pas de la Croisade d'Erwin Smith. Il fallait traiter sur un duo de thèmes au choix, et le mien fut « Gauche et Droite ».
(lien sur mon profil et explications en PM si besoin)
*Formule de politesse en fonction du moment de la journée/nuit où vous passez par ici.*
Il est là. Enfin. Ce fut une longue épopée que de rédiger ce texte, plus d'un mois je crois. C'était plus compliqué que le premier car j'avais le chapitre 51 en tête, sans compter le doujinshi Memento Mori de H-eichi (un doujin de toute beauté, avec un Levi... ah, merci Grise pour m'avoir montré à quel point H-eichi était fantastique) en tête et, clairement, en faire une pâle copie ne m'intéressait pas donc il fut bien plus difficile à rédiger.
Comme le précédent, c'est un texte très étrange mais plus encore que l'autre, je crois. Je ne sais pas. Vous me direz.
Mais trêve de bavardages, c'est parti.
Bonne lecture !
Vulneris
.
Droite
x
Ses yeux s'entrouvrirent légèrement avant de se refermer aussitôt à cause de la lumière trop forte. Il hésita un instant.
Était-il mort ?
La réponse lui vint rapidement, une douleur vive se réveilla à son tour dans son bras droit. Il serra les dents et essaya de l'attraper pour le serrer contre lui, par réflexe.
Rien.
Sa main touchait directement ses côtes ou le matelas.
Un lit ?
Il remonta prudemment sa main et se tendit lorsque ses doigts effleurèrent le moignon où les tissus étaient encore trop sensibles et il eut l'impression d'être frappé par la foudre.
Les souvenirs commencèrent alors à se bousculer dans sa tête. Les titans à l'intérieur du Mur Rose. L'enlèvement d'Eren. Berthold, le Titan Colossal. Reiner, le Titan Cuirassé. La poursuite.
Son bras.
Face à des souvenirs encore trop confus, il essaya à nouveau d'ouvrir les yeux, s'habituant doucement à la lumière du jour.
Combien de temps avait-il dormi ?
Puis, il analysa la pièce. Il était dans une chambre d'hôpital, tout était simple, propre, et sentait les produits médicaux ou désinfectants en tout genre.
Il essaya de se redresser et bascula sur la droite, maudissant ses réflexes.
- Commandant ! s'exclama une voix.
Erwin tourna la tête et avisa l'infirmière qui se précipita vers lui pour l'aider à se redresser après avoir posé ce qu'elle avait dans les mains.
- Vous devez rester couché, lui dit-elle d'une voix douce mais ferme. Vous revenez de loin, vous savez.
- Combien de temps ?
Sa bouche était pâteuse, il arrivait à peine à parler et le moindre son lui faisait mal à la gorge.
- Vous êtes arrivé ici il y a une semaine.
Il n'eut pas le temps d'être surpris, l'infirmière commençait à retirer les bandes entourant ce qui restait de son bras. Erwin devina sans souci que la femme, qui était sûrement plus âgée que lui, savait ce qu'elle faisait et que ce n'était pas la première fois. Elle se mit à lui parler, sans attendre de réponse alors qu'il serrait les dents à se les enfoncer dans la gencive ou se les briser. La douleur lui faisait presque tourner de l'œil, alors il se concentra sur ce que lui disait l'infirmière plutôt que le frottement sur sa chair, les nerfs.
Il retint simplement qu'il n'y avait pas d'infection, ce qui était une excellente nouvelle étant donné son état, que le Mur Rose était intact, que la population s'agitait et qu'il n'avait reçu ni visite ni message.
Levi n'avait pas mis une seule fois les pieds dans l'hôpital depuis qu'il avait été admis.
Et même s'il ne cessa de fixer la porte entre deux assoupissements jusqu'à la fin de la journée, Levi n'arriva pas non plus.
—
- Tu as vraiment une sale gueule.
- Tu n'as vraiment aucune compassion.
Un claquement de langue résonna et le matelas s'affaissa légèrement. Pixis, Rheinberger, Connie et Hanji étaient sortis depuis quelques minutes, mais Levi était resté. Il avait dû lui ordonner, mais il était resté. Il tendit la main vers Levi et observa le vide. Il la sentait tellement, encore, mais il ne restait plus grand chose sous son épaule. Levi fixa un instant sa blessure avant de soupirer.
- Comment va ta cheville ? demanda Erwin, même s'il connaissait la réponse car il l'avait vu tenter de camoufler le fait qu'il boitait encore un peu.
- Elle est encore là. Qu'est-ce que tu comptais faire, avec ta main ?
Erwin ne répondit rien. Peut-être avait-il envie d'étreindre Levi ? Était-ce parce qu'il avait frôlé la mort qu'il ressentait ce besoin de se sentir vivant afin d'oublier un instant que de nombreuses personnes avaient encore péri ? Il essayait de ne pas penser à Mike. Il ne devait pas penser à Mike, il n'avait pas le temps pour ça et il entendait presque dans son oreille un reniflement désabusé lui faisant comprendre qu'il aurait tout le temps de se torturer la cervelle lorsque l'Humanité serait libérée des titans.
- J'espère qu'ils sont tous les deux, murmura Erwin en reposant sa tête contre la tête de lit alors que Levi lui lança un regard interrogateur. Mike et Nana.
- Ferme-la, si c'est pour dire de la merde. À croire qu'avoir dormi aussi longtemps t'a tout fait remonter dans le cerveau.
Malgré ces remarques très caractéristiques qui lui prouvaient que Levi était Levi et qu'il était bel et bien en face de lui, il le vit grimacer discrètement.
- Levi, nous n'allons plus pouvoir nous voir.
- Je sais.
Un lourd silence s'installa, durant lequel Erwin observa ces traits qu'il connaissait par cœur. Malgré son visage inexpressif qui lui donnait parfois un air de poisson mort, son corps si petit et si maigre qui semblait aussi fragile qu'il était fort en réalité ainsi que la fosse septique qui lui servait de bouche malgré son obsession pour la propreté, Levi était un véritable aimant vers lequel il était irrémédiablement attiré.
Levi était la part d'humanité qu'il avait perdu lorsqu'il s'était rendu compte que son père avait été tué par sa faute, ou peut-être même qu'il ne l'avait jamais perdue puisqu'elle n'avait jamais existé étant donné que son père était mort. Mais d'une façon qui lui échappait totalement, Levi arrivait à lui rappeler que son cœur dans sa poitrine ne servait pas juste à pomper le sang dans son corps.
Le commandant devait peut-être mettre de côté tout ce qui faisait de lui un être humain pour assurer le succès des missions des Bataillons d'exploration, et la victoire de l'Humanité, néanmoins Levi veillait à ce que l'homme derrière ne se transforme pas en monstre.
Et c'était étonnant parce que, même s'il ne savait pas grand-chose de son passé qu'il ne voulait jamais mentionner, Erwin était persuadé que n'importe qui à sa place serait devenu le pire des psychopathes.
Il l'avait toujours su, que Levi n'était pas l'homme froid qu'il prétendait être, et il avait utilisé cette partie de lui pour arriver à ses fins. C'était affreux, parce qu'il savait qu'il aurait dû s'en vouloir car il était responsable de la mort de Farlan et Isabel, que Levi ne l'accepterait peut-être jamais car il était beaucoup trop attaché à eux, mais ce n'était pas le cas. Farlan et Isabel auraient pu être de bons soldats, mais Levi ne l'aurait jamais suivi et il n'aurait jamais pu gagner sa confiance s'ils avaient survécu à cette expédition. Et l'Humanité avait besoin des talents et de la force de Levi.
Erwin avait besoin de Levi.
Il se demandait pourquoi Levi n'était pas venu pendant cette semaine de coma, pourquoi il n'était pas venu seul lorsqu'il s'était réveillé et pourquoi il avait essayé de s'échapper en même temps qu'Hanji pour ne pas se retrouver seul avec lui. Il voulait savoir pourquoi Levi l'évitait mais il était incapable de lui poser la question. Elle avait un goût amer qu'il voulait faire disparaître.
Il approcha alors son visage de celui de Levi avant de s'emparer de ses lèvres. De peur qu'il s'échappât, Erwin glissa sa main contre la nuque de l'homme, puis ses doigts dans ses cheveux. Mais Levi ne chercha pas à s'écarter et lui rendit ce baiser qui ne ressemblait à aucun baiser qu'ils avaient partagé jusque là. C'était peut-être cette chose qu'on appelait tendresse, cela ressemblait à ce qu'il avait pu partager avec Marie à une époque lointaine mais dont il avait, au final, si peu de souvenirs.
Pantelants, ils s'écartèrent un instant, essayant chacun de comprendre ce qui venait de se produire. Et, sans un mot, Levi se leva. Il attrapa la chaise sur laquelle il s'était assis auparavant et se dirigea vers la porte qu'il bloqua en calant le dossier contre la poignée. Puis, dans ce même silence, il commença à retirer ses vêtements un à un, les pliant soigneusement.
- Levi, je ne pense pas que...
- Ferme-la, vieux pervers, tu ne serais même pas capable de la lever de toutes façons.
Une fois en sous-vêtements, Levi tira le drap pour se mettre à califourchon sur lui et commença à l'aider à se déshabiller. Sous le choc, Erwin se contenta de le regarder et l'aida à se débarrasser de sa chemise et de son t-shirt. Il frissonna lorsque Levi colla son corps contre le sien. Ce n'était que des baisers, des doigts parcourant le corps de l'autre, qu'ils connaissaient déjà si bien. Et même s'il sentit le désir de Levi, ce dernier fit comme si de rien n'était.
- Pourquoi ? demanda simplement Erwin, il n'avait pas besoin d'en dire plus pour qu'il le comprenne.
- Une fois que les visites seront terminées, nous ne pourrons pas savoir si... quand nous nous reverrons. Assure-toi d'être en forme quand ce sera le cas. Et de ne rien perdre à nouveau...
- Je ne vois pas ce que je pourrais perdre en plus.
- Je m'en fous, rien. T'as pas le droit. T'as déjà donné ton bras à un titan sans me demander mon avis. T'es à moi tu comprends, connard ?
Levi prit la tête d'Erwin dans ses mains.
- À moi, répéta-t-il.
Et il posa une main sur son cœur. Même si cela ne dura que quelques secondes, Erwin devina le soulagement dans les yeux de Levi qui sentait battre son cœur contre sa paume.
Oui, Erwin était à Levi.
Et peut-être qu'un jour, il n'aurait plus à partager son cœur avec l'Humanité. C'était à l'Humanité qu'il avait offert son cœur mais c'était pour Levi qu'il battait dans sa poitrine.
x
Fin.
Le chemin de la Gauche et de la Droite est passé.
J'ai fini mon premier pas pour cette belle croisade. Ah. Quelle émotion !
Dois-je vous dire qu'après avoir écrit ça, j'aime encore plus Erwin et Levi ? Parce que c'est le cas.
Même si, vraiment, je reste encore sous le choc face à ce texte trop bizarre.
J'espère que vous aurez quand même apprécié ce petit Two-Shot. Je pense qu'on peut appeler ça comme ça, étant donné que les deux textes se suivent...
N'hésitez pas à me donner vos avis ! ;-)