Disclaimer : L'univers et les personnages appartiennent à JK Rowling, seuls le scénario et quelques personnages originaux sont à moi.

J'espère que cette histoire, la première que je poste sur ce site, vous plaira. Je ne sais pas trop ce qu'elle deviendra, tout dépendra de l'accueil qu'elle recevra. On se retrouve en fin de chapitre !

NB : Les phrases en italique sont tirées de l'oeuvre originale sans aucune modification de ma part.


« Vous avez combattu vaillamment. Lord Voldemort sait reconnaitre la bravoure.

« Mais vous avez aussi subi de lourdes pertes. Si vous continuez à me résister, vous allez tous mourir, un par un. Je ne le souhaite pas. Chaque goutte versée d'un sang de sorcier est une perte et un gâchis.

« Lord Voldemort est miséricordieux. J'ordonne à mes forces de se retirer immédiatement.

« Vous avez une heure. Occupez-vous de vos morts avec dignité. Soignez vos blessés.

« Maintenant, je m'adresse à toi, Harry Potter. Tu as laissé tes amis mourir à ta place au lieu de m'affronter directement. J'attendrai une heure dans la Forêt interdite. Si, lorsque cette heure sera écoulée, tu n'es pas venu à moi, si tu ne t'es pas rendu, alors la bataille recommencera. Cette fois, je participerai moi-même au combat, Harry Potter, je te trouverai et je châtierai jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme, jusqu'au dernier enfant qui aura essayé de te cacher à mes yeux. Une heure.

L'annonce résonna, longuement, comme un présage de mort dans le château. La voix du Lord roulait le long des murs, s'amplifiait dans les couloirs étroits avant de se perdre dans l'obscurité de la nuit, avalée par un mur écroulé. Comme venue du fond des âges, traversant le champ de bataille, elle vint frapper chaque personne, les pétrifiant de peur.

Obéissant à son signal, les Mangemorts se retirèrent, sans un bruit, leurs longues capes les enveloppant comme les ténèbres qui émanaient d'eux. Et dans la Grande Salle, serrant contre eux les corps de ceux qui ne verraient pas l'aube se lever, les habitants de Poudlard s'autorisèrent enfin à laisser couler leurs larmes.

Sans prêter attention aux débris qui l'entouraient, indifférents aux regards haineux qu'il croisait, Drago Malefoy déambulait dans les couloirs en ruine. Si le château avait toujours été un véritable labyrinthe, il était maintenant incapable de se repérer parmi ces décombres. Et, presque malgré lui, il sentit son cœur se serrer en constatant l'étendue des dégâts. Le château, autrefois si majestueux, n'était que l'ombre de lui-même et il doutait qu'il recouvre jamais sa grandeur.

Quand il arriva dans le hall d'entrée, il marqua un temps d'arrêt, frissonnant face au spectacle qui l'attendait. Celui-ci n'était plus qu'un trou béant, une horrible cicatrice qui défigurait l'immense bâtisse. Il recula de quelques pas, disparaissant dans l'ombre alors qu'il apercevait Weasley et Granger assis sur l'escalier principal. Potter n'était pas avec eux, et il en déduit que ce dernier était tombé dans le piège du Lord et était parti le rejoindre.

Il ferma brièvement les yeux, ne sachant que penser. Sur son avant-bras nu, la Marque des Ténèbres le marquait à jamais comme Mangemort. Pourtant, il n'était pas sûr de vouloir la victoire du Lord. S'il croyait fermement à la supériorité de son sang et rêvait d'un monde où les sorciers régneraient enfin, il savait que Voldemort était synonyme de terreur et de mort. Et il n'était pas sûr de vouloir du futur qu'il lui offrait.

Il s'apprêtait à faire demi-tour quand un mouvement retint son attention. Une silhouette venait de se découper à l'entrée du château, dépassant lentement le pan de mur écroulé. Comme fasciné, il ne put s'empêcher de la suivre du regard alors qu'elle s'avançait en pleine lumière. Ce n'est que lorsqu'elle passa devant lui, se dirigeant d'un pas majestueux vers la Grande Salle, qu'il put enfin mettre un visage sur l'apparition. C'était une très jeune femme, il ne lui donnait pas une vingtaine d'année. Pourtant, sa démarche froide et hautaine, son visage fermé et ses yeux noirs le subjuguèrent immédiatement. Elle était grande et portait une longue cape noire dont le capuchon, rabattu, maintenait son visage dans l'ombre. Il se rendit compte qu'il avait cessé de respirer lorsqu'elle le dépassa enfin, le cliquetis de ses talons aiguilles résonnant dans le hall détruit.

Comme pris d'une impulsion soudaine, il s'élança à sa suite, rasant les murs. Il s'arrêta une seconde en franchissant la porte de la Grande Salle, la cherchant du regard. Il ne mit pas longtemps à la repérer, tant la foule semblait s'écarter sur son passage. Se glissant silencieusement à sa suite, il profita de l'agitation que son arrivée avait provoquée pour se rapprocher d'elle sans se faire voir. Arrivée à la hauteur du professeur McGonagall, l'inconnue mit un genou à terre et, laissant glisser son capuchon sur ses épaules, dévoila une chevelure sombre retenue en chignon. Quelques mèches folles s'en échappaient, venant chatouiller sa nuque nacrée.

Il sentit un frisson le parcourir à cette vision. Même de dos, il pouvait deviner son maintien aristocratique. Et pourtant, alors que tout la désignait comme du sang le plus pur, elle s'agenouillait devant McGonagall, pour qui il ne ressentait que du mépris. Il put voir des larmes briller dans les yeux de la vieille femme alors que la main gantée de noir de la jeune femme se posait sur la sienne.

« - Mes hommages, professeur.

Sa voix, étonnement grave, possédait pourtant une douceur insoupçonnée ainsi qu'une autorité naturelle. Tout autour d'elle le silence s'était fait, et chacun semblait boire ses paroles.

« - C'est impossible, balbutia McGonagall, des tremblements se faisant sentir dans sa voix.

« - Me permettez-vous d'aller le saluer ?

Elle avait posé cette question de la même voix posée, relevant seulement la tête afin de fixer ses yeux dans ceux de son interlocutrice. Celle-ci sembla vaciller, comme assaillie par le poids des souvenirs. Elle recula d'un pas, sans pour autant cesser de fixer la jeune femme fasse à elle. Elle hocha finalement la tête, d'un mouvement si rapide qu'il en était presque imperceptible. Dans un bruissement de cape, l'inconnue se releva, faisant pour la première fois face aux regards curieux qui pesaient sur elle.

Un murmure parcourut la foule à la vision de son visage, et même Drago dut reconnaitre ne pas être insensible à sa beauté. Son port de tête altier, l'expression froide et méprisante qu'elle arborait lui rappelait sa mère et sa tante. Mais sa peau, loin de la pâleur caractéristique des Black, était au contraire délicatement nacrée. De son petit nez droit à sa bouche finement rosée, son visage reflétait une perfection rarement égalée. Ses yeux en amandes, surmontés par de longs cils, étaient d'un noir hypnotique, et lui donnaient l'impression qu'elle pouvait voir jusqu'aux tréfonds de son âme.

Comme pétrifié, Drago fut incapable de bouger lorsque son regard croisa le sien. Le souffle court, il se laissa happer par ses prunelles sombres, sentant son corps se tendre sous l'intensité de l'échange. Puis, aussi soudainement que leurs regards s'étaient croisés, elle se détourna, le dépassant comme si elle ne l'avait pas vu, comme s'il n'était rien. L'échange n'avait duré qu'une demi-seconde. Alors qu'il reprenait brutalement conscience de la réalité, une douleur intenable sur son avant-bras lui fit baisser les yeux. Sa Marque des Ténèbres le brûlait, plus noire que jamais, comme si elle s'inclinait devant une puissance supérieure.

Secouant la tête, il fit demi-tour, se fondant dans la foule, avec pour seule idée de quitter l'atmosphère étouffante de la Grande Salle. Quand enfin il parvint dans le hall, il inspira brutalement, laissant l'air frais emplir ses poumons. La pièce, où ce qu'il en restait, était vide de toute présence. Granger et Weasley n'étaient plus sur les marches, sûrement partis pleurer la mort de son frère. Il grimaça. Quel gâchis. En traversant la Grande Salle, il n'avait pu empêcher ses yeux de dériver sur l'alignement de cadavres. Les corps d'élèves qu'il connaissait. Quel gâchis que toutes ces morts.

Un léger cliquetis attira son attention. L'inconnue se trouvait en haut des marches. Sans hésiter, il se précipita à sa suite alors qu'elle se dirigeait vers le second étage. Une adrénaline nouvelle courait dans ses veines, le poussant à accélérer pour ne pas la perdre de vue. Elle ouvrit la porte des toilettes de Mimi Geignarde, passant le seuil sans aucune hésitation. Il s'apprêtait à la suivre quand un détail le frappa. Elle n'avait pas touché la poignée. La porte s'était ouverte à son arrivée, comme si le château l'avait reconnue. Il balaya cette idée stupide. Elle devait simplement connaitre des sorts plus avancés que lui. Au fond de lui, une petite voix lui souffla qu'il ne lui avait pas vu de baguette.

Se glissant silencieusement à l'intérieur, il l'observa alors qu'elle s'arrêtait devant le lavabo central. Un réflexe le poussa à rechercher Mimi Geignarde. Elle avait disparu et, stupidement, il se demanda si on pouvait tuer un fantôme. Quand il y repensait, il avait honte de sa lâcheté et de sa faiblesse. Venir pleurer et se confier à un fantôme n'était pas digne de lui. Ce n'était pas digne du destin qui l'attendait. Il devait être plus fort, plus dur, plus froid. Plus cruel. Il n'était plus un enfant, et ferait tout pour que son père soit fier de lui.

Un sifflement le tira de ses méditations. Le lavabo s'ouvrit, laissant apparaître un gouffre béant. Sans hésiter, elle sauta à l'intérieur. Il se pencha par-dessus le rebord, juste à temps pour voir le pan de sa cape disparaitre dans un tunnel se trouvant plusieurs mètres plus bas. Décidé à la suivre, il se refusait pourtant à se laisser tomber dans le vide. Tirant sa baguette de sa poche, il fit apparaitre une corde qu'il accrocha à un robinet. Il descendit maladroitement au fond du trou, ne songeant même pas à se demander pourquoi il suivait une parfaite inconnue, sûrement dangereuse, dans un des nombreux passages secrets de Poudlard, alors qu'à l'extérieur les combats avaient peut-être déjà repris.

Parvenu dans le tunnel, il n'osa pas faire de lumière de peur de se faire repérer. Se repérant à la faible luminosité du lieu, il avança prudemment, sans prêter attention aux nombreux serpents décorant les parois. Il déglutit nerveusement en entendant des os se briser sous ses pas, se demandant brusquement ce qu'il faisait là. Décidé à être courageux une fois dans sa vie, il continua néanmoins sa progression, serrant sa baguette avec tellement de force que ses jointures en blanchissaient.

Quand il se retrouva face à l'immense squelette de serpent qui reposait dans ce lieu, il comprit enfin où il se trouvait. L'antre du basilic. La Chambre des Secrets. Tournant sur lui-même, il chercha des yeux la jeune femme qu'il suivait. Celle-ci gravissait l'escalier se trouvant derrière le basilic. Il se décida à la suivre, refusant d'avoir fait tout ce chemin pour rien. Une minuscule salle se trouvait en haut des marches. Accroupi à l'entrée, Drago l'observa alors qu'elle s'arrêtait devant l'autel, soufflant délicatement la poussière le recouvrant.

Elle retira lentement ses gants, dévoilant de fines mains blanches. Drago ne put s'empêcher de remarquer qu'aucun de ses longs doigts n'étaient ornés de bagues, et que ses ongles n'étaient pas peints. Laissant pendre ses gants le long de l'autel, elle sortit un poignard argenté des pans de sa cape. Levant haut sa main gauche, elle prit son poignard de la droite et y traça une large entaille, laissant son sang couler librement sur l'autel.

« - Ô mon père, reconnais la pureté de mon sang, commença-t-elle à psalmodier. Accepte le sang sacré dont je te fais don et reconnait ton enfant. Ô père, accepte mon offrande et reconnais ton enfant, par le sang de celle qu'injustement on trahit.

Lorsque la dernière goutte de sang tomba sur l'autel, une fumée blanche s'éleva de celui-ci enveloppant sa main dans un nuage cotonneux. Il se dissipa progressivement, et Drago put alors voir que la coupure traversant la paume de sa main s'était entièrement résorbée. Epouvanté par cette vision, il tourna les talons et se précipita vers la sortie du tunnel, trébuchant sur les gravats qui encombraient le passage. Quand enfin il parvint à l'air libre, il se mit à aspirer l'air à grande goulée, comme privé d'oxygène depuis des heures. Avant de franchir la porte, il se retourna une dernière fois en direction de l'entrée de la Chambre des Secrets.

« - Evanesco, souffla-t-il.

La corde disparut et il s'enfuit, se retenant pour ne pas dévaler les escaliers. Son éducation prenait le pas sur son inquiétude, et il s'efforçait d'être celui qu'on lui avait toujours demandé d'être. Un Malefoy. Il descendit lentement l'escalier, son calme apparent seulement trahi par les battements effrénés de son cœur.

« Harry Potter est mort. Il a été tué alors qu'il prenait la fuite, essayant de se sauver pendant que vous donniez vos vies pour lui. Nous vous apportons son cadavre comme preuve que votre héros n'est plus.

Magiquement amplifiée, la voix reprit, implacable.

« La bataille est gagnée. Vous avez perdu la moitié de vos combattants. Mes Mangemorts sont plus nombreux que vous et le Survivant est fini à tout jamais. Il ne doit plus y avoir de guerre. Quiconque continuera à résister, homme, femme, enfant, sera éliminé ainsi que tous les membres de sa famille. Sortez maintenant du château, agenouillez-vous devant moi et vous serez épargnés. Vos parents, vos enfants, vos frères et vos sœurs vivront, ils seront pardonnés, et vous vous joindrez à moi pour que nous reconstruisions ensemble un monde nouveau.

La sentence frappa Drago plus sûrement qu'un coup. Potter ne s'était pas enfui, et il était convaincu que personne ne se laisserait prendre par ce mensonge éhonté. Pourtant, il ne l'en détesta que plus. Sa mort scellait son destin. Seule la victoire de Potter lui aurait permis de choisir son futur. Il n'aurait plus jamais le choix. Il redressa la tête et descendit impérieusement les marches, en vainqueur qu'il était. Il suivit la foule à travers le hall éventré jusque dans la cour où les Mangemorts les attendaient, Voldemort en tête. Dans les bras du garde-chasse, il aperçut le cadavre de Potter.

Les premiers hurlements se firent entendre. Il entendit McGonagall hurler comme un animal blessé, bientôt suivie par le reste de la foule. Aux hurlements de douleur se mêlaient les insultes envers les Mangemorts. A l'arrière de la foule, Drago devait admettre qu'il n'était pas fier. Mais il s'interdit de flancher, restant droit alors que le Lord les réduisait de force au silence, impassible quand le demi-géant déposa le corps du Survivant aux pieds de son maître.

« Harry Potter est mort ! Comprenez-vous maintenant, vous qui vous êtes bercés d'illusions ? Il n'était rien, n'a jamais rien été, qu'un jeune garçon qui voulait voir les autres se sacrifier pour lui !

Les vociférations reprirent, menées par Weasley, jusqu'à ce que Voldemort étouffe à nouveau leurs voix. Malgré lui, Drago sentit une pointe d'admiration pour ces gens qui ne cédaient pas alors que tout était perdu.

« Il a été tué en tentant de s'enfuir subrepticement par le parc du château, il a été tué en essayant de sauver sa propre vie.

Son mensonge était perceptible, et tous pouvaient sentir qu'il se délectait de l'effet qu'il produisait sur la foule face à lui. La suite fut trop rapide pour que Drago puisse l'analyser correctement. Londubat se précipita devant Voldemort, hurlant qu'ils ne cesseraient jamais le combat et appelant à lui l'Armée de Dumbledore. Tous les sortilèges de Mutisme des Mangemorts furent incapables de contenir les exclamations de la foule. Ensuite … Londubat fut pétrifié, coiffé du Choixpeau que le Lord embrasa d'un mouvement de baguette. Drago détourna le regard, incapable de supporter l'image du corps enflammé dont les hurlements stridents détruisaient ses tympans.

La suite fut plus invraisemblable encore. Un vacarme effroyable se fit entendre à l'autre bout du château, comme si des centaines de renforts manifestaient leur arrivée. Les géants se lancèrent dans un combat acharné contre un de leur semblable qui, semblait-il, n'était pas de leur côté. Les centaures tirèrent des centaines de flèches sur la foule de Mangemorts, et il ne put s'empêcher de craindre pour la vie de ses parents. Londubat se libéra d'un mouvement fluide du Choixpeau enflammé et, tirant de celui-ci une épée argentée, trancha la tête de Nagini avant que quiconque ne puisse réagir.

Le cri de rage de Voldemort se perdit dans les exclamations de la foule qui commençait à s'agiter et que les Mangemorts peinaient à tenir en respect. Et, surtout, ce que personne ne put ignorer tant le garde-chasse le beugla, le corps de Potter avait disparu. Complètement dépassé par les évènements, le Lord se figea soudain, fixant un point dans la foule des combattants de Poudlard. Drago se dévissa le cou pour tenter d'apercevoir ce qui attirait ainsi son attention, sans succès. La foule commença à bouger, baguettes brandies, chacun retenant son souffle, sachant que le premier sort marquerait la reprise des combats.

« - Cessez ! SILENCE !

La voix du Lord, plus puissante qu'elle ne l'avait jamais été, s'éleva au-dessus de la foule, ramenant le silence dans la Cour. La foule s'écarta alors, lentement, et une silhouette s'avança dans le no man's land qui s'était formé entre les deux armées. Drago sentit son cœur louper un battement quand il reconnut l'inconnue qu'il avait suivie quelques minutes auparavant. Celle-ci, majestueuse, s'arrêta face au Seigneur des Ténèbres, vrillant son regard dans le sien. Les mots qu'elle prononça ensuite figèrent les deux assemblées.

« - Bonsoir, Tom.


C'est tout pour le premier chapitre ! La suite sera postée prochainement, n'hésitez pas à laisser des reviews !

A bientôt !