Kanojo – Chapitre I
Ce qui vous parait être un début, est en fait une fin, la fin pour moi et ce que j'espérais aujourd'hui.
Je suis Hanamiya Makoto, et je me demande où est-ce que j'ai merdé dans ce match de basket, pourtant, mon plan était parfait, et Kiyoshi, mon ancien co-équipier qui est devenu mon adversaire, en a vraiment bavé comme ce n'est pas permis. Le pire dans l'histoire ? Il a lutté jusqu'au bout pour protéger son équipe. Je connaissais Kiyoshi et pourtant, je ne pensais pas que ça allait tourner comme ça, tout aurait dû être terminé quand il s'est retrouvé à terre parce que sa jambe lui faisait trop mal... Peut-être qu'Aomine avait raison, je n'aurais pas dû énerver leur premier année qui vient de la génération miracle, peut-être. Dans tout les cas, c'était écoeurant à voir. C'est à cet instant, alors que je suis dans mes pensées, que la porte s'ouvre et nos regards se rencontrent. Kiyoshi Teppei, sans doute l'homme que j'ai le moins envie de voir à cet instant.
"Alors tu as toujours cette habitude de rester dans les vestiaires pour maugréer après ta défaite..."
Il en a du culot pour dire ça alors que c'est contre lui que j'ai perdu, mais bon, c'est de bonne guerre.
"Et toi, toujours cette habitude de venir me faire chier..."
Il affiche son sourire habituel de grand débile qu'il est, tu parles d'un blessé, il a l'air en pleine forme cet enfoiré. Je me redresse finalement pour aller changer au moins de maillot et boire un petit quelque chose.
"Qu'est-ce que tu me veux, encore ?"
Il vint tranquillement s'asseoir sur le banc d'où je venais de me lever, alors que je me change tranquillement, sans le regarder, il faut dire que nous avons été co-équipier tout le collège, c'est normal qu'il me connaisse aussi bien... Pas assez pour éviter de se faire blesser, par contre.
"Je suis venu pour que tu soignes ma jambe blessé, tu me dois bien ça, non ?"
"Quoi !?"
Je n'en crois pas mes oreilles, il ne s'est pas encore soigné et a attendu tout ce temps pour venir se faire soigner par moi ? Mais il est complètement débile, ça s'aggrave de jour en jour ! Il doit souffrir le martyr en plus. Je pense. Pas que je m'inquiète pour lui, mais voilà quoi. Je lui jette un coup d'oeil et peste.
"Tss, pire qu'une gonzesse, à chouiner pour un bobo à ta jambe..."
Vous voyez bien que je ne m'inquiète pas... Je lui arrache des mains la trousse à pharmacie qu'il a emmené avec lui et m'applique donc pour le soigner, commençant par masser sa jambe avec une crème.
"Quelle idée aussi de jouer avec une jambe dans cet état !"
Grommelai-je alors qu'il continuait à sourire comme un demeuré. Lui non plus, il n'a vraiment pas changé... Oui, j'ai empiré sa situation, je pensais que comme ça il comprendrait que tout ça était vain, qu'il ne fallait pas mettre sa jambe en péril tout ça pour une foutue partie de basket ! Mais ça n'a servi à rien, j'ai l'impression que c'est même moi qui devrait en retenir une leçon tiens... Pathétique... Je termine de lui mettre le bandage et relève la tête vers lui.
"ça ira ou tu veux un bisou magique en plus ?"
Sauf qu'à peine ces mots prononcés, il se pencha vers moi, et bien trop prés, ses lèvres vint embrasser les miennes. Merde. Pourquoi je lui ai sorti ça moi ? Je devrais savoir comment ça tourne à chaque fois avec cet énergumène... Je me relève soudainement en le repoussant, essuyant ma bouche d'un revers de manche.
"Je t'ai déjà de ne pas faire ça ! J'aime pas les mecs, moi !"
Il me sourit de son air béa habituel, et là, je savais qu'il allait me sortir une réplique qui ne me plairait pas.
"Tu n'aimes personne toi, de toute façon..."
Je me contente d'hausser les épaules en me mettant dos à lui pour refermer le cassier, je ne peux pas dire qu'il a tord au moins.
"Toi compris."
Répondis-je d'un ton tranchant. Je le regarde en coin et ça fait juste rire cet imbécile heureux, il a vraiment de la chance que le meurtre soit punis par la loi celui-là...
"On rentre ensemble ?"
Je relève la tête et les sourcils avec... Il est sérieux là ? Comme si moi, j'avais envie de rentrer avec l'individu qui venait de me battre à plat de couture à mon propre jeu !
"Pourquoi je voudrais ?"
"Parce qu'il pleut dehors et que je suis sûr que tu as oublié ton parapluie... Comme d'habitude."
Dit-il, sa réponse toute prête, et moi, comme un idiot à regarder le casier d'un air blasé, c'est qu'il avait raison l'enfoiré... Il me connait trop bien en fait, il faut vraiment que ça change, je ne peux pas le laisser continuer à s'insinuer dans ma vie comme il le fait.
"... Je te déteste."
Lui répondis-je froidement en prenant mon sac, pour cette fois de toute façon c'est foutu, autant profiter de sa naïve gentillesse plutôt que de rentrer sous la pluie et finir malade.
"Je prends ça pour un oui !"
Je ne réponds rien cette fois, c'est inutile et il me rejoint pour qu'on aille tous les deux dehors, j'espère juste qu'on ne va croiser personne qu'on connait... Bon, en fait, en voyant le déluge dehors, je me dis que ça devrait passer. Il ouvre alors son parapluie et nous voilà donc tout deux parti pour... Le même immeuble. Hé oui, on est voisin, la chance n'est-ce pas ? Tch.
"Tu viens chez moi ?"
Je lui jette à nouveau mon regard blasé, sérieusement, ce type ne cessera jamais d'être le plus insupportable au monde... à peine ai-je ouvert la bouche, qu'il renchérit.
"Il n'y a personne chez toi, n'est-ce pas ? On pourrait fêter ta défaite... Avec de l'alcool."
Ma bouche se referme alors que je regarde ailleurs. Insupportable, vraiment. Comment suis-je censé lui dire non alors qu'il me parle d'alcool ? Ça m'énerve comment il tape juste, le plus souvent...
"Pas longtemps alors..."
Finis-je par répondre, je m'efforce de ne pas le regarder, parce que je sais qu'il a son fameux sourire de vainqueur. Cet idiot...
C'est donc ainsi, qu'après une bonne douche, je finis complètement bourré chez lui au bout de 4 verres alors que lui n'a même pas encore bu. J'ai comme l'impression de m'être encore fais avoir...
"Haa, trop chaud..."
Dis-je tout en enlevant mon tee-shirt, sans aucune pudeur, comme si tout ça était parfaitement normale, chose que je ne ferais pas si je n'avais pas bu autant. Il me regarde amusé.
"Tu es bourré à quel point, au juste ?"
Demanda-t-il en se penchant sur moi, ce qui provoque chez moi un réflexe très étrange dont je me serais bien passé. En effet, ma main passe sur sa nuque pour l'attirer à moi, que je puisse coller mes lèvres aux siennes pour un baiser assez passionné, il faut bien dire ce qu'il en est... Je n'avais plus du tout conscience de ce que je faisais, alors qu'on ne me jette pas la pierre, je suis sûr que vous auriez fait pareil à ma place.
"Va savoir..."
"Bien assez, je crois..."
Mais ça n'a pas du tout l'air de le déranger, au contraire, il me renverse sur le canapé tout en revenant m'embrasser et ne se privant pas pour m'enlever ce qui me reste de vêtements, comme si ça faisait longtemps qu'il se retenait... Hm, pas impossible. Le pire c'est que mon corps réagit facilement à son contact, je frémis, laisse sortir ma voix, commence à être excité... Heureusement que je ne me souviendrais plus de tout ça demain matin. Il me caresse, me léche doucement, j'ai l'impression de fondre sous sa langue... Il s'y prend bien l'abruti, il me fait vraiment de l'effet, je ne sais plus trop où me mettre...
"Plus..."
Soufflai-je tout en écartant les jambes pour lui montrer que je le désirais. J'ai dis que je ne savais plus où me mettre ? Hahaha, apparemment mon moi bourré n'a vraiment aucune pudeur... Le pire c'est que Teppei n'est pas du tout bourré, lui, il va se rappeler de tout ça dans les moindres détails, cet enfoiré. Je sens ces doigts aller et venir en moi, ce qui fait cambrer doucement mon corps, ainsi que sortir une voix que je ne me connaissais pas... Tout cela est atrocement embarrassant...
"Makoto... Je ne peux pas me retenir plus..."
Me dit-il en me regardant avec envie, et avant que j'ai eu le temps de répondre quoique ce soit, de toute façon, je n'ai pas assez l'esprit clair pour pouvoir répondre quelque chose de cohérent, il me pénétre profondément. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est équipé, le capitaine de Seirin. J'en ai eu le souffle coupé un court instant avant de venir m'accrocher à lui, griffer son dos, tout en bougeant les hanches pour en avoir plus. Dieu que c'est bon... Je n'aurais jamais cru. Déjà que je n'aurais jamais cru faire l'amour un jour avec cet homme. Il m'attrape par les hanches et fait de puissants vas et viens, me faisant gémir à chaque fois, allant plus vite et plus profondément... Il me fait tourner la tête. Complètement. Je ne peux penser à rien d'autre que le plaisir que je ressens à cet instant. C'est tellement exceptionnel, j'ai du mal à croire que ça puisse être humain... En même temps que je jouis, je ne peux m'empêcher de planter mes dents dans sa nuque, étouffant un ultime gémissement, alors qu'il me remplit... Et puis le noir. Je tombe lourdement sur le canapé, m'endormant sans même m'en rendre compte.