« Allez, laisse-toi faire ! Viens jouer avec le loup ! »
La voix sirupeuse de Ferid Bathory s'insinuait dans les couloirs. Elle s'enroulait autour des candélabres, s'écoulait le long des cadres.
Recroquevillé sous un bureau, Mikaela essayait de se faire le plus discret possible. Ne pas haleter, ne pas parler. Retenir même ses larmes. C'était la deuxième fois qu'on l'emmenait ici, dans cet endroit somptueux, oui, bien trop élégant et raffiné pour le bétail qu'il était.
Dans le lointain, il entendait les talons du vampire claquer plus fort sur le sol de marbre. Il… Il approchait. Un meuble fut renversé. L'enfant sursauta. Il savait qu'une simple caresse de la « créature » sur le divan avait suffi pour l'envoyer contre un mur.
« Tu sais bien que ce petit jeu ne fait qu'aiguiser mon appétit. Pourquoi continues-tu ? » Était-ce de l'agacement dans la voix ?
Mikaela resserra plus fort les bras autour de ses jambes. Se cacher plus, tenter de se fondre. Se faire petit, si petit que peut-être cette fois, il pourrait y échapper.
Nouveau bruit, montée en puissance dans l'angoisse. Ses ongles sur les murs. Cela crissait si fort. Il mit les mains sur ses oreilles. Ne plus entendre pour ne plus imaginer la pierre éclatant sous les coups de griffes. Il aurait bien hurlé de terreur. Que pouvait-il faire face à tant de puissance ? Que pouvaient donc faire tous ces enfants, destinés à servir de réservoirs vivants pour ces vampires ? Ils étaient si forts. Et eux, eux…
« Je t'ai trouvé ! » L'amusement s'était emparé des mots. C'était la satisfaction du prédateur ayant acculé sa proie, le timbre d'une menace avant l'assaut final.
Les bottes s'étaient arrêtées devant sa cachette. Il savait qu'en remontant le long des cuissardes, il trouverait l'étoffe blanche d'un pantalon, la veste à l'étrange coupe où se mêlaient le noir et le blanc. Et ce visage encadré de cheveux gris que retiendrait un ruban noir. Ce sourire fier et narquois qui s'ouvrirait sur ces canines acérées. Ferid Bathory, vampire.
L'enfant rassembla une dernière fois son courage, prit son élan, tenta une sortie.
Une main ferme lui agrippa le bras et l'attira brutalement contre ce corps glacé. Il envisagea un instant qu'il pourrait se débattre, mais il était pris au piège des pupilles rouge sang. Et dans cette semi-transe, il comprit. Se battre contre la force brute était inutile, mais peut-être que par la ruse, la tromperie… Mikaela frissonna lorsqu'une main gantée caressa doucement sa joue tandis que la voix devenue autoritaire murmurait.
« Tu as ce que je veux. Le loup mange toujours le mouton, tu sais. »
L'enfant ferma les yeux, serra ses poings. Il retint le cri qui lui brûla les lèvres lorsque les canines s'enfoncèrent dans sa gorge à la recherche de son sang. La ruse, leur laisser croire. Et puis… et puis s'enfuir…
Je suppose que cela devait arriver, vu que j'ai développé un intérêt certain pour Ferid. Qui a osé dire que c'est un certain syndrome griffonien?
Je ne sais pas si j'écrirai encore sur cet anime, c'est pourquoi je laisse cette fic "en cours".