Jingle : Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "relatif" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.

Disclaimer : Jonathan Stroud est l'auteur de ce fabuleux livre que j'ai découvert récemment, Lockwood et Co (T.1). Je lui emprunte ses personnages pour un temps.

Chapitre 6 : Résonances

De retour à Portland Row, les trois associés se déchargèrent de tout leur attirail qu'ils laissèrent en plan dans la cuisine et montèrent se coucher sans un mot. Ce ne fut que vers une heure de l'après-midi, après un brunch rapide au milieu des rapières et des fusées au magnésium, que Lucy trouva enfin l'occasion de se retrouver seule avec Lockwood, à ranger le matériel à la cave.

« Lockwood, tu avais prévu de me dire quelque chose aujourd'hui, je me trompe ?, lui rappela-t-elle.

- C'est exact. C'est en rapport avec ce qu'il s'est passé la nuit dernière, de mon attitude envers toi. »

Lucy repensa à son attitude plus prévenante que d'habitude : il l'avait soutenu quand elle avait vacillé, il lui avait tenu deux fois la main et il l'avait même serrée dans ses bras. Elle se rappela aussi sa conversation avec George. Ce dernier vivait avec Lockwood depuis bien plus longtemps qu'elle, ses remarques devaient être fondées. Le ventre de Lucy papillonnait à l'idée que Lockwood puisse se déclarer. Jusqu'à présent, elle n'avait aucune idée de comment elle pourrait réagir. Une partie d'elle avait très envie de répondre positivement. Lockwood était après tout mignon, amusant, compréhensif. Mais une autre voix la mettait en garde. Il était aussi son collègue. S'ils se mettaient à sortir ensemble, ils ne pourraient plus travailler ensemble et elle devrait partir, et ce ne serait vraiment plus pareil. Pitié, faites que George se trompe, pensa-t-elle de toutes ses forces.

« Ca va ? Tu fais une drôle de tête. Tu t'es bien remise de la nuit ?

- Euh, oui oui, ça va. C'est juste que je ne voie pas trop de quoi tu veux parler, il n'y a rien à en dire.

- Bien sûr que si tu l'a remarqué. On a failli y passer dans la chambre du gardien à cause de ça et au bout d'un moment tu t'es mise à me rabrouer quand je m'inquiétais pour toi. Je sais que ce n'était pas très juste envers toi, tu as largement les capacités pour t'en sortir sans mon aide, il n'y a qu'à voir comment tu as pris les commandes la nuit dernière.

- C'est vrai que pour une fois c'est moi qui ai élaboré les plans. Mais tu n'avais pas l'air dans ton assiette non plus. Tu veux donc m'expliquer pourquoi tu m'as couvé pendant toute la nuit ? »

L'aspect que prenait la conversation commençait un peu à s'éloigner de l'idée que Lucy se faisait d'une déclaration amoureuse. Elle commençait vraiment à se demander où il voulait en venir.

« Je vous l'ai déjà dit hier soir, mes parents étaient venus au manoir. C'était quand Mrs Arlett n'était encore qu'une enfant.

- Tu veux dire que la femme à laquelle elle a fait référence avant notre départ…

- Oui, c'était de ma mère dont elle parlait. »

Un silence gêné s'installa. Devant l'assurance habituelle de Lockwood, Lucy avait du mal à se dire que sa mère ait pu fondre en larme pour un simple Type Deux. Mais après tout, elle aussi avait eu sa dose.

« Quel est le rapport avec moi ?, demanda-t-elle finalement.

- Le rapport c'est que tu m'inquiètes beaucoup. Tes Talents sont si forts que tu arrives à partager les sentiments et les pensées des Visiteurs. J'ai peur qu'un jour cela te fasse du mal.

- Je n'ai pas eu de soucis jusqu'à présent.

- Oh si, tu en as eu. Tu ne t'en rends pas compte, mais j'ai gardé un œil sur toi hier, et tu as vraiment été perturbée par ce Spectre, comme ma mère.

- Tu as dit hier que ta mère avait laissé des notes, tenta de raisonner Lucy. Elle y a dit quelque chose à ce propos ?

- Mes parents effectuaient des recherches en parapsychique, je crois que George t'en a déjà parlé. Ma mère, comme toi, avait un ressenti très fort autour des Visiteurs, et ça lui est resté à l'âge adulte. Mes parents étaient consultés quand les clients pensaient avoir un Visiteur pacifique chez eux mais voulaient en savoir plus sur son histoire.

- Comme Mr Arlett. La façon dont on a géré médiatiquement l'affaire Annie Ward lui a donné la même image de notre agence. On s'intéresse à la personne derrière le Visiteur. »

Lockwood acquiesça avant de reprendre son explication :

« Dans ses notes, ma mère explique qu'ils étaient venus car la fille cadette de la famille parlait souvent de son amie imaginaire et que les parents avaient commencé à s'interroger sur sa nature probablement pas si imaginaire que ça. Tout ce qu'en a dit ma mère, c'était que le Visiteur présent n'était pas hostile envers les jeunes enfants, bien au contraire, mais qu'elle-même n'avait pas pu en supporter la présence, que sa résonance était bien trop forte. Je n'avais que quelques mois à cette époque et maintenant que je connais l'histoire de Lauren Gilligan, je commence à avoir une idée de ce qu'elle a pu ressentir. Comme tes capacités sont assez proches de celles de ma mère, j'avais peur de la façon dont ce Visiteur aurait pu t'atteindre. Plus ça allait, plus ma mère en souffrait, j'aimerai te préserver sur ce domaine là.

- Mais tu ne pourras pas m'empêcher d'aller sur le terrain. Si j'arrive à ressentir certaines choses et que ça nous aide en mission, je ne vois pas où est le mal. Si un jour je ne le supporte plus, j'arrêterai et c'est tout. Je ne suis pas comme ta mère. Nous n'avons pas le même vécu. Tu ne peux pas nous comparer.

- Oui, je vais devoir apprendre à relativiser tout ça. Cela t'intéresserait quand même que je te prête certaines de ces notes ?

- Pour sûr, surtout celles où elle dit à quel point tu étais un gosse détestable. Il doit bien y en avoir plusieurs à ce sujet. »

Lockwood sourit à la taquinerie.

« Je vais éviter de te confier celles-ci.

- Alors en retour, tu dois me promettre d'arrêter de t'inquiéter inutilement pour moi.

- Ca marche. Partenaire ?

- Partenaire ! »

Lucy serra avec enthousiasme la main que lui avait tendu Lockwood. George descendit alors de la cuisine avec le journal en cuir de Gilligan sous un bras et son horrible bocal contenant un crâne humain sous l'autre.

« Pardon, j'ai interrompu la déclaration ?, demanda-t-il confus. Je voulais juste descendre le journal dans nos souvenirs de mission.

- Quelle déclaration ?, renchérit Lockwood en fronçant les sourcils.

- Oh rien, répondit Lucy. George s'attendait juste à ce que tu te prosternes devant moi et t'excuses d'être un abruti frappé du ciboulot et un crétin imbu de lui-même. Je ne sais vraiment pas ce qui aurait pu lui laisser penser cela. »

Lucy laissa un Lockwood perplexe derrière elle et monta à la cuisine, échangeant un regard amusé avec George en le dépassant. Si ce dernier venait de rentrer, il avait certainement ramené des cookies et elle n'allait pas s'en priver.

« Je crois que j'ai loupé un truc là, devina Lockwood.

- Tellement, » lui répondit George en soupirant avant de poursuivre sa route vers les étagères à souvenirs.

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Bon, les thèmes ne sont peut-être pas tous aussi repérables les uns que les autres au sein de l'histoire, mais ils sont tous traités. L'histoire a changé un million de fois au fur et à mesure que les thèmes sont arrivés, mais je suis franchement contente. Je ne me pensais pas capable d'écrire une fic à chapitre sur Lockwood et Co, mais je trouve que je m'en suis plutôt bien sortie. Ca m'a donné envie de relire le livre en tout cas :) Que vous connaissiez ou pas le fandom (pour les lecteurs du Fof notamment), j'espère que vous avez apprécié votre lecture !

A la prochaine !