Me voilà de retour avec une nouvelle fiction... J'espère que vous aimerez !

Disclamer : Personnages apartiennent à Masashi Kishimoto et nul autre ! Dommage mais c'est comme ça.

Les personnages seront un peu OOC (pas trop quand même... du moins je vais essayer) et le monde des ninjas sera seulement un peu plus technologique. Je me le permets parce que Masashi Kishimoto a fait apparaître un ordinateur portable dans le dernier chapitre, donc je prend pour acquis que les cellulaires existent.

Je viens du Québec donc certaines expressions, évidemment, risquent de vous accrocher les yeux. Les seules expressions de France que j'insérerai proviennent de Kaamelott, parce que ce sont les seules que je connais et que je suis une fan finie.

Aussi, si vous notez des incohérences genre j'écris qu'elle a 18 ans et plus loin qu'elle en a 23, vous pouvez me le dire ne vous gênez pas ! Je suis une tête folle et donc ça se peut que j'oublie des bouts. Ce n'est pas voulu.

Vous pouvez me donner des idées, ça serait même apprécié ! Je pourrais même vous faire faire une petite apparition à quelque part en récompense.

WARNING : Il y a du SPOIL. Ça se passe après l'épisode 699, quatre ans après la bataille finale.

NOTE : Je suis rendue à la fin du chapitre, et je vois bien qu'il manque quelque chose... Je vais donc écrire les pensées de Hinata en italique celles de Kakashi en *italique encadré d'étoiles* encore je vais écrire les noms devant. Je ne vais pas en mettre partout, rassurez-vous tout de suite !

NOTE II : Ouais bien... mon chapitre était vraiment long donc je l'ai coupé en deux parties. Dites-moi si vous voulez avoir la suite tout de suite ou j'attends une semaine avant de le poster ! (Kakashi apparaît à partir de la deuxième partie)

Chapitre I - Réquisitions

Hinata a toujours été reconnue pour son extrême fragilité. C'est une qualité tellement présente chez elle que ça en est devenu un défaut de personnalité. Un bégaiement, un tremblement, un regard fuyant... tout ça était son quotidien depuis aussi longtemps qu'elle se souvenait. Elle ne se complaisait pas dans la faiblesse mais dans la douceur. La limite est parfois ténue entre les deux, me direz-vous, et vous aurez raison.

Depuis environ quatre ans, la jeune fille paraissait encore délicate et posée comme une fleur de printemps dans un champ de blé, mais avec un caractère relativement plus présent et développé. Elle s'est affirmée plus encore lors de la bataille contre l'ennemi de tous, Pein, en prenant la défense de son ami et béguin, Naruto Uzumaki. À ce moment-là, elle était au centre de toute l'attention. Le voir se faire clouer sur place à l'aire de barres réceptrices de chakra l'avait retournée encore et encore. Impuissant. Elle connaissait très bien ce sentiment. Elle n'aurait jamais pu le regarder se faire tuer sans s'interposer. Et lorsqu'elle a repris conscience, plus tard, à la fin du rasage à blanc de Konoha, sa mentalité avait évolué. Ce fut le jour 0 de la nouvelle Hinata.

Pas une Hinata agressive, non, mais plus consciente de ses limites, possibilités, talents. Sans être devenue extravertie, elle s'exprime maintenant sans problème d'élocution et presque sans rougir. Quand à l'évanouissement imminent à chaque rencontre avec Uzumaki Naruto, disparu. Ainsi que tout espoir de former un couple avec lui.

Oui, il s'est transformé en démon à neuf queues à la suite de son «sacrifice». Mais jamais il ne lui en a parlé. Elle avait fait sa déclaration d'amour devant tout Konoha et pas un mot là-dessus. Elle a compris le message. Et cessé d'espérer en ce sens.

Comme il y a d'autres poissons dans l'océan, il y a d'autres ninjas à Konoha. Ou à Suna. Ou à... vous avez compris le principe.

Depuis que Sasuke est revenu, les filles sont beaucoup plus agitées malgré son handicap. Son bras gauche est une prothèse faite à partir de cellules humaines de Hashirama et semble fonctionnelle. Lui et Naruto ont pratiquement servis de cobaye à la greffe. Les avancées technologiques sont en leur faveur. Bref, il risque d'y avoir un véritable attroupement! Sakura, Sasuke et Naruto sont de vraies vedettes. Malgré le fait que le héros selon son coeur soit Naruto, le genre humain sexe femelle se presse autour du garçon aux cheveux noirs.

On peut dire que l'ancienne équipe 7 est devenue exceptionnelle !

Les trois élèves des légendaires sannin les ont dépassés, et Kakashi-sensei qui est devenu Hokage à l'image de son sensei. C'est plus qu'impressionnant. Tandis que Kurenai-sensei a donné à Konoha son bien le plus précieux : une petite fille nommée Miraï. Car les enfants sont ce pourquoi les ninjas se battent. Et Hinata a trouvé cette raison de continuer, entourée de tous ses petits élèves.

Elle a retenu une leçon durant la Quatrième Grande Guerre Ninja : plus jamais elle ne se complairait dans la douleur cuisante de l'échec et l'incompréhension.

C'est cette Hinata métamorphosée qui se rendait à une réunion avec tous ses amis de l'école ninja, prévue depuis quelques semaines. La délégation de Suna (entendre : Temari) sera également présente.


P.O.V. Première personne - Hyuuga Hinata

Heureusement que j'ai répondu par l'affirmative pour les retrouvailles post-missions, je crois que Naruto-kun serait venu me chercher directement au manoir. Et ça, même si ses exploits dépassent l'entendement, mon père ne le digérerait pas. Tant qu'il n'est pas Hokage (et oui il va l'être sans aucun doute), il ne verra pas l'entrée du clan, même s'il est plus compréhensif envers les «étrangers». Mais non, les Hyuuga ne reformuleront pas une équation gagnante; j'ai déjà échappé de justesse à un mariage avec feu Neji, mon cousin décédé au combat. Nous étions dans la même section, la deuxième division menée par Kitsuchi, shinobi d'Iwa.

Sa mort m'a dévastée une fois l'adrénaline du combat retombée. Il est parti pour sauver Uzumaki Naruto et ma petite personne d'une attaque de Juubi. Jamais je n'aurais cru avoir mal à ce point, et pourtant j'ai perdu ma mère plus jeune. Ça m'a pris quelques mois et beaucoup d'empathie venant de Kiba et Shino avant de supporter d'en parler. Mais ça m'a donné une flamme qui ne s'éteint jamais, qui jette une lumière incandescente sur ma nouvelle personnalité plus affirmée. Il ne sera pas mort pour rien.

Le mariage était censé se faire à ses 18 ans, c'est-à-dire cinq mois avant que je les atteigne également. Mais il n'a pas eu ni sa majorité ni une femme dans son lit... En un sens je n'avais aucune envie de l'épouser, l'inceste très peu pour moi, alors que le clan ne veut pas que l'hérédité se perde. Je suis chanceuse car il n'y a pas d'autre Hyuuga qui pourrait prétendre à ma main.

C'est sûr, mon père pourrait toujours me faire plier à sa volonté, mais il se montre plus clément dorénavant. Plus chaleureux. La rencontre avec son frère défunt au front y est pour quelque chose. Il a décidé d'abolir la Bûnke et la Sôke, la malédiction du sceau maudit qui frappe les familles considérées «secondaires» du clan Hyuuga. Maintenant, héritière ou non, première née ou non... Le plus fort de la famille dirigera le dôjô. Ça aurait dû être Neji. Quant à savoir ce qui allait se passer durant les prochaines années...

Tandis que je me promène dans les rues de Konoha, nouvellement reconstruite, encore en chantier à certains endroits, je remarque que la configuration de la ville a été légèrement changée. On dit que là où le feu passe et rase une forêt, c'est pour mieux repousser. C'est ce qu'on verra.

À deux pâtés de maisons, j'entends déjà des hurlements féminins et des protestations masculines, des exclamations en tout genre. Et dire que je suis arrivée un peu avant l'heure pour éviter de me faire remarquer, c'est raté.

J'aperçois Lee, un jeune homme aux cheveux noirs, coupe au bol, vêtements verts et bas orange, retenu par Tenten, son ex-coéquipière. Elle a deux chignons bruns en guise de coiffure et porte des vêtements japonais noirs et blancs. Elle doit l'empêcher de boire du saké... car Lee s'est déjà trompé et par miracle Sabaku No Gaara a évité un massacre face à Kimimaro. Il est intenable sous l'effet de l'alcool. Nous en avons même été témoins une ou deux fois. Il brisait tout sur son passage...

Pas moins d'une dizaines de filles âgées d'entre 8 et 30 ans gazouillent autour d'une personne qui se trouve à être Uchiha Sasuke, grand jeune homme aux yeux et cheveux noirs emmêlés au teint opalescent. Je ne comprendrai jamais l'effervescence autour de lui. Naruto et Sakura se tiraillent avec conviction, à quelques pas, une mêlée de rose et blond, d'orange et de blanc, de bleu et de vert. Comme d'habitude, c'est la fleur de cerisier qui met des claques au bol de nouilles. (Référence aux prénoms...)

Kiba et Shino ne sont pas encore présents. Shikamaru somnole dans un coin, la couette noire dans les airs, la joue écrasée sur son bras, réveillé parfois par les coups de coude involontaires de Chôji qui engouffre goulûment un plat de viande grillée, les joues en spirales. Ino ne semble pas être là aussi. Elle ne devrait pas tarder, elle qui est une des plus grandes fan finies du monsieur Uchiha. Temari, l'ambassadrice de Suna, est assise face aux deux amis. Elle a encore ses quatre couettes blondes caractéristiques, habillée en kimono noir. Elle semble se retenir pour ne pas réveiller Shikamaru à coups de poing sur la tête. À chaque fois qu'elle est à Konoha, soit pour organiser l'examen chûnin ou d'autre raisons plus officieuses, Temari est toujours dans un rayon de 5 mètres entourant l'ambasseur de Konoha - celui à la coiffure comme un ananas. Si ils croient que personne ne l'a remarqué...

Sai, un garçon aux cheveux noirs courts, la peau pâle comme neige, se tient dans un coin et observe avec un sourire faux la bataille du reste de l'équipe 7, face à un bol de nouilles vide.

Nous invitons nos sensei à chaque rencontre, mais Asuma-sensei est mort, Kurenai-sensei a une petite fille très jeune, Kakashi-sensei est Hokage et Gai-sensei doit s'entraîner avec sa nouvelle chaise roulante. Yamato-sensei, qui nous fait bien rire avec ses gros yeux, prend parfois la peine de venir, malgré sa position élevée dans les rangs des shinobis. Naruto, Saruka et Sai le tiennent en grande estime.

Nous apprécions ces moments passés tous ensemble, car depuis l'Alliance Shinobi, le monde est en effervescence, particulièrement le contre-espionnage. Mission par ici, plan tactique par là... j'ai l'impression que tous les plus grands ninjas de ce siècle sont soit morts ou ont été vaincus durant la dernière guerre. Improbable de penser que quelque chose d'aussi irréel puisse se reproduire. Mais les précautions ne font pas défaut, surtout notre nouvel Hokage qui déplace une véritable escorte à chaque visite diplomatique.

Je m'assois au bout du comptoir d'Ichiraku, qui a nommé sa meilleure sorte de ramens Naruto en l'honneur de notre ami à tous. J'en commande d'ailleurs un bol. Du boeuf cuit à la vapeur avec des nouilles, des pousses de bambou et un bouillon au porc agrémenté de narutomaki. Alors que je viens pour entamer ce délice, je me fais interrompre par une gentille tape sur l'épaule et un aboiement. Bien sûr, ce sont Kiba et Akamaru. Celui-ci prend tellement de place que j'ai de la peine à me retourner pour saluer mon ami. De ses petits yeux bruns pétillants et ses triangles rouges tatoués sur les joues, il semble en pleine forme.

- Alors Hinata, tu aimes bien manger Naruto à ce que je vois.

Mais quel commentaire déplacé ! Je ne peux m'empêcher de rougir devant tant de salacité. Même si j'ai gagné en caractère, le côté sexuel de la vie est encore dans la noirceur totale. Et me gêne totalement. Ce gros bêta ne pouvait pas s'en empêcher, même s'il sait que j'ai dû faire une croix sur mes sentiments.

- K-Kiba ! Tu exagères, ce sont des ramens !

- Oui, je sais, mais j'aime bien l'analogie avec le nom.

- Tu te trouves peut-être drôle, Inuzuka ?

Une voix rauque, jeune, et dont le propriétaire a disparu environ trois ans. C'est l'acerbe commentaire du dernier Uchiha qui vient de s'immiscer entre nous. En fait, ça ne me surprend pas vraiment. Mon meilleur ami et Naruto se sont très souvent battus. Sasuke et Naruto de même. Donc, par syllogisme, il serait naturel que ces deux-là se «fritent» aussi. Mais j'aurais préféré ne pas être là pour le voir. Le tempérament emporté de Kiba risque de vite faire tourner la situation au vinaigre.

- Sasuke-kun ?

Il ne parle pour ainsi dire jamais, malgré le fait que son âme, à jamais changée avec le fratricide, a retrouvé un peu de son entrain d'avant le massacre familial. Peut-être s'est-il rendu compte que ses amis l'ont toujours aimé... Bref, il est pas mal plus supportable qu'à son départ. Sakura est postée directement derrière lui, essayant de mettre sa poitrine en valeur au cas où il regarderait dans sa direction.

- Je veux la même chose, Teuchi-san, exige-t-il en s'assoyant sur le banc à ma droite, ignorant complètement malgré le peu d'espace (comment fait-il ça?) Kiba et Akamaru. Il se croise les doigts en appuyant son menton dessus.

Comme s'il y avait de la place. Kiba ferme et ouvre les poings, sans doute pour se contenir. Il sait que s'il devait le frapper, son arrêt de mort serait signé par l'entièreté de la gent féminine. Enfin, presque l'entièreté. Parce que le revenant ne me fait ni chaud, ni froid. Il m'exaspère même un peu parce qu'il s'en permet, le monsieur Uchiha. En se foutant de notre conversation.

- Et toi, Uchiha, tu ne pourrais pas dégager un peu ? Tu ne vois pas qu'on était occupés ?

- Et moi je mange, répond-il sans un regard, prenant son bol et commençant à l'engouffrer.

Pour un peu j'ouvrirais ma bouche de surprise. J'hésite entre éclater de rire ou le pousser, mais je ne fais rien.

- C'est pas grave, Kiba-kun. On va se trouver un autre coin.

Au même moment...

-AHHHHHHHHH ! SASUKE-KUN ! Tu es si BEAUUU!

Ino se pointe. Je n'ai rien contre elle, mais quand Sasuke est dans le décor elle devient folle ! D'ailleurs, Sakura lui met direct un poing sur la tête.

- Ino la truie, c'est quoi ton problème? Tu oses le déranger durant son repas !

- Toi grand front, ne te mêle pas de nos affaires ! Sasuke-kun et moi devons préparer notre mariage !

- Maudite imbécile tu n'y es pas du tout... Pour faire des beaux enfants c'est moi qu'il va choisir !

Désespérant. J'espère ne jamais ressembler à ça. Me battre pour un garçon, ça serait vraiment n'importe quoi. Je me lève avec une certaine énergie et laisse ma place aux deux folles furieuses. Je m'éloigne en compagnie d'Akamaru et son maître pour avoir plus de tranquillité.

- Il se croit tout permis ! S'il pense que nous allons le pardonner juste parce qu'il a tué Itachi ... Il a bien aidé durant la guerre mais il a essayé de tuer Naruto après ! Je trouve que ça s'annule...

Je sens un frisson monter le long de ma colonne vertébrale. C'est comme si on parlait dans son dos, mais juste à côté de lui... J'espère qu'il n'a pas entendu !

- Ça fait seulement deux ans qu'il est revenu pour de bon, Kiba-kun. Il faut lui laisser une chance !

Ça c'est tout-à-fait moi et mon grand coeur. Mon cellulaire bipe. J'ai dû recevoir un message texte.

« De : Shizune / Rendez-vous demain matin à 07h00 au bureau du Hokage. »

Une nouvelle mission, sans doute. La dernière remonte à plusieurs mois. Elle doit être importante pour me forcer à manquer une classe de bonne heure. Je vais devoir me coucher tôt !

- C'était Shizune, expliquai-je en réponse au regard de mon ami.

- Ah, ça fait longtemps qu'on avait pas entendu parler d'elle !

- Est-ce qu'il y a beaucoup de mouvement au niveau des missions ces temps-ci ?

- Non, pas vraiment. Quelques unes par-ci par-là, c'est tout.

- Je ne sais pas pourquoi ils auraient besoin de moi, alors.

- Tu le sauras demain. N'y pense plus, bois un verre pour t'aider à digérer Naruto. Oups ! Les ramen, je voulais dire.

Je lève la main et commande un petit verre de saké chaud. Juste assez pour propager la chaleur dans mon corps, mais sans ressentir les effets néfastes de l'alcool, comme la lenteur d'esprit ou encore la désinhibition. Kiba m'accompagne avec un grand verre.

- Tu sais que Naruto c'est de l'histoire ancienne, j'ai fait une croix dessus il y a déjà plusieurs années.

- Que veux-tu, j'aime plus que tout te taquiner ma chère Hina.

Lui, par contre, ça ne le dérange pas de se retrouver cul par-dessus tête. Il n'a rien à faire demain. Je n'ai rien contre un verre, mais une bouteille ça commence à faire beaucoup.

- Tu sais, Tamaki (sa femme dans le scan 700) est venue s'installer à Konoha. J'aimerais bien l'inviter à manger un truc, mais je ne sais pas où ni quand je devrais le faire... Hana la déteste.

- Ne t'inquiète pas, ta soeur est farouche à prime abord, c'est normal qu'elle te protège.

Je n'ai moi-même rencontré Tamaki qu'une seule fois. J'ai eu l'impression que c'est une jeune fille réservée, prête à prendre soin des autres en toutes circonstances. Un petit je-ne-sais-quoi vient tout de même me chicoter. Peut-être parce que 75% de mon entourage est composé par des hommes. Je suis déstabilisée par la douceur, je comprend maintenant pourquoi je semblais si bizarre aux autres.

Elle a de la chance d'avoir un protecteur comme Kiba-kun. Il n'est certes pas aussi charismatique que Naruto-kun, ni aussi intriguant que Sasuke-kun, ou intelligent que Shikamaru-kun... mais elle ne peut pas rêver mieux comme garçon attentionné. Pour avoir passé de nombreuses années à ses côtés, je le sais.

Un tumulte sans précédent nous parvient aux oreilles. Comme de fait, c'est encore la bagarre du siècle du côté bar. Sakura et Ino ne retiennent plus le crêpage de chignon, Naruto qui essaie de convaincre son amie de lâcher prise et Shikamaru qui fait la même chose de son bord. Sasuke a déjà dû s'éclipser depuis plusieurs minutes, ce qui en augmente le ridicule. Je décide de finir mon petit verre, de dire au revoir à Kiba-kun pour retourner me préparer pour la journée de demain. Elle risque d'être longue.

Je laisse quelques centaines de yen sur la table pour payer mes boissons et quitte pour le manoir de ma famille. En route, je croise deux silhouettes enlacées dans un coin noir. Je ne cherche pas à les reconnaître. Soupirant quelque peu, je continue ma route. Je commence à ressentir la fatigue. Les journées sont longues à l'Académie, même si mes élèves sont très agréables. Ils vampirisent toute mon énergie. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour l'avenir de Konoha ! Ça me tient à coeur. Si je n'ai pas été l'héritière parfaite, j'aurai quand même fait quelque chose de bien.

- Hyûga.

Comme mon cousin est mort et que je suis la seule avec ce nom de famille dans le coin, logiquement quelqu'un s'adresse à moi. Derrière moi. Dans une ruelle sombre. On dirait un stéréotype. Ridicule. Je me retourne vivement et aperçoit des cheveux noirs coiffés comme un hérisson.

- Sasuke-kun?

La surprise me poigne. Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse même dire mon nom, à défaut mon nom de famille. Ou qu'il me suive dans un coin perdu de la cité.

- Tu as oublié ça chez Ichiraku, laisse-t-il tomber en me tendant une écharpe.

Il ne pose pas la question que toute personne normalement constituée se poserait, du style pourquoi traîner une écharpe à la fin mai.

- Merci Sasuke-kun, m'inclinai-je brièvement.

- On se voit demain matin.

Et ce fut sa dernière phrase avant de s'éclipser sur les toits en direction de sa gigantesque demeure vide.

Demain matin ? Pourquoi ? Il va à l'Académie voir les genins ? Non, impossible... malgré son changement bénéfique, il n'est pas en mesure de bien s'entendre avec des enfants. Quant à savoir comment il compte reconstruire son clan... c'est un mystère. Humm... ça va me triturer les pensées toute la nuit. Je suis encore en train d'y penser lorsque j'arrive à destination. Kô m'attend comme à son habitude dans le vestibule. Il s'incline très bas à mon entrée. Père a été très clair; depuis qu'il a failli à sa mission de garde du corps lors de l'invasion de Pein, il doit veiller sur moi en permanence, notamment lorsque nous sommes dans la demeure du clan. Je l'ai déjà surpris quelques fois à m'épier à l'extérieur, mais il n'a rien vu de compromettant. Sans doute parce que malgré mon premier baiser avec Kiba, il n'y a pas eu grand chose de compromettant pour le moment. 20 ans sans expérience amoureuse autre que quelques baisers ici et là, dans des circonstances différentes, toujours avec le même garçon.

La première fois, c'était une expérience. Nous nous étions dit qu'une fois le cap passé, ça nous permettrait peut-être de débloquer d'autres possibilités, de s'affirmer plus sentimentalement parlant envers les personnes qui nous fascinaient. Nous n'avons pas été jusqu'à faire l'amour ni sortir ensemble officiellement, mais c'était d'un certain réconfort à chaque fois que nous nous embrassions. Après avoir connu un contact charnel agréable, c'est difficile de s'en passer. Shino, dans son silence immuable, n'a jamais fait de commentaires désobligeants à notre égard même en nous surprenant une fois ou deux, cachés à quelque part que nous croyions à l'abri de tous. Ce temps-là aussi est terminé, depuis sa rencontre avec Tamaki. Je ne lui en veux pas, c'était notre but dès le départ.

Bref. J'arpente le marbre immaculé et d'une pâle lueur sous la lune qui filtre à travers les rideaux jusqu'à ma chambre. Les chances que Père me voit rentrer aussi tard sont presque nulles. À moins que mon fidèle Kô ne le lui dise. Je m'en fous. J'ai 20 ans et l'emprise qu'il a sur moi se ternit de jour en jour. Je me détache de lui et des valeurs qui ne me sont pas familières. De plus, une rencontre avec mes amis est la meilleure des excuses. Je me couche sur mon lit blanc, m'emmitoufle dans mes douillettes blanches en regardant mon plafond blanc. Je n'ai pas le droit de personnaliser ma chambre. Aucune couleur n'est apparente, c'est comme un palais de glace.

J'ai de la difficulté à m'endormir. Je me demande ce que Sasuke voulait dire par «À demain» et ce que le Rokudaime me veut. Ce n'est pas lui qui m'octroie les missions, pour le peu que j'ai accomplies. Ça tourne et tourne dans ma tête jusqu'à ce que finalement mon corps se détende et que Morphée s'empare de moi.