Ce matin Thomas s'est levé encore endormi, il s'est avancé dans la cuisine mais Newt n'était pas là. Il se douchait dans la salle de bain un peu plus loin. Thomas a soupiré parce que tous les matins Newt prend sa douche à l'heure du petit déjeuner, cela peut énerver Thomas mais le jeune homme a fini par s'y faire.

«- Newt ? Tu viens ?»

Le blond ne répond pas, il ne l'entend pas mais Thomas entend encore l'eau de la douche qui coule. Ce que Thomas aime c'est quand son petit-ami sort de la douche les cheveux humides et qu'il l'interroge du regard parce que le brun doit avoir les yeux écarquillés : il faut se l'avouer, Newt est magnifique. Thomas ne sait pas pourquoi mais lorsqu'il le regarde il lui semble que le blond a des étincelles dans ses yeux sombres et alors sa vie reprend du sens car si Newt est heureux, lui l'est également.

Parfois Thomas fait à manger mais Newt ne se nourrit que très peu alors il reste toujours des plats entiers. Thomas a essayé de persuader Newt qu'il faut manger plus mais son copain prétend qu'il n'a déjà plus faim. Alors le brun acquiesce en silence avant de débarrasser. Parfois il semble si mince que lorsque Thomas le prend dans ses bras, il a l'impression de serrer le vide.

La journée, Newt n'est pas là. Il travaille à l'extérieur, il reconstruit le monde comme il dit, il en est extrêmement fier et heureux même si c'est parfois laborieux. Thomas ne dit rien, les montagnes pourraient bien mourir sous ses yeux tant que les pupilles de Newt scintillent en face des siennes rien d'autre n'est réellement important. Dehors c'est le chaos et même si parfois Thomas a peur, il est comblé des actions de l'homme qu'il aime. Depuis la tragédie, toute aide est la bienvenue.

Parfois, Thomas se sent un peu seul. À part Newt il n'a personne et quand son petit-ami est absent, en mission à des dizaines de kilomètres, il sent la solitude planer autour de lui. Il lui reste quelques amis qui passent parfois lui rendre visite mais ils sont peu, aléatoires et surtout pas vraiment récurrents. Mais tant que Newt est là, il n'a besoin de personne d'autre.

Newt, c'est l'amour de sa vie. C'est cliché, vu et revu mais il ne sait pas comment l'appeler autrement et quand il s'essaye aux explications il s'entremêle dans les mots en finissant par trébucher et Newt le charrie en lui disant qu'il est décidément trop niais, alors Thomas boude et le blond vient lui faire un câlin. Thomas aime quand il vient dans ses bras, il passe ses doigts dans les cheveux si fins qui semblent presque ne pas être réels. Ça le fait rire parfois car les siens sont remplis de noeuds mais son copain ne s'en plaint pas.

Thomas se rappelle de tout à son sujet. De comment ils sont tombés amoureux, du labyrinthe qui les a forgés pas à pas puis de la terre brûlée. Les épreuves n'étaient pas évidentes, leurs adversaires étaient de taille mais leur amour les a toujours sauvés et motivés même dans les pires moments. Thomas pensait être un adolescent comme les autres avant, mais les autres l'ont considéré comme leur chef sans vraiment le laisser approuver, néanmoins le brun n'avait pas l'intention de les laisser seuls au milieu de cette tornade, il tenait à eux et s'ils pensaient pouvoir être sauvés par lui leur confiance lui avait donné la force nécessaire pour se battre et il s'était attelé à cette tâche de toute son âme. Dès qu'il s'était senti faiblir il s'était tourné vers Newt et le blond à lui tout seul suffisait à faire vivre toute la force du groupe. Tout le monde aimait Newt, il n'était pas possible de ne pas tomber sous son charme.

Les semaines dans le labyrinthe avaient été sincèrement compliquées et Thomas ne savait pas comment Newt avait pu tenir plusieurs années. Lorsque Minho lui avait raconté sa tentative de suicide, Thomas avait fini par en vomir. L'idée seule que son petit-ami puisse vouloir mettre fin à ses jours le rendait réellement malade. La pensée de le perdre le rendait fou. Thomas ne pouvait pas vivre sans Newt, pas sans la seule personne qui le comprenait et qu'il aimerait jusqu'à la toute fin.

À leur sortie du labyrinthe, une vie encore plus difficile les avait accueillis, semblant patiemment attendre tapit dans l'ombre des grands murs de pierre. Ils avaient découvert la dure réalité et avaient du se battre, se préparer encore plus à la bataille finale. Les alliés s'étaient découvert des ennemis, les masques étaient tombés et s'étaient brisés au sol dans un aigre fracas. Thomas se souvenait parfaitement des cris assourdissants des gens qu'il avait aimés lors de leurs mort. Même si maintenant tout allait mieux, cela avait été très compliqué. L'humanité tentait de se reconstruire comme elle pouvait sans aisance et surtout sans envie. Tout était brisé et les sanglots raisonnaient encore dans les villes. Des enfants étaient orphelins mais les adultes également seuls.

Heureusement, parmi le vacarme du monde restait Newt, son véritable remède au malheur. Newt l'aimait et Thomas aimait en retour. L'amour les sauverait de la nostalgie d'antan.

Un matin, Minho toqua à la porte de leur maison. Thomas allait ouvrir et serra son ami dans ses bras. Il lui avait manqué, il semblait moins venir ces derniers temps. La reconstruction de sa maison devait lui prendre beaucoup de temps à lui aussi, ce n'était facile pour personne : tout était en ruine.

«- Rentre Minho, l'appartement est en désordre, Newt est parti travailler mais je n'ai pas eu le temps de le ranger encore, je le ferai un peu plus tard. D'ailleurs il n'a toujours pas recousus les rideaux verts de la chambre. Il fait meilleur ces jours-ci, tu ne trouves pas ? Newt trouve aussi, mais il sort quand même pour aider aux réparations, ta maison ça va mieux ?"

Minho patienta quelques instants avant de répondre.

«- Oui, le soleil est revenu, le printemps est là. La maison avance difficilement comme tout le monde mais le principal semble être fait.
-Oh, voilà qui est bien ! Attend, je vais te chercher un thé. Ou du café ?
-Un café. S'il te plaît. »

Et alors que Thomas s'affairait à préparer tout cela, il sentit les larmes arriver dans ses yeux. Comment lui, le chef, avait-il pu finir comme ça ? Minho ne savait pas que le déni pouvait être aussi fort mais en voyant le brun allumer sa cafetière et se retourner vers lui avec un sourire, il se dit que son ami avait été assez fort jusqu'à présent et qu'il avait bien le droit de lâcher prise maintenant que le pire était passé.

«- Newt ne devrait pas tarder à rentrer et, oh ce n'est pas lui là-bas ?»

Minho tourna la tête, sachant très bien que seul le vide allait lui faire face.

«-Je ne sais pas, Thomas.»

Il savait très bien. Minho eu un pincement au cœur car le blond lui manquait terriblement à lui aussi mais puisqu'il vivait encore un peu dans l'imagination du plus jeune, autant le laisser faire. Thomas ne se remettrait de toute façon jamais de la mort de Newt.