Hello tout le monde ! ^^
J'ai pour surnom Evercloud et je m'essaye à la fanfiction pour une première sur le fandom de One Piece !
Alors tout d'abord, je vous souhaite la bienvenue sur ma fiction et vous remercie de passer par là ! MERCI !
Ce sera une fanfic LawxAce (donc yaoi /!/) dans un Univers Alternatif. Je suis une adepte du POV interne, sans trop savoir pourquoi. J'espère que ça rendra bien ^^
Je rappelle que One Piece bien évidemment ne m'appartient pas, mais à Oda-sama :-)
Encore merci de me lire et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez pour que je m'améliore ! ^^
Sur ce, trêve de bavardages... Bonne Lecture à vous !
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City 44
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Prologue
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« La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources. »
Edgar Morin, Amour, poésie, sagesse, 1997.
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Dressrosa.
Mon île natale.
A la fois bulle de mes souvenirs les plus heureux et théâtre du jour maudit où j'ai perdu mon cœur,
ma vie entière dévastée comme un château de cartes, balayé d'un revers de la main.
Je n'y ai plus remis les pieds depuis, mais aujourd'hui j'ai besoin d'y être pour me noyer dans les instants lumineux que j'ai perdu.
Masochiste ? Certainement. Mais c'est plus fort que moi.
C'est devenu une obsession, et je refuse d'y échapper.
Même si cette île me fait l'effet d'un poison mortel, je le boirais jusqu'à la lie pour satisfaire ce désir fou de me souvenir du meilleur jusqu'à en crever.
Au point où j'en suis, rien ne peut plus m'atteindre.
Souffrir ne me fait pas peur et je ne sais plus pleurer, alors tout devrait parfaitement aller.
D'ailleurs, j'ai tout calculé.
Réglé au millimètre.
C'est décidé.
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01
New home / old story
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POV Law
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Il est quinze heures tapantes quand je quitte le petit bar situé à l'entrée de City 44, le bled le plus paumé de tout Dressrosa, coincé entre forêts et montagnes à l'extrême Sud de l'île. Dehors, le temps est couvert mais l'air est chaud. Presque brûlant.
Je rejoins mon pick-up en sortant la page de journal enfouie dans la poche de ma veste et relis l'annonce une énième fois. Dans un coin perdu comme celui-là, j'étais sûr que les locations vacantes ne manqueraient pas, mais je ne m'attendais pas à une opportunité pareille. Si la réalité correspond à la description couchée sur le papier, c'est exactement ce que je cherche. L'endroit idéal.
M'adossant contre la portière, je balaye les alentours du regard et repère un type qui m'observe avec une hésitation mal dissimulée. Sûrement le proprio. Ponctuel, ce qui est appréciable. Je lui fais un bref signe de la main pour l'assurer que je suis son interlocuteur et il presse le pas dans ma direction.
C'est un homme grand et bien portant qui se démarque par sa barbe volumineuse retenue par trois tresses épaisses. Un hippie ou un nostalgique des jeux de pirate de son enfance, je suppose. J'enfourne l'extrait de journal dans ma poche pour lui serrer la main, quand il arrive essoufflé devant moi.
« Monsieur Heart, c'est bien ça ? » Demande-t-il avec bonhomie.
Un petit mensonge de ma part, néanmoins nécessaire.
« C'est ça. Monsieur Brown, je présume. »
Il acquiesce d'un vif hochement de tête, bien qu'un peu gêné.
« S'cusez, mais on est très "surnoms" dans l'coin alors ça m'fait bizarre, Brown. » M'explique-t-il en se frottant l'arrière du crâne. « J'préfère Barbe Brune, si ça vous gêne pas. »
Hippie et nostalgique, donc.
« C'est noté. »
Pressé de découvrir si mes attentes vont être comblées du premier coup, je m'attaque au sujet de notre rencontre et demande à visiter les lieux. Aussitôt, le vieux me jette une œillade à la fois curieuse et craintive, comme si j'allais réaliser un exploit doublé d'une dangereuse folie. J'hausse un sourcil et il me demande, avec un sérieux détonnant.
« L'annonce vous tente réellement ? J'veux dire... vous voulez vraiment vous embarquer là-dedans ? »
« Si l'endroit me plait, sans aucun doute. »
Je soutiens son regard et il siffle, étonné. Pour ma part, commençant à trouver le temps long, je décide de prendre les devants.
« Je conduis et vous m'guidez. Je vous ramènerai ici après. »
Faisant le tour de mon véhicule, je ne lui laisse pas vraiment le choix. Mais le dénommé Barbe Brune ne s'en formalise pas et monte à ma suite en riant à gorge déployée. Sans m'en soucier, je démarre en trombe et nous quittons le parking quasi-désert du Pumpkin Café en direction du plus grand massif du coin : la Forêt Blanche. Les kilomètres s'enchaînent dans un silence que je romps en allumant la radio. Un air de jazz résonne dans l'habitacle tandis que mon copilote reprend, son calme retrouvé.
« L'prenez pas mal, hein... » Toussote-t-il. « ...mais quand j'pense qu'cette annonce traîne depuis des années... "L'annonce maudite", qu'on l'appelle ici. Du coup, j'pensais pas qu'elle trouverait preneur un jour, pour être franc. Enfin... Faut encore qu'vous visitiez et qu'j'vous explique deux trois trucs... »
« Hn. Je tourne à droite ? »
« Oui, et maintenant tout droit jusqu'à la citerne plus haut. La forêt est à 30 kilomètres du Pumpkin. Ensuite faut prendre une piste en terre jusqu'à la baraque. 6 kilomètres environ. »
Eh bien. Ça s'annonce plutôt pas mal.
Devant nous, la route se dévoile en une ligne droite parfaite et j'accélère sèchement, savourant la caresse du vent qui s'engouffre par les vitres ouvertes.
Des deux côtés, des champs s'étendent à perte de vue, séparés de la voie par une frange boisée.
« On cultive quoi, ici ? »
« Des citrouilles, mon p'tit monsieur ! » M'annonce-t-il comme si c'était une évidence. Sûrement à cause du bar, mais j'avais pas tilté. En même temps, aucune loi ne pousse à lier les appellations de bistros aux cultures environnantes, sauf peut-être dans les petites bourgades reculées comme celle-ci. La bave aux lèvres, il poursuit avec extase.
« Ce sont les meilleures de l'île ! Juteuses et sucrées à souhait, un pur délice ! D'ailleurs, le Pumpkin sert des tourtes à s'damner ! J'vous recommande d'y goûter! Et vous nous v'nez d'où au fait ? »
Subtilement glissée dans son apologie du cucurbitacée, la question me fait jeter un œil froid dans sa direction. J'espère qu'il n'ambitionne pas de me cuisiner, parce que ça va vite devenir indigeste.
« Water Seven. »
« Hum... Un bel endroit, ça. Et vous quittez la sublime Cité des Eaux pour le fin fond de Dressrosa ? »
« Chacun sa merde. »
Mon ton est sans appel. Il enterre donc son interrogatoire mort-né d'un rire nerveux, le silence s'installant de nouveau.
Le classique succède au jazz quand la citerne commence à apparaître au loin et avec elle, l'immense forêt de sapins et de chênes, interminable manteau émeraude s'étalant jusqu'à la montagne. L'hiver, il se teinte parait-il d'un blanc immaculé qu'aucune autre forêt n'égale, d'où son titre de Forêt Blanche. Réalité ou simple slogan attrape-touristes, je le saurais dans les prochains mois.
Tandis que l'air devient plus frais, ce qui est plaisant, nous arrivons à la citerne. Je m'engage sur la droite et emprunte la piste en terre qui s'enfonce parmi les arbres. L'entrée est signalée par un panneau en piteux état sur lequel je déchiffre l'inscription « DC à 6 km » peinte en rouge, accompagnée d'une tête de mort affublée de cornes. Le côté sinistre ne me dérange pas plus que ça, mais le barbu déglutit difficilement, fébrile. Je le questionne du regard.
« DC ? »
« Le Dark Cottage. » M'annonce-t-il sombrement. « C'est... le nom donné à... à l'endroit qui vous intéresse, Monsieur Heart. Arrêtez-vous ici, s'il vous plait... J'préfère tout vous raconter avant d'aller plus loin. Vous m'avez l'air courageux mais... que vous m'reprochiez pas d'avoir fermé ma gueule... L'endroit où nous allons... C'est... le terrain de jeu du Mal... »
Ben voyons.
Je lève un sourcil, avant d'appuyer sur l'accélérateur.
« J'ai un meilleur plan. Videz votre sac pendant que je conduis. De toute façon, ça n'aura aucun effet sur ma décision. »
Tandis que la forêt nous avale, Barbe Brune s'agite comme un mouton traîné à l'abattoir, braillant le nez collé au rétroviseur comme si nous allions être poursuivis par la mort elle-même.
« Attendez ! Cette baraque... personne s'en approche... Même les chasseurs mettent plus les pieds dans les parages... Tout ça à cause de c'qui s'est passé y a deux ans... L'événement le plus sombre de City 44... »
« Et si vous arrêtiez les effets d'annonce pour aller droit au but ? Je parie qu'on gagnerait du temps. »
Froissé, il me toise avec hargne.
« Bien, OK ! Si vous l'prenez comme ça ! V'nez pas vous plaindre si vous vous pissez d'ssus avant qu'on arrive ! J'vais vous dire pourquoi mon vieil ami Foxy, qui a loué la piaule et voulait l'acheter tellement il rêvait d'y vivre a tout abandonné et quitté l'île du jour au lendemain en ressemblant plus à une loque qu'à un être humain ! »
« Je vous en pries. »
Il grogne de plus belle tandis que je ralentis, le sentier devenant de plus en plus sombre et caillouteux au fur et à mesure de notre avancée dans les bois.
« Il y a deux ans, un dispensaire spécial a ouvert ici. Un éminent médecin d'la capitale pensait qu'l'air pur d'City 44 pourrait aider à calmer les "esprits torturés" d'certains patients. Il a fait venir un "spécimen", un "sujet test" pour prouver ses dires. Mais lui n'est pas venu... Il a confié la gestion du dispensaire à ses larbins... une bande d'infirmiers incompétents ! Même pas foutus d'surveiller ce cinglé correctement... ils l'ont laissé s'enfuir ! Ce bâtard a tué cinq personnes... Deux infirmiers, ouverts en deux comme des porcs... Une mère et son gosse de six ans... Un policier... Une vraie boucherie... Il s'est enfuit dans la Forêt Blanche... et on a organisé une battue pour l'retrouver... »
« Vous savez de quels troubles psychiatriques il souffrait ? »
« Pff ! Des foutaises ! C'était pas humain. On sait tous ici qu'c'était un monstre. L'incarnation du Mal... »
Allez... Le cocktail typique des coins les plus paumés du globe : croyances, fétichisme et superstitions. Un vinaigre imbuvable pour tout esprit cartésien qui se respecte. Et il se trouve que j'en fais partie.
« Ça fait des siècles qu'on ne considère plus les malades mentaux comme des suppôts du diable, Brown ! Ne me dites pas que ce village vit encore en plein obscurantisme ! »
Ma voix claque, mais mon interlocuteur n'en démord pas.
« Les étrangers comme vous ne savent rien de c'qui s'est passé ici ! » Proteste-t-il, les poings serrés. « C'qu'on a vu quand il s'est fait buter... Personne me fera croire que c'était humain... Jamais... »
« Et quel rapport avec la maison ? »
Il prend une forte respiration, histoire de calmer ses nerfs.
« A la base, c'était une maison d'bûcheron construite par mon arrière grand-père il y a des années... » Poursuit-il. « Quand il est mort, ma famille s'est installée au village... La baraque a été mise en location, mais ça n'tentait personne de vivre en reclus au milieu des bois... jusqu'à c'que mon camarade de beuverie m'propose de la racheter... Il voulait en faire un p'tit cottage où il savourerait sa retraite, pénard... Il a commencé les travaux un mois après la mort de cette chose... et quand il a décidé de s'y installer, plus tard... c'est là qu'c'est arrivé... »
Je sens que je vais avoir envie de lui foutre mon poing dans la gueule, bizarrement.
« Quoi, vous allez me dire qu'il a vu un fantôme ? »
« La chose qui a semé le chaos chez nous s'est faite descendre à quelques mètres du cottage, Monsieur Heart... depuis, le mauvais esprit hante ces murs... Foxy est devenu sAAAAAAAAAAAAAAaaaah ! ! ! »
La route devenant sacrément cahoteuse, les secousses arrachent un cri strident au vieux qui manque de passer l'arme à gauche.
« Claquez pas dans ma bagnole putain ! » Je gueule en m'arrêtant d'un coup sec.
« Genre ça s'commande ! »
« Ecoutez, la dernière chose dont j'ai besoin, c'est d'un macchabée d'cent kilos sur mon siège passager ! »
Vexé comme un gosse, il reprend ses esprits en grommelant dans sa barbe, tandis que je reporte mon attention sur la route et discerne au loin un muret couvert de mousse et derrière, ce qui ressemble à une bâtisse. On croirait une de ces représentations de maisons hantées perdues dans des couronnes de lierre et de brouillard qui ornent les vieux livres de contes.
« C'est le cottage, là devant ? » Je demande, le faisant sursauter.
Aussitôt, il jette un rapide coup d'œil et confirme. Un sourire chatouille mes lèvres.
Bon. Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Je dois voir ça de plus près mais ma foi... ça s'annonce plus que bien. Si en plus cet endroit a mauvaise réputation... Que demander de mieux ?
Loin de la ville, perdu au fond de la forêt. Pas de voisins qui débarquent pour vous emprunter du sucre, du sel, des capotes ou vous épier maladroitement cachés derrière leurs vieux rideaux. Juste parfait.
L'impatience me brûlant de l'intérieur, je redémarre sans attendre, insensible aux palabres que mon copilote débite à voix basse et que je devine être des prières visant à nous préserver -ou juste lui- des mauvaises ondes ou du je-ne-sais-quoi-d'autre rôdant aux alentours.
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Même jour,
21 heures 30.
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Allongé sur le lit de la chambrette que je loue pour la nuit au Pumpkin, je regarde le plafond, mes yeux suivant le lent tournoiement des pâles du ventilateur qui fait son office en ronronnant. La fenêtre ouverte laisse entrer une légère brise, que j'imagine plus fraîche au cœur de la forêt, là où se trouve le « Dark cottage » dont la visite s'est achevée sur une décision ferme de ma part.
Demain à la première heure, on signe la paperasse et c'est réglé. En même temps, comment résister à un lieu qui a carrément dépassé mes espérances ? Pas moyen.
Planté derrière un muret dont il ne reste plus grand chose, au milieu d'un tapis de feuilles mortes sang et or, la vieille maison de bûcheron en passe de se transformer en cottage avant l'abandon du dénommé Foxy m'a immédiatement conquis. L'habitation de petite taille est montée en pierres brutes avec un étage, une cheminée éventrée et de piteuses mansardes, un toit à deux pans en tuiles inachevé, des portes et volets en bois fissurés. La nature y a repris ses droits, la recouvrant de lierre, de mousse et lui conférant des airs glauques qui se renforcent quand la brume s'installe. L'image mystique qu'elle projette a glacé le sang du barbu, mais ça ne m'a pas déplu.
Bon, elle n'est pas habitable dans l'immédiat vu la masse de travaux à faire et la rafistoler va m'occuper pendant un bon moment, mais je suis preneur. De ce que j'en ai vu, je devrais finir d'ici un mois ou deux. Rien de méchant. Alors autant dire que j'allais pas cracher dessus, encore moins sous le prétexte pourri que m'a servi le vieux. Franchement... La bâtisse serait hantée par un mauvais esprit, celui du patient échappé du dispensaire... Et il pousse des citrouilles sur les murs aussi ? Bordel... Dire que ce type, non, tout ce village y croit dur comme fer... Ça me dépasse.
En apprenant que je m'apprête à m'y installer, la fille du gérant, Conis, en a fait tomber la pile d'assiettes qu'elle portait en poussant un cri à faire trembler les murs. Comment c'est possible ? Que des vieux débris comme Barbe Brune soient aveuglés par ces croyances surannées certes, mais que même les plus jeunes soient esclaves de telles absurdités, ça m'exaspère au plus haut point.
Les mauvais esprits n'existent pas.
Ni les fantômes, ni les vampires, les goules ou les loups garous... rien de tout ça.
La pire créature au monde est l'Humain.
L'Humain avenant et souriant qui cache sa soif de sang derrière une multitude de masques sordides, accusant des créatures mythiques et imaginaires de ses propres péchés dans l'unique but de tromper ses semblables.
Voilà le seul monstre dont l'existence soit scientifiquement prouvée. Le seul monstre auquel je crois.
Il n'y a donc pas à tergiverser. Je vais retaper cette baraque et m'y installer. Un point, un trait.
Après tout, c'est évident.
Qu'on crève de peur à l'idée ou qu'on soit assez fou pour le vouloir alors que c'est impossible, cela vaut tant pour le monstre qui a saigné ce village que pour l'amour qu'on m'a ôté...
...ce qui est mort ne revient jamais.
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« Le passé est toujours plein de violence et de sang. Ça ne veut pas dire que ses fantômes errent encore. »
Phyllis Dorothy James dite P.D. James, L'Ile des morts, 1982.
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Voilou pour ce premier chapitre ^^
Dans l'espoir d'en avoir convaincus quelques uns/unes d'entre vous à visiter le cottage, je vous dis à bientôt pour la suite ! XD
EverCloud ;-)