Le Prince Noir du Languedoc
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Notes : Rien ou presque ne m'appartient, je me contente de faire ma tambouille dans la cuisine de l'immense et talentueuse chef JKR.
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Avertissement : aucun
Résumé : "Le cheval arrêta sa course peu après et une main tira ses cheveux en arrière, l'obligeant à croiser le regard du Prince Noir. Ses yeux noisette agrandis par la peur plongèrent directement en Enfer. Sa vue se brouilla et elle perdit connaissance, à la merci d'un être diabolique. Elle ne vit pas le sourire cruel de son ravisseur." Fic sombre, se déroulant au Moyen Age, présence d'une certaine cruauté. Pour lecteurs majeurs. Lemon et torture.
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Chapitre I : Rencontre avec le Diable
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C'était un après-midi du joli mois de mai 1459 dans la plaine vallonnée et montagneuse du Haut-Languedoc, en Lozère. La végétation, luxuriante à cette époque de l'année, offrait aux regards et aux narines une variété de couleurs et de senteurs mêlés émanant des genêts, narcisses, roses sauvages, jasmins, coquelicots, marguerites et autres fleurs qui s'étendaient à perte de vue dans la campagne, formant un tableau richement coloré. Le gazouillis des oiseaux s'élevait par intermittence dans les airs, comme une douce mélopée répétitive. Quelques vaches paissaient paisiblement, insensibles à la beauté du paysage.
Dans le bois tout proche, un homme de haute stature, entièrement vêtu de noir, s'était écarté de sa troupe pour soulager dans les buissons une envie pressante. Il allait ouvrir son haut-de-chausses pour en extirper son sexe engorgé, lorsque deux voix féminines parvinrent à ses oreilles. Il ne put s'empêcher d'écouter leur conversation.
"Hermione, tu es au courant de la nouvelle ? La voix était jeune, claire, légèrement aigüe.
- Nouvelle ? Quelle nouvelle ?" Une voix plus grave, aux riches sonorités d'alto répondit. L'homme apprécia le chaud accent. Il s'approcha silencieusement pour voir les donzelles qui discutaient à l'orée du bosquet. Il aperçut deux adolescentes dans l'herbe, l'une assise, l'autre allongée. La première avait les cheveux cuivrées, des yeux bleus, le nez retroussé. Son visage et tout ce qu'on pouvait voir de sa peau étaient constellés de tâches de rousseur. Elle avait probablement quinze ans, guère plus.
La seconde, qu'il ne voyait que de profil, avait un visage fin, de longs cheveux bruns et bouclés qui descendaient jusqu'à sa taille, et sous son corsage blanc il pouvait admirer une poitrine généreuse dont il apercevait les jeunes tétons insolents qui montaient et descendaient au rythme de sa respiration. Elle mâchouillait négligemment une tige de marguerite, inconsciente de l'effet qu'elle produisait sur le seigneur dont le sexe durcit instantanément devant la vision de cette bouche pulpeuse et de ce corps juvénile.
La rousse reprit : "Il paraît que le Prince Noir est de retour avec sa troupe !
- Et alors, que veux-tu que cela me fasse, Virginie ? Je vais bientôt me marier.
- De drôles d'histoires courent sur son compte... On dit qu'il est monté comme un cheval et qu'il lui faut une femme chaque jour dans sa couche !
- Ha ha ! Vu la tête qu'il a, il doit les payer grassement pour qu'elles acceptent d'être touchées par ce monstre...
- Oh Hermione, tu exagères ! Il n'est pas si laid que ça, quand même !
- Ah bon ? Il est vieux, au moins trente-cinq ans, avec ses longs cheveux noirs gras, son nez crochu et sa pâleur cadavérique ? De plus il est Anglais, et je déteste les Anglais ! Je ne sais pas ce que tu peux lui trouver d'attrayant...
- Eh bien, ses yeux, par exemple : ils sont grands, d'un noir de jais, ils me font frémir...
- Moi, il ne me fait ni chaud ni froid ! On dirait un sorcier, toujours habillé de noir...
- Malheureuse, tais-toi ! Si on t'entendait, tu pourrais être enfermée dans l'un des cachots de son château ! répondit la rousse en se signant précipitamment. Ne parle pas de ces choses, ça attire le mauvais oeil !
- Ce que tu peux être trouillarde, Virginie ! Moi, il ne me fait pas peur, ton Prince Rogue, ou plutôt le Bâtard Graisseux ! Non, finalement je préfère l'appeler la Chauve-Souris, avec sa longue cape noire...
- Oh, Hermione ! Tu prends tout à la dérision ! Cela te jouera des tours un de ces quatre matins !"
Son amie lui tira une jolie langue rose et un rire cristallin s'éleva dans les airs, bientôt suivi par un autre. Non loin de là, l'homme qui les observait eut un rictus sadique. Il allait intervenir lorsque des brindilles craquèrent sur le sol et l'un de ses capitaines l'interpella :
"Messire Prince Rogue, les chevaux sont reposés, nous pouvons reprendre la route si vous le désirez."
En entendant les craquements et la voix masculine, les rires des jeunes filles cessèrent subitement. Virginie leva la tête vers le bosquet et aperçut un homme très grand, entièrement vêtu de noir qui regardait dans leur direction. L'effroi qui s'inscrivit sur son visage fit se redresser Hermione qui tourna la tête et rencontra le regard brûlant de l'homme qu'elle venait d'insulter. Elle se figea un instant, perdue dans les yeux qui la transperçaient et une sourde angoisse étreignit son coeur. Elle hurla en se mettant sur ses pieds :
"Cours Virginie, cours ! Je te suis !"
Virginie ne se le fit pas dire deux fois et dévala la pente du pré aussi vite qu'elle le pouvait. Son amie la suivait de peu, son coeur battant la chamade.
"Messire, désirez-vous que je pourchasse et vous ramène ces donzelles ? demanda le beau capitaine blond et aux yeux perçants gris clair à son supérieur.
- Ce n'est pas la peine, Lucius, je vais m'en charger moi-même. La rouquine ne m'intéresse pas. Par contre, la brune... Va me chercher Tempête, j'aurai tôt fait de l'attraper. Un peu d'exercice ne me fera pas de mal, ajouta-t-il d'un ton sarcastique.
Le seigneur Malfoy fit aussitôt demi-tour et ramena quelques instants plus tard un cheval noir ombrageux à son suzerain. Le seigneur ténébreux enfourcha son destrier et partit à la poursuite de sa jeune proie. L'excitation de la chasse envahit son être, bien qu'il en connût l'issue à l'avance. Elle n'avait aucune chance contre lui et il savourait déjà sa victoire. Il éperonna sa monture et il sortit du bois.
Hermione n'avait jamais couru aussi vite de sa vie. Elle courait comme si le Diable était à ses trousses, d'ailleurs n'était-ce pas un peu la vérité ? Le regard qu'ils avaient échangé l'avaient glacée d'effroi et elle savait au fond d'elle-même qu'il fallait à tout prix qu'elle lui échappât, c'était une question de survie, de sauvegarde de son âme. Elle entendait le galop d'un cheval qui se rapprochait inexorablement. Elle était si près de la haie, à peine quelques mètres, si seulement elle pouvait l'atteindre, elle serait sauvée, comme son amie. Le sol tremblait sous le galop impétueux du destrier quand Hermione fut soulevée brutalement par un long bras et projetée contre un torse puissant.
Le cheval arrêta sa course peu après et une main tira ses cheveux en arrière, l'obligeant à croiser le regard du Prince Noir. Ses yeux noisette agrandis par la peur plongèrent directement en Enfer. Sa vue se brouilla et elle perdit connaissance, à la merci d'un être diabolique. Elle ne vit pas le sourire cruel de son ravisseur.
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