Base : Harry Potter

Titre : L'amour d'un père

Genre : Romance, slash (relation homosexuelle)

Rating : T = pour les ados, peut légèrement aborder quelques thèmes "adultes" (13 ans et +)

Personnages : La famille Potter & la famille Malfoy principalement

Disclamer : Eh oui, tout appartient à la grande JK Rowling qui nous autorise à jouer avec son univers et ses personnages. Merci à elle. Par contre l'intrigue m'appartient, même si je ne toucherai pas d'argent dessus.

Résumé : Draco veut donner une bonne éducation à son fils Scorpius avant qu'il n'aille à Poudlard. Il se sent compétent pour lui enseigner la plupart des matières, mais songe à Potter et aux cours qu'il donnait en 5è année, pour la DCFM. Il va donc lui proposer de devenir professeur particulier au manoir Malfoy. Harry accepte à condition que son fils Albus puisse aussi assister à l'ensemble des cours.

Avertissement : Il sera question, dans cette fic, de romance entre deux hommes. Je ne sais pas encore s'il y aura du Lemon (dans quel cas, j'éditerai le Rating). En tout cas, homophobes, passez votre chemin ! Il s'agit d'une fic plutôt familiale ; ne vous attendez pas à un Drarry tout de suite !


Chapitre 1

Cela faisait trois jours seulement que les Potter avaient dit au revoir à l'aîné de la famille sur la plateforme 9¾ de la gare King's Cross pour sa première rentrée à l'école de sorcellerie, son premier voyage dans le Poudlard Express… et déjà leur fils leur manquait. Harry avait l'impression que leur maison était vide avec un enfant en moins. Et il fallait dire que James était le plus turbulent des trois, donc son absence se faisait tout de suite bien ressentir. L'homme soupira et se laissa tomber dans le fauteuil de son salon.

Lily, la plus petite, âgée de sept ans, jouait avec sa poupée et sa licorne en peluche sur le tapis épais qui couvrait le sol. Harry sourit en la regardant s'imaginer toute une aventure avec ses jouets. La poupée était une princesse qui avait été enlevée par un méchant sorcier qui voulait l'épouser afin de régner sur le royaume. La princesse avait réussi à s'échapper du château maléfique, mais le monde extérieur l'effrayait… Heureusement, une belle licorne était venue à son secours et l'avait ramenée chez elle. Depuis, elles étaient inséparables. Là, apparemment, la princesse hésitait sur la robe qu'elle devait mettre pour le bal qui se préparait pour le soir même afin qu'elle y rencontre son prince charmant. C'était mignon.
Lily avait hérité des cheveux de sa mère, contrairement aux garçons qui avaient les siens. C'était vraiment une adorable petite fille… en apparence, car elle avait aussi hérité du caractère de Ginny. Elle avait l'habitude de piquer des crises dès que quelque chose la contrariait. Crises qui s'étaient donc faites plus rares depuis le départ du premier fils Potter.

En effet, l'un des passe-temps favoris de celui-ci était d'enquiquiner son frère et sa sœur. Harry avait l'impression de revoir les jumeaux Weasley en une seule et même personne. C'en était effrayant. Il eut un pincement au cœur en pensant à George qui avait perdu son jumeau lors de la bataille. Tous avaient perdu des êtres chers, mais Harry pouvait à peine imaginer ce que cela pouvait être de perdre son autre moitié. Quelqu'un auprès de qui on avait passé quatre-vingt-dix-neuf pour cent de son temps depuis sa naissance. Mais cela devait faire très mal aussi de perdre son enfant. Il n'était pas dans l'ordre logique des choses qu'il parte avant ses parents… L'homme se demanda s'il y survivrait si jamais ça lui arrivait. Sûrement que oui : il serait anéanti par la perte, mais serait fort pour pouvoir s'occuper de ceux qui lui resteraient.

Il secoua la tête afin de chasser cette pensée négative. Il sentit alors quelqu'un monter sur ses genoux. Il aida le garçon à se placer correctement. Oui, il aimait ses enfants. Ils étaient sa raison de vivre.

— Ça va, papa ?

Albus le regardait avec inquiétude.

— Bien sûr, mon poussin.

Le garçon grommela alors qu'il n'était pas un poussin. Harry se mit à rire et lui embrassa le front.

— Papa, il me manque fort, James. Quand est-ce qu'il revient ?

— Dans beaucoup trop longtemps… À moi aussi, il me manque.

— Pas à moi ! Comme ça, il m'embête plus tout le temps ! s'exclama Lily, qui avait arrêté de jouer pour écouter leur conversation à partir du moment où le nom de son frère absent avait été mentionné.

— Menteuse, je suis sûr qu'il te manque à toi aussi ! fit Albus en lui tirant la langue.

— Nan, même pas vrai ! Et je suis pas une menteuse, d'abord ! Papaaaaa, Al' il m'a traitée de menteuse et c'est pas vrai, dis-lui quelque chose !

— Lui quelque chose.

— Mais… Je vais le dire à maman !

Et la jeune fille quitta le salon en pleurs pour rejoindre sa mère dans la cuisine. Harry soupira.

— T'étais obligé d'embêter ta sœur ?

Albus secoua la tête tristement.

— Je ne l'ai pas embêtée, j'ai juste dit qu'elle mentait quand elle disait que James ne lui manquait pas. C'est pas possible qu'il ne lui manque pas, alors que même toi tu es triste sans lui…

Harry l'embrassa à nouveau et le serra tendrement dans ses bras.

— Oui, tu as raison, lui confirma-t-il avec douceur.

De ses trois enfants, Albus était le seul qui avait hérité de ses yeux verts, que lui-même tenait de sa mère. Et ses cheveux étaient incoiffables, comme les siens. Il était vraiment son portrait craché, et Harry l'adorait. Il aimait son caractère calme et sérieux. Et il était d'une clairvoyance et d'une franchise désarmantes.

Il soupira à nouveau lorsqu'il vit Ginny pénétrer dans la pièce avec sa fille dans ses bras.

— Alors, que s'est-il passé ?

Comme s'il n'était pas assez grand pour jouer son rôle de père correctement... Cela l'agaçait de devoir rendre des comptes à sa femme, mais il raconta quand même la scène qui venait de se dérouler. Ginny acquiesça pour signaler qu'elle approuvait sa réaction et les dire de son fils. Elle alla s'asseoir sur le canapé, installant sa fille sur ses genoux.

— Pourquoi avoir dit que ton frère ne te manque pas, ma chérie ?

— Parce que c'est vrai… Il est plus là pour m'embêter, donc je suis contente.

— Même pas un tout petit peu ?

Ginny la questionnait avec douceur. Elle aussi aimait ses enfants, ça se voyait. Lily finit par hausser les épaules. La femme sourit.

— Allez, maintenant on va manger.

Comme un signal, les deux enfants sautèrent des genoux de leurs parents pour se précipiter dans la salle à manger. Ginny éleva donc la voix :

— Hep, hep, hep ! N'oubliez pas d'aller vous laver les mains, avant !

Et on entendit les enfants faire demi-tour pour se précipiter dans la salle de bain. Harry avait le sourire aux lèvres en les entendant.

Depuis que la guerre avait cessé, fonder une famille avait été son seul but dans la vie. Rien d'autre ne l'intéressait. Après qu'ils aient dit adieu à tous ceux qui étaient partis, Ginny et Harry avaient recommencé à se fréquenter, pour le plus grand bonheur de la famille Weasley, malgré la perte douloureuse de Fred. Ils avaient donc surmonté leur peine ensemble. Puis l'école avait été rénovée et ouverte pour l'année d'après, même si les sorts de protection n'étaient, à ce moment-là, pas encore tous remis en place. Tous les élèves s'étaient vus devoir refaire les cours de l'année qui venait de s'écouler sous le règne de la Terreur. L'effectif des premières années s'en voyait doublé, mais il semblait que c'était la meilleure solution qu'ils aient. À contrario, on avait aussi vu que les effectifs des sixièmes et septièmes années avaient été amputés. Et pour cause : certains d'entre eux avaient été filles et fils de Mangemorts, et avaient pris part du côté du mal pendant les combats. Il n'était donc pas question qu'ils remettent les pieds à l'école. D'autres avaient tout simplement perdu la vie. Aussi, cette dernière année, que refit Harry accompagné de ses amis, avait été d'une tristesse sans fin. Seule sa relation avec Ginny, et de voir ses amis enfin ensemble avaient permis de l'égayer un peu.

Harry poursuivit ensuite ses études à l'école des Aurors, avec Ron, alors que sa petite amie devait passer ses ASPICs. Puis, une fois qu'elle eut ses diplômes en poche, il lui fit sa demande en mariage, qu'elle accepta, évidemment. Ils se marièrent l'année d'après, au début des vacances d'été. Ginny avait alors passé son année dans une équipe de Quidditch en tant que remplaçante, puis avait enfin signé un contrat en tant que Poursuiveuse titulaire. De son côté, Harry continuait ses études d'Aurors auprès de son ami de toujours. Puis les années passèrent. Ron et Harry devinrent coéquipiers dans une brigade du ministère. Après trois ans en tant que joueuse professionnelle dans l'équipe des Harpies de Holyhead, Ginny prit sa retraite, et on apprit quelques semaines plus tard qu'elle attendait un enfant.

Alors que leurs emplois respectifs les avaient peu à peu éloignés, les deux sorciers s'étaient enfin retrouvés pour fonder la famille dont rêvait Harry depuis si longtemps. Mais Ginny ne pouvait pas rester inactive. D'abord chroniqueuse pour la rubrique sportive de La Gazette du Sorcier, elle devint par la suite corédactrice en chef du Chicaneur, avec son amie Luna. Le journal, ayant pris un nouvel essor grâce à sa nouvelle ligne éditoriale, connut peu à peu le succès, jusqu'à devenir le papier le plus lu de la communauté sorcière, après La Gazette. Sa femme étant de plus en plus occupée par son travail, Harry décida d'arrêter le sien pour se consacrer exclusivement à ses enfants. Oui, deux ans après la naissance de James, un autre garçon avait vu le jour dans la famille Potter. Albus naquit peu de temps après sa cousine Rose, l'enfant de Ron et Hermione. Harry passa alors beaucoup de temps en compagnie de sa meilleure amie, comme à l'époque de Poudlard, vu qu'ils s'occupaient de leurs enfants ensemble. Enfin, Ginny et Hermione furent à nouveau enceintes en même temps, et on put voir apparaître, en 2008, le petit Hugo Weasley et la petite Lily Potter.

Harry était le plus heureux des hommes, entre ses trois enfants, ceux de ses amis et des autres Weasley… Sans oublier son petit filleul, Ted Lupin, alors âgé de 10 ans. Et le temps avait encore passé. Ses enfants grandissaient, Ginny continuait de travailler pour son journal, et lui n'avait toujours pas repris ses fonctions d'Auror.

Enfin vint l'enveloppe tant attendue de Poudlard. Leur premier fils venait d'avoir onze ans et bientôt ils seraient séparés. Bien qu'heureux pour son fils, car les années passées à Poudlard étaient quelque chose d'inoubliable, Harry avait senti son cœur se déchirer. Il n'avait pas envie, mais vraiment pas du tout envie de voir l'un de ses enfants partir loin de lui… Et ce fut à ce moment-là que la vérité lui sauta à la figure. Il aimait ses enfants, oui… Mais en ce qui concernait sa femme, ce n'était plus du tout ça. Il aurait dû s'en rendre compte avec les années qui venaient de passer, mais voilà, c'était d'une telle évidence qu'il n'avait rien vu. Avec son travail, Ginny s'était éloignée de lui, et lui avait reporté son amour sur ses enfants…

Et là, ils étaient là à s'observer dans le salon, alors que les enfants étaient sûrement en train de mettre de l'eau partout dans la salle de bain, vu comment on les entendait se battre à qui se laverait les mains en premier. Il savait qu'elle savait. Mais depuis quand s'en était-elle elle-même rendu compte ? Avait-elle juste fermé les yeux tout ce temps en attendant que lui-même prenne conscience de cette fâcheuse réalité ?

Elle se leva, s'approcha de lui et lui caressa la joue avec tendresse. Mais voilà, c'est tout ce qu'il restait de leur couple au bout de dix-sept ans, dont quatorze de vie commune. Où était donc passé l'amour ? Harry attrapa la main de sa femme, qu'il embrassa avant de se lever à son tour. Ils se rendirent ensemble à la salle de bain pour y remettre de l'ordre.

Une fois que tous eurent les mains lavées, et la salle de bain nettoyée d'un coup de baguette, Harry et ses enfants s'installèrent autour de la table, tandis que Ginny fit léviter le repas et commença le service. Harry la regarda, un sourire triste aux lèvres. Ils ne s'aimaient plus, certes, mais ils étaient tous les deux prêts à jouer le jeu pour le bonheur de leurs enfants.

-x-

Jeu qu'ils n'étaient pas obligés de jouer dans l'intimité. Ils partageaient toujours le même lit, certes, mais chacun avait pris l'habitude de s'endormir dans son coin. Il était loin le temps des caresses et des mots doux. Et c'est ainsi qu'ils se trouvaient ce soir-là, après avoir couché leurs enfants, allongés l'un à côté de l'autre. Ginny soupira.

— Est-ce qu'on va devoir continuer ainsi longtemps, Harry ?

Son mari laissa échapper un soupir à son tour. Ils étaient loin les « mon chéri », « mon cœur », « mon amour » entre eux.

— Je ne sais pas, Gin', je ne sais pas…

Elle se tourna vers lui et lui posa une main sur le bras. Harry lui sourit doucement. Sa main était chaude et douce. Il la regarda tendrement.

— Je t'aime, Gin'.

Elle lui rendit son sourire.

— Oui, mais plus comme ça…

— Hum. Comment en est-on arrivés là ?

— Si seulement je le savais, Harry.

Elle se redressa et se pencha vers lui pour lui déposer un baiser sur la joue.

— Bonne nuit.

Puis elle retourna s'installer de son côté du lit avant d'éteindre la lumière d'un coup de baguette.

— Bonne nuit, Gin'.

Et il resta là, allongé sur le dos, à fixer le plafond dans le noir, à attendre que le sommeil veuille enfin l'emporter.